Sirius gravitait autour de Remus tel une étoile étincelante dans l'espace, sans se rendre compte qu'il était en réalité celui qui illuminait Remus, un peu comme la Lune visible grâce à l'étoile qu'est le soleil.

Mais ne dit-on pas que les astres s'attirent au point de finir par se percuter, entraînant inévitablement la fin de l'un d'entre eux ?

Mais tout ce temps qu'ils avaient passé à contempler le ciel, Remus ne faisait que regarder les étoiles, de plus en plus nombreuses chaque jour, tandis que dans les yeux de Sirius, elles disparaissaient peu à peu.

Sirius lui, observait la lune se voiler de jour en jour et ne pouvait s'empêcher de penser à Remus qui se consumait peu à peu.

Ma lune pleine de tes étoiles - wolfstar - slowburn

...

5 septembre 2016

La ville de Forks n'était pas la plus ensoleillée ni la plus attrayante des villes de l'ouest américain, il fallait l'admettre. En voyant encore de la pluie tomber ce matin de rentrée scolaire, Sirius eut un soupir. Il pensait à ses cheveux qui allaient gonfler et lui donner un air de lion ébouriffé. Il souffla à nouveau et, alors qu'il détournait ses yeux d'un bleu pâle, si différent du gris qui dominait le ciel, il s'approcha de sa commode. Une ribambelle d'élastiques était négligemment posée dessus. Il en prit un de la même couleur que ses cheveux, aussi sombre que les ténèbres, et entreprit de se faire un chignon qui devait paraître désordonné, mais qui demandait toute une technique.

Sirius se tortillait les doigts dans un enchevêtrement qu'il maîtrisait parfaitement. Il attachait une grande importance à ses cheveux, y consacrant beaucoup de temps. Son petit frère Regulus aimait se moquer de lui lorsqu'il le voyait passer des heures dans la salle de bains pour suivre sa routine capillaire à la perfection, le traitant de manière désobligeante, il lui lançait des petites insultes tel que, gonzesse, tapette, sale gay. Pour Sirius, prendre soin de ses cheveux n'était pas une question d'orientation sexuelle, et il en était d'autant plus convaincu de cela qu'il était éperdument amoureux de sa petite amie, Marlène. De plus, cette dernière appréciait ses cheveux et ne pouvait s'empêcher de les caresser, de les sentir, et de lui adresser de nombreux compliments.

Bon, il fallait aussi avouer que Sirius n'était pas tendre avec son jeune frère non plus, qui aime bien châtie bien non ?

Son téléphone vibra dans la poche arrière de son jean noir ouvert au niveau des genoux. Il avait un style plutôt rock, qu'il aimait aussi en musique, il était un grand admirateur des Beatles ou encore des Rolling Stones. Même s'il était plutôt jeune pour écouter ce genre de groupe qui était plus du temps de son père, Sirius s'en moquait complètement, il aimait ça et personne n'avait son mot à dire. Son père avait essayé de l'empêcher de s'habiller de la sorte, le jugeant trop délinquant. Il était le shérif et devait conserver une certaine image, lui avait-il dit des centaines de fois. Cela n'avait pas arrêté Sirius qui était connu pour être têtu et son père avait fini par cesser d'essayer de le remettre dans le « droit chemin », comme il l'avait formulé des centaines de fois. En revanche, son oncle Alphard était totalement impressionné par l'assurance de son jeune neveu et l'avait encouragé en lui offrant son premier piercing au nez et son premier tatouage. Les différentes phases de la Lune habillaient le long de sa colonne vertébrale avec élégance.

De Jaminette le branleur

7h10 « Aujourd'hui c'est mon année ! »

Sirius ricana, James était un vrai clown, meneur de leur groupe, ils se connaissaient depuis le primaire où il avait débarqué en plein milieu d'année, il se souvenait encore qu'il n'avait pas un seul copain et James était tout de suite venu à sa rencontre en lui ordonnant presque d'être son ami. Les lèvres pleines de Sirius s'étirèrent en un sourire nostalgique. Heureusement qu'il avait eu James à cette époque. Il se souvenait que trop bien dans quelles circonstances ils étaient venus à Forks avec son père et Regulus.

