Mardi 13 septembre 2016

Sirius avait passé sa soirée sur son téléphone à rassurer tous ses amis sur leur groupe social en commun. Ils s'étaient tous inquiétés de ne pas le voir venir en cours de sport, d'autant plus que Remus n'aurait rien dit sur sa fuite. Il était rassuré dans un sens car comme ça, il pouvait bien dire ce qu'il désirait à ses amis.

Il avait donc décidé de leur mentir et inventa qu'il avait eu un appel de son père et qu'il lui avait demandé de rentrer en commun accord avec Alphard car ils avaient oublié qu'il avait un rendez-vous assez important chez le cardiologue.

Oui, c'était merdique comme excuse, oui, c'était passé dieu sait comment, oui, tout le monde l'avait cru, sauf Marlène qui avait demandé quelque précision mais doutant un peu de sa sincérité suite aux évènements récents, il avait décidé de lui mentir et de ne pas la mettre dans la confidence, sait-on jamais.

« Tu es excusé pour aujourd'hui, repose-toi un peu, mange et profites-en pour regarder la télévision.

– Merci.

Sirius serra son oncle dans ses bras. C'était plutôt agréable de bénéficier de certains avantages non négligeables grâce au fait d'être le neveu du directeur.

– Dit ?

– Oui ? Alphard se tourna en refermant la porte qui menait au garage pour écouter attentivement l'adolescent.

– Comment a réagi la vieille Mcgonagall ? Ricana Sirius, nerveux.

Le proviseur s'approcha et posa une main réconfortante sur l'épaule du plus jeune.

– Cette vieille gargouille m'a disputé comme un enfant de 12 ans car je ne l'avais pas mise dans la confidence, elle m'a énuméré pendant de longues minutes tous les points qui pour elle, il aurait été judicieux de la prévenir... Alphard fit une pause en fixant son neveu. Elle s'inquiète pour toi Sirius, elle est stricte et acariâtre je te l'accorde, mais elle a, à cœur la réussite de ses élèves. Elle t'aime vraiment bien, tu es un peu son chouchou mais par pitié ne lui répète pas ce que je viens de te dire, elle m'étranglerait! Dit Alphard en mimant avec ses mains un étranglement.

Sirius s'était installé sur le canapé, avec un bol de chips et un bol de céréales, devant son émission favorite, Stranger Things. Il comptait ne rien faire de la journée, il avait prévenu ses amis qu'il ne viendrait pas aujourd'hui, ne donnant pas plus d'explication sur le motif et sur la durée de l'absence. Tout ce qu'il voulait c'était couper son cerveau des problèmes qu'il allait rencontrer au Lycée si effectivement les élèves de la réserve n'avaient pas tenu leur langue.

L'adolescent avait longuement réfléchi à la situation cette nuit, incapable de trouver le sommeil, son esprit tournant à plein régime.

Quoi qu'il en soit, il était certain que tôt ou tard, ce qu'il était allait se savoir. Cette pensée le tourmentait à chaque fois qu'il y pensait. Puis toute une série de scénarios se jouaient dans sa tête, entre les brimades, les violences, James qui refuserait de lui parler, Peter qui le jugerait d'hérésie, Marlène qui ne pourrait pas assumer au grand jour qu'elle était avec une personne comme lui, et Lily et Mary qui ne comprendraient pas comment il avait pu se sentir autrement que femme, émettant des suppositions sur un passé difficile ou un manque de figure maternelle.

Il est vrai que dans le cas de Sirius, il avait connu des défaillances maternelles et de la violence dans son enfance, mais en 2016, les gens ne se renseignent-ils pas davantage ? Certes, il y avait des personnes transgenres qui avaient vécu des choses pas très agréables dans leur vie, mais ce n'est pas cela qui les faisait se sentir en désaccord avec leur genre ! Un grand nombre de personnes transgenres avaient vécu une vie des plus normales et n'ont pas de traumatisme ! L'un ne va pas nécessairement avec l'autre ! Cela rendait Sirius malade que des psychologues ou des médecins cherchaient des causes à effet sur le pourquoi du comment lui et bien d'autres ne se sentaient pas en accord avec leur genre de naissance. Ne pouvait-on pas les laisser tranquilles ? Ils ne faisaient de mal à personne, bon Dieu !

