Capitaine de Starfleet
Chapitre 26:
Par delà la mort
Cette fois, lorsqu'il sortit de son saut sporique, Harias sut qu'il les avait ramené à bon port. Il sourit dans son épuisement, regardant un Severus perplexe, peinant à réaliser qu'il était bien là.
- Redémarrez le Discovery, ordonna-t-il. Réinitialisez nos détecteurs et confirmez notre position.
- Oui capitaine, répondit-on naturellement en surprenant le sorcier observant tout.
- Coordonnées confirmées, répondit Saru après un moment. Tout indique que nous sommes bien de retour dans notre réalité et notre temps. Il s'est écoulé un délai équivalent à celui que nous avons passé dans la réalité de l'Empire Terriens entre notre départ et maintenant.
- Parfait, sourit Harias. Je vous demande votre attention, dit-il à sa passerelle. Je sais que tout ce que vous avez vu durant notre bref passage près de Gaïa a éveillé une quantité phénoménale de questions dans tout les esprits ici présents. Comme je l'ai dit ma Terre, Gaïa, est radicalement différente de la Terre de la Fédération. Mais je vous demande d'observer scrupuleusement la directive omicron delta zéro zéro relative au secret personnel légitime de tout peuple membre de la Fédération. Depuis son déclenchement jusqu'à maintenant. Est-ce clair?
- Oui capitaine, approuvèrent-ils sans hésiter.
- Je vous remercie. Nous en reparlerons certainement quand nous en aurons fini avec tout ça et pris une pause méritée. Ordinateur, fin de l'activation de la directive omicron delta zéro zéro. Contactez Starfleet et dîtes leur que nous sommes rentrés et que notre mission est un succès. Et demandez l'autorisation de rentrer sur Terre pour rapport.
On approuva une nouvelle fois et Harias ne fut pas surpris de voir son médecin chef le rejoindre avec un regard lourd.
- Oui je sais, je suis bon pour l'infirmerie moi aussi, remarqua-t-il en amusant tout le monde.
Il se leva donc, demandant à Severus de venir avec lui et Culbert, Saru prenant la passerelle, Christopher assurant qu'il se chargeait des premiers rapports s'il n'était pas revenu d'ici là. Fumseck suivit Harias, se perchant sur son épaule et ils eurent bientôt disparus dans l'ascenseur, un silence étrange tombant sur la passerelle.
- Et moi qui pensais que le capitaine Harias n'avait plus rien pour nous surprendre, remarqua la vice amirale Cornwell en résumant la pensée générale.
- Ce n'est pas demain la veille qu'il cessera de nous surprendre, assura Christopher. Encore une fois, dit-il en s'adressant à tous de manière plus sérieuse, vous devez tous respecter scrupuleusement la directive omicron delta zéro zéro, insista-t-il. Votre capitaine, même s'il vient d'une Terre d'une autre réalité, est considéré comme venant d'un autre monde et peuple que le nôtre. Cette directive s'applique donc totalement dans ce cas s'il le réclame. Je suis certain que votre capitaine vous donnera des explications si cela est nécessaire. Sinon, nous respecterons tous sa demande de déclenchement de cette directive.
Tous approuvèrent et on commença à se calmer et à reprendre contenance après l'avalanche d'évènements incroyables qui venait de se produire. De leur côté, ce fut rapidement que Harias et Severus furent installés dans l'infirmerie, le sorcier regardant autour de lui sans laisser paraître sa stupeur ou sa curiosité, sa perplexité que Harias sentait pourtant. Il se laissa faire par les médecins sous la demande du capitaine, scrutant tout.
- Vous êtes complètement épuisé capitaine, s'inquiéta Culbert en l'examinant.
- Je sais mais ça ira avec un peu de repos. La redirection de l'énergie dans le Réseau pour le revitaliser m'a coûté beaucoup de force.
- Votre tête? Migraine?
- Oui.
- Je ne trouve rien de plus heureusement. Vous avez besoin de vous reposer.
- Nous en avons tous besoin, sourit-il.
Un peu rassuré même s'il n'aimait guère le voir dans cet état de faiblesse, son médecin chef le laissa se lever pour rejoindre Severus sur la couchette juste en face de lui.
- Alors? demanda-t-il au docteur Pollards qui s'en occupait.
- Épuisement, anémie, choc sérieux mais à part ça, ça ira. Du repos et de bons repas feront l'affaire.
- Merci docteur, sourit-il.
Comprenant qu'il voulait être seul avec l'homme, Culbert fit signe à sa collègue de le suivre pour aller plus loin, les laissant tranquille.
- Qu'est-ce que tout ceci? demanda l'ancien professeur en désignant l'environnement général.
- Quand j'ai été jeté à travers le Voile, j'ai été envoyé dans une autre réalité, commença-t-il. Une réalité dans laquelle notre monde, la Terre, a eu une histoire très différente. Si la magie y existe bien à l'état naturel, il n'y pas eut le moindre développement d'espèce magique, animaux, plantes ou être. Le monde magique n'y a jamais existé de près ou de loin. Il y a cela et une ligne de conduite très différente pour les humains. Ils ont développé leur technologie jusqu'à pouvoir voyager dans l'espace et rencontrer d'autres espèces vivants sur d'autres mondes. En l'an 2161, ils ont créé une Fédération de Planètes Unies, une alliance de plusieurs mondes et peuples fondée sur des principes de paix, d'égalité, de liberté, de justice et de progrès, dans le but de promouvoir les droits universels de toute vie sensible. Leur mentalité est à l'opposé de ce que nous avons pu voir chez nous. La Fédération a créé une organisation appelée Starfleet. Starfleet est composé de membres de nombreux peuples différents. Grâce à la technologie, Starfleet voyage partout avec ses vaisseaux pour explorer et découvrir l'univers. Lorsque je suis arrivé dans cette réalité, j'ai atterri très loin dans l'espace, dans le vide et j'étais dans un grand état de faiblesse. Un vaisseau de Starfleet m'a trouvé. Il venait explorer le système en question. Ils m'ont trouvé, recueillis, soigné, protégé, offert un abri sans rien demander en retour. J'ai appris à les connaître pour finalement m'apercevoir que j'avais trouvé un monde comme je l'avais rêvé maintes fois. Ils m'ont accueilli, offert l'asile, m'ont permis de reconstruire ma vie et je suis entré à Starfleet.
