Je suis assez fière de la chute de ce chapitre : ))
Chapitre 444 : You are my Special
Rook a toujours été d'un naturel curieux. Les beaux jours arrivant, ce fameux dimanche où ma tante reçoit, il se glisse discrètement dans les fourrés, y rampant jusqu'à obtenir une vue dégagée sans toutefois être lui-même vu, menton en appui sous ses paumes, placé sur les coudes, observant le mouvement dans le vaste jardin arboré.
Rook ne porte pas le moindre parfum - cette balise olfactive serait susceptible de trahir sa présence lorsqu'il chasse. Idem lorsqu'il espionne...
Son regard, précis, fouille, scrute les silhouettes. Lorsque soudain... la mienne lui saute aux yeux !... Son sourire s'élargit.
"Quel remarquable bouton de rose !..." d'une voix basse. "Lorsque la fleur s'épanouira, nul doute qu'elle fera tourner des têtes et des cœurs."
Il note également combien nous sommes proches, Bernard et moi, se questionnant sur un potentiel mariage - les Sambre se marient souvent entre cousins.
Il note mon côté "garçon manqué" qui l'amuse beaucoup tant il fait partie de ma personnalité et exacerbe mon charme.
Il passe ainsi deux bonnes heures à m'observer, habitué à demeurer dans la même position sans bouger lors de ses nombreuses traques.
Mon dieu, comme ses yeux apprécient ce qu'ils voient !...
Mon caractère lui semble bien trempé et mes manières lui sont pour le moins hors normes ; une véritable sauvageonne en habits de soie !...
Il se présente à la Bastide, dépouille de lapin de garenne en guise de présent. Il demande ainsi d'être reçu dans la chambre rouge.
Théodore l'y conduit en silence, se retournant avant la dernière marche menant à l'étage. "Quel est votre âge, jeune homme ?"
"Vingt ans."
Le majordome secoue la tête puis le conduit jusqu'à la porte. "Bonne nuit, Monsieur. Faites-vous discret lorsque vous quitterez les lieux et évitez le jardin où les oies montent la garde."
Rook patiente un petit moment avant de frapper.
Blanche l'attend sur le lit au couvre-lit carmin, plongée dans un jupon translucide, dévoilant, en partie, ses charmes.
Rook se découvre la tête. "Madame. Comme vous voilà légèrement vêtue..."
"Vous plaindriez-vous de vous avoir facilité la tâche, mon petit Rook ? Pour peu, vous passeriez pour un mufle !..."
"Mes excuses, Madame. Je suis... troublé."
Elle tapote la place libre à ses côtés. "Avez-vous déjà été avec une femme, mon garçon ?"
"Avec une femme, non. Quelques filles, tout au plus."
"Etaient-elles farouches ?... Ou plutôt dégourdies ?..."
"Madame, il m'est compliqué de parler d'elles en ces termes..."
"J'imagine que vous n'avez pas enfilé des perles." sur un petit rire.
"Certes non."
"Ne demeurez point debout." l'invitant une nouvelle fois. "Une femme d'âge mûr en sait bien davantage que quelques paysannes témoins de la façon dont le taureau grimpe sur la vache."
"Madame." gêné.
"Je vous pose toutes ces questions car une femme avisée se comporte différemment lorsqu'elle invite dans son lit un novice ou un amant expérimenté, mon petit Hunt." laissant sa main vagabonder sur sa cuisse sitôt qu'il se trouve allongé, chaussures retirées.
"Comment s'est passée votre journée ?... Votre visite a-t-elle apprécié le gibier ?..."
"Oui. Notamment ma jeune nièce qui est friande de chevreuil."
Ma silhouette lui revient à la rétine, en souriant. "Votre jeune nièce..."
"Oui. Un bien joli brin de fille qui fera sans doute des ravages une fois éclose."
"Est-elle... promise à votre fils ?..."
Elle rit. "Nous y avons songé."
"D'ailleurs, parlant de vos enfants, Madame..."
"Ne vous inquiétez de rien, mon petit Hunt. Leurs chambres se trouvent à l'opposé de la nôtre." main remontant de plus en plus haut, revers finissant par échouer sur le renflement. "Détendez-vous, vous êtes complètement crispé..." guidant son visage vers le sien, l'invitant au baiser.
