Stiles et Mason furent les premiers à arriver au loft de derek. Il était vide. Stiles posa le sac de course sur la table et vit le post-it qui s'y trouvait. Dessus on pouvait lire, "on est juste à l'étage en dessus" . Stiles reconnut l'écriture de Derek. Et pour cause, il était le seul à pouvoir la lire. Derek n'avait pas de temps à perdre en frivolité, jamais. Et apparemment, écrire était frivole parce que former des lettres semblait pour lui une singulière perte de temps, si bien que son écriture ressemblait plus à de vagues traits légèrement ondulés qu'à la retranscription orale et alphabétique de leur langue.

- Ils sont au dessus. Traduit Stiles pour Mason. Aussitôt après avoir dit ça, un bruit de perceuse résonna à travers le plafond. Ils décidèrent de laisser tout ça en plan un moment pour aller voir ce qu'il se passait là haut. Et chose sûr c'est que Stiles ne fut pas déçu du voyage. En effet, dans l'appartement, Cora tenait une plaque de métal contre le mur tandis que son frère, accroupi devant celle-ci, s'efforçait de la fixer solidement au mur, la position et l'effort fourni pour traverser les solides murs de brique faisait saillir les muscles de ses bras. Oui, Stiles n'allait pas se plaindre du spectacle. Mais il ne pût pas en profiter très longtemps parce que Derek avait fini de fixer la chaîne au mur. C'était une très grande chaîne de cheville. Elle devait faire bien trois mètres de longueur. Au mur il y avait de quoi aussi attacher les mains directement contre la paroie.

Derek qui voyait l'interrogation dans les yeux des jeunes humains face à lui se sentit obligé de se justifier.

- C'est seulement s' ils sont incontrôlables. J'espère que la chaîne suffira et qu'on en n'arrivera pas là.

Avant que qui que ce soit ne puisse répondre on entendit du bruit à l'étage du dessous. D'autres avaient dû arriver. Cora et Derek rangèrent les outils dans une mallette et rejoignirent les autres en bas. En descendant les escaliers en colimaçon ils virent les portes de l'ascenseur s'ouvrir sur Théo, Isaac et Corey qui étaient apparemment les derniers membres de la meutes à être arrivés et puisque tout le monde était là, Derek pouvait aisément expliquer ce qu'il avait prévu. L'immeuble qu'avait acheté Derek s'élevait sur huit étages. Tous des appartements simples sauf le six et septième étages qui était le loft en Duplex que Derek avait aménagé et bien.. à la Derek Hale. Le reste de l'immeuble était composé de petits apparts à la tapisserie vieillotte et décollée mais qui restait malgré ça, tout à fait fonctionnelle. Que ce soit pour l'eau ou l'électricité.

- Bon voilà, j'ai heu... Aménagé un appartement juste au-dessus du mien et un autre en dessous, comme ça on sera suffisamment prêt pour agir en cas de problèmes mais ces deux là seront tout de même séparés par deux étages, j'espère que ça suffira.

Scott approuva d'un hochement de tête et continua ;

- Bon je veux qu'il y ai toujours au moins deux voir trois personnes ici, on se relaiera. Des volontaires pour installer nos camarades dans leurs nouvelles... pensions ? Tenta t'il de dédramatiser en vain. Isaac lui offrit un regard de dégoût et après avoir levé les yeux aux ciel, il fit signe à Théo de le suivre. D'un échange de regard, Derek fit comprendre à sa sœur de les accompagner et ils montèrent l'escalier en métal grinçant jusqu'en haut. Liam lui parti avec Mason et Corey à l'étage du dessous. Il se laisserait sans doute plus facilement enchaîner par ses amis proches et surtout, les têtes pensantes de la meutes avaient besoin de se retrouver.

- Ho Stiles ! Pendant que j'y pense, tu peux remplir le formulaire d'absence de Liam ? J'ai trouvé sa fiche d'inscription pour que tu puisses copier l'écriture. Lydia sortit de son todd bague les documents et lui tendit.

- Bien sûr. Stiles les attrapa et se pencha sur la table pour les observez un instant et puis d'une main plutôt sûr il se saisit d'un stylo et commença à remplir la fiche d'absence, et son écriture ressemblait à s'y méprendre à celle du docteur Geyer. Derek, qui se tenait debout, près de lui, les bras croisés sur sa poitrine, ne pût que siffler d'admiration.

- T'es plutôt doué pour ça. C'est pas tellement bon signe...

Stiles haussa les épaules, un brin de fierté peins sur le visage.

