Chapitre 53 - Flashback 28

Mars 2003

Drago attrapa le visage d'Hermione entre ses mains et lui rendit son baiser, l'attirant précautionneusement plus près sans lui faire mal au bras gauche. Elle pleurait à moitié en l'embrassant.

Elle passa ses doigts le long de sa joue et tira sur la courbe de sa mâchoire pour l'attirer plus près. Essayant de mémoriser chaque détail de lui : l'odeur de la forêt et des rouleaux de papyrus, son pouls qu'elle sentait sous le bout de ses doigts, ses lèvres pressées sur ses siennes, son goût.

Elle avait mérité tout ça. Elle pressa sa joue contre sa main alors que les lèvres de Drago caressaient les siennes.

Après plusieurs minutes, elle se recula.

"Je dois y aller," dit-elle.

Il n'essaya pas de l'arrêter, mais il tendit la main vers elle avant de se reprendre. Il la regarda et prit une brusque inspiration entre ses dents.

"Reviens. Reviens me voir… si tu as besoin de quoi que ce soit," dit-il finalement, retirant sa main.

Hermione le fixa et eut envie de dire qu'elle le ferait. Elle se força à ravaler les mots.

"Je dois y aller," répéta-elle, se forçant à s'éloigner.

Il resta là, la regardant partir.

Elle prit une inspiration pour se calmer et transplana à la maison des Tonks.

Elle frappa rapidement à la porte. Elle s'ouvrit brusquement. Fred se tenait dans l'encadrement, la regardant avec suspicion.

"Quel est le nom de tes parents ?" demanda-il.

"Wendell et Monica Wilkins, ils vivent en Australie," répondit-elle, croisant calmement son regard.

Il s'effondra de soulagement et la prit dans ses bras. Elle était écrasée contre son torse alors qu'il la tirait à l'intérieur.

"Merlin, nous pensions t'avoir perdue. Tu n'étais pas là quand on s'est réveillés."

"Je… j'avais une hémorragie. Je ne pouvais pas attendre. Il fallait que je trouve quelqu'un pour réparer ça," dit-elle en guise de vague explication.

Fred secoua la tête, perplexe. "Je ne comprends pas ; une minute nous étions en train de nous battre, et puis soudain on s'est réveillés, on avait fait tout le chemin jusqu'à l'autre côté de la protection. Mon corps entier semblait avoir été piétiné par un éruptif. Tous les Mangemorts étaient morts. Tu avais disparu. Harry et Ron ont flippé et voulaient lancer des recherches.

"Quelqu'un a dû essayer d'utiliser un sort de magie noire qui a mal tourné," dit Hermione, sortant son kit et tendant à Fred une potion réparatrice et une fiole d'anti-douleur.

"C'est ce qu'on s'est dit," dit Fred, repoussant les potions avec une grimace. "Incroyable coup de bol. Je ne peux pas croire le nombre de Mangemorts qu'il y avait. Ron n'a fait que réprimander Harry depuis qu'on est arrivés."

Il regarda Hermione avec sérieux.

"Son épaule est vraiment moche."

Hermione hocha sombrement la tête. "J'ai vu comment ça s'est passé."

Il la regarda longuement. "C'est ton sort qui l'a sauvé, n'est-ce pas ?"

Elle fit un petit hochement de tête. "Aussi proche de la pleine lune, il n'y avait pas beaucoup d'options."

"Hé bien. Tu n'entendras plus de plaintes de ma part. Après ce qui est arrivé à George, j'ai dit qu'il fallait tuer ces bâtards. Harry est un peu paniqué à cause de ça. Mais c'est un vrai trou du cul de te demander de venir pour un truc pareil la première fois que tu retournes sur le terrain. Je suis content que tu ne te sois pas fait tuer ; je me fiche de ce qu'il a fallu que tu fasses pour y arriver." Il posa une main sur son épaule.

Elle hocha la tête. "Je plaide pour des sorts mortels depuis des années. Si quelqu'un a été surpris que je les utilise, c'est qu'il n'a pas écouté."

"Ron est là-dedans. Je suis crevé." Fred ouvrit une porte.

Ron était assis dans un lit. Son épaule avait été maladroitement bandée. Comment tant de membres de l'Ordre pouvaient se battre depuis tant d'années sans être capable de gérer des soins basiques d'urgence ? Ça déroutait toujours Hermione.

"Mione ! Tu es vivante." Ron essaya de descendre du lit et parut au bord des larmes en la voyant.

"Je suis désolée," dit-elle alors qu'elle se précipitait vers lui et le repoussait fermement sur le lit avant d'enlever les bandages d'un mouvement de sa baguette. "J'aurais dû revenir plus tôt."

Harry agrippa son épaule, la faisant reculer, et la serra contre lui pendant une minute. "Je suis vraiment désolé. Je pensais qu'ils t'avaient capturée. J'ai cherché parmi les corps, et tu n'étais pas là. Je suis tellement, tellement désolé. Je ne pensais jamais qu'il y en aurait autant."

Hermione recula. "Il faut que je m'occupe de Ron, Harry." Sa voix était tendue alors qu'elle se libérait.

L'épaule de Ron était ravagée. Le loup-garou non transformé avait profondément mordu dans le muscle de son épaule, déchirant de grandes bandes de chair qui pendaient. Les dommages étaient sévères.

Quelqu'un, probablement Remus, paraissait avoir versé un container entier d'argent en poudre et de dictame sur la plaie.

"Où étais-tu ?" demanda Harry. "On t'a cherchée partout."

"J'étais blessée," dit-elle, se concentrant pour garder la voix basse. Elle nettoya le sang, la poudre encroutée et les herbes pour constater l'étendue de la blessure. "Je perdais trop de sang, et j'avais besoin de quelqu'un qui avait de l'expérience dans la guérison."

Elle tendit à Ron une fiole de potion anti-douleur. Dès qu'il l'eut avalée, elle lança un sort de nettoyage sur la plaie. Il eut une exclamation d'agonie.

Les bouches étaient terriblement sales, surtout celles qui appartenaient aux loup-garous avec des pulsions cannibales.

"Qui ?" demanda Harry.

"Un tiers avec qui Maugrey m'a mise en contact," dit-elle sans lever les yeux.

