Hi !

Comme chaque début de mois, voici la suite :)

Résumé : House ramène Cuddy chez elle. La tension est palpable et le dialogue difficile. C'est aussi le début des congés pour Cuddy, une nouveauté pour elle qui n'a pas l'habitude de laisser son hôpital plus de deux jours hors de sa surveillance. Et pendant ces quelques jours, elle n'eut aucune nouvelle de House.

Good Read ;)


Chap' 40

Jouer du piano faisait très souvent ressortir des choses chez lui. Ce fut le cas ce soir. Il avait laissé ses doigts glisser librement sur les touches de l'instrument, faisant ainsi ressortir une sensibilité que lui-même ne connaissait pas. Quoi qu'il en soit, il avait l'inexplicable envie d'aller la retrouver, juste d'être avec elle. Canne en main et casque au bras, il enfila rapidement sa veste de cuir et récupéra ses clés de moto avant d'ouvrir la porte à la volée. Quelle ne fut pas sa surprise alors qu'il eut à peine le temps de franchir le seuil d'entrée.

La jolie brune sursauta au son de la porte qui s'ouvrait, son regard croisant celui du néphrologue l'instant d'après.

Rassure-moi, on ne s'est pas appelé ? S'étonna-t-il, incrédule, les sourcils froncés.

Tu ne m'as pas appelé, House. Réprimanda la jeune femme pour seule réponse.

Il avait relevé ce ton incisif dans sa voix et ne put lui en vouloir. Il passa ses doigts sur son front, puis il sembla troublé.

Y a longtemps que tu es là ?

Je viens d'arriver. Mentit-elle, sachant très bien qu'il se sentirait gêné si elle disait la vérité.

Le médecin hocha légèrement la tête, sa langue passant ensuite fugacement sur ses lèvres. Alors qu'ils ne se perdaient pas du regard, il la vit frissonner dans son manteau et parut soudain revenir à la réalité.

J'allais justement venir chez toi, lui confia-t-il, mais vu que tu es là.

Il lui fit signe de la tête pour qu'elle rentre, ce qu'elle fit avec un sourire à son égard. Il la suivit à l'intérieur et referma la porte, les faisant ainsi se mettre dans leur bulle, à l'abri du reste du Monde. Lisa se débarrassa de son manteau qu'elle posa sur le dossier du canapé. En se retournant vers lui, son regard se perdit un instant sur l'imposant piano et un imperceptible sourire étira ses lèvres. House laissa son blouson sur la chaise de son bureau avant de lui faire face.

J'imagine que tu as dû trouver ça long.

Son regard gris-vert plongea dans le sien, et il put y lire un mélange de rancœur et d'amertume ; de la tristesse aussi. Il s'en voulut aussitôt, mais cet éloignement lui avait été nécessaire.

Tu aurais au moins pu me téléphoner. Gronda la Doyenne, ses bras croisés sur sa poitrine.

C'est vrai, mais il fallait que je…

Je sais qu'il te fallait prendre tes distances pour réfléchir, le coupa-t-elle, quelque peu acerbe, et je comprends. Mais…

Cuddy ne finit pas sa phrase, ne sachant visiblement pas comment tourner les choses. Elle était en colère après lui, mais d'un côté elle comprenait. Elle lui en voulait, mais elle savait qu'il en avait besoin. Elle secoua la tête, résignée. Elle se sentit égoïste tout à coup. Elle avait mille questions à lui poser, cent remarques à lui faire, et n'avait pourtant qu'une seule envie.

Tu as eu peur, et il fallait que tu te réfugies dans ta bulle pour te protéger. Continua-t-elle en relevant la tête vers lui. Toutes tes réflexions sur toi, sur notre relation… Tu essaies d'y trouver une logique et c'est ça qui te réconforte.

Attends… T'es dans ma tête, là ? Se risqua-t-il à plaisanter.

House… Souffla la jeune femme. Ça fait presque une semaine maintenant et je n'en peux plus. Lui avoua-t-elle en s'efforçant de soutenir son regard.

