Chapitre 6 :

Infiltration

Ce fut avec Spock et Kirk que Harias et Christopher quittèrent la passerelle le pas vif, se dirigeant vers le hangar à navette.

- Sans téléporteur, fit Pike, on ne peut pas quitter le navire, on ne peut pas aider Vulcain, on ne peut pas faire notre travail. Harias fera un saut spatial depuis la navette, annonça-t-il. Vous vous poserez sur cette machine qu'ils ont envoyé dans l'atmosphère et qui brouille nos appareils. Vous entrez dedans, vous la mettez en panne et vous réintégrez l'Enterprise.

- Je peux l'accompagner, fit Kirk.

- Inutile, fit Harias. D'autant plus que cela est beaucoup moins dangereux pour moi. Je ne risque pas de m'écraser, je peux rejoindre facilement cet objet et je peux regagner l'espace par mes propres moyens si nécessaire.

- Sérieux ? fit Kirk stupéfait.

- Harias est tout indiqué pour cette mission, fit Pike. Monsieur Spock, je vous confie le commandement du vaisseau. Sitôt que nous aurons rétabli les téléportations et les communications, vous contacterez Starfleet pour les informer de la situation. Si cette tentative devait échouer vous vous replierez et rejoindrez la flotte dans le système Laurentien. Kirk, vous êtes promu officier en second, annonça-t-il en faisant sourire Harias.

- Quoi ? fit le concerné.

- Capitaine ? interpella Spock. Pardon je ne parviens toujours pas à capter les nuances de vos plaisanteries humaines.

- Je ne plaisante pas. Je ne suis plus le capitaine, vous l'êtes. Allons-y, fit-il en regardant Harias qui lui emboîta le pas sur le champs.

- Monsieur, appela Kirk. Une fois qu'il aura détruit cet engin que deviendrez vous ?

- Vous devrez venir me récupérer je suppose, répondit-il.

- Je viendrais vous chercher capitaine, assura Harias en les surprenant.

- Ce vaisseau est neuf Spock ménagez le, pria le capitaine.

Ils se séparèrent et Harias alla s'équiper aussi vite qu'il le put, embarquant tout ce qui lui semblait utile dans cette situation. Cela incluait une combinaison spatiale basique qui bien rangée ne prenait presque pas de place, des explosifs et d'autres petits gadgets nécessaires à la multitudes de scénarios se dessinant déjà dans son esprit. Il mit deux phaseurs sur ses cuisses, deux épées rétractables sur ses hanches, plaçant soigneusement son sac contenant son matériel en ceinture sous ses ailes dans son dos pour ne pas être gêné et il fut rapidement avec Pike dans sa navette, celui-ci le regardant entrer l'air rassuré par son calme et son assurance. Le capitaine se mit aux commandes et il vint se poster près de lui alors qu'on leur donnait l'autorisation de décoller. Ils se mirent en route et gagnèrent l'espace.

- Préparez vous, pria Pike. On arrive au point de largage.

- Tout ira bien Christopher, assura-t-il en posant une main sur son épaule. Je vais détruire cet engin et ensuite, je viens vous chercher.

- Si vous détruisez cette chose, on pourra sûrement me téléporter. Vous devriez rejoindre l'Enterprise.

- Rien n'est moins sûr, répondit-il. Je ferai comme si vous étiez retenu sans possibilité de fuite et je viens vous chercher. Si toutefois vous pouvez être téléporté alors moi aussi et au pire, je n'ai qu'a sortir du vaisseau pour vous rejoindre. Mais je serai là pour vous s'il le faut. Il est hors de question que je vous laisse là bas. Je sais ce que vous y risquez et je l'ai vécu plus d'une fois. Aucun de vos ordres ne me fera changer d'avis.

Pike sourit, l'air réconforté et encouragé.

- On y est, remarqua-t-il. Je préviens l'Enterprise.

- À tout à l'heure capitaine.

Il gagna l'arrière de la navette, la porte intermédiaire vite scellée. Le sas s'ouvrit et il sauta sans hésiter, descendant en piqué vers la planète, suivant l'énorme chaîne reliant l'engin cible au Narada. Il pénétra l'atmosphère sans mal, ses ailes repliées contre lui. Il vit très vite la plate-forme, un puissant rayon laser en sortant pour tomber au sol et creuser la planète tel un puissant foret.

- Harias à Enterprise, quatre mille mètres avant cible, dit-il tranquillement en sachant qu'ils le suivaient de là haut.

Il annonça les distances de sa voix tellement maîtrisée qu'on aurait pu croire qu'il se promenait. Il ouvrit grand les ailes pour freiner à quelques centaines de mètres de sa cible et ce fut très facilement qu'il posa le pied sur la plate-forme.

- Harias à Enterprise, je me suis posé sur la plateforme sans encombre. Je procède au sabotage.

Seulement, il n'eut pas le temps de s'y mettre que des gardes en sortirent, lui tirant immédiatement dessus. Il bondit immédiatement, préférant sortir ses épées alors qu'il était tout proche. Les quelques gardes ne firent pas très long feu face à lui et il fut bientôt libre de remplir sa mission. Il attrapa un petit explosif dans son sac, l'armant avant de le glisser dans l'armature centrale de la plate-forme. Il sauta quelques secondes plus tard et le faisceau laser s'éteignit. Il fut un peu secoué mais il resta debout sans mal, pas vraiment gêné.

- Harias à Enterprise, confirmez désactivation de l'engin, demanda-t-il pour être sûr.

- Confirmé lieutenant-commander, lui répondit-on. Communication et téléportation rétablies.

Quelques secondes plus tard, Harias perçut un drôle d'engin tomber du Narada à toute vitesse, frôler la plate-forme et chuter vers l'immense trou creusé dans la planète, son instinct criant à la catastrophe alors qu'il regardait ça.

- Harias à Enterprise, l'ennemi vient de lancer un engin inconnu dans le trou qu'ils ont foré, annonça-t-il.

- Reçu lieutenant-commander. Nous analysons.

Quelques instants plus tard, on lui annonçait que les romulien étaient en train de créer un trou noir au cœur de la planète et il comprit qu'elle serait détruite. Il entendit vaguement Spock lancer l'appel à l'évacuation d'urgence en arrière plan et s'il entendit la voix de Kirk, il ne comprit pas ce qu'il disait. Il ne pouvait rien faire pour ça à ce stade et il dût vite se concentrer sur autre chose quand la plate-forme où il se trouvait commença à remonter rapidement vers son vaisseau. Sa première idée était que cela lui faisait un excellent moyen d'entrer dans le vaisseau ennemi discrètement et sa décision fut vite prise alors qu'il était terriblement inquiet pour Christopher et qu'il savait qu'il ne pouvait rien pour Vulcain. Mais il fallait bien se cacher. Il se dirigea donc vers le conduit qui avait émis le laser perforant qu'il savait hors d'usage. Se cachant à l'intérieur. Personne n'irait voir là alors que personne n'aurait pu rejoindre cette cachette, personne sans ailes tout du moins puisqu'il fallait forcément passer par le dessous de l'engin. Ainsi, on ne le verrait pas.