Rook finit par lâcher prise sous le mouvement hypnotique de ses lèvres joliment pleines et cette langue délicieusement intrusive. Il lui donne la réplique d'une façon maîtrisée, se montrant plus à l'aise quelques instants plus tard. Sa paume s'abandonne sur un sein qu'il flatte, faisant monter ses geignements.
Elle le regarde un moment. "Vos yeux sont magnifiques, mon petit Hunt..." rêveuse.
"Ils me sont bien utiles pour l'activité que j'exerce." pragmatique.
"Vous ne méritez point ces haillons... je vais m'occuper de vous." lui saisissant l'entrejambe dans une prise affirmée, le massant de la paume tandis que l'autre main se fraye un chemin à l'intérieur de sa chemise claire.
Rook est loin de trouver ce traitement désagréable. Les sensations commencent à assaillir son corps, sexe réagissant fermement sous la paume experte de ma tante.
"Mmm... quelle vigueur, mon petit Hunt..."
Il lui laissera la place de choix et elle le chevauchera tel un jeune et fougueux étalon.
Chaussures à la main, il quittera la chambre, longeant le couloir, tombant nez-à-nez avec mon cousin qui le dévisage, yeux plissés, bougie tenue à la main, chemise de nuit claire.
Mon cousin soupire et passe son chemin, sans un mot. Suffisamment explicite.
Hunt passe par le chemin indiqué, évitant les oies qui donneraient l'alerte.
Il se couche sur sa paillasse, dans sa cabane, se repassant les derniers événements, souriant en songeant à ma tante.
Le moment lui a été à la fois agréable et instructif.
"De la perdrix. Un lot."
"Bien, Madame." sur une note mentale.
"Je vais envoyer Théodore faire le marché."
"Si vous n'avez plus besoin de moi..."
"Je vous attendrai ce soir." sur des yeux de biche.
"Madame." faisant virevolter son chapeau avant de le placer à nouveau sur son chef. "A tantôt."
Alors qu'il passe à proximité de la Bastide, des rires attirent son attention.
Discret, il s'approche, notant que je m'amuse avec Bernard et son oie Gertrude. Le volatile le suit comme son ombre puisqu'il s'agit de la première personne qu'il ait vu à la naissance.
"Les oies blanches s'attachent au premier venu." ironise Sarah, dont le verbe est toujours aussi cinglant.
Ses pupilles averties ne quittent plus ma silhouette.
Voir sans être vu demeure l'une des principales qualités du Chasseur. C'était sans compter sur mes sens.
Je cesse tout mouvement, me sentant clairement observée.
Mon regard pointe dans sa direction.
Il demeure immobile. Surtout aucun mouvement ; cela pourrait trahir sa présence.
Je plisse le nez et les yeux, finissant par hausser les épaules.
Il ne quittera sa cachette que lorsque nous serons suffisamment éloignés, Bernard et moi.
Il se laisse choir sur sa paillasse, regard rivé au plafond, main posée sur son cœur, sourire ne le quittant plus.
Il se repasse le film de mes actions. "Princesse... comment est-il possible, à ton jeune âge, d'attirer déjà autant le regard ?..."
Nous prenons le goûter lorsque soudain la tornade blanche arrive au trot, élégant, se penchant avec intérêt sur ce que nous mangeons.
"AH NON ! ENLÈVE TA TÊTE DE LA !..." se fâche ma tante, tentant de l'écarter.
Mais Na'ir est du genre têtu - et jeune.
Il lui souffle en plein visage.
"QUELLE HORREUR !" horrifiée, se levant prestement pour se passer le visage à l'eau tandis que nous pouffons tels deux idiots, Bernard et moi.
La scène fait sourire Rook.
L'étalon, soudain, relève la tête, oreilles dressées, frémissement le long des crins.
Il fixe un fourré - dans lequel Hunt est caché.
Nouveau frémissement, gratte le sol.
"Hey. Que t'arrive-t-il, mon tout beau ?" lui grattouillant le dessous de la tête.
Bref hennissement.
Théodore arrive à la rescousse. "Il s'est échappé des écuries !..."
"C'est qu'il n'a plus envie d'y rester." dis-je. "Viens, Bernard, on va faire un tour !..." m'apprêtant à grimper sur son dos, retroussant mon jupon.
