Hermione regarda sa montre. Peut-être aurait-elle le temps d'étudier et finir son travail pour Transfiguration si elle arrivait à finir sa ronde rapidement.

Elle décida d'emprunter un raccourci au troisième étage qui lui permettrait de rejoindre plus rapidement sa prochaine zone de ronde. Certes, cela contournait légèrement les règles, mais cela lui évitait un détour de quinze minutes. Lorsqu'elle arriva au quatrième étage, le couloir était aussi désert que d'habitude à cette heure-ci. Elle soupira, découragée. Une perte de temps, pensa-t-elle en regardant autour d'elle. L'idée de faire demi-tour et de prétendre qu'elle avait vérifié le secteur lui traversa l'esprit.

Alors qu'elle se dirigeait vers les escaliers mouvants, sa conscience la rattrapa. Hermione s'arrêta net, serrant les poings contre ses hanches. « Pourquoi est-ce que je dois tout faire parfaitement ? » murmura-t-elle, agacée par sa propre rigueur. Mais elle savait qu'elle ne pourrait pas se convaincre d'abandonner ses responsabilités. Elle soupira longuement, fit volte-face et accéléra le pas, espérant toujours gagner quelques précieuses minutes.

Le silence nocturne habituel de Poudlard amplifiait le bruit de ses pas, mais dans sa tête, c'était un tourbillon d'idées. Elle commençait déjà à structurer mentalement sa dissertation, organisant les points qu'elle voulait aborder. Elle était si plongée dans ses pensées qu'un bruit sourd, suivi d'un léger rire étouffé, la fit sursauter. Hermione s'arrêta net, fronçant les sourcils.

Elle tourna la tête vers un placard à balais non loin, tendant l'oreille. Il y avait clairement des murmures derrière la porte, pas du tout émanant d'un fantôme. En un instant, sa main se referma sur sa baguette dans sa poche, prête à intervenir. Elle avança prudemment, s'efforçant de ne pas faire de bruit.

Un léger gémissement, suivi d'un autre éclat de rire étouffé, traversa la porte fermée. Hermione sentit ses joues s'échauffer. Ce n'était pas la première fois qu'elle tombait sur des élèves dans ce genre de situation, mais cela ne rendait pas l'expérience moins gênante. Elle leva la main et frappa trois coups fermes à la porte. Mentalement, elle compta jusqu'à trois, laissant une maigre chance aux occupants de se remettre en ordre, avant d'ouvrir la porte d'un geste assuré.

Ginny et Dean étaient en train de lisser leur uniforme et leurs cheveux avec des gestes rapides. Dean se passa une main nerveuse dans les cheveux, tout aussi rouge qu'elle.

« Sérieusement ? » dit Hermione, levant les yeux au ciel.

Ginny tenta un sourire désarmant. « Oh, Hermione… Ce n'est pas ce que tu crois ! »

Hermione, exaspérée, fit un geste vers sa propre bouche. « Ginny, essuie-toi. » La préfète regarda Dean. «À moins que toi aussi, t'es commencé à porter du gloss, c'est bon pour toi aussi.»

Ginny cligna des yeux avant de comprendre. Elle sortit un mouchoir pour essuyer rapidement l'excès de gloss et la trace évidente d'un baiser un peu trop passionné. Dean, quant à lui, s'essuya rapidement ses lèvres avec ses doigts avant de tirer nerveusement sur son col d'uniforme.

« Vous savez que c'est contre le règlement, » reprit Hermione d'un ton ferme, croisant les bras. Ginny tenta un regard suppliant, mais Hermione secoua la tête. « Pas de discussion. Nous allons voir McGonagall. Maintenant. »

Ginny marchait aux côtés de Dean, lançant des regards en coin à Hermione, qui les suivait de près. Après un long silence, Ginny tenta sa chance, un sourire innocent étirant ses lèvres.