- J'ai toujours aimé analyser et recopier l'écriture des gens, je trouve qu'elles peuvent en dire beaucoup sur une personne et avec tout ce qu'il nous arrive je me suis dis que c'était un talent qu'il fallait vite acquérir si on ne voulais pas être virés du lycée.

- Le nombre de fois qu'il nous a sauvé la mise ... Dire qu'au début ma mère était convoquée tout le temps... Confirma Scott.

- Sans les bulletins d'absence que je vole en douce à ma mère, le fantastique don de Stiles ne nous serrez d'aucune utilité je vous rappelle. Mais pour une fois son excentricité est bien utile.

- Ha oui, en parlant d'excentricité. Pourquoi tu te fais livrer des colis chez moi ?

- Quoi ?

- Y a un colis pour toi qui est arrivé ce matin.

- Oh super c'est déjà là ! Stiles était tout excité.

Scott fronça les sourcils.

- Qu'est ce que tu as bien pû te faire livrer que tu ne veuille pas que ton père tombe dessus ? Demanda t'il l'air suspicieux, un sous entendu lubrique dans la voix.

- Quoi ? Mais nan mais c'est un bouquin !

- Un bouquin de quoi ... ? Lydia venait d'entrer dans le petit jeu de Scott pour mettre Stiles terriblement mal à l'aise devant Derek.

- Un bouquin sur le surnaturel ! Et si je voulais pas qu'il arrive à la maison c'est que mon père me reproche de dépenser un peu trop en achat en ligne. Derek dis leur que c'est un livre sur les loups !

- Ha mais moi je l'ai pas ouvert... j'avais beaucoup trop peur de ce que j'allais trouver dedans.

- Pardon ?? Soffusqua l'hyperactif, totalement démunie face à une telle attaque.

- Bha t'es un ado Stiles, tu pues le désir sexuel à peu près douze fois par jour et j'ai eu trop peur que ce soit un message m'étant destiné.

Stiles eut un pic au cœur. Il savait que Derek savait. Il se doutait que ses amis savaient aussi. On ne pouvait rien cacher a des loups garou mais de là à ce que Derek en parle comme ça, sans pudeur et surtout qu'il ne ramène ça qu'au sexe alors que pour lui c'était tellement, tellement plus. Il n'avait plus la force d'être en colère contre leurs blagues de mauvais goût et ça se senti grandement à la manière morne dont il posa sa question.

- Où est mon livre ?

- J'ai crû que le colis était pour moi alors il est dans ma chambre, va le chercher si tu veux.

À un autre moment Stiles aurait sans doute trépigné d'impatience à l'idée de rentrer dans la chambre de Derek pour la première fois. Après tout, il n'avait jamais autorisé personne à y pénétrer. Mais il était tellement meurtri dans sa fierté qu'il s'en fichait bien. Le propriétaire des lieux le regarda gravir les escaliers avec remords.

Et il ne fallut pas longtemps avant qu'il l'entende. La première larmes rouler sur sa joue et tomber sur le parquet de sa chambre. Il regarda Scott qui proposait à Lydia de l'accompagner distribuer la nourriture à Théo et Liam et vérifier qu'ils étaient tous deux fermement attachés. Personne n'avait entendu le léger sanglot de Stiles, son cœur qui battait douloureusement, ni senti à quel point il dégageait tristesse et colère. Pas même son alpha. Que Lydia ne s'en aperçoive pas d'accord mais Scott ? Peut-être lui l'avait-il senti parce qu'il était particulièrement attentif. Il essayait vraiment de ne pas le blesser. Lydia et Scott venaient de quitter la pièce et il ne savait pas ce qu'il devait faire. Aller le voir et le consoler ? Est ce que ça ne ferait pas que raffermir les sentiments qu'il avait à son égard. Mais il ne pouvait pas simplement ignorer ses sanglots. Ils les entendaient si fort alors qu'ils semblaient étouffés. Stiles devait sûrement avoir sa main plaquée contre sa bouche pour faire le moins de bruit possible. Que l'amour était une chose stupide. Derek espérait que Stiles allait s'en rendre compte vite parce qu'il n'aimait pas le voir malheureux par sa faute, il aimait à l'apeurer un peu, de temps à autre. Parce que ses réactions étaient drôles à voir et parce que l'audace cinglante dont il était capable quelquefois, malgré le fait qu'il lui soit physiquement bien inférieur, l'impressionnait.

