Drago

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"QUOI ?! Qui ça ? Et quand ?"

"Astra Taylor. Il y a trois jours." répondit fièrement Drago à Théo, qui avait la bouche grande ouverte.

"Bien joué Dray !" lança joyeusement Blaise en continuant de manger son petit déjeuner.

Théo se tourna vers lui, toujours aussi offusqué :

"Parce que t'étais au courant ?"

"C'est moi qui lui ai conseillé de voir avec Astra." répondit Blaise.

"Et moi ? Pourquoi tu ne m'as conseillé personne ?!"

"Parce que tu n'as jamais donné l'impression que tu étais intéressé à l'idée de coucher avec quelqu'un ? Je suis entremetteur, pas devin."

Théo se tourna de nouveau vers Drago, les yeux toujours écarquillés de surprise.

"Ça veut dire que je suis le dernier à ne pas l'avoir fait ?" demanda-t-il, soudain maussade.

"Non, il te reste Crabbe et Goyle." dit Drago avec un rire.

"Ça devrait aller, je suis quand même plus attirant que ces deux-là ! Non ?"

Il leva des yeux suppliants vers ses deux amis qui rièrent de plus belle.

"Non ?!"

"On peut pas te dire, on est pas des filles !"

Théo piqua du nez dans son assiette en grommelant. Il avait laissé tomber sa Gazette du Sorcier sur la table en entendant la confession de Drago, et semblait avoir oublié qu'il était en train de lire un article tant ça l'avait secoué.

"Et c'était bien ?" demanda Théo à Drago après quelques secondes.

Au moment où il allait répondre, Pansy arriva à table, et sans savoir pourquoi, il se tut. Il ne voulait pas exposer les détails de sa première fois devant elle de peur de la gêner. Théo devait penser la même chose parce que son arrivée mit un terme à ses questions et il plongea sa cuillère dans son bol de lait sans un mot de plus.

Drago se tourna vers Pansy, qui ne les avait pas salué en arrivant, et il fut surpris de voir que le haut de son visage était recouvert par une capuche.

"Euh… Pans' ?"

"Quoi ?" demanda-t-elle, un peu agressive.

Théo et Blaise la regardaient aussi maintenant, aussi décontenancés que Drago.

"Ça va ?"

"Parfaitement. Pourquoi ?"

"On peut savoir pourquoi tu as une capuche sur la tête ?"

"Hm ?" marmonna Pansy en se servant du petit-déjeuner.

"Pansy, tu croyais vraiment pouvoir arriver à table comme ça sans qu'on te demande ce que tu as sur la tête ? Après tout ce temps à traîner avec nous tous les jours ?" demanda Théo, amusé.

"C'est pas mon pull, d'ailleurs ?" demanda Blaise qui regardait le hoodie avec un froncement de sourcils.

Pansy grommela quelque chose que Drago ne comprit pas.

"Pardon ?"

"Laissez-moi tranquille !" dit-elle un peu plus fort. "J'ai une tête affreuse, c'est tout."

"Parce qu'en plus de penser qu'on allait pas te demander, tu penses vraiment que McGonagall te laissera entrer dans son cours de Métamorphose avec une capuche qui recouvre ton visage ? Tu t'es pris pour un Détraqueur ou quoi ?" continua Théo.

Pansy soupira d'agacement et finit par enlever la capuche. Sa frange, qui d'habitude était parfaitement peignée, était maintenant tellement longue qu'elle tombait franchement sur ses yeux. Théo, Blaise et Drago arrêtèrent de rire en voyant ça.

"Je mets tous les jours de la potion sur mes cheveux pour qu'ils soient soyeux." expliqua-t-elle d'une petite voix. "Et ce matin, j'ai voulu en mettre sur ma frange qui était décoiffée, mais j'avais oublié que la potion faisait aussi pousser les cheveux et… Je ne sais pas comment faire pour annuler l'effet."

"Tu ne veux pas demander à Rogue ? Il a l'air de s'y connaître en potions pour cheveux." dit Blaise qui essayait à tout prix de se retenir de rire.

"Très drôle, Zabini." dit-elle en lui lançant un regard noir. "J'ai demandé à Daphné, elle m'a dit qu'elle allait m'aider. Et elle a aussi dit que je ressemblais à une de ces vaches écossaises, alors je suis sortie du dortoir." ajouta-t-elle, agacée.

Elle entendit Drago étouffer un rire et se tourna vers lui, sa frange se balançant devant ses yeux avec son mouvement :

"Arrête de te moquer !"

"Qu'est-ce que t'en sais s'il se moque ? Tu peux rien voir." dit Théo qui agita une main devant elle pour vérifier si elle voyait quelque chose.

Pansy essaya de la pousser aveuglément sans succès, ce qui les fit éclater de rire.

"Vous êtes aussi ignobles que Daphné !" s'exclama Pansy en quittant le banc. "Je retourne dans mon dortoir, au moins, personne ne me voyait là-bas !"