« Hermione… tu sais, on est meilleures amies, toi et moi. Tu pourrais fermer les yeux, juste cette fois, non ? Je te le revaudrais, je te le promets. »

Hermione sentit une pointe de culpabilité monter en elle. Elle n'aimait pas l'idée de devoir dénoncer son amie. Quel préfet aimait rapporter les écarts de conduite de ses proches ? Ce n'était pas pour rien que les préfets-en-chef avaient insisté, lors de leur dernière réunion, sur l'importance de l'impartialité pendant 1 heure. Elle regarda Ginny, dont le regard suppliant semblait chercher une faille dans sa détermination. Ces fameux yeux piteux. Hermione se força à regarder devant elle. Elle devait rester ferme cette fois-ci.

« Allez ! S'il te plaît, Mione ! Juste cette fois ! »

Hermione inspira profondément, prenant un instant pour trouver la bonne réponse. Lorsqu'elle parla, sa voix était calme mais ferme : « Je suis préfète, Ginny. Je dois être impartiale. Si je commence à faire des exceptions, où est-ce que ça s'arrête ? »

Ginny roula des yeux, exaspérée, et croisa les bras dans une posture défensive. Mais Hermione continua, son ton s'adoucissant légèrement : « Écoute… je ne vous encourage absolument pas à recommencer, parce que ça va contre le règlement. Mais si vous deviez… au moins, utilisez le sort d'Impassibilité. Si je ne vous avais pas entendus, je n'aurais pas à vous conduire au bureau de McGonagall. »

Ginny pivota brusquement vers Dean, l'agacement brillant dans ses yeux. « Tu vois ! C'est ce que je te répète depuis des semaines. Tu dois vraiment apprendre à insonoriser la pièce ! Ce n'est pas la première fois qu'on se fait attraper, Dean ! »

Hermione aurait préféré ne pas être témoin de cette dispute. Autant elle était contente que Ginny ait trouvé quelqu'un, autant elle n'avait pas besoin de ces détails. Une image furtive de Ginny, essoufflés après un baiser passionné, lui traversa l'esprit, et elle la repoussa rapidement, se rappelant l'image similaire de Danny embrassant Laura. Ce n'était pas le moment de se laisser distraire et de penser à ses émotions.

Dean, visiblement mal à l'aise, marmonna quelque chose dans sa barbe. « J'étais sûr que je l'avais fait ! » protesta-t-il faiblement.

Ginny plissa les yeux et le fixa intensément. « Eh bien, visiblement, non. Tu dois vraiment apprendre à le maîtriser, parce que j'en ai marre des retenues ! Et encore moins envie de recevoir une beuglante de ma mère parce que tu n'as pas réussi à jeter le sort d'Impassibilité correctement ! »

Dean grimaça, ses épaules se raidirent. « Si t'es si douée, fais-le toi-même, alors ! »

Ginny ne se laissa pas démonter. « Très bien ! La prochaine fois, ce sera moi ! Et je te montrerai comment faire correctement. »

Hermione, exaspérée par leur échange, leva une main pour les interrompre. « Assez. Continuez d'avancer. McGonagall sera encore moins heureuse si on la réveille à cause de ça. »

Ginny et Dean se lancèrent un dernier regard furieux mais obéirent, marchant en silence devant Hermione. Elle soupira, se massant les tempes. Entre les rondes et ce genre d'incidents, la nuit était encore loin d'être terminée. Ginny jeta un regard par-dessus son épaule à Hermione, la bouche pincée, mais elle ne dit rien.

Arrivés devant la porte, Hermione frappa doucement mais fermement. Quelques instants plus tard, le Professeur McGonagall ouvrit la porte encore dans sa tenue de jour, son regard sévère balayant rapidement les trois élèves.

« Miss Granger, que se passe-t-il ? »

Hermione redressa les épaules. « J'ai surpris Mlle. Weasley et Mr. Thomas… dans un placard au quatrième étage, Professeur. »

McGonagall pinça les lèvres, visiblement mécontente, mais elle se contenta d'un hochement de tête. « Entrez. Nous allons régler cela immédiatement. »

Ginny et Dean échangèrent un dernier regard avant de suivre McGonagall à l'intérieur, laissant Hermione attendre dans le couloir. Elle soupira et regarda sa montre. Tout le temps qu'elle avait réussi à sauver venait de s'écouler. En attendant, elle se nota mentalement d'apporter livre de lecture, ça rendrait son temps plus productif. Là, c'était une véritable perte de temps, incapable de se détendre entièrement, étant encore prise dans son rôle de préfète, mais incapable de réaliser ses responsabilités de préfète. Hermione soupira.