"Bâtards," marmonna Ron, grimaçant alors qu'Hermione écrasait de la tue-loup dans un mortier et l'étalait sur les déchirures les plus profondes de son épaule. "Quiconque reste neutre dans cette guerre est un lâche. Que croient-ils qu'il va se passer si on perd ? Je ne leur ferais pas confiance."

"Tout le monde n'est pas taillé pour le combat, Ron," dit-elle doucement, se sentant obligée de défendre le guérisseur fictif.

"Je le sais. Je l'ai rappelé à Harry." Ron jeta un regard dur à Harry que Harry lui rendit obstinément.

"On s'en est tous sortis, non ?" rétorqua Harry, se laissant tomber sur une chaise près du lit. "Ça n'aurait probablement pas été le cas si Hermione ne t'avait pas remis sur pieds avant qu'on sorte."

"L'Ordre a plus besoin d'Hermione comme guérisseuse que tu n'avais besoin d'aide pour ta mission de secours suicide," dit Ron entre ses dents serrées. "Maugrey et Kingsley te diront la même chose une fois qu'ils apprendront ce que tu as fait."

Hermione enleva le cataplasme de tue-loup et utilisa le bout de sa baguette pour siphonner tout le poison qui avait été drainé. Puis elle saupoudra une autre couche épaisse d'argent et de dictame sur la blessure et entreprit de la bander.

Son bras tremblait d'épuisement alors qu'elle essayait d'enrouler fermement la gaze d'une seule main.

Après avoir échoué à la cinquième tentative, elle recula et fouilla le kit après une potion fortifiante qu'elle lutta pour déboucher d'une main. Finalement, elle enleva le bouchon avec ses dents, le cracha sur la table et but la potion.

Le tremblement de sa main se calma.

"Harry…" dit-elle à voix basse. "J'ai besoin que tu me donnes un coup de main. Je n'arrive pas à bander Ron avec une seule main. J'ai besoin que tu maintiennes la tension pendant que j'enroule la bande pour que le dictame reste en place."

Harry se leva et s'avança.

"Qu'est-il arrivé à ton bras ?" Il tendit la main et toucha l'attelle avec hésitation.

"Juste un sort." Elle haussa les épaules. "J'ai dû retirer les os. Ils sont en train de repousser."

Harry grimaça. "Je suis désolé."

"Ce n'est rien. Ça ne menaçait pas ma vie," dit-elle. "Ça prend juste du temps à réparer. Maintenant, tiens ça là pendant que j'enroule. Et ensuite, quand j'aurai fait le tour, j'ai besoin que tu te tiennes là aussi. Nous ne voulons pas mettre trop de tension, juste assez pour le couvrir et tout tenir en place."

Quand l'épaule de Ron fut finalement correctement bandée, Hermion commença à travailler sur toutes les blessures mineures restantes venant de son emprisonnement. Elle n'arriva pas à trouver comment enlever l'entrave de son poignet, alors elle travailla autour. Quand elle eut fini, elle posa légèrement sa main sur son bras.

"Ça ne guérira pas," dit-elle sobrement à Ron, montrant son épaule de la tête.

Il était pâle, ses tâches de rousseur ressortant nettement. "Je sais. Remus me l'a dit."

"Aussi proche de la pleine lune, tu le sentiras chaque mois."

Il hocha brièvement la tête.

"Remus l'a peut-être mentionné ; il faudra qu'on t'isole demain soir. Tant qu'on ne sait pas à quel point ça va t'affecter pendant la pleine lune. Ça… ça va te changer. Tu vas devoir être vigilant. Quand tu te mettras en colère, tu ne réaliseras pas nécessairement à quel point tu seras enclin à être fort et agressif jusqu'à ce que tu fasses quelque chose de très dangereux. Tu… tu pourrais accidentellement tuer quelqu'un."

"Il ne ferait pas ça," dit Harry défensivement.

La mâchoire d'Hermione se tendit. "Ron n'est pas la première personne que je soigne pour des morsures, Harry. Ça ne sera pas de sa faute, mais si on décide d'être imprudents, il pourrait blesser quelqu'un. Les morsures aussi proches de la pleine lune ont des conséquences. Quand le loup ne peut pas émerger avec la lune, il tend juste à s'agiter sous la surface, attendant une opportunité pour surgir. Ron est potentiellement dangereux, et il faut qu'on soit préparé pour ça."

"Hé bien, peut-être que tu aurais dû le faire sortir, comme c'était prévu." Harry croisa les bras et leva le menton.

Hermione tressaillit et la pièce tourna légèrement alors qu'elle sentait le sang se retirer de sa tête.

"Harry, la ferme !" Ron était devenu rouge de rage. "C'était ton putain de plan stupide ! Hermione n'aurait pas dû être là. Comment diable était-elle censée me sortir de ce foutu bazar ?"

Harry cherchait la dispute. Hermione pouvait le voir sur son visage. Il était toujours en colère après que quelqu'un ait été blessé. Et maintenant, avec Ginny absente, il n'avait plus personne pour le consoler ou le distraire.

Il se déchaînait par culpabilité. Parce qu'il n'avait jamais su gérer ses émotions. Saignant à mort de la douleur de tout ce qu'il ne pouvait s'empêcher de ressentir.

"J'ai fait tout ce que je pouvais pour protéger Ron."

"Ouais, j'ai vu ta conception de la protection. C'était quoi ce sort que tu as utilisé ?" demanda Harry.

Elle croisa son regard. "Je l'ai découvert pendant mes recherches. C'est l'un des quelques sorts qui peuvent tuer un loup-garou assez vite pour l'arrêter, excepté un Impardonnable."

"C'était de la magie noire," dit Harry, ses yeux verts lançant des éclairs. "Probablement un des sorts les plus sombres que je n'ai jamais vu."

"J'ai pensé que Ron en valait la peine." Si elle avait de la magie à gâcher, elle aurait envoyé Harry voler à l'autre bout de la pièce.

"On aurait pu l'abattre avec des stupéfix," dit Harry.

"Vraiment ? Tu étais prêt à parier la vie de Ron là-dessus ? Après tout ce qu'on avait risqué pour le sauver ?" Sa voix tremblait de rage. "Je connaissais les conséquences. Je les ai acceptées. Je l'ai utilisé."