"BERNARD, JE T'INTERDIS DE GRIMPER SUR CET ANIMAL !" lui hurle sa mère, de retour, serviette entre les mains.
Rook sourit devant tout ce remue-ménage causé par un seul, magnifique animal.
J'y grimpe d'un bond, m'attachant d'une main à ses crins, invitant mon cousin d'une main.
Il prend place derrière moi d'un bond leste.
Quelques mots dans sa langue natale et le voilà qui file telle une bombe, sautant par-dessus la palissade, énergique tout autant qu'aérien.
Elle s'installe à califourchon sur les cuisses de Rook, enserrant ses bras autour de sa nuque.
"Avez-vous retrouvé votre fils et votre nièce entiers après... leur chevauchée infernale ?"
"Ne m'en parlez pas, mon petit Hunt !... Dès qu'il s'agit de faire une bêtise, ma nièce y entraîne Bernard !... Cela m'a fortement contrariée." fondant sur la bouche du Chasseur.
"Oooh... je note, en effet, à quel point vous en avez été contrariée." se moque tendrement Hunt.
It doesn't matter what I want
It doesn't matter what I need
It doesn't matter if I cry
Don't matter if I bleed
You've been on a road
Don't know where it goes or where it leads
It doesn't matter what I want
It doesn't matter what I need
If you've made up your mind to go
I won't beg you to stay
You've been in a cage
Throw you to the wind you fly away
It doesn't matter what I want
It doesn't matter what I need
It doesn't matter if I cry
Doesn't matter if I bleed
Feel the sting of tears
Falling on this face you've loved for years(*)
Satoru installé en terrasse, lunettes opaques camouflant cet œil si spectaculaire, clé de sa puissance exponentielle.
L'exorciste en titre m'a conviée à un petit rendez-vous qui ne tient pas du galant - quoique... s'il pouvait allier les deux à la fois, cela lui conviendrait.
Les filles qui passent sur le trottoir ont le regard happé par la beauté - somme toute fort peu asiatique - du grand blond. Séduire lui plaît. Séduire lui a toujours plu.
J'arrive et je prends place.
"Tu as l'air en forme." en guise d'introduction.
"Je m'entretiens. Sort inversé, tout ça." avec un geste explicite de la main.
Il nous commande deux cafés.
Son air est plus grave qu'à l'ordinaire.
"Mon invitation est intéressée."
"Hmm. J'écoute."
"J'ai besoin de toi pour une opération de grande envergure que nous avons décidé de déployer."
"Oh ?" intérêt capté. "J'imagine que le Conseil n'en sait rien." connaissant bien les habitudes du Prince rebelle du Jujutsu.
"Laisse cette bande de croulants séniles au placard."
Satoru a toujours été pour le moins tranchant à leur égard. Il n'agit jamais conventionnellement.
"J'ai besoin, pour ce faire, de plusieurs points relais."
"OK."
"Je vais disperser mon énergie aux quatre coins de la ville, voir si cela réduit d'un coup la quantité de fléaux."
"C'est intéressant." savourant mon café. "Comment y as-tu pensé ?"
"En étudiant le fonctionnement des ondes."
"OK."
"Tu acceptes ?"
"Direct. Comme toujours."
"Je n'ai pas de temps à perdre, Rachel. Alors tu m'excuseras d'éviter les... fioritures."
"Et sinon, ton compte Insta se porte bien ? Rappelle-moi le nombre de followers déjà..."
Là, petit sourire. "Lorsque je poste des nude, le nombre explose." provocation lui revenant presque naturellement.
"Régaler sa vue est une chose... satisfaire son toucher en est une autre."
Il joue avec le sucre emballé, le faisant pivoter de ses doigts. Ah, les doigts des exorcistes, c'est quelque chose !... Un langage, une incantation à part entière.
"On en reparle après l'opération, d'accord ?" terminant son café, se relevant, réglant l'addition. "Je t'attends à l'école demain pour dix-neuf heures tapantes."
"OK, boss." sur un petit sourire.
J'y retrouve des visages connus, tous imprégnés de gravité. Le métier d'exorciste use prématurément.
Satoru nous explique son plan, livrant à chacun sa position.
"Euh... tu es sûr que ton énergie va pas nous griller le cerveau ?" questionne l'un d'entre eux.
"Je livrerai le sort d'inversion avec la salve. Rassuré ?"