Sirius secoua la tête pour chasser les mauvais souvenirs. Tout était désormais derrière lui. En croisant une dernière fois son regard dans le miroir de sa chambre, tapissé d'affiches des Beatles et des Rolling Stones, et en voyant son lit en désordre, il grimaça. Son père allait encore le reprendre sur le sujet et lui dire à quel point la chambre de son petit frère était bien rangée comparée à la sienne. Des vêtements jonchaient le sol et encombraient son bureau ainsi que son fauteuil, où il ne pouvait même plus s'asseoir. Il fallait vraiment qu'il pense à ranger. Sirius arrangea encore quelques mèches rebelles avec un peu de laque, mettant en valeur sa nouvelle coupe. Il avait gardé ses longs cheveux qui lui tombaient dans le cou mais avait rasé les côtés au niveau des tempes.

Sirius enfila sa veste en cuir oversize au-dessus de son t-shirt des Beatles, il faisait encore assez chaud pour qu'il se permette de ne pas mettre de pull et ouvrit la porte de sa chambre pour tomber nez à nez avec Regulus qui le regardait surpris.

« Qu'est-ce que t'a microbe ? Dit Sirius en le regardant de haut, il faisait bien une tête de plus que Regulus qui n'avait pas encore eu la sacro-sainte poussée de croissance.

– Ça pue dans ta piaule c'est dingue. dit-il en fronçant le nez.

– N'importe quoi, ça ne pue pas du tout, tu as le nez trop près de la bouche mon Reggie. »

Le dit Reggie ricana mais ne répondit rien et laissa passer son frère devant lui pour descendre les escaliers, il le suivit toujours jusqu'à la cuisine ou leur père Orion était en uniforme en train de lire la quotidienne de leur ville, le DNF, en gros, les dernières nouvelles de Forks, très original...

Sirius s'installa à table en traînant la chaise au sol.

« Sirius ! Vraiment ? S'indigna le patriarche.

– Oups, désolé, s'excusa dans un sourire le plus vieux fils d'Orion en soulevant la chaise.

Orion ne dit rien de plus et soupira en continuant à lire le journal, en lisant encore quelques lignes il soupira encore en marmonnant quelque chose que lui seul pouvait comprendre.

– Accouche papa, tu fronces tellement les sourcils que tu vas finir par te creuser encore plus la ride du lion.

– Mais je n'ai pas, commença Orion en touchant la zone entre ses deux sourcils, quand est-ce que tu vas me parler avec un peu plus de respect ? Demanda le patriarche en lançant un regard désabusé à Sirius.

– La vie serait trop ennuyante pour toi si j'étais aussi sage que Regulus.

– Hé ! S'indigna le plus jeune.

– Tu es sage c'est un fait, ne me dit pas le contraire.

– En même temps, ce n'est pas compliqué d'être plus «sage» que toi.

– Développe ?

– Bah tu as eu des colles...

– Vous ne voulez pas arrêter ? Les coupa Orion. Effectivement, ma vie serait bien plus simple si Alphard ne me racontait pas tes exploits chaque soir. Je pense que la plupart de mes cheveux blancs je te les dois, Sirius. Orion commença furieusement. Alphard me tuera, mais malgré tout il me faut avouer que certaines de tes frasques m'ont bien fait rire. J'ai appris à relativiser, tu as de très bons résultats et c'est tout ce qui compte.

Sirius ouvrit les yeux et s'apprêta à rire de plus belle mais son père l'interrompit.

– Aucun mot de ça à ton oncle.

– Motus et bouche cousue, croix de bois croix de fer si je mens je vais en enfer ! S'écria solennellement Sirius, sa main droite relevée comme s'il était en train de prêter serment.

– Ce qui ne veut pas dire que tu as moins de valeur Regulus, je suis heureux d'avoir un fils calme, qui suit les règles et qui en plus a aussi de très bons résultats. Vous me rendez fière c'est l'essentiel.

– Papa ça va ? Tu vas mourir ? Demanda Sirius choqué que leur père soit aussi démonstratif.

Orion était un homme difficilement impressionnable, il était assez strict avec ses enfants, parfois même injuste d'après Sirius qui avait le droit à bien trop de punitions à son goût.

– Je ne peux pas faire l'éloge de mes fils ? C'est si rare que je le fasse, ça ne se reproduira pas de sitôt.

Sirius et Regulus échangèrent un regard empli d'émotions, il était rare que leur père soit aussi démonstratif et il avait sûrement raison en les prévenant qu'il ne recommencerait pas de sitôt.

