Chapitre 7 :
Promotions
Après trois jours d'hospitalisation qu'il avait passé quasiment entièrement auprès de Christopher, Harias avait pu sortir avec encore au moins une bonne semaine de convalescence exigée par les médecins. Il avait donc pu rentrer chez lui pour se reposer. Il n'avait eu qu'une convocation par les amiraux pour discuter de l'affaire Nero et de ce qu'il s'était passé de son point de vue, ceux-ci souhaitant quelques précisions. Il était allé rendre visite tout les jours à Christopher. Il y avait du dégât sur son système nerveux mais les médecins disaient qu'avec les bons soins et la rééducation, il s'en remettrait. La version plus âgée de Spock qui était maintenant avec eux avait récupéré son petit vaisseau et avait décidé de se concentrer sur la Nouvelle Vulcain pour aider son peuple à rebâtir.
Comme ils se l'étaient promis, dés que Christopher put sortir de l'hôpital malgré les soins et la rééducation dont-il avait encore besoin, le fauteuil roulant qui lui était indispensable, Harias alla au restaurant avec lui. Un restaurant sans lumière artificielle, plein de bougies donnant une ambiance tamisée et chaude qu'il adorait et qui lui rappelait Poudlard. Ils y avaient très bien déjeuné puis ils étaient allés se promener avant que Harias ne raccompagne le capitaine chez lui. Christopher l'avait invité à entrer et ils avaient encore bu un café et un thé ensemble, assis dans les fauteuils du beau salon du capitaine, Harias rêvant de retourner se blottir contre l'homme. Il avait adoré ça la première fois et il en rêvait encore. Harias et lui avaient désormais connaissance de ce qu'il s'était passé sur l'Enterprise en leur absence, le conflit puis l'équipe Kirk-Spock et ils avaient ris en imaginant à la fois l'équipe de choc qu'ils pourraient faire et les disputes que leurs interactions provoqueraient sûrement.
Il y avait eu un moment de silence entre eux et lorsque Christopher avait bougé dans son fauteuil pour mieux s'installer, Harias avait bondi pour aller l'aider en le voyant peiner un peu. Se tenant debout près de lui, Harias le scruta pour s'assurer qu'il allait bien, inquiet.
- Ce n'est rien, sourit le capitaine. J'ai juste encore du mal avec mes jambes mais ça guérira.
Harias eut un sourire tremblant, surpris quand l'homme pris sa main pour le tirer doucement vers lui.
- Venez, pria-t-il.
- Je vais vous faire mal, protesta-t-il en comprenant et bien qu'il meurt d'envie de s'exécuter.
- Mes jambes sont engourdies, pas douloureuses alors venez, insista-t-il doucement.
Harias se laissa alors attirer et asseoir en travers de ses cuisses, prenant garde à ne pas lui faire mal. Souriant au bras qui s'enroula autour de ses reins, il alla volontiers se blottir contre le capitaine, veillant à ne pas le cogner avec ses cornes. Il sentit Christopher poser sa joue contre son front et il sourit, se calant un peu plus contre lui pour se gorger de sa chaleur et de sa présence. Ils restèrent ainsi longtemps dans un silence serein, profitant simplement du moment.
- J'aime être comme ça avec vous, murmura finalement Harias qui aurait certainement ronronné de plaisir s'il pouvait.
- J'aime que vous soyez comme ça avec moi, répondit l'homme en le faisait pétiller de joie.
Harias releva alors le visage pour le regarder, posant sa tête contre son épaule forte en souriant doucement. Christopher se tourna pour le regarder aussi avec cette douceur qui était sienne et il leva une main pour venir caresser sa joue et en écarter ses longs cheveux noirs. Puis il se pencha lentement vers lui, leurs lèvres s'effleurèrent, se caressèrent délicatement avant que Christopher ne l'embrasse vraiment. Harias ferma les yeux, se blottissant contre sa source de chaleur et de bien être, accrochant une main à sa veste, se laissant faire avec joie, répondant doucement. C'était tellement bon, chaud, délicat, bienfaiteur et cela semblait tellement évident pour lui. Il se laissa emporté par les délicieuses sensations de leurs baisers s'enchaînant, se laissa conduire par l'homme qui caressait sa joue et dont l'aura l'entourait de tendresse, de protection et d'attention. C'était divin. Jamais il n'avait connu ça. Ils s'embrassèrent un moment, souriant tout deux les yeux brillants lorsqu'ils se séparèrent. Christopher le serra contre lui et il se fit une joie d'aller caler son visage dans son cou, respirant son odeur à pleins poumons, très heureux et comblé. Ils restèrent ainsi en silence jusqu'à voir le soleil se coucher, regardant tout deux.