"Ceci risque de minimiser l'énergie que tu destines aux fléaux." avance Nanami. "Et n'aura probablement pas de chance d'aboutir avec les classés S."
"On essaye. Et ensuite on peaufinera."
La ville est purifiée, oxygénée pour ainsi dire. Notamment certains carrefours réputés pour être de véritables viviers à fléaux.
Satoru demeure un véritable réservoir à énergie. Merci l'infini via le sixième œil !...
J'entends cependant d'ici Suguru déclarer qu'il vaut mieux s'attaquer à la racine du problème en éliminant tous les non-exorcistes car ces derniers ne savent pas dompter leur énergie génératrice de négativité, véritable matrice des fléaux.
L'opération demeure donc mitigée. Mais Satoru n'est pas homme à se laisser abattre.
Bref debriefing après l'action. Période d'observation.
Je fais défiler les photos sous le regard de Lune.
"Ah. T'as repiqué sur le voleur de sandwich ?" peu surprise pour ainsi dire.
Je crois que le titre - peu honorifique - est définitivement adopté.
"Avoue que c'est du beau matos..."
"Ouais. Enfin bon, mentalité d'ado pour se mettre comme ça en scène. On est au courant qu'il a des biceps !... Et les moyens et le temps d'aller à la salle tous les jours !..."
J'éclate de rire. Ah, Lune et sa gouaille !...
Elle hausse les épaules. "Ben quoi ?"
"Oui, enfin... certaines sont très artistiques. Regarde. Il joue beaucoup avec son regard camouflé et ses mains."
"T'essaye de me le vendre ?" suspicieuse.
Satoru kiffe déambuler la nuit. Le sommeil ne lui est pas indispensable alors il s'occupe l'esprit.
Son quartier de prédilection ? Roppongi.
Il m'attend à un lieu donné et nous circulons sur le trottoir, nous arrêtant devant quelques stands de marchands ambulants - Satoru demeure un bec sucré.
Nous goûtons une glace dans le même pot avec deux cuillères.
"Alors, tu penses que l'opération a été un succès ?"
"Ça a débarrassé la ville de quelques fléaux ; les plus basiques. Nanami avait raison. Les classés S sont trop coriaces pour être éradiqués collectivement."
"L'idée me paraissait bonne pourtant."
"Je vais y travailler pour cibler d'autres classes."
"Ça va chez Megumi ?"
"Ouais. Il pousse trop vite cela dit !... La dernière fois je me suis pris une réflexion comme quoi je devais garder mon compte Insta privé pour lui éviter de se taper la honte au lycée."
"Une petite amie ?..."
"Même s'il en avait une, je suppose que j'en serai le dernier informé. Et je parierai même que ce serait Yûji qui lâcherait l'info." rit.
"Et toi ? Des rencontres ?"
"Fugaces."
Satoru n'a jamais fait mystère de son appétit sexuel.
"Hmm. Un aller/retour rapide dans quelques lits ?..."
Il éclate de rire. "L'image est bien trouvée."
"Et ton grand blond ?..." parlant de Nanami.
"Toujours aussi fruste." rit de bon cœur.
Nous nous posons sur un banc.
"Et toi ?"
"Une nouvelle rencontre. Le gars... dans le genre sinistrose aiguë... alliée à un trauma." évoquant Rollo.
"Ah ouais, ils sont pas marrants ceux-là."
"Du coup, j'ai remis le couvert avec quelques ex. Dont un que j'ai totalement redécouvert. Dix ans qu'on se court après en se loupant chaque fois !..." rit.
"Tu parles d'une partie de cache-cache." amusé.
"Crois-moi, elle en valait vraiment la peine !..."
"Alors ?... Qu'est-ce que tu viens chercher de mon côté ? Qu'on sorte comme deux vieux potes ?" posant la main sur mon épaule.
"Je ne verrai... aucun inconvénient à ce que ça... dérape."
"Pas comme deux vieux potes alors... Plutôt comme deux ex."
"Nous n'avons pas besoin de nous raconter des histoires, nous nous connaissons, Satoru."
"Et nous faisons le même job." goûtant quelques cacahuètes grillées. "OK, j'vais être direct dans ce cas : chez toi ou chez moi ?"
