tw : allusions au sexe
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Drago
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Elle était énervante, exaspérante, fouineuse et agaçante.
Mais Drago n'arrivait pas à détacher son regard d'elle.
Devant ses livres qu'elle posait sur des carafes pour lire en mangeant, ou penchée sur des parchemins à la Bibliothèque, ou en train de rire avec Weasley, ou quand elle mangeait en écoutant Londubat parler, ou en train de marcher dans les couloirs d'un pas pressé…
Il ressentait toujours cet énervement quand il la voyait, mais ce n'était pas le même type de colère que pour Potter ou Weasley. Eux, ils étaient simplement énervants, ils lui donnaient envie de se venger pour qu'ils paient. Elle, c'était plus une observation, de l'irritation en la voyant si studieuse.
Elle l'énervait parce que c'était une Sang-de-Bourbe, une Miss-Je-Sais-Tout, une fille avec des fréquentations bizarres, une Gryffondor.
Il l'étudiait comme si c'était un problème scientifique qu'il devait résoudre, elle était si émotionnelle et en même temps si fermée, elle était à la fois mystérieuse et à la fois fragile. Il adorait quand elle lui renvoyait une insulte, ou une répartie, qu'elle lui donnait un peu d'attention pour qu'il puisse ressentir cette dose d'adrénaline qu'il ne contrôlait pas et qui était étrangement addictive.
Il était… intrigué.
Intrigué par cette fille étrange qui ne lui prêtait pas la moindre attention et qui était inférieure à lui sur plusieurs points, mais pas tous.
"Qu'est-ce que tu regardes ?" lança Blaise sur un ton amusé.
Drago détacha brutalement ses yeux de Granger qui était en train de lire une lettre en fronçant les sourcils, à la table des Gryffondors, en mangeant son petit déjeuner distraitement et en n'utilisant qu'une main pour tenir la lettre de l'autre.
"Personne. Rien." dit-il d'un ton saccadé.
Il fit balayer son regard sur le reste des tables pour montrer à Blaise qu'il observait tout le monde, et pas qu'elle. Blaise était assis à côté de lui, en train de manger ses œufs.
Drago ne s'était même pas rendu compte qu'il était en train de la regarder.
"Où est Pansy ?" demanda Blaise.
"Elle continue de dormir jusqu'à la dernière minute."
"Et t'étais en train de choisir la fille à qui tu allais coucher, c'est ça ?"
Drago se tourna, horrifié, vers Blaise qui avait un grand sourire, du genre me-l'a-fait-pas-à-moi.
"Hein ? Quoi ? Non !"
"Arrête, je connais ce regard. Quand t'as appris que j'avais couché avec Sandra, j'ai tout de suite su que tu voulais en faire une compétition. Et depuis, tu cherches la fille à qui tu vas demander, c'est pas vrai ?"
Drago faillit le contredire, puis se dit que c'était mieux de dire ça que de lui expliquer qu'il était en train de regarder Granger en train de lire, alors il acquiesça.
"Ouais, t'as deviné. Montre moi laquelle c'est, Sandra ?" demanda Drago.
Blaise fit un signe à la table des Poufsouffles, et une fille blonde avec des boucles lui répondit avec un petit sourire. Drago haussa les sourcils :
"Ah ouais, jolie."
"Tu peux demander à sa copine Effie, elle est cool."
Blaise lui montra la fille assise à côté de Sandra, elle avait les cheveux rouges, assez jolie, mais Drago fit "non" de la tête :
"Pas une Poufsouffle."
"Rohh. Tu veux une Serpentarde ?"
Blaise se tourna vers la gauche pour voir sa propre table et réfléchit quelques secondes avant de dire :
"Astra ?"
"Astra ?" répéta Drago, incapable de dire qui c'était.
"Astra Taylor, septième année."
Il lui montra discrètement une fille qui parlait à l'autre bout de la table. Elle avait une queue de cheval blonde et un très joli profil, mais à part ça, Drago ne pouvait pas vraiment voir d'aussi loin.
"Pourquoi tu n'as pas couché avec celle-là au lieu de t'abaisser à une Poufsouffle ?" siffla Drago.
"Qui te dis que je n'ai pas couché avec elle aussi ?"
Drago recracha son jus de citrouille et se tourna vers Blaise, horrifié. Il était mort de rire.
"Beuuurk, Blaise, ne me dis pas que tu vas te mettre à me recommander des filles avec qui tu as déjà couché !"
"Mais non, je plaisante. J'aime bien Astra, mais elle n'était pas forcément intéressée par moi alors je ne lui ai pas demandé."
"Qu'est-ce qui te fait dire que moi je pourrais ?"
"Rien. Il va falloir que tu te débrouilles sur cette partie-là. Je peux pas tout faire à ta place non plus."
"C'est une Sang pure ?"
