Autatrice: lasurvolte (de pseudo) ou mari (mais vous pouvez m'appeler aussi Plectrude si ça vous dit )

Disclaimer: MHA appartient à Horikoshi.

Couple: BKDK


1. Le coma.

Il était en train de combattre des vilains et il sentait que le groupe s'affaiblissait. Il se permit un coup d'œil vers Kacchan, histoire d'être sûr que ça allait pour lui aussi. Un coup d'œil qui ne lui permit pas de voir l'attaque à son encontre.

D'abord il y eut une grande douleur.

Et puis ce fut le trou noir.

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Izuku s'éveilla et la seule chose qu'il put penser, c'était qu'il avait mal. Sur une échelle de un à dix, il aurait plutôt dit onze voir douze. Il avait mal, mais il n'arrivait pas à ouvrir les yeux. Il se sentait mou et son corps paraissait trop lourd. Ses paupières pesaient des tonnes. Il retomba quasiment aussitôt dans le sommeil et tant mieux, cela lui permettait d'échapper à la douleur.

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Izuku ouvrit finalement les yeux. Le monde lui parut flou au début. Un plafond blanc, une lampe trop forte, il cligna plusieurs fois des paupières. Réalisa qu'il n'était pas chez lui, que tout était trop blanc, trop lumineux. Il y avait une odeur de médicament qui flottait dans la pièce. Il avait mal partout, mais ce n'était pas insurmontable.

Seulement, il était encore trop fatigué pour lutter. Même s'il entendit que quelqu'un l'appelait «Izuku, Izuku», il se rendormit.

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Izuku ouvrit les yeux. Le plafond blanc était un peu jauni par endroit, le plafonnier peut-être un brin poussiéreux, et il y avait toujours cette odeur infâme de médicament. Il était à l'hôpital. Il se souvenait vaguement de s'être fait attaquer et d'avoir ressenti une grosse douleur, puis il avait dû s'évanouir. Il réalisa qu'il était vivant et tant mieux, parce que Kacchan l'aurait tué sinon.

Puis il se souvint. Kacchan. Allait-il bien lui aussi? Izuku n'accepta que deux possibilités, soit il pétait la forme et déversait sa mauvaise humeur sur quelqu'un à l'heure qu'il était, soit il était un peu (un tout petit peu) blessé et était aussi sur un lit d'hôpital dans une chambre pas loin – et il déversait sa mauvaise humeur sur quelqu'un.

La troisième?

Il n'y en avait pas de troisième.

Kacchan était vivant. Forcément.

— Izuku?

Izuku tourna la tête, son cou lui fit mal et il retint une grimace. Sa mère était là, assise près de son lit. Elle tenait sa main. Et de grosses larmes roulèrent de ses yeux:

— Tu es réveillé enfin, comment tu te sens?

Izuku croassa quelque chose d'incompréhensible. Sa bouche était extrêmement sèche. Il toussa et au lieu de répondre à la question de sa mère, il demanda:

— Et Kacchan?

— Kacchan?

Inko avait l'air sincèrement perplexe. Izuku insista:

— Il va bien?

Sa voix était horriblement rauque et il avait l'impression qu'un chat avait fait ses griffes dans sa gorge. Il mourrait de soif.

— Katsuki est en pleine forme, répondit sa mère, mais ce n'est pas le sujet. Toi comment tu te sens? Je vais appeler le médecin pour qu'il t'ausculte.

Izuku ouvrit la bouche pour lui dire que ce n'était pas la peine, mais sa mère avait déjà appuyé sur le bouton rouge. Le médecin, ou plutôt, la médecin entra dans la pièce. Il s'agissait de Recovery girl habillée d'une longue blouse blanche et se déplaçant jusqu'au lit d'Izuku avec sa canne. Elle lui sourit puis une fois près de lui commença à monter son lit et lui proposa de boire un peu d'eau, ce qu'il fit avec reconnaissance. Ensuite elle se mit à lui poser des questions. Comment s'appelait-il, quelle était sa date de naissance, comment s'appelait sa mère, combien de doigts lui montraient-elles? Il se débrouilla plutôt pas mal pour cette partie, mais quand elle l'interrogea sur la date, il ne sut que répondre.

— Le deux septembre? tenta-t-il.

C'était le dernier jour dont il se souvenait.

— Non, nous sommes le treize octobre, cela fait plus d'un mois que tu étais dans le coma.

Izuku écarquilla les yeux et elle en profita pour lui mettre sa petite lampe de poche droit dans les yeux pour observer le mouvement de ses pupilles. Elle donna un petit coup sur son genou pour tester ses réflexes – et cela fit mal à Izuku de plier sa jambe. Elle recommença à poser des questions sur tout et n'importe quoi. Elle l'interrogea sur mille et un sujets – ou du moins c'était l'impression qu'Izuku en avait – et finit par se taire.

— Alors? demanda Inko.

— Alors je pense que votre fils s'en est sorti indemne et qu'il n'aura pas de séquelle. Mais on va le garder en observation pour être sûr.

Inko serra les mains de Recovery Girl:

— Merci madame, dit-elle informellement, merci.

