Salut, salut ! Merci pour vos messages d'encouragement et bonne lecture !


«Cela fait longtemps que je n'essaye plus de te dire quoi faire avec Harry.»

Les yeux de Dumbledore se posèrent sur la petite bonbonnière qu'il gardait sur son bureau et il entreprit de déballer une confiserie. Il en proposa une à Sirius, mais celui-ci secoua la tête.

«Si tu- Tu as toujours été bon élève et même si tu retirais Harry de l'école et que tu t'occupais toi-même de son éducation, je suis certain qu'académiquement parlant, ce ne serait pas un mal pour lui. Cependant, tous les élèves ne sont pas aussi chanceux que Harry en ce qui concernent leurs responsables légaux. D'autres parents n'ont pas le temps ou la capacité de faire l'école à la maison et donc, tant qu'ils souhaiteront nous envoyer leurs enfants, nous les accepterons.»

Il fourra le bonbon dans sa bouche, l'air sinistre.

«Même si ça peut les tuer?»

«Le Quidditch est un sport dangereux, dit Dumbledore. Ça ne nous empêche pas de laisser les élèves y jouer.»

«Quelle partie de Tom Jedusor est l'héritier ne comprenez-vous pas?»

«Je suis vieux, répondit Dumbledore avec les yeux plissés. Mais tu te trompes si tu penses que mes capacités intellectuelles sont ne seraient-ce qu'amoindries.»

«Ce n'est pas ce que je voulais sous-entendre.» murmura Sirius.

«Je le sais.» répondit Dumbledore avec légèreté.

Il claqua des mains et regarda Fumseck, avant de baisser les yeux sur l'exemplaire de Nobles par nature qui était posé entre eux sur le bureau.

«Je ne peux pas fermer l'école.»

«Vous ne pouvez pas ou vous ne voulez pas?» demanda Sirius.

«Honnêtement, les deux, répondit Dumbledore, avant de soupirer. Seul, je n'ai pas l'influence nécessaire pour fermer l'école. Je pourrais encourager les élèves à rester chez eux ou je pourrais – parce que je n'ai aucun doute sur la loyauté de l'équipe – m'arranger pour que tous les professeurs – moi compris – démissionnent-»

«Alors-»

«Mais, le coupa Dumbledore. Le Ministère nous remplacera simplement avec ses propres équipes, avec des gens du Département de Régulation et de Contrôle des enfants sorciers, du Conseil d'Administration ou du Conseil des Examens Sorciers et les élèves seront encouragés à revenir pour poursuivre leurs études.»

Dumbledore suçota son bonbon pendant un moment.

«Mes élèves sont, comme tu l'as dit, en danger et je fais ce que je peux pour m'occuper de ça-»

«Je n'ai jamais dit que vous ne-»

«Je n'ai jamais dit que tu avais dit une telle chose.» répondit Dumbledore, les yeux pétillants pendant un instant.

Il observa Sirius, s'attendant apparemment à une autre interruption. Sirius resta silencieux.

«Jusqu'à ce que la situation soit réglée cependant, tout ce que je peux faire, c'est de m'assurer au maximum de la sécurité des élèves et je ne pense pas que les laisser dans les mains du Ministère réponde à cet objectif.»

«Non, dit Sirius. Probablement pas.»

Il s'était attendu à ce que cette rencontre soit animée de plus de cris et n'avait jamais arrêté de considérer les raisons de Dumbledore comme étant plutôt bonnes.

«Mais alors pourquoi ne pas renvoyer les nés-moldus chez eux, où ils seront en sécurité?»

Et Harry. Il faut aussi que Harry soit en sécurité.

«Parce qu'au même titre que les sang-purs, ils appartiennent à ce monde, expliqua Dumbledore. Ce n'est pas la première fois que Tom n'arrive pas à comprendre cela et pas la première fois que les nés-moldus refuseront de faire ce qu'il veut. J'imagine que Lily aurait été la première à s'opposer à quiconque oserait suggérer qu'elle ne méritait pas d'être une sorcière.»

Sirius esquissa un sourire en entendant cela. Il n'avait pas à l'imaginer, ayant vu plusieurs fois Lily s'emporter contre des Serpentards qui la jugeait sur son origine.