– Pour en revenir au sujet principal, je souffle en lisant ce journal car il y a eu une attaque près de la frontière entre la réserve Quileute et Forks. Des ours ont apparemment attaqué. Je vais encore patrouiller toute la journée dans cette foutue forêt.

– La chance.

– Quelle horreur.

Sirius et Regulus avaient prononcé leur phrase en même temps.

– Je devrais t'emmener avec mon équipe pour que tu vois par toi même que c'est l'horreur d'être dans la forêt avec toute cette pluie, dit-il en s'adressant à Regulus.

Le cadet souleva ses épaules et continua de se servir en céréale sans un mot de plus.

– Des ours alors ? Continua Sirius avide d'en savoir plus.

– Il semblerait, d'ailleurs au vu de ton attrait Regulus pour la forêt, ça compte aussi pour toi Sirius, il n'y a pas intérêt pour vous deux d'y mettre un pied c'est bien clair ?

Les deux garçons acquiescèrent sans s'opposer à l'autorité de leur père, l'un parce qu'il ne désirait de toute façon pas s'y rendre, surtout sous cette pluie, il avait passé bien trop de temps à faire sa routine capillaire et l'autre car il ne voulait pas décevoir son père.

– Ça arrive souvent en ce moment je trouve les attaques d'ours, ils doivent se sentir menacés.

– Peu importe, mon job c'est de protéger les humains pas les ours, si j'en trouve un je lui mettrai une balle entre les deux yeux.

– Les Quileutes ne te laisseront jamais faire.

Orion soupira de plus belle et se frotta le visage entre ses mains, il semblait plus que contrarié, Sirius venait de lui rappeler un fait qui ne lui plaisait que trop peu.

– Je les avais oubliés ces espèces de sauvages.

– Ce ne sont pas des sauvages ! S'indigna Sirius

Voilà un de leurs sujets de discorde au sein de leur petite famille. Les Quileutes. Sirius les défendait corps et âme tandis qu'Orion avait plutôt tendance à les critiquer et à cracher son venin à la moindre occasion. Au début Orion avait vainement pensé que c'était une manière pour Sirius de l'ennuyer comme il avait l'air de s'amuser à toujours être dans l'opposition, puis comme ce trait de caractère persisté, il avait fini par accepter que son aîné était juste un rebelle dans l'âme, qui n'avait pas peur d'exprimer ses opinions. Autant Orion trouvait cela agaçant et dieu sait qu'il avait déjà eu des joute verbal assez dur avec son fils, voir des gestes déplacés parfois, mais il ne pouvait qu'être admiratif, Sirius n'avait pas peur de dire se qu'il pensait, il se souvenait que lui dans sa jeunesse était bien plus comme son plus jeune fils, calme et désireux de rentrer dans le moule, bon au final il avait fini exilé avec ses deux fils. Il admirait ce trait de caractère chez Sirius autant qu'il le détestait.

Au final c'est lui l'adulte et il avait appris à plus ou moins désarmer les situations de crise, merci à Alphard qui lui avait bien plus été comme Sirius plus jeune et qui avait eu de longue discussion avec lui pour lui apprendre à comprendre son fils. Il ne voulait pas le perdre, ni lui, ni Regulus, ni Alphard qui avait déjà fui quelques années avant lui et qui l'avait si gentiment accueilli. Il ne les avait jamais jetés dehors, même si parfois la cohabitation avait été quelques fois sur le point d'exploser.

La discussion les avait sauvés, se comprendre et pardonner avait été la clef de la réussite de cette cohabitation. Alphard avait fini par leur demander de ne plus partir, cette vie lui convenait et il faut dire qu'elle convenait aussi à Orion. C'était plus simple de toute manière. Les dépenses étaient coupées en deux, sauf pour les garçons ou Orion mettait un mot d'ordre pour que ce soit lui seul qui entretienne ses fils, Alphard n'avait pas à endosser cette responsabilité. Quand les garçons demandaient trop d'énergie, Alphard, qui n'avait jamais eu d'enfant, prenait volontiers le relais et prenait son rôle d'oncle très au sérieux, ainsi que celui de proviseur mais en ce qui concernait leurs études, c'était lui qui était réellement derrière eux, et Orion devait l'admettre, leurs résultats étaient excellents grâce à son beau-frère.

– Dans tous les cas, ils me font chier, on verra bien ce qui va se passer après tout. Il n'y a pas eu de mort c'est déjà ça. Je devrais nécessairement enquêter auprès des blessés, peu importent les conséquences.

