Chapitre 4

Le docteur Zelenka était venue voir Andréa peu avant son départ. Elle allait effectuer sa première mission hors monde et le physicien l'avait rassurée. Elle devait partir avec l'équipe du Colonel Sheppard, comme il lui avait promis. Radek devait lui aussi partir mais sur une plus longue durée. Il n'allait pas sur une autre planète mais il avait été réquisitionné sur le dédale. Ce n'était pas une mission à hauts risques et cela lui convenait parfaitement. Le Colonel Caldwell avait requis sa présence à bord du vaisseau. Suite à un disfonctionnement Radek avait comme tâche d'effectuer une mise à jour des systèmes de navigation qui ne pouvaient pas s'opérer à distance.

Les deux physiciens avaient partagé un déjeuner le matin même, se promettant de se raconter l'un et l'autre leur journée. Leur amitié avait déviée depuis peu en relation fraternelle. Le docteur Zelenka avait une dizaine d'année de plus qu'Andréa mais leur complicité avait révélé un tel sentiment d'attachement, qu'ils agissaient comme une fratrie le ferait. Cela n'avait choqué personne de les voir s'étreindre à chaque fin de journée pour se souhaiter une bonne soirée. Les personnes qui partageaient leur laboratoire commençaient à voir qu'il n'y aurait jamais rien de plus entre eux. À vrai dire, ils se fichaient bien des ragots, même si certains semblaient experts en la matière. Après quelques heures à littéralement « papoter », ils avaient quitté Atlantis, chacun de leur côté.

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Ils essuyaient des tirs depuis quelques minutes maintenant. L'équipe du Colonel essayait de se frayer un chemin au travers des arbres, tentant de se rendre rapidement à la porte des étoiles. Teyla criait à Rodney d'aller plus vite. L'astrophysicien ne manquait pas d'humour et répondit qu'il faisait de son mieux malgré les balles qui sifflaient. Sheppard et Ronon couvraient leur arrière en ripostant, marquant des pauses derrière les arbres. Le docteur Davis suivait la cadence et n'était qu'à quelques pas de Teyla et Mckay, lorsqu'elle trébucha sur une racine d'arbre qui dépassait du sol. Ronon la releva sans mal et Sheppard ordonna à Mckay de composer le code et de ne pas l'attendre. C'est sans surprise qu'il se plaignit « comme si les balles ne suffisaient pas » mais s'exécuta sans attendre d'autres encouragements, pressant les touches du DHD.

Le vortex s'ouvrit et le docteur Davis regarda Rodney et Teyla passer la porte, se sentant prête à faire de même. Ronon s'engouffra dans le sillage de ses coéquipiers et quand fut venu le tour du docteur Davis, elle fut retenue par une chose non identifiée, lui faisant perdre l'équilibre. D'un coup d'épaule bien ciblé, un homme venait de la projeter sur le côté et elle roula au sol avant de se relever sur ses deux jambes. D'abord confuse, elle réalisa finalement dans quoi ils venaient de s'embarquer lorsqu'elle vit Sheppard s'effondrer au sol à quelques mètres. Un grappin planté dans son gilet tactique l'avait stoppé net dans sa course. Les Genii lui barraient le chemin et elle ne put que se figer devant l'armée grandissante qui ne tarda pas à les encercler. Le vortex se referma sous leurs yeux, se faisant une raison à devoir abdiquer.

Elle leva les mains en signe de coopération face au nombre impressionnant d'ennemis et reconnu Kolya qui venait de passer devant elle sans même lui prêter attention. Elle vit clairement son visage et manqua de s'étouffer. Il était maintenant accroupi devant le Colonel, qui était toujours face contre terre et put entendre distinctement d'un ton satisfait « Quel plaisir de vous voir, Colonel ». Il tourna la tête vers le docteur et sentit la peur grandissante s'installer dans ses yeux.

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De leur côté, Teyla, Ronon et Rodney avaient rapidement informé Elisabeth de la situation. Ils n'avaient pas mis longtemps avant de retourner sur la planète d'où ils venaient, prenant au passage une quinzaine de marines avec eux. Ils n'avaient trouvé personne et avaient probablement été déplacé sur un autre site. Rodney n'avait pas perdu de temps et avait réussi à obtenir du DHD les cinquante-six dernières adresses qui avaient été composées. Le temps de toute les explorer allait prendre énormément de temps ce qui laisserait à Kolya une marge de manœuvre considérable pour les déplacer de nouveau. Elisabeth leur fit remarquer que l'un des codes appartenait au peuple Genii. C'est sans perdre de temps qu'elle avait demandé à Ladon, le nouveau dirigeant des Genii, de les rejoindre sur Atlantis. Ronon lui sauta presque à la gorge lorsqu'il passa la porte, l'incriminant ouvertement et lui demandant où étaient Sheppard et Davis. Elisabeth lui signifia que Ladon était là en tant qu'invité et les trois hommes qui l'accompagnait avaient baissé leur armes, prêts à coopérer.

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Sheppard et Davis étaient dans la même cellule, se demandant quand Kolya allait se montrer. Alors qu'il faisait les cents pas, le docteur était adossé au mur et anormalement sereine à son goût. Après un long moment, elle fronça les sourcils. « Pouvez-vous vous assoir, Colonel !? ». Il s'approcha d'elle et s'exécuta, prenant place à ses côtés sans un mot, agacé de s'être laissé prendre. « Merci ! ».

Son ton était devenu un mélange entre la supplication et la gratitude. Elle n'arrivait pas à réfléchir. Il s'agissait d'une cellule à l'ancienne ne nécessitant pas de système informatique qu'elle aurait pu facilement craquer. La bonne vieille méthode de la clé que l'on met dans une serrure n'allait pas l'aider à sortir de ce trou. Elle n'avait pas dit son dernier mot quant à une éventuelle évasion et elle savait que le Colonel avait de la ressource en la matière.

« C'est un ami à vous ? » avait-elle demandé. « Qui ? Kolya ? ». Elle hocha la tête, voulant en savoir plus sur leur histoire qui les avaient conduits à cet endroit. « Nous n'avons pas la même définition de l'amitié vous et moi, doc.. ». Il plissa les yeux, se souvenant de leur dernière rencontre. « C'était il y a environ deux ans. Kolya a voulu s'emparer d'Atlantis en la prenant d'assaut avec des dizaines d'hommes. Il s'en est pris à Rodney et a tué plusieurs membres de l'expédition. Je lui ai tiré dessus quand il a voulu emmener Elisabeth avec lui par la porte. Manifestement, il n'était que blessé. ». Elle écoutait son récit, ne sachant pas quoi lui dire. Elle n'était pas encore sur la base à cette époque mais ne pouvait que comprendre l'état d'esprit dans lequel se trouvait actuellement le Colonel.

Les minutes passaient et le silence commençait à les peser. « Je suis désolé de vous avoir entraîner là-dedans, doc.. ». Elle pinça ses lèvres, ne pouvant pas le blâmer pour un aléa qui n'était pas de son faite. Davis avait bien essayé de trouver un boîtier à proximité de la porte qui leur aurait permis de s'enfuir mais sa recherche resta infructueuse. Résignée, elle avait regagné sa place sous le regard songeur de Sheppard.

« Ça fait au moins une heure qu'on attend ! » souffla-t-elle. Il tourna la tête vers elle en fronçant les sourcils. « Vous êtes pressée docteur ? Personnellement je n'ai pas vraiment hâte de savoir ce qu'il nous réserve. ». Elle souffla longuement en plongeant sa tête dans ses genoux. « Désolée. Je me demande juste quand est-ce qu'on va sortir d'ici !? ». Sheppard se leva et cria son mécontentement « Kolya ! Je ne t'ai pas tué la dernière fois, tu te souviens ? Tu m'es redevable ! ». Soudain une voix affaiblie venant de la cellule d'à côté résonna dans la pièce vide. « Vous perdez votre temps. ».

Cela provenait du mur sur lequel Davis s'était adossée et elle se leva d'un bon. « Il est impossible de s'évader. », avait poursuivi la voix. Sheppard n'avait rien perdu de son humour et ne manqua pas de lui répondre. « Oui, c'est le principe d'une prison. Ça ne m'a jamais arrêté. ». Il passa la tête entre les barreaux situés en hauteur, donnant sur la cellule voisine mais il ne voyait rien. « Depuis quand êtes-vous là ? », avait demandé Davis qui se tenait à bonne distance. « Des années ». Cela ne les aidait pas vraiment alors à force d'insister, ils avaient tous les deux compris que cela se compter en dizaine d'années. « Pourquoi êtes-vous ici ? », avait-elle continué en s'approchant lentement de Sheppard. « Je les ai laissés me faire prisonnier vivant. »

On pouvait sentir la fatigue et la lassitude dans sa voix, provoquant chez Andréa un sentiment de compassion. Le Colonel voyait toujours le bon côté alors il tenta de rassurer la voix. « Écoutez, des personnes sont à notre recherche. Quand ils nous trouveront, on pourrait… ». Il s'arrêta net lorsqu'ils entendirent des pas venir dans leur direction. Un bruit métallique venant de l'extérieur les avaient fait tous les deux reculer au fond de la pièce. Sheppard leva instinctivement son bras pour faire reculer Davis derrière lui, persuadé qu'il la protègerait ainsi.