- Harias à Enterprise, dit-il en s'éloignant très vite de la planète pour rejoindre l'espace. Je suis toujours sur la plate-forme qui est en ce moment remontée. Je vais en profiter pour infiltrer le Narada et tenter de secourir le capitaine.

Il vit Vulcain commencer à imploser, aspirée par le trou noir en son sein et il ragea contre le monstre qui avait déclenché ça et qui tuait un terrifiant nombre de vie vulcaines à l'instant. Un génocide terrible qu'il sentit au plus profond de lui via sa sensibilité et dont-il s'efforça de se détacher pour se concentrer. La plate-forme fut finalement dans son vaisseau alors qu'il avait modulé son énergie pour ne pas être détecté. La soute se referma, Vulcain disparut et il sentit nettement le vaisseau repasser en distorsion, comprenant qu'il était seul et que l'Enterprise ne pourrait pas l'aider. Mais ce n'était pas cela qui le déstabiliserait. Profitant du temps nécessaire pour pressuriser l'endroit et rétablir l'atmosphère, constatant qu'il n'y avait personne en combinaison ou d'autre manière, il se dépêcha de sortir de sa cachette et de s'en trouver une autre dans l'immense hangar très sombre où il se trouvait, se cachant de sa magie pour que même un potentiel système de surveillance visuel ne le repère pas. Quelques secondes encore et les romuliens arrivaient sans montrer le moindre signe qu'ils puissent se douter de sa présence. Son instinct confirma alors que s'il avait une impression de danger général, il ne se sentait pas en danger immédiat. Il entendit un romulien ordonner que l'on répare ce qu'il appelait le foret et il se tassa dans son recoin, se faisant invisible et silencieux, patient et calme pour analyser la situation.

Son but : sauver Christopher. Seulement, tant qu'ils étaient en distorsion, loin d'une planète ou d'un vaisseau ami, ils ne pourraient pas les faire sortir de là et les mettre en sécurité et il n'avait aucun moyen de prédire quand cela arriverait. Il fallait donc envisager qu'il passerait un certain temps sur le vaisseau. Il pouvait mettre ça à profit pour le saboter. Première chose à faire : trouver le capitaine et s'assurer de son état, le mettre en sûreté. Il ferma les yeux et projeta sa magie, son esprit autour de lui pour analyser le vaisseau et se créer une carte mentale des lieux grâce à elle. Cela ne lui permettait pas d'identifier la fonction de chaque salle ou couloir, de trouver des systèmes mais cela lui donnerait une carte et lui permettrait de localiser les formes de vies, Christopher. C'était déjà pas mal. Il s'y appliqua donc avec concentration et méthode mais cela lui demanda du temps et il découvrit finalement que Christopher était à l'autre bout du vaisseau avec du monde entre deux. Il lui faudrait du temps pour le rejoindre, du temps et de la ruse pour ne pas révéler sa présence. Il valait mieux être discret. Il pouvait toujours se cacher de sa magie mais un état d'alerte pourrait le gêner, augmenter la surveillance du capitaine et c'était une mauvaise idée. Il valait mieux être prudent.

Il concentra une partie de son esprit sur Christopher pour le surveiller et il ne manqua pas l'instant où la douleur explosa en lui, le paniquant un instant. Torture. Il l'avait envisagé mais il n'aimait pas avoir raison sur ce point. Et puis, c'était Christopher, l'homme qui le comprenait comme personne ne l'avait jamais compris, qui croyait en lui, l'homme avec qui il se sentait tellement bien, à l'aise, en confiance comme il ne se souvenait pas que cela lui soit arrivé. Plus de deux ans qu'ils se connaissaient maintenant, qu'ils se côtoyaient et il s'était tellement rapproché de lui. Il avait bien plus que de l'amitié pour lui, il avait une immense affection et cela ne fit que se confirmer au puissant élan protecteur et inquiet qui le balaya en sentant sa douleur, tout en lui hurlant d'aller à son secours sur le champs. Mais il ne pouvait pas faire n'importe quoi et il se tempéra. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas dû mettre tant d'efforts à refréner ses réactions instinctives de jouer au héros mais cela faisait aussi longtemps qu'il n'avait pas eu quelqu'un qu'il aimait en danger ainsi. Cela remontait certainement à la guerre contre Voldemort, à Sirius certainement.

Il se contrôla malgré les larmes lui montant au yeux. Il ne voulait pas perdre Christopher, il ne voulait pas le voir souffrir. Il respira un peu puis se mit en action, l'adrénaline parcourant ses veines. Se faisant aussi furtif qu'une ombre, il commença à se déplacer lentement, en silence, prenant le chemin le moins fréquenté pour rejoindre Christopher aussi vite qu'il le pourrait et voir comment le secourir. Il se couvrit de sa magie pour qu'on ne fasse pas attention à lui, se faisant pourtant extrêmement prudent. Il avait déjà envisagé de rencontrer des espèces résistantes pour une raison ou une autre à la magie, jugeant la chose possible alors qu'il avait connu des espèces, comme les dragons, pouvant y résister. Il n'y avait pas de raison que cela n'existe pas ailleurs et il gardait cette possibilité à l'esprit. Comme la possibilité qu'il y ait d'autres espèces magiques qui le cachent. S'il était censé pouvoir le sentir, il n'oubliait pas qu'il ne savait pas tout et qu'il y avait toujours un risque. Cela et une autre possibilité qu'il existe encore autre chose que la technologie et la magie qu'il ne connaissait pas. Il restait donc très prudent.

Heureusement, les romulien ne semblèrent pas être dans un de ces cas, l'ignorant en passant près de lui. Il se tassait pourtant dans un coin lorsqu'il en croisait de trop près, mettant toutes les chances de son côté. S'il en fut à la fois soulagé et blasé, ce fut sans problème qu'il retrouva tout ses réflexes de discrétion et de combat dans cette situation qu'il avait déjà tant connue dans le passé. Se cacher et passer inaperçu était presque une seconde nature pour lui. Il n'aurait su dire si cela tenait de la chance, du hasard ou d'une bonne étoile mais il tomba rapidement sur un terminal du vaisseau. Il n'y avait personne autour et il s'y arrêta, louant le fait de maîtriser le romulien grâce à ses pouvoirs. Il put ainsi trouver de nombreuses informations. S'il lui aurait fallu les codes pour pénétrer les systèmes, il n'en n'avait pas besoin. Il aurait pu pirater mais cela aurait risqué de le faire repérer. Il n'avait pas besoin d'infiltrer les systèmes, de simples informations lui suffiraient. Pourquoi risquer de se faire repérer en piratant et en sabotant le vaisseau ainsi quand on avait un sac d'explosifs pouvant le faire à l'ancienne sans être détecté avant d'exploser et donc, impossible à contrecarrer.