Blaise leva les yeux au ciel :
"Pourquoi, tu veux aller le raconter à ton père après ?"
"Beurk, Blaise ! Putain !"
"Alors qu'est ce qu'on s'en fout de son statut de sang ? C'est pas une née-moldue, en tout cas. Vas lui parler au lieu de te trouver des excuses !"
À ce moment-là, Pansy arriva dans le champ de vision de Drago et la réplique cinglante qu'il allait lancer à Blaise s'envola avant d'avoir pu être prononcée. Pansy s'asseya lourdement sur le banc d'en face et plongea sa tête dans ses mains pour se réveiller un peu.
"Bonjour vous deux." dit-elle d'une voix endormie. "Vous parliez de quoi ?"
"Rien." dit précipitamment Drago, qui n'avait pas envie de parler de filles avec qui il voulait coucher à Pansy de si bon matin. "Tu veux un toast ?"
Il lui tendit le panier de pain et elle en prit un. Elle ne portait pas de maquillage, ce qui était assez rare, mais elle était jolie dans les deux cas. De toute façon, Drago était sûr qu'elle se maquillerait à la vas-vite avant le cours en utilisant son miroir de poche.
"Ça va ton bras ?" demanda-t-elle en désignant ses bandages.
Il haussa les épaules :
"Oui. Et toi, tu as bien dormi ?"
"Ouais, super."
Drago avait l'impression qu'elle mentait, mais il n'insista pas.
Hermione
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Hermione était tellement focalisée sur son emploi du temps qu'elle avait complètement perdu la notion du temps. Ses journées étaient longues et elle avait du mal à se situer. Alors, ce ne fut pas très surprenant qu'elle ne comprit pas pourquoi Ron, Neville et Harry attendaient en bas des escaliers du dortoir avec des grands sourires :
"Joyeux anniversaire Hermione !"
Cette dernière eut juste le temps de réaliser quel jour on était quand elle entendit un gros "CRACK" à sa droite. Elle tourna la tête et vit les jumeaux qui avaient fait éclaté des sortes de gros tubes qui contenaient des confettis qui tombèrent par milliers dans la Grande Salle :
"Joyeux anniversaire !" hurlèrent-ils d'une même voix.
"Merci ! J'avais… complètement oublié." avoua-t-elle avec un sourire.
"Tiens, tu as le temps d'ouvrir nos cadeaux avant d'aller prendre le petit-déjeuner !" dit Harry en se précipitant sur l'un des canapés où était posé un petit tas de cadeaux.
Il lui tendit cinq paquets : celui d'Harry contenait un kit d'instruments d'Astrologie qu'il avait trouvé sur le Chemin de Traverse, Ron lui avait pris un livre sur la sorcellerie de l'Egypte ancienne qui avait l'air fascinant, Neville avait acheté une écharpe blanche, Ginny un carnet aux pages dorées et les jumeaux une jolie boîte en bois pour ranger ses sachets de thé. Elle les remercia tous en leur faisant un câlin un par un, puis ils descendirent tous à la Grande Salle pour prendre le petit-déjeuner.
Mais les surprises n'étaient toujours pas terminées. Elle n'eut même pas le temps de se verser du jus de citrouille que deux hiboux jetèrent quelque chose devant son assiette. Il y avait une lettre de ses parents et un petit colis qui contenait un jouet moldu pour chat et la même couverture qu'elle en plus petite, pour Pattenrond. Il avait dormi quelques nuits dans son lit, entre ses jambes, mais il passait surtout son temps à vagabonder dans le Château.
Ses parents avaient aussi agrafé une lettre de Danny qu'elle rangea dans son sac pour la lire plus tard. L'autre hibou, lui, tenait un parchemin sur lequel elle reconnut l'écriture d'Hagrid :
Joyeux anniversaire Hermione !
Je t'envoie ton cadeau : des biscuits à la citrouille et quelques sachets de thé à la cannelle que tu aimes tant.
Passe une bonne journée, et on se voit cette après-midi pour le cours de Soins aux Créatures Magiques.
Hagrid.
Hermione croqua dans les cookies faits à la main d'Hagrid, et même s'ils étaient un peu trop cuits, elle les trouva succulents. Puis, les jumeaux et Ginny allèrent dans des directions opposées pour aller en cours, tandis qu'Hermione, Ron, Harry et Neville se dépêchaient pour ne pas être en retard en Divination.
Malgré le fait qu'ils étaient partis en avance, ils n'arrivèrent qu'en haut de l'échelle de la tour la plus éloignée du Château avec cinq minutes de retard. Quand ils entrèrent dans la salle circulaire, tout le monde était déjà assis. Essoufflée, Hermione s'empressa de s'asseoir sur le fauteuil de la table libre la plus proche, entourée d'Harry et Ron :
"Désolés pour le retard Professeure…"
"Ce n'est pas grave, j'avais prévu que vous le seriez." répondit la Professeure Trelawney de son ton mélodramatique.
