DISCLAIMER: " Je rappelle que les personnages sont la propriété de NINTENDO, seule l'histoire est issue de mon imagination. "

Bonne lecture


1. Le relais

Elle ouvrit lentement les yeux quand la lumière du Soleil vint caresser son visage. Elle était allongée dans quelque chose de confortable et chaud. Tous ses muscles étaient douloureux, mais dans ce lit douillet, elle oubliait presque sa douleur. Elle aurait voulu rester plus longtemps ainsi, dans cet état de mi-sommeil, mais le Soleil en avait décidé autrement.

Elle se tourna, tentant de cacher son visage sous la couverture qui recouvrait son corps, seulement ce n'était plus le Soleil qui venait la perturber maintenant, mais l'agitation autour d'elle.

A contre cœur, elle se mit sur le dos et retira la couverture de dessus son visage. Lentement, ses yeux s'ouvrirent, s'adaptant à la lumière du jour. Elle bailla une dernière fois avant de s'asseoir sur son lit.

Elle observa les quelques personnes autour d'elle s'agiter. Il y avait une bonne odeur de pomme et de miel dans l'air, mais également de foin? Elle était sous une grande tante, où étaient disposés d'autres lits, vides, les draps tirés au carré.

Elle n'avait aucune idée d'où elle était, ni aucune idée de qui étaient ces gens. D'ailleurs elle ne savait pas non plus comment elle était arrivée ici.

Elle retira la couverture de sur ses jambes et posa un premier pied au sol. Les muscles de ses jambes lui semblaient faibles et elle hésita a se lever.

«Bonjour mademoiselle!»

Elle releva la tête vers la personne qui venait de la saluer. C'était une jeune fille, au cheveux brun, coiffé en une queue de cheval haute et en tenue de palefrenière. Elle portait sous les bras un panier qui semblait contenir de la nourriture, dont l'odeur alléchante vint titiller ses narines.

Encore un peu endormit, elle se contenta de secouer la tête pour répondre à son interlocutrice.

Le palefrenière remit une mèche de cheveux en place avant de continuer.

«Vous avez bien dormi? Vous nous avez fait sacrément peur! S'enquit-elle.»

Elle la regarda surprise.

«Peur? Sa voix sortie fatiguée. Comme-ci cela faisait des années qu'elle n'avait pas parlé.

- Oui peur, on vous a retrouvé près des ruines du ranch. Vous étiez inconsciente et vos vêtements sont dans un sale état. On a bien cru que ce qui c'était battu contre vous avez eu raison de vous, mais on est bien content de voir que vous vous êtes réveillé!»

Se battre? Ses vêtements? Elle pris enfin de le temps d'examiner sa tenue. Maintenant qu'elle y portait un peu plus d'attention, elle se rendait compte qu'elle était effectivement dans un sale état. Elle portait une robe blanche, complètement salie de boue et tâchée d'herbe. Il y avait sur ses bras des dizaines d'éraflures, et des morceaux de boue séchés étaient accrochés à sa peau et aux bracelets qu'elle portait. Elle apporta une mèche de cheveux devant son visage. Même ses cheveux blonds était noircis de terre et de poussières.

Elle se sentait gênée de l'image qu'elle devait renvoyer. Devant sa mine dépitée, son interlocutrice repris la parole.

«Ne vous en faites pas mademoiselle, les vêtements, ça se change. Le plus important c'est que vous n'avez rien ! La rassura enthousiaste la palefrenière. D'ailleurs si vous voulez vous rafraîchir un peu je peux vous préparer un bain, ça vous dis mademoiselle?»

Elle frotta ses mains contre ses jambes avant de répondre timidement.

«Ce serait volontiers, merci beaucoup.

- Allez, venez vous asseoir au Soleil en attend, ça faisait bien longtemps qu'on avait pas eu un temps comme ça! Sourie la palefrenière, en se tournant vers l'extérieur.»

Elle voulut suivre son conseil et se mit lentement sur ses jambes. Mais après à peine quelques secondes ses jambes l'abandonnèrent et elle se rassit sur le lit. Surprise par la réaction de son propre corps, elle posa inquiète une main sur son cœur, pour se calmer et se rassurer.