"Alors quoi ? Soudain tu es une experte sur le champ de bataille ? Déchirant ton âme plutôt que de croire qu'on peut gagner avec la magie blanche ?" La douleur et la peur dans les yeux de Harry étaient visibles à travers sa colère. "Ça va dans ton âme, Hermione. La magie noire. Cette noirceur restera en toi après la guerre. Elle ne s'en va jamais. C'est en toi. Dans ta magie."

Il la prit par les épaules, et elle put sentir ses mains trembler. Il avait l'air prêt à pleurer.

"Je m'en fous." Hermione se libéra de Harry et leva le menton. "Je veux gagner. Je me moque de ce à quoi mon âme ressemblera à la fin." Puis elle s'esclaffa. "Tu étais plus que volontaire pour risquer ma vie ; je ne vois pas en quoi mon âme est plus importante."

Harry fit vivement un pas en arrière et la fixa.

"Hé bien," dit-il finalement, "si tu crois si peu en nous tu n'es pas quelqu'un dont j'ai besoin de l'aide. Crois-moi, je ne demanderai plus jamais." Il tourna les talons et sortit de la pièce.

Ron fixa Hermione alors qu'elle s'effondrait contre le mur. Son expression était triste et résignée.

"Je ne comprends pas pourquoi tu fais ça," dit-il après un moment. "Tu crois toujours qu'on ne gagnera que si on utilise la magie noire ?"

Le bras d'Hermione palpitait de la repousse des os et elle refoula ses larmes.

"Nous ne sommes pas le camp qui essaie de tuer tout le monde. Considérant le nombre de gens que nous protégeons, il y a très peu de moyens que je ne considérerait pas comme valant le coût," dit-elle, clignant rapidement des yeux pour qu'il cessent de picoter.

"Tu sais qu'Harry ne peut pas," dit sérieusement Ron. "S'il pense qu'il va devoir utiliser la magie noire pour gagner, ça va détruire tout ce pour quoi il se bat. Il veut être normal après ça. Ça ne sera pas le cas s'il utilise la magie noire."

"Je sais. Je veux juste qu'il arrête de se mettre en travers du chemin de tous les autres."

Ron la fixa en silence pendant quelques instants. "Tu penses que tous les autres devraient. Toi et moi et le reste de l'Armée de Dumbledore et de l'Ordre."

"Je suis dans la salle d'hôpital, Ron," dit-elle, trop fatiguée pour faire des gestes des mains ou bouger en parlant. "Que vous gagniez ou perdiez une bataille, tout ce que je vois c'est le coût. Parfois on dirait que Harry et toi ne vous rendez pas compte du petit nombre de vie qu'on peut encore se permettre de perdre. Cette guerre va au-delà de Harry et sa famille qui doivent rester normaux après la guerre. Que penses-tu qu'il arrivera à la Résistance si on perd ? Et au monde Moldu ? Harry n'a personne dont il se soucie dans le monde Moldu. Tu ne connais personne là-bas. Mais mes parents y sont. Mes camarades de classe de l'école primaire. Mes grand-parents et cousins. Si mon âme est le prix à payer pour les protéger… pour te protéger, c'est… ce n'est pas un prix. C'est une affaire."

Elle se redressa, ayant l'impression d'être sur le point de s'effondrer.

"Il faut que j'aille examiner tous les autres," dit-elle, trébuchant hors de la pièce.

C'était principalement des blessures simples. Quand on combattait des Mangemorts, les blessures tendaient à être soit mortelles, soit mineures.

Charlie avait surtout des ecchymoses et avait été frôlé par un sort qui l'empêchait d'arrêter de saigner. Il avait pris deux potions de régénération sanguine en attendant qu'elle revienne. Fred avait une commotion cérébrale et des hématomes internes qu'Hermione eut tôt fait de réparer.

Le poignet de Tonks avait une sale entorse. Il ne fallut que quelques minutes pour qu'Hermione lance un sort et applique une potion.

"Contente de voir que tu sais toujours frapper," dit Tonks, fixant Hermione avec une expression sérieuse. Les cheveux de Tonks étaient sombres et ternes ; des traînées grises y étaient visibles.

Hermione fit un pâle sourire et massa la potion dans la peau de Tonks pour réduire le gonflement.

"Qui t'a formée ?" Tonks baissa la voix et se pencha en avant.

Hermione se figea légèrement avant de continuer à masser le poignet de Tonks.

"Je suis allée me former partout en Europe."

"Ne fais pas l'idiote avec moi ; ce n'est pas de ça que je parle. Je me souviens de comment tu te battais," dit Tonks, jetant un regard appuyé à Hermione. "Tu es complètement différente maintenant. Tu as été mortelle. Et malgré ton inexpérience sur le vrai terrain, il était évident que tu en savais bien plus que ce que tu aurais dû savoir. Quelqu'un de dangereux t'a formée."

Hermione ne dit rien.

"Combien de gens as-tu tué aujourd'hui, Hermione ? Dix ? Quinze ? Le sais-tu seulement ?"

La mâchoire d'Hermione commença à trembler, et elle serra les dents pour l'arrêter.

"Avais-tu déjà tué quelqu'un avant ? Non. Je m'en serais souvenue. Aujourd'hui c'était la première fois, et tu n'as même pas encore eu le temps d'y penser, n'est-ce pas ?"

Hermione vacilla.

"Dans quoi t'es-tu embarquée ?" demanda Tonks, tendant la main et la posant sur la main d'Hermione.

Il y eut un silence.

"C'était juste censé être au cas où. Je ne m'attendais pas à utiliser tout ça aussi soudainement," Hermione finit-elle par réussir à dire.

"Qui ? Qui d'aussi dangereux connais-tu ? Maugrey m'a formée, alors je sais que ce n'est pas son style. Ni celui d'Amelia Bones. Ni celui de Shacklebolt."

"Je n'ai pas la permission de partager cette information. Maugrey le sait. Tu peux vérifier avec lui."

Tonks cligna des yeux et fixa Hermione pendant quelque secondes.

"Ce sort, pour sauver Ron. J'en ai entendu parler… tu t'es profondément enfoncée dans la magie noire avec ça. Assure-toi de ne pas être seule ; qui que tu sois allée voir, tu devrais lui envoyer un message."