Hermione leva les yeux au ciel.
"Sortez vos livres, je vous prie, et prenez tous une tasse pour commencer vos lectures de feuilles de thé. Je sais que vous avez oublié votre livre, Mr. Finnigan…" coupa Trelawney qui avait vu la main de Seamus se lever pendant sa phrase. "Vous pouvez partager celui de votre voisin."
Comme à chaque fois qu'elle faisait une prédiction, Ron regardait Hermione avec les yeux écarquillés, comme pour lui demander silencieusement d'admettre qu'elle avait raison. Hermione, comme à chaque cours, contestait :
"C'était évident que c'était pour ça qu'il levait la main, simple déduction."
Trelawney passa alors entre les tables pendant qu'Hermione servait de l'eau chaude dans les trois tasses.
"Oh, et joyeux anniversaire à vous, Miss Granger."
Hermione arrêta une seconde ce qu'elle était en train de faire, perturbée par ce qu'elle venait d'entendre :
"Euh… Merci, Professeure."
Ron lui jeta le même regard et Hermione dit d'une petite voix :
"Oh, Ron ! Elle a accès à tous les dossiers d'élèves, elle sait que je suis née le 19 septembre."
"Ah oui, parce qu'on voit souvent Trelawney traîner à côté des dossiers d'élèves. Tu l'as déjà vue sortir de sa tour, Hermione ?" demanda Ron.
"Non, mais… Elle a dû l'entendre de l'un de vous."
Ron arqua un sourcil, amusé de voir qu'elle n'arrivait pas vraiment à expliquer cette prédiction. Elle préféra changer de sujet :
"Alors, ces feuilles de thé ?"
Harry avala les dernières gouttes de sa tasse, tourna sa cuillère fois dedans, la retourna sur sa soucoupe pour la vider, puis la tendit à Hermione.
Elle observa les feuilles, qui avaient plus la forme d'un petit tas d'herbes mouillées qu'autre chose. Elle tourna plusieurs fois la tasse dans sa main pendant que Ron faisait la même chose avec la sienne et qu'Harry observait celle de Ron en se retenant de sourire.
"Je crois que je vois une faucille…" dit Hermione qui essayait vainement de trouver la moindre forme.
Elle tourna les pages du manuel et lut la description de la faucille :
""Une blessure importante vous freinera dans vos projets…" C'est toujours très optimiste, ces prédictions…" commenta-t-elle.
"Je commence à m'y habituer." dit Harry qui réprimait un rire. "Et toi, Ron ? Tu vois quelque chose pour Hermione ?"
"Je crois que je vois un chat…"
Il chercha dans le manuel et lut à voix haute :
""Vous devez impérativement vous séparer de votre gros chat orange moche qui menace le pauvre rat de votre ami…""
"Ha-ha-ha. Très drôle, Ron." siffla Hermione.
Harry était maintenant mort de rire et essayait de se cacher derrière la tasse de Ron pour ne pas que la professeure Trelawney le voit.
"Je plaisante, ça va ! "Le chat symbolise l'oisiveté et la paresse qui vous empêche de travailler correctement."" lut Ron.
"Mais bien sûr, c'est bien mon style ça." dit Hermione, qui était de plus en plus agacée par ce cours inutile.
"À toi, Harry."
"Moi… Je vois pour Ron… Un oreiller ?" risqua Harry en tournant la tasse dans tous les sens.
"Ça, pas besoin du manuel pour le deviner, j'ai juste envie de faire une sieste." dit Ron en s'allongeant sur la table.
Hermione éclata de rire. Elle voyait ce qu'il voulait dire : les effluves écrasantes de la pièce avaient le don de l'assoupir aussi, en plus de lui donner un mal de tête.
Finalement, la professeure finit par arriver à leur table et comme chaque semaine, elle s'empara de la tasse qu'Hermione tenait et se lança dans un grand discours dramatique sur le pauvre Harry dont la vie allait s'arrêter brutalement dans d'atroces souffrances.
Drago
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Drago était adossé contre le mur, à côté de la classe de Métamorphose. Le cours devait commencer dans dix minutes, et comme d'habitude, Pansy n'avait pas fait ses devoirs. Elle avait tendance à les faire toujours à la dernière minute, en recopiant ceux de Drago ou de Théo et en s'appuyant sur le mur pour écrire le plus vite possible. Cette fois-ci, elle avait piqué le parchemin de Blaise et elle s'appliquait à recopier les exercices sans se faire voir.