Ces premiers baisers chastes furent suivis de bien d'autres dans les jours suivant pour eux. Toujours dans l'intimité à l'abri des regards mais les baisers, comme les gestes d'affections se multiplièrent rapidement entre eux à leur plus grande joie. Harias avait finalement repris son poste à bord de l'Enterprise, aidant à remettre le vaisseau en état, accueilli en héros par son équipage bien au courant de ce qu'il avait fait. Puis finalement, le commandement annonça quelques changements. Pour ce qui avait été fait en mission, pour leur comportement et pour avoir protégé la Terre, l'équipage de l'Enterprise fut mis à l'honneur dans une cérémonie officielle. Kirk avait été fait capitaine du vaisseau, prenant le relai de Christopher qui lui était passé amiral. Quand à Harias, il fut promu commander et comme Kirk, il fut médaillé pour son comportement en mission. Si se résoudre à voler sans Christopher fut un peu triste pour Harias, au moins, l'homme qu'il aimait serait en sécurité sur Terre en plus d'être un ajout précieux au Haut Commandement. Et puis, Kirk était fait pour être capitaine même s'il avait encore beaucoup à apprendre à ses yeux, mais il apprendrait c'était certain et il avait promis à Christopher qu'il y veillerait lui même sur l'Enterprise.
Ce soir là, Harias et Christopher avaient passé la soirée ensemble, l'être ailée ayant bien vite trouvé sa place sur les genoux de l'amiral dans le fauteuil comme cela était devenu une habitude pour eux. Christopher se détendait en caressant ses cheveux ou ses plumes et Harias adorait ça, se gorgeant de cette douceur et de cette tendresse qu'il n'avait jamais connue. Ils avaient dîné ensemble pour ensuite regarder un peu la télé dans le calme, s'endormant finalement, Christopher tenant précieusement Harias blotti contre lui. Et ce fut ce dernier qui se réveilla un peu plus tard, constatant que la nuit était largement tombée, le ciel plein d'étoiles. Très délicatement, il s'était extirpé de l'étreinte forte de son amiral qui avait baragouiné de mécontentement dans son sommeil, l'amusant. Mais Christopher serait mieux dans son lit avec les dommages persistants. S'il dormait là, il aurait mal partout le lendemain. Il le prit donc dans ses bras tout en douceur, le portant jusqu'à son lit, l'y installant avec soin et délicatesse pour ne pas le réveiller. De sa magie, il lui retira son uniforme et ses chaussures, lui laissant bien sûr ses sous-vêtements et le tee-shirt qu'il portait en dessous. Il le couvrit soigneusement et s'il avait terriblement envie de rester dormir avec lui, il ne le fit pas, l'homme n'étant pas en mesure de donner son accord pour ça. Il se pencha donc sur lui pour déposer un baiser léger sur ses lèvres, le faisant soupirer de bien-être. Il sourit et s'en alla ensuite, commandant à l'ordinateur domestique de fermer la porte après son départ.
Le lendemain matin, Christopher s'était présenté tôt chez lui, avec le petit déjeuner, debout alors qu'il commençait à remarcher même s'il avait besoin d'une canne. Harias l'avait fait entrer tout sourire, les cheveux et les plumes encore ébouriffés de sommeil, son pyjama toujours là. L'amiral avait déposé le petit déjeuner sur la table, déposant sa canne avant de venir l'enlacer et l'embrasser avec cette douceur qui était sienne, Harias enroulant ses bras autour de son cou, refermant un peu ses ailes autour d'eux comme il était instinctif de le faire pour lui.
- Tu pouvais rester dormir tu sais, murmura l'homme à son oreille.
- Je n'étais pas sûr que tu sois d'accord avec ça, répondit-il en effleurant son cou de son nez.
- Je le suis, assura-t-il.
- Je ne l'oublierai pas la prochaine fois, sourit-il.
