9-1-1 est une série télévisée américaine créée par Ryan Murphy, Brad Falchuk et Tim Minear. Hawai 5.0 est une série télévisée américaine créée par Leonard Freeman. L'histoire et les personnages de bases ne m'appartiennent pas et je ne fais que les réutiliser sans en tirer bénéfice.
Cette fanfiction est publiée sur Wattpad et AO3.
Certaines scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes.
Balises : Dépression, BxB, solitude, histoire d'amour, retrouvailles de famille, leucémie, greffe, rapt d'enfants
*911-118-118-911*
Un monde tout bouleversé
Los Angeles, Californie
La journée aurait dû être belle.
Los Angeles s'était relevé d'un tremblement de Terre, d'un tsunami et d'un confinement, et elle était devenue plus belle encore, plus vivante que jamais. Mais pour Buck, tout ça semblait fade, insignifiant. Son monde avait seulement explosé de la pire des façons. Il avait toujours su que ses parents ne l'aimaient pas sans comprendre vraiment pourquoi, mais maintenant qu'il savait, il aurait voulu ne jamais obtenir cette information.
Un frère.
Il avait eu un frère.
Daniel.
C'était son nom. Un frère qu'il n'avait jamais connu, qu'il n'avait jamais pu pleurer, parce qu'il ne savait même pas qu'il existait. Car Daniel était mort, parti avant que Buck puisse être autre chose qu'un bébé. Et pire encore, l'existence de Daniel était indissociable de la sienne. Buck avait été conçu comme une solution, une «pièce de rechange» pour sauver un enfant malade. Pas par amour, pas par désir.
Juste par nécessité.
Il déambulait dans les rues, sans réfléchir à où il allait. Ses jambes le portaient machinalement, tandis que son esprit essayait de digérer la vérité sur son existence, remettant tout en cause. Chaque pas semblait éloigner un peu plus l'idée qu'il pouvait un jour être suffisant. Suffisant pour ses parents.
Suffisant pour quiconque.
Il n'était qu'un imposteur, après tout. Daniel était le premier, l'original, l'enfant aimé et attendu, celui qui avait compté. Lui, il était l'ombre qui n'avait même pas réussi à remplir son rôle.
Quand il releva enfin les yeux, ses pieds l'avaient conduit devant la maison d'Eddie. Son véritable chez lui, la seule maison qui comptait, la seule famille qui avait pu l'aimer, même si ce n'était pas comme il l'aurait voulu.
Il hésita une seconde, sa main suspendue devant la porte.
Il n'était pas très sûr de ce qu'il faisait là, s'il avait le droit d'être ici, comme si ce qu'il venait d'apprendre changeait qui il était au fond de lui. Sa vie était un mensonge, n'en était pas un lui-même?
Mais la porte s'ouvrit soudain et le visage inquiet d'Eddie apparu, ses yeux sombres le scrutant comme s'il essayait de deviner ce qu'il faisait là, essayant de se souvenir s'ils avaient prévu quelque chose.
– Buck ? souffla-t-il en l'auscultant rapidement dans la recherche évidente d'une blessure. Est-ce que tout va bien ?
Buck ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sortit.
Il avait l'impression que tout son être était bloqué, que même respirer demandait un effort monumental. Eddie sembla comprendre sans qu'il ait besoin de parler. Il posa une main sur son bras, douce mais ferme, et le guida à l'intérieur.
– Allez, viens.
Buck se laissa faire, incapable de protester.
Il se laissa tomber sur le canapé, le regard perdu et une monstrueuse boule au fond de la gorge. Eddie s'installa lentement à ses côtés, visiblement inquiet et Buck s'en voulait de lui imposer sa propre misère. Eddie avait mieux à faire que de le supporter, lui, l'erreur de la nature. Mais, même s'il le voulait, il n'avait pas la force de s'en aller.
Il ne savait même pas ce que serait sa vie maintenant.
– Tu veux m'expliquer ce qui se passe ? demanda Eddie, sa voix douce mais ferme.
Buck passa une main tremblante dans ses cheveux.
Comment expliquer tout ça ?
Par où commencer ?
Il prit une grande inspiration, tentant de réorganiser le chaos dans sa tête.
– Je… je sais pourquoi mes parents ne peuvent pas m'aimer.
Eddie fronça les sourcils.
Buck savait qu'il allait essayer de le rassurer, qu'il se faisait des idées, mais il n'avait pas la force d'écouter ça ce soir.