- Savent-ils d'où vous venez?
- Je leur avais raconté mon histoire lorsque j'ai dû faire mes preuves pour être accepté seulement, la théorie des réalités parallèles était encore un concept vague et non prouvé ici. Alors je n'ai pas dit que ma planète, Gaïa, était en réalité la Terre d'une autre réalité. Cela va certainement sortir maintenant mais ce ne sera pas un problème. La Fédération respecte ce genre de chose. En revanche, je n'ai jamais parlé de magie et ils ne savaient pas que j'étais humain à l'origine. Ils m'ont toujours connu ainsi. Avec des peuples aussi avancés en technologie, la magie est une bonne blague. D'autant plus que la Fédération compte beaucoup de peuples différents, aux apparences et aux caractéristiques très différentes. Cette apparence n'a surpris personne lorsqu'ils m'ont trouvé et comme vous avez dû le voir, il y a déjà de nombreux peuples différents sur ce vaisseau. Tous coexistent dans la paix et l'harmonie au sein de la Fédération. Je n'ai jamais parlé de magie parce que ce n'est pas une chose qu'ils sont prêt à accepter. Les caractéristiques que je ne peux cacher, que je n'ai pas caché, sont pour eux des capacités d'ordre naturelle et biologique pour mon espèce.
- Je vois. En quelle année sommes nous?
- En 2261, expliqua-t-il en le stupéfiant. Jamais je n'aurais cru qu'il me serait permis de vous revoir.
- Je suis tenace, remarqua-t-il.
- Et je suis très heureux que vous le soyez. J'ai tellement regretté de ne pas avoir eu la chance de vous connaître réellement.
- Vous vous êtes sentis coupable tout ce temps, comprit-il.
- Oui.
- Vous êtes stupide, dit-il simplement en le faisant ricaner. Harias? interrogea-t-il ensuite.
- Oui, j'ai changé de nom il y a bien longtemps déjà. Je ne supportais plus l'ancien.
- Depuis combien de temps êtes vous dans ce monde?
- Plus de cinq ans maintenant. Il vous plaira j'en suis certain.
- Et vos nouveaux amis seront-ils d'accord avec ça?
- Oui. Parce que vous seriez menacé de mort en rentrant sur votre monde, vous avez droit à l'asile et à la protection de la Fédération, d'autant plus avec l'appuie d'un capitaine de vaisseau reconnu, moi. Il y aura des explications à donner mais ça ira. Il est très courant que la Fédération offre ainsi l'asile à ceux qui en ont besoin. Il n'y aura pas de problème.
- Même pour un homme qui a tué et torturé?
- Oui. Vous savez, j'ai traversé de nombreuses guerres après Voldemort et si j'ai tenté de toujours tenir mes convictions, mes mains ne sont plus blanches depuis longtemps. Je suis bien pire que vous désormais. Je n'ai pas menti et j'ai dit franchement ce que j'avais fais et pourquoi. Les autorités ont compris et il en sera de même pour vous. Juste, n'usez pas de la magie, cela détraquerait mon beau vaisseau.
- Vous me demandez de ne plus faire de magie?
- Non, juste d'attendre que je vous montre comment faire pour ne pas affecter la technologie non magique. J'ai dû apprendre à le faire avec le temps. Je vous montrerai.
Harias prit le temps de lui donner les informations principales avant de le laisser à Culbert pour se diriger vers ses cellules. Le Lorca de l'Empire Terriens était toujours là et Harias savait qu'il n'avait pas été informé des évènements. Il eut un sourire un peu supérieur en voyant le capitaine revenir le voir.
- Si j'en crois les multiples sauts sporiques et cet étrange dispersion de spores dorés dans tout le vaisseau, vous avez quelques problèmes, avança-t-il l'air supérieur.
- Non, répondit Harias en se plantant devant lui. En réalité, nous avons accomplis notre mission avec succès, annonça-t-il en le stupéfiant totalement. Nous avons pris et détruit le Charon et son réacteur. Nous nous sommes aussi assurés qu'il ne pourra pas être reconstruit. C'est un succès total sans aucun dommage pour nous.
- Vous avez tué l'empereur?
- Je ne suis pas comme vous Lorcas. Nous n'avons tué personne. Nous avons pris le Charon sans faire aucune victime et nous l'avons détruis. La seule victime du côté de l'Empire est votre Paul Stamets mais son sort n'a rien à voir avec nous.
- C'est impossible.
- Pour vous peut-être mais pas pour moi. Nous avons accomplis notre mission sans problème et vous, vous avez manqué une occasion d'améliorer votre situation. Vous allez être livré aux autorités de la Fédération qui décidera quoi faire de vous. Je venais simplement vous en informer. Au revoir.
Il s'en alla sans un mot de plus, laissant là un homme choqué. Harias se dirigea ensuite vers sa passerelle qu'il retrouva rapidement. Là, on recevait tout juste une réponse de Starfleet, Christopher terminant le premier rapport, tous très heureux d'entendre que la mission était réussie. Maintenant, il fallait attendre que le Réseau se régénère et compte tenu de ce que Evialys avait dit, cela serait fait avec succès. On leur demanda de rejoindre la Terre et ils entrèrent en distorsion pour le faire, leur réserve de spore épuisée les empêchant de sauter. Ils se mirent donc en route, Harias installant Severus dans une cabine pour les invités, lui donnant les mêmes encyclopédies de présentation qu'on lui avait donné lorsqu'il s'était réveillé sur l'Irae. Lui alla faire le tour de son équipage, s'assurant que tout le monde allait bien, les félicitant pour leur travail durant toute leur mission du réacteur mycélien.
Lorsqu'ils rejoignirent la Terre, on remit les rapports officiels des évènements et une permission fut donnée à l'équipage. Comme à l'habitude, ce fut par groupe que l'équipage du Discovery débarqua. Le vaisseau contenant énormément de projets scientifiques actifs ne pouvant pas être mis à l'arrêt aussi facilement qu'un autre vaisseau. Il fallait donc qu'il y ait constamment une équipe à bord. Ce fut donc la moitié de son effectif qui s'en alla et très vite, une réunion de l'amirauté fut organisée sur le Discovery pour débattre plus en détail de cette mission. C'était pour cela que Harias accueillait l'amirale de la flotte aujourd'hui, encadré de Christopher et Cornwell restés avec lui à bord. L'amirale Telmal apparut donc rapidement, entourée de plusieurs amiraux et officiers suivant cette affaire depuis le début. On échangea les salutations avant de s'installer dans une salle de réunion, l'ambiance bien plus légère qu'elle ne l'avait été la dernière fois qu'ils avaient fait cela.