Après un moment de câlin, ils avaient pris le petit déjeuner ensemble dans cette ambiance calme et joyeuse qu'ils avaient. Mais il avait fallu se séparer ensuite, Harias devant aller prendre son service sur l'Enterprise. Ce fut peu de temps après que le vaisseau reçut sa mission suivante qui consistait tout d'abord à se rendre sur la Nouvelle Vulcain pour apporter du matériel et voir s'ils avaient besoin d'aide là bas. Ils devaient partir pour deux bonnes semaines et Harias s'était retrouvé triste de devoir s'éloigner de Christopher. Leur relation douce et tendre avançait tranquillement. Elle était très câline, pleine d'attention et d'affection et Harias adorait ça. Il avait passé deux nuits avec Christopher. Ils n'avaient fait que dormir ensemble mais cela avait été divin, comme les réveils câlins que cela avait engendré. Christopher n'avait eu aucun problème à le laisser les enfermer à deux dans ses ailes pour dormir. Il avait déjà vu Harias dormir ainsi dans ses ailes et il semblait naturel pour lui d'y inclure son compagnon. Et cela s'était avéré très confortable, ni trop chaud ni trop froid, sécurisant et très agréable.
La veille du départ, il avait passé la soirée chez Christopher lui aussi pincé qu'il s'en aille mais il faudrait bien s'y faire tant que l'un ou l'autre servirait sur un vaisseau. Et ils savaient aussi que lorsque Christopher aurait terminé sa convalescence, il serait aussi très pris par son poste d'amiral. Ils avaient alors convenu de s'arranger pour essayer de faire correspondre leurs jours de repos. Ils avaient passé la soirée ensemble, passant un moment dans le salon devant la télé qui était plus là en fond qu'autre chose. Harias était installé sur les genoux de l'amiral comme presque toujours quand ils s'installaient là.
- Tu vas me manquer Chris, murmura Harias blotti contre lui.
- Tu vas me manquer aussi, répondit-il en déposant un baiser sur son front.
- Je n'ai... jamais vécu ce genre de séparation, confia Harias.
- Vraiment ? fit Christopher surpris.
- Oui, fit-il avec embarras. Je n'ai... jamais eu ce genre de relation, avoua-t-il avec tension en percevant la surprise complète de l'homme.
- Vu ton âge j'aurais pensé que...
- Oui, je m'en doute, soupira Harias. Mais non.
- Tu n'as jamais eu personne ?
- Non, j'ai eu ce que l'on pourrait qualifié de début de flirt quand j'avais moins de vingt ans mais c'était déjà moins qu'avec toi et puis après... il y a eu les guerres et tout le reste. Je n'avais plus le loisir de penser à ça et de toute manière, j'ai été une sorte de monstre bizarre pour tout le monde alors..., fit-il tristement.
- Tu n'es pas un monstre bizarre, assura Christopher. Tu es une merveille incroyable, sourit-il en venant lui voler un baiser qui le détendit. Tu ne t'es jamais senti seul ? demanda-t-il ensuite en le câlinant.
- Si, très souvent, répondit-il. Je ne sais pas combien de fois j'ai souhaité trouver quelqu'un parce que je me sentais terriblement seul. Mais il n'y a eu personne, jusqu'à ce que tu arrives.
Christopher resserra son étreinte autour de lui, se demandant à quel point il avait pu souffrir de la solitude avec une si longue vie seul.
- Est-ce que c'est... habituel pour ton espèce de rester longtemps seul ? questionna-t-il.
- Non, pas spécialement, répondit-il. Il n'y a pas de... norme ou de modèle préconçus au sein de mon peuple pour les relations romantiques, fit-il avec gêne. Comparé à toutes les autres espèces, il n'y a pas de modèle type, de tradition ou de code. Chacun fait comme il veut seul les sentiments comptent vraiment. Après, on mène nos relations comme on le sent, comme on le veut.
- Toutes les espèces que je connais ont des rites, des règles en la matière, remarqua Christopher. Les humains ont tellement de manières en la matière, s'amusa-t-il. Pas toi ?
- Non. On fait vraiment comme on le juge bien, pour tout. Les gens sur Gaïa avaient pleins de rites, de règles, de marche à suivre, d'étapes à passer, de conditions à remplir... Je comprend mais je trouve tout ça un peu stupide. Je pense que ça devrait suffire de juste montrer à l'autre ce qu'on ressent et de s'occuper de lui, de veiller sur lui et d'être ensemble sans qu'il n'y ait tout le reste autour.
