Disclamer - Les personnages à S. Meyer.
- Elina - Ma création OC
(J'espère que la mise en page conviendra, j'ai eu quelques soucis avec...)
Plus le temps passait, plus la fin approchait… Était-il donc trop compliqué à comprendre que je souhaitais juste qu'on me laisse en paix ? Que participer à une énième exposition culturelle n'était pas dans mes dernières volontés ? Soupirant, je décidai ensuite de me lever, tandis que mes éducateurs se lançaient limite dans un duel pour savoir qui viendrait me chercher dans le bus. Enfouissant mes mains dans les poches de ma veste en longeant l'allée, ma tête se baissa ensuite au moment de quitter le bus, laissant ainsi mes cheveux blonds protéger mon visage. Alors que l'éducateur qui avait perdu le duel me rejoignait à grands pas.
- Pourras-tu au moins faire preuve de suivi dans le château ? me demanda-t-il. Même si je me doute que rien ne t'intéresse vraiment, par respect pour ceux y travaillant, fais semblant.
Depuis trois semaines que j'étais présente à l'orphelinat de San Cipriano, il était celui qui me laissait le plus en paix. Aussi, je décidai d'acquiescer légèrement à sa requête, en croisant son regard en relevant un instant la tête.
- Bien, maintenant que vous êtes tous là, nous pouvons y aller ! déclara ensuite sa collègue en élevant légèrement la voix. Suivons notre aimable guide ! termina-t-elle.
Et afin de montrer ma bonne foi, c'est de ma propre volonté que je suivis le mouvement pour pénétrer dans le château en passant sous le clocher. Avant d'esquisser un sourire, en voyant la présence dans l'ombre de deux vampires. Un grand brun et un légèrement plus petit roux.
- Le repas est bientôt servi, mes amis, murmurai-je alors sans pouvoir me retenir.
Ce qui attira aussitôt l'attention du deuxième sur ma personne.
- Sais-tu qui nous sommes ? me demanda-t-il dans un souffle, tout en se plaçant derrière moi.
Mais, ne souhaitant pas gacher aussi facilement la fin de ma vie, qui venait de m'être offerte, je feignis totalement l'ignorance de sa présence et de ses mots.
- C'était sûrement qu'une phrase banale, sinon elle aurait déjà hurlé ! déclara alors le second.
- Sûrement, en effet, accepta le premier. Sinon, elle est véritablement stupide…
Et si je parvins à son insulte à maitriser les battements de mon cœur, je ne pus néanmoins me retenir d'en serrer les poings. Il ne connaissait rien de ma vie et de ses épreuves.
Descendant les dernières marches de l'escalier, je me glissai ensuite un peu plus en avant, ne souhaitant plus être sous son radar. Tout en feignant la crainte d'avoir seulement découvert sa présence, en tournant mon visage vers son comparse et lui-même.
- Oh, ses tapisseries, elles sont trop belles ! s'extasia alors la voix de l'intello à mes côtés.
Finalement, ce n'était pas l'idée du siècle que je venais d'avoir.
- Madame, c'était vrai ce que vous disiez tout à l'heure ? rajouta ensuite son sosie à sa droite.
- Bien sûr, ce château appartenait autrefois à saint Marcus, lui répondit gentiment la guide. Et en rejoignant la salle du trône, vous pourrez même en voir une représentation très fidèle.
Autrement dit, on allait servir de repas à saint Marcus et ses amis. Royalement sain tout cela. Le mouvement reprenant, je lui laissai finalement un peu d'avance, pour retourner à ma place en arrière. À choisir, je préférais amplement la présence des deux vampires.
- Dis, Foxn, que dirais-tu de se trouver un petit coin ? me demanda néanmoins le crétin de service, tout en se retournant.
Et parce que je ne pouvais pas faire la seule chose qu'il comprenait depuis trois semaines, en sortant ma main droite de ma veste, je lui adressai mon majeur royalement relevé pour lui. Qu'il était regrettable alors de ne pas pouvoir lui en coller magistralement une…
- C'est original comme réponse, commenta la voix du vampire roux, derrière mon dos.