La jeune palefrenière se retourna vers elle.

«Attendez je vais vous aider, déclara-t-elle en posant son panier au sol.»

Elle vint se placer à ses côtés, et, passant un bras sous ses épaules, l'aida à se mettre debout.

«On va y aller lentement. L'encouragea la palefrenière.»

Un pas après l'autre, elles se dirigèrent vers la sortie.

«Vous savez, moi aussi une fois je me suis fait attaquer par un monstre. J'avais à peine décidé de partir à l'aventure et j'étais sur le pont, tout près! Le pont Rébona! Commença à raconter la jeune fille, pendant qu'elles continuaient leur progression. Mais j'ai eu plus de chance que vous, un gentil gars est venue me sauver. Mais ça m'a calmé mes envies d'aventure, alors maintenant je reste ici, au relais.»

Enfin, elles étaient arrivées à l'entrée de la tente. Elles se séparèrent l'une de l'autre. La jeune fille pris une grande bouffé d'air avant de faire quelques pas part elle même, sous le regard bien veillant de la palefrenière.

«Et bien, vous vous en remettez vite! Au faite, mon prénom c'est Areau, et vous mademoiselle?»

Elle releva son visage interloqué vers Areau. Ses yeux perdus sur un point au loin. Areau pencha la tête sur le côté.

«Ça va mademoiselle?»

Elle avala sa salive et fixa les regards sur son interlocutrice.

«C'est que... commença-t-elle. Je ne me souviens pas de mon prénom, répondit-elle d'une petite voix.

- Oula! S'exclama la palefrenière. Ce monstre a décidément dû taper fort sur votre tête!»

Mais devant l'air triste de son interlocutrice, Areau tenta de lui remonter le moral.

«Ce n'est pas grave, dit-elle en posant une main sur son épaule. Vous allez prendre un bain chaud, vous allez prendre un bon repas et certainement votre prénom vous reviendra! En attendant que je chauffe l'eau, venez vous poser sur un tabouret et manger un petit quelques chose.»

La palefrenière partit la première et la jeune fille la suivit. Elle fit enfin ses premiers pas sous le Soleil. Le ciel était dégagé, quelques nuages dérivaient lentement au grès du vent et des oiseaux s'amusaient à danser dans le ciel avant d'aller se poser sur les branches des arbres qui composaient le bois tout près du relais.

C'est dans un soupir de soulagement qu'elle pris place sur un tabouret, sous le feuillage d'un arbre qui lui faisait grâce de son ombre. La rivière qui coulait en contre bas apportait un peu de fraîcheur, ce qui était bien agréable.

Non loin, il y avait une grande marmite qui reposait au dessus d'un feu qui crépitait. Elle observa Areau prendre une grande louche et remplir un bol du contenu de la marmite.

La palefrenière se dirigea ensuite vers elle.

«Prenez, c'est un chutney de fruit. Attention c'est chaud! Dit-elle en lui tendant le bol.»

Elle la remercia en prenant en main le bol qui lui était proposé et apporta une cuillère à sa bouche. C'était doux et sucré. Ça fondait sur sa langue et sa réchauffait sa gorge.

«C'est délicieux, complimenta-t-elle la cuisinière.

- Merci! Lui répondit enjouée Areau. Prenez votre temps pour manger et profiter du Soleil! je vais aller faire chauffer l'eau pour votre bain.»

La jeune fille prit une nouvelle cuillère du délicieux met qu'elle avait entre les mains et se laissa une nouvelle fois relaxer sous la douceur du plat. Ce n'est qu'alors qu'elle porta attention au voyageur qui était assis à côté d'elle. Il avait un grand sac à doc posé à côté de lui. Un sac remplis de mille et une choses, une barbe de trois jours et une légère calvitie sur le sommet de sa tête.

Il la salua d'un geste de la tête et pointa le bol qu'elle avait dans les mains.

«Areau prépare les meilleurs chutney aux fruits que je connaisse! Dit-il.»

Elle hocha la tête en prenant une autre cuillère de ce délicieux plat.

«On est tous très content ici de voir que vous allez bien. Areau en particulier à pris à cœur de prendre soin de vous quand on va apporté au relais hier soir.»