Il s'intéressa donc simplement à un plan détaillé du vaisseau pour localiser les points sensibles : système de distorsion, de propulsion, de bouclier, d'armement, de contrôle du foret. Les principaux à saboter à ses yeux. Il n'avait pas assez d'explosifs pour tous les détruire ni pour menacer l'intégrité du vaisseau mais il pouvait déjà faire pas mal de dégâts. Pour lui, l'important était de neutraliser le foret pour ne pas qu'ils puissent reproduire ce qu'ils avaient fait à Vulcain, de neutraliser l'armement et les boucliers pour le mettre à la merci des vaisseaux de Starfleet qui, il l'espérait, viendraient les contrer. Cela fait, un vaisseau comme l'Enterprise serait en mesure de détruire la propulsion et de les obliger à se rendre sans trop de risques en plus de pouvoir les téléporter lui et Christopher. Il se fixa donc là dessus et se dirigea vers l'implantation du foret et ses systèmes tout proches de lui.

Il lui fallut du temps pour atteindre sa cible sans éveiller les soupçons mais il y parvint, soulagé de sentir que la douleur de Christopher diminuait finalement, le faisant prier pour qu'il soit laissé tranquille et en vie le temps qu'il le rejoigne. Piéger le foret s'avéra assez simple lorsqu'il parvint à atteindre la zone clef. Il n'y avait personne et il put prendre le temps de placer ses charges en les cachant soigneusement, les connectant à son détonateur. S'il avait bien fait son travail, non seulement les systèmes permettant au vaisseau de contrôler le foret seraient hors courses mais si le foret était sorti ou qu'on essayait de le sortir au moment de l'explosion, il serait normalement détaché du vaisseau, son ancrage détruit.

Cela fait, il se remit en route, discret, silencieux et imperceptible, un peu rassuré de sentir qu'on laissait Christopher tranquille même s'il semblait faible. Il continua à suivre son plan, se dirigeant vers son capitaine en allant saboter les points clefs en route. Il piégea ainsi les systèmes d'armements, allant placer une charge en plein dans la réserve de torpille pour faire du dégât. En chemin, il parvint aussi à piéger quelques émetteurs de boucliers. Devinant qu'on s'était désintéressé de Christopher à travers ses ressentis, il décida de terminer d'aller placer ses charges avant d'aller vers lui. Ce fut après déjà bien des heures d'infiltration qu'il l'atteignit enfin. Il y avait des gardes et il sentait l'homme inconscient dans la salle derrière eux. Il n'y avait qu'une seule entrée, pas d'autre moyen pour y aller ou sortir. Enfin, quand on n'était pas magique.

Il alla alors repérer une salle de stockage proche et vide. Il y plaça une marque magique qui lui permettrait de transplaner. Il y avait beaucoup pensé et il avait vite compris que transplaner dans un vaisseau en mouvement serait extrêmement hasardeux parce que l'endroit où il voudrait apparaître bougerait. Il n'était pas sûr mais connaissant très bien cette magie il savait qu'il y avait de bonnes chances pour qu'il se retrouve dans l'espace loin du vaisseau en tentant de transplaner normalement même en visualisant bien l'endroit cible. Parce que ce n'était pas tant l'image que la magie intégrait mais sa localisation et avec un vaisseau, cette localisation changeait. Mais avec une marque de transplage à cibler, le problème était réglé puisque sa magie viserait sa marque qu'elle bouge ou non. La marque installée, il retourna vers la salle de détention de son capitaine. S'entourant puissamment de magie de dissimulation, il passa devant les gardes somnolents sans jamais les alerter, soulagé d'y parvenir sans mal. Aussitôt entré, il ensorcela la pièce pour ne pas attirer l'attention et qu'on ne l'entende pas, pouvant se le permettre avec Christopher inconscient, attaché à une sorte de table de torture.

Il fusa d'ailleurs vers lui aussitôt qu'il eut assuré la situation, posant sa main sur sa poitrine pour envoyer sa magie analyser son état. Christopher était pâle et l'air mal en point, l'inquiétant terriblement, l'agitant un peu alors qu'une douleur terrible étreignait son cœur à cette vue. Il ne voyait pas de blessure significative à l'œil mais il était évident que Christopher allait mal, son énergie faible. Il fut choqué en détectant une présence vivante étrangère dans son corps et en l'étudiant de près de sa magie, cela fit tilt dans sa tête alors que les informations qu'il obtenait se connectaient à ses connaissances : limace centaurienne. Cette chose avait fait du dégât dans le corps de l'homme de part son intrusion, la douleur engendrée, la toxine très nocive qu'elle libérait et les dégâts sur le système nerveux qu'elle engendrait. Il n'avait aucune idée de comment soigner ça avec sa magie alors que jamais il n'avait rencontré ce genre de chose dans le passé. Et avec sa régénération il n'avait jamais eu trop besoin de pousser son apprentissage en médicomagie, le regrettant désormais. Il aurait pu avec la technologie actuelle qu'il savait utiliser mais il n'avait rien sous la main. Mais il n'était pas impuissant pour autant. Pour commencer, il pourrait tuer le parasite en utilisant sa magie. D'après ce qu'il avait appris à propos de ces bestioles, les tuer était suffisant pour en libérer la victime. Une fois mort, il n'y avait plus de toxine, il se détachaient du tronc cérébral de l'hôte et n'étaient plus d'aucun danger. Ils pouvaient être retiré chirurgicalement mais le corps humain était aussi capable de les dégrader, les assimiler et les faire disparaître avec un peu de temps et sans risque. Il pouvait donc tuer cette chose et en libérer Christopher même s'il ne pourrait pas soigner les dégâts. Mais cela aiderait déjà et il espérait qu'ils auraient assez vite l'occasion de s'enfuir de là.