Il fut déçu en voyant trois Genii armés s'approcher, espérant innocemment qu'il s'agissait des renforts. L'un d'eux ouvrit la porte sous bonne garde et lorsque ce fut fait, le second pointa une arme gigantesque dans sa direction. Davis n'aimait pas la tournure que prenait les choses. Il intima l'ordre à Sheppard de le suivre mais il voulait savoir où. Sans attendre l'homme enleva la sécurité de son arme et tira dans le mur derrière eux, faisant un trou aussi gros qu'une balle de tennis. La vitesse et l'impact de la balle avaient provoqué un sifflement désagréable dans leurs oreilles. « Le commandant Kolya insiste. », précisa le tireur.

Il regarda par-dessus son épaule si Davis allait bien et lui lança un regard lui indiquant silencieusement qu'il allait devoir passer à l'action. « Oh il insiste, il fallait le dire plus tôt. ». Davis fit quelques pas en avant et suivi le Colonel aussi discrètement qu'elle le pouvait. Même s'il était le seul invité à la fête, elle s'approcha de la porte de sortie, sentant qu'il allait se produire quelque chose. Elle ne le connaissait pas beaucoup mais elle savait que le Colonel n'était pas du genre à se laisser faire.

Il passa lentement la porte lorsqu'il asséna un coup de poing fulgurant dans la mâchoire de l'homme armé. Davis se jeta sur le dos du même homme, tentant une prise d'étranglement. Tout se passa très vite. Alors qu'elle sentait qu'il faiblissait, malgré le fait de peser deux fois son poids, elle savait qu'elle n'aurait pas le dessus. Elle aurait eu le mérite d'essayer. Il donna un violent coup de coude dans ses côtes et elle tomba à la renverse dans la cellule, haletant à pleins poumons. Sheppard n'avait quant à lui pas eu le temps de se retourner qu'un homme avait déjà sorti un bâton électrifié. Une simple pression d'une microseconde avait suffi pour le faire vaciller et lui faire perdre connaissance. Elle avait eu beau crier, elle se retrouva seule dans la pièce avec pour seule compagnie la voix d'un homme qui était enfermé depuis des lustres.

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Sur Atlantis, Elisabeth avait pris les devants en désarmant les hommes venus avec Ladon. Il avait précisé qu'il venait de son plein gré et en tant qu'ami. La chef d'expédition le remercia de s'inquiéter pour ses deux hommes. Rodney ne put s'empêcher de mettre son grain de sel, n'ayant aucune intention de garder son opinion pour lui-même. « C'est à cause de vous qu'ils les ont capturés. ». Elisabeth pesta mais Rodney n'avait pas fini d'exprimer son point de vue. « Désolé, mais il est indéniable qu'un de nos codes a été utilisé pour nous attirer dans cette embuscade. ».

Ladon comprit où il voulait en venir. « Le Docteur Mckay à raison. », avait-il déclaré. « Les codes que vous nous aviez confiés ont été volés. Nous cherchons toujours les coupables. Mais il doit s'agir de quelqu'un qui m'est proche. ». Teyla pris la parole en supposant que tout cela faisait peut-être d'un plan orchestré par Ladon lui-même. Ce dernier s'offusqua et répliqua à cette attaque gratuite. « Si j'étais impliqué d'une manière ou d'une autre ou si mes intentions étaient mauvaises, croyez-vous que je serais venu sur Atlantis ? ».

Il n'attendait pas vraiment de réponse de la part d'Elisabeth mais il ne s'adressait qu'à elle à ce moment, tentant de convaincre la personne ayant le plus de pouvoir. « Avec vous on ne sait jamais. », lui lança Ronon. « Tout ce que je sais c'est que mes amis ont été kidnappés et que c'est votre faute. », avait-il ajouté en s'approchant dangereusement. « C'est pourquoi j'ai mis de côté mes devoirs en tant que leader de mon peuple pour vous offrir mon aide. Maintenant, soit vous me laissez faire, soit vous continuez à me réprimander. À vous de choisir. », répliqua Ladon visiblement irrité. Ronon semblait vouloir en découdre, à tel point que Ladon menaça de partir. Elisabeth interrompit leur échange houleux en invitant le Genii à continuer cette conversation dans son bureau.

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Sheppard ouvrit les yeux et ne fut pas surpris de se retrouver attacher à une chaise. Kolya avait minutieusement préparer ce moment, amenant une caméra gigantesque, à quelques mètres, face à Sheppard. Alors qu'un des gardes ajustait ses liens en tirant dessus, Kolya s'approcha du Colonel. « Ça fait longtemps. », avait-il déclaré. « J'ai vraiment dû vous manquer pour que vous vous donniez autant de mal. Au faite, sympa l'idée du harpon. ».

Il avait toujours su relativiser dans les situations extrêmes, ne pouvant s'empêcher de placer une pointe d'humour. « Il faut des moyens extraordinaires pour vous capturer. ». « Je prends ça pour un compliment. ». Comme pour se dédouaner, Kolya se sentit obliger de s'expliquer. « Juste pour que vous le sachiez, il n'y a rien de personnel dans tout ça. Dès que j'ai ce que je veux, vous rentrerez sur Atlantis. ».

Sheppard doutait de sa parole, cela n'était pas aussi simple qu'il le disait. « Et qu'en est-il du docteur Davis ? ». Kolya fronça les sourcils avant de comprendre. « Oh, la jeune femme qui vous accompagne !? Disons qu'elle va m'aider à appuyer ma demande. ». C'était une chose de s'attaquer à lui mais de s'en prendre à un membre de l'expédition en était une autre. De plus, elle n'était clairement pas formée pour ça même si personne ne l'était vraiment. Il tira sur ses liens en guise de mécontentement, faisant sourire l'ancien chef des Genii. Il lui posa alors la question qui le démangeait depuis son arrivée « Que voulez-vous ? ». Il attendait une réponse tout ce qu'il y a de plus banale mais fut surpris. « Ce n'est pas une question de savoir ce que je veux, mais plutôt de savoir qui je veux. »

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Ladon discutait avec Elisabeth sur cette histoire de codes volés. Il lui indiqua les avoir confiés en cas de décès, à deux hommes de son gouvernement. Deux hommes en qui, il avait toute confiance ; son second ministre et son assistant personnel Cassel Massan.

Dans le doute, ils avaient été placés en détention par Ladon lui-même et devaient être interrogés par ses hommes sur sa planète. Alors qu'il prônait l'amitié entre leur deux peuples, Chuck cria à plein poumons « Activation non programmée d'un autre monde. ». Ils s'étaient dirigés tous les deux en salle de contrôle, retrouvant Rodney assis derrière un écran. « Un code d'identification ? », demanda Elisabeth. « Non. Mais on reçoit un signal vidéo analogique. », lui répondit simplement Rodney. Elle fit un rapide signe d'acceptation à Rodney, leur permettant de voir à l'écran le visage de Kolya. Ronon regardait l'homme, se demandant qui il était. « Acastus Kolya. Un commandant militaire Genii qui a essayé de s'emparer d'Atlantis. Ladon faisait partie de son équipe. », lui répondit Teyla en regardant Ladon.

Après quelques demandes de Kolya, Elisabeth accepta d'ouvrir le canal et s'exprima devant l'écran. « Ici le docteur Weir. ». Kolya fut satisfait et prit la parole « Je voulais m'assurer que vous voyez ça. ».

Il n'attendit rien en retour et se décala sur le côté. On apercevait Sheppard assis sur une chaise de fortune, entouré de deux Genii, fidèlement au garde à vous. Immobile et lié par les poignets à l'assise, il avait été bâillonné par précaution. Rodney prit rapidement la parole en voyant la posture dans laquelle se trouvait son commandant en chef et ami. « Que lui avez-vous fait ? », avait-il demandé. Kolya répondit simplement. « Rien pour l'instant. ». Ce qui n'était pas du goût du scientifique « laissez-moi reformuler, qu'avez-vous prévu de lui faire ? ». C'est à ce moment que le Genii révéla son plan « C'est simple. J'aimerais faire un échange. ». Il n'eut pas le temps de terminer d'exposer son plan qu'Elisabeth lui ordonna de parler au Colonel, ce qu'il accepta.