Elle tourna la tête en direction de la palefrenière. Cette dernière était en train de transporter quelques bûches pour alimenter le feu qui lui permettrait de chauffer l'eau du bain.

«Je suis mal poli, je ne me suis même pas présenté! Commença-t-il en reprenant son attention. Moi c'est Meles! Et vous?»

Elle avala une dernière cuillère de chutney avant de se pincer les lèvres.

«Je ne m'en souviens plus. Répondit-elle d'une petite voix.»

Meles se racla la gorge devant la gêne de la jeune fille qu'il avait en face de lui.

«Oh, ça vous reviendra! C'est certainement le choc de ce qui a dû vous arrivez qui vous a fait perdre la mémoire. La rassura-t-il.

- Merci, répondit-elle poliment.»

«Meles, tu es encore là! Cria Areau au loin. Je pensais que devais partir pour arriver au Mont Satori avant la prochaine pleine lune?»

La jeune femme s'approcha d'eux en essuyant ses mains sur un torchon qui pendait à sa taille.

«Si, si j'y vais! Répondit le voyageur en passant une main derrière sa nuque. Je prenais juste un dernier repas avant de prendre la route! Et puis, avec le monstre qui est apparu hier sur la plaine, j'avais pensé rester ici encore un peu plus longtemps. Se défendit-il.

- Tu essaies juste de fuir une nouvelle fois! Le taquina la jeune fille. Si tu attends encore un peu tu prendra la pluie qui va tomber ce soir, et puis, tu sais très bien, qu'en passant par le Sud de la plaine tu ne risques strictement rien!»

Le voyageur laissa un lourd soupir lui échapper.

«Tu as raison, répondit-il en affaissant ses épaules, j'y vais!»

Il posa à terre le bol qu'il tenait et ajusta son grand sac de voyage sur ses épaules.

«Mais je reviendrais bien vite pour un autre chutney de fruit! Lança-t-il à Areau. Et quand à vous mademoiselle, j'espère que la prochaine fois qu'on se reverra votre mémoire vous sera revenu, la salua-t-il en hochant la tête.»

Il les salua de la main et commença à partir sur le chemin qui disparaissait dans les bois.

Areau arriva à la hauteur de la jeune femme, les mains sur les hanches.

«Il nous parle sans cesse d'une créature magique, qu'il aurait croisé sur le Mont Satori, et depuis il y retourne plusieurs fois dans l'année en espérant la revoir. Il dit que ça lui porte chance! Des histoires pour attirer les filles, rit Areau.»

La jeune femme ne pu s'empêcher de rire également.

«J'espère qu'il ne vous à pas non plus fait peur avec cet histoire de monstre sur la plaine? Demanda Areau.»

Elle hocha la tête, elle était plus intriguée qu'apeurée.

«Non, quel monstre sur la plaine?»

Areau s'installa sur le tabouret laisser libre avant de commencer à parler.

«Hier, juste avant que l'on vous retrouve, une sorte de monstre immonde à la forme de sanglier est apparu sur la plaine. Et tout aussi mystérieusement qu'il est apparu, il a finit par disparaître dans une boule de lumière.»

Le jeune femme écoutait avidement la palefrenière, tout en terminant le bol de fruit qu'elle avait dans les mains.

«Évidement tout le monde y va de sa petite idée sur ce que ça pouvait être.

- Et vous? Vous pensez que c'était quoi?»

Areau regarda la jeune fille avec un sourire désolé.

«Je ne sais pas trop, mais j'ai le mauvais pressentiment que c'est cette chose qui a pu vous faire perdre la mémoire. J'imagine que moi aussi, si je m'étais retrouvé face à ça, j'aimerai en effacer tous les souvenirs!»

La jeune palefrenière laissa s'échapper un soupir et un silence confortable s'installa pendant un moment. Deux petits oiseaux venaient picorer les graines des arbres qui étaient tombées à proximité.

«Allez, venez mademoiselle, reprit Areau. L'eau de votre bain doit chaude!»