Harias commença par faire un rapport des évènements, présentant la réalité de l'Empire Terriens, sa situation, ses caractéristiques, son fonctionnement… Il raconta leur arrivée, détaillant les informations trouvées et la façon dont-ils avaient décidé de procéder. Harias passa ensuite à leur mise en scène et leurs rencontres avec l'empereur terrien, n'oubliant guère de faire remarquer le grand rôle joué par Khan dans cette histoire. Il détailla tout jusqu'à la prise du Charon et sa destruction complète. Cette partie terminée, un léger silence tomba dans la salle, Harias les laissant terminer de tout analyser et avaler, restant debout devant la table où ils étaient tous installés.
- Asseyez vous avec nous capitaine, pria tout d'abord l'amirale de la flotte avec douceur.
Comme tous dans la pièce, elle voyait les lourdes marques de fatigue sur le capitaine qui n'avait plus une trace d'or sur lui et après ce rapport, il était facile d'estimer les grandes quantités d'énergie qu'il avait dû lui même déployer pour faire tout cela. Comme toujours, Harias se tenait droit et assuré, sans un signe de faiblesse mais tous comprirent qu'il était épuisé. Il approuva et prit place au bout de la table, faisant face à l'amirale de la flotte qui reprit:
- Je pense que nous serons tous d'accord pour dire que vous avez accompli cette mission d'une manière encore plus optimale que tout ce que nous aurions pu imaginer, remarqua-t-elle alors que tous approuvaient. Êtes-vous certain que nous ne reverrons plus ce genre de réacteur?
- On ne peut pas être totalement sûr mais d'après nos analyses à bord du Charon, aucune information sur le réacteur n'en n'est sortie ou n'a été sauvegardé sur un dispositif extérieur. Nous sommes également certain de la destruction totale du Charon et de l'impossibilité d'en récupérer les données. Je m'en suis assuré. Le seul qui connaissait les secrets de ce réacteur était le Paul Stamets de leur réalité. Son corps aura été détruis avec le vaisseau et le Réseau lui même a infligé sa sentence à son esprit. Il n'y a donc quasiment aucune chance que ce réacteur réapparaisse dans cette réalité. Cela n'exclue pas la possibilité que quelqu'un d'autre ait cette idée ailleurs. Cette affaire m'aura au moins permis d'augmenter mon niveau de communication avec le Réseau. J'espère pouvoir détecter plus rapidement ce genre de problème à l'avenir et, avec le temps, lorsque plus de monde saura communiquer avec lui, je recommande que l'on mette en place une surveillance sur ce genre de chose. Ainsi, nous pourrons prévenir d'autres incidents de ce type. Quoi qu'il en soit, les choses sont rentrées dans l'ordre pour le moment.
- Et c'est le plus important, approuva-t-elle. Savez-vous si le Réseau se régénérera de lui même?
- Oui. J'ai redirigé l'énergie de l'onde de choc mycélienne dans le Réseau et cela lui a donné un coup de fouet pour se remettre. Cela prendra encore un peu de temps mais il guérira.
- Très bien. Je crois le plus important est dit, remarqua Telmal. Bien entendu, vos rapports seront analysés avec soin, comme l'ensemble des informations que vous avez ramené de cette réalité. Votre équipage mérite une pause après ceci, c'est un formidable travail.
- Merci amirale. Mais il y a une autre affaire dont je dois vous parler, commença-t-il sérieusement.
- Nous vous écoutons, répondit-elle.
- Après la destruction du Charon, lorsque nous avons sauté, nous ne sommes pas rentré immédiatement dans notre réalité, dit-il en les surprenant.
- Cela n'est pas indiqué dans vos rapports, nota l'amiral Anderson.
- Et ce parce que j'ai déclenché la directive omicron delta zéro zéro relative au secret personnel légitime de tout peuple membre de la Fédération, dit-il en les surprenant tous si ce n'était Christopher et Corwell. Lors du saut, une entité du Réseau est intervenue pour prendre le contrôle du voyage et nous amener ailleurs: sur Gaïa. Ma planète d'origine. Lorsque je l'ai compris, j'ai déclenché cette directive comme la loi m'y autorise.
- Pourquoi vous amener là bas? questionna l'amirale de la flotte.
- J'étais convaincu depuis le début qu'il existait des formes de vies intelligentes dans le Réseau. Cette entité s'est présentée sous le nom d'Evialys et a copié mon apparence en se montrant. Elle est assurément d'une intelligence au moins équivalente à la nôtre. Elle est intervenue et nous a emmené sur Gaïa dans le but de nous remercier, de me remercier d'avoir secouru le Réseau. Elle voulait me faire un cadeau précieux en retour.
- Vous ramener sur votre monde? supposa l'amirale Barra.
- Non, pas exactement. Comme je l'ai déjà dit, je n'ai pas la moindre envie de rentrer sur ma planète. Il y a une chose que je n'ai jamais révélé à la Fédération, à Starfleet, concernant mon origine exacte, expliqua-t-il. C'était une chose compliquée à exposer mais cela est plus facile maintenant que nous avons prouvé l'existence de réalités alternatives. Je viens moi même d'une autre réalité, lâcha-t-il en les stupéfiant. Je l'ai su immédiatement lorsque l'Irae m'a trouvé, parce que je peux percevoir la différence des signatures quantiques. J'ignorai totalement comment cela était arrivé. Je ne peux que supposer que le dispositif à travers lequel j'avais été jeté sur Gaïa était une sorte de portail entre réalités alternatives. Seulement, il était clair pour moi que révéler cela serait très lourd de conséquence d'autant plus que cette théorie était encore extrêmement vague pour Starfleet. C'est une information à ne pas dévoiler à la légère, c'est pour cela que je n'ai rien dit. Au delà de cette information, il y en a une seconde concernant mon monde natal. Gaïa n'est pas seulement Gaïa mais aussi la Terre de mon univers d'origine.