Un des gardes lui ôta le morceau de tissu et le Colonel eut juste le temps de crier « Je vous ordonne de pas faire ce qu'il… ». Un des hommes de main de Kolya avait déjà replacer le bâillon et la phrase resta en suspens, ce qui amusa Kolya. « Je vous ai entendue, ainsi que le Docteur Mckay. Mais je veux parler à quelqu'un d'autre. Ladon Radim est-il avec vous ? ». Kolya n'ayant accès qu'au son et non à l'image, il ne voyait pas les membres d'Atlantis présents ou non sur la cité perdue. Elisabeth regarda Ladim et répondit à Kolya. « Pourquoi serait-il ici ? ». Kolya semblait croire qu'il était présent, protégeant son alliance avec les Terriens. « Mes sources m'ont confirmé sa présence sur Atlantis. Ne le niez pas. Livrez-le-moi et le Colonel Sheppard ainsi que le docteur Davis seront relâchés immédiatement. ». Le groupe présent en salle de contrôle se regarda à tour de rôle, puis Elisabeth jugea bon de négocier du temps. Kolya avait pris cette réponse pour un non et s'écarta de nouveau du premier plan. C'était avec horreur qu'ils avaient vu entrer dans la pièce, un Wraith.

Il n'y avait pas besoin d'être devin pour connaitre la suite. Sheppard détourna les yeux lorsqu'il comprit ce qui allait lui arriver. Rodney lui rappela que Sheppard aurait pu le tuer à la dernière rencontre, tentant de le dissuader, mais cela n'eut aucun impact sur le Genii prêt à tout pour obtenir son due. « Il ne mérite pas ça ! », avait protesté McKay. Le militaire lui répondit. « Que l'on soit clair Docteur, personne ne le mérite. ». Elisabeth le supplia presque de ne pas faire ça et Kolya n'hésita pas à lui rejeter la faute en lui disant que ce choix lui appartenait. Pour ça il lui suffisait de lui livrer Radim.

Sans réponse, Kolya acquiesça et le Wraith plongea sa main sur la poitrine de Sheppard, lui prenant quelques années au passage. Ses cheveux grisonnaient à vue d'œil et des rides s'étaient déjà installées aux quatre coins de son visage. Il sentit la vie le quitter peu à peu. Ses forces l'abandonnaient et ses muscles s'étaient raidit progressivement. Il n'avait jamais ressenti une telle sensation. Alors qu'Elisabeth criait de l'autre côté de l'écran, le Wraith reçu une impulsion électrique qui l'arrêta immédiatement. Il était loin d'être rassasié, mais le peu de vie qu'il venait de prendre lui redonnait des forces ; celle que Sheppard venait de perdre. Il se sentait faible et pencha la tête en avant pour se remettre de cette session particulièrement traumatisante pour le corps et l'esprit.

Les deux hommes s'étaient regardés et l'on pouvait presque sentir de la compassion dans le regard de Kolya. « Il faut un minimum de trois heures entre chaque repas, pour que le corps ait assez de temps de récupération. ».

« Qu'avez-vous fait au docteur Davis ? », demanda Elisabeth. Un sourire machiavélique inonda le visage de l'homme, glaçant le sang des membres présents en salle de contrôle. « Vous le saurez dans une heure et demie. C'est le temps que vous avez à disposition. », déclara-t-il. « Une heure et demie. ». La connexion fut brusquement interrompue, laissant un silence régner dans la pièce.

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Sheppard était de retour dans la cellule et fut surpris de s'y retrouver seul. Il n'y avait aucune trace du docteur Davis et il espérait au fond de lui qu'elle n'allait pas servir de repas au Wraith comme il venait de le faire. Il ne souhaitait à personne de vivre cette expérience désagréable et douloureuse.

Tous ses organes le faisaient souffrir. Adossé à la paroi devenue son endroit fétiche, une voix le fit sortir de ses pensées. « Ils vous ont appelé Sheppard. ». « C'est mon nom. Enchanté. ». La voix continua « Vous souffrez. ». « Je viens de servir de repas à un Wraith, c'est normal. Je ne vous le souhaite pas. ». Il essaya de se redresser avant de lui répondre. « Je ne savais pas que l'on pouvait autant souffrir. » « Mais vous êtes toujours en vie. », lui fit remarquer la voix. « Oui, mais… Je ne sais combien d'années de vie il m'a volé. Mais si les hommes de Kolya ne l'avaient pas arrêté, je ne serais plus que poussière. ». Devait-il se sentir chanceux d'être encore en vie malgré les années qui lui avaient été ôtées ? « Qui blâmez-vous ? Le Wraith ou son maître ? ».

Il hésita un moment avant de lui répondre que les deux étaient responsables. La voix semblait être en désaccord et était sur le point de lui prouver. « Il y a une différence. Le Wraith doit manger pour survivre. Pour un Wraith, la faim brûle comme du feu. ». Ce discours devenait étrange et dérangeant. À qui était cette voix ? Il se releva lentement, et continua de l'écouter. « Dites-moi, Sheppard. Si vous étiez en train de brûler, voudriez-vous une seule goutte d'eau ou un torrent ? ». Il était maintenant face au mur comportant de courts barreaux, assez grand pour y voir un visage s'il s'approchait suffisamment.

« Quand les avez-vous entendu prononcer mon nom ? ». Il avait peur de connaitre la réponse. « Juste avant que je commence à me nourrir. ». Le visage du Wraith apparut subitement sous les yeux du Colonel qui resta figé.

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Ils étaient tous réuni autour de la grande table servant aux réunions, entre la salle de contrôle et le bureau du Docteur Weir. Tout le monde était assis à l'exception de Ronon qui se tenait debout derrière Ladon. « Pour vous ce n'est qu'un monstre qui a essayé d'envahir votre ville. ». Elisabeth lui rappela qu'il avait froidement tué des membres de cette expédition. Teyla évoqua également le fait qu'il n'aurait pas hésité à tuer Elisabeth. « Je ne cherche pas à justifier nos actions pendant la mission contre Atlantis. Nous étions sous les ordres de Cowen. Mais cet échec a réduit le statut de Kolya et il a été exclu du cercle de Cowen. ».

Ce qui paraissait bizarre, c'était que Ladon n'avait pas subi le même sort, alors il s'expliqua. « Cowen devait me garder. J'étais son savant. ». C'est un Rodney assez décontracté qui prit soudainement la parole. « Vous avez laissé tomber Kolya ? ». S'en suivit d'un échange entre les deux hommes. ». « C'est lui qui a voulu. Avant que Kolya soit rentré dans un mouvement clandestin, il a parlé de renverser le régime de Cowen. Et j'étais tiraillée. ». « Vous étiez loyal envers Cowen ? ». « Non, je ne trouvais qu'aucun des deux n'était apte à mener les Genii. ». « Vous avez donc renversé Cowen ? ».

« Kolya croit que j'ai usurpé sa place de leader. ». C'est à ce moment que Ronon était intervenu à juste titre. « C'est normal qu'il soit en colère. ». Ladon ne répondit pas et poursuivit. « On trouvera ses traîtres. ». Ronon l'accusa de l'être et il se força à ne pas l'écouter. « Rien ne m'obligeait à vous raconter la vérité. Si vous échangez ma vie contre celle de Sheppard et Davis, vous céderez à du chantage et vous préparerez une guerre civile. ».

Ronon ne comprenait pas à quoi cela servait de discuter alors qu'il suffisait de l'emmener à Kolya. Elisabeth confirma que dans l'état actuel des choses, ils devaient intervenir, même si le Colonel leur avait interdit. Il était compromis et n'avait clairement plus de pouvoir sur les membres d'Atlantis. « Nous avons le temps de lancer une mission de sauvetage. ». Elle se retourna vers Rodney et lui demanda s'il progressait dans ses recherches. « On a une liste des planètes que les Genii ont visité. On aurait plus de chance de succès si Ladon nous disait où se trouvent les abris de Genii ou les lieux de torture des Wraith. ». Ce à quoi il acquiesça sans broncher.

