Me voilà de retour, après un bon moment d'absence, avec une nouvelle histoire !

La fanfic fait 50 chapitre et environs 150K mots, donc c'est un gros morceau ahah. J'espère qu'il vous plaira !

Comme d'habitude avec moi, il y a de la romance homosexuelle, j'invite donc ceux que cela dérange à quitter la page sans plus attendre.

Bonne lecture !

Yume u_u

AXE 1 : Mise en place

Chapitre 1 : le Kidnapping

L'année scolaire 1995-1996 fut décisive dans la Seconde Guerre sorcière. Bien plus que le ministère, Dumbledore ou même Voldemort lui-même aurait pu le croire.

Tout commença par Dolores Ombrage, la sous-secrétaire d'État, qui poussa la studieuse Hermione Granger à trouver une alternative pour se préparer aux BUSES et aux batailles à venir. Un pivot considérable des événements qui suivirent fut Dobby, un elfe libre qui, par dévotion envers le garçon qui l'avait libéré, lui dévoila l'existence d'une pièce secrète dans le château où des élèves pourraient s'entraîner. Draco Malfoy eut également une importance insoupçonnée quand, dans un intérêt moqueur, il inventa la chanson « Weasley est notre roi » afin de déstabiliser le nouveau gardien de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Le dernier élément qui changea drastiquement les prévisions des grandes puissances fut Walden Macnair.

Macnair était un sorcier travaillant dans le département de contrôle et de régulation des créatures magiques. Le fait le plus notable, cependant, était son engagement dans la cause des mangemorts dont il portait la marque depuis ses 21 ans. C'est à ce titre-là qu'il avait été envoyé au département des mystères, en juin 1996, tendre un piège à Harry Potter pour récupérer la prophétie liant le garçon à son Maître.

Les pièges contre Harry Potter n'avaient jusqu'à présent pas très bien marché, il faut l'avouer.

Potter était déjà sorti vivant, parfois vainqueur, d'au moins deux affrontements directs avec le Seigneur des Ténèbres. On racontait même qu'il s'était mesuré à lui en 1993 dans la Chambre des Secrets, lorsque le Maître avait failli revenir à la vie ! Macnair était donc très nerveux de savoir comment cette histoire allait terminer, et s'était préparé à faire face au pire.

Il se retrouva cependant face à une bande d'étudiants de quatrième et cinquième année, certes dégourdis pour leur âge, mais sans plus. Il pensait sincèrement pouvoir les dominer sans mal à l'aide de ses camarades mangemorts.

Ce fut après s'être pris une baguette dans l'œil par le jeune Londubat qu'il décida que c'en était assez. S'ils ne pouvaient pas rapporter la prophétie à leur Maître, il leur ramènerait au moins Potter !

C'est ainsi que, attrapant le Survivant, il avait transplané sans plus attendre, laissant le reste de ses collègues affronter l'Ordre du Phoenix.

.

— Je vous dis qu'il a été kidnappé et vous ne pouvez RIEN faire ?

— Ron ! s'exclama Hermione en le retenant par le bras.

Le rouquin était prêt à se jeter sur Dumbledore tant il était furieux. Il avait quitté l'infirmerie sans autorisation pour savoir où son meilleur ami avait disparu et ce qu'ils allaient faire. Il ne s'attendait certainement pas à ce qu'on lui réponde « rien ».

— On ne peut vraiment pas compter sur vous !

Il ne resta pas un instant de plus et sortit du bureau du directeur, flanqué d'Hermione qui s'excusa par-dessus son épaule. Elle tentait de faire des politesses, mais Ron n'était pas dupe : elle était autant remontée que lui, si ce n'est plus.

Il fut surpris de tomber sur Neville, Luna et Ginny en bas des escaliers. Tous étaient encore sales de leur affrontement, et le nez de Neville n'avait pas tout à fait cessé de saigner puisqu'il tenait un mouchoir contre sa narine. Ils avaient sans doute dû quitter l'infirmerie sans l'autorisation de madame Pomfresh, eux aussi.

