Disclaimer : ni l'univers ni les personnages ne m'appartiennent. Seule l'histoire des Fallen (et les personnages qui s'en rapportent) sont ma propriété. Pour tout emprunt, merci de me demander.


Chapitre 1

C'était une belle journée ensoleillée, sans aucun nuage à l'horizon, en soit, un magnifique jour d'été. C'était le genre de météo que tout le monde appréciait, idéal pour aller prendre un thé en terrasse, savourer une bonne glace ou simplement flâner à l'ombre des arbres dans un parc.

Sauf que les rues étaient étonnement calmes, les gens préférant rester chez eux.

Si les Moldus ne savaient pas pourquoi l'air ambiant les poussaient à rester en sécurité dans leur maison, les Sorciers, eux, connaissaient parfaitement la raison.

La prise de pouvoir de Voldemort semblait avoir laissé sur l'Angleterre un vent glacial et une température frôlant le négatif.

De nombreuses personnes étaient mortes et leurs familles étaient en deuil.

Si tout le monde savait qui était le véritable responsable de cette attaque barbare et sanglante, personne ne savait qui punir, car les coupables s'étaient tous enfuis aussi rapidement qu'ils étaient venus.

Dans la rue Square Grimmauld, en plein coeur de Londres, l'ambiance n'était pas beaucoup plus joyeuse au numéro 12. À première vue, il n'existait pas de numéro 12, mais très peu de personne savait qu'en réalité, il existait bel et bien, abritant des sorciers luttant pour une cause juste.

Raven Fallen Selwyn, qui vivait là depuis deux ans maintenant, avait l'impression qu'une chape de plomb avait élu domicile sur ses épaules.

Assise sur une chaise plutôt inconfortable, elle n'arrivait pas à détacher son regard de l'homme allongé sur le lit en face d'elle. Il était si pâle qu'il devenait difficile de faire la différence entre sa peau et sa barbe. C'était vraiment quelque chose de compliqué à voir, lui qui était considéré comme le plus grand sorcier de tous les temps, alors qu'à cet instant, il ne ressemblait qu'à un vieil homme malade, sur le point de rendre son dernier souffle. Albus Dumbledore avait longtemps semblé invulnérable mais en réalité, il n'était qu'un homme, mortel, comme eux tous.

•Raven…

•Je suis là, Professeur, répondit-elle en se mettant à genoux à côté de lui pour lui permettre de ne pas parler trop fort.

•Tu dois te tenir prête.

•Pourquoi, Professeur ?

•Harry… (Il toussa et la jeune femme l'aida à boire quelques gorgées d'eau). Harry a une mission très importante qui l'attend.

•Je le sais, Professeur.

•Tu dois te tenir prête…

•Prête pour quoi ?

•Le moment venu, il aura besoin de toi. Pas seulement en tant que tutrice ou amie.

•Vous voulez dire que je devrais l'aider dans sa mission ?

•Oui. Tu auras un rôle à jouer. Et lorsqu'il l'aura compris, il viendra à toi.

•Je l'aiderai, Professeur.

•Je n'en doute pas une seconde.

•Vous avez besoin de vous reposer. Vous devriez arrêter de parler.

Dumbledore ferma les yeux et Raven resta immobile jusqu'à ce qu'elle entende sa respiration se réguler. Une fois certaine qu'il était bel et bien endormi, la jeune femme se redressa et sortit le plus discrètement possible en refermant derrière elle. Alors qu'elle lâcha la poignée, Elle releva les yeux et croisa le regard sombre de Severus Rogue.

Pendant presque dix ans, Raven avait considéré cet homme comme son professeur de potions. Un professeur dur et parfois trop sévère mais un bon professeur malgré tout, surtout quand il ne martyrisait pas les Gryffondors, mais après tout, qu'est-ce-que ça pouvait lui faire étant donné qu'elle était à Serdaigle ?

Elle l'avait toujours respecté et avait toujours pensé que les autres se montraient peut-être un peu dur avec lui en faisant des remarques désobligeantes sur son caractère ou son apparence.