Hermione hocha distraitement la tête. La douleur dans son bras devenait distrayante. À l'intérieur d'elle, elle commençait à se sentir faible d'épuisement ; un symptôme qui indiquait qu'elle avait poussé au-delà de ce que les potions fortifiantes pouvaient contrer.

"Est-ce que Remus va bien ?" demanda Hermione. Elle ne l'avait toujours pas examiné, ni Harry, mais elle savait que Tonks devait avoir examiné Remus dès qu'ils étaient rentrés.

"Yep. J'ai vérifié attentivement. Tu sais à quel point il guérit vite de tout. Il est allé faire un rapport à Kingsley pour dire qu'on a récupéré Ron.

"Très bien." Hermione hocha la tête, luttant pour se lever.

"Hermione." Tonks l'attrapa alors qu'elle s'écroulait. "Que t'est-il arrivé ?"

"Ce n'est rien. Je vais bien. Je ne suis juste plus habituée à être sur le terrain. Je ne suis pas aussi en forme que le reste d'entre vous," dit Hermione, essayant de s'éloigner.

"Tu as disparu alors qu'on était encore inconscients." Les yeux de Tonks étaient plissés et s'écarquillèrent brusquement. "As-tu lancé le sort qui a tué tout le monde ?"

"Non," dit rapidement Hermione, secouant la tête. "Je ne sais pas ce que c'était."

"Mais tu sais comment ça s'est passé, n'est-ce pas ? Ton professeur… est venu pour toi." Tonks avait l'air soudain tendu. "A quel point étais-tu blessée ? Qui as-tu dans la poche qui a un tel pouvoir ?"

Hermione chercha une explication qui satisferait l'ancienne Auror.

"Parle à Maugrey. S'il l'autorise, je te dirais tout ce que tu veux savoir."

"Depuis quand es-tu aussi confidentielle ?" dit Tonks, les yeux songeurs.

"Tu sais que je ne peux pas te le dire non plus," dit Hermione, retirant son bras.

"Bien," dit Tonks. "Dis moi à quel point tu étais blessée alors. J'imagine que ce n'est pas confidentiel."

Hermione ne trouva pas de raison de mentir.

"J'ai été poignardée. Dans le poumon. Ça a abîmé mon foie aussi. C'est réparé maintenant."

"Merde ! Ça veut dire que tu ne devrais pas être debout. Tu sais mieux que moi que ce n'est pas parce que les blessures moldues peuvent être rapidement réparées que ça ne puise pas dans la santé physique. Tu devrais être dans un lit, et c'est nous qui devrions venir te voir," siffla-elle.

"Si je le dis à tout le monde, ça va soulever des questions auxquelles je ne peux pas répondre," dit calmement Hermione. "Ça va aller. Je vais juste avoir besoin de beaucoup de sommeil une fois que j'aurai terminé. Il ne me reste qu'à voir Harry. Ensuite je me reposerai."

"Très bien." Tonks recula et la laissa partir, mais ses yeux étaient toujours suspicieux et inquiets.

Dès qu'Hermione fut sortie de la pièce, elle s'appuya contre le mur. Elle essaya de rassembler les forces qu'il lui restait avant d'aller trouver Harry.

Il était sur le toit, regardant vers l'étang en contrebas en fumant. Il y avait des douzaines de mégots éparpillés autour de lui.

Il la remarqua mais ne fit rien pour la rejoindre.

Elle sortit maladroitement par la fenêtre en ne se tenant que d'un bras. Elle perdit presque l'équilibre mais se rattrapa avec détermination. Si elle tombait du toit dans son état actuel, elle pourrait en mourir. Elle s'arma et avança jusqu'à Harry, essayant de ne pas regarder en bas.

"Que nous est-il arrivé, Hermione ?" demanda-il quand elle fut proche.

"Une guerre," dit-elle doucement, tendant la main et tournant son visage vers elle. Il y avait une entaille sur sa tête. Sa peau pâle était légèrement rougie à cause du sang qu'il avait essuyé. Son expression était triste, fatiguée et furieuse.

"Qui a changé ? Etait-ce toi ou moi ?" demanda-il alors qu'elle passait les doigts dans ses cheveux et les poussait pour qu'elle puisse refermer la blessure.

"Moi," dit-elle, évitant son regard.

"Pourquoi ? Tu penses que je ne serai pas capable de le faire ?" dit-il. "Essaies-tu de te préparer à mon échec ?"

Elle lui jeta un sort de diagnostic. Il avait deux côtes fracturées et un hématome sur le ventre. Elle le poussa en arrière pour qu'il s'allonge avant de commencer à le soigner.

"Je pense que tu peux le faire. Mais… la prophétie. C'est cinquante-cinquante. Après que Dumbledore soit mort…" dit-elle en hésitant légèrement.

"La mort n'est qu'à un sort de nous," dit-elle après un moment. "Je ne peux pas simplement m'asseoir et regarder, attendant ce que le sort va décider et prétendre que je connais le résultat. Pas quand tant de gens dépendent de nous. Ce que tu as, la façon dont tu aimes les gens, c'est quelque chose de pur, c'est puissant. Mais… combien de fois as-tu tué Tom à présent ? Quand tu étais bébé, grâce à ta mère. En première et deuxième année. Mais il est toujours là. Il te combat toujours. Je ne veux pas présumer que quoi que ce soit soit assez."

"Tu ne penses pas que le Bien puisse juste triompher," dit Harry. Sa voix était lourde de reproches.

"Tous ceux qui gagnent disent qu'ils sont le Bien, mais ce sont juste eux qui écrivent l'histoire. Je n'ai rien vu qui indiquait que la supériorité morale fasse une différence," dit-elle alors qu'elle murmurait les sorts pour réparer les fractures.

"Tu parles de l'histoire des Moldus. La magie est différente. Le monde magique est différent," dit férocement Harry.

Hermione secoua la tête et l'expression de Harry se fit plus amère. Il leva les yeux vers le ciel. Hermione commença à étaler un baume contre les hématomes sur le ventre et la cage thoracique de Harry avec de petits mouvements circulaires.