- En même temps, ce n'est pas comme si elle pouvait faire autre chose, s'en amusa le crétin.
- Lorenzo ! le réprimanda aussitôt, la voix de notre éducateur en s'approchant. Désolé. Le fait qu'Elina soit muette est souvent sujet à moquerie… soupira-t-il à l'intention des vampires.
- Pas de problème, nous ne portons pas de jugement, lui répondit le vampire brun. Ne serait-il pas possible un jour de tomber sur un groupe intelligent ? continua-t-il à voix basse.
- Voyons Félix, si c'était le cas, ils ne se laisseraient pas aussi facilement prendre, lui répondit sur le même ton la guide. En tout cas, je suis bien curieuse de connaitre son visage…
- Demetri aussi, rigola en retour le dénommé Félix, tout en restant dans la discrétion.
Il ne manquait véritablement plus que cela. Un vampire curieux… Et sans avoir connaissance de toute la situation, avant de s'éloigner, l'éducateur me serra l'épaule droite tel un soutien.
Quelques mètres plus loin, mon dos en appui sur un mur froid, j'attendais patiemment que les groupes s'organisent pour accéder à l'ascenseur. Tout en me refusant à en feindre un intérêt.
- Tu es de plus en plus étrange… m'adressa le dénommé Demetri en venant me rejoindre.
Et même s'il m'avait parlé sur un ton tout à fait humain, je me refusai à lui répondre.
- Sais-tu qu'en restant à cette place, tu feras partie du dernier groupe ? continua-t-il.
J'en avais parfaitement conscience. Il ne m'apprenait ainsi rien. Mais en comprenant ce qu'il cherchait véritablement à faire, je décidai de lui accorder. Ainsi, en passant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille droite, je tournai ensuite mon visage vers lui, tout en feignant de porter un intérêt soudain à sa parole. Fronçant un instant les sourcils, il m'adressa finalement un sourire, avant de s'éloigner. Et, ignorante de la raison de son comportement, je baissai de nouveau mon visage, pour retourner à ma patience. Tout en notant qu'un premier groupe était enfin en train de prendre l'ascenseur, tandis qu'un deuxième se préparait à en faire autant.
- Elina ! m'interpella alors l'éducatrice, tout en se rapprochant vivement. Enfin, tu es là !
Où voulait-elle que je sois ?
- Tu vas venir avec moi, nous allons dans le deuxième groupe ! décida-t-elle en m'attrapant le bras droit de façon ferme. Ne fais pas l'enfant ! s'agaça-t-elle ensuite quand je m'éloignai.
Il y a trois semaines, lors de mon arrivée à l'orphelinat, notre relation avait très mal débuté et cela ne s'était malheureusement pas arrangé avec le temps…
- Je ne te suivrai nulle part ! lui adressai-je tout en la coupant dans son élan d'en placer une.
Avant de finalement me prendre une gifle bien placée sur la joue gauche.
- Madame, je vous prierai d'avoir un peu plus de respect en ma présence ! intervint ensuite le dénommé Demetri en revenant vers nous. Félix, le troisième pour elle, continua-t-il plus bas.
- Le deuxième groupe étant assez complet, vous devriez prendre place dans le troisième avec nous, et la jeune demoiselle, déclara aussitôt son comparse en exécutant son instruction.
Et parce que le tout avait été enveloppé dans un sourire charmeur, l'éducatrice n'eut d'autre choix que d'accepter en hochant simplement la tête, le cœur battant la chamade. Il était alors évident qu'il valait mieux ne pas entendre ses mots sur l'instant.
C'est l'impulsion du bras du dénommé Demetri dans mon dos qui me fit pénétrer la première dans l'ascenseur, avant que l'éducatrice ne vienne se joindre à moi afin de m'entrainer vers le fond. Et ne souhaitant pas refaire deux fois la même erreur à son égard, je l'avais simplement laissée me toucher le bras gauche dans le mouvement. Tel un dernier plaisir avant notre mort.