Drago était un peu dans la lune. Il n'écoutait pas la conversation entre Théo, Blaise, Crabbe et Goyle à côté de lui, et n'était pas intéressé par les devoirs de Pansy. Il était en train de regarder les couloirs, quand il vit Granger traverser la foule des élèves d'un pas pressé. Elle avait l'air de très mauvaise humeur, elle poussait presque les premières années en grommelant parce qu'ils ne la laissaient pas passer aussi vite qu'elle l'aurait voulu :
"Pardon, pardon ! J'ai besoin de passer, s'il vous plaît !" piailla-t-elle de sa voix suraiguë.
Drago avait remarqué que sa voix était de plus en plus haut perchée à mesure que sa patience était mise à l'épreuve. C'est pour cela qu'il s'était fixé un défi personnel de l'énerver le plus possible pour essayer d'atteindre le couinement aigu qu'elle faisait quand elle était réellement agacée. Il la regarda passer dans le couloir sans remarquer qu'il était là et disparut en tournant à gauche. Drago fronça les sourcils : il pensait que les Gryffondors avaient cours de Botanique à cette heure-là, et pourtant Granger n'allait pas du tout en direction des serres.
"Tiens, Drago, tiens moi ça s'il te plaît…"
Pansy lui tendit un petit pot d'encre qu'elle lui demanda de tenir à mi-hauteur pour qu'elle puisse tremper sa plume dedans le plus vite possible. Après cinq minutes de recopiage, McGonagall ouvrit la porte et Pansy eut juste le temps de fourrer le parchemin dans sa poche pour ne pas qu'elle le voit :
"Entrez, entrez." dit la Professeure.
Ils entrèrent dans la salle de classe et, étonnamment, Pansy ne s'assit pas à côté de Drago, mais de Daphné. Il prit donc une place à côté de Théo et après que McGonagall ait lancé son "Accio" habituel pour récupérer tous les devoirs, elle commença son cours. Ce jour-là, ils devaient métamorphoser un lézard en peigne à cheveux, ce qui était particulièrement ardu. Drago avait beau remuer sa baguette en répétant l'incantation plusieurs fois, son lézard demeura fermement assis sur son bureau. Théo, lui, avait réussi à le transformer partiellement, ce qui donnait un peigne avec des pointes en écailles.
À la fin du cours, Drago avait réussi à avoir un peigne, mais il était toujours vert et beaucoup trop grand. McGonagall ne fit pas de commentaire en le voyant, se contentant de lui jeter un regard perçant par-dessus ses lunettes.
Ils étaient en train de sortir du cours quand Drago vit Granger dans le même couloir, qu'elle traversait dans l'autre sens. Drago se demanda vaguement si elle allait dîner quand Londubat la rejoignit en marchant à côté d'elle :
"Hey Hermione, alors comment s'est passée ta journée ?" demanda-t-il en marchant à côté d'elle.
Drago était juste derrière eux, et il essayait tant bien que mal d'écouter leur conversation malgré le brouhaha du couloir.
"Très fatigante, et toi ?"
"Fatigante ? Ah bon ?" demanda Londubat.
"Oui… J'ai pris un peu plus d'options que vous donc j'ai plus de cours."
"Ah ! C'est dommage, une journée crevante pour ton anniversaire…"
"C'est pas grave, je ne le fête pas vraiment de toute façon. Mais merci beaucoup pour l'écharpe, je vais la mettrai cet hiver. Je dois filer retrouver Ron et Harry, on se retrouve au dîner ?"
Et elle s'éloigna en lui faisant un signe de la main vers un autre couloir.
C'était son anniversaire ? Drago ne s'était jamais demandé quand est-ce que c'était. Il nota dans un coin de sa tête que c'était le 19 septembre. Londubat lui avait offert une écharpe ? Qu'avait bien pu lui offrir Potter ? Et Weasley ? Il était sûr qu'elle avait demandé des livres. Ou pire, qu'elle n'avait rien demandé du tout et avait fait semblant d'être surprise en les ouvrant ce matin, et qu'elle avait répété une dizaine de fois "mais fallait pas !"
"Drago, des patates ?"
Il leva la tête et se rendit compte subitement qu'il était déjà assis à la table des Serpentards, et que son assiette était vide en face de lui. Depuis combien de temps étaient-ils arrivés ? Il n'avait jamais autant rêvassé que depuis la rentrée.
"Euh, ouais."
Il se servit et essaya vraiment de s'impliquer dans la conversation pour ne pas paraître trop distrait. Il n'avait aucune idée de quoi ils parlaient, mais vu l'enthousiasme de Théo, ça devait s'agir des cours :
"...troisième du classement, et j'essaie de prendre de l'avance sur les devoirs en faisant aussi ceux de Crabbe et Goyle quand j'ai le temps pour ramasser un peu d'argent, donc avec un peu de chance je pourrai peut-être arriver premier en Métamorphose grâce au devoir de tout à l'heure…"
"Tu aides encore Crabbe et Goyle ?" demanda Blaise.
