Disclaimer : Ils sont à Tokita/Yadate/Tomino je les emprunte et j'essaye de ne pas les abîmer, en tout cas, ils ne se sont encore jamais plaints.

Genre : Tranche de vie

Rating : K

Acteurs: Heero, Duo, Relena, Quatre, Wufei, Trowa.

Suite de: Tous les moyens sont bons.

Début d'écriture: 01/10/2022


L'arche de Duo

Chapitre dix


Duo aimait le mois de juillet pour sa chaleur et ses longues soirées et ainsi pouvoir profiter un rien de la vie, une fois la journée de travail finie. Il goûtait enfin des soirées près de son homme, même si celui-ci faisait parfois des papiers qu'il n'avait pas eu le temps de réaliser en journée. Il savait aussi qu'ici ce n'était pas des vacances dans ses cours d'éducateur. Ses travaux scolaires étaient finis également. Et parfois, il s'ennuyait à regarder la télévision, il n'aimait pas lire non plus. Il ne pouvait pas obliger Heero à le suivre dans ses activités d'autant plus qu'il n'en trouvait pas.

Le site ne l'occupait plus beaucoup. Il a installé une alerte quand il y a un nouveau poste et ça ne lui prend même pas cinq minutes. Un peu plus de temps de rentrant du travail pour faire le tri de ce qui s'est passé durant la journée quand Heero ne l'a pas fait.

C'est presque une bénédiction quand il reçoit les documents de la fondation Peacecraft comme tous les participants. Il le savait, c'était dans le règlement que les résultats arriveraient chez tout le monde. Alors l'enveloppe à sa place quand il rentre du travail, ne le fait pas sauter de joie. Il va savoir s'il va pouvoir lancer son projet avec ou sans l'aide et ça le soulage.

Même Heero a l'air impatient de savoir vu qu'il est monté derrière lui alors il ouvre directement l'enveloppe après avoir dit bonjour à Tic et Tac. Il videra son sac plus tard, comme ôter ses vêtements de travail.

Il ne peut pas louper le grand «félicitation», alors il tourne la lettre pour le montrer à Heero. Ce dernier lui sourit avant de s'avancer vers son amant. Il prend le document et commence à lire les conditions d'octroi:

— C'est bien, c'est eux qui payent en fonction des factures. Tu vas pouvoir faire une offre pour le petit château.

— Presque tout l'argent va y passer. Quatre cents mille crédits, depuis le temps, je l'aurai peut-être pour moins, lâche Duo en ouvrant son ordinateur.

Dans ses favoris, il y a l'annonce, ça ne lui prend pas deux minutes pour la trouver et contacter le propriétaire.

— Tu lui fais une offre directement? s'alarme Heero.

— Non, je voudrais le visiter. Ainsi j'aurai tous les défauts pour faire baisser le prix, mais avec le terrain, je peux m'estimer heureux si je l'ai pour trois cent mille crédits.

— Tu veux commencer les pourparlers à quel prix? s'informe Heero.

— Deux cent cinquante milles, la moitié de ma cagnotte. Si j'ai bien lu, j'ai un an pour réclamer la totalité de la somme. Et si je n'ai pas fini les travaux, j'achèterai du petit matériel agricole pour ne pas la perdre.

— Je n'y aurai pas pensé, s'émerveille Heero en s'installant à côté de son homme.

— J'en achèterai peut-être avant pour déblayer le terrain qui est une vraie forêt vierge.

— Toi qui voulais aussi sauver des animaux, tu peux prendre des moutons ou des chèvres pour le lait.

— Heero, là c'est mettre la charrue avant les bœufs. Il faut des enclos et des abris pour des animaux et puis les animaux de sauvetage, tu ne peux pas les manger or je voudrais pouvoir avoir un circuit court pour tout même la viande. Il y aura des lapins parce qu'ils se reproduisent vite, des poules et un coq pour les œufs et les poulets. Tout ça était dans mon travail, tu l'as pourtant lu et relu.

— Oui, mais j'ai oublié cette partie-là.

— Je ne dis pas qu'on ne peut pas avoir des bêtes pour le lait, mais plus tes chèvres. Les moutons, je ne sais pas ce que je ferai de la laine. Déjà, je veux me renseigner pour les peaux de lapin. Je n'ai pas envie de jeter ce qui peut être utilisable et ça peut offrir un travail à certains.

— On mange plus facilement du mouton ou de l'agneau que de la chèvre, je crois.

— Peut-être, mais une chèvre donne plus de lait.

— Alors une vache?

