bonjour! désolée pour mon retard, je suis en vacances et je n'avais pas accès à mon ordinateur pour poster les chapitres! du coup, j'en poste deux d'un coup! bonne lecture!

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tw : maltraitance, blessures graphiques, sang, allusions au sexe

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Drago


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"Que ferait Granger dans cette situation ?"

Drago ne pouvait penser qu'à ça en voyant le corps inanimé de son ami, sans savoir pourquoi. Pourquoi pensait-il à Granger dans un moment pareil ?! Il devait aider, faire quelque chose, se jeter en avant, mais il resta planté là, à ne rien faire. Il était tétanisé, incapable de faire le moindre mouvement, les yeux baissés sur Théo.

Granger aurait sûrement déjà trouvé un sort, elle n'aurait pas hésité. Elle se serait propulsée en avant pour s'agenouiller à côté de lui et l'aider. Son cerveau aurait déjà passé la liste des potions possibles pour le réveiller. Drago n'avait aucune idée de comment il pouvait savoir ça d'une fille à qui il n'avait pratiquement jamais parlé, et surtout, pourquoi elle occupait ses pensées dans ce moment d'urgence.

Cela dura une fraction de seconde. La première à bouger, ce fut Pansy. Elle émit un gémissement étouffé dans sa gorge et se mit par terre pour toucher le dos de Théo. Il était couvert de cendres. Elle toussa et se pencha pour écouter son pouls, puis elle se tourna vers les deux garçons qui étaient toujours plantés devant la cheminée comme des statues.

"Faites quelque chose ! Vite !" hurla Pansy.

Blaise se précipita sur lui, mais Drago n'arrivait pas à bouger les jambes. Il avait l'impression que tout le sang dans sa tête était tombé brutalement. Pansy, en voyant qu'aucun des deux n'avait une idée de ce qu'il fallait faire, prit les choses en main. Elle agrippa le corps de Théo et le tira pour qu'il se retrouve sur le dos. Sa tête roula sur le sol, son visage était couvert de sang. Pansy eut un autre gémissement craintif entre ses dents.

"Non, non, non, non, Théo…" murmura-t-elle doucement.

Elle prit sa tête entre ses mains et essaya de le réveiller, de lui faire ouvrir les yeux, sans succès. Blaise posa une main sur sa poitrine pour vérifier que son cœur battait toujours. Drago réussit à demander :

"Il est mort ?"

Sa langue était lourde dans sa bouche, et il n'arrivait pas à se détacher de sa vision de Théo couvert de sang. Blaise secoua la tête, l'air aussi hagard que Drago :

"Non, il est vivant."

"Pourquoi est-il couvert de sang ?" cria Pansy, qui pleurait à moitié. "Blaise, pourquoi ?"

"J'en sais rien !" hurla-t-il, tremblant de peur.

Soudain, Blaise eut une idée et remonta la chemise sur les bras de Théo. Ses bras étaient couverts d'entailles ensanglantées, qui formaient des lignes tout le long et qui s'entremêlaient autour de son poignet jusqu'à son épaule. Cela sembla réveiller Drago, qui put enfin bouger et se précipita sur Théo. Il ne s'était pas rendu compte que ses joues étaient couvertes de larmes.

"Un sort ?!" s'exclama Pansy en voyant son bras, les yeux révulsés.

Blaise gémit, un terrible son de panique qui sortit de sa gorge comme un cri à l'aide, puis il arracha la chemise de Théo qui était toute poisseuse. Les lignes se prolongeaient, comme s'il s'était pris un fouet brûlant sur la peau. En voyant ça, les trois se reculèrent sous le choc. Théo, lui, était toujours assommé. S'il n'avait pas tout ce sang sur lui, on aurait presque pu croire qu'il dormait.

Pansy fut la première à réagir. Elle se mit debout, sa robe couverte de suie et ses mains pleines de sang, et elle se précipita dans une pièce adjacente. Elle revint quelques secondes plus tard avec plusieurs fioles dans les bras :

"J'ai pris ça, j'ai pris ça !" répéta-t-elle.

Elle posa tout par terre et se saisit de plusieurs flacons aux liquides différents. Elle parlait dans un murmure, comme une démente, en passant en revue les herbes de ses mains tremblantes :

"Non, non, pas ça, essence… essence de… non, ça c'est les tiges de… Voilà ! C'est ça !"

Pansy prit la fiole dans ses mains et versa plusieurs gouttes sur le corps de Théo. Une fumée verdâtre s'échappa des blessures ouvertes, et pendant un instant, Drago ne vit plus rien. Quand la fumée disparut, il vit avec stupeur que la peau de Théo avait repris une teinte normale, et que le saignement s'était arrêté. Ses plaies s'étaient refermées et ressemblaient maintenant à des cicatrices blanchâtres, comme si elles étaient guéries depuis plusieurs jours.

"Essence de Dictam." expliqua Pansy en s'essuyant la bouche avec la manche de sa robe. "On l'a appris en Botanique…"

"Bien joué, Pans'." souffla Blaise.

Drago était incapable de prononcer le moindre mot. Ils fixaient tous les deux Théo et son corps mutilé.

"Théo ?" appela Pansy d'une petite voix.

Ce dernier mit plusieurs secondes à réagir. Il voulut ouvrir les yeux, mais il fut pris d'une quinte de toux violente à cause de la cendre qu'il avait avalé.