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Le docteur Davis attendait depuis un moment dans une pièce vide et austère. Elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à la cellule qu'elle venait de quitter mais en plus petite. Elle s'était demandé pourquoi elle avait été séparée du Colonel et elle sentait qu'elle n'allait pas tarder à le savoir lorsqu'elle entendit des pas se profiler à l'horizon. Elle recula jusqu'à ce que son dos touche la paroi glacée, n'étant pas pressée de connaitre son avenir. Elle reconnut les deux hommes et lorsque l'un d'entre eux entra, elle se laissa glisser au sol comme pour gagner du temps. Cette tactique s'avéra infructueuse face à la force de la poigne qui la releva sans mal. Elle fut rapidement trainée de couloirs en couloirs pendant le longues minutes, tentant de protester lorsque le courage faisait surface. De brèves tentatives de faire lâcher l'emprise sur son bras et quelques cris n'avaient pas suffi et elle se trouvait à présent dans une pièce, meublé d'un unique fauteuil.

Un des deux hommes la força à s'assoir, ce qu'elle fit sans résister. C'est alors que Kolya entra dans la pièce, se plaçant face à elle. « Nous n'avons pas été présenté je crois. ». Il ne fallait pas être voyant pour le reconnaitre. « Je sais qui vous êtes. ». Il s'était senti un tant soit peu flatté dans son égo. « Oh, alors je suis célèbre aux yeux de votre peuple. J'aimerai vous dire que c'est un plaisir de vous rencontrer docteur. ». Il semblait vraiment désolé de l'être mais elle eut du mal à avaler sa sincérité. « Ça aurait pu être partagé si vous ne nous aviez pas tiré dessus. ». Il lui accorda un point sur le fait qu'il aurait pu mieux s'y prendre et lui rappela qu'elle était un dommage collatéral à la capture de Sheppard. Même si elle allait être un atout pour obtenir satisfaction, cela ne l'avait pas rassurée. « Alors, dites-moi, quel genre de docteur êtes-vous ? ».

C'est sans détour qu'une once de courage parla pour elle. « Du genre qui peut vous faire du mal si vous me libérez... Vous n'aurez pas Atlantis. ». Il afficha un sourire moqueur, comprenant qu'elle n'avait pas compris, il lui expliqua. « Ce n'est pas ce que je veux pour l'instant. Même si je n'ai pas complètement abandonné cette idée. ». Elle campait sur ses positions et savait que les renforts auraient déjà dû être là. « Elisabeth ne vous donnera rien, et vous n'obtiendrez rien de nous non plus. Peu importe ce qui se passera dans cette pièce. ». Elle n'était pas certaine de sa dernière phrase et savait qu'ils n'allaient certainement pas jouer aux cartes.

« Oh, mais je ne veux rien de vous je vous rassure docteur. Alors, répondez-moi maintenant. Quel genre de docteur êtes-vous ? ». Il tournait autour d'elle comme un vautour sur une proie. Elle tentait de garder son sang-froid mais cela lui était difficile quand elle le perdait de vue. « Disons que je suis la version féminine de Mckay. ». Elle savait qu'il le connaissait bien. Il fronça les sourcils, repensant à leur dernière rencontre. « Vous n'allez pas vous plaindre comme lui au moins ? ». Elle grogna presque en lui répondant. « Je ne vous ferai pas ce plaisir, croyez-moi ! ». « Bien. ».

Il avait suffi d'un rapide hochement de tête à ses hommes pour qu'ils s'approchent d'elle et ne la maintienne fermement pendant qu'ils attachaient ses bras aux accoudoirs de fortune. Elle avait bien essayé de se débattre comme si sa vie en dépendait, car c'était finalement le cas, mais ils étaient indéniablement plus fort qu'elle. Les deux hommes n'avaient pas mis longtemps à l'immobiliser, malgré sa résistance.

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Kolya n'avait pas menti lorsqu'ils leur avaient dit qu'il s'occuperait du docteur. Alerté par Chuck, ils avaient intercepté une nouvelle connexion vidéo. Kolya aimait l'effet de surprise et lorsqu'il apparut sur l'écran situé en salle de contrôle, il se décala rapidement d'un pas. Ils apercevaient enfin Davis, qui avait adopté la même posture que Sheppard. Elle se trouvait visiblement dans une autre pièce, la chaise sur laquelle elle était retenue s'apparentant plus à un fauteuil qu'à une chaise.

Son gilet tactique lui avait été retiré, et portait uniquement un t-shirt fin. Il n'avait pas pris la peine de la bâillonner comme le Colonel, la sentant moins bavarde que lui. Elle tentait de tirer sur ses liens la maintenant fermement, poussant des râles de colère. Son agitation traduisait clairement sa peur. De l'autre côté de l'écran, Ronon sentit la colère monter en lui, serrant inconsciemment ses poings. Davis se figea lorsque qu'elle entendit le bâton électrifié s'allumer.

Elle avait vu ce qu'il pouvait provoquer et son corps se raidit. Ses oreilles bourdonnaient, sentant la peur s'infiltrer dans tous ses membres. « Êtes-vous prête à me livrer Ladon ? ». Elle n'avait pas entendu Kolya poser la fameuse question à Elisabeth, concentrée sur l'objet qui s'approchait dangereusement. Elle se doutait de la réponse qu'avait apportée Elisabeth. Un homme lui recouvra soudainement la bouche d'un tissu et l'enfer se déchaîna. Une impulsion électrique lui traversa le corps, s'immisçant dans ses entrailles comme une lame de couteau. Elle se tordait dans tous les sens, perdant rapidement tout contrôle sur ses cris étouffés.

Elle entendit vaguement Elisabeth crier à Kolya d'arrêter, mais la voix fut remplacée par celle de ses propres râles. Cela dura une éternité à ses yeux jusqu'à ce qu'elle n'entende plus rien que les battements de son propre cœur. Kolya donna l'ordre à son homme de main d'arrêter lorsqu'il comprit qu'elle avait perdu connaissance. Il s'adressa à la caméra et donna un décompte d'une heure et demie au docteur Weir.

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Sheppard était visiblement tourmenté à en juger par les cents pas qu'il faisait dans sa cage. Le Wraith prit la parole après un long moment de silence. « Votre colère vous affaiblit. ». Il n'avait pas l'air d'accord, aveuglé par la haine envers lui. « Vous réalisez qu'il nous torture tous les deux ? », avait-il demandé. « Avez-vous déjà souffert de la faim Sheppard ? ». Il baissa les yeux, ne voulant pas accorder de crédit à cette créature. « Les quelques années que je vous ai prises suffisent tout juste à me maintenir en vie. Je commence déjà à perdre la force que j'avais gagnée. ». Il ne voulait pas l'écouter et se fichait éperdument de son discours compatissant. « Vous maudissez le fait que je vous ai volé des années de vie. Je maudis le fait de ne pas avoir pu terminer. Nous souffrons tous les deux. », avait-il affirmé.

S'en était trop pour lui, se jetant littéralement sur les barreaux qui les séparaient. « Ça risque de vous surprendre, mais je n'ai pas envie de converser. Rendez-moi un service, et fermez-la ! », avait-il hurlé. « Vous vivez vos dernières heures Sheppard. Si vous préférez les passer dans le silence… qu'il en soit ainsi. ». Il reprit son souffle, faisant face à sa perte de contrôle. « Non, je vais m'échapper d'ici. J'ai une vie qui m'attend et je compte bien y retourner ! Nous avons des amis. ». Il s'éloigna du mur mitoyen et s'adossa au mur d'en face, s'y laissant glisser lentement. « Et ils vont venir nous chercher. ».

Sheppard somnolait depuis un long moment, adossé grossièrement contre un mur, lorsqu'un cliquetis métallique le fit sursauter. Deux hommes ramenaient Davis dans la cellule, deux bras fixés sous ses aisselles pour la maintenir. Ses pieds traînaient sur le sol, indiquant clairement qu'elle n'était pas consciente. Après un tour de clé, ils l'avaient jetée sans ménagement dans la pièce. Aucun son ne sorti de sa bouche lorsque son corps mou s'écrasa au sol, ce qui inquiéta Sheppard.

À bout de force, il se traina jusqu'à elle et chercha d'éventuelles blessures. Il ne trouva rien jusqu'à ce qu'il lève son t-shirt. Des traces de brûlures commençaient à se dessiner sur son flan. Il grimaça et rabaissa son haut. Il aurait préféré des blessures visibles, ne sachant pas les éventuels dégâts causés en interne. Elle semblait respirer correctement, ce qui le rassura momentanément.

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Elisabeth avait demandé la présence de Carson en salle de contrôle. Se tenant face à lui, il lui conseilla que s'ils devaient procéder à un échange, ils devaient le faire avant la prochaine session de nourrissage du Wraith. « Je ne sais pas combien de sessions un homme peut supporter, même Sheppard. ». La question que tout le monde se posait était de savoir s'il pourrait s'en remettre. N'ayant que peu de connaissance sur ce processus, il ne pouvait pas être catégorique. Mais il savait que chaque fois que le Wraith se nourrissait de sa vie, cela diminuait considérablement ses chances de survie.