– C'est quand même dommage, on n'habite pas si loin d'eux mais on ne connaît rien de cette tribu.

– Et je t'interdis d'y aller !

– Calme-toi, je n'étais pas en train de dire que j'allais me sauver chez eux ! T'es chiant putain ! S'écria Sirius.

– Ne me parle pas comme ça bon Dieu. Fit sourdement Orion.

– Cette année tu vas avoir des cours d'introduction à la culture des premières nations. Intervint Regulus alors que son frère et son père étaient en train de se fusiller du regard.

– Quoi ? Intervient Sirius décontenancé.

– Si tu avais lu ta lettre de rentrée envoyée en même temps que les fournitures scolaires tu le saurais.

– Gnagnagna, vas-y étale ta science.

– Sirius ! Repris Orion. Raconte-moi Regulus.

Sirius regarda son téléphone, 7h20 et 5 messages non lus, il ne fallait pas qu'ils traînent sinon ils allaient être en retard un premier jour.

– Ton téléphone Sirius ! Combien de fois dois-je te le dire, pas de téléphone à table.

– Je regardais l'heure pour ne pas être en retard !

– Il y a une horloge au-dessus de la fenêtre, lève les yeux bon sang !

– Vas-y tu me casses les couilles ! »

Sirius se leva de table et alla mettre ses Dr Marteens noir, il s'en alla de la maison en claquant assez fort la porte pour que les vitres qui la composent en tremblent sous le choque. Il enfourcha rageusement sa moto qui se trouvait dans le garage ouvert à côté de la voiture de fonction de son père. Alphard l'avait laissé ouvert en partant au Lycée avec sa propre moto. Sirius démarra, enfila son casque, ferma son blouson, et mit son sac à dos Eastpack noir sur son dos. Heureusement que tout était imperméable avec cette pluie, sauf son jean qui sera trempé, étant noir, cela ne se verra pas heureusement.

Il s'enfonça dans l'allée. Sirius était en colère, son père était trop dur avec lui parfois, il ne supportait pas qu'il lui donne autant d'ordre et le reprenne aussi durement sur le moindre de ses faits et gestes qui ne correspondait pas à ses attentes, c'était insupportable.

Merde à la fin, il avait simplement regardé l'heure par habitude sur son téléphone !

Sirius prit la route et conduisit aussi rapidement que possible. Étant donné qu'il n'avait pas encore 16 ans, la moto était limitée à 50 kilomètres heure. Heureusement, son oncle avait trouvé ce modèle qui correspondait à une moto classique, ce qui fut un soulagement pour lui, contrairement à ces scooters sans saveur.

Il arriva rapidement au Lycée, en seulement 15 minutes de route. L'adolescent gara sa moto sur les supports prévus pour les vélos, cadenassant la roue avant. Son oncle lui avait donné l'autorisation de le faire. Le lycée de Forks est de petite taille, avec environ 300 à 400 élèves. Il est facilement visible depuis la route principale. Il ressemble plus à un ensemble de maisons en briques rouges cachées par des arbres et des buissons qu'à un établissement scolaire. Il y avait un panneau pour indiquer qu'il s'agissait d'une école, mais il n'y avait pas de clôtures ni de détecteurs de métaux, comme il en était coutume dans d'autres lycées en Amérique.

Sirius entra dans le bâtiment et retira enfin son casque, préférant éviter de mouiller ses cheveux. Ensuite, il se rendit à son casier, celui qui lui avait été assigné pour ses quatre années d'études dans cet établissement. Il rangea son casque et vida son sac de tout ce qui était inutile (ses manuels scolaires achetés pendant les vacances à la demande du lycée), ne gardant que le strict nécessaire et sa trousse. La première matinée était toujours dédiée aux heures de vie de classe, pendant lesquelles ils discutaient notamment des programmes de l'année dans les différentes matières et leur professeur principal les tenait au courant s'il restait des papiers à fournir.

Il s'en voulait un peu vis-à-vis de son frère notamment, il lui avait promis de le guider dans l'établissement pour son premier jour. Sirius déverrouilla donc son téléphone, 8 messages non lus, putain, il fallait qu'il réponde à Marlene et à James. Avant ça il cliqua sur le nom « Microbe » c'est comme cela qu'il avait renommé Regulus dans son répertoire. Il tapa vite sur les touches tactiles :

« Tu veux toujours que je te fasse la visite du Lycée ? Désolé pour ce matin je suis un gros con comme toujours... Tu diras pardon à papa pour moi s'il te plaît »

Sirius cliqua ensuite sur les différents messages, il se pencha en premier sur les messages de son meilleur ami James.