La jeune femme ne s'était jamais attendue à apprendre, qu'en réalité, en plus d'être son ancien professeur, il était également son père.

Pendant quinze ans, Raven avait vécu loin de sa mère.

Hunter Fallen Selwyn s'était sentie obligée d'abandonner sa fille chez ses parents juste après la disparition de Lord Voldemort.

La nuit du 31 octobre 1981, lorsque le Seigneur des Ténèbres s'est rendu dans la maison où les Potter se cachaient pour assassiner leur petit garçon d'à peine un an, ils avaient sacrifié leur vie pour le protéger. Grâce à leurs sacrifices, le petit garçon, Harry Potter, avait écopé d'une protection sans faille et avait réussi à survivre au sortilège de Mort, ce qu'il était le seul à avoir fait de toute l'histoire des sorciers.

C'était un secret pour tout le monde à l'époque, mais il s'avérait que Lily Potter n'était pas réellement une Née-Moldue, mais une Sorcière de Sang-Pur, qui descendait de la très ancienne famille des Fallen.

Les Fallen avaient été pourchassés durant des siècles, autant par les sorciers que par les Moldus, car ils étaient la seule famille de sorciers à posséder des dons hors du commun. Au fil du temps, les membres avaient diminué et les possésseurs de dons avec eux, ne laissant qu'un porteur par génération.

Il s'avérait que Lily était une exception, puisqu'elle portait un don, tout comme sa cousine, Hunter Fallen Selwyn.

Effrayée à l'idée que les adeptes de Voldemort soient au courant de l'ascendance de Lily, Hunter avait laissé sa fille en sécurité chez ses parents avant de s'enfuir.

Durant les quinze années qui avaient suivi, Raven n'avait eu aucune nouvelle de sa mère, ignorant même si elle était morte ou vivante. Lorsqu'elle avait fini par la retrouver quelques mois plus tôt, la seule question à laquelle sa mère avait refusé de répondre, c'était qui était son père.

Quand Raven avait fini par découvrir la vérité, cela avait un véritable choc. Surtout que lui, il le savait, et s'était bien gardé de le lui dire.

Pendant sept ans, elle l'avait cotoyé pratiquement quotidiennement et il n'avait jamais eu le courage de venir la voir pour lui dire la vérité. Pas même lorsqu'elle n'avait plus été son élève.

Le sentiment de trahison qu'elle avait ressenti était plus puissant que tout le reste.

Si elle avait pardonné à Hunter, la jeune femme ne se sentait pas capable de pardonner à Rogue. Sa mère lui avait demandé plusieurs fois d'aller lui parler, de crever l'abcès, mais c'était au-dessus de ses forces.

•Il dort, dit-elle de sa voix la plus froide possible.

•Je repasserai plus tard.

•Faites donc cela, Professeur.

•Raven…

Refusant de parler avec lui devant la porte de Dumbledore, ou n'importe où ailleurs dans la maison d'ailleurs, elle le bousculait d'un coup d'épaule et s'engagea dans les escaliers. Elle accéléra quand elle l'entendit le suivre et elle courait presque alors qu'elle se dirigeait vers la cuisine.

Quand elle entra dans la pièce, elle s'empressa de faire le tour de la table, pour rejoindre Sirius et James qui étaient assis en laissant une place entre eux.

C'était peut-être puérile d'aller se cacher derrière eux, mais au moins, avec ces deux-là comme gardes du corps, la brune savait que Rogue ne viendrait pas l'embêter. De plus, Molly Weasley avait annexé la cuisine du 12 Square Grimmauld pour une partie du buffet de mariage de son fils, Bill. Madame Weasley pouvait se transformer en véritable lionne quand on tentait de s'en prendre à ses petits. Ou à ceux qu'elle considérait comme tels, dans le cas de Harry, Hermione Granger et Raven elle-même.