Quelques minutes plus tard, Ginny et Dean ressortirent, visiblement mortifiés. Ginny croisa les bras, le regard fixé sur le sol, tandis que Dean évitait soigneusement celui d'Hermione.

« Je vous raccompagne à la salle commune, » déclara Hermione, reprenant son ton de Préfète.

Le trajet jusqu'à la salle commune fut marqué par un silence lourd, la tension palpable entre eux. Hermione était habituée à ces retours étranges après une intervention disciplinaire : des élèves qui oscillaient entre sourires crispés et larmes amères, d'autres qui boudaient en silence, rongés par la frustration ou la culpabilité d'avoir déçu leur directeur de maison. Mais Ginny, remarqua Hermione, semblait différente. Elle jetait des regards furtifs dans sa direction, comme si elle s'inquiétait d'avoir réellement déçu sa meilleure amie.

Dean, en revanche, n'avait aucun scrupule à montrer son mécontentement. Après un soupir bruyant, il accéléra le pas, manifestement agacé. Hermione fit de son mieux pour garder son professionnalisme et ignorer son attitude hostile. Ce n'est pas contre moi personnellement, se répéta-t-elle, même si elle savait que ce n'était pas entièrement vrai.

En arrivant devant le portrait de la Grosse Dame, Dean perdit patience.

« Franchement, Hermione, c'était vraiment nécessaire ? Tu aurais pu juste fermer les yeux. N'importe quel autre préfet l'aurait fait. Mais toi, non, évidemment, il faut que tu sois toujours la parfaite petite miss-règlements, même si ça coûte des points à ta propre maison ! »

Hermione sentit son sang bouillir. Donc, c'était personnel. Dean rejetait entièrement la faute sur elle, refusant de reconnaître qu'il était lui-même responsable de sa situation. Il n'avait qu'à respecter le couvre-feu ou, à défaut, apprendre correctement le sortilège d'insonorisation. Elle croisa les bras et lui lança un regard calme mais acéré. Comme si c'était la faute à Hermione s'il était à l'extérieur de la salle commune durant le couvre-feu, d'être dans une situation compromettante dans un placard ou le fait qu'il n'avait pas réussi son sort d'Impassibilité. Il n'y a aucune manière qu'elle tolère ses accusation. « Si vous respectiez les règles, ou si tu étais bon avec le sort d'Impassibilité, je n'aurais pas à intervenir. Vous saviez ce que vous risquiez. »

Ginny, excédée, se tourna vers Dean. « Arrête, Dean. C'est pas la faute d'Hermione si tu ne sais pas lancer le sort d'Impassibilité correctement. C'est exactement pour cela qu'elle a été choisi son impartialité et son sens de responsabilité.»

«Mais Ron nous aurait laissé-»

«Tu es chanceux que ça ne soit pas Ron. Il m'aurait laissé filer, mais certainement pas toi avec la manière que Hermione nous a découvert, » lança Ginny, son ton un mélange d'agacement et de pragmatisme. Elle savait que Ron prenait encore mal le fait qu'elle ait un copain, peu importe qui c'était. Au contraire, Ginny était heureuse que ça ne soit pas lui, Ron n'offrait aucun temps pour se mettre présentable contrairement à Hermione selon les autres élèves.

Dean ouvrit la bouche pour protester, mais Ginny continua, son ton sec. « C'est nous qui sommes en tort, pas elle. Alors ne rejette pas la faute sur ma meilleure amie pour avoir fait son travail correctement. »

Le silence tomba, lourd et tendu. Dean secoua la tête, visiblement furieux, et donna le mot de passe avant de disparaître dans la salle commune d'un pas raide. Ginny soupira, passant une main dans ses cheveux comme pour expulser sa frustration. Avant de suivre Dean, elle tourna un regard désolé vers Hermione. « Désolée, Mione. Je vais régler ça. » Puis elle disparut à son tour.

