Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour ce retard. Mon chien a connu des problèmes de santé qui ont nécessité toute mon attention ce week-end. À 12 ans, ma terre-neuve est considéré comme très âgé pour sa race, et j'ai craint le pire ce week-end. Fort heureusement, son état s'est amélioré et elle se porte bien pour le moment. :)

Belle lecture !

...

Lyall craignait souvent pour la sécurité de ses enfants, il espérait être un père aimant sur qui sa famille pourrait compter, en tout cas il y travaillait chaque jour. En regardant son plus jeune fils Keme de deux ans et ses deux filles Taini et Aiyana de quatorze et dix ans, il ne pouvait que se sentir heureux, construire sa famille avait toujours été un rêve pour lui, rêve qui avait pu être réalisé grâce à sa magnifique femme, Hope. Il y avait aussi son fils aîné Nashoba, qui endossait bien trop de responsabilités pour son jeune âge mais les esprits l'avaient choisi, et malheureusement, il n'avait pas le choix.

« Oh bah Nash est déjà à la maison ? Il ne devrait pas encore être en cours ?

Hope était une femme magnifique, elle était la fille unique de ses parents, un couple mixte, son père était américain blanc et sa mère une native d'Amérique. Malheureusement son père avait trompé sa mère et était parti avec sa maîtresse à des kilomètres, les abandonnant. Heureusement que l'entraide était une valeur primordiale dans les tribus natives, c'est ainsi que sa mère avait pu l'élever et gagner aussi sa vie. Hope avait eu plein de grands-parents qu'elle visitait toujours de temps en temps dans sa tribu d'origine, les Sioux. Ses grands-parents de sang étaient décédés avant sa naissance, laissant sa mère, qui était elle aussi fille unique, sans famille. C'est pour cela aussi qu'elle avait autant souhaité avoir une grande famille.

– Il devrait effectivement être en cours. Marmonna Lyall.

– Il va se faire engueuler. Ricana Taini, la plus âgée des filles du couple Lupin.

– Je vais tuer ce gamin. Enragea Lyall en claquant la portière de la voiture. »

Il attendit que tout le monde sorte de la voiture et que sa femme prenne Keme pour fermer la voiture et se diriger d'un pas décidé vers la maison familiale. Sa surprise fut grande en voyant Remus assis sur le canapé en train de manger les restes de la veille que Hope gardait pour lui, depuis la transformation de leur fils et son appétit décuplé elle cuisine pour dix. Mais ce ne fut pas cette information qui choqua le directeur, mais plutôt la vue d'une touffe de cheveux noirs, longs et ondulés qu'il ne pouvait être attribué qu'à une seule personne. Faire la morale à son fils était alors passé au second plan.

« Sirius ?

L'adolescent sursauta et se retourna pour faire face au directeur du lycée de la réserve.

– Bonjour ! S'exclama Sirius en se levant, il écarquilla les yeux en voyant toute la famille Lupin. Tu n'es pas fils unique ? Demanda-t-il à Remus.

– Bah non, ça te choque ? Dis l'aîné des Lupin en enfournant encore des pâtes dans sa bouche.

– T'es tellement casse couille que je pensais que tes parents en avaient eu assez avec toi effectivement.

– Je t'emmerde. Dis calmement le natif en gardant les yeux fixés sur l'écran du salon.

– Non mais. Continua Lyall. Qu'est-ce que tu fais ici ?

Sirius secoua les épaules et soupira.

– Remus m'a forcé à venir car le fou furieux est revenu dans ma piaule.

Un silence lourd s'installa.

– Hm, oui, pour tout vous expliquer depuis le début...

– Je sais.

– Ah, Alphard ?

– De toute évidence. Dit Lyall tout en le fixant d'un regard indéchiffrable.

– C'est toi alors Sirius ! S'exclama Taini.

Toute l'assemblée se tourna vers la jeune fille qui, d'après Sirius, ne devait pas avoir plus de quinze ans. Il ne comprit d'ailleurs pas la réaction de sa famille qui la fixait avec des yeux effarés.

– Hm oui c'est moi. Haha.

– Haha qu'il dit, t'es pas une star c'est juste que tout le monde connaît la famille Black à cause de ton vieux qui nous casse les couilles.

– Tu cherches aussi.

– T'a dit quoi ?

– Tu cher...

– S'il vous plaît les jeunes. Intervint le père de Remus. Nashoba, je peux te parler, en privé ?

– Ouais.

– On ne dit pas ouais mais oui.