Raven installée entre Sirius et James, elle avisa Rogue tenter de faire le tour de la table. Madame Weasley fit un pas en arrière et manqua, inopinément, de lui mettre un coup de spatule en plein visage, ce qui fit glousser Sirius et James comme deux ados attardés.

Comprenant qu'il était clairement en infériorité numérique, l'ancien Maître des Options battit en retraite, pour se retrouver nez à nez avec Hunter.

Raven trouvait ironique que sa mère insiste autant pour qu'elle ait une discussion avec son père alors qu'elle-même n'avait toujours pas eu une discussion avec lui.

La jeune femme observait ses parents - bon sang, elle n'arrivait pas à se faire à l'idée de les voir tous les deux - et haussa un sourcil quand James, assit à sa droite, imita le bruit d'une musique de film d'horreur.

•James, le gronda sa femme pendant que son fils gloussait.

James et Lily Potter étaient tragiquement décédés la nuit du 31 octobre 1981 et étaient restés enterrés au cimetière de Godric's Hollow durant les quinze années qui avaient suivi. Jusqu'à ce que Raven découvre que son don de Fallen ne lui permettait pas seulement de voir et communiquer avec les esprits mais qu'il lui permettait également de ramener ceux qui le désiraient du plus profond de leurs âmes. Elle avait fait cette découverte au moment de la mort de Dumbledore. Pour vérifier si ce n'était pas juste un coup du destin, elle s'était rendue à Godric's Hollow sans en parler à personne.

Et était revenue avec James et Lily.

Cela avait été un événement important pour elle. Peut-être pas autant que pour Harry, qui ne se souvenait pas de ses parents, ou que pour Sirius et Rémus, qui avaient retrouvé leurs meilleurs amis, mais elle avait la sensation qu'ils étaient une pièce du puzzle qu'était sa vie.

L'esprit de Lily n'était apparue de sa vie qu'à sa sortie de Poudlard, quand elle était allée chercher Harry chez ceux qu'ils pensaient être son oncle et sa tante. Mais James… James avait été à ses côtés depuis qu'elle avait six ans et ne l'avait jamais laissé. Il avait été une figure constante dans sa vie, autant que ses grands-parents. L'avoir en chair et en os à ses côtés, c'était aussi miraculeux pour elle que d'avoir retrouvé sa mère tant d'années après sa disparition.

Des doigts frôlant sa nuque la tirèrent de ses pensées et la jeune femme tourna la tête vers Sirius qui l'observait.

Raven ne savait pas exactement à quel moment elle était tombée amoureuse de Sirius Black, mais cela s'était fait naturellement. Si au début il avait refusé qu'ils entament une relation sous les prétextes qu'il était trop vieux et trop abimé par ses douze années enfermé à Azkaban pour un crime qu'il n'avait pas commis, il avait fini par changer d'avis. Depuis ce moment-là, la jeune femme avait l'impression de vivre un rêve éveillé.

•Tu as parlé à ta grand-mère ? Lui demanda-t-il d'une voix douce.

•Oui, répondit-elle. Elle doit venir aujourd'hui.

•Mais tu l'as prévenu pour ta mère et Lily ?

•Est-ce-que c'est vraiment le genre de chose que je peux lui annoncer par lettres ?

•Certes. (Il jeta un coup d'oeil en direction de Hunter et Rogue qui continuaient de se regarder à la dérobée, chacun à un bout de la pièce). Tu vas lui dire pour Rogue ?

•Je préférerais éviter de tuer ma pauvre Grand-Mère, Sirius. Ça va déjà lui faire un choc de revoir sa fille et de rencontrer sa nièce. Inutile de lui rajouter Severus Rogue comme géniteur de son unique petite-fille.

•Sans vouloir prendre sa défense, intervint James. Au moins, ce n'est pas un Poufsouffle.

Raven était certaine que Lily aurait encore rabroué son mari si Rémus n'était pas soudainement entré dans la cuisine, les joues rouges.

•Raven ? Ta grand-mère est là.