«Mais ils ne sont pas tous comme Lily, nuança Sirius. Elle était- elle était spéciale-»

«En effet.» dit Dumbledore.

«Et qu'en est-il de leurs parents?»

«J'ai fait beaucoup pour que tout cela ne tombe pas dans les mains de la Gazette, mais je n'ai rien fait pour que mes élèves se taisent-»

«Et qu'en est-il de ceux qui n'ont rien dit à leurs parents, parce qu'ils ont trop peur d'être retiré de l'école ou qu'ils ne veulent pas les inquiéter?»

«Le fait que l'élève n'en parle pas à ses parents est un bon indicateur de son désir de rester, je pense.» dit Dumbledore.

Sirius ne pouvait le contredire, mais il reprit quand même la parole.

«Ils méritent quand même de le savoir.»

«La majorité des familles ne sont pas concernées.»

«J'ai du mal à croire-»

«La majorité des familles ont des enfants qui sont des sang-mêlés ou des sang-purs, et qui sont en sécurité. Tu peux t'inquiéter pour les autres élèves – Miss Granger en particulier – mais dis-moi honnêtement, si Tom Jedusor n'était pas derrière ça, serais-tu vraiment inquiet pour Harry?»

«Bien sûr que je le serais, dit Sirius. Vous avez déjà rencontré le gamin?»

Mais encore une fois, Sirius comprenait son argument.

«Et il y a les parents moldus, soupira Dumbledore. Le père de M. Crivey a, bien sûr, été informé et certains auront reçu l'information par leurs enfants, mais les autres …? Les autres n'ont aucune idée de cette histoire de statut de sang ou de ce que le nom de Voldemort implique – s'ils connaissent même son nom – et ils pensent déjà que Poudlard est dangereux parce que pour eux, la magie est inconnue.»

Il soupira encore.

«Et ça doit le rester, en raison de la fermeté actuelle du Code du Secret.»

Sirius triturait les médaillons qu'il portait autour du cou, ne sachant pas quoi dire.

«En revanche, je suis d'accord avec toi. Je n'ai pas le droit de cacher des informations aux parents en ce qui concerne la sécurité de leurs enfants. Quand nous en aurons terminé ici, je parlerais à Minerva, Pomona, Filius et Severus et nous déciderons de la meilleure façon de nous adresser à eux.»

«Très bien.» dit Sirius.

«Pardonne-moi, Sirius, dit Dumbledore en se reculant dans sa chaise. Mais puis-je te demander pourquoi les choses sont si différentes cette année?»

De manière absurde, Sirius se sentait de nouveau comme un adolescent, à se voir demander pourquoi lui et James avaient fait explosé une armure ou persuadé Peeves de harceler Rogue.

«Parce que c'est Voldemort-»

«Nous savions cela l'année dernière-»

«Mais maintenant, il se trouve dans l'école-»

«C'était également le cas l'année dernière, mais l'année dernière, tu patrouillais, tu enquêtais, tu n'essayais pas de retirer Harry de l'école.»

«Mais nous n'avons aucune piste cette année, répondit Sirius. Il y a- Il s'agit juste d'une légende et d'un monstre sur lesquels personne ne sait rien et- et Voldemort. Je veux juste qu'il soit en sécurité


«Entrez.» dit Remus sans lever la tête de ses corrections.

Il s'était attendu à voir entrer un élève ou peut-être Mme Maxime ou M. Motte, mais ce n'était pas le professeur de Défense qui venait discuter de leur prochaine leçon. C'était un visiteur plus qu'inattendu.

«Qu'est-ce que tu fais là?» demanda-t-il, en regardant un Sirius tout mouillé entrer dans le bureau.

«Je suis venu discuter.» dit Sirius.

Il agita sa baguette pour se sécher et tira une chaise.

«Tu es occupé?»

«Rien qui ne peut attendre, dit Remus en fronçant les sourcils. Tu as parlé à Dumbledore? Qu'est-ce que-»

«Dumbledore ne peut et ne veut pas fermer l'école, annonça Sirius, ce qui ne surprit pas vraiment Remus. Mais il a dit que c'était à moi de décider pour Harry.»

Remus agita sa baguette en direction de la bouilloire et des tasses qu'il gardait sur une table dans le coin et ils flottèrent vers eux, avec des sachets de thé et un pot de sucre.