Et elle s'en alla en remettant fermement sa capuche sur sa tête. Drago était mort de rire, il la regarda partir d'un pas ferme et l'imita à Théo et Blaise qui se tenaient les côtes tellement ils riaient. Puis, Crabbe et Goyle entrèrent dans la Grande Salle, croisèrent Pansy qui les dépassèrent et prirent place à côté de Drago :

"Qu'est ce qu'elle a ? Et c'est quoi cette tête ?" demanda Crabbe.

Théo arrêta tout de suite de rire :

"Rien, elle s'est trompée de potion. Si tu lui fais le moindre commentaire, j'arrête de faire tes devoirs."

Ils mangèrent leur petit-déjeuner, puis se rendirent en cours de Métamorphose. Pansy ne vint pas en cours, mais Drago s'y attendait. Elle était tellement attentive à ce que son apparence soit toujours parfaite que le moindre écart pouvait la mettre dans un état de panique. Elle devait probablement considérer cet incident de frange comme une maladie qui justifiait son absence. Drago ne serait d'ailleurs pas étonné de la voir à l'infirmerie si Daphné ne trouvait pas de solution.

Il passa donc le cours aux côtés de Théo, qui sembla durer des heures tant le sujet du jour était ennuyeux, puis ils sortirent pour se rendre au cours de Sortilèges. Ils prirent plusieurs couloirs où tous les élèves attendaient devant les salles dans des groupes, et il était donc difficile de circuler normalement.

Ils marchaient depuis une dizaine de minutes quand Drago entendit Théo murmurer :

"Bizarre…"

Drago se tourna vers lui, mais Théo avait l'air de parler à lui-même plutôt qu'à n'importe qui. Il fixait intensément un groupe de seconde années en face d'eux, mais Drago ne voyait pas ce qu'il y avait de bizarre.

"Quoi ?" demanda-t-il à Théo, qui l'ignora.

Drago se tourna de nouveau vers le groupe que Théo était en train d'inspecter, et vit soudain Granger se frayer un passage parmi eux pour passer. Elle traversa le couloir à toute allure, les cheveux plus ébouriffés que jamais, les joues rouges, et avec une petite pile de livres qu'elle serrait contre sa poitrine.

"Granger ? C'est que maintenant que tu réalises qu'elle est bizarre ?" dit Drago avec un rire moqueur.

Mais Théo ne répondit toujours pas. Il fixait obstinément Granger, jusqu'à ce qu'elle disparaisse de leur vue. Il semblait plongé dans ses réflexions, alors Drago n'insista pas, même si ça l'intriguait beaucoup. Blaise n'avait rien suivi de cet échange, trop occupé à pousser les élèves qui se mettaient sur son passage pour pouvoir marcher normalement.

Ce ne fut qu'une fois assis dans la classe de Sortilèges depuis une quinzaine de minutes que Théo finit par parler :

"Je ne parlais pas de Granger quand je disais "bizarre", je parlais plutôt de pourquoi elle était là."

Drago mit du temps à comprendre que Théo s'adressait à lui, comme s'ils continuaient une conversation qu'ils venaient d'avoir. Peut-être ne s'était-il pas rendu compte qu'ils étaient déjà arrivés en classe et qu'ils avaient vu Granger il y a longtemps. En plus, la classe de Sortilèges était dans un état catastrophique : les élèves devaient réussir le sortilège de Lumos Maxima, ce qui faisait que Drago était aveuglé par des lumières trop puissantes en face de lui.

"Hein ?" demanda-t-il distraitement à Théo.

"Granger." dit-il, ce qui attira l'attention de Drago pour de bon. "Tu n'as pas l'impression qu'elle est tout le temps là ?"

Il fronça les sourcils :

"Euh… Ouais, je sais pas ?"

Drago était étonné de voir qu'il n'était pas le seul à observer Granger. La pensée que Théo fasse pareil l'irritait.

"Je regardais le classement général hier pour voir si j'avais réussi à dépasser Granger, mais elle est toujours première, dans toutes les matières." commença à expliquer Théo.

"C'est pas le cas depuis, genre, la première année ? Faut que tu laisses tomber. Même pétrifiée, elle arrivait à…"

"Je parle pas de ça !" interrompit Théo. "J'ai regardé les matières, et j'ai vu qu'elle avait pris toutes les options !"

"Et ?"

"C'est impossible ! On la voit tous les lundis en cours d'Arithmancie, pourtant, elle a aussi Divination et Études de Moldus en même temps, et elle a des notes parfaites dans les trois !"

"Bah, elle triche." dit Drago en haussant mollement les épaules. "On le savait déjà."

"Et ce qui est encore plus bizarre…" continua Théo sans prendre compte de ce que disait Drago, "C'est que je la vois partout. Et tout à l'heure, je l'ai même vue sortir de la classe d'Histoire de la Magie avec Potter et Weasley, puis toute seule dans un couloir du troisième étage…"

"Théo, je…"

"Alors qu'elle n'aurait jamais pu y être aussi vite, et qu'en plus les Gryffondors n'avait pas du tout cours au troisième étage à ce moment-là !"