Le diagnosticien plissa les yeux. S'il en doutait encore, il pouvait d'ores et déjà être sûr qu'elle comprenait parfaitement sa démarche. Il pouvait également avoir la certitude que celle-ci lui faisait mal. Et ça, ça ne lui plaisait pas.

Alors je ne sais pas si tu as fini de réfléchir à tout ça et quelle décision tu vas prendre…

Attends, attends, attends… L'interrompit l'homme en s'avançant vers elle. Une décision ?

Elle haussa les sourcils, comme si cela était une évidence. Apparemment non.

Tu crois que… Il secoua la tête en fermant les yeux pour tenter de chasser cette idée. Y a pas de décision. Je me suis juste conduit comme le dernier des crétins. Concéda-t-il en baissant la tête.

Sa main serrait sa canne si fort que les jointures de ses doigts devinrent blanches. Il déglutit douloureusement et revint planter son regard dans le sien avant de s'avancer d'un pas de plus. Là, il laissa sa canne contre le canapé et saisit doucement la jeune femme par les épaules.

J'aimerais juste… être un peu moins con parfois. Reconnut-il, les yeux dans les yeux, avant de remettre une mèche brune derrière son oreille. Je suis content que tu sois là.

Elle esquissa un timide sourire, sensiblement rassurée des aveux qu'il venait de lui faire. Elle se blâma intérieurement en se rendant compte qu'elle s'était imaginée des choses. C'était absurde ! Comment en était-elle arrivée à un tel constat ? Ses craintes furent balayées lorsqu'elle sentit les lèvres de l'homme sur les siennes. Elle s'en saisit immédiatement, ne pouvant de toute façon plus lutter contre quoi que ce soit. Elle avait ruminé pas mal de choses elle aussi, tout ça pour arriver à des conclusions totalement fausses. Et là, à ce moment précis, elle se sentit fatiguée psychologiquement. Elle avait été idiote. Tout ça à cause de ses hormones, une fois de plus.

House la serra dans ses bras, autant que son ventre de femme enceinte le lui permettait. Ses mains caressèrent son dos un moment avant de se poser sur ses hanches. Il finit par laisser sa bouche pour venir l'embrasser dans le creux de la mâchoire, descendant ensuite dans son cou. Elle sentait bon. Il huma sa peau délicate et laissa un soupir lui échapper lorsqu'il se perdit dans ses boucles brunes.

Tu m'as manqué. Souffla-t-il à son oreille.

Un rire ténu décampa de sa bouche et elle sentit des frissons lui remonter jusqu'au niveau du crâne.

Et toute cette surface à combler. Marmonna-t-il en faisant descendre ses mains sur ses fesses, ses lèvres continuant de danser dans son cou.

Tais-toi, idiot. Haleta la jeune femme, rejetant la tête en arrière alors que ses doigts se baladaient dans ses cheveux poivre et sel.

Depuis quand il ne l'avait pas embrassée ? Suffisamment longtemps pour qu'elle eut l'impression de redécouvrir ses lèvres. Combien de temps cela faisait-il qu'il ne l'avait pas touchée ? Bien trop longtemps selon elle. En fait elle n'en savait rien. Elle avait perdu toute notion du temps depuis qu'elle passait toutes ses journées chez elle, celles-ci n'étant plus rythmées par ses douces occupations à l'hôpital. Elle en était un peu déboussolée. Et si ce soir il voulait enfin la refaire sienne, alors elle s'abandonnerait à lui.

Lisa grogna lorsqu'il quitta son cou, lui volant un baiser avant de plonger ses yeux de glace dans les siens.

Tu croyais vraiment que j'aurais pu vouloir tout arrêter ? Demanda-t-il, incertain.

Je ne sais pas ce que je croyais, House.

Ils se regardèrent, sans un mot. Il avait bien conscience qu'il l'avait laissée sans nouvelles de lui pendant un moment, visiblement trop longtemps pour une femme enceinte. Il se réjouissait qu'elle soit là, car pour lui aussi cette pause de réflexion avait été bien longue.

Sa main droite se tendit vers elle, sa paume se posant sur sa joue avant que son pouce ne caressât doucement sa pommette. Un léger sourire prit forme sur ses lèvres avant qu'il ne se soit avancé un peu pour lui déposer un baiser sur la joue droite, tenant toujours son visage dans sa main.