Il avait parfois l'impression d'avoir attrapé une maladie que tout le monde essayait de résoudre, alors que ce n'était pas le cas ! Pourquoi se sentait-il mieux en étant un homme ? Pourquoi cela dérangeait-il tant de monde ? Il n'avait fait de mal à personne ! Ils ne méritaient pas toute cette haine.

Sirius était hanté par les faits d'hiver ou en gros titre on pouvait y lire, battu à mort pour avoir été transgenre. Il trouvait cela révoltant. Il avait pu y lire qu'ils étaient contre nature, de malades mentaux bons à enfermer dans un asile. C'était terrifiant. Les seuls moments où Sirius avait ressenti le besoin de consulter un médecin ou un psychologue n'étaient nullement liés à son identité de genre, mais plutôt aux nombreuses crises d'angoisse et de terreur nocturne qu'il avait subies en raison du traitement que lui avaient infligé son grand-père et sa mère.

Putain, c'était d'un rageant.

Souvent l'adolescent avait envie de crier qu'on le laisse vivre sa vie normalement. Il n'était que Sirius, un bon pote avec qui on pouvait faire de bonnes blagues, qui était toujours partant pour des frasques en tout genre et peu importe ce qu'il avait entre les jambes ou son prénom de naissance, il était Sirius, rien que Sirius.

Il s'irritait souvent lorsque des gens peu concernés par la transidentité affirmaient qu'une transition n'était pas complète sans l'opération des organes génitaux. Personnellement, il ne ressentait pas de dysphorie au niveau de son entrejambe, contrairement à sa poitrine et aux formes féminines de son corps. Qui étaient-ils pour juger si une transition était complète ou non ? D'autant plus que la phalloplastie ou la vaginoplastie étaient des interventions invasives, traumatisantes pour le corps et lourdes. Certains en ressentaient le besoin pour se sentir bien dans leur corps, d'autres non, point à la ligne. Sirius avait un immense respect pour les personnes transgenres ayant eu recours à cette opération, mais lui-même, comme tant d'autres, n'en ressentait pas le besoin, et ce n'était pas Henry, 56 ans, qui allait lui dire que sa transition n'était pas valable.

Sirius eu un sursaut lorsqu'il entendit des coups secs contre le bois de la porte d'entrée.

Un coup d'œil sur l'horloge du salon lui indiqua qu'il était passé 14 heures. Ni son père, ni Alphard ou son frère ne devaient encore rentrer avant trois bonnes heures. Regulus avait son cours d'Histoire du monde ainsi que son club d'échecs jusqu'à 17 heures. Alphard l'avait prévenu qu'il serait de retour assez tard et son père ne rentrait jamais avant 18 heures.

Les coups contre le bois firent à nouveau sursauter l'adolescent, qui se leva d'un bond pour aller jeter un coup d'œil par la fenêtre du salon donnant sur le porche, où il croisa le regard de Remus.

« Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda Sirius incrédule en ouvrant la porte d'entrée.

– Je viens voir si tout va bien, je n'ai pas le droit ? Demanda Remus en fronçant les sourcils, contrarié.

L'adolescent fronça les sourcils à son tour ne sachant pas trop ce que le natif lui voulait, mais ses pensés changèrent vite quand il se fit bousculer par ce dernier qui entra et claqua la porte derrière lui.

– EH ! Ta mère elle ne t'a jamais appris que c'était impoli de forcer le passage pour entrer chez les gens ?

– Et la tienne que c'était impoli de laisser les gens dans le froid devant la porte d'entrée alors qu'ils viennent prendre de tes nouvelles, espèce d'ingrats ?

– J'ai plus de mère tu l'excuseras ?

Remus souleva les sourcils.

– Elle est morte ?

– Pour moi oui.

– Ah, bizarre les blancs, vous rejetez vos parents pour un oui ou un non.

Le sang de Sirius ne fit qu'un tour, il fulminait de colère, qui était ce type pour émettre un jugement sans le connaître !

– Va te faire foutre ! Sort de chez moi si c'est pour me dire ça ! Tu ne connais pas ma génitrice putain !

Le natif releva les mains en signe de paix.

– Okay, doucement, pardon, c'était un peu rude.

– Rude ? Sirius reprit sa respiration. Tu te moques de moi ?

Remus parcourut la maison d'un pas lent, scrutant les environs d'un air pensif, comme s'il était à la recherche de quelque chose.