Millicent Bulstrode réussit alors à produire suffisamment de lumière pour réussir à brûler les rétines de Drago juste devant eux. Il attendit que les points blancs se dissipent en grommelant, mais Théo ne semblait même pas avoir remarqué, toujours focalisé sur les agissements de Granger. Il ne tenait même plus sa baguette pour faire semblant de travailler, il avait l'air de calculer quelque chose silencieusement.

"Qu'est ce que tu veux dire ?" reprit Drago. "Tu crois qu'elle transplane, ou un truc comme ça ? T'avais pas dit toi-même que personne ne peut transplaner dans l'enceinte du Château ? En plus, elle n'a même pas encore passé son permis. Tu délires, Nott."

Le concerné ne répondit pas, mais releva la tête quand Flitwick lui lança, un peu agacé :

"Mr. Nott ? Pouvez-vous me montrer vos avancées ?"

Théo prit sa baguette, forma le geste parfait et chuchota "Lumos Maxima". Le bout de sa baguette s'illumina et tous les élèves situés sur les bancs d'en face se cachèrent les yeux : c'était le faisceau le plus brillant que quelqu'un avait produit depuis le début du cours. Théo agita sa baguette une seconde fois pour l'éteindre et regarda, posé, son professeur.

"Très bien, très bien." dit Flitwick en notant quelque chose sur un papier.

"Comment t'as réussi à faire ça, Nott ?" demanda Goyle, de l'autre côté de Drago.

"Tu tiens ta baguette à l'envers, espèce d'idiot." dit Blaise.

Drago corrigea son geste plusieurs fois, et jusqu'à la fin du cours, Théo demeura silencieux.

Hermione

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Hermione avait la sensation d'être en décalage horaire en permanence. À force d'utiliser le Retourneur de Temps, elle n'avait plus trop d'idées du temps qui passait et devait constamment regarder l'heure ou le ciel de la Grande Salle pour se rappeler du moment de la journée. Les cours étaient passionnants, et elle adorait réviser les matières optionnelles, mais la fatigue et la distorsion constante du temps la rendait amorphe.

Le temps passait à la fois étrangement lentement et anormalement vite.

Sans qu'elle s'en rende compte, décembre arriva. Cette année, ses parents lui demandèrent directement si elle voulait venir à Noël ou non, étant donné qu'ils allaient le passer à Edimbourg chez la grand-mère d'Hermione. Elle leur donc envoya son refus, en remettant une nouvelle fois en cause sa dose impressionnante de travail. Et, contrairement à l'année précédente, c'était vrai : Hermione n'avait jamais autant travaillé, les lignes de son planning de révisions débordaient.

La seule perspective de réconfort qu'Hermione attendait avec impatience était une nouvelle visite prévue de Pré-Au-Lard, le dernier week-end du trimestre. Malheureusement, Harry ne pouvait toujours pas venir, mais Hermione était tout de même heureuse de s'y rendre de nouveau avec Ron. Le village était magnifique, l'histoire fascinante, et ça serait probablement le seul jour de congé d'Hermione depuis le mois d'octobre.

La veille, elle était en train de travailler à une table de la Salle Commune, comme tous les soirs, quand Ginny s'assit en face d'elle. Hermione reposa sa plume sur le côté pour ne pas paraître impolie en continuant d'écrire, et contempla Ginny. Elle aussi avait grandi depuis l'année précédente, elle n'avait plus rien à avoir avec la fille timide de première année. Ses cheveux roux étaient nattés et tombaient de part et d'autre de son visage, mettant en valeur ses centaines de tâches de rousseur qui s'étalaient sur son nez et ses joues.

"Salut Hermione !"

"Salut, Ginny."

"Comment fais-tu pour travailler dans un boucan pareil ?" demanda Ginny.

Elle désigna d'un geste de la main le reste de la Salle Commune, qui était très occupée en ce vendredi soir : Seamus et Ron étaient en train de jouer aux échecs version sorcier, qui éclataient les pièces à chaque coup, Fred et George essayaient des pétards, et de la musique s'élevait de plusieurs phonographes posés sur les tables. Hermione était la seule à travailler.

"Je n'aime pas le silence." dit simplement Hermione. "J'aime bien quand il y a du bruit autour de moi pour travailler, sauf à la Bibliothèque."

"Si je pouvais travailler autant que toi, ma mère me couvrirait de cadeaux." fit remarquer Ginny en jetant un coup d'œil à ses parchemins. Puis, elle écarquilla les yeux en lisant le titre de l'un d'eux : "Arithmancie ?! Hermione, tu as cinq options supplémentaires ? Comment tu fais pour dormir ?"

"Je gère bien mon temps." répondit-elle rapidement. Puis, pour changer de sujet, elle demanda : "Et toi, comment se passent tes cours ?"