"Tu étais différente avant," dit Harry. "Tu étais plus vertueuse à propos des choses et de moi. Qu'est-il arrivé à la S.A.L.E ? Cette fille n'aurait jamais dit que la magie noire valait le coût. Que s'est-il passé ?"

"Cette fille est morte dans une salle d'hôpital en essayant de sauver Colin Crivey."

"J'étais là quand Colin est mort aussi, Hermione. Et je n'ai pas changé."

"J'ai toujours eu la volonté de faire ce qu'il fallait faire, Harry. Toutes nos aventures à l'école. Une fois que j'étais impliquée, j'étais impliquée. Peut-être que tu n'as jamais remarqué jusqu'où j'étais prête à aller pour toi."

"Pas pour moi," dit Harry d'une voix dure en s'asseyant. "Peut-être que tu penses que je ne le vois pas, mais si. Je ne comprends juste pas pourquoi. Tu étais comme ma sœur. Mais maintenant… c'est comme si à chaque fois qu'il y avait une fissure dans notre amitié, tu essayais de l'agrandir. Je ne comprends pas… pourquoi est-ce que tu fais ça ?"

Il semblait au bord des larmes. Son regard était tellement blessé et plein de colère alors qu'il la regardait. Elle se sentit vaciller.

Si elle l'admettait maintenant, ça pourrait peut-être réparer les choses. Peut-être qu'il y avait encore une chance. L'espace que Ginny avait rempli et masqué… il le réalisait, sentant à présent à quel point Hermione s'était éloignée.

Son premier ami. Son meilleur ami. Il faisait un pas vers elle. Si elle en faisait un aussi…

Elle le regarda tristement. "Ces fissures ont toujours été là, Harry. La personne que je suis, elle a toujours été là. La guerre te fait juste la voir."

Le visage de Harry frémit.

"Très bien alors." Il se leva et retourna dans la maison.

Hermione s'assit pendant quelques minutes, essayant de rassembler l'énergie nécessaire pour retraverser le toit.

Elle trouva un fauteuil et s'y roula en boule, si fatiguée que même la douleur lancinante de son bras ne put l'empêcher de s'endormir.

Quand elle se réveilla brusquement plusieurs heures plus tard, elle se sentait glacée. Elle était transie de froid, au point que ses dents en claquent. C'était la fin d'après-midi quand elle s'était endormie, mais la maison était devenue sombre et silencieuse.

Elle frissonna de froid, agrippa sa baguette et se lança un sort de réchauffement. Cela ne la soulagea pas de la sensation glacée qu'elle ressentait.

Elle se sentait… observée. Comme si quelqu'un dans les ténèbres la fixait.

À la base de sa colonne vertébrale, grimpant lentement comme des tentacules glacés, elle sentait une douleur sourde. Comme si elle était en train d'être infectée par quelque chose qui essayait de l'engourdir en rampant dans son organisme.

Sa main tremblait quand elle se lança un sort de diagnostic. Elle avait dû manquer un sort.

Il n'y avait rien.

La sensation glacée et douloureuse semblait se répandre. Fleurir à travers son corps dans son sternum et sa poitrine jusqu'à ce que sa respiration se fasse douloureuse.

C'était terrifiant et horrible mais il y avait aussi une sorte de chose qui la poussait à se rendre. De la douleur comme soulagement. Comme quand elle s'asseyait dans la cuisine et qu'elle coupait des lignes jusqu'à ce que ça lui fasse plus mal que tout le reste.

La douleur comme libération. Comme le goût du sang.

Elle se leva vivement.

C'était le contre-coup de la magie noire qu'elle avait utilisée. Des tendances auto-destructives. Des hallucinations.

Maintenant qu'elle y pensait, la sensation était familière.

Tonks avait raison. Elle devrait être avec quelqu'un. Quelqu'un qui pourrait l'aider à tenir.

Elle trébucha dans les escaliers. C'était le milieu de la nuit. Elle alla jusqu'à la chambre où Charlie s'était trouvé. Ils ne s'entendaient pas, mais il la laisserait tenir sa main. Elle avait si froid. Il pourrait lui parler et l'aider à rester concentrée…

Vide.

Elle vérifia la chambre de Fred. Vide.

Elle avança.

Ron était endormi. Gémissant de douleur. Elle versa une potion de Sommeil sans rêve dans sa gorge. Alors qu'elle le regardait se calmer, elle prit une potion pour aider à régénérer les ligaments et les tendons de sa main et l'avala.

Harry était endormi sur la chaise près de Ron. Harry n'avait pas dormi depuis la capture de Ron. Remus aurait la pleine lune le lendemain ; Tonks serait avec lui.

La froideur qui l'avalait était si douloureuse que même respirer lui faisait mal. Elle vacilla et se laissa presque sombrer dedans.

"Reviens me voir… si jamais tu as besoin de quoi que ce soit."

Elle se força à passer la porte d'entrée et transplana à Whitecroft.

Elle avança vers la porte, ses doigts agrippèrent la poignée, puis elle se figea. Les lumières étaient éteintes.

Bien sûr… il ne serait pas là. C'était juste un point de rendez-vous. Il ne vivait pas là. Elle était partie depuis des heures. Il était probablement endormi. Quelque part dans un lit.

Ou il pouvait être occupé.

Elle n'était pas censée l'appeler à moins que ça ne soit une urgence. Elle avait promis qu'elle ne le ferait plus. Elle lui avait donné sa parole.

Elle n'allait pas l'appeler parce qu'elle avait passé une mauvaise journée.

Elle risquerait sa couverture, le compromettrait, mettrait l'Ordre en danger.

Elle retira sa main et fit demi-tour.

Si elle pouvait de nouveau transplaner… il y avait toujours quelqu'un de réveillé au Square Grimmaurd. Elle agrippa sa baguette et ferma les yeux.

Elle eut l'impression que quelque chose attrapait sa tête. Ses genoux cédèrent. Tout disparut.

Quand le monde se remit lentement à sa place et que sa vision fut de nouveau claire, elle se rendit compte qu'elle était allongée sur le dos. Elle leva les yeux vers le ciel. Les étoiles brillaient au-dessus d'elle, rendues pâles par la lune. Froides.

La journée avait été si longue.