La jeune femme croisa le regard de sa mère et souffla un grand coup avant de se lever.

Même si Dumbledore était mourant, la maison était toujours protégée par le sortilège Fidelitas. Étant donné qu'il ne restait plus beaucoup de temps à l'homme, il avait décidé de transférer ses responsabilités de Gardien du Secret à Raven. Il avait d'abord voulu les transférer à Sirius, mais tout le monde était tombé d'accord pour dire que cela serait trop évident, étant donné que la maison lui appartenait. Sans même comprendre comment cela avait pu arriver, Raven s'était retrouvée la Gardienne du Secret du 12 Square Grimmauld.

La jeune femme sortit dans la maison après s'être assurée qu'il n'y avait aucun risque et se dépêcha de traverser la rue pour se glisser dans le petit parc juste en face, où elle savait que sa grand-mère l'attendait.

Magdalene Fallen Selwyn, née Croupton, une femme de taille moyenne, avec des cheveux blonds qui avaient blanchis avec le temps, et aux yeux bleus. En réalité, tous les Fallen avaient un point commun, qu'ils aient un don ou pas. Ils avaient tous des yeux d'une couleur exceptionnelle. Lily avait hérité des yeux verts hors du commun de sa mère, Sarielle Fallen Prewett née Croupton, la sœur de Magdalene, et les avait transmis à son fils, comme Magdalene avait transmis ses yeux bleus aussi clairs que la Mer des Caraïbes à sa fille et sa petite-fille.

Raven avait toujours adoré sa grand-mère. Tout comme son grand-père d'ailleurs, mais celui-ci l'avait surtout élevé dans la tradition des Selwyn, une ancienne famille de sang-pur et on ne pouvait pas vraiment dire que ces derniers étaient réputés pour montrer leur affection. Même si Magdalene était également une sang-pur, ses parents s'étaient réellement aimés et ils avaient toujours montrés leur affection à leurs trois enfants, ce qui faisait qu'elle avait eu bien plus de facilité à se montrer tendre avec sa petite-fille. Malheureusement, les choses s'étaient énormément dégradés cette dernière année, depuis que la jeune femme avait découvert que Magdalene lui avait caché énormément de choses concernant les Fallen.

Raven ne savait pas trop comment lui annoncer qu'elle avait enfin retrouver sa mère, ni qu'elle avait réussi à ressusciter Lily, mais peut-être valait-il mieux y aller comme lorsque l'on retire un pansement. Rapidement, d'un coup.

La brune retrouva Magdalene sous le couvert des arbres, à l'abri des regards indiscrets.

•Raven. (Magdalene observa sa petite-fille de haut en bas avant de hausser un sourcil). Tu es… différente.

•Je sais. Allons nous asseoir sur ce banc, dit-elle en montrant le banc à quelques mètres d'elles.

•Est-ce-que c'est bien raisonnable de rester à découvert en cette période ?

•Juste quelques minutes. (Elles s'assirent et Raven dut prendre une minute pour rassembler ses idées). Je dois te dire quelque chose.

•Ça m'a l'air vraiment important.

•Tu sais que je cherchais Maman.

•Tu ne me l'as jamais dit clairement, mais après ta dernière visite avec Sirius Black, je m'en étais doutée.

•Je me suis intéressée à ses années à Poudlard, au garçon qu'elle fréquentait et j'ai rencontré par hasard une femme qui avait été en classe avec elle. Elle m'a orienté vers la meilleure amie de Maman.

•J'ignorais que ta mère avait une meilleure amie. (Magdalene regarda autour d'elles comme si le paysage pouvait lui apporter des réponses). Je me rends compte que j'ignorais beaucoup de choses concernant ma propre fille.

•Elle était très secrète, tu n'as rien à te reprocher.

•Tu as donc trouvé cette meilleure amie ?

•Plutôt facilement, étant donné qu'il s'agissait de Narcissa Malefoy.