"Ça va. Quand on a six frères qui parlent de Poudlard depuis que je suis née, c'est plus facile." répondit-elle.

Soudain, les joues de Ginny s'enflammèrent et elle baissa les yeux en se triturant les mains :

"Hermione, en fait… Je suis venue ici pour te demander quelque chose." dit-elle à voix basse.

"Ginny, si c'est encore pour me parler de mes cours, je te jure que je vais bien, j'adore ce que j'apprends…"

"Non, ce n'est pas ça." dit Ginny.

Hermione remarqua à cet instant qu'elle était maintenant cramoisie et évitait son regard.

"Oh." dit la brune. "Je t'écoute ?"

"Je voulais savoir… Voilà, je me lance… Je… J'ai remarqué que tu passais beaucoup de temps…" balbutia Ginny.

Hermione n'arrivait pas à cacher sa surprise. Elle venait de retrouver la Ginny de l'année précédente, toute intimidée.

"Oui ?" demanda Hermione pour l'encourager.

"Tu passes beaucoup de temps avec Harry, et mon frère. Ron. Je voulais savoir si… Tu étais en couple avec Harry ?" lâcha-t-elle.

Hermione fit la grimace :

"Eurk ! Non, pas du tout."

"Tu n'es pas… Amoureuse de lui ?" demanda Ginny, en levant des yeux pleins d'espoir vers elle.

"Non ! Absolument pas. C'est mon meilleur ami. Je l'adore, mais je ne ressens absolument rien pour lui. Pourquoi ?"

"Parce que… Disons que je n'étais pas trop sûre, et je voulais vérifier."

"Tu as des sentiments pour lui ?" demanda Hermione, qui connaissait déjà la réponse.

Les joues de Ginny étaient devenues tellement rouges qu'elles allaient probablement exploser d'une minute à l'autre.

"Oui." dit-elle d'une toute petite voix. "Mais je n'ose pas lui dire. En réalité, je n'ose même pas lui parler."

"Pourquoi ? Il est parfaitement normal. Tu n'as pas à stresser pour ça."

"Je sais bien, c'est juste que… Je ne sais pas. Tu as déjà été amoureuse ?"

"Non." répondit Hermione du tac au tac.

"C'est difficile d'être raisonnée quand on ressent toutes ces choses à la fois. J'aimerais paraître intéressante et sûre de moi, mais quand il est là, je me dégonfle et j'ai l'impression d'être pathétique."

"Je suis sûre que ce n'est pas le cas." dit Hermione pour la réconforter. "Et tu es une fille très intéressante, avec le temps j'espère que tu arriveras à te détendre en sa présence et que tu réaliseras qu'il a de la chance de te connaître. Et ne t'en fais pas, il n'est intéressé par personne pour le moment."

"D'accord." répondit Ginny qui avait cessé de se triturer les mains. "Merci, Hermione."

"Pas de problème."

Ginny plongea alors sa main dans sa poche et lui tendit un Gallion avec un petit sourire. Ses rougeurs s'étaient complètement atténuées, en l'espace d'une dizaine de secondes :

"Est-ce que ça te dérangerait de me prendre quelques Chocogrenouilles, à Pré-Au-Lard ? Si je demande à Ron, je suis sûre qu'il va oublier."

Hermione accepta avec un sourire, et Ginny se leva pour aller s'asseoir sur l'un des canapés de la Salle Commune avec des amies de son année. Hermione retourna à son essai de Défenses contre les Forces du Mal, qui était enseigné depuis peu par Rogue parce que Lupin était malade.

Elle relut plusieurs fois ses textes et compléta sa dissertation par un graphisme des phases de la lune. Même si Rogue était sévère avec les Gryffondors, elle espérait obtenir une bonne note, parce qu'elle s'était vraiment impliquée dedans, elle avait même lu quelques livres supplémentaires sur le sujet.

Elle continua d'écrire pendant une grosse demie-heure, avant de mettre son point final, puis, elle relut toute sa copie. Les caractéristiques des loup-garous, un peu d'Histoire, la lune, la transmission, les dangers…

Elle était en train de consulter le calendrier lunaire quand tout à coup, une pensée vint s'incruster dans son esprit fatigué. Elle fronça les sourcils et relut le calendrier, puis, le texte de son manuel qui expliquait le phénomène de transformation des loup-garous, lors de la pleine lune.

Hermione était parfaitement réveillée, maintenant, elle agrippait le manuel avec force en lisant à toute vitesse. Fatigue, pâleur, posture douloureuse, absences…

Tout concordait.

Le professeur Lupin était un loup-garou.

Drago

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Les interrogations de Théo sur Granger n'avaient pas aidé, Drago l'observait encore plus qu'avant. Maintenant qu'il savait qu'il y avait quelque chose qui clochait dans son emploi du temps surchargé, ça avait donné à Drago une raison valable pour l'étudier. Dès qu'il la croisait quelque part, il notait ses déplacements dans sa tête, et s'était vite rendu compte que Théo avait raison.