– Ta chambre elle est en haut ? Demanda-t-il en faisant un signe de tête vers l'étage supérieur.

Sirius releva les sourcils ? Ce mec avait vraiment un problème.

– Je te demande pardon ?

– On ne parle pas la même langue ? S'énerva le natif. Je peux te le dire dans ma langue, mais bon, aucun blanc colonisateur ne la connaît, vous êtes trop imbu de vous-même.

– Putain mais va te faire foutre ! Je ne suis même pas américain, je suis anglais pour ta gouverne et quand on est con en ce la ferme !

L'adolescent fut saisi de stupeur lorsque Remus s'élança vers l'étage supérieur de la maison.

– EH ! S'écria Sirius. Putain mais sort ! Si tu es venu faire du repérage pour nous cambrioler, dommage pour toi, mon père n'aura aucun mal à te botter le cul, il te déteste !

Mais Remus ne lui répondit pas et saisit la poignée de la porte de la chambre de l'aîné des Black.

– Ne rentre pas putain !

Mais c'était bien trop tard, le natif entra.

– Quand est venu l'intrus ?

– Quoi ? Mais comment...

– Bon, écoute, réponds-moi correctement, tu commences à me gonfler. Dit Remus en le fixant alors qu'il faisait le tour de la chambre à l'abandon depuis bien trop longtemps. Putain c'est le bordel dans ta piaule.

Sirius ne parvenait plus à respirer, son regard était fixé sur cette pièce, glacé par la fenêtre ouverte, les draps de son lit étaient défaits, la commode était ouverte et ses vêtements éparpillés au sol. Tout était encore normal ce matin lorsqu'il y était entré !

– Je...Je...Oh putain... Souffla Sirius.

Remus s'avança, le regard sérieux.

– Dis-moi.

L'adolescent était transi de froid, pas tant par les températures extérieures qui étaient encore assez clémentes, mais plus par la peur qui lui parcourait les veines. Lorsque le natif le prit par les épaules, la chaleur de ses mains le ramena à la réalité.

– Ma chambre était encore en ordre ce matin quand j'y suis allé pour y chercher mes vêtements, putain mais comment il est entré ? La fenêtre était fermée et verrouillée !

Remus le quitta pour aller vérifier le loquet de la fenêtre.

– Le loquet a été forcé.

Le natif se mit à fouiller dans les affaires de Sirius, reniflant les draps de son lit ou d'autres objets éparpillés au sol.

– Mais qu'est-ce que tu fais putain ? Demanda l'adolescent secoué par l'angoisse.

– Tu viens avec moi. Ordonna Remus lâchant les draps qu'il avait dans ses mains tout en agrippant le bras du plus petit.

– Mais, lâche-moi ! S'écria Sirius en dévalant les escaliers soutenus par la main de Remus sur son bras, effectivement, le natif était vraiment fort, il avait beau essayer de s'extirper de l'étreinte de ce dernier il n'y arrivait pas. MAIS LÂCHE-MOI !

– Écoute-moi bien. La voix de Remus s'était faite caverneuse, les yeux comme plus sombres. Quelqu'un est rentré chez toi, dans ta chambre alors que tu étais seul ici, il n'est parti que depuis très peu de temps, crois-moi que je ne vais pas te laisser ici seul, sachant qu'il attend sûrement qu'une chose... Il fit une pause reprenant sa respiration. Prends une veste et ton téléphone on y va.

– Il attend quoi ? Trembla Sirius. Hein ! Dis-moi putain, tu as l'air de bien le connaître pour réussir à me déblatérer tout ton merdier. Oh ! L'adolescent à bout agrippa le col du t-shirt noir du natif et tenta de le tirer vers lui mais l'effet ne fut pas escompté, Remus était en train de se diriger vers sa moto et Sirius trébucha dans le mouvement s'écrasant au sol lamentablement. PUTAIN !

Une main l'agrippa et le releva si vite que sa tête tourna légèrement.

– Écoute-moi bien, fais tes affaires ou je te jure que ça va très mal se passer pour toi.

Sirius déglutit, il rageait, il ne voulait pas le suivre mais sachant que quelqu'un s'était encore introduit par effraction chez lui n'arrangeait pas ses affaires, il avait encore moins envie de rester seul ici.