"Ouais, ils m'ont remboursé les devoirs de l'année dernière et j'ai augmenté les prix cette année."
"C'est une blague ? Tu les aides eux et pas moi ?" lança Pansy.
"Bah ça dépend, tu me donnes combien ?" demanda Théo avec un sourire narquois.
Pansy lui jeta un bout de pain par-dessus la table. Elle avait toujours la fâcheuse habitude de jeter le premier truc qu'elle avait sous la main quand quelqu'un lui faisait une remarque qu'elle n'aimait pas.
"Je croyais qu'on était amis, "et que quand on était amis c'était gratuit" ?" pesta-t-elle en imitant la voix de Théo.
"Déjà, je ne parle pas comme ça, et en plus, tu ne fais jamais tes devoirs, si je devais faire tous les tiens en plus je serais jamais premier du…"
Drago abandonna sa tentative de suivre la discussion. Il n'avait pas envie de parler des cours juste après les cours, il entendait suffisamment ça pendant la journée ! Il se plongea dans ses propres pensées, et comme dans un geste automatique, il observa discrètement la table des Gryffondors.
Potter n'était pas là, mais il y avait Weasley en face de Granger, que Drago pouvait identifier avec ses cheveux roux de dos. Granger ne parlait pas, elle avait l'air préoccupée. Et maintenant qu'il l'avait entendue, il devait dire qu'elle avait l'air particulièrement fatiguée…
Il s'arracha de sa contemplation de Granger en se giflant mentalement. Il devait arrêter de faire ça, son père serait furieux s'il apprenait qu'il était aussi intrigué par cette fille. C'était une Sang de Bourbe, putain !
À la place, il tourna la tête et chercha Astra à la table des Serpentards. Elle était là, en train de parler avec un garçon de septième année. Drago commença à élaborer un plan mental pour l'aborder en essayant d'éloigner Granger de ses pensées.
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Mais Drago n'arrivait pas à éviter Granger. Partout où il allait, il avait l'impression de la voir, ce qui n'aidait pas son esprit à vagabonder. Pendant tout le mois d'Octobre, il essaya tant bien que mal de se reprendre et d'arrêter de se poser des questions sur cette fille insupportable.
Il se trouvait des excuses, se disait qu'il était seulement intrigué par elle parce qu'elle était meilleure que lui en cours, qu'elle traînait avec le garçon le plus célèbre du monde des sorciers, son ennemi, ou parce qu'il voulait trouver des idées à lui balancer à la figure quand il la croisait dans un couloir pour l'énerver.
Mais au fond de lui, il savait qu'il se mentait à lui-même.
Le jour d'Halloween, il fut ravi de pouvoir aller se promener à Pré-Au-Lard. Il y était déjà allé plusieurs fois avec ses parents, mais ça ne l'empêchait pas d'être heureux de pouvoir y retourner pour changer un peu d'air. Théo, cependant, était loin d'être aussi réjoui :
"Il va le voir tout de suite, Blaise !" dit-il en marchant doucement vers la cour.
Drago jeta un coup d'œil vers lui. Il était emmitouflé sous une énorme écharpe verte et serrait son formulaire entre ses mains gantées, qui tremblaient presque de nervosité. Blaise avait signé à la place du père de Théo, mais il était persuadé qu'ils allaient se faire griller et qu'il allait avoir une retenue, ce qui ne lui était jamais arrivé jusqu'à présent.
"Mais non Théo, relax !" siffla Blaise pour la dixième fois de la journée.
"S'il dit quelque chose, je vais t'accuser." prévint Théo. "Imagine qu'il est au courant que je me suis fait viré de chez moi ? Comment je peux lui expliquer que mon père a signé mon autorisation ?"
"Parce que tu crois vraiment que c'est Rusard qui va te dire ça ? Ce Cracmol ?" s'amusa Blaise.
Ils arrivèrent dans la cour et s'approchèrent de Rusard qui était en train de vérifier chaque papier.
"Blaise Zabini, je te jure que…" siffla Théo.
"Si ça marche, tu me payeras une Bierraubeurre au Trois Balais pour te faire pardonner de ton manque de confiance en moi, ok ?" coupa Blaise.
"Et si ça ne marche pas, je reste ici avec toi." dit Pansy d'un ton détaché. "Pré-Au-Lard, je m'en fiche un peu, moi."
"Mais non ! On va acheter plein de trucs !"
Pansy haussa les épaules. Ils se mirent dans la file, et Crabbe et Goyle arrivèrent à leur tour :
"Qu'est-ce que vous faites là ?" demanda Théo. "Il vous reste encore de l'argent à dépenser ?"
"Oui, on voulait aller à Zonko, et Honeydukes !" expliqua Goyle avec un grand sourire.
Drago vit Potter qui regardait Granger et Weasley avec une tête dégoûtée, en bas des marches de l'escalier, un peu plus loin. Il lui lança :
"Tu restes ici, Potter ? Tu as peur de passer devant les Détraqueurs ?"