— Alors ? les interrogea aussitôt Ginny.

— Dumbledore dit qu'on ne peut rien faire pour le moment, soupira Hermione en secouant la tête de gauche à droite. Tant qu'on ne sait pas où le mangemort a amené Harry, on ne peut pas prévoir de mission de sauvetage.

— Et pour Voldemort ? demanda Luna qui avait oublié d'avoir peur de son nom.

— Le Ministère va bien être obligé de reconnaître qu'il est revenu maintenant, répondit Neville à leur place. Il y a eu des témoins ! Ils ne vont quand même pas continuer à prétendre le contraire.

Ron haussa les épaules. Le Ministère lui semblait bien capable de jouer l'autruche. Le meurtre de Cédric et les affirmations de Harry n'avaient pas suffi, après tout… Le gouvernement et les journaux pouvaient très bien persister à ne pas voir la vérité en face, surtout quand celle-ci faisait peur.

— Venez, fit soudain Neville en regardant autour de lui. Mieux vaut que l'on continue cette discussion ailleurs.

Même si Ombrage n'était plus là, ils gardaient le réflexe de s'isoler pour aborder les sujets fâcheux. Et puis, si Dumbledore ne se montrait pas plus volontaire dans la recherche d'Harry, Ron n'était pas sûr de vouloir le considérer comme un allier. Autant que leur conversation reste privée.

Une fois à l'abri dans la Salle sur Demande (qui s'était recréée comme si personne n'en avait forcé l'entrée), les cinq amis s'installèrent sur des fauteuils positionnés en cercle. Comme souvent, ce fut Hermione qui prit la parole en première :

— Il faut que l'on fasse quelque chose ! J'ai bien l'impression que, cette fois encore, nous n'aurons pas d'aide de la part des professeurs. Nous devons agir nous-même.

— Oh, et tu vas trouver toi-même la cachette de Tu-Sais-Qui, peut-être ? s'agaça Ginny en croisant les bras sur son torse. Tu es intelligente, mais je ne crois pas que tu sois supérieure à Dumbledore là-dessus.

Hermione rougit, gênée.

— Non, c'est vrai, mais… Il faut bien faire quelque chose !

— Hermione a raison, intervint Neville. On ne peut peut-être pas trouver Harry maintenant, mais on peut continuer ce que l'on a commencé cette année : nous entraîner, devenir meilleurs, et le moment venu, prêter main-forte à l'Ordre du Phœnix !

— Je ne suis pas d'accord.

Tout le monde se tourna vers Ron. Ils étaient stupéfaits. Il était le premier à dire qu'il fallait faire quelque chose, alors pourquoi… ?

— On ne peut pas se contenter de juste continuer l'AD telle qu'elle.

Il se leva et se mit à faire les cent pas, les sourcils froncés.

— Vous avez vu ce qu'il s'est passé au Département des Mystères ? On était nuls ! Surtout face à des adultes entraînés. On a survécu à cette bataille grâce à la chance ! C'est exactement ce que disait Harry au début d'année, vous vous rappelez ? Qu'il ne s'en était sorti jusqu'à présent que grâce à la chance. Sauf qu'elle finit toujours par tourner. Vous voulez vraiment que l'on continue de compter juste là-dessus ?

Les autres s'échangèrent un regard, gênés, mais Ron n'avait pas terminé :

— Si on était dans une partie d'échecs, on serait des pions affrontant des tours, des fous, des dames… On est simplement ridicules, et nous ne sommes pas assez nombreux pour faire la différence. Vous savez ce que ça fait de nous ? Des pièces sacrifiables. Et moi, j'aimerais pouvoir faire davantage.

Après un instant de stupéfaction face à son discours, chacun hocha la tête pour confirmer qu'ils étaient d'accord avec lui.

Ron revint à son fauteuil dont il saisit le dossier sans s'asseoir pour autant.

— J'y réfléchis depuis un moment, en réalité. À faire mieux que suivre le courant en croisant les doigts. À une stratégie.