Sans surprise, ce fut le choc dans la pièce et il les laissa avaler cela avant de reprendre:
- Hormis cela, tout ce que j'ai dit sur mon passé est entièrement vrai. Vous comprendrez donc à quel point Gaïa est différente de la Terre de la Fédération. J'ai gardé l'identité et la localisation exacte de Gaïa parce que je savais déjà qu'une information sur l'existence des univers alternatifs était hasardeuse à dévoiler. J'ignorai totalement comment j'avais fait cette traversée et encore moins comment la faire en sens inverse. Mais aujourd'hui, avec le Discovery et le moteur sporique, ce que nous avons fait avec, il m'apparaît logique de révéler ces informations, au moins au commandement.
- Une décision logique, remarqua l'amiral vulcain Terral.
- Pour le reste, tout ce que j'ai dit à la Fédération et à Starfleet est exact, assura-t-il.
- Il y avait donc des espèces aussi différentes des humains sur votre Terre? demanda l'amiral de la flotte.
- Il y avait de nombreuses espèces différentes et intelligentes sur Gaïa. Mais des êtres comme moi sont encore plus particulier. Il y avait deux sortes d'humains distincts sur Gaïa. Des humains qui étaient en tout point identiques à ceux de la Terre de la Fédération et d'autres humains capables, un peu comme moi, de maîtriser une forme d'énergie naturelle particulière. Dans une mesure bien moindre que moi mais c'est l'idée. Les deux communautés vivaient séparées. Il y avait les humains et bien d'autres.
- Est-ce pour cette raison que votre physiologie se rapproche tant de celle des humains? questionna l'amirale Blefiz.
- Oui et non. La vérité est que, à la naissance, j'étais humain, dit-il en terminant de les stupéfier. Un de ceux manipulant l'énergie. On ne naît pas mezoriem. On le devient par une transformation que seule une entité unique peut effectuer. C'est la raison pour laquelle je ressemble aux humains, parce que j'en étais un à l'origine. Mais n'importe quel être de n'importe quelle espèce sensible et intelligente pourrait être transformé en mezoriem. Mais il est aussi vrai que les nombreuses espèces présentes sur Gaïa avaient de très grandes similitudes avec les humains. C'est un peu comme si, dans ma réalité, l'humain est à l'origine, ou résulte, de nombreuses évolutions différentes d'une même espèce de base.
- Donc vous êtes issu d'une sorte d'amélioration génétique et biologique d'un être humain particulier à votre Gaïa? supposa l'amiral Gorch.
- C'est une manière simplifiée de le voir mais oui. La différence avec les manipulations génétiques que vous connaissez est que cette transformation est un processus naturel complexe. Ce n'est pas une chose artificielle. C'est naturel et c'est une capacité d'une autre entité très ancienne capable de faire cela, de transformer des êtres d'autres espèces pour former sa propre communauté. Je garderai les précisions sur cette entité pour moi en vertu du secret d'intimité auquel j'ai droit. On peut dire que l'entité en question est la mère des mezoriem. Si je suis le dernier c'est à la fois parce qu'elle n'en n'avait plus créé depuis longtemps et que je suis le seul à exister en ce moment.
- Pourquoi n'avoir transformé que vous?
- Parce qu'elle ne choisit que des esprits répondant à ses critères pour cela. Je ne saurais dire pourquoi moi mais c'est arrivé et je ne le regrette pas. Je vous en parle parce que ceux qui étaient sur la passerelle durant notre passage autour de Gaïa l'ont vu eux même et j'estime qu'il est temps.
- Donc cet être du Réseau, Evialys, vous a conduit près de Gaïa, reprit Telmal. Pour vous offrir quoi si ce n'est pas un chemin de retour vers votre monde natal?
- Evialys n'a pas fait que nous amener dans ma réalité d'origine. Grâce au Réseau, il nous a aussi fait voyager dans le temps, ajouta-t-il en renouvelant le choc général. On savait que c'était possible mais ce n'est certainement pas une chose avec laquelle on peut se permettre de jouer. Evialys nous a amené à un jour bien précis de ma vie: le 2 mai 1998. Cette date est à jamais gravée en moi. J'avais dix-sept ans et c'est ce jour là que j'ai remporté ma première guerre. C'est aussi ce jour là que ma transformation en mezoriem a été amorcée. Mais c'est aussi ce jour là que j'ai perdu une personne qui comptait énormément à mes yeux. Nous étions en plein milieu d'une bataille décisive. J'ai cru le voir mourir et j'ai dû laisser son corps où il était parce que la bataille n'était pas terminée. Quelques heures plus tard, je mettais fin à la guerre. Quand j'ai voulu revenir le chercher pour l'enterrer, son corps avait disparu. Ce n'était pas surprenant vu les dégâts que les lieux avaient enduré dans la bataille. Il était resté dans un embarcadère au bord d'un grand lac, un embarcadère qui a littéralement été pulvérisé ce jour là. J'ai cru que son corps avait coulé. Mais ce n'était pas le cas. Evialys nous a amené à cet endroit précis, à ce moment précis pour que je puisse retrouver cette personne. Il m'a montré ce qu'il s'est passé après mon départ et sa mort supposée. Mais il n'était pas mort, à l'agonie et dans le coma mais pas mort. Une créature de Gaïa est intervenue pour le soigner et le sauver. Il a survécu. Evialys l'a amené sur le Discovery. Il savait que je tenais énormément à cet homme, comme à un père. C'était un cadeau à la hauteur à ses yeux. Cela explique pourquoi je n'avais jamais pu le retrouver à l'époque: il était à bord du Discovery avec une version de moi bien plus âgée dans un croisement entre nos lignes de temps. Tout cela pour dire que j'ai emmené cet homme avec moi. Il est sur ce vaisseau en ce moment. J'ai l'intention d'appuyer une demande d'asile pour lui auprès de la Fédération. Il a choisi de venir avec nous et s'il avait dû retourner sur Gaïa, il aurait été abattu ou enfermé à vie pour des actes et des crimes qu'il n'a pas commis.
- En êtes vous certain capitaine? demanda Telmal.