- Merde alors… Je ne l'avais pas vu venir, celle-là ! déclara le dénommé Félix, en entrant.
- Des siècles de vie ! s'amusa en suivant le dénommé Demetri, en rangeant son portable.
- Il n'empêche que tu as l'œil et qu'il aurait été regrettable de passer à côté, reprit le premier.
- Ferme les yeux, me souffla ensuite le second en venant me prendre contre lui.
Mais désireuse d'affronter la mort en face, je me refusai à suivre son ordre, avant de relever mon visage pour rencontrer son regard rouge.
- Qu'est-ce qui se passe ? Que faites-vous ? demanda au même moment l'éducatrice, affolée.
- Nous n'aimons pas particulièrement les témoins dérangeants, lui répondit Félix.
Alors que la mort approchait, je décidai d'accepter son prénom et celui de Demetri. Je n'avais pas peur de mourir, je m'étais même faite à cette idée depuis bien longtemps.
- Tu n'as rien à craindre, me souffla à voix basse Demetri, comme s'il savait que j'entendrais.
Malgré les battements frénétiques des battements du cœur de l'éducatrice qui se répercutaient sur les parois de l'ascenseur. Avant de lentement ralentir, alors que la vie s'échappait d'elle… J'avais toujours trouvé fascinant qu'un simple organe soit tellement primordial à la survie. Et comme pour rappeler sournoisement mon échéance à venir, le mien manqua un battement… Laissant en contrepartie le soin à Demetri de me soutenir, quand mes jambes lâchèrent.
- Fais vite… lui soufflai-je alors en fermant finalement les yeux.
Dans un dernier moment de conscience, avant que l'obscurité ne m'entoure.
Si je ne m'étais jamais réellement posé la question de savoir ce qui m'attendrait après ma fin, je doutais vivement que le fait de revivre ma vie entière aurait été dans mes plans… Pourtant, c'était exactement ce qui était en train de se passer et ça n'avait franchement rien d'agréable. Alors que je pouvais en même temps entendre les battements de mon cœur s'accélérer…
- Il n'en avait pas le droit, me souffla une voix masculine dans mon esprit.
Et ceci, en réponse avec ma pensée de savoir pourquoi Demetri n'avait pas eu la bonté de me tuer. Fronçant les sourcils ou, du moins, m'imaginant le faire, je tentai ensuite de chercher qui pouvait être cet homme mystérieux et de quel droit lui-même se permettait-il de squatter mon esprit ?
- Je me nomme Aro, douce enfant, me répondit-il avec une pointe d'amusement dans la voix.
Heureux soit-il. Cela ne me donnait qu'une partie des informations.
- Il te faut sortir de ce…
Parfait. Cela était véritablement très utile de savoir qu'il me fallait sortir, sans en savoir plus. Tandis que l'obscurité m'entourait de nouveau et que je me retrouvais ainsi, seule avec moi… Et tout en pensant que c'était littéralement merdique à souhait, j'eus l'impression de ressentir comme une pression sur ma main gauche. Ou peut-être celle de droite ? Ça avait été tellement rapide que cela ne m'avait pas laissée le temps de réellement le comprendre. Mais est-ce que cela avait même réellement existé ? N'était-ce pas simplement un nouveau tour d'esprit ?
- Maître ? entendis-je ensuite demander une voix familière dans le lointain.
Avant que je ne ressente comme une caresse fraiche tout le long de mon bras gauche, jusqu'à même l'arrière de ma nuque. Est-ce que quelqu'un avait réellement osé me retirer ma veste ?
- Va te faire foutre, Félix ! entendis-je en retour la voix déclarer avec une grande diplomatie.
- Douce enfant, concentre-toi sur la présence de Demetri, me demanda Aro en revenant.
Un brouillard. C'était finalement ce qui m'entourait et non pas l'obscurité.
- Allez Elina, bats-toi ! m'adressa la voix de Demetri qui devenait de plus en plus présente.