Dès qu'il passait d'une classe à l'autre, Granger était là. Parfois, elle se dirigeait vers les serres de Botanique, puis la semaine d'après à la même heure, il la trouvait à côté de la Bibliothèque, ou en compagnie de Potter et Weasley pour aller manger. Il était devenu obnubilé par elle, tout comme Théo qui l'observait aussi comme si c'était un manuel de potions.

Le fait que Théo soit autant intéressé par Granger avait un côté positif et un côté négatif pour Drago. L'avantage était qu'il avait trouvé quelqu'un avec qui partager son passe-temps, et ne culpabilisait plus autant d'observer Granger de la sorte. Le côté négatif, c'était que Drago ressentait souvent des petites piques de jalousie quand il surprenait le regard de Théo vagabonder vers elle. Il était tellement habitué à la chercher dans la foule ou juste examiner ses moindres faits et gestes qu'il n'arrivait pas à se dire que Théo faisait la même chose.

Il avait élaboré toutes sortes de théories mentales sur ce que Granger pouvait bien mijoter pour assister à plusieurs classes en même temps. Il avait étudié des potions capables de se multiplier, ou de prendre l'apparence de quelqu'un d'autre, mais ça ne collait pas. Théo aussi s'était penché sur la question, et lui optait plutôt pour un sort, ou une métamorphose. Drago devait avouer que Théo était beaucoup plus investi que lui, il passait son temps à essayer de comprendre comment c'était possible.

Il lui disait souvent que c'était pour comprendre et la dénoncer, pour pouvoir la dépasser dans le classement. Drago espérait sincèrement que ça soit vrai.

Sans qu'il s'en rende compte, Drago avait presque laissé de côté son travail et ses propres amis pour pouvoir se concentrer sur Granger. Il ne savait pas pourquoi ça l'intriguait autant, mais il se rendit compte de tout ce qu'il avait délaissé quand il vit que la valise de Pansy ne se trouvait plus à côté de son lit, un soir du mois de novembre.

"Pourquoi la valise de Pansy n'est plus dans le dortoir ?" demanda Drago à haute voix en la cherchant du regard.

Blaise baissa doucement le magazine de Quidditch qu'il était en train de lire, allongé dans son lit, pour jeter un regard curieux à Drago :

"Tu n'as pas remarqué qu'elle ne venait plus ?" demanda-t-il, presque amusé.

Drago réfléchit. Maintenant qu'il le disait, Pansy n'était en fait pas venue dormir dans son lit depuis au moins trois semaines. Drago était tellement obsédé à l'idée de découvrir ce que faisait Granger pour être à plusieurs endroits en même temps qu'il n'avait pas réalisé qu'il dormait seul depuis quelque temps.

"Quoi ? Pourquoi ?"

Blaise haussa vaguement les épaules :

"Je sais pas, elle ne dort plus ici, elle est probablement retournée dans son lit dans son dortoir."

Drago n'y croyait pas. Il savait pertinemment que Pansy détestait dormir seule, depuis qu'elle était enfant. Dès qu'elle en avait l'opportunité, elle dormait avec quelqu'un, ça avait toujours été le cas. Depuis leur deuxième année à Poudlard, elle avait même pris l'habitude de dormir tous les soirs dans le lit de Drago. Le lendemain, au petit-déjeuner, il la confronta :

"Pans', pourquoi tu ne dors plus dans notre dortoir ?"

La brune, qui était en train de manger un toast, s'arrêta de manger en fronçant les sourcils. Elle avait réussi à raccourcir sa frange après deux jours, elle avait donc retrouvé sa tête habituelle mais évitait d'utiliser la potion tous les jours en cas d'effets indésirables. Si avant elle s'amusait à faire des coiffures sophistiquées à son carré noir, ses cheveux étaient maintenant toujours pareils : lisses et plats, sans artifices.

"Ça fait presque un mois. Pourquoi tu me poses la question seulement maintenant ?" demanda-t-elle, un peu contrariée.

"Je sais pas, j'ai vu que tu avais enlevé ta valise…"

"Je dors avec Daphné." dit-elle sèchement.

Drago baissa un peu la voix pour s'adresser seulement à elle et ne pas se faire entendre par le reste des Serpentards qui mangeaient :

"Si c'est à cause du préfet qui est entré à Halloween, ne t'en fais pas, il n'a rien dit aux professeurs…"

"Non, c'est pas pour le préfet." dit-elle avant de continuer son toast.

Drago arqua un sourcil, mais n'argumenta pas. Il se demandait ce que Pansy lui cachait, mais il était un peu honteux de ne pas avoir remarqué plus tôt qu'elle s'était un peu éloignée de lui, alors il préféra attendre qu'elle soit prête à lui en parler. Drago retourna à son bol de porridge, et pile à cet instant, Théo s'écria à sa droite :

"Putain, elle a un Retourneur de Temps !"