- Madame, s'il y a une personne dont je suis totalement sûre, autre que l'amiral Pike, dit-il en les amusant, c'est cet homme. Il a littéralement forgé la personne que je suis aujourd'hui. J'ai gagné cette première guerre de ma vie grâce à lui parce qu'il a passé les dix sept dernières années de sa vie à me protéger et à tout faire pour m'aider. S'il n'avait pas été là, je serais assurément mort pendant cette guerre. Il m'a sauvé la vie tellement de fois que je ne saurais les lister. Si j'ai été le gagnant officiel de cette guerre, c'est en faîte lui qui a tout fait dans l'ombre. C'est un héros, un grand héros et quelqu'un de bien. Sans lui, je serais mort avant dix huit ans et je n'aurais pas remporté cette guerre. Ce jour là, lorsque je l'ai cru mort, il croyait aussi mourir, sa survie était une chose quasiment impossible que ni lui ni moi n'avions envisagé. Et ce jour là, il s'est sacrifié pour me protéger et pour que je puisse gagner cette guerre. Je lui confierai ma vie mille fois sans la moindre hésitation. Tout ce temps, j'ai regretté sa mort, j'ai pensé à lui tout les jours, à l'immense perte que sa mort représentait, au fait que j'aurais voulu connaître la paix avec lui. J'ai perdu beaucoup de monde dans ma vie pourtant, si on m'avait demandé d'en choisir une que je voudrai revoir ne serait-ce qu'une minute, son nom serait sorti immédiatement et sans la moindre hésitation. J'ai confiance en lui et je suis prêt à me porter garant pour lui.
- Très bien dans ce cas. Faîtes votre demande d'asile pour cet homme et les autorités compétentes s'en occuperont. Votre demande d'activation de la directive omicron delta zéro zéro est légitime et sera respectée, comme les informations que vous venez de nous révéler. J'estime vos explications plus que valables pour avoir gardé ce secret et de toute manière, cela peut aussi entrer dans le secret légitime de votre peuple. Ces informations sur Gaïa seront enregistrées mais lourdement classifiées comme il convient.
- Merci amiral, sourit-il.
- Donc si je comprend bien, permettre les retrouvailles entre vous et cet homme est le cadeau d'une entité du Réseau pour vous remercier pour votre sauvetage, posa-t-elle.
- C'est ça.
- Cette entité a dit d'autres choses, remarqua Cornwell.
- En effet mais cela relève du secret du peuple mezoriem que je ne souhaite pas partager, répondit-il calmement. La seule chose que je vous dirai est que j'ai compris que mon espèce était plus proche du Réseau que je ne l'avais imaginé. Nous sommes très ancien et si je n'ai pas une information qui puisse me faire penser qu'un autre mezoriem ait été en contact avec le Réseau, nous y avons toujours été intimement liés d'une certaine manière dans une sorte d'équilibre naturel. Je n'en dirai pas plus. Cette entité sait aussi pour ce lien entre nous et c'est pour cela qu'elle s'est estimée redevable envers moi.
- Vous êtes libre de ne pas en dire plus si vous ne le voulez pas capitaine, remarqua l'amirale de la flotte. Vous connaissez les règles qui régissent le secret des peuples et nous vous faisons confiance pour les respecter. Le principal est le succès de votre mission que vous avez admirablement mené. Je dois avouer que nous étions en train de tenter de prévoir ce que provoquerait un échec et ce n'était pas reluisant. Vous vous en êtes d'autant plus remarquablement sorti vu l'environnement dans lequel vous avez été projeté. Pour le moment, votre équipage mérite un peu de vacances pour faire redescendre la pression et nous voudrions que vous vous contentiez de suivre quelques temps l'état du Réseau pour vous assurer que tout est rentré dans l'ordre. Le Discovery pourra poursuivre ses missions scientifiques dans le même temps en orbite terrestre. Il faudra aussi trouver une solution pour reconstituer la serre du Discovery. Nous n'avons pas de source de spores sans elle. Vous aurez le temps de vous occuper de votre ami. Peut-on connaître son nom?
- Severus Tobias Snape, répondit-il. Mon père par le cœur à mes yeux, dit-il en les faisant sourire.
Le rapport se termina par leur voyage de retour et on en resta là, clôturant la réunion. Christopher resta encore un moment pour lui dire au revoir avant de devoir descendre sur Terre pour les rapports sur cette mission. Comme Harias, il aurait une permission en même temps que le deuxième groupe du Discovery et il promit à son compagnon de l'aider à intégrer Severus. Envoyer la demande d'asile politique pour lui fut d'ailleurs ce que fit Harias une fois son compagnon parti. Il fit ensuite le tour de son vaisseau pour voir si tout le monde allait bien. Il supervisa le transfert de Lorcas dans une prison de la Fédération, ainsi que celle de Khan et Burnam devant faire cela lorsque le Discovery était en permission. Toutes ses tâches accomplies, il prit le chemin des quartiers des invités pour y retrouver Severus, sonnant à sa porte. Elle mit un moment à s'ouvrir, l'homme complètement novice avec les technologies en tout genre. Mais elle s'ouvrit finalement et il sourit en trouvant son ancien professeur vêtu d'un polo et d'un pantalon noir sortis du synthétiseur. Il était assis dans un fauteuil, plongé dans le padd qui lui ouvrait les encyclopédies que Harias lui avait donné à lire. Le capitaine prit place dans un autre fauteuil face à lui, attendant qu'il relève le regard vers lui:
- Je comprend pourquoi cette réalité vous est apparue providentielle, remarqua-t-il en le regardant.
- Je me suis battu toute ma vie pour parvenir à quelque chose qui approcherait juste de cela. Dans notre monde, nous étions peu à nous battre pour ça au début et au plus le temps passait au plus notre nombre diminuait. Rapidement, je me suis retrouvé seul. Je n'ai jamais changé d'idée pour autant mais je me suis souvent demandé si je ne me battais pas pour rien alors que notre monde ne voulait pas de la paix. Mais s'il a bien une chose que j'ai appris de vous Severus, c'est que même seul, on peut réaliser des miracles si on s'obstine. Alors j'ai tenu même quand j'étais le seul à tenir et puis je me suis retrouvé dans cette réalité et là, j'ai trouvé un monde comme je l'avais rêvé, avec des gens qui se battaient pour les même choses que moi. J'ai eu du mal à y croire au début mais c'était la réalité et j'ai pu le vérifier moi même. J'ai trouvé ma place ici, des amis, une famille, un but, une maison… j'ai enfin pu commencer à vivre avec des gens qui partagent mes idées et j'ai trouvé ma place.
