Disclaimer : Ils sont à Tokita/Yadate/Tomino je les emprunte et j'essaye de ne pas les abîmer, en tout cas, ils ne se sont encore jamais plaints.
Genre : Tranche de vie
Rating : K +
Acteurs: Heero, Duo, Relena, Quatre, Wufei, Trowa.
Suite de : Tous les moyens sont bons.
Début d'écriture : 01/10/2022
L'arche de Duo
Chapitre un
En se rendant à son travail d'intérêts généraux d'un bon pas, Duo réfléchit aux paroles de son ami Heero.
C'est vrai qu'il n'a pas pensé aux conséquences de ses actes. Il n'a même pas vérifié s'il y avait des caméras de rue avant d'entrer par effraction. Il veut bien aussi admettre qu'il n'a pas mesuré l'importance du traumatisme pour certains, les insomnies, la peur du moindre craquement. La psychologue qu'il a vue à la prison avait même parlé d'une impression de viol pour d'autres. Il ne comprend toujours pas comment ça peut toucher certains à ce point, mais il sait maintenant le mal qu'il a déclenché. Il ne volait même pas, juste déplacer des choses qu'on sache qu'il est passer.
Lui ne voyait que faire progresser la société de son ami. Oh, il était content d'y avoir eu un emploi, mais ce n'était pas le but recherché. Il s'ennuyait tout seul dans sa chambre d'hôtel et il a voulu lui rendre service.
À la SPA, il a découvert des animaux en mal d'amour, d'autres qui se laissent mourir à cause des cages et de cette solitude. Il a retrouvé ce même malaise dans certains jeunes dans cet internat pour adolescents délinquants. Il y en a qui ne font des bêtises que pour ne pas devoir rentrer chez eux et subir la violence de parents, père, mère, parfois les deux. Il aime l'idée qui y est véhiculée qu'on peut s'en sortir. Il en est certain, un peu d'amour, d'attention et le monde est déjà plus beau.
Il réalise que c'est ce qu'il recherche aussi depuis des années. Il donne pour recevoir. Certains diront que c'est égoïste, mais il croit que les deux sont gagnants au final.
Arrivé à l'internat, une grande bâtisse avec les salles de classe intégrées dans un coin, réfectoire et les chambres pour accueillir quinze jeunes garçons. On leur apprend un métier, la mécanique, l'entretien des jardins et l'électronique.
Il sait que certains jeunes n'y ont pas trouvé leur bonheur, mais si ça peut être un départ, c'est ce qu'il leur est dit, ça va leur permettre de vivre et leur donner les moyens pour faire ce qu'ils veulent.
Et lui, jusqu'il y a peu, il croyait l'avoir trouvé. Et si on le laisse travailler de nuit ici, c'est que ça doit être possible ailleurs. Il soupire et pousse la porte quand l'interphone s'actionne. Il ne peut pas faire ça à Heero. De toute façon, ce n'est pas pour maintenant, il doit encore travailler trois ans chez son ami, tant qu'il est en probatoire.
Il affiche un beau sourire quand Georges vient à lui. Ce gamin qu'une quinzaine d'années vient toujours pour l'accueillir quand il est de service. Il l'a aidé plus d'une fois avec ses cours de mécanique. Il ne comprend pas bien la théorie, mais est plutôt bon en pratique.
— Alors le résultat de ton examen ? demande Duo.
— Mieux que d'habitude, le prof était content.
— Je savais que tu pouvais y arriver, lâche-t-il en lui souriant.
Maxwell tourne au coin du couloir principal, le seul endroit où les jeunes ne peuvent pas se rendre sans autorisation. Il frappe à la porte. Pascal, l'éducateur de nuit, lui ouvre. Tant qu'il n'aura pas son passe à la ceinture, Duo ne saura pas entrer dans la salle de garde. Là, il y a un ensemble de caméras de surveillance pour les couloirs, les salles de classe, le réfectoire, mais aucune dans les chambres pour l'intimité. Chaque gamin à une petite pièce de quatre mètres sur quatre composée d'un lit, d'une table et d'une armoire. En cas de suspicion, elles peuvent être fouillées, sinon, ils y font ce qu'ils veulent.
— J'aime bien travailler avec toi, sourit Pascal.
— Pour les petits avantages en nature, je suppose, rétorque Duo.