Hermione resta un instant seule devant le tableau, un poids invisible sur les épaules. Elle soupira et secoua la tête. Ginny essayait juste d'appliquer le conseil qu'elle lui avait donné cet été : trouver quelqu'un d'autre pour attirer l'attention de Harry. Si ça fonctionnait, tant mieux. Sinon, ça permettait à Ginny de gagner en expérience. Ginny ne pouvait être gagnante, comme Hermione le lui avait expliqué. Mais ce n'était pas comme ça qu'elle voulait voir les choses se dérouler. Dean et Ginny cachés dans un placard au quatrième étage ? Ce n'était ni stratégique, ni digne d'elle. Si Ginny voulait vraiment qu'Harry la voie comme autre chose que « la petite sœur de son meilleur ami », il fallait qu'elle soit présente sous ses yeux, et non qu'elle disparaisse avec Dean dans des coins sombres. Hermione savait pertinemment à quel point ses meilleurs amis pouvaient être denses parfois. Il avait fallu que Viktor l'invite au Bal de Noël pour qu'ils réalisent qu'elle était une femme. Peut-être que Ginny devait simplement trouver un moyen plus efficace pour qu'Harry la remarque.

Hermione soupira de nouveau. Elle n'aimait pas avoir à rapporter Ginny à McGonagall. Cela la mettait mal à l'aise, surtout en sachant que Ginny essayait simplement de trouver son propre chemin. Mais les règles étaient là pour une raison, et elle ne pouvait pas faire de favoritisme, même pour sa meilleure amie.

« Si seulement elle pouvait éviter de se mettre dans ce genre de situation… » murmura-t-elle à elle-même.

Elle jeta un dernier regard vers le portrait de la Grosse Dame, qui arborait un sourire ravi, visiblement impatiente de partager les derniers potins avec les autres peintures. Avec un soupir, Hermione détourna les yeux et se rappela qu'il lui restait encore le cinquième étage à vérifier.

Elle tira sa baguette de sa poche et murmura Lumos, baignant les couloirs sombres d'une lumière douce et rassurante. Ses pas résonnaient faiblement sur le sol de pierre, accompagnés du léger grésillement des torches murales. Hermione laissa, cette fois-ci, ses pensées dériver vers la soirée et les prochaines conversations qu'elle devrait avoir avec Ginny.


Le Grand Hall résonnait des bavardages animés des élèves se préparant pour leur sortie à Pré-au-Lard. Hermione, impatiente, fixait Ron d'un air exaspéré. Il était toujours assis à la table des Gryffondor, mâchonnant paresseusement une dernière tranche de pain grillé, sans se soucier du fait qu'elle attendait depuis dix minutes qu'il se décide enfin à bouger.

« Ron, sérieusement, si tu ne te lèves pas maintenant, je pars sans toi, » déclara Hermione.

« Encore une minute, Hermione, » marmonna Ron entre deux bouchées. « J'ai besoin d'énergie pour marcher jusqu'au village. »

« Tu as déjà mangé trois toasts, un bol de porridge, deux œufs et je ne sais pas combien de saucisses ! » rétorqua Hermione, jetant un regard désespéré à Harry, assis à côté de lui.

Harry haussa les épaules, un sourire amusé sur les lèvres. « Ron, bouge-toi, ou Hermione va te traîner par les oreilles. »

Finalement, Ron soupira lourdement et se leva, ramassant son manteau posé à côté de lui. « D'accord, d'accord, je viens. Pas la peine de faire un drame. »

Hermione sourit légèrement crispée, soulagée de voir qu'il se mettait enfin en mouvement. « C'est un miracle, » murmura-t-elle en ajustant son propre sac en bandoulière.

Quand Harry vit Hermione et Ron enfiler leurs vestes pour se protéger de l'air frais d'automne, il se frappa le front. « J'ai oublié la mienne dans le dortoir. Attendez-moi une seconde ! » Sans attendre de réponse, il tourna les talons et repartit à toute vitesse.

Hermione soupira lourdement. Ron, qui rajustait nonchalamment sa vieille écharpe, haussa les épaules. « C'est Harry. C'est encore beau qu'il n'a pas emporté son maudit livre. Dire que je pourrais encore manger pendant ce temps. »

«Arrête! Tu pourras manger aux trois balais et faire le pleins de bonbons à Honeydukes. » ria Hermione.