Cependant, il ne tolérait pas non plus que le natif lui parle de cette manière.

– Le savoir-vivre et parler correctement aux gens c'est une notion abstraite pour toi ! Ce n'était même pas une question, Sirius était persuadé que ce type n'était qu'un rustre. Et d'ailleurs comment as-tu su que quelqu'un était entré ?

Remus évita la question, il était agacé, il ne voulait pas traîner plus que nécessaire ici et Sirius lui mettait des bâtons dans les roues. Il saisit alors le sac d'école que l'adolescent avait laissé la veille au niveau du portemanteau à l'entrée de la maison, attrapa le téléphone qu'il avait vu sur la table basse, et empoigna le propriétaire des lieux par le col de son pull qu'il venait de revêtir avant de claquer la porte d'entrée derrière lui.

– Lâche-moi !

– Monte ! Ordonna le natif.

Sirius était peu enthousiaste à l'idée de prendre place sur cette moto qui lui semblait être un assemblage aléatoire de pièces mécaniques, elle lui inspirait très peu confiance.

– Je n'ai pas mon casque.

Si Remus avait été poussé à bout ? Très probablement. L'adolescent ne connaissait pas vraiment les limites de son interlocuteur, mais il avait fini par faire connaissance avec la moto de ce dernier car, dans un accès de colère, il avait vu son visage être plaqué sans douceur contre le cuire. Il en était sûr, sa pommette gonflerait un peu plus tard.

– Écoute-moi bien petite merde, tu montes ou je te brise les jambes en plus de la mâchoire pour que tu fermes enfin ta grande gueule.

– ÇA VA JE MONTE !

Sirius foudroya Remus du regard et grimpa sur la bécane.

– Sauvage. Murmura-t-il.

Avait-il le droit de tenir des propos aussi déplacés au vu de la réaction de Remus la veille ? Certainement pas, mais le fait d'être ainsi maltraité par cette personne avait fini par faire ressortir le pire en lui. Lorsque Sirius Black était malmené, il fallait être bien préparé à lui faire face, car il savait être blessant quand il le souhaitait.

Remus réagit vivement, saisissant l'adolescent par la gorge et rapprocha son visage du sien.

– J'ai promis de ne rien dire sur ta condition, mais crois-moi, commence ce petit jeu-là et je te jure sur tous mes ancêtres que je me ferais une joie de dire à tout le monde que tu as une putain de chatte à la place d'une queue, compris ?

Le natif avait gagné, les angoisses de Sirius ressurgirent, torturant ses entrailles plus intensément encore. Il était comme pétrifié lorsque le natif monta à son tour sur la moto.

– Mets ton sac.

Il s'exécuta automatiquement.

La moto s'alluma dans un rugissement assourdissant qui aurait probablement ravi Sirius en d'autres circonstances.

– Tu comptes faire le trajet les bras ballants ? Accroche-toi !

L'adolescent chercha en vain un point d'appui à l'arrière de la moto. Remus saisit alors ses cuisses, le faisant glisser sur la selle pour le serrer contre lui, puis prit ses poignets et les enroula autour de son torse.

– Effectivement, tu n'as rien dans le pantalon. Ricana le natif. »

Cela avait achevé Sirius. Certes, le traiter de sauvage l'avait sûrement blessé, mais il n'avait pas besoin d'en rajouter. Heureusement, il n'avait pas de casque, et le vent froid séchait ses larmes. Remus conduisait rapidement, obligeant l'adolescent à s'accrocher plus fort à lui, allant jusqu'à agripper le haut du conducteur entre ses doigts. C'est à ce moment-là qu'il réalisa que le natif ne portait qu'un simple t-shirt, alors qu'il ne faisait définitivement pas assez chaud pour cela. En même temps, Sirius avait l'impression d'être contre une bouillotte géante, tellement Remus était anormalement chaud.

Le trajet fut plus court que prévu, et Remus gara sa moto dans l'allée d'une petite maison rouge foncée. Aussitôt, un imposant chien noir et blanc se précipita vers eux. Sirius avait toujours rêvé d'avoir un chien, mais comme Regulus était allergique, il n'avait jamais pu en avoir un.

L'adolescent descendit de la moto et caressa délicatement la fourrure dense de l'animal, un sourire aux lèvres. Être en contact avec les animaux l'avait toujours profondément apaisé.