"Met le sur le côté !" ordonna Pansy.

Drago s'exécuta et déplaça le corps de Théo pour qu'il puisse tousser sans s'étrangler. Puis, il ouvrit les yeux : ils étaient injectés de sang.

"Pansy ? C'est toi ?" demanda-t-il, aveuglé.

"Oui, je suis là, je suis là, Théo !" dit-elle dans un sanglot étouffé.

Elle posa une main sur son épaule et il la saisit, comme pour vérifier qu'elle était vraiment là.

"J'ai réussi, alors… J'ai réussi…" marmonna Théo d'une voix rauque.

Et il referma ses yeux bleus en poussant un soupir de soulagement.

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Il fallut de longues minutes pour réussir à poser Théo dans l'un des canapés du salon. Blaise lui passa un t-shirt à lui que Drago l'aida à enfiler. Dès qu'il levait un bras, Théo grimaçait de douleur, les yeux toujours fermés. Pansy était assise dans le même canapé que lui, et avait positionné Théo de telle sorte à ce qu'il soit entre ses jambes pour pouvoir lui passer un chiffon mouillé sur son front couvert de suie. Il sourit de satisfaction en sentant ça :

"Merci, Pans'."

Cooky apporta quatre nouveaux chocolats chauds et après de longues minutes où Pansy passait machinalement le torchon sur le visage et le cou de Théo, ce dernier s'anima soudain et ouvrit les yeux. Il croisa le regard embué de Pansy juste au-dessus de lui.

"Ne pleure pas, Pans'. C'est fini."

"Tu nous as fait peur, Théo." dit-elle dans un sanglot.

"Désolé." dit le brun avec un petit sourire rassurant.

"Qu'est-ce qu'il s'est passé ?" demanda Blaise depuis l'autre canapé.

"Mon père." répondit Théo, soudain plus sombre.

"C'est lui qui t'as fait ça ?!"

"Oui. Quand il est rentré ce soir, il était encore plus furieux que ces derniers jours. Il m'a convoqué dans son bureau et m'a demandé où en était ces leçons de défense qu'il me faisait faire depuis hier. J'ai répondu… Mal. Je lui ai dit que la seule personne envers qui je devais me défendre, c'était lui, parce que c'était lui le Mangemort. Ça l'a rendu fou."

Pansy produisit un son entre le sanglot et un couinement de surprise, et Théo s'arrêta quelques secondes pour déglutir.

"Il m'a jeté un sort, puis deux, puis trois, puis quatre… Après, j'ai perdu le compte. Je crois que je me suis évanoui. Quand je me suis réveillé, il était toujours au-dessus de moi, mais il avait arrêté de me battre. Je sentais l'odeur du sang et ça m'a donné le haut-le-cœur."

Blaise et Drago écoutaient silencieusement, écoeurés. Pansy, elle, pleurait maintenant à chaudes larmes.

"Il est parti de son bureau. Je ne sais pas combien de temps ça a pris, mais quand je me suis rendu compte qu'il n'allait probablement pas revenir, j'ai décidé de m'enfuir. J'ai tendu le bras pour prendre de la poudre de Cheminette, je l'ai jeté dans la cheminée du bureau et je me suis jeté dedans. Je n'ai pas dit où je voulais aller, mais je pensais fort à vous, alors je suppose que ça m'a emmené ici. Mais je n'ai pas réussi à me lancer correctement, mes jambes étaient encore dans le bureau quand je suis parti. Ça a pris du temps. Je crois que je me suis évanoui dedans."

Il finit sa tirade en toussant. Il avait encore des cendres dans la gorge. Chaque bruit qu'il faisait témoignait de son agonie, et transperçait Drago comme une lame dans les côtes.

"Tu ne peux pas retourner là-bas." dit Blaise férocement.

Pansy et Drago approuvèrent d'un signe de tête. La tête de Théo tourna un peu sur le côté, pour pouvoir observer Blaise qui était assis dans le canapé à côté de lui.

"Je n'ai nulle part où aller."

"Bien sûr que si. Tu as ici. Tu peux rester autant que tu veux dans ce Manoir, il y a tellement de chambres que je ne pourrais même pas les compter. Il est hors de question que tu reposes un pied dans cette maison."

"Il va venir me chercher." dit Théo dans un murmure terrifié.

Drago n'avait jamais ressenti autant de peur que ce soir. Il savait que le père de Théo était un homme dangereux, et encore plus après ce que sa mère lui avait dit en juillet, mais il n'aurait jamais pensé qu'il puisse être aussi maléfique. Il pouvait voir les balafres sur son cou à travers le col du t-shirt que Blaise lui avait prêté.

"Il ne s'approchera pas d'ici." dit fermement Blaise.

"Merci, Blaise. Et vous, sans vous…" commença Théo.

"Chut, chut." supplia Pansy, qui pleurait toujours. Ses larmes avaient tracé un chemin sur son visage couvert de suie et dévoilait sa peau de porcelaine. "Ne parle pas de ça, je ne veux même pas l'imaginer."

"Tu as été brillante, Pans'." dit Drago. "Penser à l'essence de Dictam dans un moment pareil…"

"Oui. Sans toi, on aurait jamais réussi à le soigner." continua Blaise.

Pansy dodelina de la tête légèrement et se pencha sur Théo pour lui faire un petit bisou sur le front :

"Tu m'as fait peur, Théo." répéta-t-elle, encore et encore.