— Oui, mais pas que. Je ne sais pas pourquoi ils sont plus calmes quand tu es là.
— Peut-être parce que je les comprends. Je viens de la rue.
— Sûrement et pour eux, tu es la preuve qu'on peut s'en sortir.
— Tu sais, ils ne sont pas cons. Ils ont vu mon bracelet électronique.
— Tu leur as expliqué ? demande Pascal.
À part sa ronde toutes les deux heures, il n'aime pas se mélanger aux gamins, à l'inverse de Duo. Lui, il fait ça pour l'argent et le temps que ça lui laisse en journée pour aider sa mère en fauteuil roulant.
— Bien sûr. Bon, j'y vais, je reviens après le couvre-feu.
— À dans deux heures.
Duo se rend dans la salle commune qui fait réfectoire également. Il y a une grande armoire avec des jeux de société, une télévision mise sur une chaîne jeunesse. Seuls les éducateurs ont accès à la télécommande, comme à l'armoire avec la console de jeux vidéo.
— Salut les gars.
— Salut Duo, répondent-ils en chœur.
Il y a une dizaine d'adolescents présents. Maxwell passe son badge sur le cadenas et allume la console avant de prendre les manettes.
— Bon qui veut jouer à quoi ?
— Duo, on peut refaire un jeu de société avec les cases et les lettres ? demande Joachim.
— La première lettre ? demande-t-il.
— Oui, répondent-ils
— Vous savez que vous n'avez pas besoin de moi pour ça, dit-il en coupant la console et la télévision.
— Il faut mieux un juge qui connaît plein de choses pour départager, lâche Georges.
— Il y a des dictionnaires aussi, ils sont en libre utilisation eux, rétorque Duo en prenant des feuilles et des bics dans l'armoire des jeux de société.
Les jeunes s'installent autour de la grande table où ils mangent. Ils tracent des colonnes sur la feuille en même temps que Duo.
— Qu'est-ce qu'on met ? demande ce dernier.
— Prénom masculin, prénom féminin, commence Georges.
Au début tout le monde parlait en même temps, maintenant ils attendent que Duo les regarde pour énoncer deux propositions pas plus.
— Pays, ville, lâche Bertrand.
— Fruits et légumes, arbres et plantes, enchaîne Jouad.
— Marque, objets, propose Denis
Maxwell lui sourit, au moins lui a cherché autre chose que les propositions habituelles.
— Quelqu'un a une proposition originale pour les deux derniers ? questionne Duo.
— Dans la cuisine ? propose d'une petite voix Andrew.
— Je prends, sourit Duo.
Du regard, il tourne autour de la table avant de dire :
— Bon, alors, je propose métier, tout le monde à noter ? Bien, on commence.
Sur une feuille, il avait tracé au hasard les lettres de l'alphabet qui servait à chaque fois, les yeux fermés, il lance une pièce de cinquante cents de crédit. Elle tombe sur le D et le jeu peut commencer. Tant que la page n'est pas remplie, le jeu reprend à intervalle régulier. Le premier à remplir toutes les cases donne la fin de la manche. On compte les points et celui qui a le plus haut score peut lancer la pièce, souvent Duo. Mais, il se fait de plus en plus talonner par Andrew et Georges.
En une heure, la manche finale est faite. Duo propose une bataille géante, là c'est plus le hasard que la technique. Ceux qui sont éliminés regardent et discutent.
Il est vingt et une heures quarante-cinq quand Maxwell interrompt la partie entre les deux derniers.
— Comptez vos cartes, celui qui en a le plus a gagné.
— Vingt-six lâche Bruce.
— Ça fait ex aequo non ? demande Denis.
— Il y a les deux jokers, sinon oui a aurait fait ex aequo, félicite Maxwell.
— J'ai gagné, j'ai gagné, fanfaronne Jouad.
— Oui, mais tu es toujours le dernier à la première lettre, clache Bruce vexé.
— Hé ! C'est un jeu, on se calme, gronde Duo.
De suite les cris s'arrêtent. Certains regardent vers la caméra. Leur éducateur de nuit leur avait expliqué que l'autre veilleur de nuit les observait et pouvait dresser des sanctions sans intervenir. Les jeunes n'avaient pas obtenu de savoir s'il y avait un micro.
