Disclaimer : L'œuvre Harry Potter est la propriété de J. K. Rowling.
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Attention, ce chapitre contient un passage explicite!
Draco avait la sensation que ses sens ne faisaient plus qu'un. Alangui sur le ventre, il se sentait tout à la fois engourdi et ardent, prêt à s'embraser au moindre contact.
Aussi, lorsque deux mains frôlèrent ses chevilles et remontèrent le long de ses mollets sans vraiment le toucher, soulevant une vague de frissons sur leur passage, il ne put retenir une longue plainte impudique.
Les paumes brûlantes continuèrent leur ascension à l'intérieur de ses cuisses et il ne songea même pas à se sentir honteux lorsqu'il écarta docilement les jambes. Tout son corps n'était plus dévoué qu'à obéir à ce toucher fantôme, comme une poupée suspendue à des fils invisibles.
Le marionnettiste effleura le creux sous ses fesses, les fossettes de ses reins et suivit la ligne de son dos jusqu'à ses omoplates. Draco pria pour qu'il le touche enfin vraiment, qu'importe la manière, mais son bourreau ne semblait pas de cet avis.
Le jeune Oméga sentait sa tête tourner et une fièvre ardente lui brûlait les joues mais tout ce qu'il ressentait, c'était ce manque effroyable qui venait de l'intérieur même de sa chair. Il avait l'impression d'être sur le point de se consumer.
Les doigts s'aventurèrent de nouveau vers l'intérieur de ses cuisses, s'attardant sur la chaleur humide qui s'y trouvait, mais ne faisant que frôler, ne donnant qu'un soulagement éphémère. Draco eut beau se tendre, se briser en deux dans de longs gémissements obscènes, le maître du jeu lui refusait la libération. Les mains glissaient, effleuraient, stimulaient mais ne cédaient jamais.
Un sanglot secoua Draco et une nouvelle vague moite et inconfortable afflua entre ses cuisses. Son corps hurlait son besoin de s'accoupler, le réclamait comme jamais auparavant.
Il pensait que la frustration ne pouvait pas atteindre de degré supérieur lorsqu'un souffle chaud s'éploya sur l'une de ses épaules nues.
Cette sensation nouvelle le fit violemment trémuler. Il sentait le désir couler en lui comme un fleuve en crue, chaque cellule réclamant une attention physique, une étreinte, une fusion. La chaleur se déplaça le long de son cou, lui faisant dresser les poils, alors qu'une main se posait enfin sur sa hanche pour le maintenir en place.
La poigne, ferme et possessive, le gardait captif tandis que le souffle continuait son exploration, descendant le long de son dos en faisant naître une myriade de frissons. Draco se sentait comme une créature piégée, à la merci de ce prédateur invisible qui jouait avec lui, le réduisant à sa plus simple nature d'Oméga.
La main se déplaça, caressa sa taille puis glissa vers l'avant pour effleurer la courbe de son ventre. La torture se faisait plus intense et plus intime, si bien que lorsque les lèvres presque irréelles frôlèrent la naissance de ses fesses, Draco en oublia même de respirer.
Oui, oui…! Si proche…
Pour la première fois, les cajoleries s'attardaient.
« Je t'en prie… »
Draco n'avait jamais entendu sa voix si désespérée. Ses mains se refermèrent sur les draps avec force, il se cambra en arrière, libérant un énième flot de phéromones et de fluides.
La bouche descendit encore, vers des territoires plus intimes et il ne fut plus possible de retenir le cri qui menaçait de lui blesser la gorge:
« Harry ! »
.
Draco n'avait pas levé les yeux de son écran depuis qu'il s'était assis à son bureau ce matin-là. Pour autant, l'article sur Gringotts n'avait pas avancé d'un iota. Les mots se refusaient à lui, encore.
« C'est ridicule. » Songea-t-il avec agacement en sentant ses joues rougir à nouveau.
Après tout, personne ne pouvait lire ses pensées, n'est-ce pas ?
Pourtant, il ne s'était jamais senti aussi transparent qu'aujourd'hui.
Les images du rêve s'imposaient dans son esprit depuis le petit matin, crues et incontrôlables. Il les repoussait avec toute l'énergie dont il était capable mais rien n'y faisait, elles revenaient inlassablement, aussi vibrantes et intimes que lorsqu'il s'était réveillé en sursaut, le souffle court et le cœur battant la chamade.