House récupéra sa canne près du canapé et se dirigea vers la porte d'entrée, verrouillant celle-ci avant de disparaître dans le couloir menant à la seconde partie de l'appartement. La jeune femme resta interdite quelques secondes au milieu du salon. C'était ridicule ! Ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'elle se retrouvait chez lui, pourtant elle se sentit comme impressionnée. Elle secoua la tête, chassant par la même ses idées absurdes. Ses hormones, encore…

Lisa se secoua, revenant brusquement à la réalité et actionna son pas en direction de la chambre. Là, elle le trouva à fouiller ses placards. Il lui faisait dos et n'avait revêtu pour le moment qu'un pantalon de jogging, cherchant visiblement un T-shirt à enfiler. Elle ne put s'empêcher de l'observer depuis le coin de la porte. La lumière chaude de la pièce dessinait sur sa peau une aura dorée. Elle vit les muscles de son dos bouger sous ses mouvements et se délecta de faire glisser son regard sur toute la surface de peau découverte. Elle ressentit à l'instant même toute une sorte d'émotions, ne pouvant alors retenir un soupir tandis que ses dents se plantaient dans sa lèvre inférieure. Et de quelques pas de plus, elle se retrouva derrière lui, sa main se posant sur ce dos qui semblait tant l'émouvoir. Elle fit glisser sa main sur lui, appréciant la musculature d'une épaule. Elle s'avança un peu plus, se collant à lui avant que ses lèvres n'embrassent son omoplate. Il daigna enfin se retourner, lui faisant face de son corps à moitié nu.

Je crois maintenant que je n'ai plus rien qui t'aille. Fit remarquer le médecin en pointant les vêtements du menton.

Ses grands yeux gris-verts plongèrent dans les siens et sa bouche s'entrouvrit quelque peu. Elle le regarda sans rien dire, se contentant de se noyer dans cet océan hypnotique qu'étaient ses yeux. Il se perdit lui aussi dans les siens, son regard glissant incessamment de ses yeux vers ses lèvres.

Mais tu n'es pas obligée de porter quelque chose. Murmura-t-il en caressant ses cheveux.

Lisa vit ses yeux s'assombrir quasi instantanément. Elle en eut des frissons dans tout le corps et sentit des picotements dans son ventre. Le regard noir de désir, il s'appropria ses lèvres, douces et charnues. Ses mains se posèrent sur lui, détaillant chaque partie de son torse mise à nue. House intensifia le baiser, encouragé par ses caresses agréables. Ses mains de pianiste naviguèrent de son dos jusqu'à ses hanches, tandis que celles de la jolie brune se perdirent dans sa nuque, voulant le sentir encore plus près d'elle.

Il la fit s'asseoir sur le lit, sa jambe lui rappelant qu'il ne pouvait pas rester dans la même position trop longtemps. À hauteur de son abdomen, elle embrassa sa peau, très légèrement pileuse à cet endroit. Le diagnosticien rejeta la tête en arrière, fermant les yeux. D'une main, il lui fit remonter la tête vers lui. Il avait besoin de plonger ses yeux dans les siens, comme pour s'assurer de la suite à venir. Un léger sourire, à peine marqué, étira ses lèvres alors qu'il passait le revers de ses doigts sur sa joue.

Il vint s'allonger sur le lit à côté d'elle. Leurs vêtements avaient quasiment tous disparu, échoués sur le sol de la chambre. Il s'était attardé sur sa poitrine, plus généreuse que jamais, préférant la laisser encore un peu prisonnière de cette lingerie émeraude. Il ne se pressa pas, prenant soin d'elle. Cuddy apprécia secrètement l'attention, glissant son nez dans le cou de l'homme, l'embrassant de sa pomme d'Adam jusqu'à sa clavicule. Elle l'entendit grogner de plaisir. L'instant d'après, il enroula ses bras autour d'elle, caressant ses seins, ses cuisses et son ventre. Il avait envie d'elle, et elle fut presque rassurée de constater que même enceinte et avec des formes il la désirait tout autant qu'avant. Il était si attentionné envers elle qu'elle le soupçonnait d'avoir besoin de réconfort.