Drago grogna :

"Hein ? Non, ça fait trois semaines qu'elle n'a pas…"

"Je parle pas de Pansy, imbécile ! Regarde !"

Drago regarda dans la direction indiquée par Théo et vit qu'il pointait Granger. Toutes les interrogations sur l'absence de Pansy s'envolèrent et il se baissa légèrement vers Théo pour l'écouter sans que personne autour d'eux n'intercepte leurs paroles :

"Je viens de voir un éclat doré à son cou, et j'ai enfin compris. Elle a un Retourneur de Temps, une sorte de collier qui permet d'avancer le temps de quelques heures. Tout concorde ! C'est comme ça qu'elle suit trois options en même temps, elle remonte à chaque fois, et on la croise dans les couloirs !"

Théo était surexcité de sa découverte, il gigotait sur le banc comme un enfant à qui on venait d'offrir un cadeau. Drago avait plus de mal à comprendre, mais en regardant attentivement Granger, il vit effectivement un collier doré autour de son cou, caché par sa robe.

"Je vais à la Bibliothèque pour faire quelques recherches." annonça Théo. "Tu veux venir avec moi ?"

Drago accepta et ils séchèrent donc le cours d'Histoire de la Magie pour apprendre le plus possible sur les Retourneurs de Temps. Théo avait l'air de beaucoup s'y connaître sur le sujet :

"Je suis tellement bête, évidemment que c'est ça ! Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt ?" dit-il en se dirigeant vers l'un des rayons de la Bibliothèque.

Il prit un livre spécifique sur l'étagère, et l'ouvrit à la table sur laquelle il révisait souvent pour montrer le paragraphe à Drago. En le lisant, il comprit que Théo avait raison. Cet objet permettait à Granger d'assister à plusieurs cours à la fois, et à prendre certains couloirs pour éviter de croiser son double, ou son triple, au même endroit.

Drago comprenait maintenant pourquoi il avait l'impression de la voir partout, c'est parce qu'elle était littéralement partout. En plus, Granger avait l'air épuisée ces derniers temps, et le fait de voyager dans le temps aussi fréquemment de la sorte devait en effet être fatiguant.

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Si Drago était intrigué par elle avant, il était devenu complètement obsédé désormais. Il passait son temps à l'étudier, deviner ce qu'elle faisait, essayait de discerner ce qu'elle disait en cours, et de comprendre son emploi du temps. Heureusement, elle ne semblait pas avoir remarqué que Drago l'espionnait de la sorte.

Il n'arrivait plus à s'arrêter, depuis qu'il savait qu'elle utilisait ce Retourneur de Temps, il s'était fait la résolution de la dénoncer et de l'empêcher de le faire. En réalité, ça ne changeait pas grand-chose à sa vie qu'elle le fasse, mais il voulait tout de même la piéger comme si sa vie en dépendait.

Théo, lui, lâchait doucement l'affaire. Après avoir trouvé ce qui permettait à Granger de travailler de la sorte, il avait cessé de s'y intéresser et travaillait deux fois plus pour tenter de la dépasser sans le Retourneur de Temps. Malheureusement, ça voulait dire des séances de révisions à la Bibliothèque pratiquement tous les jours, et Drago ne le voyait donc presque plus.

Il était donc le seul à connaître l'existence du Retourneur de Temps chez les Serpentards, et il avait l'impression de garder un secret très précieux qui menaçait d'éclater à chaque fois qu'il voyait le visage concentré de Granger entre deux cours.

Hermione

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"Hermione ? Hermione ?"

Le visage de Ron s'interposa dans son esprit : était-elle dans une prairie ? Ou dans son dortoir ? Ou sur sa banquette, chez elle ?

"Hermione !"

Elle sentit une main la pousser et elle ouvrit péniblement les yeux. Au début, elle ne reconnut pas l'endroit où elle se trouvait, et elle dû cligner des yeux plusieurs fois pour se rendre compte que l'odeur de bois qu'elle sentait était celle d'une table sur laquelle elle avait posé sa tête. Hermione se releva, son cou courbaturé, et poussa les mèches de cheveux qui s'étaient collées contre son front.

"Hmm ? Ron ?" marmonna-t-elle.

Sa vision encore floue s'ajusta un peu et elle vit Ron, debout à côté d'elle. Il avait un petit sourire sur le visage. Hermione regarda autour d'elle, et comprit qu'elle s'était endormie à la Bibliothèque. Madame Pince était en train d'éteindre les torches sur les murs pour la plonger dans le noir.

"Mione, on est vendredi soir." dit Ron calmement. "Tu n'avais pas mieux à faire que de t'endormir sur tes cahiers ?"

"Oh non, je n'ai pas eu le temps de finir mon essai… Je dois le rendre pour jeudi, et j'ai encore la carte d'Astronomie à compléter, et le chapitre d'Études de Moldus sur les radios à lire…"

Ron posa sa main sur l'épaule d'Hermione pour l'empêcher de continuer à parler :

"Hermione, ça suffit. Tu travailles trop. Tu as carrément rater le dîner ! On s'est inquiétés, avec Harry. Viens, on rentre, et tu vas t'accorder une bonne nuit de sommeil."