«Ce n'est pas que je ne suis pas heureux de te voir, dit Remus en tendant à Sirius une tasse fumante. Mais pourquoi tu n'as pas juste envoyé une lettre? Deux Portoloins internationaux dans la même journée-»

«Je suis venu en moto.» dit Sirius.

«Oh.»

Remus versa quelques cuillères de sucre dans son thé, avant d'en boire une gorgée.

«Le vol a été bon?»

«Humide.» dit Sirius, sans rien offrir de plus.

Il avait l'air calme, mais son odeur emplissait toute la pièce.

«Tu n'as toujours pas dit pourquoi tu étais là.»

«Parce que Harry ne va pas bien le prendre quand je vais lui dire qu'il n'y retourne pas, si on se base sur ce qu'il a dit hier soir et ce matin. C'est juste- Je sais que j'ai raison, que c'est la bonne décision, mais j'ai besoin de l'entendre.»

«Je suis désolé.» dit Remus.

«Pourquoi?»

Sirius cligna des yeux en le regardant et il baissa sa tasse.

«Je ne peux pas te dire que tu as raison.» répondit Remus.

A une autre époque, il aurait baissé la tête et évité son regard ou aurait dit les choses sur un ton blagueur. Aujourd'hui, il croisa le regard stupéfait de Sirius.

«Est-ce que je pense que Harry doit être protégé? Absolument. Est-ce que l'enfermer au Square Grimmaurd est la bonne façon de le faire? Absolument pas.»

«En fait, je pensais plutôt l'envoyer ici.»

Le cœur de Remus se serra. Il aimait Tonks de tout son cœur, mais elle était souvent occupée avec les Aurors et Harry et Sirius lui manquaient. Ça avait été merveilleux de les avoir ici pour Noël et ça avait été difficile de les voir partir ce matin – même si Sirius était déjà de retour. L'idée d'avoir Harry ici de manière permanente était particulièrement plaisante. Mais Remus repoussa cette idée.

«Non.» dit-il.

«Je pensais que tu aurais aimé l'idée.» dit Sirius en fronçant les sourcils.

«Et Harry?»

«Je ne lui ai pas encore demandé, soupira Sirius. Mais je pense qu'il se fera à l'idée-»

«D'après ce qu'il a dit, je pense qu'il veut rester à Poudlard.» dit Remus.

Du moins, c'était l'impression que lui avait donné la dispute de Harry et de Sirius la veille au soir.

«Et malheureusement pour toi, Harry a hérité du dévouement de Lily, de la détermination de James et il a une façon bien à lui de vouloir absolument aider.»

«Je pourrais le faire changer d'avis, avec le temps.» dit Sirius.

«Mais tu n'as pas de temps, dit Remus. Harry a aussi hérité de son crétin de parrain.»

Sirius le fusilla du regard.

«Il n'est pas ambitieux, mais essayer de s'opposer à ce qu'il veut n'est pas une bonne idée … Tes parents voulaient que tu restes loin de James et des Potter – ils te l'ont demandé juste après ta première semaine d'école – et regarde où ça t'a mené.»

Sirius affichait une drôle d'expression.

«Mais James n'était pas dangereux-»

«Je l'étais.» répliqua Remus.

«Lunard-»

«Ne le nie pas, dit Remus en souriant. Si ce n'était pas le cas, tu aurais déjà laissé Harry venir pendant les pleines lunes.»

«C'est- ce n'est pas le sujet, dit Sirius, qui ramait un peu. Et nous avions quinze ans-»

«Seulement parce qu'il vous a fallu tout ce temps.»

Le sourire de Remus s'élargit pour faire comprendre à Sirius qu'il plaisantait.

«Vous avez pris des risques pour m'aider parce que vous pensiez que c'était la meilleure chose à faire. En quoi ce que Harry veut aujourd'hui est différent?»

«Tu étais un loup-garou adolescent, pas un foutu Seigneur des Ténèbres.» dit Sirius.

«Tout est relatif.» contra Remus en haussant les épaules.

«Et on n'essayait pas de se sacrifier, dit Sirius. Parfois, à l'entendre, c'est l'impression que ça me donne-»

«C'est toi qui lui a parlé de la prophétie, lui rappela Remus. C'est évident que ça influence ses pensées et ses actions.»