« C'est un malamute, chien qui a bien failli disparaître à cause de vous.

Sirius se releva excédé par le comportement du Natif.

– Bon, tu commences réellement à me casser les couilles espèce de connard, tous les maux de ta vie ne sont pas de notre faute, tu n'es pas content de ta vie ? Et bah change de vie et fait pas chier !

Remus laissa échapper un rire sombre, dénué de toute gaieté.

– Vous êtes vraiment tous les mêmes. Marmonna-t-il.

Sirius ne dit rien, il n'avait plus envie de discuter avec lui, il ne pouvait rien dire sans que Monsieur le natif ne se sente offensé. Qu'il rumine dans son coin et qu'il le laisse tranquille. L'adolescent retourna à son occupation première, caresser le chien à la fourrure bicolore.

– Il s'appelle Dakota.

– Dakota ? Ce n'est pas un prénom pour fille ?

Remus souleva les yeux au ciel.

– C'est unisexe.

Il y eut un blanc ou Sirius continua à caresser le chien sans prêter attention au natif bien trop désagréable.

– Et c'est tout ? Tu ne demandes pas ce que ça signifie ? D'où ça vient ? Putain mon père avait tort, permettre aux générations futures de nous comprendre, mon cul, vous en avez rien à foutre en vrais.

Sirius se releva lentement préparant sa douce vengeance, il servit au natif un regard hautain qui exprimait assez fort le dédain qu'il pouvait ressentir pour lui.

– Figure-toi que je sais d'où ça vient débile ! Dakota veut dire "alliés" ou "amis" et cela vient de la tribu des Sioux.

Remus fixa un moment l'adolescent intensément, il n'aurait jamais cru qu'il sache.

– Alors tu comptes encore me les briser ?

Sirius se promit d'aller remercier Regulus lorsqu'il le reverrait, car c'était grâce à lui qu'il avait pu remettre un peu Remus à sa place. Comme ils partageaient une chambre ces derniers temps, son petit frère en avait profité pour lui donner quelques informations sur les Premières Nations afin de l'aider lors de ses cours d'introduction.

– Je sais que Nashoba veut dire Loup, et que Tekoa veut dire magnifique en Cherokee, je peux vivre maintenant ou je reste un blanc colonisateur imbu de sa personne ?

Remus ricana encore une fois puis s'en alla vers la petite maison sans un mot. Dakota emboîta rapidement le pas de son humain, et Sirius les suivit dans un soupir résigné. Il remarqua que les marches du ponton grinçaient sous son poids, et de l'eau suintait du bois à chaque fois qu'il s'y appuyait. Une fois à l'intérieur, Sirius découvrit une petite maison chaleureuse, construite en bois et ornée d'objets typiques de leur culture. Quelques touches de couleur aux motifs typiques émerveillèrent l'adolescent. Il s'y sentit tout de suite très à l'aise.

– C'est vraiment beau chez toi.

– Hm, tu diras ça à ma mère, elle sera ravie en plus elle a hâte de te rencontrer.

Hâte de le rencontrer ?

– Pour...

– Elle était impatiente de mettre un visage sur mon binôme de classe dans cette expérience à chié.

– Ah.

Il ne savait pas trop quoi dire, mais il vit très distinctement Remus reprendre son souffle, comme s'il l'avait retenu.

– Ok, bon, bah on fait quoi ?

Le garçon, qui le dépassait d'une bonne tête, se retourna assez rapidement en relevant les sourcils.

– Comment ça, on fait quoi ?

– Bah on va rester planté comme des lampadaires dans ton salon ?

– Tu fais ce que tu veux, moi je vais me faire à bouffer.

Sirius suivit le natif jusqu'à la cuisine, ne sachant trop où aller puisqu'il ne se trouvait pas chez lui.

– Tu vas me suivre longtemps ?

– Ouais, si ça te fait chier ça me rend heureux.

– Tu n'étais pas aussi insolent quand je t'ai plaqué contre ma moto. Dit Remus un sourire en coin provocateur.

Il avait commencé à sortir des restes du repas de la veille du réfrigérateur et en avait mis plus de la moitié dans une assiette.

– Tu sais, fallait prendre le plat à la place d'une assiette si c'est pour le vider, tu vas vraiment manger tout ça ? Demanda Sirius surpris par la quantité.