Il se ressaisit malgré son inquiétude pour l'homme, sortant un peu de matériel prévu pour ce cas de figure. Il prit sa caméra holographique, filmant Christopher avec soin en tournant autour de lui avant de sortir un minuscule projecteur holographique et une petite tablette pour le programmer avec l'image enregistrée. La chose prête, il détacha le capitaine, le prit dans ses bras avec douceur et le déposa délicatement au sol contre un mur, louant sa force lui permettant de porter l'homme plus grand et plus carré que lui. Il plaça ensuite le projecteur, satisfait de voir qu'un parfait hologramme d'un Christopher attaché et inconscient apparut sur la table. Ce n'était qu'un hologramme très simple, un leurre visuel mais cela ferait l'affaire un moment. D'autant plus qu'avec l'utilisation de la limace et malgré toute la volonté de l'homme, Harias savait qu'ils avaient déjà eu les réponses qu'ils avaient voulus lui tirer. Il n'y avait donc pas de raison qu'ils reviennent de si tôt. Une chance qu'ils n'aient pas tué le capitaine mais peut-être pensaient-ils encore pouvoir s'en servir comme otage ou face à un imprévus.

Le leurre en place, il retourna vers Christopher, rangeant son matériel, le reprenant dans ses bras avec aisance, faisant en sorte que sa magie sur la pièce s'efface lorsqu'ils seraient partis. Il transplana, soulagé de se retrouver dans la salle de stockage à l'écart, en relative sécurité. Maintenant, il devait s'occuper de Christopher et les garder en sureté jusqu'à pouvoir quitter ce vaisseau d'une manière ou d'une autre. Il déposa précautionneusement sa précieuse charge contre un mur, s'assurant de faire au mieux malgré les conditions. Il ensorcela d'abord la pièce vide pour dissuader des ennemis d'entrer, assurant les deux portes et les moyens de sortir, gardant une partie de son attention sur les couloirs alentours pour détecter les approches. Il se concentra ensuite sur Christopher. Il se chargea d'abord de tuer la limace, la chose facile pour le Maître de la Mort qu'il était. Il ne pouvait pas le soigner mais il pouvait lui transmettre sa propre force pour lui redonner de l'énergie, diminuer la douleur en l'engourdissant un peu. Dans la pièce sombre et silencieuse, il posa une main sur le cœur de l'homme. Elle s'auréola d'une lumière dorée et il commença à donner doucement sa propre force au capitaine pour ne pas brusquer son corps, engourdissant sa souffrance au passage.

Il fallut un long moment pour que Chistopher commence à reprendre conscience difficilement. Harias sourit, soulagé de le voir reprendre ses esprits alors qu'il continuait à lui donner son énergie. Il le regarda papillonner des yeux, perdus et confus et il posa sa main libre sur son épaule :

- Christopher ? appela-t-il doucement. Christopher ? C'est Harias. Vous êtes en sécurité, prenez votre temps.

Il le rassura d'une voix chaude et calme et l'homme se fixa finalement sur lui après avoir laissé ses yeux voyager partout.

- Harias ? bredouilla-t-il la voix rauque.

- C'est moi, sourit-il largement.

Il se détendit un peu en le regardant avant d'observer autour de lui.

- Nous sommes toujours sur le vaisseau romulien ? supposa-t-il.

- Oui, approuva-t-il. En sécurité relative pour l'instant.

- Qu'est-ce que vous faîte là ?

- Je vous avais dis que je viendrai vous chercher, sourit-il.

- Merci Harias, fit-il visiblement très touché.

- Ce n'est rien.

- Qu'est-ce que vous faîtes ? demanda-t-il en avisant sa main lumineuse sur sa poitrine.

- Vous savez que je peux manipuler ma propre énergie vitale ? fit-il en recevant un acquiescement. Je la partage avec vous pour vous redonner un peu de force et je peux aussi engourdir la douleur avec cela.

- C'est inutile. Gardez vos forces, fit-il en se redressant péniblement.

- Ne protestez pas, je ne changerai pas d'avis de toute façon, fit-il avec un mélange de fermeté et de douceur. Et cela me rassure aussi, confia-t-il. Alors laissez moi faire.

Pike lui sourit les yeux brillants et ne protesta plus.

- La limace, fit alors Harias. J'ai sentis son énergie en vous, je l'ai tué avec la mienne. Elle ne causera plus de problème et a déjà cessé de diffuser sa toxine dans votre corps. Il vous faut un médecin mais avec mon énergie, votre état ne devrait pas se dégrader davantage et vous serez sauf.

- Merci Harias.

- Ce n'est rien. Je vous interdis de me laisser tomber de toute manière, fit-il sur un ton amusé qui cachait pourtant une supplique que le capitaine sembla saisir.

Il leva une main tremblante pour la poser sur la sienne plus petite qui n'avait pas quitté son épaule. Il y eut un moment de silence serein entre eux, Pike terminant de reprendre ses esprits, profitant que l'agréable chaleur se propageant en lui à partir de la main lumineuse sur sa poitrine, la lueur dorée réconfortante.

- À quel point avons nous des problèmes ? demanda-t-il finalement.

Harias lui raconta alors comment il avait infiltré le vaisseau, ce qu'il s'était passé pour Vulcain, le départ en distorsion. Il lui relata ensuite ce qu'il avait fait à bord, jusqu'à son leurre et à son sauvetage.

- Vous êtes incroyable, fit Pike impressionné lorsqu'il termina. Nous avons moins d'ennuis que je le pensais.

- Avec un peu de chance, les secours seront là avant qu'ils ne se rendent comptent de ce que j'ai fait. Mon énergie en vous camoufle votre présence comme je suis capable de camoufler la mienne et je doute qu'ils fassent attention à vos signes de vie dans votre cellule tant qu'ils n'ont pas de doute. Ou ils vous penseront mort et pourront le penser tant qu'ils ne touchent pas l'hologramme. Et je ne crois pas que ce soit leur soucis premier.

- Non, leur prochaine cible est la Terre, révéla Christopher. Ce qu'ils voulaient de moi étaient des renseignements sur la défense terrienne, les communications, les codes... C'est leur prochaine cible. Le capitaine Nero semble dérangé. Il a parlé d'une destruction de Romulus à cause de nous, d'une histoire de vengeance, mais Romulus n'est pas détruite loin de là.

- C'est étrange, répondit-il. Mais on verra ça plus tard. Nous n'avons aucun moyen de contacter l'Enterprise ou Starfleet et de savoir ce qu'ils font ou prévoient. La bonne nouvelle c'est que nous sommes capables de les empêcher d'attaquer la Terre si besoin grâce au sabotage même s'il serait préférable qu'il y ait quelqu'un dehors à ce moment là pour les stopper définitivement ou ils risquent de s'enfuir et de revenir plus tard. Mais si c'est indispensable, on peut enrailler leur premier assaut et je peux nous faire sortir et rejoindre la Terre. J'ai pris soin de prendre une combinaison spatiale pour vous en partant au cas où j'aurais à vous sortir de là de cette manière.

- Vous êtes incroyable, répéta Pike.