— Remettez la salle en ordre et dans les chambres, ordonne Duo.
Les jeunes s'activent pendant que Duo referme le cadenas sur le meuble vidéo.
— Bonne nuit et dormez bien, dit-il en quittant l'endroit.
Quand Maxwell arrive dans la salle de garde, Pascal lui sourit :
— Le ton est monté ?
— Oui, mais pour une bêtise.
Pour Duo, c'était sa dernière nuit de la semaine. Il se mettait toujours directement au lit. Pascal surveillait le coucher par caméra. Avec deux heures de sommeil, il ferait sa première ronde à minuit. C'est souvent à cette heure-là que Pascal venait se coucher près de lui.
Pour pouvoir dormir mieux, Duo avait pensé mettre un système de surveillance par le mouvement, si un circulait la nuit, l'alarme se serait déclenchée, mais il appréciait aussi ses rondes de nuit, écouter le souffle régulier des gamins.
Pascal ou un autre éducateur faisait souvent la ronde de deux heures du matin, laissant la ronde suivante à Duo à quatre heures puis il se levait vers cinq heures quarante-cinq pour rentrer chez lui. Tandis que l'éducateur de nuit assumait la fin du service et attendait l'équipe de jour qui lèverait les gamins.
Arrivé à la maison d'Heero vers six heures quart, en semaine Duo se préparait pour la journée de travail. Là, il n'avait qu'une envie dormir jusqu'à neuf heures trente. Son rendez-vous à la SPA ne commençant qu'à treize heures. La maison était calme, Heero aussi dormait pour récupérer de la semaine. Ils déjeuneraient ensemble comme tous les jours.
Duo ôte ses vêtements qu'il dépose sur la chaise de sa chambre et se glisse sous la couette bien plus confortable que le lit de camp installé dans le bureau.
C'est le bruit que fait Heero en se levant et préparant le déjeuner qui finit par réveiller Duo. Il s'étire dans son lit avant d'en sortir et vite passer à la salle de bain pour s'habiller et se débarbouiller.
Quand il arrive dans la cuisine, la table est prête. En semaine, c'est lui qui fait tout ça, car il ne se recouche pas. Il est étonné de trouver des papiers à sa place.
— Qu'est-ce que c'est ? demande-t-il en s'installant.
— Une formation pour être éducateur reconnu.
— Je croyais que tu voulais m'avoir plus à la maison, dit-il en commençant à beurrer sa tartine.
— Je te veux bien dans ta peau surtout. Et tu t'épanouis plus là-dedans.
Il n'allait pas lui dire le contraire. Alors oui, il regarderait une fois son ami au bureau.
— Et pour la bagatelle ? demande Heero en regardant sa tasse de café.
— J'ai trouvé au home.
— Duo !
— Eh ! Pas dans les gosses. Un éducateur. Tu me prends pour qui ?
Légèrement vexé, Duo continue de manger quand il réalise :
— Pourquoi ? Tu te proposais ?
Heero fuit son regard. Duo le sait, il y a des sujets qui ne sont pas faciles à aborder ou avouer pour son ami.
— Heero, est-ce que tu me proposes plus que de la bagatelle ?
— Tu sais bien qu'on s'est toujours bien entendu. Quand tu as été en prison, oui tu m'as manqué, énormément.
— Heero, je le sais que tu n'aurais pas fait ça pour n'importe qui. Je sais que tu es reconnaissant à Quatre pour la caution pourtant il y a comme un froid entre vous.
— Aucun des deux n'a voulu se mouiller pour toi !
— Qui est le deuxième ? insiste Duo en posant sa tasse.
— Chang, il a même fait pression sur Winner pour qu'il ne vienne pas témoigner en ta faveur.
— Ce n'est pas grave. Je sais maintenant où sont mes vrais amis. Wufei ne répond plus à mes mails. Maintenant, je sais pourquoi. Mais on s'éloigne du sujet. Tu veux plus que de la bagatelle ?
— Duo dans notre engagement, ce n'est pas une condition.
— Je le sais aussi, mais tu ne réponds pas à ma question.
Heero expulse l'air de ses poumons :
— Oui, je ne te propose pas qu'une partie de jambes en l'air, j'ai envie de te garder dans ma vie.
Duo lui sourit.