Il marqua une hésitation. Il n'avait jamais osé prendre la parole de cette manière, à part avec Harry. Même Hermione, qui était pourtant sa meilleure amie elle aussi, l'intimidait trop pour qu'il tente de la convaincre de quoi que ce soit quand elle avait une idée sur quelque chose.

Mais Luna lui sourit avec bienveillance, sa sœur le regarda avec sérieux et Neville lui fit un geste encourageant. Il était temps de se forcer à passer au-delà de sa timidité.

Il prit une profonde inspiration et se lança :

— Il faut qu'on se spécialise là où nous sommes le plus doué. Nous ne sommes pas ici pour des examens, c'est notre vie qui est en danger. C'est la vie d'Harry qu'on doit sauver. Alors essayer d'être bon partout ne sert à rien pour le moment. Désolée Hermione.

Son amie leva les sourcils, mais ne l'interrompit pas.

— Ce que l'on doit faire, c'est utiliser nos talents. Nous avons chacun des facilités dans un domaine ou un autre. C'est justement ça qu'il faut exploiter.

Il commença par Hermione, à sa droite :

— Mione, tu excelles pratiquement en tout, mais pas en Défense Contre les Forces du Mal. Ton vrai talent, c'est la métamorphose. Tu réussis tout plus vite et mieux que tout le monde, mais tu n'as pas lancé un seul enchantement au Ministère. Ce domaine est pourtant très efficace dans un duel, parce qu'il est inexploité. J'ai lu le rapport des aurors sur les combats de Dumbledore du temps de la guerre de Grindelward, et crois-moi, c'est la métamorphose qui a fait pencher la balance !

Ne lui laissant pas le temps de répondre, il se tourna vers Neville qui se tenait à côté :

— Neville, tu as réussi à maîtriser des sortilèges cette année, même le patronus, alors qu'on sait tous ici à quel point il est difficile. Mais soyons honnête, ton vrai talent ce n'est pas la magie, c'est la botanique.

Son ami fronça les sourcils et se leva, furieux :

— Tu es en train de me dire que je ne devrais pas combattre ?

— Je suis en train de dire que ton atout est quelque chose de si inattendu que personne n'est prêt à riposter face à ça.

Neville cligna des yeux.

— Quoi ?

— Tu t'es déjà retrouvé face à un filet du Diable qui te serre de plus en plus à mesure que tu te débats ? Moi oui, et crois-moi, sans Hermione, je serais mort étouffé par des racines avant même de finir ma première année à Poudlard.

Sa meilleure amie lui sourit au souvenir de leur quête pour trouver la pierre philosophale.

— Si tu parviens à cultiver des plantes aux capacités offensives ou défensives, cela serait très utile pour un combat.

La suivante fut sa sœur, qui portait sur lui un tout nouveau regard. Un regard où semblait pointer un respect qu'il n'avait jamais vu chez elle.

— Ginny, ta matière de prédilection est bien entendu la Défense Contre les Forces du Mal. Entre ton Chauve-Furi, ton reducto et tous les maléfices offensifs que tu maîtrises déjà alors qu'ils sont bien au-dessus de ton année, cela ne fait pas un pli. Il faut que tu te spécialises encore plus en attaque. Tu as la puissance de maman, tu peux faire des invocations énormes avec un impact très large. Laisse tomber les sorts de précisions.

Il termina ainsi par Luna :

— Les sorts de précisions, justement, c'est pour toi, Luna. Tu arrives à manipuler la magie avec beaucoup de délicatesse. Je suis sûr que tu pourrais immobiliser un vif d'or en plein vol. C'est là-dessus que tu dois miser : les attaques à distance. Comme les sapneurs moldus.

— Les snipers, rectifia Hermione.

— Les quoi ? s'étonnèrent Neville et Ginny qui connaissaient encore moins le monde moldu que Ron.