La vieille femme lui tapota le bras puis sortit de la chambre. Izuku réalisa alors:

— Plus d'un mois dans le coma?

— Oui.

Était-ce vraiment possible? Il ne se souvenait de rien. Un moment il était en train de se battre, l'autre, il était là à l'hôpital et plus d'un mois était passé.

— Mais Kacchan va bien? insista-t-il.

— Très bien même. Je lui ai envoyé un message dès que tu t'es réveillé, il ne devrait pas tarder.

Izuku grimaça:

— Ce n'était peut-être pas une bonne idée, il va sans doute m'engueuler.

La porte s'ouvrit sur cette phrase et un blond aux cheveux explosif et l'air revêche entra:

— Qui va-t-engueuler? Si tu penses que c'est moi, tu as raison!

Inko intervint:

— Ne sois pas trop dur, ce n'est pas de sa faute et il a besoin de repos.

— D'accord alors je vais l'engueuler silencieusement et le fusiller du regard jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Du Kacchan tout craché. Izuku ne put s'empêcher de sourire. S'il allait bien alors c'était que tout était dans l'ordre, les vilains avaient dû être arrêtés depuis longtemps et Kacchan avait dû attendre, tout comme sa mère, qu'il se réveille. Il n'était pas le genre de jeune homme à se jeter dans les bras de son ami d'enfance sorti du coma et il mit sa menace à exécution, ses deux orbes rouges se plantèrent dans les yeux d'Izuku qui se sentit tout petit – mais aussi soulagé. Il lui sourit.

— Comment tu te sens? interrogea Kacchan.

— J'ai un peu mal partout, mais ça va, assura Izuku.

Inko s'approcha de nouveau du lit, elle avait lâché sa main avec la venue de la médecin, mais elle la reprit, comme pour garder un lien avec son fils, s'assurer qu'il était vivant. Il aurait voulu discuter plus, mais il se sentait épuisé et ses yeux se fermaient tous seuls malgré lui, il lutta en vain, et replongea dans les bras de morphée. En espérant qu'il ne se réveillerait pas un mois plus tard.

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Quand il rouvrit les yeux, pas mal de ses ami.e.s étaient là. Uraraka, Iida, Kaminari et Kirishima et une bonne partie de l'ancienne seconde A. La chambre était remplie et bruyante, mais Izuku leur sourit à tous et chacun y alla de son commentaire ou de son geste affectueux avant de se faire jeter dehors par une infirmière.

— Il a besoin de calme!

Restèrent seulement dans la pièce Inko et Kacchan, comme l'autre fois. Son père devait toujours être en voyage d'affaires et le coma de son fils ne devait pas être suffisamment important pour le faire rentrer. Izuku s'en moquait, il connaissait à peine son père de toute façon.

Izuku se sentait beaucoup mieux, il avait moins de douleur, mais la médecin le prévint qu'il allait devoir faire de la rééducation, comme il n'avait pas utilisé ses membres depuis plus d'un mois. Il s'en moquait, ce n'était pas grand-chose et Kacchan allait bien donc il ne devait pas y avoir eu de victimes collatérales au cours du combat. Si ça avait été le cas, sa mère n'aurait pas été aussi rayonnante. Izuku était donc persuadé que tout allait rentrer dans l'ordre, qu'il serait bientôt sur pieds grâce à la rééducation et qu'il pourrait reprendre son boulot de super-héros.

— Tu as eu vraiment beaucoup de chance, marmonna Kacchan, tu n'as rien eu de cassé, mais tu es tombé sur la tête et elle saignait abondamment, il a fallu t'opérer d'urgence, mais ne t'inquiète pas, des cheveux, ça repousse.

Izuku n'avait jamais pensé à son physique, mais tout à coup il prenait conscience qu'on avait dû lui raser la tête pour l'opérer et qu'il garderait sans doute une cicatrice à vie.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé? demanda-t-il.

Inko et Kacchan se regardèrent et sa mère l'interrogea:

— Tu ne t'en souviens pas?

— Et bien j'étais avec Kacchan et le combat était presque fini, je pensais qu'on était sur le point de gagner, mais j'ai dû me faire attaquer. Je me souviens seulement d'avoir ressenti une atroce douleur comme si on me déchirait l'âme et ensuite, je me suis réveillé ici. Tout est encore assez flou dans ma tête.

Une nouvelle fois sa mère et son ami d'enfance se regardèrent, mais cette fois-ci, Izuku put voir une ombre se peindre sur leur visage.

— De quel combat tu parles? questionna Kacchan.

— Et bien tu sais, contre les vilains qui avaient tenté d'attaquer la banque.

— Contre les vilains qui avaient tenté d'attaquer la banque? répéta Kacchan. Tu n'as pas trop regardé d'animés toi?

Izuku fronça les sourcils. Inko prit sa main dans la sienne.

— Mon chéri, qu'est-ce que tu racontes?

— Ce dont je me rappelle, les vilains, Kacchan et moi en train de se battre…

— Mais quels vilains?

— Je ne les connaissais pas alors… Kacchan tu dois le savoir toi, tu les as arrêtés n'est-ce pas?