- Vous l'avez déjà dit, s'amusa-t-il.

- Et je le dirai encore, sourit-il. Vous êtes formidable Harias. Personne n'aurait pu prévoir et faire tout ça dans ces circonstances.

- Pour l'instant, nous allons nous faire discrets. Je vais faire de mon mieux pour vous soulager, assura-t-il. Vous allez mettre la combinaison au cas où nous devrions sortir en catastrophe. Ainsi, vous serez prêt et vous allez prendre un phaseur. Avec mes sens pointus, je surveille les couloirs alentours, si nous devons bouger, je vous porterai. Il faut vous ménager et j'ai le plan du vaisseau en tête pour trouver une cachette vite. Avec ma force, ce ne sera pas un problème. J'ai mis mon communicateur en silencieux mais nous le saurons tout de suite si on arrive à porté d'éléments de Starfleet.

Pike acquiesça et ils bougèrent pour lui faire mettre la combinaison au cas où il faudrait partir vite. La manœuvre fut délicate et douloureuse pour l'homme qui s'affala contre le mur lorsque ce fut finit, pâle, essoufflé et grimaçant. Harias sentit de nouveau les larmes lui brûler les yeux à cette vision et il s'empressa de remettre sa main sur sa poitrine pour lui redonner des forces et diminuer la douleur. Christopher reporta vite son regard sur lui, réalisant immédiatement son état en le voyant ainsi. Pour lui, Harias était l'être le plus extraordinaire qu'il ait jamais vu, la rencontre d'une vie c'était certain. Il était si gentil, tolérant, courageux, dévoué, attentionné, doux, compréhensif, sage, sensible, incroyable... Il était lumineux et chaleureux, réconfortant, rassurant et il adorait être avec lui. Tout prétexte était bon pour passer du temps avec lui et le voilà en plus qui volait à son secours de la sorte, l'air en souffrance en le voyant souffrir lui même. Il leva une main pour la poser sur la sienne sur sa poitrine, attirant son attention et lui souriant.

- Ça va aller, assura-t-il tranquillement. On va s'en sortir et tout ira bien.

- Je ne permettrai pas une autre issue, assura-t-il immédiatement avec force malgré une larme s'échappant de ses yeux. Ce n'est pas la situation qui m'inquiète, j'ai vu bien pire que ça. C'est vous Christopher. Je ne veux pas vous perdre ou vous voir comme ça, confia-t-il. Vous êtes la plus belle rencontre que j'ai fais dans ma vie, je ne veux pas vous perdre.

- Vous ne me perdrez pas, tenta-t-il de rassurer en levant une main pour la poser sur sa joue. On va s'en sortir ensemble, arrêter ces terroristes et rentrer chez nous entiers et bien portant.

- Hum, approuva-t-il en laissant le capitaine essuyer la larme traîtresse de son pouce. Comment est la douleur ?

- Ça va ne vous en faîte pas. Ce n'est pas si terrible.

- Ok, fit-il en se forçant à se ressaisir et à ne pas laisser son inquiétude pour l'homme le submerger. Je vérifie que votre casque fonctionne, fit-il alors.

De sa main libre, il activa la commande de fermeture du casque pour s'assurer qu'elle fonctionnait sans problème, l'ouvrant ensuite de nouveau.

- Si je vous demande de l'activer, faîte le tout de suite.

- D'accord, approuva l'homme. Je vous laisse diriger ça. J'ai confiance en vous, assura-t-il.

Harias sourit, détachant l'un de ses phaseurs de sa cuisse de sa main libre, lui donnant pour qu'il l'accroche à la ceinture de sa combinaison pour qu'il puisse se défendre en cas de besoin.

- Bon maintenant, on attend et on se fait tout petit, fit Harias. Reposez vous, je veille.

Heureusement pour eux, les suppositions et précautions prises par Harias s'avérèrent efficaces et ils furent tranquilles là où ils étaient jusqu'à atteindre la Terre. Harias sentit nettement le moment où ils arrivèrent près de la planète, se redressant.

- On est en orbite terrestre, annonça-t-il doucement.

- Comment le savez vous ?

- Chaque planète dégage une énergie particulière en fonction de l'activité qui s'y trouve et j'ai bien enregistré celle de la Terre. Je peux la percevoir d'ici, l'énergie d'une planète est massive.

- Alors il faut qu'on se prépare à agir. Ils ont sûrement eu le temps de réparer les dégâts que vous avez fait sur le foret et ils n'attendront pas gentiment que Starfleet réagisse pour attaquer.

- Je suis d'accord. Venez, dit-il en cessant enfin de lui transmettre son énergie.

Le capitaine n'avait d'ailleurs pas manqué de voir sa lumière dorée faiblir alors qu'il percevait nettement toute la force qu'il lui donnait et même lorsqu'il s'était senti beaucoup mieux, Harias avait refusé catégoriquement d'arrêter, irradiant d'inquiétude.

- Est-ce que ça va ? demanda-t-il.

- Oui, promit-il sur le champs. Je vais vous prendre sur mon dos. Mes ailes vous caleront et vous protégerons, vous aiderons à rester en place tout en me libérant les mains.

- Je peux marcher, protesta-t-il.

- Mais pas courir et il y a plein de zones de puits avec des coursives sans barrière. Je ne peux pas voler mais je peux nous faire passer entre ses coursives au besoin, vous non. Laissez moi faire et contentez vous de vous accrocher. Si nous devons sortir et voler, vous passerez devant moi pour libérer mes ailes et là encore, contentez vous de vous accrocher, je me charge du reste.

- Très bien, allons-y, nous n'avons plus beaucoup de temps.

Harias l'aida à se relever, lui donnant ensuite son dos, écartant ses ailes, l'installant avec soin lui faisant passer ses bras autour de son cou, ses jambes autour de sa taille avant de placer ses ailes pour le couvrir et le soutenir.

- C'est parti, fit-il en se dirigeant vers la porte en dégainant son phaseur alors que le capitaine avait le sien dans sa main prêt à servir.

Harias se concentra sur ses sens pour bouger très vite à l'intérieur du vaisseau, s'arrêtant en trouvant un terminal pour essayer de savoir ce qu'il se passait.

- Des infos ? demanda Pike sur son dos.

- Ils s'apprêtent à lancer le foret, constata-t-il.

Ce fut à cet instant que son communicateur détecta l'Enterprise, les surprenant. Il se cacha dans un coin pour le sortir.

- Harias à Enterprise, vous m'entendez ? fit-il doucement.

- Oui lieutenant-commander. Ici Hikaru Sulu aux commandes. Quelle est votre situation ?