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Il n'avait aucune idée de quand ils s'étaient endormis, mais il se souvint que c'était très tard dans la nuit. Quand il se réveilla, il était toujours allongé dans le canapé, avec une couette posée à moitié sur lui et à moitié par terre. Tout le monde dormait encore, il faisait nuit noire dehors. Drago n'avait aucune idée de l'heure qu'il était.

Théo était toujours affalé sur Pansy, et cette dernière dormait avec la tête posée sur le côté dans une position clairement inconfortable. Visiblement, elle n'avait pas voulu s'éloigner de Théo, parce que son bras l'entourait fermement, comme pour le protéger. Blaise, lui, dormait presque par terre avec ses jambes qui touchaient le sol, sa tête seulement retenue par l'accoudoir du canapé.

Il ne les réveilla pas, parce qu'il savait que Théo devait absolument dormir pour récupérer, même si c'était aussi mal positionné. Il avait l'air en meilleure forme après plusieurs chocolats chauds et une dose supplémentaire d'Essence de Dictam. Ses blessures étaient toujours blanches, mais Pansy l'avait prévenu qu'il restera toujours des petites traces sur sa peau.

Drago se leva et alla se faire un café dans la cuisine. Il aurait pu demander à Cooky, mais sa gorge était enflée à cause de la quantité impressionnante de fumée qu'il avait avalé la veille, et il avait besoin de faire quelque chose avec ses mains. Il ne pouvait pas faire de magie en dehors de Poudlard, alors il dû le faire manuellement, ce qui prit une dizaine de minutes et du café répandu partout sur le comptoir.

"J'en veux bien un aussi, s'il te plait." murmura Blaise dans son dos.

Drago lui tendit une tasse brûlante et ils ne dirent rien pendant plusieurs minutes, soufflant par intermittence sur leurs cafés sans se regarder. Puis, Blaise finit par marmonner :

"Drôle de soirée."

"La peur de ma vie." concéda Drago. "Tu crois qu'il faut le dire à quelqu'un ? À ta mère ?"

"J'y ai pensé, hier. J'ai même hésité à envoyer Cooky la chercher, pour qu'elle puisse nous aider. Mais je ne l'ai pas fait. J'ai aucune idée de ce que nos parents peuvent faire pour aider Théo, et j'ai peur qu'il soit obligé de retourner dans cette maison."

"Il ne faut pas." dit gravement Drago. "Il ne peut pas retourner là-bas, qui sait ce que son père peut faire ?"

"Je sais pas, et je n'ai pas envie de le découvrir."

Blaise prit une gorgée de café, ignorant la brûlure qu'il devait sentir dans sa gorge. Drago ne l'avait jamais vu aussi bouleversé. Leurs émotions se traduisaient différemment après un moment de panique comme celui-là : Drago avait peur, Pansy pleurait, et Blaise était furieux. Drago pouvait presque voir la colère émaner du corps de Blaise au fil de ses respirations.

"Si j'avais su…" prononça doucement Blaise, son regard fixé sur le sol de la cuisine. "Si j'avais su, je l'aurais empêché de suivre ces leçons de merde. Je l'aurais emmené ici avant que son père ne puisse s'en rendre compte."

"Tu n'en savais rien."

Blaise hocha la tête, mais sa colère n'était toujours pas redescendue. Drago entendit la voix de Pansy de l'autre côté :

"Hé, c'est du café que je sens ?"

Blaise prit deux tasses supplémentaires et retourna dans le salon, qui était toujours plongé dans le noir. Pansy était à moitié éveillée, et Théo s'était relevé contre le rebord du canapé. Blaise leur tendit les deux tasses de café et ils eurent tous les deux un gros soupir de satisfaction.

"Comment tu te sens, Théo ?" demanda Drago à peine assis.

"Mieux. Je n'ai plus mal à l'épaule, et je n'ai plus cet horrible goût de suie dans la bouche."

"Tu crois qu'on devrait en parler ?" demanda Pansy.

Théo ouvrit grand les yeux et s'écria :

"Non ! Non, s'il vous plaît, ne dîtes rien."

"Ok, ok." concéda Pansy, un peu alarmée par sa réaction. "On ne dira rien."

"Vous devez me le promettre ! Pansy et Drago, faites votre promesse, comme celles que vous faites entre vous deux, les promesses de l'amitié ou je sais pas quoi."

Drago écarquilla grand les yeux :

"Quoi ? Comment tu sais ça ?"

"Promettez-le comme vous le faites entre vous. De ne rien dire à vos parents. De toute façon, ils sont pareils que le mien." grogna Théo, presque menaçant.

"Ok ! On te promet !" s'écria Pansy et Drago en même temps.

Il sembla rassuré et se repositionna de nouveau contre le canapé.

"Comment es-tu au courant de nos promesses ?" demanda Pansy, abasourdie.

"Je suis observateur, c'est tout." dit Théo en haussant les épaules. "Même si on était pas amis à ce moment-là, je vous connaissais déjà bien avant Poudlard. Je vous avais déjà vu tous les deux plein de fois, dans des dîners ou les mariages de la mère de Blaise, mais je ne me suis jamais approché de vous."

Pansy serra les lèvres mais ne répondit rien. Drago était un peu embarrassé que Blaise et Théo soient au courant de leurs promesses, il aurait voulu que ça reste un secret entre lui et Pansy.