Sa peau la grattait. Lui faisait mal. Comme s'il y avait quelque chose à l'intérieur d'elle. Dans sa magie. Elle avait envie de s'ouvrir la peau pour que ça sorte. Si elle pouvait trouver le bon endroit. Elle pourrait utiliser un de ses couteaux… pour que ça arrête… arrête de ramper à l'intérieur d'elle.

Elle enfonça ses doigts dans sa poitrine et tira dessus.

"Granger… qu'est ce que tu t'es fait ?"

Elle eut conscience d'être soulevée du sol. Des mains chaudes se refermant autour de son corps, chassant le froid. Elle avait si froid. Elle se blottit dans la chaleur.

Elle délirait, parce que Drago était là, vêtu de vêtements moldus. Elle ne l'avait jamais vu dans autre chose que des robes noires.

Elle se pressa contre lui, et il lui sembla être une fournaise, chassant la sensation de froid glacée et rampante à l'intérieur d'elle.

"J'ai tué des gens aujourd'hui," dit-elle, enfouissant son visage dans sa chemise. Même habillé comme un Moldu, il sentait pareil. "Je n'avais jamais tué de gens avant. Mais je n'ai même pas compté combien j'ai tué de gens aujourd'hui."

Les bras de Drago se refermèrent sur le dos d'Hermione.

"Tonks dit… la magie noire que j'ai utilisé aujourd'hui, je ne devrais pas être seule. Mais… il n'y avait personne vers qui aller. Tout le monde avait déjà quelqu'un… quelqu'un à aller voir…"

"Mais pas toi."

Elle hocha la tête.

"Quel sort as-tu utilisé ?" demanda Drago. "Quelle magie noire ?"

"J'ai carbonisé un loup-garou. Il mutilait Ron. La veille de la pleine lune, les stupéfix auraient prit trop de temps."

C'était la première fois de sa vie qu'elle avait une hallucination. Elle était peut-être en train de mourir. Drago était chaud comme une fournaise et portait un sweat à capuche gris avec Oxford écrit dessus et… un jean ?

C'était presque drôle tellement c'était ridicule. Elle avait envie de rire en le voyant.

"Pas étonnant que tu sois si froide," marmonna-il.

Elle sentit le pop d'un transplanage, et, regardant étourdie autour d'elle, elle se rendit compte qu'elle était dans une somptueuse suite d'hôtel moldu.

Elle était perplexe. Bien sûr, halluciner n'avait aucun sens en règle générale. Mais c'était juste bizarre. Elle leva les yeux vers Drago.

"Penses-tu que c'est ce que veut mon subconscient ?" demanda-elle. "Être avec toi dans le monde Moldu ?"

Son expression était indéchiffrable.

"Que veux-tu ?"

Des larmes remplissaient les yeux d'Hermione alors qu'elle le regardait.

"Je ne veux pas être toujours seule," s'étouffa-elle. "Je veux aimer quelqu'un sans avoir l'impression que s'il le sait, ça finira par le blesser. Harry était mon premier ami. J'ai toujours voulu des amis… mais j'étais toujours trop bizarre, trop studieuse, trop malaisante. J'étais toujours seule. Personne ne voulait vraiment être mon ami. Harry a été la première personne à me laisser être son ami. Je pensais qu'on serait toujours amis. Mais maintenant… j'ai dû le repousser pour le protéger. Et Ron. Et mes… mes parents. Et maintenant… il ne reste personne. Je dois aimer tout le monde de loin. Et je suis si seule…" Elle sanglota sans ses mains.

"Qu'est-il arrivé à tes parents ?"

Elle grimaça. "Je leur ai lancé un Oubliettes après que tu aies tué Dumbledore. Tous leurs souvenirs de moi. Effacés comme si je n'avais jamais existé. Je les ai envoyés loin. Je pensais que si la guerre était courte, je pourrais les récupérer. Mais on ne peut pas inverser la perte de mémoire après cinq ans."

La chaleur du corps de Drago semblait plonger en elle jusqu'à son centre. L'une de ses mains était sur le cou d'Hermione, et elle s'appuyait dessus.

"Tu n'as pas à être seule, Granger," dit-il.

Elle voulait le croire, mais son esprit ne voulait pas se taire pour qu'elle se laisse aller. Il n'était jamais silencieux. Il y avait toujours des prises de conscience, de la culpabilité, et des conséquences qu'elle ne pouvait ignorer… qu'elle ne pouvait pas ne pas savoir. Même délirante, il y avait des choses trop dangereuses pour se relâcher.

Elle essaya de le repousser, mais c'était comme pousser un mur de briques.

"Pourquoi ? À cause de toi ?" dit-elle amèrement. "Je ne peux pas… Je ne peux pas m'attacher à toi. Si je m'attache à toi, je ne pourrais plus t'utiliser. Et tu es le seul espoir qu'il me reste pour garder tous les autres en vie. Alors je ne peux pas."

"Alors utilise-moi," dit-il. Il commença à l'embrasser mais elle recula.

"Non. Je ne peux pas. Je ne veux… je ne veux pas te faire ça. Tu ne mérites pas… je peux prendre soin de moi-même." Elle essaya de s'éloigner, mais il ne lâcha pas.

"Tu ne dois pas me repousser pour me protéger," dit-il d'une voix dure et familière. "Je peux le supporter. Tu peux arrêter d'être seule. Je ne me ferai pas d'illusions. Je sais que tu veux juste quelqu'un avec qui être. Je ne prendrai pas ça pour plus significatif que ça ne l'est."

Elle continua à le repousser.

"Je suis seul aussi, Granger," dit-il.

Elle se figea, ses mains agrippant compulsivement le tissu de la chemise de Drago.

"Je…" commença-elle.

Il avala ses objections. Ses mains capturèrent le visage d'Hermione alors que sa bouche se pressait contre la sienne. Elle s'agrippa à lui et lui rendit son baiser.

Puis il éloigna sa bouche de la sienne et il embrassa son front. Il la poussa en arrière vers le lit.

"Repose-toi," dit-il en s'asseyant sur le bord du lit. "Je n'irai nulle part. Fais ce dont tu as besoin pour rester ancrée."

Il s'appuya contre la tête de lit et prit la main d'Hermione.