— Revoilà le bœuf, sourit Duo.

— J'aime me projeter dans l'avenir. Je sais bien que toi c'est l'inverse, tu préfères souvent parer au plus pressé.

— C'est vrai aussi et là, il faut d'abord que j'aie la baraque. Et suivant les travaux, je pourrais voir plus loin. Je crois que le plus urgent reste la rendre habitable avant de penser au terrain à entretenir même s'il va falloir que je réfléchisse aux parcelles et comment les délimiter. Si je laisse une rien qu'en jardin avec des jeux pour enfants.

— Tu penses de façon plus généralisée que moi, réalise Heero.

— On dirait, sourit Duo.

Alors qu'il va couper son ordinateur, son téléphone sonne. Il fronce les sourcils ne connaissant pas le numéro.

— Monsieur Maxwell, je vous appelle pour vous fixer un rendez-vous pour visiter la maison rue de l'espérance.

— Oh! Déjà, attendez que je prenne mon agenda.

Duo laisse un peu de temps passer avant de reprendre la conversation:

— Voilà, voyons si on trouve des horaires qui conviennent aux deux. Demain, ça ne sera pas possible, peut-être jeudi après dix-huit heures, ça irait pour moi.

— C'est parfait pour moi aussi. On se retrouve devant la grille. À jeudi Monsieur Maxwell.

— À jeudi.

— C'est pour la maison? Pourquoi n'as-tu pas accepté mercredi? s'informe Heero.

— C'est lui qui a l'air pressé de me sauter dessus ainsi. Autant le laisser un peu mariner, s'il est si impatient de vendre, je l'aurai peut-être pour trois cents milles, sourit Duo en coupant son ordinateur.

— Tu es devenu un fameux expert on dirait. Tu penses à plein de choses qui ne me viennent pas en tête.

— C'est surtout de la filouterie, rien de plus.

Duo se lève et vient prendre son petit ami par la taille:

— Tu as fini au bureau?

— Non, mais j'étais tellement impatient de savoir. J'y retourne.

— Et je vais promener Mamzelle et préparer le repas.

Heero l'embrasse et il descend. Duo passe par la salle de bain pour se changer et mettre un jogging.

µµµ

Jeudi en rentrant du travail, Duo passe par la salle de bain, mais il s'habille convenablement sans en faire de trop; jeans noir, chemise blanche et blazer. Il prend un carnet de notes et un stylo-bille. Tout préparé, il va vite promener Mamzelle. Il sait déjà qu'après la visite, il repassera par le resto chinois, il a commandé le souper et a prévenu son compagnon.

L'homme attend Duo devant les grilles ouvertes. L'accès se fait par une petite allée comprise entre deux haies qui serpente jusqu'à la maison. On ne la voit plus tellement la nature a repris ses droits. Il faudra tout retailler, dommage que l'allée soit si étroite, on ne peut pas se croiser avec des véhicules. La véranda est aussi noyée sous les plantes. Encore une chance qu'il sait qu'elle est là d'après les photos du site de vente.

On tourne autour de la maison pour arriver à une place. Il y a quatre portes de garage immenses plus un garage extérieur juste couvert d'un toit.

L'homme montre à Duo une grande pièce à l'arrière de la maison principale qui donne sur la petite place:

— Ici, c'était un ancien garage avant qu'il ne fasse construire l'autre pour sa collection de voitures. Il l'a transformé en pièce à vivre. Vous avez trois entrées dans la maison; par devant, ici et dans la cour intérieure.

— Entrons par la cour intérieure.

Duo constate qu'il y a aussi deux entrées pour le garage en plus des portes coulissantes. Il se dirige vers la plus éloignée pour constater qu'il y a une petite pièce. Il colle son visage à la vitre sale de crasse. La pièce n'est pas si petite et elle est équipée d'un évier. Il fera bien la buanderie dedans et ainsi il pourra faire sécher le linge dans le garage quand il pleut.

— Il y a encore une pièce derrière les garages et une mezzanine sur toute la surface des garages, précise l'homme.

Duo en est ravi, il voit les options, il pourra en faire un fenil pour entreposer les marchandises. Il n'y avait pas de photos du garage, c'est encore plus grand qu'il ne croyait.

— Vous voulez regarder à l'intérieur? demande l'homme en sortant une clef.

— Peut-être après la maison.

L'ennui pour l'instant pour Duo, c'est qu'il ne voyait pas beaucoup de défauts. L'homme se dirige vers l'habitation et Duo constate qu'il y a un volet qu'on peut descendre pour protéger cette entrée.

