Failures

N°032


Theron admirait en silence, autant la beauté singulière des lieux que le reste. Le ciel se déchire au-dessus de leurs têtes capricieuses, la mesa grouille de vie jusque dans ses épineuses singularités. De la faune pullule en tous sens parmi les herbes folles de la planète déchirée par les séismes, l'eau tombe en cascades innombrables tout autour du terrain accidenté. Les bruits ne sont que concerts de chants, et de cris animaliers, de ce fluide cristallin qui ruissèle avec majesté apparente.

Merosmé ne met pas cinq minutes à l'y pousser, en une bourrade infantile inattendue. Au point que l'agent ne se surprend plus de manquer de réflexes face aux répétés chahuts de son jeune mari. Un sens de l'humour animait leur vie commune depuis toujours que ce soit de la part du Républicain et de ses blagues pathétiques ou du Sith qui ne résistait jamais à le prendre par surprise.

Dans tous les sens du terme, d'ailleurs.

Mais il ne tenait pas aborder le sujet aujourd'hui. Son époux a trouvé le parfait écrin pour ainsi rayonner davantage de toute sa beauté indolente. Theron persiste à demeurer sous son charme ignorant et bercé de la douce symphonie de ce corps bientôt nu contre le sien, il entreprend de le dévêtir encore, jusqu'à ce que le peu qu'il reste ne soit que l'important à leur fusion primitive. Qu'ils manquent plutôt de glisser, se reprennent et s'emboîtent avec justesse, les pieds dans la boue.

Cela rappelle des souvenirs à sa mémoire.

Il y a un écho de Yavin 4 entre eux, d'un mur ; ô ce fameux mur qui méritait sans doute qu'ils se présentent à nouveau, afin de communier leur passion dévorante. Mais tout est pourtant plus parfait, et apaisé parce qu'ils ne sont menacés de séparation. Au contraire, il y a un anneau au doigt de l'un et de l'autre, qui brille avec la même impatience de chaque partie. Et Merosmé lui fait l'amour avec cette langueur indolente de connaître parfaitement son sujet, et de le savoir.

Il le sait définitivement.

Theron caresse distraitement son alliance, en présence invasive sur ce doigt si pâle. Obtiens de la part de sa Moitié un regard incendiaire d'absolue possession. Ensemble, ils se laissent glisser encore plus profond, encore plus loin sur cette route qui est la leur.

A eux, et eux seuls.