Hermione s'appuya contre son torse et agrippa sa main, tirant son bras contre sa poitrine et courbant la tête vers le bas. Elle reposa sa joue contre le dos de la main de Drago. Elle se concentra sur sa respiration. Sur la chaleur contre le froid. Sur la sensation des doigts de Drago enroulés autour des siens. Sur son menton posé au sommet de sa tête.

Elle ferma les yeux et se concentra sur lui. Elle pouvait entendre le battement de son cœur.

Il était vivant. Il était vivant. Elle l'avait gardée en vie.

Elle pressa ses lèvres contre les doigts de Drago et sentit sa prise se resserrer.

Elle leva la tête et le regarda.

Il lui rendit son regard et ne bougea pas quand elle lâcha sa main pour toucher son visage. Elle se pencha plus près et effleura sa joue de ses lèvres. Elle pressa ses lèvres contre le front de Drago. Puis, après une pause, elle l'embrassa sur la bouche.

Il était brûlant comme du feu.

Elle ne savait pas si elle aurait une autre chance d'être encore avec lui. Si c'était tout ce qu'elle aurait.

Elle l'embrassa lentement. Elle enroula un bras autour de son cou et le tira plus près, jusqu'à ce que ses bras s'enroulent autour d'Hermione, et que ses lèvres commencent à bouger contre les siennes.

Elle ne savait pas si ce qu'elle faisait était s'accrocher ou lâcher prise.

Elle glissa les doigts dans ses cheveux.

Les mains de Drago glissèrent derrière la tête d'Hermione, et il enleva les épingles de ses tresses. Il l'aida à enlever son attelle. Elle étudia les os qui avaient repoussé et toutes les cicatrices autour de son poignet. Il fit courir ses doigts dans ses cheveux jusqu'à ce qu'elle frissonne et le regarde de nouveau.

Leurs baisers étaient lents. Ils n'étaient pas bouillonnants, ou précipités, ou coupables. Ils étaient juste désespérés, parce que d'une certaine façon, il la faisait toujours se sentir désespérée.

Elle l'embrassa comme elle l'avait voulu. De la façon dont elle avait secrètement souhaité le faire.

Elle pouvait avoir ça. Une fois.

Il prit son visage en coupe dans ses mains. Elle eut un sanglot contre ses lèvres.

"C'est… comme ça que je voulais que ça soit," admit-elle à Drago. "Avec toi. Je voulais que ça soit comme ça avec toi."

Il se figea et elle sentit ses larmes couler le long de ses joues. "Je suis désolé. Je suis désolé que ça n'ait pas été le cas," dit-il, la tirant plus près, ses pouces effleurant les pommettes d'Hermione.

Avait-il toujours été si chaud ? Elle se demandait parfois à quel point ses souvenirs de l'avoir embrassé après l'avoir soigné étaient réels. Ou si elle avait été si saoule qu'elle en avait inventé certaines parties pour se les remémorer dans les moments où tout semblait si vide de toute tendresse.

"Ce n'est pas grave," dit-elle, pressant sa tête contre son épaule.

"Si ça l'est. Laisse moi te donner ça maintenant."

Il attira de nouveau ses lèvres sur les siennes et l'embrassa. Doucement et attentivement.

Comme une étoile, il brillait et semblait froid comme la glace de loin, mais quand l'espace était comblé, sa chaleur était infinie.

Il l'embrassa profondément pendant que ses mains glissaient sur le corps d'Hermione. Ses doigts tracèrent le contour de sa colonne vertébrale et de ses omoplates, effleurant sa peau. Il enleva la chemise d'Hermione et l'embrassa le long de ses clavicules. Les mains de Drago lui semblaient familières alors qu'il glissait ses doigts dans ses cheveux, tirait sa tête en arrière et pressait ses lèvres à la base du cou d'Hermione.

Elle tira sur la chemise de Drago jusqu'à ce qu'il l'enlève. Puis il posa de nouveau sa bouche sur elle et l'embrassa. Les doigts d'Hermione suivirent la courbe de sa mâchoire, les tendons de son cou et ses épaules. Il était plus mince, il avait tant de nouvelles cicatrices qu'il lui semblait presque étranger.

Il embrassa chaque centimètre carré de la peau d'Hermione. Il enleva son soutien-gorge et glissa ses paumes contre ses seins. Il l'embrassa le long de son sternum jusqu'à ce qu'elle renverse la tête en arrière en haletant.

La chaleur du toucher de Drago lui donnait l'impression d'allumer un feu à l'intérieur d'elle. Elle se retrouva à brûler jusqu'à en avoir mal.

Il la regarda sans hésitation, comme s'il enregistrait chaque réaction dans sa mémoire pour qu'il le sache toujours.

Ce ne fut ni trop rapide ni trop lent avant qu'elle ne soit prête. Il alla aussi doucement que ce qu'elle voulait.

Quand il se poussa lentement en elle, ses yeux étaient fixés sur le visage d'Hermione. "Est-ce que c'est bon pour toi ?"

Elle eut une petite exclamation et hocha la tête. Parce que c'était le cas. Pas de douleur. Juste du plaisir.

"C'est bon," dit-elle, l'agrippant par les épaules. Elle pouvait sentir les cicatrices de ses runes sous ses doigts.

Les avant bras de Drago étaient de chaque côté de la tête d'Hermione comme s'il l'encadrait, et ses doigts étaient entortillés dans ses cheveux. Quand il commença à bouger, il pressa son front contre celui d'Hermione.

Quand il l'embrassa, elle eut l'impression que c'était le début de quelque chose qui pourrait être éternel.

Au début, c'était si progressif qu'elle oublia presque qu'il y avait plus que ça. Ça aurait pu rester comme ça, et ça aurait été assez. Le poids, la chaleur, la sensation de la peau de Drago contre la sienne. Elle inspira contre son épaule ; il sentait la mousse de chêne avec des sous-tons de cèdre et de papyrus. En dessous, il y avait l'odeur et le goût de sa transpiration.

Elle associait les lits à un endroit de dernier recours ; où tout était froid et vide, et où elle espérait que quel que soit le cauchemar qu'elle ferait, il ne serait pas si horrible qu'elle en regretterait de s'être allongée.