— Le volet marche?

— On va l'essayer, j'ai remis le courant avant de vous attendre, il y a longtemps qu'il n'y a plus personne dedans. Le gaz est coupé aussi, il faudra le faire réactiver. Vous avez une grande famille?

— Non, je suis célibataire.

— Et cette grande maison vous intéresse? lâche l'homme en actionnant le bouton du volet.

— Peut-être pour faire une maison de réinsertion pour jeunes, s'il n'y a pas trop de travaux.

Au fond de lui, Duo espère qu'il y en a beaucoup pour faire baisser le prix. Parce que la surface est intéressante. Le volet ripe un peu, mais finit par descendre. Il remonte plus facilement.

— Je vois qu'il y a des grilles aux fenêtres du rez-de-chaussée, mais pas de volets.

— Non, c'est le seul, même dans les chambres, il n'y en a pas.

Duo circule dans le rez-de-chaussée pour en calculer la superficie. La véranda est immense et va presque sur toute la longueur de la maison. Il y a encore une terrasse devant elle. On peut y entrer par la cuisine qui se trouve en face de l'ancien garage de l'autre côté du hall ou la salle à manger. Cette dernière donne encore sur une pièce. L'autre porte de la salle à manger donne sur le hall avec un escalier qui part vers les étages. D'un côté, il y a une pièce, il pourra y faire une petite chambre supplémentaire et de l'autre c'est l'ancien garage, il se voit bien y installer le bureau des éducateurs ainsi que l'infirmerie. Il y a une porte sous les escaliers que Duo ouvre pour découvrir un espace de rangement à souliers et un porte-manteau.

Le rez-de-chaussée est immense, mais mal disposé pour ce qu'il avait imaginé, il va devoir creuser l'installation, il le note dans les mauvais points.

Au premier étage, il y a deux salles de bain et quatre grandes chambres qu'il doit pouvoir diviser en deux à chaque fois. Des placards courent le long du mur en dessous de petites fenêtres, c'est très pratique pour limiter les meubles et le deuxième est basé sur le premier et les fenêtres sont dans le toit. Il doit pouvoir faire seize chambres.

Par les velux, il constate que le toit est en bon état, tant mieux. Même s'il le sait, Duo demande:

— Il y a des caves?

— Oui, on y accède par la cuisine et aussi de l'extérieur en dessous de la véranda, répond-il en joignant le geste à la parole.

À nouveau, les caves sont immenses et au nombre de trois même si une sert surtout pour la citerne à mazout et une autre de récupération d'eau de pluie qui alimente les w.c. et la buanderie. Deux toilettes par étage, c'est peu surtout s'il faut remonter pour y aller en journée, ce que Duo fait remarquer.

— Non, il y en a un autre près de l'entrée, mais la porte était cachée par celle de la pièce du bas.

— Cinq, ça risque d'être peu pour ce que je veux en faire.

Il lui reste à visiter les garages qui sont d'une pièce. Il y a un atelier, du moins c'est ce qu'il est écrit sur la porte que Duo n'ouvre pas, il est plus intéressé par aller voir la surface à l'étage. C'est sec, il pourra vraiment il mettre les réserves. Duo soupire, il ne l'aura jamais pour trois cents milles. Il n'y a presque pas de travaux. À part à l'intérieur pour l'aménager comme il le souhaite.

— Merci pour la visite, je vous recontacte prochainement pour vous faire une offre.

— Je reste à votre disposition. Je la transmettrais au propriétaire.

Duo dit au revoir et s'en va.

Durant le repas, il explique tout à son homme.

— Ce qui m'ennuie, c'est que j'aurai moins de chambres que prévu dans mon travail de fin d'études et que j'ai l'impression d'avoir des pièces qui vont servir à rien. Si je fais la salle à manger dans la véranda. Si je mets le salon tout au bout où toutes les prises sont déjà installées, je me retrouve avec un grand espace vide avant d'arriver à la cuisine.

— Une salle de jeux? demande Heero en se servant de nouilles sautées.

— S'ils sont bruyants, ils vont ennuyer ceux dans le salon.

— Tu vas trouver, tu as le temps aussi. Tu vas faire une salle de sport?

— Peut-être dans les sous-sols. Il y a du potentiel, c'est certain et même à quatre cent mille crédits ce n'est pas du vol. Mais j'ai besoin d'argent pour diviser les chambres même si les résidents font une partie du travail, lâche Duo en reprenant des scampi frits.

— Et avant d'avoir les subventions pour payer les éducateurs.