- Tout ce qui est écris là dedans est vrai ou est-ce exagéré?
- Ce n'est pas exagéré, c'est la stricte vérité. Je sais, moi aussi j'ai eu du mal au début. Mais la Fédération et Starfleet sont bel et bien ce qui est décris dans ces textes. Je dirai même qu'ils sont encore mieux. J'ai présenté une demande d'asile politique pour vous. Nous devrions avoir une réponse rapidement et je vais être en permission après la mission que nous venons de terminer. Je vous montrerai.
- Capitaine? interrogea-t-il.
- Capitaine de vaisseau oui, sourit-il. Être un capitaine de Starfleet, c'est génial. On voyage partout dans l'univers pour voir ce que personne n'a jamais vu, explorer, étudier… C'est l'aventure et c'est passionnant. Quand j'ai intégré Starfleet, j'ai dû passer des examens très lourds pour être intégré mais j'ai réussi. J'ai d'abord été pilote et officier puis capitaine. Je gambade à travers l'univers maintenant et c'est passionnant.
- M'expliquerez vous plus en détail ce qu'il s'est passé après ma pseudo mort?
- Bien sûr, approuva-t-il.
Il se mit donc à parler et à répondre aux questions de l'homme, d'abord sur l'après guerre contre Voldemort puis sur tout ce qui avait suivi jusqu'à leurs retrouvailles. Dans les jours qui suivirent, ce fut ainsi que Harias passa son temps. Il commençait par remplir toutes ses tâches de capitaine puis il rejoignait Severus pour parler. Si le sorcier était encore choqué d'avoir survécus et d'avoir fait ce virage improbable dans son existence, Harias était visiblement le plus touché des deux, peinant à croire que son héros était de nouveau bien là. Jamais il n'aurait espéré que cela soit possible. Pourtant, Severus était bien là en vie devant lui et il se jurait qu'il ferait tout pour lui témoigner sa reconnaissance et son soutient, son affection. Ces jours leurs permirent à tout deux de réaliser, de discuter et s'il fallut un moment pour y venir, ils parvinrent à parler de leur passif avant la bataille de Poudlard pour remettre les choses en ordre.
Bien sûr, Harias lui expliqua tout sur la Fédération et Starfleet, sur la magie dans ce monde. Il lui précisa ce que l'on savait de lui, ce qu'il avait montré et comment il l'avait expliqué. Ils parlèrent de la demande d'asile, des entretiens que Severus devrait passer, des possibilités et des aides qui lui seraient offertes. L'homme ne semblait pas plus perturbé que cela d'avoir dû renoncer à tout ce qui faisaient autrefois son monde. Harias savait pertinemment pourquoi: il n'y avait plus rien pour lui là bas si ce n'était de la souffrance. Avec la fin de la guerre et la réussite de sa promesse faîte à Lily, il était parvenu à son but. Il ne laissait personne derrière lui et pas grand-chose à regretter. En contre partie, il avait la possibilité de refaire totalement sa vie et le capitaine estimait qu'il y avait plus que droit. Rapidement, Harias avait agrandi et ouvert les deux malles miniaturisées offertes par Evialys. Une était pour Severus et il s'abstint donc de la fouiller, la laissant à son propriétaire. Mais la seconde était pour lui et elle contenait une myriades de choses, souvent magiques, qu'il avait été forcé d'abonner derrière lui. Et il y avait d'autres cadeaux qui lui avaient réchauffé le cœur. Fumseck avait vite trouvé sa place dans ses quartiers, de manière assez amusante d'ailleurs et il l'avait remercié chaleureusement d'avoir secouru Severus et de venir veiller sur lui désormais.
Ces jours coulèrent dans une ambiance à la fois plaisante et étrange. Étrange de par la soudaine retombée de la pression de faire face à la fin de la vie partout, de part les évènements improbables qui s'étaient produits. Et plaisante grâce au retour au calme, à la réussite de leur mission et leur retour à la maison sans dommage. Pour Harias et Severus, ils étaient d'autant plus irréels. Ils réalisèrent pourtant progressivement, s'apaisant, le sorcier découvrant ce nouveau monde très loin de son passé. En dehors de son temps à faire son travail de capitaine et ses quelques heures de sommeil, Harias passait tout son temps avec Severus qui, lui même, lisait tout ce qui lui avait été donné pour se faire une idée de son nouvel environnement. Et finalement, le premier groupe parti en permission revint, Harias laissant son vaisseau à Saru. Il alla chercher Severus pour l'emmener vers les navettes devant les ramener sur Terre et il embarqua avec lui. S'il n'en montrait rien, le sorcier observait tout avec une grande attention, très curieux. S'il fut évidemment conscient que tout les présents dans la navette le scrutaient un peu, il ignora, suivant Harias portant toujours son uniforme de capitaine. Un moment plus tard, ils étaient au sol, s'arrêtant sur l'esplanade sur laquelle ils se retrouvèrent en sortant de la gare à navette. De là, on avait une vue très impressionnante sur la ville de haute technologie très différente de ce que Severus venait de quitter.
- Bienvenu sur Terre, sourit le mezoriem, siège de la Fédération des Planètes Unies et de Starfleet.
- C'est… impressionnant, remarqua-t-il platement.
- N'est-ce pas? Venez, nous avons un rendez-vous à honorer.
Harias les mena vers l'air où les véhicules commandés d'avance attendaient et il trouva bien vite le sien lorsque le chauffeur le reconnut et le salua. Ils montèrent à bord et ils furent rapidement en route vers le bureau régissant les demandes d'asile de la Fédération. Le chemin se fit en silence, Harias laissant Severus scruter cette ville totalement incroyable pour lui. Et il savait ce qu'il pouvait ressentir pour être passé par là lui aussi. Une fois à destination, le capitaine mena la marche jusqu'à se présenter à un accueil pour signaler leur présence. Cela fait, on leur demanda de patienter dans un espace où une gigantesque baie vitrée donnait sur la ville. Le silence retomba autour d'eux alors qu'ils étaient seuls:
- Je n'aurais jamais cru que les moldus puissent arriver à un tel niveau de développement, remarqua le sorcier.