La jeune femme lui adressa un grand sourire, posa son bol au sol et se mit sur ses jambes pour la suivre. Elles marchèrent à l'arrière de la tente du relais. Là étaient tirées des toiles de tissus qui permettaient de cacher un grand tonneau remplie d'eau chaude.

Areau tira l'une des toiles et invita la jeune fille à passer.

Là, elle commença à se déshabiller, mais avait quelque difficultés pour retirer le collier qu'elle portait.

«Laissez moi vous aider, proposa Areau.»

Une fois débarrassée de ses habits sales, elle entra enfin dans l'eau chaude.

«Je vais laver vos habits, en attendant je vous apporterais quelque chose de propre que nous avons au relais.

- Merci beaucoup pour tous ce que vous faites pour moi. La remercia-t-elle.»

Areau lui répondit avec un grand sourire.

«C'est normal!»

Puis elle disparue derrière les toiles de tissus, la laissant profiter de son bain.

L'eau chaude qui entourait son corps détendait ses muscles et apaisait ses blessures. Le ciel au dessus d'elle était d'un bleu immaculé, et avec la matinée qui touchait à sa fin, la chaleur se faisait de plus en plus ressentir.

Elle pris une bouffée d'air avant de se plonger entièrement dans l'eau. Elle avait l'impression d'avoir sur elle toute la poussière du monde dont elle devait se débarrasser.

Se laissant relaxer un moment elle laissa son esprit divaguer. Elle essayait de se souvenir d'où elle venait. Mais son esprit ressemblait à une feuille blanche sur laquelle était seulement rédigé le début de cette journée. Qu'est-ce qui lui était arrivé ? Que c'était-il passé pour qu'elle perde la mémoire? Au point de ne même plus se souvenir de son propre prénom! Cette étrange histoire de monstre dont lui avait parlé Areau et Meles, était-elle la raison de sa perte de mémoire?

En même temps, les raisons n'étaient pas ce qu'elle voulait le plus découvrir. Ce qui était passée, était passée. Ce qui lui tordait le plus le cœur était de se demander s'il y avait des gens inquiets pour elle quelque part ? Est-ce que quelqu'un la cherchait? Quelqu'un qui serait heureux de la retrouver et de prendre soin d'elle, autant qu'Areau le faisait en ce moment?

Elle se plongea une nouvelle fois dans l'eau en espérant nettoyer ses pensées. Elle sortie au bout de quelques secondes en prenant une grande bouffé d'air.

Puis elle remarqua du coin de l'œil, un savon posé sur une planche de bois à portée de main. Elle s'en saisit et commença à se laver. Il y avait des croûtes de boues qui se mêlaient à des croûtes de sang. Areau avait utilisé un euphémisme en disant qu'elle était dans un mauvais état. Elle était vraiment dans pitre état!

Après avoir lavé chacune des parcelles de son corps, elle s'attaqua à ses cheveux.

Il lui fallu d'abord commencer par démêler les nombreux nœuds que tenaient ses mèches blondes avant de pouvoir enfin y enlever la poussière et la boue qui les recouvraient.

Après une dizaines de minutes Areau revint la voir. Elle portait un seau remplit d'eau à la main droite et des vêtements enveloppés dans une serviette dans la main gauche.

«Avec ça on va pouvoir vous rincer, et j'ai trouvé quelques vêtements propres, j'espère qu'ils vous iront!»

Elle monta sur un petit tabouret pour reverser le seau d'eau chaude sur la tête de la jeune fille. Puis l'aida à sortir du tonneau d'eau. Heureusement, il n'y avait pas de vent et la chaleur du jour était suffisante pour ne pas avoir froid.

Areau tendit la serviette à la jeune fille.

«Séchez-vous et enfilez les vêtements.»

Le pantalon en lin était un pantalon de cavalier, à la bonne taille, même si un peu long. La chemise, en lin elle aussi, était confortable mais clairement bien trop grande. Elle régla le problème en l'enfilant dans le pantalon.

Les souliers, par chance, lui allaient comme un gant!

Elle s'essora une dernière fois les cheveux avant de sortir de derrière les toiles en tissus qui l'avaient protéger le temps de son bain.

Areau se trouvait de nouveau là, à étendre sur une corde du linge propre.