Il prit une gorgée de son thé, remarquant que celui de Sirius avait été abandonné depuis plusieurs minutes maintenant.

«D'ailleurs, je ne pense pas que Harry veuille se sacrifier.»

«Mais tu penses quand même qu'il doit y retourner?»

«Pas particulièrement. Mais ce n'est pas non plus ma décision.»

«C'est pas l'impression que ça donnait.» grogna Sirius.

«Je pense que tu devrais parler de tout ça avec Harry, pas avec moi, dit Remus. Mais puisque tu ne le fais pas, je me sens obligé de présenter les arguments qu'il pourrait donner.»

«Ce que tu as dit, ce n'est pas ce que Harry disait hier soir.» dit Sirius.

«Harry était énervé et n'a peut-être pas réussi à se faire comprendre comme il le voulait, expliqua Remus. Et même s'il l'avait fait, tu étais de toute façon trop en colère et trop effrayé pour lui pour vraiment l'écouter.»

Sirius le fusilla du regard. Sans aucun remord, Remus prit une autre gorgée de thé.


Je ne serais pas dans le train. Mais je vais me débrouiller. Soyez prudents, j'avais raison. A très vite. Harry

Ginny observa le message lorsqu'il passa de Ron à Drago et fronça les sourcils. Hermione, qui caressait Hedwige, avait l'air inquiète.

«Il avait raison? demanda Ginny. A propos de quoi?»

«Aucune idée, répondit Drago en pliant le message et en le glissant dans la poche de sa robe. Bien sûr, c'était trop demandé à Potter de s'expliquer

«Il dit 'soyez prudents', dit Ron. Peut-être que c'est dangereux de nous le dire-»

«Une raison de plus pour le faire.»

Drago arqua un sourcil, attendant apparemment que quelqu'un le contredise, mais personne ne le fit.

«Je suppose qu'on devra juste attendre, dit Hermione. Il voulait une réponse?»

Hedwige s'envola pour se poser sur l'étagère à bagages et glissa sa tête sous son aile.

«Apparemment pas.» dit Ron.

«J'espère qu'il va bien.» dit Ginny.

«Ça ira.» la rassura Hermione.

«Oh, bien sûr, dit Drago. C'est juste Potter, après tout. Quels ennuis pourrait-il s'attirer?»

Tout le monde se mit à rire et Drago eut l'air plutôt fier de lui. Les conversations s'éteignirent un peu après ça. Drago sortit une bande dessinée qu'il avait emprunté à Ron, Martin Miggs, le moldu fou. Ron s'occupa en faisant courir Croûtard le long du siège après un morceau de corned beef qui provenait de son sandwich encore intact. Hermione avait disparu derrière un livre absolument énorme intitulé Les différentes branches de la magie et leurs utilisations.

Ginny sortit le journal de Tom de sa poche, ainsi qu'une plume à l'encre automatique que Percy lui avait offert à Noël. Elle cala le journal contre ses genoux et appuya son dos contre la vitre, pour que personne ne puisse lire par-dessus son épaule.

Salut Tom.

Ginny. Attends un peu.

Pourquoi? Que se passe-t-il?

Je veux essayer quelque chose.

Essayer quoi? Tu as travaillé sur un autre projet?

Quelque chose comme ça.

C'est quoi? Pas de réponse. Tom?

La page resta vierge. Ginny grimaça. Tout à coup, l'arrière de sa tête commença à lui faire mal.

Ginny? Son nom n'était cependant pas apparu sur les pages du journal. Elle avait entendu le murmure de Tom dans sa tête.

«Tom?!» demanda-t-elle, bouche bée.

Hermione leva la tête en fronçant les sourcils.

«Tu viens de dire Tom?» demanda Hermione, les yeux brillants et curieux derrière son livre.

Je suis désolé, Ginny, je ne voulais pas te surprendre-

«J'étais- euh- censée le rejoindre. Désolé. Je ne voulais pas te déranger. Je vais juste- A tout à l'heure.»

Ginny se faufila hors du compartiment.

«Qu'est-ce que tu fais dans ma tête?siffla Ginny, une fois arrivée dans le couloir silencieux. Tom?»

Pense juste tes mots, Ginny, murmura sa voix. Ou les gens vont penser que tu es folle.