- Oui. Ils sont très différents ici. Ils ont commis des erreurs mais ils en sont ressortis meilleurs. Aujourd'hui, ils sont très respectables et dotés d'une moralité élevée. Et avec leur niveau technologique et leur savoir, même la magie ne les impressionnerait pas. Il serait même encore plus difficile de leur faire comprendre ce qu'est la magie puisqu'ils peuvent faire beaucoup plus de choses avec leur technologie désormais. La preuve: nous venons de voyager à travers le temps et les mondes parallèles avec un vaisseau spatial, s'amusa-t-il.
- J'imagine qu'ils sont bien moins impressionnables, concéda-t-il.
- En effet. Mais tout cela fait aussi qu'ils sont beaucoup plus ouverts d'esprit, tolérants, raisonnables et sages. Cela fait maintenant des années que je suis là mais j'ai toujours un peu de mal à réaliser qu'un tel monde existe après avoir vu le pire du nôtre.
Severus approuva et observa en silence encore un moment avant qu'on ne vienne les chercher. Très vite, ils furent installés dans un bureau avec un officier en charge des demandes d'asiles. Ils se saluèrent avant de commencer, l'officier Alma débutant:
- Nous avons bien reçu votre demande d'asile en faveur de monsieur Snape capitaine Harias. Le dossier est bien complet mais nous allons le vérifier ensemble.
Ils approuvèrent et s'y attelèrent Harias laissant Severus répondre aux questions portant sur son identité et les motivations de sa demande d'asile. Pourtant, ils changèrent rapidement d'interlocuteur. Le sorcier venant à la fois d'un autre temps et d'une autre réalité, son cas était particulier avec les informations qui s'y rapportait. Ce fut donc l'amirale Obélia Quidé, humaine, qui vint prendre les choses en main, saluant le capitaine et son ami. Ils s'installèrent ensemble, la porte bien fermée.
- Bien, bien commença l'amiral, vu votre cas particulier, la majeure partie de votre dossier restera classé secret monsieur Snape. Et nous vous demanderons de garder ce secret. L'information selon laquelle il est possible de voyager à travers le temps et les réalités ne doit pas être cité. Ce sont des concepts que la Fédération a à peine commencé à effleurer avec la dernier mission du capitaine Harias, cela ne doit s'ébruiter pour le moment. Peut-on compter sur vous?
- Oui, répondit-il simplement.
- Je vous en remercie. Cela étant dit, nous allons faire les choses dans les règles. Le capitaine Harias nous a déjà expliqué qu'il y avait deux type d'humains sur Gaïa. Des humains ordinaires et d'autre capables de maîtriser un peu l'énergie. Il nous a aussi dit que vous étiez de ces derniers et que les deux communautés vivaient séparément. Est-ce exact?
- Oui. confirma-t-il.
- Votre communauté avait-elle un nom ou vous vous considériez également comme humain?
- Tous considéré comme humain mais nous utilisions des noms différent pour désigner les deux genres. Celui manipulant les énergies était nommé sorcier.
Il y eut un moment de silence surpris face à l'appellation. L'amirale tournant un regard perplexe vers Harias qui sourit d'amusement:
- Si notre Gaïa et la Terre ici sont les même planètes, elles ont eu des histoires très différentes. Les humains capables de maîtriser l'énergie ont toujours eu ce don et dans les époques plus anciennes des sociétés, cette capacité avait l'apparence de ce que les gens ont appelé de la magie et ses utilisateurs ont été nommés sorciers. Les deux communautés vivant séparément, elles peinaient à se comprendre et elles avaient des modes de vies très éloignés. Les sorciers se sont tournés vers leur capacité à maîtriser l'énergie et les autres que les sorciers appellent moldu ou non-maj, se sont tournés vers la technologie et la science à l'image de la Terre de la Fédération. Ils n'ont jamais été aussi avancé à date égale mais c'était le même chemin. Avec le temps, ces noms sont restés. Les sorciers sont restés des sorciers et leur capacité est restée de la magie.
- Je vois, approuva l'amirale Quidé. Quel âge avez vous?
- 38 ans, je suis né le 9 janvier 1960, répondit-il.
- Quel était votre métier?
- J'étais professeur dans le collège sorcier le plus réputé au monde.
- Un collège sorcier? releva-t-il une fois de plus surprise.
- Oui, intervint Harias. Pour les humains ordinaires, les pays et les systèmes étaient très ressemblant à ce que la Terre de la Fédération a connu à la même époque avec ses diversités et ses idées selon les pays. Mais sur Gaïa, il y avait aussi une civilisation sorcière entière vivant cachée des humains ordinaire. Les rares liens qu'il y avait entre les deux passait par les gouvernements qui interagissaient pour préserver la paix entre nous. Il s'agissait donc d'une société toute entière avec ses écoles, ses lois, ses gouvernements, ses forces de sécurité… La seule différence entre les deux gens était que les sorciers étaient beaucoup moins nombreux mais ils pouvaient vivre plus longtemps aussi. Donc oui, nous avions nos propres systèmes d'éducations, différents des humains ordinaires et accès sur cette maîtrise de la magie, de l'énergie.
- Comment se traduit cette capacité de maîtrise de l'énergie? demanda-t-elle avec curiosité. Comme pour vous capitaine?
- Oui et non. Chaque être capable de cela est différent que ce soit en terme d'utilisation que d'endurance et de maîtrise. C'est une capacité aussi naturelle que de bouger un bras et chacun le fait un peu comme il veut. C'est une chose d'ordre privé pour un sorcier.
- Je vois, veuillez m'excuser monsieur Snape, dit-elle en le surprenant par son respect de ce qu'il pouvait vouloir garder pour lui. Qu'enseignez vous?
- Je doute que le terme que nous utilisons puisse vous parler, remarqua-t-il avec un regard pour Harias.