«Je peux vous aider à coiffer vos cheveux si vous voulez? Proposa la palefrnière.

- Ça me serait d'une bonne aide, merci, accepta la jeune fille.»

Areau arbora un grand sourire et sortie une brosse en poils de sanglier de derrière son dos. La jeune fille blonde s'assit sur un tabouret et la palefrenière vint se placer derrière elle. D'un geste délicat, elle commença à brosser les longs cheveux blonds de la jeune fille.

«Désolé, j'ai l'impression de parler beaucoup par rapport à vous ! Commença-t-elle. C'est que, il n'y a pas souvent de filles qui sont en voyage au relais.»

Elle esquissa un sourire avant de répondre.

«Ne vous excusez pas, ça ne me dérange pas du tout.

- Merci. Je n'ai pas non plus l'habitude de brosser les cheveux d'une véritable personne. D'habitude c'est la crinière épaisse des chevaux que je coiffe. J'espère que je ne vous fais pas trop mal.»

La jeune fille se contenta d'hocher la tête pour répondre.

«Je peux vous faire une tresse longue ou une queue de cheval pour éviter que vos cheveux tombent sur votre visage.»

Elle porta un doigt à sa bouche pour réfléchir un court instant avant de donner sa réponse.

«Une tresse, s'il-vous-plait.»

D'un geste habile Areau commença à tresser les cheveux de la jeune fille blonde. C'était agréable de se sentir chouchouté ainsi. Quand la palefrenière eut finit elle attacha les cheveux avec un cordon en tissus bleu nuit.

«Et voilà! Vous devez vous sentir beaucoup mieux maintenant!

- Oui, et c'est grâce à vous!»

Elle souriait, mais Areau pu discerner une certaine tristesse.

«Je le vois mademoiselle, que cette histoire de prénom et de mémoire vous tracasse. Je suis sûr que quelqu'un est en train de vous chercher en ce moment même ! En attendant venez passer l'après-midi avec moi ça vous changera les idées!»

La bonne humeur de la palefrenière eu raison des soucis de la jeune fille et elle accepta avec plaisir.

Areau la conduisit dans les bois à proximité du relais. Elles s'avançaient silencieusement, mais on pouvait malgré tout entendre les pas de biches qui s'éloignaient rapidement d'elles sans pouvoir les discerner. Areau la conduisit à un piège qu'elle avait posé quelques jours plus tôt dans l'espoir d'attraper quelque chose.

Quand elles arrivèrent, un pauvre lapin inanimé était pris dans le piège.

Areau eu un petit cri de victoire.

«Super voilà notre dîner de ce soir! S'exclama-t-elle.»

Son accompagnatrice, au contraire, eu une petit grimace et sentit son cœur se serrer un peu à la vue du corps du pauvre animal. Mais en même temps, elle se sentait déjà saliver à l'idée du repas qu'il l'attendrait ce soir.

Elles revinrent au relais avec leur butin prête à préparer le repas.

Un petit garçon du nom de Triere vint se joindre à elle pour les aides à la préparation. Si le chutney qu'elle avait manger ce matin avait été bon, le repas du soir s'annonçait encore plus délicieux.

Areau, la cuisinière en cheffe désignée, la laissa elle et Triere éplucher les légumes pendant qu'elle dépeçait le petit animal.

Elle alluma le feu et y plaça une grande marmite au dessus. Il fallait préparer suffisamment pour nourrir tout le petit monde du relais.

Étant occupé à la préparation, elle ne vit pas le temps passer, et bien vite le Soleil commença à décliner à l'horizon. L'odeur du repas du soir montait dans le ciel, et commença à ressembler toutes les personnes qui allaient passer la nuit au relais autour du feu.

Il y avait Areau bien sûr. Triere, le petit garçon plein d'énergie qui les avait bien aidé l'après-midi même. Elos et Yolel deux garçons du relais qui se prenaient pour des héros. Et enfin un voyageur, du nom de Reks, qui était arrivé dans l'après-midi.

La discussion avait commencé sur un flot de compliments au sujet de la nourriture avant de très vite, à son plus grand regret, dériver sur elle.