Sirius ne pouvait pas s'en empêcher, ce mec lui parlait avec un manque de respect flagrant depuis bien trop longtemps. Il avait envie de le rendre fou et Sirius savait parfaitement comment s'y prendre. Bien qu'il n'ait pas l'avantage physique, il pouvait prendre le dessus mentalement.

– Ta gueule. Rétorqua-t-il en retour tout en suivant son père dans une pièce au fond de la maison qui, il le remarqua seulement maintenant, était de plain-pied.

– Malpoli. Marmonna Sirius. »

C'est ainsi qu'il avait fini par faire la cuisine avec Hope, la mère de Remus. Oui, lui Sirius avait fini par faire le repas, pas qu'il détestait particulièrement ça, mais la cuisine ce n'était pas vraiment son fort, ce n'était pas pour rien que son oncle et son père avaient fini par acheter des boîtes de repas tout prêt pour lui et son frère quand ils n'étaient pas présents à la maison.

Son oncle et son père étaient arrivés avec Regulus en fin de journée et s'étaient directement enfermés avec Lyall dans la même pièce dans laquelle il avait emmené Remus plus tôt. Quant au natif, il avait quitté le navire depuis qu'il avait discuté avec son père, et était parti faire "quelque chose", au final Sirius s'en fichait de ce qu'il faisait.

« Tu coupes mal les carottes.

Sirius leva les yeux vers son frère qui était en train d'éplucher des pommes de terre, aidé par Taini et la plus jeune des filles Lupin dont il avait oublié le nom, il avait juste retenu qu'elles s'appelaient Solène et Mia pour les Américains non originaire de la réserve. Le jeune homme n'arrivait pas à s'en sortir avec tous ces noms qu'il n'était pas autorisé à utiliser, en raison d'une coutume ou d'une volonté qu'il ne connaissait pas. Regulus était comme un oisillon qui recevait à manger, il adorait en apprendre davantage sur les Natifs, pas que Sirius ne soit pas intéressé, mais il avait bien plus de préoccupations en ce moment.

L'intrus était revenu et cela le terrorisait.

– T'a qu'à le faire si tu n'es pas content.

– Moi je trouve ça très bien. Dit chaleureusement Hope en passant une main tendre sur la nuque de Sirius.

Le cœur de l'adolescent se serra avec force et les larmes lui montèrent aux yeux. Il ne devait pas pleurer, il devait se contrôler. Il déglutit plusieurs fois et réussit tant bien que mal à essuyer ses yeux en faisant passer cela sur le compte de l'oignon que Solène s'était mise à couper. Il n'aimait pas recevoir de l'attention et de l'affection de la gent féminine qui avait l'âge d'être sa mère, cela le rendait toujours très émotif.

Regulus était venu à sa rescousse et il avait réussi à détourner l'attention de tous en faisant tomber le saladier en plastique contenant les pommes de terre.

– Ce n'est pas grave Regulus arrête de t'excuser, un coup sous l'eau et c'est comme si rien n'était.

Ils auraient mérité une mère si aimante, n'est-ce pas ? Qu'avaient-ils donc fait pour mériter cela ? Car même si Regulus n'avait jamais subi de violence physique, la violence morale était bel et bien présente.

– Purée de carotte et pomme de terre avec escalope de poulet ça va pour vous les enfants ?

Tout le monde acquiesça.

– Je regrette de ne rien avoir pour toi, Sirius. Que dirais-tu de courgettes panées à la place ?

– Non mais ne vous inquiétez pas, même juste de la purée ça me va, vraiment. Il n'y a aucun problème pour moi. Tenta de rassurer Sirius en mélangeant les carottes aux pommes de terre dans le saladier.

– Je vais quand même te faire des courgettes panées, mais dis-moi, pourquoi tu ne manges pas de viande ? Demanda intriguer la femme qui se dirigeait vers le frigo pour y sortir des œufs et une courgette.

– Je suis contre l'industrie de l'agroalimentaire, il y a trop de maltraitance et tant qu'elle existera je n'en mangerai plus du tout.

– Mais elle existera toujours malheureusement. Dit Solène.

– Alors je resterai pour toujours végétarien. Assura Sirius avec un petit sourire.

L'adolescent n'aimait pas trop parler de son régime alimentaire, tout le monde y aller de son jugement alors qu'il n'y avait rien de dramatique. À chaque fois, il était moqué à ce sujet, car beaucoup ne comprenaient pas et finissaient toujours par dire "je ne pourrai pas être végétarien, la viande c'est trop bon", alors qu'en réalité, il s'en fichait des autres, il ne pouvait simplement plus vivre avec le fait de participer à cette maltraitance, voilà tout.