Théo porta sa tasse à sa bouche et eut une petite grimace de douleur.

"Où as-tu mal ?" demanda Pansy en le voyant ciller.

"Le ventre."

"C'est parce que tu n'as rien mangé." s'écria Blaise. "Cooky ! Apporte-nous un petit-déjeuner !"

L'elfe de maison apporta un grand plateau, et Théo se servit en remerciant Blaise. Mais Drago n'était pas dupe, il savait qu'il avait mal, et que ce n'était pas de la faim. Il savait que les blessures que son père lui avait infligées la veille le lançait encore quand il s'étirait, et ça le rendait fou de rage.


Drago


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Drago finit par rentrer au Manoir le soir suivant, après avoir été sûr que Théo ne risquait plus rien. Il avait raté le rendez-vous nocturne avec Pansy qui était restée chez elle, mais il lui avait indiqué par hibou qu'il était toujours là-bas et qu'il devait rester avec Blaise. Quand Théo s'était finalement endormi dans l'un des lits du Manoir, il décida de rentrer.

En rentrant chez lui, il vit que les lumières étaient toutes éteintes. Il ne savait pas si sa mère était toujours dehors ou si elle dormait déjà, mais il ne chercha pas à savoir. Dans tous les cas, il était tout seul. Toute la panique, la peur et la colère d'avoir vu Théo tomber dans la cheminée sembla retomber en lui et il se sentit soudain épuisé. Il n'arrivait pas à gérer toutes ces émotions.

Il repensa à ce que Théo avait dit le matin-même : "De toute façon, vos parents sont pareils que le mien." Cette phrase l'avait marqué, mais il n'avait pas osé demander à Théo de l'expliquer de peur qu'il se souvienne de ce que son père avait fait la veille.

Ou alors, Drago avait juste peur d'affronter une réalité qu'il n'avait jamais imaginée jusque-là.

Il savait que le père de Théo, de Pansy et le sien pratiquaient la magie noire. C'était un fait. Il savait que son propre père collectionnait des objets maléfiques, qu'il faisait des affaires avec des gens douteux, et qu'il avait autrefois participé à un régime imposé par un Seigneur des Ténèbres qui avait voulu tuer Harry Potter. Ses connaissances sur le sujet étaient limitées, mais son père ne se cachait pas de pratiquer ce genre de magie noire, il en était même fier.

Drago n'avait jamais questionné les convictions de ses parents. Mais tandis que la phrase de Théo résonnait dans son esprit comme une menace, il aperçut la porte qui menait aux cachots. Sans prendre le temps de réfléchir, il tourna la poignée et descendit rapidement les marches. Il détestait cette partie du Manoir. C'était sombre, humide, et il y avait une grande cellule vide où ses parents l'avaient menacé de le mettre plus d'une fois quand il avait fait une bêtise.

Il se dirigea vers le fond du couloir, là où se trouvait la chambre secrète de son père où il mettait tous ses objets de valeur. Techniquement, il avait le droit d'être là, son père ne l'avait pas vraiment empêché d'y aller, et il connaissait même le mot de passe pour y accéder. Mais Drago n'était pas entré dedans depuis des années.

Il se retrouva face à un mur de pierre et vit le petit boîtier qui ne comportait aucune lettre ou chiffre. Il tapa la combinaison que son père lui avait apprise et une porte se matérialisa tout de suite sur le mur. Quand il entra, une odeur désagréable lui vint au nez. La pièce était plongée dans le noir et Drago pouvait entendre la condensation des murs goutter par terre. Il alluma une torche à côté de lui et observa la Chambre secrète de son père.

Beaucoup d'objets avaient été retirés à cause des perquisitions du Ministère. Un tapis était roulé dans un coin, et plusieurs étagères se dressaient avec des endroits vides, emplacements évidents d'un objet que son père avait vendu. Seules quelques reliques anciennes étaient restées là, et des livres noirs qui s'empilaient dans des petits tas à même le sol.

Drago s'aventura à l'intérieur. Il y avait un bureau dans un coin, un globe immense, des cartes accrochées aux murs et qui représentaient des endroits que Drago ne connaissait pas. Il s'approcha du mur en face de lui et observa le cadre.

C'était un masque. Il était en argent, et décoré par des lignes noires qui étaient sculptées à l'intérieur et qui rappela à Drago les cicatrices que Théo avait sur le corps avec un frisson d'horreur. Il y avait trois trous dedans, deux pour les yeux en forme de pupilles de serpent, et une bouche à peine entrouverte, comme si elle était cousue. En dessous du cadre, il y avait un petit encadré : "Masque de Mangemort - 1970-1981."

Drago sentit un frisson lui parcourir la nuque. Il savait que son père avait fait partie des Mangemorts, il avait déjà vu plusieurs fois la marque blanche en forme de tête de mort sur son avant-bras. Mais c'était comme s'il venait de se rendre compte de ce que ça impliquait.

Il s'assit sur une chaise derrière le bureau et réfléchit. Son père ne ferait jamais ce que le père de Théo lui avait infligé, il ne l'avait jamais frappé et sa mère était contre toute forme de torture. Mais l'avait-il déjà fait à d'autres ? Avait-il blessé des gens de la même manière que Théo ? L'avaient-ils mérité ?

Est ce que son père valait-il vraiment mieux que celui de Pansy et de Théo ?