Il faut dire qu'une jeune fille trouvée la veille, qui avait perdu ses souvenirs et ne se souvenait même pas de son propre prénom ,ça avait de quoi faire parler.

«Mais, vous ne vous souvenez de rien? Rien du tout? Demanda pour la énième fois Yolel.

- Non, elle vient de te le dire! Souffla Areau agacée. Ça ne sert à rien de lui demander encore et encore!»

Yolel rentra sa tête entre ses épaules, et, vexé, porta son attention au plat qu'il tenait dans ses mains.

«Mais c'est possible d'être quelqu'un sans prénom? Demanda innocemment Trier.»

À cette remarque tout le monde pris un instant pour réfléchir.

«C'est vrai que j'ai eu du mal cette après-midi, car je ne savais pas comment vous appeler à certains moments, avoua Areau. Est-ce qu'il y a un prénom qui vous plairait.»

La concerner remonta le visage de son plat, et avala difficilement devant les regards inquisiteurs de tous ceux qui l'entouraient.

«Non, je n'y ai pas vraiment pensé. Avoua-t-elle.

- Moi je sais comment on pourrait vous appeler! S'exclama Trier et se mettant debout sur son tabouret.»

Areau leva les yeux au ciel, s'attendant un à une énième bêtise du petit garçon.

«On t'écoute, l'invita Elos.

- Hylia! Comme la déesse! Commença le petit garçon. On raconte qu'elle était très belle, continua-t-il pendant que ses joues prenait une petite tinte rouge, et qu'elle est venue sur Hyrule pour protéger la Triforce du Fléau!»

La jeune fille fronça les sourcils. Une déesse, un Fléau, la Triforce? Il n'y avait pas un seul mot qu'elle ait compris dans tout ce que venait de dire Trier, et son visage devait en dire suffisamment pour que Yolel se propose d'expliquer.

«On raconte que la Triforce et un artefact magique qui serait capable de réaliser le vœux de quiconque le trouve. Bien entendu s'il était si facile à trouver, cela ferai bien longtemps que je serai riche à vivre dans un chât-!»

Un coup dans les côtes lui fit finir sa phrase plus tôt que prévu.

«Comme si tu ne vivais pas déjà comme un roi ici! Le réprimanda Areau.

- Et le Fléau? Demanda-t-elle innocemment.»

Le rire qui s'était répandu dans l'audience une minute plus tôt retomba très vite. Voyant les visages de tous ceux qui étaient autour du feu devenir soudain bien concernés, la jeune fille regretta ses paroles.

«Je suis désolé, je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise, s'excusa-t-elle rapidement.

- Non ce n'est pas de votre faute. Cette fois-ci c'était le Reks qui prit la parole.»

Il posa son assiette sur le sol avant de continuer.

«Le Fléau est un être de méchanceté et de malice. Il s'est réveillé il y a cent, mais n'a pas pu être complètement vaincu en ce temps là. Nous avions à notre disposition des armes, les créatures divines, pour nous aider à combattre, mais il a pris le contrôle de ces machines et les a retourner contre nous.»

Elle était tellement pris dans l'histoire qu'elle posa sa cuillère dans son assiette et s'arrêta de manger un instant.

«Ceux designé pour le combattre, les Prodiges qui conduisaient les créatures divines et le chevalier à la lame purificatrice, sont tombés. La princesse Zelda, dont le père régnait sur Hyrule à l'époque, s'est alors rendu au château pour contenir le Fléau. La légende raconte que le chevalier a été placé dans un lieu secret pour se remettre de ses blessures et qu'il reviendra un jour.

- Ce n'est pas une légende! S'exclama Trier en se levant de son tabouret.

- Trier on en a déjà parlé, souffla Areau.

- Non, c'est vrai, Areau! Moi je l'ai vu! Et je suis même sûr que c'est lui qui a battu le monstre sanglier d'hier!»

La palefrenière passa une main sur son visage devant l'entêtement du jeune garçon.

«Les créatures divines se sont activées hier. Souffla Elos à l'oreille de la jeune fille. Du coup, beaucoup pensent que le monstre qui est apparu hier sur la plaine est le Fléau, et que cela signifie que le chevalier de la princesse est revenu pour la libérer.

