Failures
N°041
Le concept d'agent double colle à la peau de Merosmé ; en débutant il assure.
Son contact républicain le félicite à chaque action, avec un vibrant tremolo. Jonas Balkar avait un œil constamment posé sur lui, sans rien dissimuler de la satisfaction qu'il y rencontrait alors. Fidèle à sa ligne de conduite Merosmé avait repoussé l'opportun poliment. Ce n'est pas sa faute cette ridicule tendance à provoquer de violents élans chez les membres du SIS.
Aucun des collègues de Theron ne valait le modèle original.
La chose est d'autant plus vraie, depuis le retour de l'agent dans ses appartements privés. Avec toutes ses affaires que le Sith jugeait en son for intérieur inutiles ; il avait définitivement jeté ce carton, de déménagement sordide, prenant un malin plaisir à le brûler. Cohabitant plutôt pacifiquement, parmi ce désordre ambiant qui teintait de bleu le rendu général de sa chambre. Leur chambre, finalement. Et, Theron y baladait sa silhouette charmante très souvent.
Son mari, y baladait sa silhouette charmante. Merosmé soignait son devoir d'époux : honorant toutes les clauses de leur contrat nuptial. Ce qui impliquait de la proximité intimiste sous cette couette, entre leurs deux corps fiévreux, noués par cette danse primitive qui bridait leurs pensées raisonnables ; Theron ne valait pas mieux que lui, s'offrant avec cette décontraction instinctive qui abandonnait toute sa séduction au creux du drap. Aucun ne se lassant de ce spectacle répété tant de fois.
Encore et encore.
Alors Merosmé avait craqué, avouant toute la vérité de sa charge nouvelle à son mari. Hésitant qu'il était depuis plusieurs jours, à porter ce fait au-delà de l'oreille compréhensive de Lana. Mais s'ils voulaient tellement prétendre être l'un pour l'autre des moitiés parfaites, alors lui devait apprendre une fois de plus à faire confiance à son époux, malgré la récente trahison. Dans sa chair, dans ce qui bat au fond de sa poitrine dégoulinante.
Theron avait soufflé de soulagement. Ok, ils soutenaient la République en secret.
C'était un secret. Mais Merosmé n'oubliait rien du regard admiratif de son mari.
Un secret, ça se partageait avec la bonne personne.