- J'ai récupéré le capitaine Pike et nous allons bien, nous n'avons pas encore été repéré. Écoutez, j'ai installé des explosifs dans le vaisseau pour saboter le foret, l'armement et les boucliers mais vous devez empêcher le vaisseau de s'enfuir.

- Le capitaine Kirk et le commander Spock viennent d'être téléporté à bord, informa-t-il. Pour vous secourir et justement saboter le foret.

- Et bien ils sont à la ramasse c'est déjà fait. Pouvez-vous les contacter ?

- Une seconde, dit-il alors. Ils ne répondent pas. Monsieur, ils voulaient aussi récupérer la machine à trou noir.

- D'accord, je sais où c'est. On va essayer de les rejoindre. Tenez les au courant si vous pouvez.

- À vos ordres monsieur.

- On va au hangar, expliqua-t-il. C'est là bas que se trouve la machine je l'ai vu sur le terminal mais c'était trop surveillé pour y aller.

Il se mit à courir, tellement vite et souplement que Pike en fut époustouflé. Son phaseur en mode paralysie, le capitaine le vit neutraliser méthodiquement tout les romuliens qu'ils croisèrent sans qu'ils ne puissent réagir, extrêmement précis et réactif. La discrétion n'était plus une obligation désormais, la vitesse d'action prenant le pas. Lorsqu'ils s'approchèrent du hangar, les bruits de combats se firent entendre et le chemin se fit jonché de romulien abattus. Lorsqu'ils arrivèrent, ils trouvèrent Kirk et Spock sur le point de monter dans un petit vaisseau de conception très loin des romuliens.

- Kirk ! Spock ! appela-t-il en courant vers eux.

Ils se tournèrent vers eux stupéfaits en les voyant arriver ainsi.

- Et dire qu'on venait vous chercher, fit Kirk. Capitaine, ça va ? s'inquiéta-t-il.

- Grâce à Harias, je vais bien, répondit-il. On a bien plus urgent à faire.

- Le foret, fit Spock.

- Non, j'ai saboté le foret, les armes et le bouclier, annonça Harias en sortant son détonateur. Une pression là dessus et le problème est réglé. Dés que c'est fait, on pourra rejoindre l'Enterprise, le foret vient d'être activé mais il ne sera pas longtemps un problème. J'imagine que récupérer ce vaisseau et la machine à trou noir serait une bonne chose aussi. Après, il faut que l'Enterprise neutralise le moteur de distorsion pour les forcer à se rendre.

- On bouge, ordonna Pike. Ce vaisseau d'abord.

Harias y grimpa, suivit par les deux autres un peu ahuris et ils furent tous surpris, sauf Kirk quand le petit vaisseau reconnut Spock, l'appelant ambassadeur et sans trop comprendre comment, il fut certain de pouvoir piloter.

- Ok alors Spock, je propose que vous fassiez sortir ce vaisseau d'ici et que vous le rameniez vers l'Enterprise. Nous on va s'y téléporter pour y être vite et se charger du moteur de distorsion et de la suite.

- Je suis d'accord, acquiesça-t-il.

- Ça me va, approuva Kirk.

- Exécution, poussa alors Pike.

- Je déclenche les bombes dés que vous avez décollé Spock, fit Harrias en sortant avec Pike sur le dos suivit de Kirk.

Spock décolla aussitôt qu'ils eurent débarqué, filant vers les portes du hangar gigantesque et Harias déclencha ses explosifs, de fortes secousses se faisant sentir probablement à cause des explosions en chaîne au niveau des armes.

- Kirk à Enterprise, le commandant Spock ramène un vaisseau contenant la machine à trou noirs, ramenez nous.

- Oui capitaine.

La lumière de la téléportation ne tarda pas à se manifester mais brusquement, Harias vit Jim devant lui écarquiller les yeux en regardant quelque chose dans son dos, brandissant son arme, lui faisant comprendre ce qu'il pouvait y avoir. Instinctivement, il réagit, déployant ses ailes, les dressant et les plaçant de manière à totalement protéger Christopher dans son dos. Une fraction de seconde plus tard et il sentit ce qui devait être quatre tirs ennemis toucher ses ailes, la douleur explosant et une autre fraction de seconde plus tard, le téléporteur les emportait. Ils réapparurent sur la plate-forme de téléportation de l'Enterprise, Harias trébuchant en avant sous la douleur, se forçant pourtant à rester debout malgré sa vue troublée et son esprit vacillant.

- Harias ! s'écria Pike.

- Harias ! fit Kirk en se précipitant pour le soutenir.

- Kirk, allez vous occuper du Narada, bredouilla-t-il. Allez ! gronda-t-il.

L'homme le regarda avec une angoisse plus que perceptible avant de se précipiter pour y aller au moment où McCoy entrait avec médecins et infirmières, fusant vers eux.

- Posez moi Harias, ordonna Pike la voix un peu paniquée.

Tentant de se concentrer et de ne pas s'écrouler, Harias bougea ses ailes pour le libérer, serrant les dents de douleur. Autour de lui, tous virent nettement les quatre traces de tirs sur ses ailes qui fumaient un peu et saignaient de manière inquiétante. Deux infirmiers vinrent aider Pike à tenir debout.

- McCoy, occupez vous de lui, ordonna-t-il rageusement lorsqu'il vint vers lui, je peux attendre il m'a déjà soigné un peu.

Le médecin se dirigea alors vers l'être ailé en commandant aux infirmiers d'emmener le capitaine à l'infirmerie. Un autre médecin était déjà en train de soutenir Harias et il en fit de même.

- Ça va aller, lui assura-t-il. On va vous soigner vite fait, promit-il.

Harias lutta pour ne pas perdre connaissance avant d'avoir atteint l'infirmerie, sachant qu'ils auraient bien du mal à l'emmener avec ses ailes s'il s'évanouissait. Heureusement, elle n'était pas loin et il perdit conscience à peine la porte passée, ses ailes ultra sensibles pulsant de douleur.

Lorsqu'il se réveilla, ce fut pour sentir une ambiance bien plus calme et tranquille autour de lui. Il cligna des yeux, s'efforçant de se concentrer, se souvenant immédiatement de ce qu'il s'était passé. Premier constat, il était dans un bon lit d'hôpital et sur Terre s'il en croyait la belle vue sur San Francisco que la baie vitrée face à lui lui donnait. Il était allongé sur son côté et s'il ne pouvait le voir, il devina qu'on avait fait un aménagement pour ses ailes confortablement posées sur quelque chose de moelleux derrière lui. Il sentait toujours le tiraillement et la douleur des blessures sur elles, sachant que les technologies de régénérations actuelles ne fonctionnaient pas sur lui et que les médecins ne pouvaient que le soigner de manière plus primitive pour eux. Mais il sentait sa propre capacité de régénération déjà à l'œuvre, un peu lente suite à toute l'énergie qu'il avait donné à Christopher mais un jour ou deux suffiraient à le guérir. Pensant à cela son esprit se focalisa immédiatement sur Christopher et il termina de se réveiller brusquement, inquiet.