À la base elle n'était pas venue pour ça. En fait, elle pensait être venue pour repartir avec les yeux pleins de larmes, mais il en avait été tout autre. Et maintenant dans ses bras, Cuddy se laissa aller, s'abandonnant à cette bouche désespérément avide de son corps. Cette nuit-là, ils firent l'amour. D'une manière bien différente. Ils apprenaient en fait encore à se découvrir.

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Jeudi 17 Janvier 2008.

Il ouvrit difficilement les yeux, ayant du mal à accepter que la lumière pénètre dans ses pupilles. Allongé sur le côté droit, il s'étira un peu et entreprit de se tourner de l'autre côté. Cuddy lui faisait face, elle aussi sur le côté. Son bras droit était replié sous sa tête et le gauche passait à peine sur sa poitrine. Elle dormait encore. Il sourit, ayant tout le loisir de s'attarder sur les traits de son visage. Les cheveux en bataille et l'air détendu, il la trouvait adorable. Il revit aussi son visage, celui de la nuit passée. Elle était tellement captivante, plaisante à regarder… Elle lui faisait ressentir des choses qu'il pensait n'avoir jamais ressenti pour une autre femme, pas même pour Stacy. Oh bien sûr il l'avait aimée, véritablement. Mais Lisa était différente, il le savait depuis leur année à la Fac. Était-il conscient d'être amoureux ?

Sa contemplation prit fin lorsqu'elle bougea légèrement et il se rendit alors compte qu'il caressait sa bouche, son pouce redessinant les contours de ses lèvres.

Ne te sens pas obligé de t'arrêter parce que je ne dors plus. Prononça-t-elle du bout des lèvres, dissimulant à peine son sourire.

Je ne voulais pas te réveiller. Chuchota House, comme encore happé par le sommeil.

Ses yeux d'un vert d'eau s'ouvrirent sur lui, son sourire s'élargissant davantage. Il approcha son visage du sien et lui vola un baiser avant de passer son bras libre autour de sa taille, par-dessus le drap.

Je ne te savais pas aussi souple, même avec une protubérance pareille. Railla-t-il sous un rictus d'amusement.

Le yoga fait des merveilles.

Son air mutin lui donna presque envie de remettre ça. Il n'eut le temps de faire ou de dire quoi que ce soit qu'elle enchaîna presque directement.

Ta jambe, ça va ? Demanda la jeune femme, le faciès désormais inquiet.

Oui, oui, ça va. Assura le médecin. Faut reconnaître que Mini-Greg assure en toute circonstance ! Lui lança-t-il avec un clin d'œil.

Lisa dévoila ses dents blanches dans un sourire franchement amusé et vint se blottir contre lui, se laissant doucement embrasser. À son sens, elle avait passé une de ses meilleures nuits avec lui ; une de ses meilleures nuits tout court… Tellement tendre et remplie d'amour. Même en étant quelque peu handicapée par son ventre de femme enceinte, elle avait trouvé l'extase sans trop de difficulté. Faire l'amour quand on est enceinte de presque sept mois – et, le concernant, faire l'amour à une femme dont la grossesse est plus qu'avancée – signifiait apprendre à se toucher différemment. C'était comme une nouvelle découverte de soi et de l'autre. C'était intense, plus mental que physique, et sur ce point ils avaient découvert une toute nouvelle forme de jouissance, bien que l'acte en tant que tel reste le même.

Elle se libéra de son étreinte, prétextant devoir aller aux toilettes. House ne se priva pas de laisser son regard glisser sur ses courbes lorsqu'elle s'éloigna vers la salle de bain, un sourire obscène plaqué sur les lèvres. La chaleur de son corps l'ayant quitté, il se retourna sur le ventre et enfonça sa tête dans les oreillers. Il avait le visage tourné sur la gauche, du côté opposé à la salle de bain. Ses jambes s'étaient emmêlées dans le drap, celui-ci ne recouvrant plus que la partie intime de son corps nu. Il ne put s'empêcher de sourire distraitement, sans trop savoir pourquoi.