— Tu sais, je calme juste mes pulsions ailleurs pour ne pas te demander un truc dont je rêve depuis un moment. Mais tu n'avais pas l'air de vouloir remettre le couvert quand je passais, alors je me suis fait une raison. C'était seulement sous le feu de la guerre qu'on avait baisé, tu ne m'aimais pas.
— Je ne pensais pas t'avoir fait passer ce genre de message.
— Admets que je viens d'avoir très dur d'obtenir une simple réponse claire et précise, sourit Duo.
— Oui.
— Je laisse mes affaires dans la chambre d'ami ou je peux tout mettre dans la tienne ?
— Laisse-moi le temps de te faire de la place.
— Allez files travailler. Je regarde tes papiers.
— Tu n'es pas obligé pour me faire plaisir.
— Heero, ce n'est vraiment pas mon genre. Je fais les choses parce que j'en ai envie. Et j'aime le travail que je fais pour toi. J'y rencontre plein de monde différent, je vois comment d'autres personnes vivent.
— Mais tu viens de découvrir autre chose.
— J'avoue.
Une fois Heero parti, Duo range la cuisine. Il prend les papiers et part vers le salon, il ne commence à la SPA qu'à 13 heures et il préparera le repas de midi pour eux deux.
Tout ce qu'il lit l'intéresse. Il doit passer un examen d'entrée et payer un minerval, mais il a l'argent. Il envoie un mail pour savoir comment passer l'examen et il reprend contact avec Monsieur Lallemand pour demander s'il peut suivre les cours du soir. Il aurait peut-être dû commencer par ça. Il laisse un message vocal comme l'homme ne décroche pas.
Il va chercher son carnet de prestation et calcul les heures qu'il lui reste à faire. En gardant ce rythme, il doit avoir fini pour le début de la formation. Il préfère surtout pour garder du temps pour Heero.
La formation n'allant pas au-delà de 22h, ils pourront passer la nuit ensemble sept jours sur sept.
Quand il aura son diplôme, Heero à l'air de penser qu'il peut quitter la société. Il secoue la tête, une chose à la fois. Il doit de toute façon attendre la fin de sa probation pour quitter l'entreprise de son petit ami.
Il soupire, il s'est mis dans de sales draps. Il n'a pas assez réfléchi et quand il y pense, il a l'impression que les choses ne bougent pas assez vite à son goût. D'un autre côté, sans sa connerie, il n'aurait pas découvert l'éducation et peut-être sa voie.
Bon ce n'est pas tout ça, il est temps de faire sa part dans cette maison. Il commence par ranger sa chambre, Heero n'y va jamais sauf pour y déposer ses vêtements. Il ôte ses draps avant d'en mettre des nouveaux, fait les poussières avant de donner un coup de torchon. Il continue par la salle de bain. Il va s'attaquer au repas quand son GSM sonne sur le bahut de la salle à manger.
— Allo, Duo Maxwell.
— Monsieur Lallemand, vous avez essayé de me joindre ?
— Je vous ai laissé un message vocal. Monsieur Yuy m'a trouvé une formation pour devenir éducateur en cours du soir. Elle commence dans trois mois. Je supprimerai mes nuits, mais je continuerai les deux autres centres en Week-end.
— Je vois que vous avez tout bien organisé.
— Oui, seulement, je ne sais pas si je peux le faire. Si ça rentre dans les conditions de ma liberté surveillée.
— Oui, vous pouvez le faire. J'ai juste besoin du lieu et des horaires. Vous vous plaisez dans l'éducation pour que Monsieur Yuy vous ai cherché cette alternative ?
— J'aime placer des alarmes parce que ça touche à la mécanique. Mais oui, j'aime aussi énormément l'éducation, réaliser que ça leur apporte quelque chose est très gratifiant.
— C'est bien, je n'ai que des échos positifs de vous. N'oubliez pas votre rendez-vous de fin août.
— Non, il est noté dans mon agenda, merci, Monsieur Lallemand.
Une fois raccroché, Duo avait eu envie d'aller prévenir Heero. Seulement, il ne voulait pas l'ennuyer avec des bêtises. Il lui parlerait durant le repas de midi.
C'est tout guilleret qu'il prépare une omelette pour manger avec le reste de pâtes sauce tomates.
À Suivre…