— Je capte rien de ce que tu racontes Izuku. Je crois que tu confonds ta vie avec un épisode des animés que tu regardes. Ça doit être dû au coup sur la tête, en même temps quelle idée de sortir sans casque?

— Sans casque?

Inko intervint:

— Mon chéri, tu étais en vélo, une voiture t'a renversé et tu es tombé sur la tête. Tu ne t'en rappelles vraiment pas?

— En vélo? Je faisais du vélo?

— Oui.

— Et une voiture m'a renversée?

— Oui.

Izuku les regarda tour à tour avant de dire:

— Vous me faites une blague?

Inko et Kacchan restèrent silencieux.

— On peut demander à All Might ce qu'il s'est vraiment passé, fit Izuku, il savait qu'on partait en mission.

— All Might? interrogea la mère d'Izuku.

Et encore un regard entre Inko et Kacchan.

— C'est ce que je dis, souffla Kacchan, tu confonds ton animé avec la vie réelle.

— Quoi?

— Izuku, All Might n'existe pas, c'est un héros de ton animé. Tu as été renversé par une voiture, tu es tombé de vélo et comme tu n'avais pas mis de casque tu es tombé sur la tête directement. Tu as de la chance d'être encore en vie.

— All Might existe, fit Izuku, votre blague n'est vraiment pas drôle. Il m'a même donné ses pouvoirs vous vous rappelez?

— Des pouvoirs?

Sa mère semblait de plus en plus dubitative.

Izuku se concentra pour leur montrer qu'il ne délirait pas, qu'All Might existait et que lui-même avait des pouvoirs. Sauf que rien ne se déclencha quand il voulut les utiliser. Rien de rien. Le néant. Comme quand il n'avait pas d'Alter.

— Ce n'est pas possible, murmura-t-il, il doit y avoir une erreur.

Et il se mit à paniquer. Sa respiration se fit saccadée et sa mère se dépêcha d'appuyer sur le bouton. Une infirmière arriva aussi vite, et voyant la situation, elle voulut calmer Izuku, elle lui fit une piqûre de calmant et le jeune homme cessa de lutter et se sentit partir dans les limbes du sommeil.

Quand il se réveillerait, ce cauchemar aurait pris fin.

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Le cauchemar ne prit pas fin.

Recovery Girl – qui nia s'appeler comme ça, se présentant comme Chiyo Shuzenji – l'examina, lui fit passer un scanner cérébral et ne trouvant rien d'anormal, elle en conclut que finalement Izuku avait tout de même subi un sacré traumatisme et que tout se mélangeait dans sa tête. Il confondait la vie réelle avec une vie de dessin animé qu'il aimait bien regarder.

— Tu t'es toujours un peu pris pour un super-héros, lui dit sa mère, mais tu n'en es pas un. Tu fais des études pour devenir médecin et tu as juste eu un accident.

Mais Izuku n'en démordait pas.

Plus on essayait de lui dire qu'il délirait et plus il s'énervait et paniquait. Il fallut plusieurs piqûres de calmant et beaucoup de temps pour qu'il comprenne que ça ne servait à rien de lutter, parce que personne ne l'écoutait, personne ne le croyait. Pas même Kacchan. On le regardait avec pitié et sa mère pleurait beaucoup. Il avait été déplacé dans la section psychiatrique de l'hôpital où il avait des rendez-vous psy (en plus de la rééducation) et où on ne cessait de lui répéter qu'il délirait. Il insistait encore et toujours, il racontait avec des détails sa vie, son Alter, sa relation avec Kacchan et les autres, les vilains qu'ils avaient attaqués, et les médecins lui répétaient sans cesse qu'il divaguait, qu'il était tombé de vélo et c'était tout. Il avait supplié sa mère de le croire, mais elle avait secoué la tête. Il avait attrapé le bras de Kacchan et l'avait prié de toutes ses forces:

— Je dis la vérité, avait-il affirmé, s'il te plaît dis-moi que toi tu me crois, toi au moins…

Mais Kacchan avait soupiré:

— Je suis désolé, mais je pense que tu délires totalement.

Personne ne l'écoutait, personne ne le croyait, personne n'était de son côté. Il avait beau pleurer, crier, s'énerver, ou expliquer posément, peu importait, de quelle façon il racontait son histoire, pour tous, il était tombé sur la tête et confondait son imagination et la réalité.

Quand il en eut marre des piqûres, du sommeil artificiel et de voir sa mère pleurer, il n'eut plus aucun choix. Il accepta simplement ce qu'on lui disait.

Izuku avait tout inventé.

Ses souvenirs étaient faux.

Il confondait la réalité et les animés.

Et toute sa vie n'était qu'un mensonge que son cerveau cassé lui faisait croire, pour on ne savait quelle raison exactement. Voilà.

Mais cachée tout au fond de lui, dans une petite partie de son cerveau, une minuscule flamme rebelle persistait. Et si ce n'était pas faux?

À suivre.

L'autatrice: début d'une nouvelle fic sur un thème que j'aime bien réutiliser à ma sauce. J'espère que cette version BKDK vous plaira.