– Chez nous, les natifs, nous choisissons notre réincarnation après la mort, que ce soit en arbre, en animal ou en légume, afin de toujours servir et aider notre tribu, que ce soit par le bois que nous produisons, la viande, la peau ou les nutriments des légumes. Bien que cette vision des choses puisse sembler étrange, je comprends le refus de participer à cette industrie. Ici, nous tentons d'élever un maximum d'animaux pour servir notre tribu, ce n'est pas parfait mais nous faisons de notre mieux.

– Et c'est très bien, mais j'avoue que je ne pourrais quand même plus en manger.

– Et ça ce respect et je suis impressionnée qu'un humain aussi jeune que toi s'y tienne et ne défaille pas sous la pression des personnes qui l'entourent, je suis très fière, tu as une volonté de fer et c'est très admirable. Termina Hope avec un signe de tête qui inspire le respect.

– Faut pas trop lui dire des trucs comme ça, déjà qu'il se pavane et qu'il se la pète, il va finir par ne plus passer les portes tellement ses chevilles auront gonflé ! S'exclama Regulus dans un rire accompagné des deux filles de la famille Lupin.

– T'es con. »

Sirius voulut faire semblant d'être vexé mais ne parvint pas à se retenir et se mit à rire à son tour.

Remus n'était toujours pas revenu alors qu'il s'installait dans le lit de ce dernier. Il avait été décidé que toute la famille Black resterait dormir chez les Lupin au moins pour cette nuit. Orion n'avait presque pas parlé de la soirée, lui, Alphard et Lyall avaient mangé rapidement pour aller on ne sait où. Regulus avait donc élu domicile dans la chambre des filles Lupin qui était composée d'un canapé-lit et d'une mezzanine, Regulus était allé dans le canapé-lit, laissant le lit du dessus pour Alphard, et ainsi il dormirait avec son père. Sirius, quant à lui, avait été dirigé vers la chambre de Remus, il avait tenté de négocier mais même son père lui avait dit de ne pas discuter, Orion était d'accord !

Il aurait été plus enclin à croire que les cochons volaient plutôt que le fait qu'il ait donné sa bénédiction pour qu'il dorme dans le lit de Remus.

« Comme dit, Nashoba dormira dans le canapé, je ne sais même pas s'il va rentrer pour dire vrai. Hope avait le regard préoccupé, elle semblait s'inquiéter mais se reprit assez vite pour offrir un sourire à Sirius. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit sers-toi et si c'est urgent tu peux venir me voir, d'accord ? »

L'adolescent acquiesça et après avoir souhaité bonne nuit à Hope, il soupira pour relâcher la pression. Il était dans la chambre de Remus, qui était en bordel, lui qui avait critiqué sa propre chambre c'était vraiment l'hôpital qui se foutait de la charité. Des vêtements jonchés le sol, le lit n'était même pas fait, l'armoire sur sa droite dégueulée de vêtements. Il avait un bureau mais pas d'autre meuble ou de décoration, juste un lit au drap sombre, une armoire en bois et une petite table de chevet du côté gauche, sûrement le côté favori de Remus.

Sirius redoutait de sentir les draps, il était propre lui, la douche qu'il avait pu prendre lui avait fait un bien fou, un short et un t-shirt lui avaient été prêtés à lui ainsi cas Regulus, comment dire que les deux Black avaient dû prendre un élastique à cheveux pour serrer leur bas du pyjama de fortune. Le t-shirt lui était bien trop grand mais au moins tout ça sortait du sèche-linge et non de l'armoire du natif, car oui c'était bien les vêtements de Remus qui leur avaient été présentés.

L'adolescent se pencha, implorant tous les dieux de la terre pour que l'odeur ne soit pas désagréable. Il plongea son nez dans le coussin de gauche et inspira, son ventre se tordant instantanément. Tout chez ce type le crispait, c'était fou, mais bon, au moins il ne puait pas, il dégageait une odeur de chocolat, de forêt et de rosée du matin mêlée à une note réconfortante de je ne sais quoi d'autre, en somme rien de dérangeant. Sirius prit alors confortablement place dans le lit double et éteignit enfin les lumières.