— Je pensais fonctionner autrement, être l'éducateur le temps d'avoir les subsides pour d'autres.

— Et moi? panique Heero la fourchette en l'air.

— Je vais essayer de gérer les deux en espérant que ça aille vite. Je ne te laisse pas tomber, ça n'a jamais été mon intention avec ce projet, rassure Duo.

— Je vais te passer à mi-temps et réengager, c'est quand même moi qui t'ai poussé dans ce projet d'études, ce n'est pas pour te freiner à la dernière minute, réalise Heero en recommençant à manger.

— Roger est peut-être libre que tu ne doives pas former quelqu'un, propose Duo.

— C'est une solution, je vais voir avec lui.

— Mais rassure-toi, tu as le temps. Tant que je n'ai pas le bâtiment, je ne sais rien commencer.

— Tu n'as pas encore fait une proposition? s'étonne Heero en prenant un peu de porc mariné.

— Non, je vais attendre jusqu'à lundi. À croire que ça ne m'intéresse pas, j'ai peut-être la chance de l'avoir moins cher. Il a l'air impatient de s'en débarrasser.

— OK, j'ai bien quinze jours pour me retourner du coup.

— Oui, sourit Duo.

Il attrape le plat de nouilles pour se resservir. Le repas se finit sur d'autres sujets de discussion, tout aussi passionnants pour les deux hommes.

Durant le week-end, Duo trace la superficie de la maison sur plusieurs feuilles de papier une par étage. Heero ainsi peut mieux s'imaginer aussi le bâtiment. Duo tient à se faire de l'avance dans la somme nécessaire pour l'achat des matériaux. Il soupire en réalisant qu'il va perdre en place pour faire deux chambres en une. Il ne veut pas qu'un doive passer par la chambre de l'autre.

— Pourquoi ne fais-tu pas des chambres de deux ou trois, tu gagnerais en capacité? demande Heero.

— Oui, mais pas en autonomie et intimité. Chaque jeune doit s'occuper de sa pièce. Il y aura un tour de rôle pour les communs. Je veux les préparer à la vie, rappelle Duo.

— Un nécessaire de nettoyage par chambre, ça va en faire des frais.

— Heero, un seau, un torchon, une loque à poussières, une brosse et une ramassette, ça ne va pas chiffrer tellement. Les grosses pièces seront pour les communs et ils pourront venir les chercher.

— Tu n'avais pas parlé de ça dans ton projet scolaire?

— Oui, je sais, mais c'est des questions qui ont été posées dans le dossier pour le concours que j'ai rajouté au dernier moment.

Heero prend la liste et sourit:

— Tu as déjà inscrit les achats courants.

— Oui, des magasins de gros c'est moins cher, mais tant que je n'ai pas le bâtiment, tout ça ne sert à rien.

— Bien sûr que si, tu t'es déjà fait une sacrée avance. Tu sais déjà plus ou moins où part l'argent et comment le répartir.

— Il faut aussi ajouter les lits complets, draps, couettes, essuies de douche. Est-ce que j'en laisse dans les communs ou chacun les siens?

— Chacun les siens. Reste sur ton principe.

Duo soupire et reprend sa liste d'achats. Pour seize chambres, l'infirmerie et le lit de l'éducateur, il arrondit à vingt pour les accidents. Deux grands essuies, quatre petits et quatre gants de toilette fois vingt, c'est un sacré budget, surtout s'il doit les remplacer quand les jeunes partent avec eux. Pour les draps pareils, s'il peut prendre vingt couettes, il lui faut quarante housses.

— Tu devrais acheter aussi une machine pour nominer les vêtements surtout les draps que chacun retrouve les siens le jour de lessive. Tu ne vas pas leur faire faire la lessive chacun leur tour? Autant l'inscrire dans les tâches communes et acheter une grosse machine à laver, une onze kilos, lâche d'un coup Heero.

— Mais pas de séchoir, ce n'est pas économique. Des câbles pour étendre le linge aussi bien dehors que dans le garage. Ça par contre, je ne vois pas bien où le mettre celui extérieur. Il faut des piquets et les câbles. Dans le garage, on doit pouvoir mettre des crochets.

— J'avais vu sur internet au moment où je faisais les recherches pour le Mobil home comment en faire avec des poutres de bois, vu que tu dois en acheter pour faire les cloisons.

— Oui, c'est une idée.

Duo lui sourit, il aime que son homme s'investisse dans son projet. Il y avait plus dans deux têtes que dans une.

À Suivre…