Même si cela paraissait moins extrême, elle devait demander. « Et pour le docteur Davis ? ». Il ne pouvait pas être certain non plus quant à sa guérison totale et émettait des réserves sur des dommages internes. Cela dépendait de l'intensité du courant et du nombre de coups portés. Son cœur pouvait s'arrêter à tout moment si cela devenait récurant.

Rodney fit irruption dans la salle de contrôle, brandissant sa tablette à la main. « Nous avons quelque chose dans la base de données. Nous avons fait un recoupement et il n'y a qu'un seul endroit possible. ». C'est sans attendre qu'Élisabeth donna le feu vert à Rodney. Il ne fallut pas longtemps avant que l'équipe du Major Lorne soit prête, accompagnée par Ronon, Teyla, Rodney, Carson ainsi que d'une quinzaine de marines prêts à en découdre.

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Il s'était déjà écoulé trois heures et Sheppard se tenait de nouveau sur la même chaise inconfortable. La différence étant qu'il savait parfaitement ce qui l'attendait et n'était pas pressé de renouveler cette expérience. « Vous aviez dit que ce n'était pas personnel. ». « Le docteur Mckay m'aurait suffi. Mais je n'aurais pas supporté ses gémissements. ». Cela faisait un moment qu'il n'avait pas vu le docteur Davis. Il espérait qu'elle tiendrait le coup, sachant de quoi Kolya était capable. « Où est Davis ? ». Il n'avait pas de temps à perdre et voulait savoir ce qu'il avait fait d'elle. « Soyez tranquille, elle mourra sûrement avant vous. Même si je suis surpris qu'elle ne se lamente pas plus que ça. ». Il tira sur ses liens en signe de mécontentement. « Vous êtes au courant qu'ils ne feront jamais l'échange ? Alors finissons-en ! ».

La surprise s'afficha sur le visage de l'ex Genii. « Vous sous-estimez le caractère du docteur Weir. Selon vous j'aurai dû prendre d'assaut Atlantis et prendre Ladon de force ? ». Il ne put s'empêcher de pouffer. « Qu'est-ce que vous avez ? Une demi-douzaine d'hommes et un Wraith affamé. Oui, allez-y… », s'était-il moqué. « J'obtiendrais Ladon d'une manière ou d'une autre. Le protéger me fait perdre du temps et vous de la vie. ». Sheppard fut curieux de savoir ce que Ladon lui avait fait pour qu'il en vienne à cette situation.

« J'avais prévu de renverser Cowen. Ladon m'a trahi et j'ai dû me cacher. Et puis il a renversé Cowen. Il a pris ce qui m'appartenait. ». Il savait que ce n'était qu'une question de temps avant que les habitants d'Atlantis ne trouvent sa cachette. Il donna l'ordre d'amener le Wraith, ce qui fit pâlir le Colonel.

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Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle fut étonnée de se retrouver de nouveau dans sa cellule d'origine. Elle scruta rapidement les environs à la recherche du Colonel mais elle était de nouveau livrée à elle-même. Qu'avait-il fait de Sheppard ? Elle se releva en grimaçant, tentant de s'approcher du mur pour s'y reposer un instant. « Hé, Ho ! », avait-elle crié en direction du mur voisin. « Il y a quelqu'un ? ».

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L'équipe du Major Lorne donna l'assaut dans ce qui semblait être un entrepôt. Ils avaient rapidement pris possession des lieux, trouvant quelques Genii sur place. Il ne fallut pas longtemps avant d'en mettre quelques-uns à terre. Rodney s'était détaché du groupe, arpentant un couloir menant à ce qui ressemblait à une réserve d'armes. Il entendit du bruit et son courge le poussa à tirer une rafale de balle en direction du bruit suspect, vidant ainsi son chargeur. Alertés par la détonation, le Major, Ronon et Teyla l'avaient rapidement rejoint, se demandant où était la menace. « J'ai cru voir quelque chose et j'ai agi. ». Il hésita avant de répondre à la question de Teyla, se demandant ce que c'était. « Heu… une très grande souris. Très certainement un rat, enragé. ». Décontenancés, ils soupirèrent et comprirent qu'ils n'étaient pas au bon endroit. Rodney ne put que se défendre, faisant remarquer qu'ils venaient de perdre plus de deux heures, et une souris.

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Élisabeth avait fait remarquer à Ladon que ses informations étaient fausses et ne put que se faire violence de ne pas accepter les conditions de Kolya. Chuck hurla de nouveau qu'un nouveau signal vidéo leur parvenait d'une autre planète. Elle savait ce que cela voulait dire et accepta sans conditions d'ouvrir le canal. Cette fois fut différente pour Sheppard. La douleur restait la même mais le Wraith avait hésité avant de poser sur sa main sur son cœur. Cela ne l'avait pas pour autant stoppé dans son action.

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Un bruit familier résonna dans ses oreilles et elle se redressa de peur, faisant hurler ses muscles endoloris. C'est une seconde plus tard que le Colonel avait atterri sur le sol, à l'entrée de la pièce. Elle voulait courir vers lui pour l'aider mais son corps refusait de bouger. Il était à genou, les mains posées au sol, visiblement affaibli. « Colonel, vous allez bien ? ». C'est lorsqu'il se tourna vers elle que son cœur fit un bon dans sa poitrine.

Ils n'avaient visiblement pas subi la même torture et se trouva finalement chanceuse d'avoir eu droit à du courant électrique. Ses cheveux étaient gris et il semblait avoir vingt ans de plus. Il avait l'air de prendre les choses calmement ce qui étonna Andréa. « Ne me regardez pas comme ça, Davis. Je m'en remettrai. ». Elle n'arrivait pas à parler. Un Wraith lui avait ôté une partie de sa vie. Elle pouvait encore voir la trace sur sa poitrine, laissée par la main nourricière de la créature. « Et vous ? Ça va ? Que vous a-t-il fait ? ».

Elle se sentit à la limite de la gêne, voulant relativiser sur leur différence d'état de santé. « Chocs électriques. » répondit-elle simplement. « Alors comme ça ils élèvent des Wraith !? ». Il s'asseye près d'elle en râlant bruyamment, conscient que ce simple mouvement lui demandait un effort surhumain. Il releva la tête en désignant la cellule voisine « Oui, et il est juste à côté. ».

« Où sont vos amis ? », avait-il demandé. Ils étaient tous les deux persuadés qu'ils allaient venir. « Vous y croyez toujours ? ». Ce n'était pas leur politique d'abandonner l'un des leurs. « Personne ne s'est jamais échappée d'ici. », leur confia le Wraith. « Kolya nous tuera avant que vos amis atteignent ces cellules. ». Cela donna une idée au Colonel qui regarda Davis. « À quel point vous connaissez cet endroit ? ». Ils devaient s'allier avec lui pour avoir une chance de s'en sortir. Le plus tôt serait le mieux car Sheppard savait qu'il ne tiendrait pas la prochaine fois qu'il servirait de repas à leur colocataire. « Assez pour savoir qu'ils n'y arriveront pas. », lui répondit le Wraith. Davis semblait dubitative mais elle aurait suivi l'homme de terrain n'importe où si c'était une question de survie, et c'était justement le cas.

Il allait se poser une question cruciale, pouvaient-ils faire équipe avec un Wraith sans qu'il ne s'en prenne à eux à la moindre occasion ? « Ils vous laisseront partir une fois que je serai mort ? ». La réponse du Wraith fut sans appel et Davis lui demanda ce qu'il avait à perdre dans cette histoire, mis à part sa superbe vie passée entre quatre murs. Ils avaient essayé de le convaincre dans un but commun mais il ne semblait pas être prêt à abandonner son confort spartiate.

Ils étaient tous deux épuisés et le repos que leur corps avait exigés fut écourté par l'intrusion de deux hommes, devenus trop familier à leur goût. L'attente était insoutenable, ne sachant pas à qui ce serait le tour. Déterminé, l'un des deux hommes tenait en joue Sheppard qui n'avait pas bougé d'un pouce. Le second s'approcha de Davis, la saisissant violemment par le bras. Elle chercha le regard de Sheppard et cria. « Faites ce que vous avez à faire Colonel ! Je m'en sortirais ! ».