De Jaminette le branleur

7h19 « J'arrive au Lycée pour 7h50, mon père s'est rendormi, quel enfer. »

7h20 « Tu seras au lycée pour quelle heure ? »

7h27 « T'es mort tête de lard ? »

7h33 « OH RÉPONDS OU JE TE DÉFONCES TA RACE ! »

Sirius souria en lisant, James était très expressif tout comme lui.

7h39 « Je suis déjà au Lycée connard, mon père m'a gonflé de bon matin, quel casse couille... »

Il ouvrit ensuite les quatre derniers messages qui étaient tous de Marlène.

De mon cœur

7h17 « Bien dormi mon cœur ? »

7h18 « J'espère que tu ne seras pas déjà en retard le premier jour... »

7h19 « J'espère être dans ta classe, je serai trop triste de ne pas l'être... »

7h30 « J'ai peur bébé, réponds-moi !... »

Sirius ne savait pas trop s'il espérait être avec Marlène en cours ou pas, il voulait profiter avec James et en même temps, il voulait aussi l'avoir près de lui. Ils se connaissaient depuis le secondaire mais ne s'étaient mis ensemble qu'au milieu de l'année dernière lors de leur première année de lycée (freshman years). Il l'aimait, il en était sûr, mais il avait aussi envie de profiter de ses années d'études avec ses amis.

Son téléphone vibra.

De Microbe

« Ça oui t'es qu'un sale con... Papa demande si tu veux manger avec nous ce soir au Lodge ? Oncle Alphard sera là aussi et oui je veux bien que tu me montres le Lycée, je t'avais dit que j'avais peur, j'ai cru que tu m'abandonnais... »

Le cœur de Sirius ce sera, il ne s'entendait pas toujours avec son petit frère mais il ne voulait pas lui faire de la peine ainsi, c'est ça non une relation fraternelle ? Chat et chien ? À mi-chemin entre le je pourrais t'étrangler et le, je pourrais brûler le monde pour toi.

« Jamais je ne t'abandonnerai, je t'attends devant l'entrée du lycée, j'irai voir les listes de répartition avec toi et oui je mange avec vous, je ne manquerai pour rien au monde les burgers du Lodge ! »

L'adolescent attendait dehors à l'abri de la pluie, assis sur le mur près des escaliers. Presque immédiatement, Regulus arriva. La voiture du Shérif attirait l'attention et plusieurs personnes se retournèrent pour saluer son père. Après avoir brièvement parlé au patriarche, Regulus sortit de la voiture en claquant la porte derrière lui. Son visage était crispé et il cherchait sûrement Sirius du regard, en mouvant ses yeux. Sirius lui fit un geste et son petit frère le repéra immédiatement. C'est alors que leur père décida de s'en aller, rassuré que son fils aîné veille sur le cadet.

« Alors microbe ? Impressionné ?

– Dans tes rêves.

– Rooh allez viens là, je vais te chaperonner ! Ricana Sirius en mettant son bras au-dessus des épaules du plus jeune.

– Putain mais t'es vraiment lourd, tout le monde nous regarde ! S'indigna Regulus, il avait horreur d'être le centre de l'attention.

– Tout le monde te regarde parce que tu es avec moi, Sirius Orion Black II un mec populaire et que tu me ressembles aussi beaucoup, en moins beau certes, mais quand même.

Sirius éclata de rire, attirant davantage l'attention sur eux, pendant que le plus jeune insultait abondamment son frère aîné. Alors qu'ils avançaient dans les couloirs et que les regards se tournaient vers lui, il sentit la chaleur lui monter aux joues. Sirius brillait tel un phare dans la nuit sombre, tandis qu'il n'était qu'une pâle copie. Combien de fois avait-il été interpellé par des gens dans leur ancien collège le prenant pour Sirius ? C'était insupportable. Tout le monde se souvenait de Sirius et ils ne le considéraient que comme le frère de ce dernier. C'était blessant et exaspérant à la longue. Parfois, il en voulait à son frère pour cela, même s'il n'était pas directement responsable, pas sûr qu'il remarquait l'effet qu'il avait sur les autres.