Alors qu'ils attendaient dans le Hall d'entrée, Hermione capta une voix familière. Elle tourna la tête et aperçut Laura, pétillante comme toujours, qui tirait Carmilla par la manche.

« Allez, Carmilla, viens ! On va s'amuser ! » insistait Laura, sautillant presque sur place.

« S'amuser ? » répondit Carmilla d'un ton blasé, en se dégageant doucement. « Ton idée de fun implique toujours de traîner avec la Scooby Gang. Nous n'avons clairement pas la même définition. Où est Xena pour te sauver cette fois ? »

Hermione ne put s'empêcher de sourire en entendant le ton sarcastique de Carmilla. Laura, elle, ignora le commentaire.

« Danny est occupée avec son club !» répondit-elle, exaspérée. « Alleeez. Tu ne peux pas passer toute ta journée à lire à la bibliothèque quand il fait si beau pour octobre!»

Carmilla leva un sourcil en signe de défi. Carmilla trouvait l'idée d'être à la bibliothèque seule installée contre la fenêtre toute à fait charmante à comparer d'aller dans le village où il y avait limite un seul commerce intéressant si la Serdaigle était généreuse.

Laura ne se laissa pas démonter et opta pour les yeux piteux. « Tu ne peux pas me laisser être une third wheel entre Laf et Perry. »

Carmilla changea légèrement la position de son sourcil, sceptique. « Ce n'est pas une excuse pour me torturer, Cupcake. J'ai des projets. »

«Tous tes devoirs sont déjà faits. Allez Carm!»

À cet instant, quelqu'un de roux avec les cheveux courts s'avançait avec un large sourire et donna une tape énergique dans le dos de Carmilla, qui grimaça.

« Arrête de jouer les dark and moody, Carmilla. Laura a les yeux de chiot tristes, » plaisanta Laf, un éclat taquin dans les yeux. «On y va? Per' nous attend déjà au Trois Balais. Si on tarde trop, elle va s'inquiéter et elle va prendre d'assaut la cuisine du pub. »

Carmilla lança un regard en coin à Laura, dont les yeux pétillaient d'espoir. Elle soupira théâtralement, levant les mains en signe de reddition. « Très bien, très bien. Je viens. Mais vous me devez une pinte de Bièraubeurre. »

Laura s'illumina immédiatement et sautilla sur place avant de tirer Carmilla par la main, entraînant Laf avec elles.

« Deal! Carmilla, tu es la meilleure ! » s'exclama Laura avec enthousiasme.

« Je le sais, Creampuff. Je le sais, » répondit Carmilla avec un sourire en coin.

Hermione, observant la scène, ne put s'empêcher de secouer la tête avec amusement.

« Wow, » murmura Ron, qui observait également le trio s'éloigner. « Je ne l'ai jamais vue aussi expressive. »

Hermione acquiesça. « Hum! D'habitude, elle semble blasée de tout. » C'était rare de la voir intéressée. En classe et hors classe, Carmilla affichait un air blasé et seulement quand elle était installée à sa fenêtre à la bibliothèque ou en cours d'Astronomie Carmilla prenait un air plus détendu. Elle ajouta avec un sourire : « Elle a aussi une maîtrise impressionnante de ses sourcils.» La Serdaigle aurait pu tenir la conversation entière sans dire un mot. Ron la dévisagea.

Avant qu'elle ne puisse élaborer davantage, Harry revint, enfilant rapidement sa veste chaude. « Désolé pour l'attente. On y va ? »

Hermione, ravie de retrouver enfin un rythme, se retourna. « Oui, allons-y avant qu'on ne perde encore plus de temps. »

Les trois amis quittèrent enfin le Grand Hall enfin prêt à passer la journée au village voisin.


Hermione, Harry et Ron marchaient tranquillement dans les rues animées de Pré-au-Lard, leurs sacs remplis de bonbons de Honeydukes et de gadgets de Zonko. Hermione portait également un sac en papier de Scribenpenne contenant une nouvelle plume et quelques livres soigneusement sélectionnés.