Elle n'avait pas l'intention de se laisser faire cette fois-ci. Consciente que Sheppard n'était pas au meilleur de sa forme, elle tenta d'imiter le crochet qu'il avait asséné au garde plus tôt. Elle n'était pas entraînée au combat comme lui et n'avait certainement pas la même rapidité d'action, mais elle se devait de tout tenter pour les faire sortir de là. Elle fut rapidement maîtrisée par un coup porté à son visage, faisant craquer quelques os au passage. Le Colonel avait protesté mais s'était vite stoppé lorsqu'il avait entendu le cran de sécurité s'enlever de l'arme pointée sur lui. Davis fut emmenée sans ménagement et disparu en un instant de son champs de vision. Il était clair qu'il ne pouvait pas attendre, même si le fait d'être séparé d'elle compliquait les choses. S'ils parvenaient à s'échapper, il se fit la promesse de tout mettre en œuvre pour la retrouver.

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Cela faisait deux bonnes heures que Davis avait été emmenée et il n'y avait aucun signe d'amélioration entre le Colonel et le Wraith. Lorsque les des hommes s'étaient présentait devant leur cellule respective, Sheppard n'hésita pas à faire savoir son mécontentement. « Où l'avez-vous emmenée ? », avait-il demandé. Les deux hommes n'avaient pas répondu et il put clairement voir l'un des deux sourire à cette question. Ils sortirent chacun de leur cage, se regardant longuement lorsqu'ils étaient dans le couloir. Le Wraith n'avaient pas l'air coopératif face au plan de Sheppard, alors il ne tenta rien pour s'échapper.

La communication fut établie quelques minutes plus tard avec Atlantis. Ils savaient que ce n'était qu'une question minutes avant que le Wraith s'empare du peu de vie que lui restait Sheppard. Kolya tenta le tout pour le tout même s'il connaissait la position d'Elisabeth. « Il a encore quelques années à vivre, docteur Weir. Mon offre tient toujours ». Elle ne céda pas en sachant que sa décision allait couter la vie à son Commandant. « Tout comme ma réponse. », lui avait-elle dit. Surpris, l'ex Genii lui rétorqua que son choix allait coûter la vie à Sheppard. Il demanda à parler à Ladon. « Que leur avez-vous dit pour qu'ils vous protègent plutôt qu'un des leurs ? ».

Il répondit simplement. « Que je vous ai trahi. Que j'ai pris ce qui selon vous vous appartenait. ». Kolya s'étonna qu'il leur ait dit la vérité. Ladon tenta de le convaincre de les relâcher, lui promettant qu'il aurait une place chez les Genii. Mais il avait été trop loin pour renoncer maintenant. « On ne peut pas toujours revenir en arrière. », avait-il avoué. C'est sans une once de remord qu'il s'adressa au Wraith, lui indiquant qu'il pouvait se nourrir à sa guise, jusqu'à ce que Sheppard ne rende son dernier souffle.

Ils étaient tous réunis en salle de contrôle, ne pouvant se résoudre à assister en direct à la mort de Sheppard. La colère et la tristesse se lisaient sur tous les visages. La main s'abattit de nouveau et le Wraith se réjouissait de pouvoir retrouver des forces. Une idée lui vint en tête et il enleva sa main du corps de sa victime ce qui étonna Kolya. « Il est proche de la mort. Dois-je finir ? ». Il eut un sentiment de dégout et ordonna à ses hommes de les ramener dans leur cellule. La connexion s'interrompit brusquement, après que Kolya leur est signifié qu'ils avaient encore une chance de mettre fin à ce supplice, ne leur laissant cette fois que deux heures.

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Carson fut le premier à prendre la parole « Encore un repas et il meurt. ». Rodney ne voulait pas s'y résoudre. « On n'est pas sûrs de ça. ». Mais Beckett était catégorique. Ils en savaient peu mais son statut de médecin lui confirmait que Sheppard n'allait pas tenir longtemps, précisant qu'un grand pourcentage de personnes qui y survivent finissent par mourir. Notamment à cause du stress causé au système nerveux. Il ajouta que ce qui ressemblait à du vieillissement était en fait un processus complexe que les humains ne maitrisaient pas. Il était certain qu'une autre session le tuerait à coups sûr. Ronon s'adressa à Ladon, excédé. « Si vous étiez un homme, vous vous porteriez volontaire. ». Il informa Elisabeth qu'il ne pouvait plus rien faire pour les aider en restant ici. Il devait retourner auprès de son peuple pour interroger les hommes qui avaient volé les codes. Après un moment de réflexion, Elisabeth accepta, au plus grand désarroi de Rodney et Ronon qui n'avaient pas manqué l'occasion de lui faire remarquer qu'ils venaient de commettre une erreur.

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Elle commençait à connaitre le rituel et eut le même sentiment que Sheppard lors de sa deuxième session. Davis préférait quand il y avait une part d'inconnue quant à son sort, cela la rendait moins nerveuse. « Comme j'ai dit à Sheppard, il n'y a rien de personnel dans mes actes. » Elle pouffa sans s'en rendre compte, se moquant ouvertement de l'homme planté en face d'elle. Le stress la faisait agir de manière impulsive et elle ne contrôlait ni ses gestes, ni ses mots.

Elle ne se rendait parfois pas compte qu'elle pouvait agacer son entourage. Mais Kolya n'était pas un homme patient et d'où il venait, les femmes avaient de la retenu et montraient plus de respect. Dans un geste guidé par la rage, il frappa violemment le docteur au visage pour lui faire cesser son comportement désinvolte. Elle n'avait rien vu venir et sentit une vive douleur dans sa mâchoire.

Elle espérait ne pas avoir de dent cassée et fut soulager lorsqu'elle passa en revu l'intérieur de sa bouche avec sa langue. En revanche, l'intérieur de sa joue semblait ouvert, à en juger par la fine trace de sang coulant le long de son menton. Elle ravala ses larmes, ne voulant pas donner satisfaction à l'homme méprisant qui se tenait devant elle. « Voilà qui est mieux. », avait-il déclaré d'un ton satisfait. Elle était loin d'être une personne violente mais elle aurait volontiers refait le portrait de cet homme si elle en avait eu l'opportunité mais surtout les compétences. Elle entendit soudain des coups de feu au loin et Kolya ne tarda pas à sortir de la pièce en courant.

Après ce qui lui sembla être une éternité, elle ne sentait presque plus ses doigts de pieds. Le fait de rester immobile lui donnait froid et elle trouvait le temps long. Cela faisait un bon moment que les détonations avaient eu lieu et elle ne savait pas de quoi il en retournait. Elle espérait que le plan d'évasion de Sheppard avait fonctionné. Cela ne pouvait être que ça car si les renforts avaient été là, elle aurait déjà été à bord d'un Jumper, en direction de la maison. Quelque chose ne tournait pas rond. La porte s'ouvrit avec fracas, laissant apparaître un Kolya étrangement agité.

Sheppard venait de s'évader avec le Wraith, et le docteur s'en doutait. « Quelque chose ne va pas comme vous voulez ? », avait-elle dit d'un air amusé. Il s'approcha lentement d'elle et posa ses mains sur ses poignets liés. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du sien, ce qui la figea sur place. « Votre équipe a essayé de vous secourir. ». « A essayée » s'était-elle répétée. « Il y a eu quelques pertes de votre côté. Sheppard est mort ! ». Elle n'arrivait pas à y croire. Elle ferma les yeux lorsqu'il prononça le nom du Major Lorne, laissant s'échapper une larme. Son cœur s'accéléra instantanément à l'annonce des noms plus que familiers. Il avait compris en la voyant qu'il avait visé juste.

Sa manipulation avait l'air de fonctionner, ce qui lui donna envie de s'amuser davantage. Il devait appeler Atlantis avant qu'ils ne se posent des questions sur un éventuel retard. Sheppard étant en fuite, il fallait donner le change avec le docteur.

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Elisabeth se tenait sur le garde-corps donnant sur la salle d'embarquement. Elle fixait la porte des étoiles, attendant qu'elle ne s'active. Elle souhaitait plus que tout revoir Sheppard et Davis passer de nouveau cette porte plutôt que d'entendre Chuck signaler une nouvelle connexion venue d'une planète inconnue. Elle fut tirée de ses pensées par Chuck, qui se plaça à ses côtés. « Ça fait combien de temps ? », lui avait-elle demandé. Elle ne fut par surprise d'entendre que cela allait bientôt faire deux heures. Il allait appeler d'un instant à l'autre et personne n'était pressé.