Il ne pourrait tout simplement pas être... Moins lui ? Moins grande gueule ? Moins éclatant ? Moins parfait ? Regulus regretta presque immédiatement d'avoir des pensés de la sorte. C'était à lui de prouver qu'il pouvait briller par lui-même et non dans l'ombre de son aîné.

« Regarde, les listes sont ici ! Lui indiqua Sirius en lui pointant la masse d'étudiants devant la vitre de l'accueil.

– Tu sais déjà où tu es ?

– Non je n'ai pas encore regardé, mais on va d'abord regarder pour toi !

Sirius tira Regulus par le bras et l'emmena jusque devant les listes, imprimé simplement sur du papier A4. Le plus vieux fronça les sourcils à la recherche du prénom de son petit frère.

– Sirius ! Ma sirène des mers enchantée !

L'individu se tourna vers la personne qui l'avait interpellé. À quelques mètres d'eux, un garçon aux cheveux bruns ébouriffés sautait sur place en leur faisant des signes dans tous les sens.

– La honte... Marmonna Regulus.

– James ! Mon coquelicot des prés féerique !

Les deux amis se sautèrent dans les bras l'un de l'autre comme s'il ne s'était pas vu de tout l'été, alors que ce n'était absolument pas vrai, ils avaient respectivement passé 1 semaine à tour de rôle chez l'un puis chez l'autre. Regulus ne pouvait plus se voir en peinture James, qui se pavanait autant que son frère. Avoir un vantard, grande gueule chez eux, c'était déjà une chose, mais en avoir deux ! Regulus en avait eu tellement marre qu'un soir où il avait encore eu cette désagréable impression que Sirius préféré James à lui, il s'était réfugié dans sa chambre et avait pleuré un long moment sous sa couette.

– Regarde microbe ! Tu es en 3eB avec ton pote Théodore !

Regulus souffla, la pression dans son corps s'envola d'un coup net, il n'avait qu'un seul ami et il était avec lui, ils ne s'étaient pas vus pendant les vacances car contrairement à eux, Théo était parti sur la totalité dans sa famille en France. Ils n'étaient jamais allés en vacances, jamais, ce n'était pas quelque chose qui lui manquait réellement, il ne l'avait jamais vécu, mais il faut avouer qu'il aurait aimé connaître cette euphorie de partir dans un endroit inconnu pour y aller se détendre.

– Tu dois aller en salle 306, c'est au troisième ça ira pour toi ? On peut se donner rendez-vous ici même pour la récréation ? Ça va bientôt être l'heure du début des cours de toute manière. On vous fera visiter à toi et ton pote, on vous donnera quelques petites astuces. Termina Sirius en un clin d'œil. »

Regulus acquiesça, il n'avait pas trop le choix, effectivement les cours allez bientôt commencer, il attendra ici à la pause, même si leur professeur principale aller leur faire lui aussi une visite, Sirius avait à cœur de lui faire sa visite à lui.

« Vieille branche, je suis tellement content d'être encore avec toi ! S'écria James en le serrant encore plus fort dans ses bras. Puis heureusement que je t'ai vu, ton téléphone il ne te sert à rien ma parole.

– Putain ! Marlène !

Sirius prit son cellulaire et y vit quatre messages non lus.

De mon cœur

7h39 « Je suis arrivé, tu es ou bébé ?

7h45 « Punaise Sirius tes chiant à ne pas répondre, tu es tout le temps scotché sur les réseaux d'habitude ! »

7h51 « Bon on est dans la même classe tout le groupe, on se verra en cours. »

De Jaminette le branleur

7h53 « T'es ou connard, on est ensemble ! »

– Putain le con je n'ai pas répondu à Marlène depuis ce matin. Je suis horrible comme copain. Dit Sirius un sourire de nervosité plaqué sur le visage.

– Je ne peux pas te défendre pour le coup... Bon, te bidonne pas, tu la complimentes sur ses fringues et ça ira mieux.

– Ôte-moi d'un doute James.

– Oui ?

– Tu as réussi à sortir avec Lily ?

James fronça les sourcils ne voyant pas ou son ami voulait en venir.

– Non pas encore.

– Merci, et je comprends pourquoi elle veut te frapper à chaque fois que tu lui parles. Un compliment sur ses vêtements alors que je l'ai snobé... Elle me tue si je fais ça !

– Ah, bah écoute demande à Peter, il a une copine aussi.

– Mon Dieu James ! »