« Deux mois d'avance pour les examens, Hermione. Deux mois ! » s'exclama Ron, levant les mains au ciel. « On n'a même pas encore vu les sujets. Qui se prépare aussi tôt? »

Hermione leva un sourcil. « Quelqu'un qui veut réussir ses examens, Ron. Je suis sûre que tes cinq dernières minutes de révision suffiront. »

Ron grimaça en bougonna quelque chose d'incompréhensible tandis que Harry rit doucement en mâchant un bout de sa Chocogrenouille. Ils marchaient tranquillement quand, en passant devant le Salon de thé de Madame Pieddodu, Ron s'arrêta brusquement attrapant la manche d'Harry.

À travers la vitre ornée de cœurs roses, Ginny et Dean étaient assis à une table, visiblement en pleine démonstration d'affection. Dean avait une main posée sur la joue de Ginny, et leurs lèvres s'effleuraient dans un baiser tendre.

« C'est insupportable, » grogna Ron, détournant les yeux.

« Oh, tais-toi, » rétorqua Hermione avec un soupir, ce qui attira immédiatement l'attention de Ron sur elle. « Ginny est heureuse, c'est ce qui compte. »

« Heureuse de quoi ? » grogna-t-il. « De sortir avec un gars qui passe son temps à critiquer Harry ? »

Hermione se tourna vers lui, les sourcils froncés. « Elle est grande, Ron. Elle n'a plus douze ans. Elle a le droit d'embrasser qui elle veut, où elle veut. »

Harry resta silencieux fixant Dean et Ginny en se mordant intérieurement la bajoue.

Hermione soupira en les attrapant chacun par le bras. « Venez. On va aux Trois Balais. Un peu de Bièraubeurre chaude vous fera du bien. »

Ils traversèrent la rue et entrèrent dans le pub chaleureux. L'odeur sucrée de la Bièraubeurre et le crépitement du feu dans l'âtre les enveloppèrent immédiatement. Madame Rosmerta, toujours aussi élégante, les accueillit avec un grand sourire.

« Harry, Ron, Hermione ! Prenez une table, je vous sers tout de suite. »

Quand la propriétaire du pub revient avec leur Bièraubeurres, Ron, incapable de résister dit: « Madame Rosmerta, vous êtes vraiment ravissante aujourd'hui. Je me demande comment vous faites pour gérer un pub aussi animé tout en restant si belle. »

Rosmerta haussa un sourcil et lui répondit d'un ton sec, bien que poli : « Oh, Ron. Crois-moi, ce genre de flatterie ne te mènera nulle part. » Elle tourna les talons et s'éloigna pour préparer leur commande, laissant Ron rouge de honte.

« Sérieusement, Ron ? » murmura Hermione. « Elle pourrait être ta mère. »

Harry étouffa un rire tandis que Ron tentait de cacher sa gêne en buvant une gorgée de sa Bièraubeurre.

Malgré le début boiteux, ils passèrent un bon moment, discutant des bonbons qu'ils avaient achetés et des derniers événements à Poudlard. Mais Hermione remarqua bientôt quelqu'un entrer dans le pub : Danny, grande et imposante, enveloppée dans son chandail de laine de quidditch avec une écharpe aux mêmes couleurs. Hermione s'étouffa presque avec le fond de sa pinte.

Danny jeta un regard autour de la salle, et son regard s'arrêta brièvement sur Hermione qu'elle salua d'un hochement de tête discret en s'essayant rapidement la bouche avant qu'elle se dirige vers la table où Laura et ses amis étaient déjà installés.

La batteuse des Gryffondor salua Laura d'un baiser sur la joue, ce qui fit pétiller les yeux de cette dernière. Carmilla, assise en face, arqua un sourcil et lança une pique immédiatement. « Oh, alors Cliford se daigne se joindre à nous, malgré son emploi du temps chargé. »

Danny ne se laissa pas démonter et commença une joute verbale amicale avec la Serdaigle. Hermione observa la scène avec un mélange d'amusement et d'intérêt. Laura semblait être un aimant à roux, seulement Carmilla détonnait avec ses cheveux aussi noirs que l'encre.