"Mais mon chapitre…"

"Tu peux lire ça dans ton sommeil." dit-il en balayant ses livres d'un geste de la main. "Les radios, Hermione ! Ton père en a une chez toi, tu les connais déjà. Allez, viens."

"Bon… D'accord."

De toute façon, elle n'avait pas le choix, elle pouvait pratiquement entendre les talons impatients de la bibliothécaire résonner autour d'elle. Ron l'aida à ramasser ses livres en formant une longue pile, puis quand elle voulut s'en emparer, il les prit avant elle :

"Tu ne vas pas porter ça, tu vas te ruiner le dos."

"Merci, Ron."

Ils avancèrent jusqu'à la sortie. La Bibliothèque était maintenant vide, et complètement éteinte, ce qui lui donnait une allure un peu effrayante. Hermione se rendit compte qu'elle était frigorifiée. Madame Pince la laissait désormais boire des thés quand elle lisait à sa table préférée, mais le dernier qu'elle avait bu remontait à trop longtemps.

Ses jambes tremblotaient. Et quand elle passa devant les vitraux des fenêtres, elle aperçut sa tête et poussa un petit cri de surprise. Ses cheveux étaient tellement éparpillés qu'ils n'avaient plus aucune structure, ils formaient juste une grosse touffe de boucles qui s'étaient empirée avec sa sieste.

"Mon Dieu, je suis affreuse." dit-elle en se détournant du reflet.

"N'importe quoi, tu n'es pas affreuse." dit Ron avec un petit rire. "Tu es simplement débordée de travail ! Sérieux, Mione, le rythme que tu t'imposes est inhumain, tout le monde aurait déjà jeté l'éponge depuis longtemps à ta place !"

"Mais j'aime ce que j'étudie…"

"Peut-être, mais tes études ne t'aiment pas. Tu as l'air épuisée, tu tiens à peine debout."

Hermione ne répliqua pas, mais ne put s'empêcher de grogner une plainte quand elle commença à monter les escaliers. Ce ne fut qu'au 6ème étage qu'elle reprit la parole :

"Comment as-tu su que j'étais là ?"

"À la Bibliothèque ?" s'étonna-t-il. "Tu crois que je ne te connais pas, depuis trois ans ?"

"Non, pas là. À cette table précisément."

"Bah, c'est ta préférée, non ?"

Hermione arqua un sourcil. Elle ne savait pas que Ron avait remarqué ce détail, le fait qu'elle s'asseye tous les jours à la même table faisait largement partie des choses qu'il ne remarquait, d'habitude, jamais. Il continua :

"Quand j'ai vu que tu ne venais pas manger, j'ai tout de suite pensé que tu étais là-bas. Parfois, tu ne vois pas les heures passer, alors je me suis dit que j'allais venir pour t'accompagner dans la Salle Commune, et je t'ai trouvée allongée sur ta table."

"Merci de m'avoir réveillée, tu es bien plus délicat que Madame Pince." dit-elle dans un bâillement.

"Si elle te laisse boire du thé à côté de ses précieux bouquins, c'est que tu dois être son élève préférée de Poudlard."

Tout le Château était décoré pour Noël, ce qui rendait l'atmosphère encore plus festive et chaleureuse que d'habitude. Ils entrèrent dans la Salle Commune et Hermione et Ron s'assirent tous les deux à côté d'Harry, qui était face au feu de cheminée et qui réussit à réchauffer Hermione.

"Ah, vous voilà." dit simplement Harry en les voyant arriver. "Hermione, tu as faim ?"

Il lui tendit une pomme et elle le remercia en la croquant, puis se fit un thé à la cannelle. Ron lui jeta un plaid pour ne pas qu'elle attrape froid, et elle posa sa tête sur l'accoudoir en écoutant distraitement les voix d'Harry et Ron. Elle était presque en train de dormir de nouveau quand Ron la secoua :

"Hermione, tu es vraiment épuisée ! Va te reposer dans ton lit !"

Elle hocha la tête, donna le reste de son thé à Harry, leur souhaita une bonne nuit et monta dans son dortoir. Lavande et Parvati n'étaient pas encore rentrées. Hermione prit une longue douche pour se laver les cheveux, et s'enfonça sous l'épaisse couette de son lit qui était réchauffée par une bouillotte. Au moment où elle allait éteindre la lumière et fermer les rideaux, Pattenrond sauta à son tour dans son lit et se roula contre le ventre d'Hermione en ronronnant doucement.