Comme seule réponse, Potter se retourna pour retourner au Château. Théo se tourna vers lui, l'air paniqué :
"Quoi ? Parce qu'on doit passer devant les Détraqueurs, en plus ?"
"J'en sais rien, j'ai dit ça comme ça. Relax, Théo ! C'est juste une sortie." lui dit Drago.
Théo hocha la tête. Des boucles châtain dépassaient sous son bonnet. Quand ce furent à leur tour, ils montrèrent un par un leurs formulaires signés, et Rusard les approuva tous, y compris celui de Théo. Dès qu'ils grimpèrent dans la calèche, Théo laissa échapper un soupir de soulagement :
"J'ai vraiment cru qu'il allait voir la fausse signature."
"Tu me dois une Bierraubeurre, Nott." dit simplement Blaise.
La calèche se mit en route et quand ils passèrent devant le portail de l'école, Drago vit deux Détraqueurs garder l'entrée, mais ils ne s'approchèrent pas. Très vite, ils aperçurent le contour des maisons de Pré-Au-Lard se dessiner devant eux.
Pansy demanda à Drago de l'accompagner dans un magasin de vêtements, où il la suivit à contrecoeur et dû attendre qu'elle essaye la moitié des rayons avant de se décider pour quelques pulls et des robes. Puis, ils rejoignirent Théo qu'ils durent arracher de la librairie du village pour aller s'installer aux Trois Balais. Drago fut ravi d'entrer dans le pub, où il faisait nettement plus chaud que dans les rues venteuses du village.
Ils s'installèrent à une table et Pansy commanda pour tout le monde :
"Six Bièraubeurres, s'il vous plaît."
La gérante du pub revint avec six chopes de bières. Drago en prit une et sirota la mousse à la vanille par-dessus.
"Oh, Blaise, arrête de baver." se moqua Pansy en surprenant le regard de Blaise vers la serveuse.
"Je ne bave pas ! Mais tu dois avouer qu'elle est plaisante à regarder, non ?"
Drago chercha la femme derrière le bar, mais en balayant son regard dans la pièce, il vit alors Granger qui était assise à une table en compagnie de Weasley. Ils avaient l'air de se prendre la tête sur quelque chose, mais il était trop loin pour entendre quoique ce soit. Granger avait l'air profondément exaspéré, et Weasley s'emportait en balançant ses mains dans tous les sens.
Puis, les jumeaux Weasley entrèrent et s'assirent à côté d'eux, ce qui arrêta tout de suite leur dispute, mais n'empêcha pas Granger de bouder dans son coin sans parler. En trois ans, il n'avait jamais vu Granger s'énerver de la sorte contre un de ses amis. Il se demanda ce qu'avait bien pu faire Weasley pour qu'elle soit autant en colère. D'habitude, c'était contre lui qu'elle était énervée, à lui qu'elle réservait ce regard courroucé.
Pansy était en train de raconter les dernières rumeurs de l'école. Crabbe et Goyle étaient bizarrement très intéressés, mais Drago avait du mal à identifier les personnes dont elle parlait, comme souvent. Il feignit de l'écouter en buvant sa Bièraubeurre, et quand ils eurent tous terminé, ils payèrent et retournèrent dans le village.
Ils marchèrent tous ensemble dans les rues pavées, s'arrêtant à quelques vitrines et en achetant quelques trucs. Drago fit une halte à Honeydukes pour acheter des confiseries qu'il aimait, même s'il préférait celles que sa mère lui envoyait par colis de temps en temps.
En revenant vers les calèches, Pansy fit quelque chose qu'elle n'avait jamais fait auparavant : elle glissa son bras dans celui de Drago en marchant, mine de rien. Au début, il fut un peu surpris, puis il se dit qu'elle avait sans doute peur de glisser sur les feuilles trempées qui jonchaient le sol et n'y prêta pas plus d'attention.
Le festin d'Halloween fut aussi appétissant que les années précédentes, mais avec tous les bonbons que Drago avait mangés sur le chemin du retour, il n'arriva pas à manger tout ce qu'il aurait voulu prendre. Quand ils rentrèrent dans la Salle Commune, il y avait déjà quelques élèves de Serpentard qui étaient là. Une fête se préparait. Il y avait des fêtes tous les week-ends dans la Salle Commune, mais comme c'était souvent les sixièmes et septième années qui les organisaient, Drago et ses amis n'étaient jamais restés très longtemps.
Cette fois-ci, il reconnut Astra qui tapotait le phonographe avec sa baguette pour lancer de la musique. Quand elle le vit passer, elle lui adressa un petit sourire, auquel il répondit.
"Vas-y, Dray !" chuchota Blaise qui avait surpris l'échange de regards entre les deux. "Elle vient de te faire un signe !"