Lorsqu'elle revint vers lui, elle ne put réfréner un tendre sourire. Seul son dos nu et le drap entrelacé à ses jambes étaient discernables de là où elle était. Elle resserra la ceinture autour de sa taille, ajustant le vêtement convenablement. Elle avait trouvé un peignoir dans sa salle de bain et l'avait enfilé. C'était probablement le seul vêtement de l'homme qui pouvait encore lui aller.

Elle fit le tour du lit et aperçut son visage. Ses yeux étaient fermés et il semblait apaisé. Il s'était rendormi. Elle l'observa quelques secondes de plus et décida de ne pas le déranger. Elle sortit de la chambre en silence, rejoignant la cuisine. Elle savait qu'il avait de la tisane quelque part dans ses placards – ce qui l'étonnait encore –, et décida de faire bouillir de l'eau. Préparer une cafetière lui sembla également nécessaire.

L'odeur du café le tira de son sommeil. En ouvrant les yeux, il tomba sur le réveil qui indiquait 9:03. Il grogna de paresse avant de se rendre compte qu'elle n'était plus à côté ; il aurait dû s'en douter. Il s'assit au bord du lit et massa sa cuisse. Elle le lançait, mais ça irait. Il avait laissé ses comprimés sur la commode non loin de là, c'était une chance. Il s'extirpa du lit à contre-cœur.

Lorsqu'il la retrouva dans la cuisine, habillé et les cheveux encore humides, il la découvrit le nez dans une tasse de tisane et ne put s'empêcher de sourire face à cette vision.

Tu avais tort, le fit-elle se retourner vers elle alors qu'il se servait une tasse de café, il y avait bien encore quelque chose qui pouvait m'aller. Affirma Cuddy en passant sa main sur le tissu éponge.

Ça a au moins l'avantage d'être plus simple à enlever. Reconnut-il en reposant la cafetière, le regard suggestif.

Pervers.

Comme si ça te déplaisait.

Elle replongea le nez dans sa tasse, dissimulant à peine son sourire naissant aux coins des lèvres. Il prit place à ses côtés et la regarda un instant, une expression de douceur au fond des yeux. D'une gorgée de caféine, il dissimula, à son tour, une émotion qu'il n'était peut-être pas encore prêt à partager avec elle ; pas de cette façon, dans le plus simple appareil.

Tu ne devrais pas traîner, prévint-elle en voyant l'heure, ton patron ne va pas apprécier que tu sois en retard.

Qui, Wilson ? Pff, il a tellement de paperasses qu'il ne verra pas la différence que je sois là ou non ! Se moqua House gentiment.

Lisa se mordit la lèvre, craignant que l'oncologue ne soit débordé. Elle prit le risque de lui poser la question, sachant cependant d'ores et déjà qu'il ne lui répondrait pas avec franchise.

Comment s'en sort-il ?

T'inquiète pas, l'hôpital n'est pas en train de sombrer sous une quantité jamais vue de patients et Wilson n'est pas sur le point de faire un burn-out tant il accumule de stress à cause de ses toutes nouvelles responsabilités.

Elle lui lança un regard noir, n'étant pas d'humeur à plaisanter avec son travail. Il le savait pourtant très bien et baissa la tête, laissant un soupir lui échapper.

Il se débrouille bien, la rassura-t-il en posant une main sur son bras, enfin je crois. Personne n'a encore démissionné et il prend son rôle très au sérieux. Tu as fait le bon choix. Ajouta le médecin en cherchant son regard.

La jeune femme eut un léger sourire en guise de reconnaissance. Elle n'avait aucun doute sur les capacités de son chef d'oncologie, mais c'était simplement plus fort qu'elle.

Elle eut tout juste terminé sa tasse qu'il fut déjà sur ses deux pieds, disparaissant un peu plus loin à la recherche de la paire de baskets qu'il allait mettre aujourd'hui. Il revint finalement vers elle un moment après, ayant entre-temps opté pour des Nike.

Faut qu'je file. Il se pencha et l'embrassa sur la joue. J'ai hâte de savoir qui de Chase ou de Forman a gagné ce pari ridicule ! Ne put-il s'empêcher de rire.