Elle repensa au moment où elle s'était endormie à la Bibliothèque en caressant doucement son chat. Le texte qu'elle lisait n'était pas du tout intéressant, et elle avait senti un regard persistant sur elle pendant de longues minutes. En relevant la tête, elle avait vu Théodore Nott, sur une table un peu plus éloignée, plongée dans un gros livre marron. Le regard, c'était celui de Drago Malefoy, juste à côté de lui. Il la transperçait du regard, et ne l'avait pas détourné du tout quand elle l'avait fixé à son tour. Ses yeux d'un gris froid lui donnait l'impression qu'il pouvait lire en elle, c'était assez déconcertant.

En ce moment, il la regardait souvent, et elle était incapable de dire pourquoi, mais ça attisait sa curiosité. Elle avait feigné de lire encore un peu, mais ne se souvenait plus du tout comment elle avait réussi à s'endormir sur le livre comme ça.

Hermione tomba pour la troisième fois de la soirée dans les abysses du sommeil, et étrangement, elle sentait toujours le regard obstiné de Drago Malefoy sur elle, comme s'il l'avait marquée.

Drago

.

.

Depuis qu'il avait couché avec Astra, Drago assistait plus souvent aux fêtes de Serpentards. Avant, il n'avait jamais pris le temps d'observer les fêtes et s'était contenté de s'asseoir plus loin, ou d'aller au dortoir. Mais maintenant qu'il s'y était plus intégré, il aimait passer ses soirées du vendredi et du samedi dans cette ambiance particulière.

Il avait aussi réussi à ramener Pansy. Au début, elle avait refusé, puis après plusieurs tentatives, elle avait finalement accepté d'y assister une fois ou deux. En ce mois de décembre, elle alla à toutes les fêtes du week-end, y compris celles où Drago n'était pas. Daphné, Tracey Davies et d'autres filles que Drago ne connaissait pas étaient souvent là aussi. Théo, lui, n'y participait que très peu, et se mettait généralement à l'une des tables de révisions les plus reculées de la pièce pour ne pas se faire déranger par la musique.

Il ne restait plus qu'une semaine avant les vacances, et Drago n'avait rien fait en cours. Il était tellement focalisé sur l'emploi du temps de Granger qu'il n'avait pas du tout révisé, et il n'était plus du tout dans le classement général des vingt meilleurs élèves de l'école. En espérant sincèrement que son père soit trop occupé pour y faire attention à son retour, Drago préféra passer son dernier week-end de cours à faire la fête plutôt qu'à réviser comme Théo.

Il s'assit dans l'un des canapés de la Salle Commune, dont les lumières vertes des fenêtres ajoutaient une ambiance de Noël avec les sapins disposés un peu partout. Blaise lui tendit un gobelet vert et répondit à la question de Drago avant même qu'il ne la formule :

"Hydromel à la cerise. Goûte, tu m'en diras des nouvelles."

Drago but une gorgée de la boisson épicée, qui s'avéra être excellente. Il n'avait jamais trop bu d'alcool avant, même si son père lui avait déjà fait goûter du vin. Depuis qu'il assistait à ce genre de fête, il commençait à apprécier certains alcools. Il n'avait aucune idée de comment les élèves de Serpentards parvenaient à mettre autant de bouteilles d'alcool à disposition sur les tables.

Blaise s'assit à côté de lui et bougea légèrement la tête en rythme avec la musique. Quelques filles dansaient devant l'énorme cheminée, et il y avait des nuages de fumées vertes qui donnaient une atmosphère un peu étouffante. Drago adorait cette ambiance.

La soirée avait commencé depuis au moins deux heures quand Drago aperçut Pansy dans la foule d'élèves. Il lui fit signe pour qu'elle vienne s'asseoir à leurs côtés, et cette dernière le fit après s'être faufilé entre les danseurs.

"Te voilà !" lança Drago par-dessus la musique. "Tu n'es pas venue manger ?"

"Nan, pas faim." dit-elle sans le regarder.

Elle avait des collants en résille qui mettaient en valeur ses longues jambes, et que plusieurs garçons dans la salle avaient déjà remarqué.

"T'étais où ?"

Elle haussa les épaules.

"Rien, j'étais là, à danser !"

Elle éclata de rire et Drago remarqua qu'elle sentait la même odeur que l'alcool qu'il était en train de boire. Il arqua un sourcil, mais ne répliqua rien. Une autre musique se lança, plus langoureuse, et certains danseurs se mirent automatiquement en pair pour danser plus rapproché. Drago les observait avec curiosité.

C'était surtout des élèves de cinquième année et plus, et certains s'embrassaient même, pas du tout gênés d'être au milieu d'une pièce bondée d'autres élèves.

Pansy changea de position dans le canapé, révélant encore davantage ses jambes sous sa jupe courte, mais ne fit rien pour les cacher et sortit, à la place, un paquet gris et carré que Drago n'avait jamais vu. À sa grande surprise, elle l'ouvrit et en sortit une longue tige blanche au bout grisâtre, qu'elle coinça entre ses deux lèvres maquillées de noir.

Puis, elle prit sa baguette de sa poche, en alluma l'extrémité et alluma la cigarette, tira dessus et souffla de la fumée grise.