Mais c'est qu'il en avait une bonne idée, lui ! Alors que je pouvais en même temps sentir sa main fraiche contre mon ventre. À choisir, n'était-il pas préférable de me laisser mourir ?
- Elina ! claqua aussitôt la voix d'Aro, tel un fouet.
Si on ne pouvait même plus plaisanter…
- Cet humour est franchement plus que douteux, cher enfant ! me réprimanda-t-il en retour.
Soupirant, je me concentrai de nouveau sur Demetri dont les mains parcouraient mon corps, qui était gracieusement offert à son regard ainsi qu'à celui d'Aro. Ô joie ! Réalisai-je ensuite.
- Incroyable, souffla de façon admirative Aro en retour. Elle est capable de tous nous sentir !
- Heureux soyez-vous… soupirai-je en ouvrant doucement les yeux.
Avant de finalement les refermer un court instant. Non pitié, c'était juste trop pour moi, là…
- En effet… La ressemblance est surprenante, déclara Aro en analysant mon esprit.
- Et comment cela est-il possible après autant de siècles ? demanda une voix masculine.
- Il n'y a finalement que trois générations entre eux. Les élémentalistes possédant une très longue espérance de vie, il n'est pas rare qu'ils attendent longtemps avant d'avoir des enfants, lui répondit Aro tout en serrant doucement ma main.
- Maître, Edward Cullen souhaiterait une audience en urgence, déclara une voix masculine en s'approchant.
Tournant les talons en ne prenant même pas la courtoisie de lui répondre, je m'éloignai aussi rapidement que le permettait ma condition de lui. Il m'horripilait ! Et en connaissance du fait qu'il ne se permettrait pas d'y aller, je me dirigeai vers la salle des gardes. Même si, pour ma sécurité, je savais qu'elle m'était normalement interdite, certains ayant quelque peu de mal à supporter l'odeur de mon sang.
- Je saurais me tenir à l'écart, c'est inutile ! l'entendis-je néanmoins prononcer en me suivant.
- Et là, tu fais quoi, abruti ? m'agaçai-je tout en poursuivant mon chemin.
- Je veux… commença-t-il avant de finalement s'arrêter quand on arriva à ma destination.
- Sérieusement, il faudrait voir à arrêter de bouffer Bambi, lui adressai-je alors tout en posant ma main sur la poignée de la porte. Car cela doit commencer à t'atteindre le cerveau !
Et sans attendre de réponse de sa part, je me glissai ensuite à l'intérieur de la salle des gardes, tout en soupirant. Pourquoi fallait-il qu'Aro et ses frères prennent autant de temps à réfléchir sur son cas…
- Reste à ta place, Nathan ! gronda au même moment Demetri, en se rapprochant de moi.
Avant de finalement me soulever dans ses bras pour m'éloigner à vitesse vampirique de mon havre de paix. Afin de me déposer quelques minutes plus tard sur un lit et en regardant autour de moi, je remarquai rapidement que la chambre m'était totalement inconnue.
- Tu ne dois pas te mettre aussi déraisonnablement en danger, soupira alors son propriétaire.
Le fait que son odeur flottait fortement dans l'air avait été un indice assez révélateur.
- J'avais besoin de m'éloigner de lui ! répliquai-je en me redressant pour lui faire face.
- Du bouffeur de Bambi ? me demanda-t-il en esquissant un sourire de sa position contre le mur. Ne t'inquiète pas, Jane va se faire un plaisir d'aller le voir en revenant, continua-t-il alors que je n'avais pas pu retenir un soupir.
Mais rien qu'à la pensée du retour de Jane, qui signifiait aussi celui d'Alec, un sourire s'étira ensuite sur mes lèvres. Depuis déjà cinq jours que j'étais présente au château, on n'avait pu profiter que de seulement trois jours pour faire connaissance.
- Vas-tu te montrer raisonnable ? me demanda Demetri tout en me sortant de mes pensées.
- Pourquoi ? lui demandai-je sans pouvoir m'en empêcher, en penchant légèrement la tête.