Une autre pensée surgit alors, et Drago ferma les yeux quand il s'imagina encore une fois le visage de Granger. Elle avait tendance à apparaître beaucoup plus souvent qu'avant, ces derniers temps. Pourquoi avait-il pensé à elle quand il avait aperçu Théo, de toutes les personnes qu'il connaissait ? Il la haïssait, elle représentait tout ce qu'il détestait, le faux héroïsme et les Gryffondors.

"Tu as pensé à elle parce que tu savais qu'elle aurait soigné Théo." pensa-t-il contre son gré.

L'aurait-elle fait ? Se serait-elle penchée de la même manière que Pansy pour aider ce garçon à qui elle n'avait jamais parlé, et qu'elle était supposée haïr parce qu'il était à Serpentard ?

Et pourquoi pensait-il à elle encore une fois ?!


Hermione


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Chère Hermione,

Tu ne vas jamais le croire. Mon père est rentré ce soir et m'a dit qu'Harry était parti de chez son oncle et sa tante ! Apparemment, il aurait gonflé sa tante comme un ballon, et elle s'est envolée ! Il devait vraiment être en colère pour produire un truc pareil sans s'en rendre compte. Je me demande bien ce qu'elle a pu lui dire pour qu'il se mette dans un état pareil.

Ne t'en fais pas, il va bien. Il a simplement eu un rappel à l'ordre par Fudge en personne. Il a réussi à aller au Chaudron Baveur et il y reste jusqu'à la fin du mois. Ma mère a proposé qu'on aille le voir le dernier jour des vacances, on fera nos achats à ce moment-là, et on restera dormir sur place pour aller à la gare directement. Ça te dit de nous rejoindre ?

Je suis content que tes vacances en France se soient bien passées, la ville de Dijon a l'air très jolie d'après ce que j'ai lu. Je ne suis pas étonné d'apprendre que tu as refait ton devoir d'Histoire de la Magie par contre. Trois rouleaux de parchemins Hermione ?! Le pauvre Binns ne va jamais pouvoir le corriger à temps. Je ne l'ai pas encore fait, mais j'espère pouvoir ajouter des informations sur l'Egypte qui me donneront quelques points.

Renvoie moi Errol pour me dire si tu es d'accord pour nous rejoindre au Chaudron Baveur la veille de la rentrée.

Profite bien des derniers jours de vacances ! (et arrête de travailler !)

Amitiés,

Ron

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Hermione


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"Voilà ta malle et ton sac de voyage."

Sa mère posa ses affaires par terre et prit Hermione dans ses bras. Quand elle s'éloigna, elle vit qu'elle avait des larmes aux yeux. Son père l'embrassa à son tour. La rue bondée de Charing Cross Road n'aidait pas vraiment, parce que des dizaines de piétons leur rentrait dedans en râlant.

"Tiens, voilà le reste de l'argent sorcier que nous avions échangé l'année dernière. S'il t'en reste un peu, prends toi un cadeau pour ton anniversaire." expliqua son père à voix basse en lui tendant une enveloppe qu'Hermione mit dans sa poche.

"Allez, vas-y." dit sa mère dans un petit sanglot. "Tu vas nous manquer."

"Vous aussi."

Hermione les serra une dernière fois dans ses bras, prit son sac en bandoulière qu'elle passa au-dessus de sa tête, sa malle à la main, et rentra dans le Chaudron Baveur. Elle chercha Harry du regard, mais ne le trouva pas, alors elle décida d'aller directement sur le Chemin de Traverse. Il y avait plus de monde que l'année précédente, en ce dernier jour de vacances. Tous les élèves de Poudlard semblaient être venus pour acheter leurs fournitures manquantes de dernière minute.

Au moment où elle sortait sa liste, elle entendit Ron l'appeler d'un peu plus loin :

"Hermione ! Hermione !"

Il s'approcha d'elle en courant, et ils se firent un rapide câlin pour se saluer. Il avait drôlement bronzé pendant l'été, il avait encore plus de tâches de rousseur qu'avant sur le nez. Derrière lui se trouvait Ginny, dont les cheveux roux avaient poussé et qui abordait le même bronzage que son frère.

"Salut Hermione !" lança-t-elle joyeusement.

"Salut vous deux ! Mes parents m'ont laissé toutes mes affaires ici, et je reste dormir au Chaudron Baveur ce soir." déclara-t-elle en leur montrant sa malle par terre.

"Super ! On a qu'à déposer tout ça dans ta chambre et aller faire nos achats après."

Hermione acquiesça, puis voulut se pencher pour prendre sa malle, mais quelqu'un la bouscula pour la prendre à sa place :

"Laisse, je vais la porter." proposa Fred. "Salut Hermione."

"Oh, merci Fred."

Ce dernier sourit, puis prit la malle et grimaça :

"Merlin, elle est super lourde, qu'est-ce que tu as mis dedans ?"

"Des livres." répondirent Hermione et Ron en même temps.

Après avoir pris une chambre à l'auberge, Hermione redescendit en compagnie de Ron et Ginny pour acheter leurs nouveaux livres. Ron et Hermione consultèrent leurs listes (celle d'Hermione était beaucoup plus longue) et au même moment, le directeur de la librairie s'approcha d'eux :

"Élèves de Poudlard ?" demanda-t-il sèchement.

"Oui, nous aurions besoin de deux Monstrueux Livre des Monstres, s'il vous plaît." dit Hermione en consultant sa liste.