Il ne put réprimer une grimace en repensant à l'état de ses draps et à l'odeur saturée de sa chambre.
Cette simple réminiscence, aussi déplaisante fût-elle pour la partie claire et raisonnée de l'esprit Draco, trouva un tout autre écho chez sa part Oméga. Avec horreur, il sentit la chaleur au creux de son ventre s'intensifier.
Harry Potter.
Cet homme n'avait eu besoin que d'un regard, la veille, pour inscrire sa présence dans l'esprit de Draco au fer rouge et maintenant, il occupait ses pensées avec une intensité presque oppressante. Le rêve l'avait secoué plus qu'il ne voulait l'admettre. Ses mains tremblèrent légèrement sur le clavier et il ferma les yeux un instant, essayant de retrouver son calme.
Cela faisait des années que ses inhibiteurs maintenaient ses instincts sous contrôle, des années qu'il vivait dans un confort aseptisé. Était-ce pour cette raison que ses instincts se déchaînaient aussi violemment désormais ?
Il passa une main lasse sur son visage et se massa brièvement les tempes. Il avait l'impression que sa peau trahissait son trouble, qu'on pouvait lire sur son front chaque détail de son agitation intérieure. Ses doigts glissèrent sur sa nuque brûlante. Il avait chaud. Trop chaud.
Il jeta un coup d'œil autour de lui. L'open-space était aussi animé qu'à l'accoutumé. Colin riait à une plaisanterie que Zacharias venait de faire, tandis que Cho tapotait sur son clavier avec une concentration exemplaire. Tout semblait si normal, si ordinaire.
Il avait l'impression d'être le seul à détonner sur ce décor. Plus encore que d'habitude, du moins.
Il se mordit la lèvre, le regard toujours fixé sur son écran vide. Il devait se reprendre. Il devait avancer. Mais ses pensées étaient une cacophonie incontrôlable et Harry Potter en était le centre.
« C'est absurde. » Pensa-t-il encore, serrant les poings sur ses genoux. « Je ne suis pas un adolescent, bon sang ! »
Mais la chaleur dans son ventre et l'écho de son rêve tendaient pourtant à prouver tout le contraire.
Plongé dans son propre sermon mental, il sentit une présence derrière lui avant de l'entendre. C'était Crivey qui venait de se pencher par-dessus son épaule.
« Hé, Draco, ça va ? T'as l'air un peu… distrait. »
Draco se raidit, mais ne tourna pas la tête.
« Je vais bien, Colin. Merci. » Répondit-il d'un ton sec, espérant mettre fin à la conversation avant qu'elle ne commence.
Malheureusement, les intonations de sa voix n'avaient jamais eu le pouvoir de repousser Colin et ce, quel que soit le degré d'agacement qu'elles aient pu trahir. Ce jour-là ne fit pas exception à la règle et au lieu de s'éloigner, Crivey resta planté derrière lui, immobile.
« T'es sûr ? »
Draco serra les dents, se retenant de l'envoyer paître avec un peu moins d'équivoque, avant de percevoir un imperceptible changement dans l'air. Colin fronça les sourcils et Draco entendit distinctement sa respiration s'accélérer, comme s'il essayait de percevoir quelque chose.
Quelque chose comme une odeur.
Draco sentit son estomac se nouer.
« Non, pas ici. »
Il bondit brusquement de sa chaise, arrachant un regard surpris à Colin qui, pour le coup, fit un pas en arrière.
« Oui, tout va très bien, merci. » Hoqueta-t-il d'un ton fébrile, coupant court à toute nouvelle question. « J'ai juste… besoin de… je reviens. »
Il détourna les yeux et s'éloigna avant que Colin ne puisse ajouter quoi que ce soit. Il eut l'impression que ses pas résonnaient dans tout l'open-space. Il pouvait sentir son odeur flotter derrière lui, et c'était insupportable. S'il pouvait la percevoir, les autres ne tarderaient pas à la détecter aussi.
« Calme-toi, Draco, calme-toi. »
Il repéra enfin la porte des toilettes et accéléra le pas mais à peine eut-il levé la main pour la pousser qu'il manqua de percuter quelqu'un de plein fouet.
« Aïe ! »
La collision le fit vaciller.
« Désolé. » Marmonna-t-il en baissant immédiatement les yeux.
- Pas de problème. » C'était la voix d'Oliver, aussi grave et tranquille qu'à son habitude.