- J'aime bien cette idée, sourit l'amiral en le détendant.
- Il faudra que tu me dises si je fais quelque chose qui ne te convient pas ou si tu as besoin de que fasse quelque chose.
- Reste juste comme tu es c'est parfait, répondit-il en logeant son nez dans ses cheveux. Quand au reste, ne t'en fais pas. On a tout notre temps, rassura-t-il.
Harias sourit, réconforté. Si tout lui semblait naturel avec Chris, il n'y connaissait rien et il avait peur de ne pas être à la hauteur. Aimer de cette manière, il n'avait jamais fait, jamais pu le faire et il avait cru que ça ne lui arriverait plus.
- On va se coucher ? proposa l'homme après un moment. Tu te lèves tôt demain.
- Hum, approuva-t-il en se levant.
Il aida l'amiral à le faire, lui offrant son appuis pour l'aider. Ils rejoignirent la chambre, Christopher s'y changeant quand Harias rejoignait la salle de bain alors qu'ils n'avaient pas encore dépassé ce stade d'intimité. Ils se retrouvèrent bien vite, vêtus de tee-shirt et de pantalons amples et confortables. Le grand lit de l'amiral les accueillait sans problème, incroyablement confortable et ce fut bien vite, très heureux de le faire que Harias vint se blottir dans ses bras, les enfermant complètement dans ses grandes ailes douces, dans le confort, l'obscurité et la sécurité. Harias sourit en sentant Christopher déposer un baiser sur son nez, ses grandes mains caressant le bas de son dos sous ses ailes. Leurs lèvres se trouvèrent bientôt partant dans un baiser passionné. Harias enroula ses bras autour de son homme, se serrant contre lui autant qu'il pouvait. Il savait, en théorie ce qu'était le désir mais il le découvrait pour la première fois avec Chris. Il avait tout à découvrir avec Chris mais il était à l'aise avec ça, en confiance avec lui, sa seule crainte étant de ne pas être à la hauteur de ses attentes.
Ils ne se pressaient pas et Harias se laissait plutôt guider par son compagnon qui ne précipitait rien, prenant son temps, toujours attentif à ses réactions. Et il le sentait encore plus compréhensif et encore plus attentionné après l'aveu qu'il lui avait fait ce soir. Sentir à quel point il faisait attention à lui et à comment il se sentait ne faisait que le mettre encore plus en confiance, le mettre encore plus à l'aise et tout devenait plus simple. Il sourit dans leur baiser en sentant les mains de Christopher descendre sur le bas de ses reins, la caresse terriblement agréable comme jamais il ne l'aurait imaginé, le faisant frissonner. Ses doigts trouvèrent l'implantation de sa queue tout au bas de son dos et Harias fut lui même surpris par le puissant frisson de plaisir qu'il ressentit à cela et qui lui tira un gémissement.
- Tu aimes ? demanda l'homme en murmurant à son oreille la voix chaude.
- Je le découvre en même temps que toi, répondit-il en revenant lui quémander un baiser.
Chris lui donna sans se faire prier, ses doigts continuant à se balader à cet endroit alors qu'une de ses mains descendait sur ses fesses. S'ils n'allèrent pas beaucoup plus loin ce soir là, ils passèrent un moment à se caresser, à découvrir le corps de l'autre, à chercher ce que l'autre aimait. Et si Christopher venait de lui apprendre qu'il aimait qu'il passe ses mains sur ses reins et la base de sa queue, lui découvrit que l'amiral frissonnait de plaisir lorsqu'il posait ses lèvres dans son cou, qu'il venait y chercher son odeur, qu'il baladait son nez sous son oreille. Comme Christopher était attentif à lui, il en faisait de même, cherchant à tout apprendre de lui. Ils passèrent une soirée douce ainsi avant de s'endormir ensemble.