- Eh ! fit une voix tranquille et joyeuse près de lui. Allez-y doucement tout va bien.

Bientôt Kirk entra dans son champs de vision, l'air bien et calme, souriant.

- Détendez vous tout vas bien, assura-t-il.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Vous avez été amoché alors on vous a transporté vous et le capitaine Pike à l'hôpital sur Terre pour vous donner tout les soins nécessaires. Les médecins disent que vous serez rapidement remis grâce à votre régénération naturelle mais que vous deviez vous reposer. Un seul de ces tirs était censé vous tuez vous savez, fit-il légèrement.

- Je suis résistant, sourit-il. Et je ne compte pas mourir de si tôt, fit-il en l'amusant. Le capitaine Pike ?

- Il va bien. Il est à quelques portes de cette chambre. C'est lui qui m'a demandé de venir voir comment vous alliez. Il a été soigné. Son état était sérieux à cause de la limace mais on lui a retiré et ça ira même s'il faudra un peu de temps. Il y a quelques dommages qui risquent de persister mais il s'en sortira sans trop de casse, dit-il en le faisant soupirer d'un soulagement intense.

- Le Narada ? demanda-t-il.

- Après notre retour, nous avons endommagé ses moteurs de distorsion comme le prévoyait votre plan. Nero était furieux. Il a refusé de se rendre et il a foncé sur nous en espérant nous détruire dans la collision. Nous les avons détruis avant qu'ils nous atteignent.

- Je vois. C'était quoi cette histoire de destruction de Romulus et de vengeance au final ?

Jim lui raconta alors tout au sujet de ce bond dans le temps à travers un trou noir du Narada et d'une version plus âgée de Spock après la destruction future de Romulus. Une destruction que le Spock futur devait aller empêcher avec sa machine à trou noir mais il n'était pas arrivé à temps pour la planète romulienne. Pour sauver d'autres mondes, il avait déclenché un trou noir pour y être aspiré avec le Narada qui l'avait pris en chasse pour se venger. Le Narada en avait émergé devant l'USS Kelvin bien des années plus tôt et Spock, juste avant la destruction de Vulcain. Lui et son petit vaisseau, sa machine à trou noir avaient été capturé et Nero s'en était servi pour se venger de Spock en premier en s'attaquant à Vulcain puis de la Fédération qu'il jugeait responsable avec la Terre.

- La souffrance de perdre les siens fait commettre des folies, soupira Harias avec tristesse lorsqu'il eut terminé son histoire.

- En effet, fit sombrement Kirk.

- J'ai été inconscient longtemps ?

- Une dizaine d'heures, répondit-il. Un officier viendra pour votre rapport maintenant que vous êtes réveillé. Pike nous a déjà expliqué. Vous avez fait un boulot de dingue lieutenant-commander, sourit-il. Incroyable, bravo.

- Merci mais ce n'était pas si difficile, assura-t-il. J'ai fait bien plus dur dans ma vie.

- Je veux bien le croire mais quand même, c'est à saluer, insista-t-il. Et j'adore votre manière de voler, ajouta-t-il. Même si j'ai failli vomir après ces multiples entrées et sorties en distorsion, s'amusa-t-il en le faisant sourire.

- Voler c'est mon truc, fit-il doucement soulagé par les nouvelles.

- Je ne risque pas de l'oublier après avoir vu ça. Je vais vous laisser vous reposer. McCoy s'occupe de vous il va venir vous voir.

- D'accord.

- Reposez vous bien, pria-t-il. L'Enterprise aura besoin de son pilote, fit-il en sortant.

Immédiatement après, le médecin chef de l'Enterprise vint le voir pour s'assurer qu'il allait bien, lui commandant de se reposer et de ne pas quitter son lit sans en avoir eu l'autorisation, l'amusant. Dés qu'il fut seul, il déploya sa magie, cherchant Christopher et comme Kirk l'avait dis, il n'était pas loin. Les larmes de soulagement envahirent ses yeux lorsqu'il constata qu'il ne souffrait plus, que son état semblait correct, qu'il était bien, calme, que son énergie était de nouveau bien ancrée et plus forte. Ce fut en restant concentré sur lui, la chose l'apaisant profondément, qu'il se détendit pour se reposer un peu. S'il se demanda pourquoi il se sentait aussi épuisé, la réponse vint bien vite. Il avait donné beaucoup d'énergie à Christopher pour l'aider mais cela n'aurait certainement pas dû le miner de cette manière. Seulement, les quatre tirs reçus auraient tué un être ordinaire par leur décharge d'énergie. Cela voulait dire que son pouvoir de Maître de la Mort était entré en action quatre fois pour le garder en vie et cela demandait une quantité monstrueuse de magie, expliquant sa fatigue.

Dans le cas où il « mourrait », deux situations se présentaient. Soit son corps était en état de fonctionner un minimum et il ne passait pas réellement par la case mort, celle-ci simplement repoussée comme avec les décharges des armes à énergie. Soit son corps avait de sérieux dégâts et il restait mort un moment le temps de se régénérer un minimum avant de ressusciter. Et si le premier cas était terriblement gourmand en magie et en énergie, le second l'était encore plus. Cela expliquait son épuisement mais cela s'arrangerait vite avec un peu repos. Il resta donc tranquille, concentré sur Christopher un peu plus loin, se rassurant à son sujet.

Comme Kirk l'avait annoncé, il ne fallut pas longtemps pour qu'un officier de Starfleet vienne pour l'aider à faire son rapport dont le commandement avait besoin. Il raconta simplement en détail, remplaçant le peu de magie utilisée par de la ruse, des tactiques d'infiltrations, de la discrétion. La seule chose qu'il changea fut la présence des gardes près de Pike, n'ayant aucun moyen d'expliquer comment il était passé devant eux et avait sorti Pike de là sans jamais éveiller les soupçons. Heureusement, il était le seul témoin de la scène et cela ne posait pas de problème. L'officier enregistra son rapport, le remerciant ensuite avant de s'en aller, McCoy revenant alors s'assurer qu'il allait bien avant de le pousser à dormir, ce qu'il fit.