– J'avais un frère, Eddie.
Ces mots faisaient tellement mal, chaque pensée à son frère trop tôt disparu était un calvaire. Eddie ne dit rien, attendant qu'il continue.
– Un grand frère qui s'appelait Daniel. Il… il était malade. Une leucémie. Mais moi, je… j'ai été conçu pour lui, pour… pour le sauver.
Il baissa la tête, incapable de soutenir le regard de cet homme qu'il aimait tant mais qu'il ne méritait pas.
– Buck…
– Mais je n'ai pas été assez bon et je… Il… il est mort. Alors, je comprends pourquoi mes parents… pourquoi ils… n'ont jamais réussis à… à m'aimer. J'ai échoué à faire la seule chose pour laquelle j'étais né.
Il s'étrangla sur les mots, son souffle devenant haché. Eddie, immobile jusque-là, se rapprocha. Il posa une main rassurante sur son genou.
– Buck.
La voix d'Eddie était ferme, mais pleine de chaleur. Quand Buck releva les yeux, il vit une intensité dans son regard qui le cloua sur place.
– Tu n'es pas un échec, et tu n'es pas non plus des «piècesde rechanges». Tu es important.
Buck secoua la tête, des larmes qu'il refusait de laisser couler menaçant de déborder.
– Comment je pourrais être important ? Mes parents n'ont jamais… ils n'ont jamais réussi à m'aimer. Je suis l'échec de leur vie, celui qui a laissé mourir leur vrai fils.
– Je ne suis pas d'accord, le coupa Eddie, sans lui laisser le temps de sombrer davantage. Tu es important pour moi. Tu as changé ma vie et pas juste parce que tu es incroyable dans ton boulot ou parce que tu es généreux au point d'en devenir fou, mais parce que tu es toi. Tu es Buck, tu es mon Buck.
Les mots semblaient flotter dans l'air, lourds de vérité et d'émotion. Buck le regardait, le front plissé, il essayait de comprendre les mots prononcés, de les accepter mais il se sentait vide et brisé.
Il secoua la tête refusant de le croire.
Eddie soupira et se pencha en avant, prenant son visage entre ses mains. Ce contact, si intime et pourtant si simple, le fit frissonner.
– Ecoute-moi! Tu n'es pas juste «conçu» pour quelque chose. Tu es toi. Et ça, ça vaut tout. Tu veux savoir pourquoi ? Parce que tu m'as sauvé la vie, Buck. Pas en me donnant un organe ou quelque chose comme ça. Mais en étant là, en étant toi.
Buck cligna des yeux, ses sourcils toujours froncés, mais il sentait que les mots d'Eddie commençaient à faire leur chemin en lui.
– Et si tes parents ne sont pas capables de voir ça… eh bien, je suis heureux de pouvoir le faire à leur place, de te montrer que tu bien plus qu'ils ne te l'ont faire croire, à quel point tu mérites d'être aimé et à quel point moi je t'aime.
Eddie sourit doucement, et Buck sentit son souffle se couper.
Est-ce qu'Eddie Diaz venait de lui déclarer son amour?
Buck se sentait tirailler entre la situation avec ses parents et ce qu'il croyait avoir compris.
Est-ce que sa relation avec Eddie avait encore bouger sans qu'il ne s'en aperçoive?
Eddie dû prendre son silence comme une hésitation et il poursuivit en caressant sa joue avec son pouce.
– Si tu veux bien de moi.
Buck ouvrit la bouche, soufflé, avant de hocher lentement la tête, une acceptation silencieuse, presque fragile. Eddie sembla comprendre, car il déposa un baiser sur son front, avant de se réinstaller confortablement sur le canapé. Il ouvrit les bras, une invitation à laquelle Buck répondit sans réfléchir.
Blotti contre lui, il frotta son nez contre son cou et il murmura dans un souffle presque inaudible
– Ne n'abandonne jamais, s'il te plait.
Les bras d'Eddie se resserrèrent autour de lui, comme s'il voulait être une bouée dans la tempête qui malmenait son tout nouveau petit-ami.
– Jamais, cariño. Je serai toujours là. Tu es coincé avec moi maintenant.
Ce fut tout ce qu'il fallut à Buck pour que ses épaules se détendent enfin.
– Ça me va, souffla-t-il.
Ses yeux se fermèrent, son souffle s'apaisa, et il s'endormit, accroché à Eddie comme si sa vie en dépendait.
Peut-être que c'était le cas.