Ils étaient réunis dans la grande salle lorsque Chuck leur signifia de nouveau une connexion par vidéo. Ils avaient été surpris ne pas voir Sheppard en arrière-plan. Ils espéraient qu'il n'avait pas succombé à ses blessures provoquées par le Wraith. Kolya semblait nerveux et perdait patience. Ils n'avaient pas pris la peine de couvrir le visage de Davis, percevant de sang le long de sa mâchoire. La qualité d'image n'était pas parfaite mais ils distinguaient parfaitement les émotions qui traversaient l'esprit du docteur. Kolya rappela à Elisabeth qu'elle seule avait le pouvoir de tout arrêter. Il n'avait pas attendu sa réponse et avait fait signe à ses hommes de main.

Il ne fallut pas longtemps avant que le bâton électrifié ne s'abatte violement sur son coté. Elle se crispa et tenta de maîtriser la douleur mais elle savait que le combat était perdu d'avance. La sensation de brûlure parcourait l'entièreté de son corps, la faisant se cambrer sur le fauteuil. Elle tirait sur ses liens, aussi fort qu'elle le pouvait à s'en abimer la peau. Elle ferma les yeux et pria pour que ça s'arrête, en vain. Ses forces l'abandonnèrent peu à peu, se laissant aller au sommeil lorsqu'elle ne sentit finalement plus rien qu'un souffle d'air frais venant de l'aération au-dessus de sa tête. La connexion se coupa soudainement, sans un mot de Kolya, ce qui intrigua l'équipe.

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Sheppard et le Wraith avaient réussi à faire équipe, mettant de côté leur envie de s'entretuer. Ils avaient mis quelques heures avant de se retrouver à l'air libre, savourant le peu de liberté qu'ils leur restaient, selon eux. Les hommes de Kolya les suivaient de près et ils se savaient piégés. Sheppard doutait de pouvoir retourner à l'intérieur du bâtiment pour ramener le docteur à la maison. Il s'était promis de ne jamais laisser un homme derrière lui mais pour la première fois de sa vie, il s'en sentait incapable. Le Wraith était à bout de force et lorsqu'il vit Sheppard adossé à un arbre, il ne put que penser à l'idée d'en faire son quatre heures, pour pouvoir faire le plein d'énergie et affronter la horde de Genii à leurs trousses.

Il n'hésita pas à lui ôter le peu de vie qui lui restait, lui en laissant suffisamment pour qu'il vive quelques heures tout au plus. C'est sans difficulté qu'il élimina pas moins de six hommes, se nourrissant de leur vie comme d'un vulgaire sandwich de supermarché. Ses forces étaient revenues,

Il s'était approché du Colonel, allongé au sol, s'apparentant plus à un vieillard. Sa silhouette cadavérique ne laissait aucun doute sur son sort. Il savait que la fin était proche et il ordonna au Wraith de le tuer. « Il y a manifestement pleins de choses que vous ignorez des Wraiths. ». Ce dernier plongea sa main sur sa poitrine et Sheppard hurla de douleur.

Les cris avaient alerté l'équipe se trouvant à quelques mètres. Ronon fut le premier à apercevoir le Wraith, penché sur un corps qu'il ne pouvait pas voir. Il n'avait pas hésité à pointer son arme sur la créature, prêt à l'éliminer. Le Colonel se releva d'un coup, sous les yeux ébahit des dizaines de membres venus les secourir. Sa peau redevenue lisse laissait tout le monde perplexe et sans attendre, il ordonna à Ronon et aux Marines de ne pas tirer. Le Wraith lui avait visiblement rendu ses années perdues.

Carson fut le premier à prendre la parole. « Je ne comprends pas, nous avons tous vu ce qu'il vous a fait. ». L'incompréhension se lisait sur tous les visages, ne sachant pas comment tout cela était possible. « Le don de la vie est réservé à nos adorateurs les plus fidèles et à nos frères. Sheppard m'a rendu ma vie, je n'ai fait que payer ma dette. », avait déclaré le Wraith. « Il y a beaucoup de choses que nous ignorons sur les Wraith. ». Sheppard restait stoïque face à cette découverte. Cette espèce méprisée depuis toujours avait finalement gagner un peu de respect de la part du Colonel. Il avait gravi d'un cran l'échelle représentant son estime envers eux. « Quelle dette ? Il a l'air plus jeune qu'avant ! », avait déclaré Rodney.

Une question restait néanmoins en suspens. Où étaient Kolya et Davis ? Le temps pressait, sachant pertinemment que la fuite était le seul moyen de défense de l'ex-Genii. N'étant pas assez nombreux pour affronter les membres d'Atlantis, il avait furtivement fui par la porte des étoiles, abandonnant le peu qu'il possédait. Sheppard avait saisit l'arme de Ronon et tira sur le Wraith pour l'endormir. Il n'allait pas le tuer, surtout après ce qu'il avait fait. Alors il ordonna aux Marines de l'emmener sur une planète où ses compagnons pourraient le retrouver.

Alors que les Marines s'afféraient à relever le corps inconscient du Wraith, le Major Lorne se rapprocha de Sheppard. « Monsieur, où est le docteur Davis ? ».

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Guidé par Sheppard, l'équipe entra dans la pièce. La lumière s'alluma dès que le premier homme passa la porte. Andréa était assise sur un fauteuil trônant en son centre, les poignets retenus aux accoudoirs. Alors que le groupe du Major Lorne sécurisait les alentours, Carson se précipita vers elle. Visiblement sans connaissance, sa tête était penchée en avant. Sa bouche semi-ouverte laissait couler un filet discontinu de sang, s'écrasant sur le sol depuis un bon moment à en juger par la flaque qui avait déjà coagulée. Le Colonel ne put s'empêcher de murmurer un « Oh, merde. », tout en gardant ses distances.

Carson retenait son souffle lorsqu'il posa ses doigts sur son cou à la recherche d'un pouls. Un simple hochement de tête à Ronon se trouvant maintenant à ses côtés, lui fit comprendre qu'il ne fallait pas traîner. Le Satédien coupa ses liens et l'allongea précautionneusement au sol, positionnant une main à l'arrière de sa tête. Il y eut un flottement dans l'air lorsque ses cheveux détachés s'étalèrent au sol, laissant entrevoir l'extrême pâleur de son visage.

Même si la pièce était vide, le Major Lorne trouvait le temps long et il rappela au médecin qu'il n'était pas à la maison, lui suggérant fortement d'accélérer le mouvement. Le docteur Davis ouvrit brusquement les yeux lorsqu'elle entendit la voix du Major, faisant sursauter Carson qui cherchait d'éventuelles blessures qui lui auraient échappées. Il tenta de la rassurer d'une main posée sur son avant-bras lorsqu'il l'entendit appeler le Major dans un murmure presque inaudible. Elle l'appela plusieurs fois, visiblement agitée de ne pas sentir sa présence. Un silence régnait dans la pièce et Lorne fronça les sourcils en se demandant pourquoi elle le réclamait. Il n'était pas le seul à se poser la question et haussa les épaules sous le regard interrogateur de ses coéquipiers. Beckett lui fit signe d'approcher alors qu'il essayer de la maintenir au sol.

Pressé par le temps, Lorne s'accroupit rapidement auprès d'elle. Il relâcha l'étreinte de son P-90, le laissant pendant au bout de sa lanière entourant sa poitrine. Il ne savait pas très bien quoi faire à ce moment précis. Beckett acquiesça et le Major posa sa main sur son bras. Il pouvait sentir la froideur de sa peau et ses poils s'hérisser à son contact. « Hey ! Doucement doc.. ». Sa voix était calme et le docteur fut rassurée presque immédiatement. Il sentit sa résistance diminuer à son contact et fut satisfait du peu de temps que cela avait pris à la calmer. Elle ne put qu'articuler un bref « Vous êtes vivant ! », avant de se détendre complètement. Ses muscles s'étaient relâchés et elle se laissa aller. Ne cherchant plus à lutter, Beckett put s'occuper d'elle en évaluant son état de santé général.

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Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle fut surprise de sentir le vent frais sur sa peau. En rassemblant ses forces elle comprit rapidement que quelqu'un la portait. Nichée au creux d'une épaule, elle releva la tête et reconnue presque immédiatement le Satédien. Elle sentait ses bras la soutenir et bougea légèrement. Soudain elle sentit un souffle chaud sur son visage et une paire d'yeux se poser sur elle. Son esprit se clarifia et la confusion apparut dans ses yeux. Son corps entier lui brûlait et elle se força à ne pas gémir davantage.

Ses cotes la tiraient à chaque respiration, la forçant à se crisper et elle tenta de se calmer pour apaiser ses douleurs. Sentant la fatigue s'abattre comme un coup de massue, elle luttait à présent pour ne pas s'endormir, voulant en savoir plus sur son environnement. Une voix particulièrement rauque lui intima l'ordre de rester tranquille, ce qu'elle fit sans broncher avant de fermer de nouveau les yeux.