Personne encore n'avait bien voulu m'expliquer pourquoi il avait été celui qui m'avait permis de sortir du brouillard. Alors que je gardais comme gravé dans ma mémoire les caresses qu'il avait prodiguées à mon corps. Tout en occultant délibérément le fait de m'être retrouvée en sous-vêtements sous son regard. Ainsi que sous celui des autres, mais ce n'était qu'un détail.
- Elina… soupira-t-il.
- Pourquoi Demetri ? Et ne me sors pas la carte "tu es trop jeune pour comprendre", sinon je vais demander des explications au bouffeur de Bambi ! claquai-je en retour.
Et alors que je prenais conscience que cette situation m'agaçait plus que je ne l'imaginais, en usant de sa vitesse vampirique, Demetri me bascula en arrière, en me dominant de son corps. Tout en prenant également appui sur son bras gauche, près de mon visage comme pour ne pas m'écraser.
- Quel âge as-tu ? me demanda-t-il. Dix-sept ans ? continua-t-il sans attendre la réponse. Il…
- En fait, il serait plus juste de dire dix-huit ans, l'interrompis-je. Enfin, ce n'est qu'un détail.
- Alors, pourquoi étais-tu encore à l'orphelinat ? s'étonna-t-il en fronçant les sourcils. Elina ! gronda-t-il quand je me refusai à lui répondre.
- Je viens d'avoir dix-huit ans, depuis aujourd'hui, ce matin à 03h51, précisément, déclarai-je.
Avant de soudainement et limite brutalement accueillir ses lèvres fraiches sur les miennes. Et alors que j'étais sur le point de commencer à y trouver du plaisir, il quitta la pièce en usant de sa vitesse vampirique. Il y avait de la triche, là ! Soupirant, je fermai ensuite les yeux afin de tenter de calmer les battements frénétiques de mon cœur.
Trainant un peu les pieds, il fallait bien l'avouer, je plaçai ensuite une main contre mon ventre en entendant son grondement. Cela n'allait définitivement pas me faire aller plus vite ! Mais à l'approche du blond, quand mon dos percuta brutalement le mur, je regrettai un instant de ne pas avoir accéléré la cadence pour calmer ma faim.
- Cette fois, il n'est pas là pour te protéger ! gronda sa voix, quand il plaqua ses mains sur le mur, autour de ma tête. Et il ne viendra pas ! Tu n'es rien !
Et tandis que la réaction normale aurait été la crainte, voire l'entente d'un cri… Pour ma part, je laissai un rire s'échapper d'entre mes lèvres. Avant d'entendre un grognement de la sienne.
- Espèce d'abruti, ai-je vraiment l'air d'une demoiselle en détresse ? lui demandai-je ensuite, blasée. Et pas la peine de réfléchir à répondre, la réponse est non ! claquai-je en le repoussant.
Ce n'était pas parce que mon cœur battait que j'étais sans défense. Mais, semblant se refuser à le comprendre et parce qu'il tenta une riposte, je lui balançai mon pied droit dans le ventre, avant de lui attraper la nuque quand il se cambra sous l'effet.
- Pas deux fois la même chose, ricana-t-il, en m'attrapant par la cuisse.
Fronçant les sourcils, ma tête percuta ensuite violemment le sol quand il changea ma position à vitesse vampirique.
- Éloigne-toi d'elle ! hurla aussitôt la voix du bouffeur de Bambi.
Alors que, profitant de son avantage, le blond venait de se placer au-dessus de moi. Mais bien loin d'avoir dit mon dernier mot, profitant à mon tour de sa position, en glissant mes doigts sur sa peau, je lui envoyai toute la puissance de mon don.
- Elina, arrête ! tenta de m'ordonner, bouffeur de Bambi, tandis que l'autre hurlait de douleur. Elle doit s'arrêter, elle va en mourir !
Et parce que c'était entièrement faux, malgré mon plus grand souhait par expérience, je ne pus retenir un nouveau rire de s'échapper d'entre mes lèvres.
- C'est quoi ça ? grogna ensuite Demetri en ayant voulu toucher le blond.