"Non, mon bras…"
"Oh, arrête un peu. Ça fait deux semaines que tu n'as plus de bandages, on ne voit presque plus rien. T'as juste peur, c'est tout."
"Non, je prépare le terrain." dit Drago en entrant dans le dortoir.
"Dépêche toi alors, sinon c'est Nott qui va gagner…" dit Blaise dans un murmure.
Drago arqua un sourcil et regarda en direction de Théo, qui était tranquillement en train de lire un livre dans le fauteuil de la chambre, les pieds pendants de l'accoudoir. Il portait un pantalon de pyjama quadrillé et un haut blanc qui dévoilait ses cicatrices sur ses bras, et avait positionné son livre en équilibre contre ses genoux pour pouvoir lire sans le tenir.
"Aucune chance." répondit Drago en riant.
Ils dégustèrent quelques bonbons d'Honeydukes, dont les préférés de Drago qui étaient au miel et fondaient dans la bouche. Ils étaient chacun assis dans leurs lits respectifs, exceptée pour Pansy qui était allongée dans celui de Drago, comme la majorité des soirs. Elle était déjà en pyjama et avait attaché sa frange en arrière de sorte à ce qu'elle ne soit pas devant ses yeux. Blaise était justement en train de tester les nouveaux bonbons explosifs quand soudain, quelqu'un entra en trombe dans le dortoir et alluma les lumières qui aveuglèrent les quatre Serpentards.
Drago se tourna vers la porte et vit un préfet de Serpentard qu'il n'avait vu que quelques fois en train de patrouiller dans les couloirs. Il devait être en dernière année, et était encore entièrement habillé aux couleurs de sa Maison. Il balaya la pièce du regard rapidement, et s'arrêta quelques secondes sur Pansy. Cette dernière resserra la couette contre elle, dans l'espoir peut-être de s'y cacher et de disparaître. Heureusement, il ne fit pas de commentaire sur la présence interdite d'une fille dans un dortoir pour garçons et dit d'une voix autoritaire :
"Tout le monde va dans la Grande Salle, c'est une urgence. Dépêchez-vous !"
Drago échangea un regard interloqué avec ses amis avant de sortir précipitamment de son lit et de se diriger vers la sortie. Tous les élèves de Serpentards sortaient de la Salle Commune, certains en pyjama, d'autres encore habillés.
"Qu'est ce qu'il se passe ?" demanda Théo à demie voix.
"Aucune idée." répondit Blaise.
Ils furent rejoints par les élèves de Serdaigle et de Poufsouffle aux portes de la Grande Salle. Les Gryffondors étaient déjà là, tous encore habillés de la même manière qu'au festin d'Halloween. Pansy s'échappa du groupe, probablement pour aller récolter des informations.
Finalement, certains professeurs fermèrent toutes les issues et ils se retrouvèrent coincés dans la Grande Salle, sans savoir s'ils devaient s'asseoir à leurs tables ou non.
"Les professeurs et moi-même devons fouiller le Château." annonça Dumbledore, qui n'avait plus aucune trace d'amusement sur le visage. "Je crains que, pour votre propre sécurité, il soit nécessaire que vous passiez la nuit ici. Je demande aux préfets de monter la garde aux portes de la Grande Salle et je confie au préfet et à la préfète-en-chef le soin d'organiser les choses. Tout incident devra m'être immédiatement signalé. Vous demanderez à l'un des fantômes de me transmettre un message en cas de besoin."
Il agita deux fois sa baguette et les quatre tables des Maisons s'alignèrent soudain contre les murs, et des centaines de sacs de couchage apparurent de nul part par terre.
"Dormez bien." dit le directeur avant de sortir de la Grande Salle.
Drago se tourna, médusé, vers Théo et Blaise. Pansy se faufila dans la foule d'élèves qui parlaient tous d'un ton surexcité.
"Sirius Black." dit-elle, ses yeux sombres soudain animés. "Il a essayé d'entrer dans la tour des Gryffondors, il a déchiqueté le tableau qui garde l'entrée pour passer. Il voulait probablement tuer Potter, mais il n'a pas réussi."
"Dommage." murmura Drago en cherchant Potter du regard.
Il le trouva dans un coin de la Grande Salle, en train de mettre son sac de couchage et en grande discussion avec Granger et Weasley.
"Toujours de sa faute !" se plaignit Théo. "Je ne vais jamais réussir à dormir ici, je vais mourir de froid !"
Théo était très frileux, il avait toujours six tonnes de couches de vêtements sur lui, même quand il faisait bon. Pansy sortit sa baguette et la pointa sur l'un des sacs de couchage par terre :
"Calefacere."
Sa baguette envoya un jet qui illumina quelques secondes le sac.