Je ne suis pas folle, s'écria-t-elle.

Je n'ai jamais dit que tu l'étais. Je sais juste que les gens peuvent être méchants.

Alors que fais-tu dans ma tête?

Je me sens- très proche de toi. Je- Je pense que c'est un peu comme le fait que tu sois capable de venir me voir dans le journal … Maintenant je peux venir te voir à l'extérieur. Je pense que c'est le début de la solution pour me sortir de ce livre. Sa voix était si pleine d'espoir que Ginny ne put s'empêcher de sourire. Je suis désolé de t'avoir fait peur.

Je ne sais pas trop comment je me sens à l'idée que tu sois ici, dit Ginny. Et s'il entendait ce qu'elle pensait de lui? Alors il apprendrait qu'il lui plaisait. Elle ne pensait pas que Tom la taquinerait sur le sujet, mais s'il le faisait?

Ça doit être étrange, confirma Tom. Ginny se détendit. Clairement, il n'avait rien entendu. J'aurais du demander, mais je ne savais pas si ça allait marcher. Je demanderais la prochaine fois.

Merci, dit Ginny. Je suis désolée d'avoir dit ton nom à Hermione. Elle ne laissera plus tomber maintenant.

Je suis sûr qu'on trouvera quelque chose, dit Tom, qui n'avait pas l'air inquiet.

Elle ressentit une drôle de sensation à l'arrière de sa tête, puis tout devint silencieux.

Tom? pensa-t-elle, mais Tom ne répondit pas. Inquiète, Ginny écrivit son nom dans le journal et observa les lettres disparaître.

Je suis là. Je ne sais pas ce qui s'est passé, écrivit-il.

Tu vas bien?

Fatigué. Très, très fatigué. Je pense qu'il faut que j'y aille, Ginny.

D'accord, écrivit-elle. Je viendrais te voir ce soir, après le dîner.

Ça … Ce serait adorable, merci … Ma douce Ginny.

Puis il disparut. Un peu triste de devoir se passer de lui aussi rapidement, Ginny glissa le journal dans la poche de sa robe, où il serait en sécurité et – incapable de faire face à Hermione si rapidement – elle entreprit de trouver le compartiment de Luna et des jumelles Greengrass.


Ce soir là, Harry n'était pas au dîner et il ne se montra pas non plus au petit-déjeuner le lendemain matin. Maintenant, Ron, Hermione et Malefoy se demandaient sérieusement s'il y avait un problème. Peut-être Harry s'était-il blessé? Ou qu'il ne revenait pas?

Ils s'assirent à leurs places habituelles en cours de Défense. Le cours avait déjà commencé depuis vingt minutes lorsque la porte s'ouvrit sur Harry. Ron trouva qu'il avait l'air bien plus fatigué qu'il ne devrait, pour quelqu'un qui revenait de vacances.

«Désolé, je suis en retard.» dit rapidement Harry.

Il laissa tomber son sac au sol et s'assit sur la chaise vide près de Drago.

«Harry-» commença Hermione, mais il secoua la tête.

«Pas de problème, pas de problème, dit Lockhart en lui adressant un sourire rayonnant. Je racontais justement à tes camarades comment j'ai failli attraper le monstre de Serpentard pendant les vacances. Oui, oui, je sais, c'est choquant, n'est-ce pas, Harry?»

Harry avait, en effet, l'air stupéfait.

«Mais ça ne me dérange pas. Abandonner mes vacances pour poursuivre la bête me semble être un petit sacrifice finalement.»

«Il y a eu une autre attaque?»

C'était Ron ou est-ce que la voix de Harry paraissait étranglée?

«Non, répondit Lockhart. Non, non. Mais il vaut mieux prendre les devants dans ces circonstances.»

«Vous êtes vraiment courageux, Professeur.» dit Parvati.

Ron croisa le regard de Malefoy et fit mine de vomir. Malefoy ricana et Hermione leur adressa un regard sévère. Harry regardait toujours Lockhart.

«Alors qu'est-ce que c'est?» demanda Harry.

«Que- Quoi?» demanda Lockhart en clignant des yeux.

Le sourire ridicule qu'il affichait depuis le commentaire de Parvati glissa de son visage.

«Le monstre, qu'est-ce que c'est?» répéta Harry.