– Je t'en laisse un peu, alors ta gueule.

– C'est quoi ?

– T'es difficile en plus ? Lança Remus en fronçant les sourcils.

– Nan, mais je ne mange pas de viande.

– Quoi ? Demanda le natif surpris.

– Bah quoi, en 2016 c'est courant qu'est-ce que tu as, à faire le choquer ?

Remus soupira et remit tout le contenu de son assiette dans le plat et l'enfourna dans le four.

– Bah quoi ? Insista Sirius.

– Je préfère quand c'est réchauffer au four et comme tu ne manges pas de viande, tu ne pourras pas en manger.

– Ah, je mange quoi alors ?

Le natif était adossé contre la petite table en bois de la cuisine, tournant le dos à Sirius, il remarqua d'ailleurs que le t-shirt oversize de ce dernier laissait transparaître avec une netteté déconcertante la musculature de Remus.

– Ta main et tu garderas l'autre pour demain.

– Hahahaha je suis mort de rire, va te faire sale connard. »

Sirius en avait assez, il laissa Remus dans la petite cuisine équipée à l'américaine et prit place sur le canapé trois places du salon, recouvert d'un tissu crème, en face il y avait une petite télévision à écran plat. L'adolescent prit son téléphone dans ses mains, qu'il avait récupéré plus tôt dans son sac, et cliqua sur le contact "papa", attendant à peine trois sonneries avant d'entendre.

« Qu'est-ce qui se passe ? S'inquiéta tout de suite Orion.

Sirius n'appelait son père que très rarement, le faisant uniquement en cas d'urgence.

– Remus m'a kidnappé.

Un bref silence s'installa entre les deux interlocuteurs pendant près de cinq secondes.

– Quoi ?

– Remus est venu à la maison quand j'étais seul et il m'a forcé à le suivre.

– PARDON ! Et là, t'es ou ! C'était un ordre venant de Orion, la colère n'avait pas tardé à venir le prendre aux tripes.

– Ouais, je suis chez lui et il ne veut même pas me nourrir alors que lui mange sous mon nez.

– T'es qu'un menteur. Dis le Natif en s'asseyant à côté de Sirius le plat de pâte sauce crème et lard fumant sur ses cuisses couvertes d'une plaque en bois.

– C'est vrai.

– Tu mens.

– Je ne mens pas !

– SIRIUS ORION BLACK II ! Hurla Orion à l'autre bout du fil.

Il voulut néanmoins répliquer, mais Remus lui saisit son combiné.

– Mais oh ! Mon téléphone !

– Écoute-moi avant de crier. Quelqu'un est venu dans la chambre de Sirius, je l'ai emmené chez moi du coup.

Il tendit de nouveau le téléphone portable au fils du shérif.

– C'est quoi ces conneries Sirius.

– Ma chambre était dans un bordel sans nom et la fenêtre a été forcée.

– TU NE POUVAIS PAS COMMENCER PAR ÇA ! »

...

Je suis sincèrement désolé pour ce léger retard, j'espère que le chapitre vous a plu ! S'il reste des erreurs, je m'en excuse encore, j'ai relu le chapitre à de nombreuses reprises, je ne peu plus me le voir haha

Il faudra que je pense à vous mettre une petite bibliographie, les sources que j'ai utilisées au niveau des natifs d'Amérique notamment, le contenu que je suis au sujet des sujets tel que la colonisation ou encore du colonialisme blanc, l'idée coloniale, la pensée coloniale etc... Mais aussi des sources fiables sur le génocide des Natif d'Amérique, ce que représente Thanksgiving pour eux.

"Je prends cette fan fiction au sérieux et j'invite toute personne qui se sentirait concernée par des sujets tels que la transidentité ou le fait d'appartenir à une minorité, à me faire part de ses éventuelles remarques. Je serai ouverte à apporter les modifications nécessaires si certaines lignes devaient être jugées offensantes."

PS : Le Malamute a vraiment failli disparaître, en effet les motos neiges les ont remplacées par rapport aux traîneaux, mais y a vraiment eu une dynamique d'éradication si je ne me trompe pas.

Il est nécessaire d'inclure une bibliographie, mais je n'ai pas encore décidé si je l'ajouterai avant le premier chapitre ou si je la présenterai à la fin de l'histoire.