Le lendemain, ce fut Christopher qui mit son insigne en place sur son uniforme doré alors qu'il se préparait pour rejoindre l'Enterprise. Se séparer fut difficile, mais ils le firent après un baiser plein de tendresse et de réconfort. Puis Harias rejoignit l'Enterprise, se servant de ses ailes pour rejoindre l'espace. Il rejoignit son vaisseau, se dirigeant vers la passerelle. Ses affaires étaient déjà à bord mais cette fois, il amenait un souvenir plus précieux avec lui. Un médaillon contenant une image holographique qu'il pouvait projeter devant lui. Ça ressemblait aux photos sorcières comme une courte séquence filmée défilant en boucle. Ici, c'était lui et Chris entrain de rire ensemble dans le fauteuil, Harias sur les genoux de l'homme. Ils avaient tellement ris en tentant de prendre un hologramme correct mais finalement, Harias adorait le résultat qui le faisait immanquablement sourire. Il atteignit finalement la passerelle, la porte s'ouvrant :
- Permission d'entrée sur la passerelle capitaine ? demanda-t-il alors que l'agitation régnait déjà.
- Permission accordée, sourit Kirk en se tournant vers lui, ravi de vous voir à bord commander.
- Ravi d'être là monsieur, sourit-il en rejoignant son poste.
Si Kirk était maintenant capitaine, Spock était toujours numéros un et lui numéros deux, le reste de la hiérarchie à bord n'ayant pas changé. On trouvait simplement le lieutenant -commander Montgomery Scott en ingénieur chef maintenant, le lieutenant Uhura affectée en permanence à la communication sur la passerelle et le lieutenant-commander McCoy en médecin chef principal. Il n'y avait pas eu d'autres changement notable à bord et très vite, chacun retrouva son poste et sa place. Bientôt, ils furent en route pour Vulcain, tous se replongeant dans leur mission. Et Si Chris lui manquait déjà, Harias ne pouvait pas nier qu'il était très heureux de retourner voler et partir à l'aventure.
Contrairement à leur mission baptême, celle-ci fut calme et tranquille, sans problème. Tout se déroulait bien sur la Nouvelle Vulcain, les choses avançant vite grâce à la technologie et à l'aide de la Fédération. Il avait été amusant de voir l'équipage interagir avec les Vulcain et leur logique très poussée, sans sentiments. Ils étaient tellement différents et ils avaient tellement de mal à se comprendre. Mais ils essayaient autant qu'ils pouvaient et c'était le plus beau pour lui. Il était d'ailleurs lui même une curiosité pour les Vulcain ayant appris son existence à travers la Fédération. Lui parvenait à fonctionner avec eux, comprenant et cela semblait les surprendre. À la veille de leur départ pour retourner vers la Terre, Kirk, Spock et lui même avaient été invité à un dîner auquel participaient l'ambassadeur Spock et l'ambassadeur Sarek, le père de Spock parmi quelques autres. Ils avaient discuté, Harias écoutant en silence, amusé par l'air dépité de son capitaine face au repas végétarien.
- Vous semblez très à l'aise avec les Vulcains commander Harias, fit l'ambassadeur Spock intrigué. C'est une chose rare quand une nouvelle espèce nous rencontre.
- Les Vulcains ne sont pas compliqués à comprendre, répondit-il avec un léger sourire en les surprenant.
- Vous trouvez ? fit Jim amusé.
- Les Vulcains, sans vouloir vous offenser, fit-il prudemment, ont un raisonnement primaire et simple. Il suffit de comprendre leur logique pour tout comprendre. Une logique simple basée sur des fait tangibles et quantifiable. Très facile à comprendre.
- Vous trouvez notre raisonnement... primaire ? fit un ancien que Harias sentait un peu pincé bien qu'il le cache parfaitement.
- Ne le prenez ni comme une insulte, ni comme une offense mais c'est le cas de mon point de vue, répondit-il. Vous êtes faciles à comprendre, très prévisibles, plats. Votre manière de penser est superficielle parce qu'elle ne prend en compte que les faits tangibles, physiques, mesurables, les lois de la nature que vous pensez avoir établi. Cela reste néanmoins une manière de faire relativement efficace et votre société le prouve.
- Vous ne semblez pourtant pas d'accord, remarqua le jeune Spock.
- Je comprend votre manière de penser et de vivre et je n'ai pas de problème avec ça, répondit-il. Mais je n'adopterais jamais cette façon de faire.
- Pourquoi ? demanda Sarek.
- Comme je l'ai dis, votre pensée est primaire, incomplète, inefficace pour un esprit comme le mien et ne correspond absolument pas à mon mode de pensée, ni à ce que je sais, à mon expérience...Un jour, votre manière de penser vous entravera et vous posera des problèmes.