«Un serpent, Harry, dit Lockhart. Clairement- La Maison Serpentard tourne autour des serpents, n'est-ce pas?»

Il jeta un œil aux Serpentards présents dans la pièce.

«Absolument.» le railla Zabini.

De toute évidence, il se moquait de Lockhart, mais celui-ci ne sembla pas le remarquer. Parkinson gloussa.

«Ça semble logique.» dit Hermione.

«Bien sûr.» dit Lockhart en rayonnant à nouveau.

«Salazar Serpentard était un Fourchelang, dit vivement Hermione. Donc ça explique pourquoi l'héritier est le seul à pouvoir le contrôler. Ce talent a été transmis-»

«Tout à fait, tout à fait, dit Lockhart. Très bonne déduction, Miss Granger. Voilà exactement les conclusions auxquelles je suis parvenu voilà quelques semaines-»

Ron renifla.

«Ouais, beau boulot, Granger, murmura Greengrass. Mais ça ne te sauvera pas.»

Shafiq et Parkinson se mirent à rire. Ron serra les poings et Hermione plaça une main sur son bras. Mais elle était trop loin pour arrêter Malefoy qui renversa son encrier dans le sac de Greengrass. Ron le remarqua, mais pas Greengrass.

«Donc c'est un serpent?» demanda Neville.

«Un peu de concentration, Londubat, dit Lockhart. Je viens juste de le dire-»

«Et elle est où? demanda Harry. La Chambre, je veux dire?»

«Voyons, voyons, Harry, répondit Lockhart. Je ne peux pas tout révéler … Nous avons tous connaissance de ce penchant pour les ennuis et de cet amour pour les sauvetages-»

Malefoy – celui que Ron n'aimait pas – éclata de rire, mais leur Malefoy – qui était en train de visser le bouchon de son encrier – avait aussi l'air amusé.

«Je ne me pardonnerais jamais si quelqu'un était blessé à cause de moi.»

«Ça ne vous gênait pas quand il s'agissait de son bras.» dit Zabini.

Ron rit avant de pouvoir s'en empêcher.

«C'était- un effet secondaire malencontreux, M. Zabini, et M. Potter ne m'en veut pas-»

«Vous me l'apprenez, ça.» murmura Harry, faisant rire Ron.

«Avez-vous des conseils, Professeur? demanda Davis. Pour éviter le monstre?»

Nott et Bulstrode échangèrent des regards sinistres au-dessus de sa tête et Ron se demanda – pas pour la première fois – si l'origine de Davis était aussi pure que Malefoy ou Greengrass le pensait.

«Inutile de s'inquiéter, dit Lockhart. Je le ferais disparaître en un rien de temps.»

Cette fois, Ron ne fut pas le seul à ricaner. Tristement, au moins cinq autres élèves – Hermione inclus – soupirèrent comme si c'était la chose la plus merveilleuse qu'ils aient entendu dans la journée.

«Mais rester prudent n'a jamais fait de mal à personne et améliorer vos compétences en Défense est toujours une bonne idée-»

«Une bonne chose que nous travaillions autant en Défense alors.» murmura Malefoy.

Harry ricana.

«Les cours de Défense, c'est plutôt 'les aventures de Gilderoy'.»

«-et donc-»

Lockhart leur adressa à tous son sourire stupide.

«-j'étais censé garder cela secret, mais je pense que vous méritez de l'apprendre. J'ai demandé au Professeur Dumbledore l'autorisation de monter un club de duel à Poudlard.»

Même Ron s'assit un peu plus droit sur son siège.

«Je pense que vous pourrez trouver les formulaires d'inscription dans vos salles communes d'ici à la semaine prochaine-»

«Vous allez vous en occuper seul, Professeur? demanda Seamus. Parce que j'ai entendu qu'avant, c'était le Professeur Flitwick qui s'en occupait-»

«J'ai approché plusieurs collègues à la recherche d'un assistant, dit Lockhart. Mais aucun d'entre eux n'a- euh- encore accepté, mais j'attends encore des réponses-»

«Est-ce que-»

«Non, j'en ai déjà trop dit, M. Goyle. Je pense que vous pouvez commencer la lecture d'aujourd'hui. Vacances avec les harpies, chapitre quatre.»