- Elle provoque la paralysie et la douleur par le toucher, commenta bouffeur de Bambi.
- Sans blague ? ironisa en retour Demetri. On a un problème ! Ramène-toi vers la cuisine !
- Qu'est-ce qu'il a fait ? demanda nonchalamment la voix d'Alec, en arrivant.
- Tu crois vraiment que c'est le moment ? lui répondit sèchement Demetri. Quoi ?
Soupirant sans rien répondre, Alec déclencha ensuite son propre don pour nous entourer de sa brume… Et n'ayant encore trouvé aucun moyen de résister à cette dernière, en inspirant, je la sentis se propager dans mon corps pour m'envoyer dans l'obscurité. Était-ce à cause du lien qu'on partageait ?
- Vous auriez dû la laisser faire ! entendis-je soupirer Jane, en reprenant conscience.
- Non, mais vous êtes sérieux ? Elle est de votre famille, putain ! grogna en retour Demetri.
- Et c'est justement pour cette raison que je savais qu'elle ne craignait rien, malgré les paroles de l'autre abruti de Cullen ! déclara à son tour Alec. Mais là n'est pas le véritable problème, n'est-ce pas Demetri ? continua-t-il plus sèchement.
Et malgré le fait que je souhaitais entendre sa réponse, je décidai de faire connaitre mon éveil en bougeant légèrement mes doigts dans la main qui tenait la mienne et en ouvrant les yeux.
- Doucement, ma belle, m'accueillit alors Alec, tout en m'aidant à me redresser dans le lit. Tu te sens comment ?
- Aussi bien qu'après une revanche contre un vampire, grimaçai-je.
- Heureusement que le temps a fait son œuvre sur la résistance de mon sang, déclara-t-il.
- Être fier d'elle ne te suffisait donc pas ? Il fallait que tu prennes aussi ta part ? soupira Jane.
Et au choc qui s'imprima sur le visage d'Alec, je ne pus m'empêcher de laisser échapper un rire. Sa jumelle venait magistralement de piétiner son égo.
Le regard fixé sur le plafond, je m'ennuyai. Malheureusement, à mon plus grand regret, par décision d'Alec avec l'appui des rois, je me devais d'être continuellement sous surveillance. Tant que les complices du blond n'avaient pas tous été retrouvés. Et à cause de ça, je me retrouvai confiné dans la chambre d'Alec, en présence de Santiago, qui semblait avoir toute sa confiance, tandis qu'il était avec Jane de garde en salle du trône. Et que certains autres gardes avaient été envoyés en mission pour ramener les complices du blond ou les exterminer, s'il y avait une forme de résistance. J'avais officiellement été reconnue comme membre des Volturi, ce qui, à cet effet, incluait ma défense, même pour une rencontre du passé. Et le blond en faisait partie, dans les deux sens du terme. Sa vie avait pris fin, après un interrogatoire, quelques heures après m'avoir attaqué au château, la veille. Et onze ans après notre dernière rencontre, lorsqu'il avait participé à l'extermination de mon clan. Où cela lui avait permis de prendre connaissance de ma façon de me battre. Cependant, le fait qu'Aro n'en avait jamais rien su était un mystère.
- Je viens prendre le relais, déclara Demetri en arrivant.
- Ce n'est pas trop tôt ! en soupira Santiago. Et sérieux, si on pouvait…
- C'est bon, j'ai compris ! lui grogna avec lassitude Demetri, tout en l'interrompant.
- Hé, mec ! Pas qu'elle soit dérangeante. J'ai juste autre chose à faire que jouer le baby-sitter de service, se défendit aussitôt Santiago, avant de s'éloigner sous le grognement de Demetri.
Je détestais Alec. Voilà, c'était décidé.
- Allez, lève-toi, je t'emmène ailleurs ! m'annonça Demetri.
Et même s'il semblait d'une humeur exécrable, je ne me le fis pas dire deux fois pour cette raison. Non, simplement, il m'offrait enfin une distraction par un autre paysage !