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Lorsqu'elle reprit connaissance, elle était persuadée qu'il s'était écoulé dix minutes tout au plus. Elle fut surprise de se trouver confortablement allongée dans un lit, savourant la chaleur des draps qui l'enveloppait. L'odeur de l'aseptisant ne lui plaisait pas mais il lui confirmait qu'elle était à la maison. Son bras était relié à une perfusion et des électrodes étaient posées sur sa poitrine.

Elle expira lentement quand elle prit conscience de son environnement. Andréa se remémora soudainement les événements et commença à s'agiter, faisant bondir son cœur dans sa poitrine. La douleur avait surgi de nulle part et elle fronça les sourcils pour la maîtriser. Submergée par un flot d'information rythmé par ses émotions, elle fut envahie par un amas de question resté en suspens. Sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, Carson se tenait devant elle, alerté par le bip du moniteur cardiaque auquel elle était reliée. « Carson !? Est-ce que Sheppard est… ».

Sans attendre de réponse, elle essaya de se hisser hors du lit en balançant ses pieds au-dessus du vide. « Restez tranquille ! Il va bien ». Une simple pression sur ses épaules la força à se rallonger. Elle tenta une autre approche et le chercha du regard dans la pièce mais ne trouva personne lui ressemblant de près ou de loin.

Ce simple effort la poussa à froncer les sourcils une nouvelle fois. Elle ne put s'empêcher de porter une main à ses côtes en grimaçant. « Vous avez quelques côtes fêlées et des brûlures. ». Elle voulait savoir depuis combien de temps elle était là mais l'Ecossais comprit immédiatement et lui répondit que cela faisait deux jours. « De quoi vous souvenez vous ? ». Elle fixa le bout de ses pieds et tenta de rassembler les morceaux de puzzles éparpillés dans sa mémoire. « C'est un peu flou ». Elle se massa les tempes comme si le fil des événements allait s'imposer à elle comme par magie. « Sheppard… le Wraith… Kolya… ». Tout était décousu mais l'idée principale était là.

« Ne forcez pas vos souvenirs, ça reviendra. Reposez-vous, vous en avez besoin. ». Carson injecta un décontractant dans sa perfusion sans même qu'elle ne s'en rende compte. Son corps avait besoin de repos et il n'avait pas le temps de batailler pour qu'elle coopère. Elle reposa sa tête sur le coussin moelleux et ne mit que quelques secondes à s'endormir.

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À son réveil, elle fut étonnée lorsqu'elle trouva l'infirmerie presque vide. Les lumières étaient tamisées et le personnel semblait restreint. Combien de temps avait-elle dormi ? Elle se demanda presque si ce n'était pas le milieu de la nuit. Elle se sentait encore cotonneuse mais les médicaments de Carson faisaient le job, ce qui lui permis de plonger sans attendre dans un sommeil réparateur.

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Le lendemain elle se sentait mieux, même si quelques questions lui restaient sans réponses. Carson était débordé, l'infirmerie croulait sous un amas de blessés, dû à un entraînement intensif suggéré par Ronon. Elle avait vu défiler pas moins de six marines en l'espace d'une heure.

Elle s'ennuyait à mourir allongée sur ce lit alors elle avait supplié une infirmière de lui apporter sa tablette. Elle avait bien essayé de se mettre au travail en lisant un rapport de Rodney mais elle avait abandonné lorsqu'elle avait lu quatre fois la même phrase sans même réussir à la retenir. Alors son passe-temps du moment était d'observer le degré de mauvaise humeur de Carson, augmenter au fil du nombre de blessé qui affluait. Après deux heures passées à se sentir comme dans un moulin, elle aperçut le Major Lorne passer la porte, tenant son poignet d'une main. Il n'avait pas l'air de souffrir même s'il était clair qu'il ne venait pas par courtoisie. Vêtu d'une tenue de sport classique, il s'engouffra dans la pièce à la recherche d'un soignant lorsqu'il reconnut le docteur Davis.

C'est en croisant son regard qu'elle se remémora quelques détails. Oh non… un sentiment de honte se propagea jusqu'à ses joues, les colorants momentanément de rose. Elle ferma les yeux pensant devenir invisible mais lorsqu'elle les rouvrit, elle fut surprise de trouver le Major à ses côtés.

« Ça va mieux Doc ? ». Elle grimaça légèrement en se redressant sur son coude. Elle n'osait pas le regarder ce qui avait l'air de l'amuser. Il sentait qu'elle était gênée et il laissa échapper un rire lorsqu'elle hocha la tête en guise de réponse. Avant même de savoir s'il allait prendre la parole, elle le devança en lançant un regard vers son poignet. « Entraînement difficile Major ? ». « Disons que la cession de rattrapage a été mouvementée ». Alors qu'ils souriaient tous les deux, elle s'était dit que c'était le bon moment pour parler et obtenir des réponses. Son visage se crispa en quelques secondes et elle rassembla ses forces. « Major… Kolya m'a dit des choses… ». Elle n'osait pas terminer sa phrase, se remémorant les évènements, mais il le fallait. « Il m'a dit que vous étiez mort. ». Pressant ses lèvres entre elles, il ne put qu'afficher une moue indiquant sa compassion mais elle baissa la tête. « Il m'a raconté que vous étiez venu nous chercher Sheppard et moi, et que votre équipe avait été prise en embuscade. ».

Il posa sa main sur son épaule et fut surpris de trouver ses yeux larmoyants quand elle décida de le regarder. « Je suis ridicule ! ». « Ne soyez pas trop dur avec vous-même. ». « Je me demande comment j'ai pu croire à ses conneries. ». Il avait souri au fait qu'elle se soit reprise mais s'étonna un peu de sa réaction lorsqu'ils l'avaient retrouvée. Ce n'était pas comme s'ils étaient proches. « Vous avez été sur cette chaise pendant des heures, n'importe qui d'autre à votre place aurait avalé ses salades. ». Cette remarque lui fit chaud au cœur et elle lui adressa un sourire franc. « Merci Major. ».

Ce n'était pas le moment idéal pour lui demander pourquoi la rumeur de sa mort l'avait autant attristée, alors il resta là, sa main sur son épaule. Se reprenant, elle balaya brièvement ses larmes d'un revers de main et renifla. Personne ne l'avait informée sur l'état de santé de Sheppard. La dernière fois qu'elle l'avait vu, il avait perdu presque vingt ans de sa vie. Il fallait qu'elle sache. « On m'a dit que le Colonel allait bien mais… quand ils nous ont séparés… le Wraith avait déjà pris une partie de… ». Avant qu'elle ne puisse terminer sa phrase, Sheppard fit irruption derrière le Major.

Son rythme cardiaque s'accéléra, figée devant son visage incroyablement normal. Il vint se placer à côté du major, et avait souri à la patiente qui n'avait toujours pas fermé la bouche. « Il va me falloir une explication plus que rationnelle pour croire à ce que je vois, Colonel. ». Elle n'en croyait pas ses yeux. Pourtant elle en avait vécu des expériences hors normes mais celle-ci relevait du surnaturel. Un simple regard entre les deux militaires avait suffi pour faire comprendre au Major qu'il voulait rester seul avec Davis.

Il l'avait saluée d'un signe de main avant d'être pris en charge par un membre du corps médical, pour soigner son poignet. Sheppard prit une chaise et s'installa auprès du Docteur qui n'en revenait toujours pas. Elle avait vu son visage et était persuadée de ne pas avoir céder à la folie. « Merci Colonel. », avait-elle simplement dit. Il lui demanda pourquoi et ce fut pour elle comme une évidence. « D'être revenu me chercher. ». Il lui expliqua comment le Wraith qu'ils avaient nommé Todd, lui avait rendu ses années pourtant volées et comment ils avaient réussi à s'échapper. Elle s'était sentie mal lorsqu'il lui avoua que Kolya avait réussi à s'enfuir. Il était quelque part dehors, prêt à tout. Il n'allait pas abandonner l'idée de s'en prendre de nouveau à Atlantis et au Colonel.

Sheppard avait relevé le comportement et le calme olympien d'Andréa, pendant cette journée. Le courage dont elle avait fait preuve était ce qu'il recherchait chez des scientifiques comme elle. Il y en avait peu sur cette base pouvant endosser cette part de risque et ces atouts étaient précieux. Ce dévouement la plaçait en tête de liste s'ils devaient un jour faire partir un physicien outre-monde. Les Marines avaient mieux à faire que de gérer les scientifiques peureux mais il savait maintenant qu'elle serait parfaite pour ce rôle. Il lui faudrait du temps mais elle ne semblait pas réfractaire à repartir en mission.

TBC…