"Sortilège de chaleur." expliqua-t-elle d'un ton blasé. "Tu es vraiment second du classement, Nott ? On apprend ça en première année."
Tandis que Théo et Pansy partaient dans une querelle enfantine, Drago choisit l'un des sacs et utilisa son sweat comme oreiller. Blaise et Pansy se mirent à côté de lui, tous les deux un peu inquiets.
"Comment il a fait pour rentrer ?" demanda Blaise. "Il y a des Détraqueurs qui patrouillent autour du Château tout le temps !"
"Peut-être qu'il est indemnisé contre eux ? À force de les côtoyer, il s'est peut-être habitué et ne ressent plus les effets ?" proposa Drago.
"Impossible." coupa Théo, de l'autre côté de Pansy. "Personne ne peut s'habituer à leur magie, je l'ai lu en essayant de trouver un moyen de ne plus frissonner dès que je passe à côté d'eux."
"Alors, il a transplané !" dit Pansy.
"Impossible." répéta Théo. "Personne ne peut transplaner dans l'enceinte de Poudlard, excepté Dumbledore. C'est écrit dans l'Histoire de Poudlard."
Drago fut à court d'idées. Il ne savait pas comment Sirius Black avait réussi à entrer dans le Château, et il était persuadé que Dumbledore et les autres n'arriveraient pas à le trouver. Ça faisait tellement d'années qu'il était à Azkaban, il devait avoir réfléchi à son plan des milliers de fois. Et pourtant, il l'avait mis à exécution le jour d'Halloween. Ne savait-il pas qu'il y avait un festin chaque année ?
Il tourna la tête et croisa le regard de Pansy, juste avant que les chandelles ne s'éteignent pour plonger la salle dans le noir complet. Elle avait peur, il pouvait le dire en fixant ses yeux charbon. Il était sûr qu'elle se posait la même question que lui : et si le Seigneur des Ténèbres dont leurs parents leur parlait depuis qu'ils étaient enfants l'aidait ?
Hermione
.
.
Hermione n'avait pas réussi à dormir de la nuit. D'une part parce que son sac de couchage avait été affreusement fin et qu'elle n'avait donc pas trouvé de position assez confortable sans se faire mal au dos contre la pierre, mais aussi parce qu'elle n'avait pas cessé d'être inquiète pendant la nuit. Dès qu'elle avait entendu le moindre bruit, elle avait sursauté en pensant que Sirius Black s'était soudain infiltré dans la Salle et se dirigeait d'un pas silencieux vers Harry.
À cause de son insomnie, le rythme déjà épuisant du Retourneur du Temps la rendit complètement exténuée, et il n'était pas même 10h. Elle se força à suivre tous les cours de son emploi du temps et à prendre des notes, même si chaque coup de sablier était douloureux, attendant avec impatience l'heure du déjeuner pour souffler un peu.
Pour le troisième cours de 9h, l'Arithmancie, Hermione avait atteint un niveau de fatigue qui défiait tout ce qu'elle avait déjà vécu. Elle était tellement dans les vapes qu'elle croisa par mégarde Ron, Harry et elle-même qui sortaient de la Grande Salle pour aller en cours de Divination. Elle se cacha dans un placard à la dernière minute et, s'insultant pour son oubli, elle arriva dans la classe d'Arithmancie en ruminant.
Elle s'asseya bruyamment à son pupitre et sortit ses affaires de son sac, qui devait faire le même poids que Buck l'hippogriffe, et posa lourdement son cahier.
"Grincheuse ce matin, Granger ?"
La voix traînante de Drago Malefoy était la dernière chose qu'elle avait envie d'entendre. Elle ferma les yeux, inspirant lentement pour se calmer, puis se tourna vers la droite, où étaient assis Malefoy et Nott.
"Oui, un peu." dit-elle. "Donc je te conseille gentiment de me laisser tranquille, Malefoy. Je ne suis vraiment pas d'humeur."
"C'est à cause de Sirius Black, c'est ça ?" poursuivit Malefoy sans écouter son avertissement. "Ne t'inquiètes pas Granger, il n'est pas intéressé par toi, seulement par Potter. Et avec un peu de chance, il arrivera enfin à nous débarrasser de lui."
"Tu ne sais même pas de quoi tu parles, Malefoy."
"Je crois que tu confonds, Granger. Je sais des choses que tu ne sais pas."
"Ah oui ? Quoi ?"
Elle croisa le regard glacé de Malefoy, qui avait un éclat de malice dans ses pupilles grises.
"Ah, il faudra me supplier pour que je te le dise, Granger…"
"Jamais de la vie. De toute façon, tu ne sais rien." dit-elle fermement en se détournant.
Malefoy sembla piqué par cette réflexion parce qu'il s'exclama :
"Ah ouais, t'es sûre de toi ? Alors, tu es au courant du lien entre Potter et Black, Miss Je-Sais-Tout ?"