Le directeur sembla soudain en proie à un malaise.

"Vraiment ?" demanda-t-il d'une voix tremblante. "D'accord, poussez-vous s'il vous plaît…"

Le libraire s'approcha d'une grande cage et Hermione aperçut des livres énormes qui claquaient leurs reliures comme des mâchoires, à la manière de chiens particulièrement enragés. Elle écarquilla les yeux en jetant un coup d'œil furtif à Ron, qui était aussi interloqué qu'elle. Le libraire se saisit de deux livres avec sa canne et l'un d'eux claqua violemment contre son bras.

"Aïe !" hurla le directeur en se massant le bras. "Maudits bouquins ! Plus jamais !"

Il ferma leurs livres avec du papier collant qu'il enroula frénétiquement autour de la couverture et qui empêcha le livre de s'ouvrir de nouveau, même s'il émettait encore des petits grognements, puis tendit les deux ouvrages à Hermione et Ron.

"Il vous fallait autre chose ?"

Le directeur de Fleury et Botts passa près d'une demie-heure à prendre tous les livres dont Hermione avait besoin. Ensuite, ils allèrent à Scribbulus pour reprendre de l'encre, des plumes et des rouleaux de parchemin, puis Ron alla de son côté à Ollivander's tandis qu'Hermione se rendait à Madame Pimprenelle avec Ginny. Elle acheta trois flacons du shampooing à la fraise que lui avait donné Lavande l'année précédente, parce qu'elle adorait l'odeur et qu'elle voulait avoir des provisions.

Ensuite, Hermione alla acheter quelques potions qui lui manquaient de son kit, puis finit son shopping par le magasin de Rosa Lee, dans lequel elle n'était jamais entrée auparavant. C'était un magasin de thés qui proposait des centaines de sachets aux goûts différents, exposés sur des étagères dans des vieilles boîtes poussiéreuses. Elle en prit plusieurs, mais surtout ceux à la cannelle, ses préférés qui lui rappelaient les après-midis dans la cabane d'Hagrid.

Enfin, après tout ça, ils firent une pause à la terrasse de Florian Fortarôme pour déguster des glaces au soleil. Ron était en train de lui décrire le Sphinx qu'il avait vu en Egypte quand il vit Harry au loin dans la foule :

"Harry ! HARRY !" scanda-t-il en faisant des grands gestes.

Il s'approcha d'eux avec un grand sourire. Il avait les cheveux encore plus longs que l'année précédente, et toujours aussi indisciplinés.

"Enfin !" dit Ron tandis que Harry s'asseyait à leur table. "On est allés te chercher au Chaudron baveur, mais ils nous ont dit que tu étais parti."

"J'ai déjà acheté toutes mes fournitures." expliqua Harry. "Mais comment avez-vous su que j'étais au Chaudron baveur ?"

"Par mon père." répondit Ron en dégustant sa glace au caramel.

"C'est vrai que tu as gonflé ta tante comme un ballon ?" demanda gravement Hermione.

"Je ne l'ai pas fait exprès !" assura Harry. "J'ai simplement... perdu mon sang-froid."

"Ce n'est pas drôle, Ron !" dit sèchement Hermione en le voyant éclater de rire. Honnêtement, je suis stupéfaite que Harry n'ait pas été renvoyé de Poudlard."

"Moi aussi." admit Harry. "Je m'attendais même à me faire arrêter. Ton père ne sait pas pourquoi Fudge a fermé les yeux ?"

"Sans doute parce que c'est toi." répondit Ron. "Le célèbre Harry Potter. Je préfère ne pas savoir ce que le ministère me ferait à moi si je m'amusais à gonfler une de mes tantes. Remarque, il faudrait d'abord qu'ils me déterrent, parce que ma mère m'aurait tué sur-le-champ. Tu n'as qu'à demander à mon père, ce soir. Nous aussi, on va passer la nuit au Chaudron baveur. Comme ça tu pourras venir avec nous à la gare demain. Hermione reste aussi."

"Mes parents m'ont laissée ici avec toutes mes affaires." expliqua Hermione.

"Formidable !" s'exclama Harry. "Alors, vous avez tout acheté, il ne vous manque plus rien ?"

"Regarde ça !" dit Ron en sortant une longue boîte poussiéreuse. "Une baguette magique toute neuve. Trente-cinq centimètres de long en bois de saule avec un crin de queue de licorne à l'intérieur. Et on a acheté tous nos livres. Tu as vu un peu, ce Livre des Monstres ? Le libraire a failli fondre en larmes quand on lui a dit qu'il nous en fallait deux."

"Et tout ça, qu'est-ce que c'est ?" demanda Harry en désignant les trois sacs posés à côté d'Hermione.

"Cette année, j'ai pris davantage d'options que vous." expliqua-t-elle. "Ça, ce sont mes livres d'Arithmancie, de Soins aux créatures magiques, de Divination, d'étude des Runes, d'étude des Moldus…"

"Pourquoi étudier les Moldus ?" s'étonna Ron, scandalisé. "Tu es née dans une famille de Moldus ! Tes parents sont des Moldus ! Tu sais déjà tout sur les Moldus !"

"Ce qui me passionne, c'est de les étudier du point de vue des sorciers." répondit-elle.

Ron n'avait jamais compris l'intérêt d'étudier une matière, il passait son temps à vouloir échapper à ses études le plus efficacement possible.