Son esprit était une machine qui adorait torturer son hôte, et il ne pouvait s'empêcher de penser à cette personne qui s'était déjà introduite à deux reprises chez lui. Qui était cette personne et que lui voulait-il, car c'était uniquement dans sa chambre que ce détraqué était venu ! Pourquoi lui ? À vrai dire, il n'avait même plus envie de rentrer chez lui, la simple idée de franchir le seuil de sa maison le remplissait de nausée. Il se sentait en sécurité ici, dans cette réserve, dans ce lit. Sirius tira un peu plus la couverture pour couvrir le bas de son visage. Il avait peur pour sa sécurité, mais aussi pour celle de sa famille. Qu'est-ce qui empêcherait ce fou de s'en prendre à sa famille ? Il avait envie de vomir, pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ?

Un mouvement soudain sur sa gauche tira violemment Sirius de son sommeil, il se retourna et fut saisi de panique en apercevant une imposante silhouette assise au bord du lit.

« Ça va c'est moi, pas la peine de paniquer.

– Remus ? Mais tu n'as rien à faire ici, t'es censé aller dans le canapé.

Le natif s'allongea dans un soupir de bien-être et tira sur la couverture que Sirius avait prise pour lui, il s'était enroulé dedans comme un vers dans son cocon.

– T'a entendu ce que je t'ai dit connard ? Insista Sirius en élevant la voix.

Remus grogna de colère.

– Écoute, c'est mon lit, j'y dors si je veux et si t'es pas content, Dakota te laissera sûrement une place dans son panier. Maintenant tu fermes ta gueule et tu me laisses dormir putain.

Sirius n'avait pas envie de partager son lit de fortune avec cet individu qui occupait presque tout l'espace ! Cependant, en consultant l'heure sur son téléphone, il constata qu'il était deux heures du matin.

– Tout le monde est revenu ?

– Mh.

– Et mon père n'a rien dit en te voyant venir ici alors que j'y dors ?

Remus se redressa et alluma la lampe de sa table de chevet, baignant la chambre d'une lumière tamisée.

– Nan, eux sont rentrés il y a déjà plus d'une heure ! T'as encore une question ou je peux dormir maintenant ? Tu me casses vraiment les couilles, tu ne veux pas juste la fermer ?

– Ça va, pas la peine de s'énerver, je m'inquiète pour ma famille c'est interdit ? S'exclama Sirius.

L'adolescent n'avait pas remarqué, mais le natif était torse nu, et Remus ne semblait pas avoir honte de son corps, tandis que Sirius avait un peu trop de hanches et de ventre au goût.

– Ça va t'apprécie la vue ? Dit Remus d'un ton provocateur.

Pris sur le fait, Sirius ne put maîtriser la rougeur qui lui monta aux joues.

– N'importe quoi ! Va te faire enculer, débile.

– Me faire enculer non, mais j'aimerais bien le faire à quelqu'un ça c'est sûr. Ricana Remus en éteignant la petite lumière.

– Je ne suis pas intéressé par tes histoires de cul.

Sirius eut du mal à déglutir, il était mal à l'aise.

– Tu fais comment avec ta meuf ?

Les poils de l'adolescence se hérissèrent, il le sentait, il était juste derrière lui, comme un prédateur et lui n'était qu'une proie dans la tanière du loup.

– Ça ne te regarde pas. Murmura-t-il.

Le natif rit à nouveau et s'allongea sur le dos, marquant un instant de répit.

– Je sais qu'il existe des prothèses pour les transgenres pour que tout le monde prenne du plaisir, des prothèses qui peuvent vraiment bien mimer un pénis.

– Mais ta gueule.

– Tu as ça avec ta copine ? Elle s'appelle comment déjà ?

– Marlène et elle est super sympa, pas comme toi ! Débita si vite Sirius qu'il fut mortifié en entendant ses propres paroles.

– Être sympathique, ce n'est pas un métier. Dit Remus d'une voix sèche. Alors tu as ce genre de choses ? Reprit-il plus légèrement.

Sirius prit une grande inspiration et se retourna, il ne voulait pas aborder ce sujet avec qui que ce soit, encore moins avec cet individu. Il sentait la chaleur monter en lui, accompagnée d'un sentiment de honte.

– Nan, voilà t'es content ?

– Tu la lèches alors ? Ou c'est elle qui te le fait ?

– Quoi ? Non ! On n'a jamais rien fait voilà, t'es content ? S'écria le jeune homme avec un peu de discrétion pour ne réveiller personne.

Un long silence plongea la pièce dans le calme.

– Je pensais comme elle est au courant pour toi.

– On a déjà essayé mais je n'ai jamais réussi à me mettre nu, j'ai trop honte.

– Honte de quoi ?