Depuis six jours que j'étais présente au château, je n'avais pas pu profiter de la chaleur du soleil. Mais grâce à Demetri, qui venait de m'emmener dans l'arrière-cour, c'était plus qu'un vieux souvenir.
- Tu es au courant que je suis au courant que tu ne t'enflammeras pas, si tu venais avec moi, déclarai-je après quelques minutes de silence.
- Je sais, me répondit-il simplement.
Soupirant en baissant mon visage pour rouvrir les yeux, je me tournai ensuite vers lui.
- Qu'est-ce qui se passe, Demetri ? lui demandai-je en allant même jusqu'à le rejoindre dans l'ombre.
- Rien, tu devrais y retourner, me répondit-il. Ce n'est rien.
- En dehors du fait que tu es inquiet pour elle ? Et que mon cher frère t'a demandé de garder tes distances ? Du moins autant qu'il était raisonnable de le faire, tout en assurant sa sécurité, déclara Jane en se rapprochant. Oui, en effet, ce n'est véritablement rien.
- Tu ne peux… commença à lui grogner Demetri, avant d'être interrompu par mes lèvres.
Et alors qu'il aurait très facile pour lui de me repousser, il ne le fit pas, allant même jusqu'à approfondir notre baiser, tout en passant une main derrière ma nuque. Tandis que j'entendais en même temps Jane s'éloigner en riant. Et mon besoin de respirer nous interrompant ensuite, Demetri me garda néanmoins tout contre lui.
- Quoi ? grogna-t-il en décrochant son portable.
- Cullen vient de recevoir sa sentence et Aro pense qu'il va faire une connerie, lui répondit la voix de Félix.
- Mais quel crétin ce mec ! grogna de nouveau Demetri, tout en me regardant.
- Vas-y, je vais rejoindre la chambre d'Alec, lui adressai-je en réglant ainsi son dilemme.
Mais alors que je m'éloignai, il me rattrapa pour un dernier baiser volé.
Incroyable. L'humaine du bouffeur de Bambi, non contente d'être en vie, alors que ce dernier la pensait morte, s'était pointée en Italie pour sauver les fesses du bouffeur !
- N'as-tu pas fini ? se moqua gentiment Jane, sous mon hilarité à cause de son rapport.
Non. Parce que c'était quand même trop fort d'apprendre également qu'Aro les avait laissés partir, parce que la sœur du bouffeur de Bambi avait eu une vision de l'humaine transformée.
- La transformation, après le mariage, bien entendu ! commentai-je à voix haute, en tentant de ne pas repartir directement dans un rire.
- Ne crois-tu pas en cela ? me demanda Jane, en coupant net mon hilarité proche.
- Es-tu sérieuse ? Cette merde est tellement humaine ! grognai-je en grimaçant.
- Tu n'es vraiment pas l'arrière-petite-fille d'Alec pour rien, soupira-t-elle en retour. Vous vous ressemblez beaucoup trop.
- À part pour les cheveux, ce sont les tiens, rigolai-je doucement, en retrouvant mon humeur.
- Encore heureux ! Non, parce qu'apprendre au bout de plus de deux mille huit cents ans que son frère a… Enfin, c'est perturbant, déclara-t-elle. Mais je suis heureuse de ton existence !
- Et oui, j'existe seulement par la bonté de ton frère d'avoir trempé son biscuit, juste avant de finir sur le bûcher ! répliquai-je en la faisant grimacer. Oh, Jane ! Il faut appeler un chat, un chat ! Ce n'est pas non plus, comme s'il avait douze ans à l'époque !
- Non, j'en avais dix-huit, déclara le concerné en venant nous rejoindre dans sa chambre.
Et face à l'expression d'horreur qui s'afficha en retour sur le visage de Jane, je ne pus retenir un nouveau rire.
- Oh, Jane ! Tu ne vas pas mettre trois cents ans à t'en remettre non plus ! lui adressa Alec.