- Le plus proche serait certainement la chimie, fit le capitaine l'air un peu hésitant. Une chimie propre aux sorciers, très différentes de celle que nous pratiquons dans la Fédération, avec des substances différentes qui n'existaient que sur Gaïa mais la chimie est un équivalent parlant. Severus est à la fois professeur mais surtout un savant dans son domaine, un maître comme on dit sur Gaïa. L'équivalent d'un titre de docteur ou de professeur ici.
- Je vois. Je sais que cela n'est pas forcément facile mais j'ai besoin que vous racontiez un peu votre vie, ce qui a pu ce passer pour justifier votre demande d'asile. Si j'ai bien compris, vous êtes né une vingtaine d'années avant le capitaine Harias et que, par conséquent, vos débuts de vies coïncident?
- En effet.
- Alors je vous écoute. Dîtes moi tout ce qui vous semble pertinent.
Il approuva et ils commencèrent, Harias laissant Severus parler sans intervenir. Celui-ci se mit à raconter, factuellement, froidement et succinctement sa vie, dans les grandes lignes. Il parla de sa famille en deux mots, Harias expliquant pour lui le cas particulier des familles comportant les deux genre d'humains de Gaïa. Il eut un mot sur Lily pour dire qu'il était ami d'enfance avec elle. Il passa ensuite à Poudlard, à la guerre et à son enrôlement de force, sous des menaces de torture et de mort. Il expliqua comment sa personne et sa famille étaient comme beaucoup d'autres vues comme mauvais sans raison véritable. Harias confirma, expliquant un peu plus comment beaucoup de sorciers avaient énormément de préconçu et de stéréotypes, d'idées fausses les uns sur les autres et comment cela divisait terriblement leur société. Cela expliqua un peu plus pourquoi Severus avait été forcé de rejoindre Voldemort. Il parla de la première guerre et s'il évita la prophétie, lui comme Harias ayant jugé que ce n'était pas un concept pour lequel ils étaient prêt, il expliqua comment la décision de Voldemort d'attaquer la vie de sa meilleure ami l'avait poussé à changer de voie en risquant de subir la mort ou pire. Il continua en parlant de son rôle d'espion et de ce qu'il avait fait. Puis on en vint au soir de la mort de Lily et James, Severus consultant Harias du regard pour savoir s'il était d'accord avec ça. Le mezoriem lui donna un sourire et il raconta très simplement, de façon courte, qu'il était arrivé trop tard pour sauvé le père et la mère mais qu'il avait promis à son amie d'enfance qu'il protégerait son fils jusqu'au bout.
Continuant, il parla de la période de calme entre les deux guerres puis de Voldemort qui avait commencé à revenir, du rôle actif qu'il avait repris pour surveiller les choses, pour protéger Harias. Ce fut ensuite sur le redémarrage de la guerre qu'ils arrivèrent, comment il avait repris son rôle d'espion. Tout fut transformé pour ne pas parler de magie mais pour donner une version plus «ordinaire» de l'histoire. Il n'hésita pas à parler des mauvaises choses qu'il avait dû faire et comme il avait fait de son mieux pour les éviter. Il expliqua le rôle qu'il avait joué entre l'Ordre et Voldemort, comment il avait tué un Dumbledore mourant, à sa demande, pour assurer sa place. Il raconta tout ce qu'il s'était passé jusqu'à la dernière bataille et à ce qu'il avait cru être sa mort. Le récit complet fut relativement court dans sa bouche. Il ne se cachait pas mais il ne s'éternisait pas, ne parlait pas d'émotion et ne se cherchait pas d'excuse. Cela fait, Harias ajouta quelques précisions et ce fut terminé.
- C'est une histoire incroyable, remarqua sérieuse Quidé. Je vous remercie pour votre sincérité. Comment avez-vous pu survivre?
- Sur Gaïa, commença Harias, il existe une espèce d'oiseau que l'on appelle phénix. Comme moi, les phénix ont des capacités de régénérations qu'ils peuvent transmettre par leurs larmes. Cette substance a la capacité de guérir presque tout et n'importe quoi. Les phénix sont des animaux extrêmement intelligent qui se choisissent un maître, une personne pour vivre avec elle. Comme je l'ai déjà expliqué, je suis capable de créer des liens d'énergies, les phénix aussi. Ils créent un lien entre eux et la personne choisit et, bien souvent, ils restent avec elle jusqu'à la mort. Ils font tout leur possible pour aider cette personne. Fumseck, le phénix en question, était avec Albus Dumbledore avant sa mort. Il m'était d'ailleurs venu en aide lorsque j'avais douze ans. Je m'étais fait mordre par un serpent particulièrement dangereux et il m'a guéris. Lorsque Dumbledore est mort, il s'est choisi un autre maître, moi. Mais ce n'était pas celui que j'étais à l'époque qu'il a choisi mais celui que je suis maintenant. Alors, quand je suis de nouveau arrivé près de Gaïa, il a réagit. Il a guéris Severus comme il m'avait guéri autrefois et il l'a amené sur le Discovery.
- Comment? demanda-t-elle pendue à ses lèvres.
- Il m'a localisé grâce à ce lien d'énergie entre nous. Ensuite, il a utilisé une certaine forme de téléportation. Si nous n'avions pas cette technologie sur Gaïa, très loin de là même, les sorciers, et les animaux qui partageaient cette capacité de contrôle de l'énergie, on inventé un procédé de téléportation naturel.
- Vraiment? releva-t-elle très surprise.
- Oui. Si les sorciers n'ont pas eu d'évolution technologique c'est parce qu'ils s'efforçaient de faire les choses avec cette capacité. Un peu comme ce que j'ai décris pour les mezoriem dans une moindre mesure. J'ai moins même utilisé cette capacité de téléportation lors de ma dernière mission pour entrer et sortir du Charon.
Si elle eut du mal à en revenir, l'amirale continua et ils parlèrent des raisons pour lesquelles il était dangereux pour Severus de rentrer sur Gaïa. Harias parla en sa faveur et ils éclairèrent encore quelques questions avant d'en finir avec un avis favorable en faveur de Severus. Comme cela avait été fait pour Harias à son arrivée, on assigna un agent de liaison à Severus et, tout étant bien rodé pour cela, ils allèrent vers l'appartement qu'on lui offrait et ils passèrent un long moment à tout expliquer à Severus et Harias passa le reste de la journée avec lui pour lui apprendre à se servir de tout ce qu'il avait à disposition.