"Est-ce que tu as quand même l'intention de dormir ou de manger un peu, cette année ?" demanda Harry tandis que Ron éclatait d'un rire goguenard.

Hermione l'ignora et ouvrit l'enveloppe que son père lui avait donné pour compter ses pièces restantes.

"Il me reste dix Gallions d'or. C'est bientôt mon anniversaire et mes parents m'ont donné un peu d'argent pour m'acheter un cadeau d'avance."

"Tu pourrais t'offrir un livre, par exemple ?" lança Ron d'un ton sarcastique.

"Non, je ne crois pas. J'ai très envie d'un hibou. Harry a Hedwige, toi, tu as Errol…"

"Je n'ai rien du tout." coupa Ron. "Errol, c'est le hibou de la famille. Moi, tout ce que j'ai, c'est Croûtard." Il sortit le rat de sa poche. "Et il faudrait que je le fasse examiner, je crois que l'Egypte ne lui a pas fait de bien."

Hermione observa le rat qui était très maigre et dont le poil avait tourné au gris par endroits.

"Il y a une boutique de créatures magiques, là-bas." dit Harry en pointant du doigt un magasin à la devanture violette. "Tu n'as qu'à aller voir s'ils ont un remède pour Croûtard, et Hermione pourra acheter son hibou."

Ils payèrent leurs glaces et rentrèrent dans la boutique. Il y régnait une forte odeur de paille et de crottes. Tandis que la vendeuse donnait des conseils à un homme qui tenait un lézard dans ses mains, ils explorèrent la boutique remplie de cages d'animaux de plein d'espèces différentes.

Quand Ron s'approcha finalement du comptoir pour faire examiner son rat, Hermione alla aux perchoirs à hiboux et contempla ceux en vente. Il y en avait un gris assez petit qui lui plaisait. Elle approcha sa main pour lui caresser la tête quand elle entendit un gros bruit derrière elle. Hermione se retourna et vit un énorme chat roux qui avait sauté sur le comptoir pour chasser Croûtard.

"NON ! ÇA SUFFIT, PATTENROND !" s'écria la sorcière qui essaya tant bien que mal de remettre le chat dans sa cage.

Hermione s'approcha du comptoir tandis que Ron et Harry se précipitaient dehors pour rattraper Croûtard. Le pauvre chat orange avait l'air malheureux de retourner dans sa cage. Il regarda Hermione de ses grands yeux tristes et rentra sa queue entre ses pattes arquées. Juste avant que la sorcière de la ménagerie puisse fermer la porte de sa cage, il réussit soudain à s'extirper et s'approcha de la main d'Hermione pour la lécher amicalement.

"Il vous aime bien !" commenta la sorcière en observant le chat.

"Oui, j'ai l'impression." Hermione lui caressa la tête et il ronronna sous sa main. "Comment s'appelle-t-il ?"

"Pattenrond. Ça fait des années qu'il est là, mais personne n'a jamais voulu l'adopter. Pourtant, c'est un chat très intelligent, à moitié Fléreur."

Hermione avait déjà lu une description assez brève du Fléreur, elle ne s'en souvenait pas très bien mais elle avait souvenir que c'étaient des sortes de chats très intelligents.

"À combien est-il ?"

"3 Gallions et 5 Mornilles, mais si vous le prenez, je vous fais cadeau des Mornilles et je vous offre la cage avec."

Hermione regarda une dernière fois le visage adorable du chat et prit sa décision :

"D'accord, je le prends."

"Et votre ami, il prend son Ratconfortant ?" demanda la sorcière en lui montrant le petit flacon rouge.

Hermione paya pour Pattenrond et la fiole de Ron et sortit de la boutique avec Pattenrond dans les bras qui ronronnait toujours. Elle n'avait pas d'hibou, mais elle aurait été incapable de laisser ce chat tout seul dans cette boutique.


Drago


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Théo avait passé le reste de l'été chez Blaise. Drago, après avoir étudié quelques livres de Potions de sa bibliothèque au Manoir, avait réussi à rassembler plusieurs ingrédients qui pouvaient apaiser ses blessures. Et avec les plantes médicinales de Pansy, le mélange avait réussi à atténuer considérablement les marques qu'il avait. Ses cicatrices étaient donc moins flagrantes, mais il était tout de même épuisé et avait du mal à bouger les bras.

Quand il arriva sur le quai du Poudlard Express, Drago embrassa rapidement sa mère pour lui dire au revoir et monta dans le train. Théo et Blaise étaient déjà là, assis dans l'un des compartiments vides et leurs valises déjà installées dans les filets.

"Hey Dray." lança Blaise quand il s'assit en face d'eux.

"Tes deux acolytes ne sont pas là ?" railla Théo.

Drago leva les yeux au ciel en comprenant qu'il parlait de Crabbe et Goyle.

"Non."

"Ils doivent tellement te manquer, ça fait combien de temps que tu ne les as pas vus ? 2 mois ? Tu leur as écrit des lettres d'amour pendant votre séparation ?" ajouta Théo.

"Ta gueule, Nott."

Ce dernier ne répondit rien mais avait toujours son petit sourire diabolique quand Pansy entra à son tour dans le compartiment.

"Ne dîtes rien, mon père est sur le quai." siffla-t-elle entre ses dents en s'asseyant.

