Failures

N°030


Theron avait été frappé par l'odeur une fois le premier pied posé à l'intérieur de la chambre du Commandant. Un parfum de renfermé qui trahissait la complète détention de son occupant et sa courte solitude soudaine, s'étaient accordés dans la préservation d'une intimité découverte ainsi nue en public imposé. Merosmé s'était protégé de ce cocon, supportant ce vide ; peinant toutefois à ranger le reste, à la salle des archives définitives.

Il y avait une grande malle que l'on tentait de remplir un peu tous les jours à contrecœur et qui ne contenait que des affaires, des vêtements de lui, son parfum offert pour son anniversaire et les effets personnels allant à garnir l'ensemble. Theron avait tout pris entre ses bras, et avait tout réinstallé. Sans rien ne demander à personne, ni aide, ni autorisation. Finalement, ses habits avaient retrouvé leur place initiale au côté droit de l'armoire, ses rares chaussures s'étaient encore battues en duel une fois de plus pour exister contre les nombreuses de son futur époux.

Ignorant le vide qui s'était creusé dramatiquement, l'agent avait plutôt réaffirmé sa place à ses côtés. Désormais davantage membres d'une même famille que simples colocataires, cet heureux revirement devait être consolidé par des actes importants. Theron avait claudiqué jusqu'à ce qui se trouvait être quelques mois encore plus tôt, leur chambre à eux. Qui était finalement sa chambre à lui, son Commandant trahi. Et il n'était en rien question de ne plus être là pour veiller sur ses nuits de cauchemars répétés.

Bien avant de redécouvrir la chaleur de ses flammes, le Républicain voulait plus que tout se pencher sur ses braises éteintes et les raviver d'un soupir. Les garder près de son cœur loin de toutes ces agressions vaines qui avaient plu sur le Seigneur Sith, ces dernières semaines. Que Merosmé, ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même parce qu'il ne le méritait pas ? Aucun être dans cette Galaxie si ne le méritait davantage que celui qu'il s'apprêtait à épouser.

Son compagnon avait face aux critiques sans flancher, serrant les dents, lorsque cela faisait un peu trop mal. Ciblait un peu trop justement un point fragile en lui, assez vulnérable. Désormais, Theron n'avait plus qu'à apaiser la douleur de cette séparation en provoquant assez de magnifiques souvenirs pour que les autres s'effacent progressivement. Et il disposait de toute une vie devant lui, afin d'y parvenir.

Une vie passée aux côtés de Merosmé.

Souriant de contentement, il demanda à Z0-0M de rajouter une paire de chaussons fourrés, dans la pièce encore uniformément occupée. Avec les chaussettes assorties et une teinture bleue de la République Galactique pour clarifier la chambre sombre. Un début d'occupation qui sonnait ainsi somme toute, comme une provocation assumée.

Il n'attendait plus que son principal locataire.