– Mais t'es con ou tu le fais exprès ? Il me manque un attribut je te signale.

– Bah une prothèse et c'est réglé non ?

Sirius était déstabilisé par le ton de Remus, on aurait pu penser que c'était une évidence pour lui.

– Ça coûte pas mal d'argent tu sais et je me vois mal aller chez mon père et lui dire, oh tiens papa tu pourrais m'acheter une bite en plastique de bonne qualité pour que je puisse niquer avec Marlène et que je prenne mon pied aussi ? Merci de ta compréhension.

Un silence pesant s'installa avant que les deux garçons n'éclatent de rire, le natif en profita pour rallumer la lampe de chevet. Il se tourna vers Sirius, un sourire épanoui sur le visage et un rire doux secoua sa cage thoracique.

Sirius n'avait jamais vraiment remarqué, mais Remus portait une fine cicatrice qui lui barrait la joue pour se perdre sur ses lèvres, presque imperceptible mais qui, à l'examen attentif, déformait légèrement la commissure de ses lèvres, accentuant son allure de rebelle. Le corps du natif était recouvert de nombreux tatouages qu'il avait déjà remarqués auparavant, il adorait les ornements corporels et rêvait de se faire recouvrir le corps.

– Toi par contre tu dois être plus à la page que moi non ?

Remus cessa de rire pour dévisager avec insistance le jeune Black, qui détourna le regard.

– Tu veux savoir si j'ai déjà fait l'amour ?

Sirius avait manqué de s'étouffer avec sa salive et s'était redressé en s'appuyant sur son coude gauche, sentant quelques mèches de cheveux lui effleurer le visage, le reste étant retenu par un élastique.

– Bah tu m'as posé des questions vas-y, réponds maintenant, j'hésite entre deux situations, soit t'es un genre de bad boy mais complètement puceau, soit tu baises tout ce qui bouge.

– Je ne baise pas. Grogna le natif. Je fais l'amour, et oui je l'ai déjà fait.

– Hm on sait tous les deux qu'entre couille les mecs parlent mal des meufs.

Remus fronça les sourcils.

– Entour toi peut-être mieux, je n'ai jamais mal parlé, moi ou mes gars d'une meuf ou d'un mec, un peu de respect.

– De mec ?

Sirius était fébrile, de mec ? Ce type aimerait donc les filles et les garçons ? Ok son estomac se tordait fort. Remus n'était pourtant pas vraiment menaçant, il n'avait pas peur, alors pourquoi avait-il mal au ventre ?

– Ça te choque ? Toi ? Tu oses être choqué ?

L'adolescent, reprenant ses esprits, se laissa retomber sur le dos pour dissimuler son trouble au Natif.

– Non tu fais ce que tu veux.

– Encore heureux.

Un moment de tranquillité s'installa, seule leur respiration troublant ce silence pesant.

– Tes parents le savent ? Demanda innocemment Sirius.

– Bien sûr que oui. Ricana Remus.

– Et au lycée ?

– Mais Sirius. Dit Remus en se redressant. Tout le monde s'en bat les couilles ici et dans ton lycée de raciste le premier qui ose faire une remarque à moi ou à mes potes, je lui mettrais mon poing dans la gueule.

– Ouais, c'est facile quand tu as la carrure pour te faire respecter.

Soudainement, c'était comme si toute la détresse du monde s'abattait sur lui. Il n'était pas comme Remus, grand et fort. Tout ce qu'ils avaient en commun était un tempérament de feu.

– Arrête de faire la victime.

Sirius tourna brusquement la tête vers le garçon à sa gauche.

– Pardon d'être réaliste. Dis durement l'adolescent.

– Plein de personnes dans ce monde s'assument.

– Pleins se font tuer aussi !

– Et donc, tu dois arrêter de vivre ?

– Je n'ai pas envie de mourir !

Remus fronça à nouveau les sourcils.

– Tu ne vas pas me faire avaler à moi que tu as peur de mourir si tout le monde apprend que tu es transgenre, tu as surtout peur qu'on te juge et qu'on se moque de toi.

– Quoi ?

Le cœur de Sirius se serra, non pas parce qu'il était blessé, mais parce que le natif avait raison ; il craignait tellement d'être maltraité s'il en parlait à tout le monde.

– Tu auras toujours des gens pour te juger ou se moquer de toi, vie pour toi pas pour correspondre aux attentes des autres. Sur ce, j'éteins et tu fermes vraiment ta gueule pour de bon ou je te pète la mâchoire. »