Drago jeta un coup d'œil derrière elle et vit par la vitre du train que le père de Pansy était effectivement là, devant le train à l'observer. Il portait son costume gris et ne fit aucun signe de la main quand le train démarra et s'éloigna. Dès qu'il fut hors de vue, Pansy retira son serre-tête en grommelant une insulte et sortit son miroir de poche pour mettre du rouge à lèvres.

"Il a observé tous mes faits et gestes depuis hier. Il est persuadé que je commence à développer des "signes de rébellion" et il veut être sûr que je me comporte toujours comme une petite sainte dès que je suis à côté de lui." expliqua-t-elle, passablement irritée.

"Ça, c'est raté." se moqua Blaise.

"Des signes de rébellion, sérieusement ?" plaisanta Drago. "Il est au courant que tu n'es plus sage depuis tes cinq ans ?"

"Non, il en a aucune idée, et j'espère qu'il ne le découvrira jamais. Du moins, jusqu'à ce que je finisse Poudlard."

"Parce qu'il se passera quoi, après ?" demanda Théo.

"Selon lui, je serais probablement déjà mariée." soupira Pansy.

Ça jeta un froid dans le compartiment. Pansy n'avait pas l'air d'en tenir compte, mais Drago trouvait ça vraiment écoeurant de penser qu'elle puisse être mariée d'ici quatre ans. Même si c'était que dans la tête de son père. Cela montrait qu'il ne la connaissait absolument pas.

Quelques heures plus tard, alors que Théo était allongé sur la banquette en train de lire un livre, Blaise affalé contre la fenêtre pour observer le paysage et Pansy en train de feuilleter un magazine contre la jambe de Drago, quelqu'un passa devant la porte de leur compartiment en éclatant de rire. Drago se tourna vers le couloir et aperçut Daphné Greengrass, l'une des amies de Pansy.

Daphné avait à peu près la même coiffure que Pansy, exceptée la couleur de ses cheveux qui étaient châtains très clairs, presque blonds. Elle était suivie par une autre fille, plus petite et blonde, qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau.

"C'est Astoria Greengrass, la sœur de Daphné." expliqua Pansy en voyant le regard de Drago. "Elle rentre à Poudlard cette année."

Drago arqua un sourcil sans répliquer, mais Pansy continua d'un ton enjoué :

"Blaise, tu vas l'adorer. Elle est blonde, comme tu aimes."

Blaise sortit de sa contemplation du paysage avec une mine scandalisée :

"Elle a onze ans, Pans' !"

"Je dis ça comme ça. D'après ce que j'ai entendu, c'est ton type…" poursuivit Pansy sur un ton mielleux. "Comme Sandra Norwood, par exemple ?"

"Je ne sais pas de quoi tu parles." répliqua Blaise avec un sourire en coin.

"Ça veut dire que j'ai raison ! Tu as couché avec elle !"

Drago attendit que Blaise démente, mais il ne dit rien. Drago leva la tête et vit qu'il abordait toujours son petit sourire en coin.

"Quoi ?!" s'exclama Drago.

"Ouais, c'est vrai." dit simplement Blaise en haussant les épaules. Puis, en voyant l'air scandalisé de Drago, il ajouta : "Pas la peine d'être si choqué. Faut s'y mettre, tu comprendras."

Drago se tourna vers Théo. En voyant sa tête, Drago vit que lui non plus n'avait pas commencé "à s'y mettre", ce qui le rassura un peu.

"Mais c'est qui ?" demanda Drago.

"Sandra !" coupa Pansy. "Ne me dis pas que tu n'as jamais remarqué que Blaise dormait autre part certains soirs ?"

Drago réfléchit. Il se souvint de quelques fois où il s'était réveillé et que Blaise n'était pas dans son lit, mais il avait simplement pensé qu'il s'était levé plus tôt que lui. Jamais il aurait pensé que son meilleur ami était dans le lit d'une fille.

"Sandra ?" répéta Théo en se tournant vers Blaise, abasourdi.

Le fait que Théo soit aussi perdu que Drago l'aidait à se sentir moins seul.

"Sandra. Une élève de Poufsouffle, en sixième année." expliqua Blaise d'un ton calme.

"Une Poufsouffle ?!" s'écria Drago.

"Pourquoi as-tu couché avec elle ?!" demanda Théo.

"Parce qu'elle était jolie." répondit simplement Blaise, ignorant le visage outré de Drago.

"Mais c'est une Poufsouffle !" insista Drago.

"Oui, et elle était jolie. Je m'en fous de sa Maison. Elle est sympa, drôle, jolie et a accepté de coucher avec moi."

"Alors quoi, vous sortez ensemble maintenant ?"

"Non. On a simplement couché ensemble. Elle savait que je voulais essayer et que je cherchais une fille plus expérimentée, alors elle l'a fait pour m'aider. C'était comme un marché."

"Et c'était comment ?" demanda Théo.

"Oh !" intervint Pansy qui reprit son magazine. "Pas de détails, s'il vous plaît. Épargnez mes oreilles."

"Laissez-la." railla Blaise. "Elle est juste jalouse parce que je préfère les cheveux clairs."

Pansy lui fit un doigt d'honneur par-dessus son magazine et Théo jeta un rapide coup d'œil vers les cheveux blonds platine de Drago avec un grand sourire, que Blaise intercepta.

"Des filles ! Les cheveux clairs des filles, Merlin !" corrigea-t-il en levant les yeux au ciel.