•Narcissa était plus âgée qu'elle, répondit Magdalene en fronçant les sourcils. Le père de Narcissa était mon cousin au deuxième ou troisième degrés. De plus, ma mère n'était pas vraiment proche de sa famille, alors, Ramiel, Sarielle et moi n'avons jamais eu beaucoup de contact avec les Black. Et je n'ai clairement pas cherché à me rapprocher d'eux. J'étais bien plus proche de ma tante Cedrella, qui avait été banni des Black. C'est peut-être pour cela qu'elle n'a pas osé m'en parler.

•Au début, Narcissa n'a rien voulu me dire, alors un esprit a accepté de la suivre pour voir ce qu'elle cachait.

•Laisse-moi deviner, l'esprit qui est resté à tes côtés depuis ton enfance ? (Croisant le regard ébahi de sa petite-fille, elle eut un petit sourire). Tu croyais vraiment que je n'avais rien vu ?

•Pourquoi n'as-tu rien dit ? Tu détestais que j'utilise mon don.

•Je ne détestais pas cela. Comment aurais-je pu détester quelque chose qui fait aussi profondément partie de toi ? Je ne voulais juste pas que les gens te prennent pour une folle. Même chez les sorciers, parler seul ne fait pas très bonne impression. Je t'entendais souvent le soir, quand tu croyais que nous dormions. Tu gloussais et semblais t'amuser comme une petite folle. Je n'ai jamais rien dit parce que je voyais bien que tu étais heureuse.

•L'esprit…C'était James Potter.

•Et bien, dit Magdalene en laissant échapper un rire. On dirait que nous étions tous liés depuis bien plus longtemps que ce que nous pensions.

•Oui. Enfin, en tout état de cause, il a suivi Narcissa jusqu'à un appartement dans le Londres Moldus, protégé contre les intrusions d'esprits.

•C'est une protection très spécifique.

•C'est ce que je me suis dit aussi, alors je suis allée voir.

•Qu'as-tu trouvé ?

•Maman.

•Pardon ?

•J'ai trouvé Maman.

Raven savait que sa révélation ferait un choc à sa grand-mère, mais elle ne s'était pas attendue à la voir devenir aussi pâle d'un seul coup. Le sang déserta son visage à une telle vitesse que la jeune femme eut peur qu'elle fasse un malaise.

•Grand-Mère ?

•Tu as retrouvé ta mère ?

•Oui. Elle est à l'intérieur.

•Je veux la voir. Tout de suite.

•Attends, Grand-Mère.

•Attendre ? Ça fait quinze ans que j'attends de retrouver ma fille, Raven.

•Je sais, et nous allons la voir, je te le promets. Mais il y a autre chose.

•Autre chose que le fait d'avoir retrouvé ta mère ?

•Oui.

•Tu commences à me faire peur, Raven.

•C'est lié à mon don.

•Je t'écoute.

•J'ai découvert que je pouvais faire plus que voir et parler avec les esprits. (La jeune femme se tordit les doigts). Si les esprits le veulent vraiment, je peux… les ramener.

•Les ramener ?

•Oui…

•Tu as les mêmes pouvoirs que Benedict Fallen.

•Il n'a jamais ressuscité personne.

•Ça, c'est ce que nos ancêtres n'ont jamais voulu inscrire dans nos registres. La Nécromancie n'a jamais été un pouvoir très recommandable, même chez les sorciers. Et Benedict n'était déjà pas recommandable lui même, alors…

•Tu prends tout cela bien mieux que ce que je pensais…

•J'ai toujours su que tu étais une gamine exceptionnelle. Tu ne fais que confirmer ce que je pensais déjà.

•Grand-Père va détester tout ça.

•Je m'occupe de ton grand-père. (Magdalene observa sa petite-fille plus attentivement). Qui as-tu ramené ?

•Et bien, j'ai commencé par Dumbledore…

•Commencé ?

•J'ai voulu vérifier que ce n'était pas un coup de chance, après les événements à Poudlard. Alors je suis allée au cimetière de Godric's Hollow.

