Failures

N°022


Merosmé y croit à peine.

Sa main s'avance pour toucher, estimer ce mirage curieux. Mais ses doigts, ne peuvent bouger, ainsi ils demeurent impuissamment le long de son corps. Impuissant alors que son cœur se fait piétiner en première ligne, qu'il n'aurait jamais cru que cela ferait, aussi mal. Ça brule, plus bas ; comme l'étreinte mortellement amoureuse d'une main, sur sa gorge. Une douleur et pourtant il en a connu, de terribles, mais celle-ci dévaste son âme.

Theron. Theron le traître.

L'appellation sonne étrangère au fond de lui. Il n'y croit pas, parce que Theron l'aime, et que, lui aussi, aime Theron et les oiseaux chantent dans le ciel et tout allait bien. Il avait donné sa confiance à cet homme, sans aucune retenue parce que Theron était un gentil, qu'il n'allait jamais le blesser ainsi élégamment, comme un traître. Comme Quinn, qui avait tout foutu en l'air, en le vendant à Dark Baras à l'époque, où il courrait encore. Comme son Maître, comme sa mère, comme l'Empereur finalement ; étrangement, Merosmé attirait à lui les traitres. C'était dans sa nature.

De se faire trahir, un couteau planté durement dans son dos. Il croyait naïvement que rien, ne pourrait égaler le geste de Quinn, parce qu'il était décidé à ne plus jamais accorder sa confiance, à un autre à quelqu'un qui comptait pour lui. Vette lui avait conseillé de laisser tomber les fantasmes tordus et de cesser de se mettre en tête des Impériaux, des Sith.

« Récupérez-vous un mec gentil, s'il vous plaît. Soyez un peu heureux. »

Theron était un gentil, Theron ne pouvait pas lui faire ça, à son tour. Parce que maintenant, qu'il l'aimait si incroyablement, maintenant qu'il ne se sentait complet quand sa présence, l'agent était incapable d'être assez cruel pour échapper à ses bras. Le laisser seul, pour soixante-onze ans de plus, à se demander, ce qu'il avait bien pu faire à Sith'ari pour être ainsi, l'objet de distraction qui se brise, et casse en silence, loin des regards.

« Vous ne sentirez rien… » Avait affirmé l'agent, pointant son arme sur son cœur.

Quelle ironie, alors qu'il n'avait jamais été aussi certain de ressentir la moindre parcelle de son corps crever pour un bout de cet homme. Plaider, supplier, reviens, pitié…. Reviens, laisse-moi encore un peu entendre ta voix, redis-moi que tu m'aimes. Que tu resteras pour toujours à mes côtés ; toujours est un mensonge qui laisse son côté gauche du lit vide.

Rentre à la maison. Traitre.

Pitié. Rentre, Theron. Je deviendrai tout ce que tu désireras. Je t'apporterai la Paix à travers les affres de la Galaxie entière, plus de conflits, plus de morts. Et tout ce que tu voudras, même les Etoiles et le Soleil, ne sont guère inaccessibles pour moi.