La lumière déclinante du soleil jetait une teinte dorée sur le lac alors qu'Hermione, Harry, et Ron revenaient tranquillement vers le château après leur escapade à Pré-au-Lard. Le chemin était calme, seulement perturbé par le bruissement des feuilles sous leurs pas. Mais alors qu'ils passaient près du lac, Hermione ralentit, ses yeux accrochés par une scène intrigante.

Sur une grosse branche suspendue au-dessus de l'eau, Laura et Laf se tenaient debout, des bâtons longs et solides à la main. Elles riaient et échangeaient des coups légers avec leurs bâtons, cherchant manifestement à se déséquilibrer mutuellement. Leurs postures et expressions montraient qu'elles prenaient un plaisir évident à leur jeu. Hermione les observa un instant, fascinée par leur équilibre précaire et leur insouciance.

Au sol, Perry sautillait nerveusement, ses bras agités comme si elle voulait les attraper en plein vol. Son visage affichait une panique visible, et elle semblait prête à intervenir à tout moment. À quelques pas, Danny se tenait droite, visiblement tendue. Hermione la vit avancer brusquement, levant les bras comme pour s'interposer.

Laura, cependant, recula légèrement sur la branche, échappant de justesse à l'intervention de Danny, une expression d'exaspération passant brièvement sur son visage. Elle fit un geste vers Danny avec son bâton, comme pour la repousser. De l'autre côté, Carmilla était adossée à un arbre proche, son visage neutre, un livre ouvert entre les mains. Elle n'accordait aucune attention apparente à la scène, sauf pour lever les yeux une fois avec un léger soupir.

Danny, cependant, n'était pas prête à abandonner. Elle fit un pas en avant, levant les bras comme pour attraper Laura au cas où elle tomberait. Laura, toujours concentrée sur son duel amical avec Laf, esquissa un sourire agacé et secoua légèrement la tête. Laf, de leur côté, éclata de rire et tourna son bâton vers Danny, l'invitant clairement à monter sur la branche et à participer. Laura leva les yeux au ciel, adressant un dernier regard à Danny qui semblait dire : Arrête, je sais ce que je fais.

Ron, cependant, avait d'autres préoccupations. « Oh, génial… Regarde qui est encore ensemble, » murmura-t-il en ses lèvres serrées en désignant Ginny et Dean qui se promenaient main dans la main à quelques mètres de là. « Sérieusement, elle n'a pas honte de— »

« Ron, laisse tomber, » coupa Hermione en roulant des yeux. « Elle est grande, elle peut sortir avec qui elle veut. »

« Oui, mais elle porte son foulard ! » protesta Ron, visiblement outré.

Hermione haussa un sourcil. « Et alors ? Beaucoup de couples font ça. Ce n'est pas exactement révolutionnaire. C'est juste un foulard. » Elle se tourna ensuite vers Harry et Ron. Elle n'était pas intéressée à entendre encore Ron se plaindre. Il l'avait suffisamment fait au pub. « Est-ce que vous avez avancé sur votre devoir de Charme pour lundi, au fait ? »

Ron devint livide. « Mon devoir de Charme ? » Il échangea un regard paniqué avec Harry. « Oh non… J'ai complètement oublié ! »

« J'ai écrit l'introduction et le premier paragraphe. » dit Harry en se grattant l'arrière de la tête. « Je pensais que c'était pour la semaine prochaine. »

Hermione soupira une fois de plus, secouant la tête. « Venez, je vais vous aider à commencer. Mais je vous préviens, je ne le ferai pas à votre place. » Les garçons lui sourient, soulagés de recevoir son aide. « Une chance que je vous aime parce qu'autrement… »


Un fun fact que j'ai appris durant l'écriture de ce chapitre était que le sort de Muffliato (Assurdiato en français) est appris par Harry via le livre de potion (et que ça laissait un buzzing sound quand nous sommes à proximité.). Alors que Imperturbable Charm (sort d'Impassibilité) a été introduit la première fois durant l'Ordre du Phénix par Molly et que Tonks apprend à Ginny comment repérer le sortilège. C'est pas grand chose, mais c'est un peu plus proche du lore original :).

Merci à tous de prendre le temps de lire mon passe-temps de fin de semaine. À bientôt pour la suite.

F0rtitude