Il n'y avait pas de froideur ici. Le monde entier avait cessé d'exister au-delà de Drago et de son corps contre et en elle. Il savait comment glisser ses mains sur la peau d'Hermione pour qu'elle halète, l'embrasser pour qu'elle serre ses jambes autour de sa taille, et bouger en elle si lentement qu'au début elle ne remarqua même pas la sensation qui s'enroulait en elle.

Mais bien sûr qu'il y avait plus, et Drago le recherchait. Toute sa méticuleuse attention était portée sur les moments où le souffle d'Hermione se coupait, et l'angle qui la faisait bouger en réponse. Regardant ses yeux, mêlant ses doigts aux siens et notant quand elle les serrait plus fort.

Il l'embrassa encore et encore. Lentement, le rythme, la friction et le contact augmentèrent et se changèrent en quelque chose de plus réconfortant.

Mais quand il glissa une main entre les jambes d'Hermione, elle tressaillit. Elle ne savait pas si elle pouvait faire ça.

C'était trop…

La dernière fois quand il avait posé sa main là…

"Tu n'es plus une menace pour mon emploi, n'est-ce pas ?"

Elle eut un sanglot étouffé et détourna la tête. Il se figea, retira sa main et la posa contre sa joue, l'embrassant.

"C'est toi qui t'en occupes. C'est à toi," dit-il.

"Je… je ne sais pas comment faire ça. La façon dont les livres l'expliquent, ce n'est pas pareil," dit-elle, baissant le menton et parlant rapidement. "Et la dernière fois, quand tu m'as touchée là… personne ne m'avait touchée là avant et quand tu l'as fait, tu as dit…" sa voix se brisa. "J'y… pense toujours maintenant. Que je suis… que je suis… que je suis…"

"Je suis désolé," dit-il, et sa main enlaçant celle d'Hermione se resserrant. "Je suis désolé. Je suis tellement désolé. J'ai ruiné tout ça pour toi. Laisse-moi te le donner. Laisse-moi te montrer comment c'est censé être."

Elle hésita pendant un moment avant de hocher prudemment la tête.

Il pencha la tête pour que sa bouche soit près de l'oreille d'Hermione. "Ferme tes yeux." Son souffle caressa sa peau.

Les yeux d'Hermione se fermèrent et il l'embrassa.

Sans pouvoir voir, tout semblait plus concentré sur les sensations. La façon dont le corps de Drago était pressé contre le sien. Son odeur. Même le mouvement de l'air.

Quand elle sentit ses lèvres effleurer le point de pulsations sur sa gorge, elle gémit. La main de Drago attrapa son sein, et il passa son pouce sur son téton en recommençant à bouger en elle. Il était lent mais implacable, jusqu'à ce qu'elle halète et arque le dos pour aller à sa rencontre.

Il l'embrassa en glissant de nouveau sa main entre leurs corps. Sa langue glissa contre celle d'Hermione alors qu'il approfondissait le baiser, et ses doigts trouvèrent le nœud de nerfs sensible entre ses jambes. Elle eut une exclamation hachée contre ses lèvres en sentant son corps entier se tendre sur et autour de lui.

C'était comme si elle avait une plaie à l'intérieur d'elle. Elle pouvait sentir son cœur tambouriner dans sa poitrine. Son souffle se faisait de plus en plus court, et ses muscles se tendaient de plus en plus. Ses nerfs étaient en feu. À chaque fois que Drago bougeait en elle, ou effleurait ses lèvres sur sa peau, ou titillait légèrement son centre, elle avait l'impression qu'il augmentait une tension à l'intérieur d'elle, petit à petit, jusqu'à ce qu'elle soit sur le point de se briser sous lui.

Mais elle ne pouvait pas…

Si elle se brisait, il n'y aurait personne pour ramasser les morceaux.

Elle resta suspendue au bord. "Je ne peux pas…" haleta-elle finalement.

"Hermione." Les lèvres de Drago effeurèrent sa joue. "Tu vas le faire. Tu as le droit de ressentir de bonnes choses. Ne sois pas seule. Fais ça… fais ça avec moi."

Il remonta les jambes d'Hermione avec son bras ; cela approfondi et modifia l'angle, faisant plonger la sensation à l'intérieur d'elle, et il pressa leur corps l'un sur l'autre, l'embrassant.

Les yeux d'Hermione s'ouvrirent brusquement. Elle regarda dans les yeux de Drago alors que tout son monde se brisait soudain en éclats d'argent.

"Oh mon dieu…" elle sanglota les mots. Ses ongles se plongèrent dans le dos de Drago. "Oh…oh…oh… mon dieu…"

Ses yeux gris insondables se baissèrent vers elle et la regardèrent alors qu'elle s'arquait et que son expression se crispait alors qu'elle jouissait sous lui.

Alors qu'elle commençait à panteler et essayer de retrouver son souffle, sa vitesse acceléra. Puis, alors qu'il venait, son masque glissa. Alors que leur regard se croisait, pendant un moment, avant qu'il n'enfouisse son visage dans l'épaule d'Hermione, elle vit le cœur brisé en lui quand il la regarda.

Il se retira d'elle et tira la couverture sur eux. Il embrassa sa tempe. Elle se tourna pour le regarder et s'approcha jusqu'à se presser contre son torse.

Elle pouvait sentir à quel point elle était drainée, sentir le fil de froideur qui avait été planté dans sa magie quand elle l'avait déchirée. Elle frissonna et se blottit contre Drago. Elle leva les yeux vers lui. Il la regardait, sans expression.

Elle leva la main et fit courir un doigt le long de sa pommette. "Je pense que je t'ai presque mémorisé. Surtout tes yeux."

Le coin de la bouche de Drago tressaillit, et il passa le doigt sur les cicatrices du poignet droit d'Hermone. "J'ai mémorisé les tiens aussi." Il soupira. "J'aurais dû le savoir… au moment où j'ai regardé dans tes yeux, j'aurais dû savoir que je n'aurais jamais gagné contre toi."

Elle fit un petit sourire et ferma les yeux. Elle pressa son visage contre son torse et sentit le battement de son cœur. "J'ai toujours pensé que mes yeux étaient mon meilleur atout."

"L'un d'entre eux," dit-il à voix basse.

Elle s'endormit, se noyant toujours dans sa chaleur.