Nous avons désigné le point de chute et nous y entrons avec une certaine fièvre que nous avions tenue en bride durant une bonne partie de la soirée !...
Je reconnais la façon subtile dont il embrasser, y faisant participer toute sa bouche sans omettre aucun muscle !...
Le déshabillage est rapidement expédié dans l'entrée, nous acculant contre les meubles ou les murs.
Satoru n'est pas très canapé du fait de sa grande taille ; un lit king size lui sied davantage.
Direction la chambre où les échanges prennent un tour plus chaud.
Il me laisse le chevaucher alors qu'il est assis sur le lit, paumes regagnant mes fesses pour accompagner mes oscillations.
C'est bon comme ça l'a toujours été avec lui. C'est bon et rudement bien fait !...
Nous alternons les rôles, nous gâtant dans le respect et la fantaisie.
Après plusieurs manches, nous reposons sur le lit, allongés l'un à côté de l'autre, sur le dos, nous souriant tendrement.
"Fidèle à ton souvenir ?..." questionne Satoru.
"Très."
Il lève la main pour caresser ma joue d'un revers doux.
Rook retourne sur les lieux où il a été attaqué par l'ours, accident qui l'a conduit devant les portes de la mort.
Armé d'un bâton, il écarte les herbes, regard captant le moindre détail.
Rien.
Il rebrousse chemin. C'est là que son regard tombe sur un point brillant. Il s'approche et ramasse l'objet. Cette broche, il la connaît. Et elle appartient à...
"J'ignorai que la métamorphose faisait partie de tes attributions, ma reine." ironise Leona.
Vil lève vaguement les yeux de sa lecture - un magazine de mode. "Je ne vois pas de quoi tu parles."
Leona s'installe sur le banc. "Pas avec moi. Pas avec lui non plus d'ailleurs. Tu n'as pas été des plus avisés sur ce coup, ma reine. Un ours n'attaque jamais ainsi sans raison."
Vil ferme son livre d'un mouvement sec. "Assez !"
"Il va fouiller. Les bêtes, il les connaît bien."
"J'espérais bien te trouver là." posant l'épaule contre l'ébrasement de la porte.
"Je vous l'ai dit, ma reine, je demeure votre obligé." déchargeant de ses épaules la carcasse d'un chevreuil.
"Je souhaiterai que tu m'éclaires au sujet d'une rumeur qui fait grand bruit à Wonderland."
"Ma reine ?..." lui faisant face.
"Il s'y raconte que tu aurais gagné l'immortalité, Rook."
"Ma reine accorderait-elle du crédit à de telles absurdités ?..."
"La vérité, Rook. Au nom de notre ancienne amitié."
"Ma reine, nous avons été amants, jamais amis."
"La vérité, Rook !"
"La vérité ?... Si nous commencions par vous la réclamer, ma reine ?" tirant la broche de l'intérieur de son manteau. "Savez-vous où j'ai trouvé ceci ?..."
Vil fixe l'objet, rage intense au fond du ventre.
Son poing se serre.
"N'est-il point curieux que cet objet - porté par votre mère, il me semble - se soit retrouvé dans le sous-bois ? Lorsque vous vous y promenez, je sais que vous évitez soigneusement le sous-bois et lui préférez les larges allées, ma reine. Cette broche n'est donc pas venue dans les fourrés par hasard."
Vil crispe la mâchoire. "Assez ! Tu oublies la place qui t'a été assignée, Rook !..."
"Que vous me dépouilliez des armoiries de Pomefiore, soit. Que vous m'attaquiez sauvagement sous la forme d'un ours jusqu'à ce que je succombe à mes blessures, voilà qui me semble des plus sérieux."
"Rook... cette dinde t'a fait perdre la tête..." ramenant ses doigts crispés au niveau de la poitrine.
"Je n'ai jamais été aussi lucide."
"Jamais tu ne m'aurais accusé d'un acte aussi barbare auparavant, Rook !..."
"Car jamais vous n'en auriez été capable, ma reine !..." le dardant d'un regard extrêmement dur. "C'est à vous que tout ceci a fait véritablement perdre la raison." s'arrêtant à sa hauteur. "Mais n'ayez crainte. Voilà un secret que je ne compte pas ébruiter. Il en va des intérêts de Pomefiore."
(*) Alison Krauss & Union Station - It doesn't matter