- Et les rumeurs vont vites, ajouta le voyageur. Déjà au sud du pays, certains sont persuadés d'avoir rencontrer le chevalier. D'autres affirment que ce monstre étaient bien le Fléau, et pour d'autres c'est simplement une hallucination.

- Mais le nuage au dessus du château à disparu non! Rétorqua Trier.»

Areau, finit par le prendre par les épaules pour le faire asseoir sur son tabouret.

«Peut-on en revenir au sujet initial! Intervint la palefrenière. Elle lança un regard meurtrier aux autres adultes du groupe, visiblement agacée. Et cesser de raconter des bêtises à ce pauvre garçon! Siffla-t-elle entre ses dents.»

Le reste du groupe fit la grimace, mais n'osa pas la contrarier.

«Il nous faut un prénom pour mademoiselle, en attendant qu'elle retrouve la mémoire. Que penses-tu du prénom proposé par Trier.

- Hylia? Pensa-t-elle à voix haute. Ça me semble assez important comme prénom et, je ne suis pas suffisamment importante pour porter un tel prénom! Rit-elle gênée.

- Dommage, répondit Trier déçu.

- Mais on peut s'en inspirer! Sourit-elle au petit garçon pour tenter de lui redonner le sourire.»

Il releva aussitôt son visage, toute sa motivation était revenue.

«Mmmhh, Hylia, Hylia, murmura-t-il entre ses lèvres. On peut prendre Lily ? Dit-il tout joyeux.

- Lily... réfléchit-elle à voix haute. Elle passa une main sur son menton pour accentuer sa pensée. Oui, Lily ça me plaît!»

Le petit garçon vint alors se jeter sur elle pour lui donner un câlin.

«Super Lily! Rit-il tout heureux.»

Le reste du groupe les regarda attendrit.

«Alors Lily, avez-vous un plan pour tenter de retrouver d'où vous venez? Lui demanda Yolel.»

Elle fronça les sourcils. Elle avait eu a assimilé tellement de choses aujourd'hui qu'elle n'avait pas vraiment pensé au lendemain. La première chose qu'elle avait voulu faire était de prendre un bain et de manger. Mais maintenant qu'elle avait repris des forces, elle ne pouvait pas rester au relais indéfiniment à espérer que la chance lui tombe dessus et que quelqu'un vienne la chercher. Elle devait elle aussi commencer à rechercher sa famille.

«Non, je ne sais pas vraiment, mais je pensais que si vous m'aviez retrouver par ici, alors je pouvais commencer des recherches dans le coin. Conclue-t-elle.

- Au Nord de la Région d'Akala, vit un vieux scientifique fou. On raconte qu'il est très vieux, connaît bien l'histoire d'Hyrule et qu'il construit toute sorte de machines loufoques. Peut-être sera-t-il capable de vous aider? Suggéra Reks.»

Lily tourna la tête vers le voyageur. Ce pouvait être une piste à étudier. S'il était vieux et connaissait bien le royaume, peut être connaissait-il sa famille, ou même mieux la connaissait-il à elle!

«Ce pourrait être une bonne idée. Répondit Lily.

- Le Nord d'Akala est à deux jours de cheval! S'insurgea Areau. Et puis elle ne peut pas voyager seule!

- Je ferais le voyage avec elle, au moins jusqu'au relais au Sud d'Akala. Ma piste pour trouver l'épée de légende n'a mené à rien, alors je retourne au relais. C'est ma route! La rassura le voyageur.

- Mais, mais... tenta de répliquer Areau.»

Elle finit par baisser les épaules. Elle n'avait pas d'autre arguments pour retenir la jeune fille. Et même si ce n'était pas dans son intention de la retenir, elle avait été tellement heureuse de passer une journée avec une fille, plutôt que les garçons qui composaient le reste de la petite population qui vivait au relais.

« Alors vous partirez déjà demain? Demanda Areau en se tournant vers Lily.»

La jeune fille regarda la palefrenière avec un air désolé.

«Vous allez me manquer Areau. Mais comprenez moi, j'ai besoin de savoir.»