Hermione s'occupa de leur répondre, comme elle l'avait fait à Ron quelques mois plus tôt :

— Ce sont des tireurs d'élite qui peuvent toucher leur cible sur une très longue distance grâce à des fusils de précisions. Les fusils sont… Comme des baguettes qui lancent des balles très rapides et mortelles.

Ginny fit une drôle de tête à l'idée que l'on compare sa meilleure amie à des tueurs, mais Luna comme toujours ne le prit pas mal et sourit gentiment à Ron.

— D'accord, répondit-elle de sa voix éthérée. Faisons cela alors : ton grand talent à toi est la stratégie après tout.

Ron rougit, à la fois flatté et embarrassé qu'on lui reconnaisse cette qualité. Mais en voyant les regards approbateurs ou impressionnés posés sur lui, pour la première fois, Ron pensa qu'Harry était peut-être dans le vrai quand il lui disait qu'il n'avait aucune raison de complexer.

— Le problème, fit Hermione, c'est que nous allons bientôt être en vacances et devoir revenir chez nous, où nous n'aurons pas le droit d'utiliser la magie !

— Et bien…

Ils l'observèrent, étonné.

Mais Ron avait eu deux frères qui respectaient encore moins le règlement que lui. Il connaissait les failles.

— Techniquement, nous n'avons pas le droit d'utiliser nos baguettes en dehors de Poudlard.

— La magie sans baguette ! comprit Ginny qui avait vu les jumeaux s'exercer à cet art tous les étés. C'est vrai que ça nous ferait un talent supplémentaire.

— Cela ne peut être maîtrisé que par les grands mages, protesta Hermione en fronçant les sourcils.

— Les patronus aussi, répliqua Ron sans se démonter.

— Les sorciers ont tendance à se décourager à cause des Nargoles, fit remarquer Luna d'un air très sérieux.

— Luna a raison, fit Ginny qui comme toujours comprenait mieux que les autres où la Serdaigle voulait en venir avec ses phrases énigmatiques. On se met des limites avant d'essayer, ce qui fait qu'on se retrouve épatés par des types comme Dumbledore ou V-Voldemort, juste parce que eux ont essayé ! Soyons sérieux : si Fred et George en sont capables, alors moi aussi. Et Luna aussi. Et pour toi, Hermione, ce sera de la rigolade ! Il suffit de se concentrer assez. Même Ron devrait pouvoir y arriver.

Il se retint de lever les yeux au ciel face à cette réplique. Si « même Ron » pouvait le faire, c'était que ce n'était pas si compliqué.

Il échangea un clin d'œil amusé avec Neville qui pouffa discrètement. Même si c'est avec Harry que Ron aurait aimé échanger ce regard de connivence, ça lui réchauffa tout de même le cœur.

— Bon, on a au moins un début de plan avec ça ! reprit Ron en frappant dans ses mains. On a quelques jours pour chercher tout ce qui peut nous être utile à la bibliothèque. Pour nos spécialités et pour la magie sans baguette. Allons-y !

.

Les sorciers ne diffèrent pas des moldus sur ce point : ils sous-estiment toujours les enfants et veulent régler les problèmes entre adultes. Si cela est très certainement une bonne chose moralement parlant, parfois un peu de confiance aurait pu aider.

Par exemple, si Harry avait su qu'une prophétie existait sur lui, peut-être aurait-il était davantage sur ses gardes quant au piège de Voldemort…

Et si Dumbledore avait eu conscience de la volonté de ses élèves, sans doute les aurait-il surveillés de plus près.

Au final, il n'y avait bien eu que Voldemort pour se méfier d'un jeune sorcier de premier cycle et pour ne pas sous-estimer la menace. Il n'avait pas compris, cependant, que le « pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore » était probablement un rouquin aimant jouer aux échecs, un blondinet qui aurait pu être l'Élu, une née-moldue travailleuse, la benjamine d'une fratrie qui avait appris à ne pas se laisser marcher sur les pieds, et une Serdaigle que tout le monde croyait folle.

Mais après tout, qui aurait pu le deviner ?

.