Ce fut au petit matin qu'il se réveilla, souriant au levé de soleil qu'il avait en face de lui. Sa première pensée fut pour Christopher vers lequel il étendit son esprit, le trouvant éveillé et serein, bien. Il termina alors de se réveiller, admirant le levé du soleil. Il se mit ensuite à remuer ses ailes, et si les blessures tiraient encore, elles étaient en bien meilleurs état que la veille et s'amélioraient vite. Il se redressa alors pour s'asseoir, les bougeant lentement pour les poser derrière lui, s'apercevant qu'on avait accolé deux autres lits au siens pour poser ses ailes, laissant un peu d'espace entre eux pour permettre à une personne de passer au besoin.

- On peut savoir ce que vous faîtes ? fit soudain une voix connue.

- Bonjour Docteur McCoy, sourit-il avec amusement. Je m'assois.

- Ouais, fit-il en s'approchant pour commencer à vérifier ses constantes. Je parie que vous alliez vous lever, râla-t-il.

- En effet, approuva-t-il sans se cacher. Je vais bien, assura-t-il.

- C'est moi qui décide quand vous allez bien, fit-il sévèrement en analysant ses résultats. Je ne sais pas comment vous avez survécu à ces tirs mais ça vous a épuisé. Vous avez besoin de vous reposer. Mais vos blessures se régénèrent bien. C'est une bonne chose. C'est repos quand même, imposa-t-il en l'amusant.

- Je ne vais pas faire de bêtise docteur, sourit-il. J'aimerais juste rendre visite au capitaine Pike. Kirk m'a dis qu'il n'était pas loin. Marcher un peu ne va pas me tuer et c'est bon pour mon rétablissement vous le savez aussi bien que moi.

- Mouais, fit-il avec une grimace. Bon d'accord mais je vous accompagne.

- Merci docteur, répondit-il.

Il se leva alors doucement et McCoy resta près de lui attentif. Harias portait alors un haut et un pantalon hospitalier et l'homme lui trouva vite une paire de pantoufles. Ils se mirent ensuite en route, le médecin le surveillant de très près, se rassurant en voyant qu'il n'avait pas de mal à marcher et qu'il semblait bien. Il ne fallut qu'un instant pour arriver à la chambre du capitaine et McCoy le laissa entrer seul avec pour consigne de retourner se reposer ensuite. Harias sourit en ouvrant la porte et en trouvant Christopher tranquillement allongé dans son lit, serein en regardant le soleil terminant de se lever. Et il sourit largement en tournant la tête vers lui pour voir qui entrait.

- Bonjour, salua Harias avec douceur. Je peux entrer ?

- Bien sûr, fit l'homme en redressant. Bonjour Harias.

Celui-ci entra, la porte se refermant derrière lui et il s'approcha tranquillement.

- Comment allez-vous ? demanda-t-il en scrutant l'homme avec inquiétude.

- Je vais bien ne vous en faîtes pas, assura-t-il avec douceur en tapotant le matelas près de lui.

Harias vint s'y asseoir avec joie, hésitant avant de venir prendre la main du capitaine dans les siennes.

- Vous êtes sûr que ça va ? demanda-t-il de nouveau.

- Oui. La limace a fait quelques dégâts mais ça ira. Je vais juste passer un peu de temps en soins et rééducation. Et vous ? Vous étiez en mauvais état, fit-il en serrant ses mains.

- Ce n'est rien pour moi. Il n'y paraîtra plus avant la fin de la journée.

- Ne dîtes pas de bêtise, ce n'est pas rien et l'or sur vous a bien diminué, remarqua-t-il en l'observant avec soin.

- Un peu de repos et tout reviendra à la normale.

- Vous m'avez sauvé en faisant barrage de votre corps, remarqua Christopher. Merci.

- C'était normal et je n'ai même pas réfléchis. Je... je ne peux pas envisager de vous perdre et je hais vous voir souffrir, confia-t-il douloureusement.

- Serez-vous inquiet ainsi à chaque fois qu'un membre d'équipage sera en danger ? taquina-t-il en tentant de le réconforter.

- Non, juste si c'est vous, fit-il les larmes aux yeux. Parce que c'est vous et... Je le savais déjà mais j'ai encore plus réalisé à quel point vous comptiez pour moi. J'ai eu très peur Christopher, confia-t-il. Cela fait bien deux cent cinquante ans que je n'avais pas eu peur comme ça. Et c'est parce que c'est vous et que... que vous êtes la personne la plus incroyable que j'ai rencontré. Vous êtes... spécial et je veux que vous alliez bien, fit-il alors que les larmes débordaient de ses yeux et qu'il réalisait ce qu'il disait. Je suis désolé, s'excusa-t-il. Je..., fit-il en cherchant à récupérer ses mains.

Mais Christopher les garda dans la sienne grande et chaude, lui souriant tendrement en lui ouvrant son bras libre.

- Venez par ici, fit-il doucement. Allez venez.

Harias se pencha alors vers lui pour venir se blottir contre son torse, laissant ses larmes couler alors qu'il avait eu terriblement peur pour Christopher et qu'il ressentait encore les effets de cette peur. Il ne voulait pas le perdre, surtout pas lui. Il sentit rapidement Christopher se mettre à caresser ses cheveux et il soupira, soulagé, réchauffé, écoutant son cœur battre pour se tranquilliser. Il se terra contre lui autant qu'il pouvait, serrant sa main qu'il tenait encore. Il resta ainsi longuement contre lui, finalement calmé et plus paisible. Pourtant, les caresses dans ses cheveux n'avaient pas cessé, tellement douces.

- Quand nous sortirons d'ici, nous pourrions aller dans ce restaurant que vous aimez, proposa le capitaine.

- Celui avec les bougies partout ? répondit-il doucement.

- Oui, c'est votre préféré il me semble.

- J'aimerais beaucoup, sourit-il. J'aime bien son ambiance et leur cuisine est délicieuse.

- C'est vrai. Nous irons lorsque l'on pourra sortir.

- Est-ce qu'ils vous ont déjà dis ce qu'ils prévoient pour l'Enterprise ?

- Il est aux chantiers pour réparation et le commandement analyse ce qu'il s'est passé. Il est probable que l'Enterprise reste là un moment le temps de réorganiser la défense terrestre, surtout avec la destruction de la flotte.

- La flotte, Vulcain... Il y a eu beaucoup de morts, déplora-t-il.

- Oui, malheureusement. L'Enterprise va rester un moment et il est probable qu'un autre officier soit nommé à ma place. Je vais avoir besoin d'un moment. Mais je ne sais rien d'officiel pour le moment.

- Ce serait étrange de voler sans vous, murmura-t-il.

- Mais vous aurez peut-être l'esprit plus tranquille en cas de problème, fit-il légèrement.

- C'est certain, soupira-t-il.

- Vous avez été formidable pendant cette mission. Vous serez sûrement récompensé pour ça.

- Je m'en fiche, bredouilla-t-il en l'amusant.

- Je sais, je sais.