Elle fronça les sourcils et reporta son regard sur lui. De quoi parlait-il ? Finalement, elle préféra ne pas savoir et laissa tomber l'idée de le lui demander. Mais autre chose la taraudait.

Est-ce que… Commença-t-elle avant de se stopper, comme incertaine. Je peux rester un peu ici ?

Bien sûr. Répondit l'homme en arquant légèrement les sourcils. Tant que tu ne touches pas à mes revues pornos ! Ria-t-il en fermant son cuir de motard.

Cuddy ne put réprimer un rire elle aussi. Il était mal placé pour lui dire ça, lui qui – il y a un peu plus d'un an maintenant – avait fouillé dans ses petites culottes, soit disant parce que cela avait un intérêt médical. Et il n'y avait pas si longtemps encore, elle l'avait trouvé le nez dans ses bouquins, ce qui était déjà d'un autre niveau. Elle ferait sûrement ça elle aussi – pour ses bouquins –, préférant ne pas se préoccuper de ses si précieuses revues.

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En arrivant à l'hôpital ce matin-là – matin qui était déjà bien entamé car il était maintenant dix heures passées –, le diagnosticien s'engouffra dans l'ascenseur après avoir signé le registre des arrivées tout en évitant soigneusement le regard réprobateur de Brenda. Une fois le département des diagnostics atteint, il entrevit ses trois employés à travers le mur de verre. Il entra dans son bureau et se débarrassa de casque, sac et blouson avant de faire irruption dans la salle de différentiels.

Oh, Foreman, ne me dites pas que vous avez perdu ! Prononça-t-il pour seules salutations en voyant la mine du neurologue.

Comment vous… ?

Vous avez perdu votre assurance si caractéristique. Railla House devant l'incompréhension du concerné. Bien joué ! Il tendit un billet de vingt à l'urgentiste.

Et vous payez Chase parce que ? Questionna la jeune immunologiste.

Parce qu'il a gagné, bien sûr ! Foreman est un expert pour truander, mais Skippy est plus malin. Ça vaut bien un p'tit bénéfice en plus, nan ? Prit-il soin d'expliquer.

Un air plus que satisfait avait pris possession du visage du jeune blondinet, le médecin de couleur regardait son patron avec lassitude et leur collègue féminine semblait déconcertée.

Bon on pourrait se regarder comme ça pendant toute la journée mais si on pouvait avoir un cas ça serait quand même bien plus cool. Déclara House en voyant leur air béat. Allez faire un tour aux urgences pour voir si on n'aurait pas quelque chose à se mettre sous la dent.

Comment va Cuddy ? Demanda soudainement la jeune médecin.

Le néphrologue eut un temps d'arrêt, surpris par l'aplomb dont sa jeune employée faisait preuve. Ses deux collègues n'intervinrent pas, se contentant d'attendre la suite.

Quoi, vous croyez que j'ai que ça à penser ?

On aimerait juste savoir si elle va bien.

Non, VOUS aimeriez savoir si elle va bien. Rectifia-t-il en la pointant du bout de sa canne. Je vous signale que pour le moment c'est Wilson qui signe vos chèques, donc c'est de lui dont vous devriez vous inquiéter. Il se stoppa net, prenant un air pensif. Quoique non, Wilson est un ourson. Marmonna-t-il dans un rictus narquois.

La jeune femme referma la bouche, laissée entrouverte un instant en pensant pouvoir répliquer quelque chose. Les deux hommes sortirent de la salle et elle les suivit.

Et n'oubliez pas que vous avez aussi mes consultes qui vous attendent ! Entendirent les trois jeunes médecins, maintenant dans le couloir en direction de l'ascenseur.

Content de lui, House alla prendre place derrière son bureau, ses jambes étendues sur le rebord de celui-ci.

TBC...


Voilà voilà... J'avoue que j'ai beaucoup aimé ce chapitre, je ne sais pas trop pourquoi... Leur rabibochage sans doute ! Et j'aime inclure l'équipe de House dans une histoire aussi longue, je trouve que ça apporte de la profondeur, que ça donne plus de réalité aux évènements :p

J'espère que vous aurez aimé ce chapitre vous aussi :)

- Kisses to you and see you soon -