Et là, entre deux odeurs de sel, celle du fer. Du sang. Derek se leva tellement précipitamment de son tabouret qu'il tomba au sol, résonnant d'un un bruit de métal sur le sol dur. Il se dirigea vers sa chambre. Priant de toute ces forces pour que cet idiot d'humain ne vienne pas de faire une grosse bétise.

Lorsqu'il poussa la porte il vit Stiles adosser contre sa commode, se tenant à cette dernière d'une main placée derrière son dos, en renfort. Il avait les joues humides, le dos de sa main devant sa bouche, ses doigts déliés, les yeux coupables. Derek, peu habitué à tant de vulnérabilité, réagis de la manière dont il réagissait toujours devant l'inconnu; avec violence. Il saisit Stiles par le col et le plaqua brutalement contre la porte. Il découvrit son poignet gauche et n'y vit aucune marque et essaya de vérifier le droit mais Stiles réagit enfin.

-Mais tu fais quoi là ?

-Tu sens le sang.

-Je me suis mordu la lèvre Derek ! C'est tout.

Derek relâcha un peu l'emprise qu'il avait sur Stiles, ce qui lui permit tout juste de reposer ses pieds à terre.

-Tu crois vraiment que je pourrais me faire du mal seulement parce que tu agis comme un con ?

-Tu t'es mordu la lèvre en t'empêchant de pleurer non ? Derek avait l'air de dire " tu vois, tu es capable de te faire du mal juste à cause de moi"

Stiles roula ses yeux sur le côté. Il ne voulait plus lui faire face et puis d'ailleurs, il était bien trop près.

-Cours le dire à tout le monde avec un peu de chance ça fera rire quelqu'un.

Derek Pointa son doigt accusateur sur lui.

-Ce que j'ai dit n'était pas faux. Et Lydia et Scott sont tes plus proches amis, comment j'aurai dû savoir que tu ne leur avait pas parlé de ton attirance pour moi ?

-C'est pas ça... bref laisse moi.

Derek le pressa encore un peu plus contre la porte. Il était en colère.

-Alors quoi ? Si c'est pas ça alors quoi ? Il va falloir que je prenne des gants à chaque fois ? Il y a deux semaines ces blagues t'auraient fait rire aussi.

-Parce qu'il y a deux semaines je pouvais faire semblant d'ignorer que tu savais ce que je ressentais. Mais enfaite tu ne sais pas ce que je ressens. Tu ramène tout au cul mais oui ! Derek ! Je suis un ado de 17 ans parfaitement fonctionnel et le fait que tu n'arrêtes pas de me plaquer contre les portes n'arrange rien ! Mais ne résume pas ce que je ressens à ça, c'est pas parce que tu entends les battements de mon cœur que tu me connais.

Derek respira férocement avant de s'éloigner, lâchant Stiles. Ce gamin avait bien trop de reparti pour lui. Et il fallait dire que le passage sur le fait qu'être plaqué contre une porte l'excitait, l'avait lui, grandement refroidi à l'idée de rester dans cette position.

-Mes sentiments pour toi ne changeront pas Stiles. Je te tolère. Tu es intelligent, j'ai confiance en tes plans, je peux compter sur toi et même parfois tu me fais rire. Mais ça s'arrête là. Pour moi tu restera le morveux qui m'as fait arrêter pour le meurtre de ma sœur. Sois heureux que je ne te déteste pas.

Il avait volontairement été un peu rude. Choisissant bien ces mots pour que Stiles comprenne que même si il le respectait et l'appréciait rien n'était possible. Il fallait annihiler tout espoir au plus vite. C'était l'espoir le plus douloureux.

-Je...je sais que je ne te plais pas. J'ai pas cette prétention. Je sais que jamais rien n'arrivera, je veux juste que tout soit comme avant. Le temps que ça passe enfin. Je veux arrêter de me sentir aussi mal à l'aise...

Derek eut un faible sourire lasse. Il se saisit du colis toujours posé sur son bureau et le tendit à Stiles qui s'en saisit timidement.

-Je ferai comme si je ne savais pas si toi tu essaies de rester discret lorsque tu me regardes. Tu n'es pas le seul à être mal à l'aise.

Stiles sourit.

-C'est ta façon de t'excuser pour avoir été un gros con ?

-Ta gueule. Ou je t'égorge. Avec mes dents.

Stiles roula des yeux et commença à déchirer le carton autour du livre. Tout de suite ils s'illuminèrent. " C'est bon. Il est reparti dans un de ses délires... " pensa le fils Hale avant d'entraîner gentillement ce drôle de garçon, déjà totalement plongé dans sa lecture, jusqu'au salon.