•Oh Merlin, tu as tenté de ramener James et Lily Potter.

•Je n'ai pas tenté… J'ai réussi. (Raven eut un petit sourire en coin). Ils sont à l'intérieur. Avec Maman.

•Tu veux dire que… ma fille et ma nièce sont toutes les deux à l'intérieur ?

•Oui. Mais comme on commence à vraiment être nombreux là-dedans, je préférais t'annoncer tout cela en tête à tête.

•C'est adorable de ta part, ma petite puce. Mais je suis plus que prête à les voir.

•Alors allons-y.

Raven se leva et sortit un morceau de parchemin de sa poche sur lequel elle avait inscrit l'adresse du 12 Square Grimmauld pour le lui montrer. Une fois que Magdalene eut terminé de le lire, la jeune femme s'empressa de le brûler pour éviter qu'il ne tombe entre de mauvaises mains et elles entrèrent dans la maison dès que le n12 fut apparu.

Raven n'avait jamais vu sa grand-mère être aussi discrète ou aussi mal à l'aise, probablement parce que la situation était plus inhabituelle. Sans oublier que la maison, même après un nettoyage en règle, était toujours aussi sinistre, la faute au portrait de Madame Black, toujours planqué derrière ses rideaux.

Quand la jeune femme entra dans le salon, elle remarqua que tout le monde semblait s'être entassé dans la cuisine, pour ne laisser que Hunter, Lily et Harry. Les deux Potter étaient légèrement en retrait par rapport à la Selwyn, surement pour lui laisser un moment pour retrouver sa mère.

Raven se décala en pénétrant dans la pièce et observa sa mère et sa grand-mère.

Les deux femmes se regardèrent d'un bout à l'autre du salon, sans rien dire et la jeune femme se demanda si elles allaient finir par dire quelque chose.

•Je suis désolée, finit par céder Hunter, à la grande surprise de sa fille, qui aurait plutôt parié sur sa grand-mère.

•Hunter…

•Je sais que tu dois m'en vouloir, être furieuse que je sois partie comme ça, mais je pensais vraiment faire ce qu'il fallait pour la sécurité de Raven et vous étiez les seuls en qui je pouvais avoir confiance.

Raven s'attendait à ce que sa grand-mère s'énerve, tempête, accuse sa fille d'avoir été idiote et irresponsable, mais Magdalene ne fit rien de tout cela. Elle se précipita vers Hunter et la prit dans ses bras. Hunter resta un moment sans rien faire, les yeux écarquillés et les bras le long du corps, visiblement surprise de la réaction de sa mère. Elle finit par reprendre ses esprits et rendit son étreinte à Magdalene.

La jeune femme ne se souvenait pas d'avoir déjà vu sa mère et sa grand-mère se montrer de l'affection. Bon, pour leur défense, la dernière fois qu'elle les avait vu ensemble, elle avait quatre ans. Les seuls souvenirs qu'elle avait d'elles deux, c'était quand elles se disputaient.

Magdalene recula d'un pas et prit le visage de sa fille entre ses mains, la dévisageant avidement.

•Je n'arrive pas à croire que tu sois là, juste devant moi. J'ai l'impression de rêver.

•Je suis bien là.

•Mon bébé.

Elles se prirent à nouveau dans les bras et Raven enroula ses bras autour d'elle quand l'émotion la prit à la gorge.

Quand sa mère et sa grand-mère se séparèrent, Magdalene jeta un coup d'œil en direction de Lily et Harry et ses yeux se figèrent sur la rousse. Elle donnait l'impression de voir un fantôme. Elle porta les mains à sa bouche et s'approcha de sa nièce, ses yeux se mettant à briller.

•Tu… tu lui ressembles tellement. Tes yeux… (Elle regarda également Harry). Vos yeux. Ce sont les mêmes que les siens.

•Raven m'avait dit qu'ils venaient de ma mère, dit Lily, mais je ne sais pas à quoi elle ressemble.