Areau hocha la tête. Elle approcha la main pour prendre celle de son amie dans la sienne.

«Je comprend, je ne pouvais pas vous retenir éternellement de toute façon, finit-elle par sourire.»

Au loin, le Soleil finit par se coucher derrière les montagnes. Chacun termina son assiette et participa au rangement du petit camp qu'ils avaient monté.

Les étoiles commençaient petit à petit à prendre place dans le ciel. Lily allait rentrer sous la grande tante pour dormir quand elle remarqua Trier, le petit garçon assit sur les marches, regardant le ciel d'un air rêveur.

Elle s'assit silencieusement à côté de l'enfant et se mit à son tour à admirer ces milliers de lumières qui parsemaient le ciel.

Derrière eux, on pouvait déjà entendre les ronflements de Yolel et d'Elos qui se joignaient au son des grillons et des feuilles qui roulaient par le vent.

«Vous savez j'ai un ami au relais de la forêt. Il s'appelle Shamae. Commença le petit garçon.»

Elle hocha la tête pour lui faire savoir qu'il avait toute son attention.

«Une fois, continua-t-il, il m'a raconté qu'il y avait un monde au dessus des nuages. Et qu'un jour, il aimerait bien s'y rendre. Alors on planifie notre voyage!

- Comment vous compter vous y prendre? Demanda-t-elle curieuse.

- Et bien, si on met suffisamment de baudruche d'octo à des planches de bois, on pourra certainement arriver jusqu'aux nuages! Lui sourit l'enfant.»

Elle sourit devant l'ingéniosité des enfants, mais ne fit aucune remarque sur la faisabilité d'un tel plan.

«Ce doit être magnifique de voir le monde depuis les nuages. À quoi pense-tu que ressemble ce monde là-haut? Demanda-t-elle à Trier.

- Je suis certain qu'on peut voir les nuages, comme du coton. Et aussi, des oiseaux qui nous aideraient à voler dans la ciel! Ce serait tellement cool.»

Elle laissa s'échapper un rire.

«Oui, ce serait certainement super cool, rit-elle en partageant l'avis du petit garçon.

- Oui, ce serait très cool, mais en attendant, si on veut des forces pour pouvoir construire votre engin volant, il faut dormir la nuit! Gronda Areau qui venait d'arriver.

- Mais j'ai pas sommeil, se plaignit l'enfant juste avant de bailler la bouche grande ouverte.

- Oui, bien sûr, rit la palefrenière, il y a des tonnes de sable dans tes yeux, tellement tu as sommeil!»

Trier se gratta les yeux et se leva à contre cœur pour se diriger vers un des lits qui se trouvaient au fond de la tente.

«Bonne nuit, dit-il d'une petite voix.

- Bonne nuit, répondirent en cœur les jeunes filles.»

Lily se leva à son tour et tourna son attention vers Areau.

«Vous devriez aussi aller vous coucher, commença la palefrenière, vous avez une longue journée qui vous attend demain.

- Vous avez raison, répondit-elle en retenant un bâillement.

Lily se dirigea à son tour vers un lit au fond de la tente. Elle repoussa les draps et s'assit sur le rebord du lit.

À l'entrée, où elle s'était tenue assise sur les marches avec Trier juste avant, elle vit Areau tirer un grand rideau, pour en fermer l'entrée. Cela était suffisant pour dissuader quelques animaux sauvages de rentrer sous la tente et de tout saccager.

Lily retira ses chaussures avant de se glisser sous les draps. Le lit était moelleux, bien que les draps étaient encore froids. Dans le lit à côté d'elle, elle pouvait entendre la calme respiration du petit garçon qui s'était déjà endormi. La journée d'aujourd'hui lui paraissait encore irréelle. Ce matin elle s'était réveillée sans nom, et ce soir elle allait se coucher en s'appelant Lily. Mais, quand bien même elle appréciait ce prénom, une partie d'elle ne pouvait qu'appréhender avec excitation le moment où elle retrouverait enfin des personnes qui la connaissaient et qui seraient capables de lui donner son véritable prénom.

Elle ferma les yeux, en pensant à tout ce qui l'attendait et ne tarda pas à s'endormir.