Il y eut comme un flottement dans l'air et Draco sentit une tension inexplicable se former entre eux. Presque malgré lui, il releva enfin la tête et ce qu'il vit le pétrifia.
Oliver l'observait d'un air indéchiffrable et son immuable rictus s'était totalement volatilisé. Ses yeux, clairs et perçants, étaient fixés sur lui avec une intensité troublante, comme s'il essayait de décrypter quelque chose d'insaisissable. Ses narines se dilatèrent à peine et Draco sentit une vague glacée le parcourir.
« Non, non, non. »
Il n'attendit pas qu'Oliver dise quoi que ce soit. D'un mouvement sec, il se décala pour le contourner et le bouscula légèrement dans sa hâte.
« Excuse-moi. »
Puis sans autre forme de procès, il disparut dans les toilettes.
Une fois la porte fermée derrière lui, il s'appuya contre le mur carrelé. Ses mains tremblaient légèrement tandis qu'il pressait ses doigts sur ses tempes brûlantes.
« Qu'est-ce qui m'arrive ? »
Le silence de la pièce, ponctué uniquement par le goutte-à-goutte d'un robinet, lui permit de reprendre un semblant de contrôle. Mais son cœur continuait de battre à toute vitesse, et la honte, mélangée à une frustration sourde, l'envahissait.
« Personne n'a rien remarqué. Personne ne sait. Tu peux gérer ça. »
Il inspira profondément, tentant de calmer la tempête en lui. Il ne pouvait pas se permettre de perdre pied maintenant.
Draco laissa sa tête cogner doucement contre le carrelage froid et un soupir lui échapper. Le contraste entre la fraîcheur du mur et la chaleur désagréable qui irradiait de sa nuque lui arracha un frisson.
« Quelle journée de merde. »
Et il n'était que 8 h 30.
Il ferma les yeux une seconde, mais les images de son rêve – et tout ce que son corps avait ressenti à ce moment-là – refirent surface avec une clarté impitoyable. Ça le rendait dingue. Il aurait vendu son âme pour trouver un interrupteur capable d'éteindre son cerveau.
Au lieu de ça, il fouilla dans sa poche et fixa ce qu'il en extirpa un long moment. Un patch Gringotts. Dans son emballage "élégant" et "discret", exactement comme leurs brochures l'avaient vendu.
Il s'agissait du plus beau doigt d'honneur que la vie ne lui ait jamais fait, et de loin.
Il se revit dans le bureau de Rita, quand elle lui avait tendu ces échantillons avec un sourire goguenard :
« Allez, Draco, essaye-les. Sois ce journaliste qui teste tout lui-même, montre-moi ta dévotion professionnelle. Gringotts va adorer ça. »
Son regard glissa sur le patch et il sentit son irritation atteindre un nouveau sommet. Rita elle-même, malgré cette énième petite humiliation soigneusement emballée, n'aurait sûrement jamais parié une livre sur le fait qu'il puisse l'utiliser pour de bon.
Mais que pouvait-il faire d'autre ? C'était ça ou exploser en plein open-space dès que Potter franchirait la porte.
Avec un soupir résigné, il arracha l'emballage. Le patch, collant et froid, se plaqua contre la peau de sa nuque juste sous son col. Il appuya dessus pour le faire tenir, ignorant la sensation désagréablement gluante de l'emplâtre.
Il jeta l'emballage dans les toilettes, tira la chasse, prit une grande inspiration et sortit enfin.
Bien heureusement, les toilettes étaient encore vides.
Il se lava les mains dans l'espoir d'en faire disparaitre la moiteur puis se redressa, observant son reflet dans le miroir. Ses joues avaient encore cette teinte rougie qu'il détestait tant. Il passa un doigt sur sa nuque, comme pour s'assurer que le patch était bien en place.
Draco s'attarda un instant devant la glace avec une moue désabusée. Même si cela le tuait de l'admettre, le patch, bien caché sous le col de sa chemise, commençait d'ores et déjà à faire son travail : la sensation de brûlure s'était atténuée et le bourdonnement dans ses oreilles avait enfin disparu. Il n'était pas fier, mais au moins, il avait un semblant de contrôle.
Il passa une main dans ses cheveux, les remettant vaguement en place, et inspira profondément.
« Allez, courage Draco… C'est rien qu'une journée de plus en enfer, tu peux gérer ça. » Il tira sur le col de sa chemise, vérifiant une dernière fois que le patch était bien caché – plutôt mourir que de laisser Rita voir qu'il portait ce truc. « À défaut de sauver ta dignité, au moins tu sauveras les apparences. »
D'un geste, il redressa ses épaules, ouvrit la porte et s'engouffra dans l'open-space.