Mais ce qui aurait pu continuer à me faire rire me calma directement… Dans trois cents ans, je ne serais plus. Ni, même dans trois ans… Et je doutais même d'atteindre les trois jours. Le compte à rebours avait réellement commencé, j'en avais conscience. Je profitais ainsi de mes derniers moments, sans que ceux m'entourant ne le sachent. En dehors d'Aro, bien entendu, mais j'avais eu la promesse de son silence.
- Non, franchement, je ne sais pas où tu peux trouver le plaisir de manger ce truc-là, déclara Félix en grimaçant.
- C'est un gâteau au chocolat ! répliquai-je comme une évidence. Et c'est aussi excellent que ne l'est le sang humain pour toi.
- J'en doute fort. Le sang est onctueux, chaud, délicat… reprit-il sous mon regard. Oui, bon, j'ai compris, c'est du pareil au même ! soupira-t-il pour finir.
Et, esquissant un sourire, je pris dans ma bouche un autre morceau onctueux, chaud et délicat du gâteau au chocolat. Car il n'était pas question de le laisser refroidir.
- Tu es vraiment spécial quand même, continua-t-il sans sembler pouvoir s'en empêcher. Une personne normale, en sachant la vérité, aurait tenté de protéger les siens, mais toi non…
Fronçant les sourcils, je penchai légèrement la tête sur le côté, pour attentivement le regarder.
- La mort fait partie de la vie et je ne devais absolument rien à ceux qui m'accompagnaient à mon arrivée, lui adressai-je. Et si j'avais hurlé, cela aurait-il changé quelque chose ? Dès lors qu'Heïdi est venue les accueillir, ils étaient déjà sur le menu ! Tout, comme je pensais l'être.
- Mais finalement, tu ne l'as pas été, commenta-t-il.
- Parce que Demetri, en croisant mon visage, a reconnu celui d'Alec, il en a aussitôt alerté Aro. Mais, pour autant, je n'ai pas compris comment je me suis retrouvée qu'avec vous deux à la fin, continuai-je tout en attrapant le dernier morceau.
- Heïdi. Tandis que Demetri t'occupait l'esprit, elle en a profité pour pousser le maximum de personnes à entrer dans le deuxième ascenseur, m'expliqua-t-il.
- Plutôt logique, reconnaissais-je tout en me levant avec mon assiette vide.
Qui se brisa au sol. Au moment où Félix me rattrapa, alors que mon cœur venait de louper un battement et que mes jambes lâchèrent… Ainsi, ma vie se terminait. Il n'y avait aucun regret à avoir.
À vous,
À tous ceux qui lirez cette lettre,
Ne me pleurez pas !
Vous m'avez offert les meilleurs derniers moments que je n'aurais jamais pu espérer. Je pourrais vous dire tant de choses, mais je ne le ferai pas. Car il y aurait tellement de choses à dire que le temps me manquerait pour toutes les énumérer.
Quand je suis arrivée au château, je me savais mourante. Car, à l'âge de sept ans, le jour même de l'extermination de mon clan, j'ai été marquée comme réceptacle… Je possédais ainsi toute la magie de mon clan et son savoir. Et étant la dernière, tout devait prendre fin avec moi, car j'étais incapable de pouvoir transmettre la marque à mon tour. Et il n'y avait malheureusement aucun moyen de me sauver.
Ne m'en voulez pas. N'en voulez pas, non plus, à celui qui savait. Il n'aura fait que tenir une promesse, après avoir tenté de trouver un moyen de me sauver.
Aujourd'hui, j'ignore comment sera ma fin. Auprès de qui elle sera. Mais peu importe, vous me manquerez tous ! J'ai été heureuse de faire votre connaissance, de partager des moments avec vous, même si, j'aurais aimé qu'ils fussent plus longs.
Je vous laisse donc cette dernière lettre comme un témoignage de mon affection. Alors que les battements de mon cœur sont dorénavant comptés… Il en a déjà même loupé quelques-uns sous vos regards… Et je m'en excuse…
À jamais auprès de vous,
Elina.
Refermant ma main autour de la feuille, je la froissai.