•J'ai des photos, à la maison. De quand nous étions de jeunes mamans. Je dois même en avoir de toi bébé. (Magdalene gloussa). J'ai des photos de toi jouant avec Hunter.

•Ce sont des photos qui m'intéressent, intervint Raven en souriant.

•Et Harry… (Magdalene sourit à l'adolescent qui n'en était presque plus un). Je suis très heureuse de faire enfin ta connaissance.

•Moi aussi, Madame Selwyn.

•Oh non, pas de Madame Selwyn, s'il te plaît. Magdalene suffira amplement.

•Je vais essayer.

Raven fit un clin d'œil à son cousin et alla se laisser tomber dans le canapé.

Autant de Fallen dans la même pièce, c'était à la fois assez effrayant tout en étant grisant en même temps.

Alors qu'elle se détendait en voyant sa mère et sa grand-mère rattraper le temps perdu, la jeune femme ne put se demander : qu'est-ce-qui allait leur tomber dessus maintenant ?

-ooOoo-

Raven savait qu'elle n'aurait jamais dû se poser cette question. Elle savait pourtant que poser ce genre de question finissait toujours par se retourner contre soit.

Après les retrouvailles entre Magdalene et sa fille et sa nièce, elle était restée pour le dîner et avait été invitée par Molly à se joindre à eux pour la mariage de Bill et Fleur. La jeune femme n'était pas certaine que son grand-père accepterait de venir à un mariage aussi rustique, aussi magnifique soit-il, mais elle commençait à se dire que sa grand-mère n'allait pas lui laisser le choix. D'ailleurs, elle s'attendait à ce qu'il la contacte d'un jour à l'autre pour exiger de voir sa fille. Et elle avait dans l'idée que ce ne serait pas aussi pacifique qu'avec son épouse.

Alors que Magdalene était partie et qu'elle s'apprêtait à aller se coucher, la jeune femme fit un arrêt par la chambre de Dumbledore.

La première chose qu'elle remarqua, c'était que le plateau repas que Sirius avait monté n'avait pas bougé. Ensuite, elle avisa un léger mouvement du côté de la fenêtre et à ce moment-là, elle sut exactement ce qu'elle allait voir quand elle se tournerait vers le lit. Sauf que même si son cerveau savait, son coeur, son âme, ne voulait pas y croire.

Bouleversée, elle ferma les yeux, retenant comme elle put les larmes qui lui piquaient le nez.

•Je suis désolée, murmura-t-elle, la gorge serrée.

•C'était inévitable, lui répondit l'esprit qui se trouvait du côté de la fenêtre. Ce n'était qu'un sursis, et nous le savions tous.

•J'aurais aimé pouvoir faire plus.

•Tu en as fait plus que ce que tu crois. Il est temps pour moi de partir maintenant.

•Vous ne restez pas ?

•J'ai accompli tout ce que je devais accomplir. Je n'ai rien à faire de plus ici. Dis leur au revoir pour moi, d'accord ?

•Vous pourriez le leur dire vous-même. Je vous ferai apparaître.

•J'ai toujours détesté les adieux. Je crois que c'est mieux ainsi. (L'esprit sourit). Adieu, Raven.

L'esprit disparut, comme un nuage de fumée pourchassé par le vent.

Des bruits de pas se firent entendre sur le parquet derrière elle et elle n'arriva pas à retenir plus longtemps les larmes, qui se mirent à couler sur ses joues.

•Raven ? L'appela la voix de Severus Rogue.

•Il est parti.

•Quoi ?

•Dumbledore est mort.

Elle n'arrivait pas à croire que ces mots venaient de sortir de sa bouche.

Albus Dumbledore, le plus grand sorcier du monde, était… mort.


Note de l'auteure : voilà pour ce premier chapitre du troisième et dernier tome des aventures de Raven !

J'espère qu'il vous a plu et je vous dis à très vite !

Surtout, n'oubliez pas de laisser une review pour donner votre avis.

Bye !