.
Draco n'avait pas eu besoin de beaucoup d'imagination pour deviner l'effet que Harry Potter aurait sur les bureaux de La Gazette mais la scène qui s'offrit à lui en revenant des toilettes dépassait tout ce qu'il avait envisagé.
Tous ses collègues s'étaient agglutinés autour de l'Alpha comme des papillons autour d'une flamme.
Hannah papillonnait des yeux de manière si exagérée qu'il se demanda comment elle arrivait encore à voir quoi que ce soit. Colin, pour sa part, semblait sur le point de fondre en larmes, comme si rencontrer Harry Potter était le point culminant de sa vie entière. Oliver, lui, avait étrangement bombé le torse et même Cho, pourtant d'une rigueur presque militaire dès qu'il s'agissait de travail, avait abandonné son article pour « papoter » avec l'invité du jour.
Seul Zacharias s'était abstenu de se joindre à cette mascarade. Fidèle à lui-même, il était resté affalé devant son écran, l'air encore plus renfrogné que d'habitude. Il s'était simplement contenté de lever une main en guise de salut en direction de Potter.
Draco, acerbe, traversa la pièce avec une lenteur délibérée et vint appuyer ses reins contre le rebord du bureau de Zacharias, les bras croisés.
« C'est beau de voir autant de génuflexions pour quelqu'un qui n'a encore rien fait. » Murmura-t-il en fusillant le petit attroupement du regard.
Zacharias tourna vaguement la tête, un sourire narquois au coin des lèvres.
« C'est à se demander si t'es vraiment le seul Oméga de cette boîte. »
Draco pouffa malgré lui mais cet instant de complicité fut de courte durée. La voix stridente de Rita perça le brouhaha comme une alarme :
« Ah ! La voilà, ma perle rare ! »
Draco roula des yeux avec tout le mépris dont il était capable en voyant sa patronne s'avancer, les bras grands ouverts. Elle n'avait pas perdu de temps pour s'imposer dans cette mascarade.
Attrapant Potter par le bras, elle le tira à sa suite vers son bureau sans se soucier le moins du monde des mines déconfites de son petit fan-club improvisé.
« On a encore quelques bricoles à régler avant que tu puisses commencer, mais ça ne devrait pas prendre longtemps ! »
Il fallut auxdites « bricoles » plus d'une heure pour se régler et permettre à l'Alpha de quitter enfin l'antre de Skeeter.
Draco sentit ses épaules se raidir mais s'efforça d'ignorer leur retour. Malheureusement, il ne put s'empêcher de remarquer le sourire triomphant de Rita du coin de l'œil tandis que celle-ci s'approchait dangereusement de lui, Potter sur les talons.
« Voilà ! » Elle venait de se planter à un mètre de Draco, les poings sur les hanches. « C'est ici que tu vas pouvoir t'installer. »
Avec horreur, Draco la vit désigner le bureau qui se trouvait juste derrière le sien.
Potter opina tranquillement du chef, son insupportable petit sourire chevillé au coin des lèvres, et s'avança pour déposer le sac qu'il portait en bandoulière à l'endroit indiqué. Puis, comme s'il avait senti la tension électrique qui émanait de Draco, son regard vert croisa le sien.
L'effet fut immédiat. Malgré tous ses efforts pour se maîtriser, Draco sentit son cœur s'emballer et une chaleur désagréable revenir, tapie dans son ventre. Il détourna les yeux à toute vitesse, la mâchoire serrée.
« Salut.
- Hm. » Marmonna Draco en réponse, sans même le regarder.
Potter n'insista pas. Il s'installa à son bureau, tournant le dos à Draco, et commença à fouiller dans son sac. Bien sûr, il ne fallut pas plus de quelques minutes pour que cette simple proximité ne tourne à la torture pour l'Oméga.
L'odeur de l'Alpha, une signature impossible à ignorer, semblait imprégner l'air autour de lui. Subtile mais omniprésente, elle venait se glisser sous le patch, s'insinuer dans ses narines, court-circuiter sa concentration.
Finalement, incapable de rester en place une seconde de plus, il se leva brusquement et quitta l'open-space.
La cohabitation s'annonçait d'ores et déjà compliquée…
A suivre…