- Selon qu'elle logique ? demanda Spock en le faisant sourire avec indulgence.
- Je vais vous poser un fait, un fait que vous pouvez comprendre et qui, à lui seul, remet votre façon de penser en cause, dit-il. Les Vulcains se basent sur une logique physique, tangible, vérifiable, quantifiable... sur des schémas que l'on peut établir, des règles, des codes qu'ils ont eux même écris. Pour vous approcher au plus de cette logique et la suivre, vous vous détachez de vos émotions,les ignorez, vous les contrôlez à l'extrême, vous ne les laissez pas s'exprimer, vous les réprimez, les effacez et les considérez plus comme une gêne, une entrave, quelque chose d'inutile. Hors, les émotions, sont pour ainsi dire, une création de la nature comme tout ce qui est. Maintenant, citez moi une chose que la nature a créé et qui n'a pas de fonction ou de but valable, demanda-t-il. Seul les êtres conscients et intelligents font et créent des choses plus ou moins inutiles. Vous pouvez invoquer les instincts primaires des êtres pour la survie, la reproduction mais vous savez j'en suis certain, que les émotions ne se limitent pas à cela et vont bien plus loin. Vous pouvez me dire que ce ne sont que des réactions chimiques mais c'est faux. La nature ne créée rien d'inutile et tout évolue pour favoriser l'épanouissement de l'espèce. Vous pouvez aussi me dire qu'en agissant ainsi, les Vulcain influent sur leur propre évolution. Citez moi une action volontaire sur l'évolution physique d'une espèce par une autre ou elle même qui ait abouti à un résultat positif ? Manipulation génétique, clonage... tout cela qui était à la base « dans l'intérêt de l'espèce » a fini par être interdit pour une bonne raison. Ce que vous faîte est un acte du même genre mais au niveau psychique et mental. Ne croyez pas que cela sera sans conséquence pour vous. Manipulez la vie dans tout ses aspects, physiques ou émotionnels, n'est pas du ressort des espèces conscientes, du moins pas de celles que je connais. Pour prétendre faire cela, il faudrait bien mieux connaître le fonctionnement de cet univers. Ce que vous faîte avec vos émotions pourrait être comparé à quelque chose comme se rendre aveugle ou sourd, s'infliger un handicap.
- Le contrôle des émotions, leurs mise à distance maximise grandement notre raisonnement, notre logique, notre efficacité, nos capacités, fit un ancien. Les Vulcains recherchent la vérité par la logique. Les émotions sont illogiques et sont donc une entrave. Les émotions rendent violents et barbares.
- Vous trouverez peut-être votre vérité ainsi mais pas La Vérité, répondit-il. Les émotions ne sont pas illogiques. Elles sont l'invention la plus avancée et la plus complexe de la nature, difficile a comprendre et à appréhender. Elles ne sont pas illogiques, elles impliques cependant tellement de paramètres, de possibilités, de choses à prendre en considération qu'elles vous paraissent incompréhensibles. Elles nécessitent un esprit préparé à les comprendre, compréhensif et tolérant. Elles ne sont pas illogiques, elles ne sont pas une entrave et si oui, elles rendent parfois violents, elles sont loin de ne faire que cela et la violence a aussi sa place et son utilité dans cet univers. Ma pensée est que comme beaucoup de choses méconnues et incomprises par les espèces intelligentes, elles suscitent la peur et le rejet. Et comme la majorité des espèces s'intéressent davantage aux choses physiques qu'ils peuvent plus facilement maîtriser et toucher, voir, sentir et expliquer, les choses intangibles et impossibles à contrôler vraiment sont effrayantes. Et je ne parle pas seulement des Vulcains. Même les espèces dîtes très émotives comme les humains font cette erreur.
- Qu'en est-il de votre espèce et de son rapport aux émotions ? demanda l'ambassadeur Spock intéressé.
- Mon espèce a passé bien du temps à comprendre les émotions, pour comprendre les êtres. Ensuite, le rapport aux émotions est différents suivant la personnalité de chacun, sa manière de voir les choses et de les juger. Pour ma part, mes émotions ne me font pas peur et je les accepte pleinement même si dans certaines situations, je m'impose un certain contrôle pour ne pas me laisser dominer par elles.
- Donc vous admettez qu'elles sont un problèmes ? fit un ancien.
- Non, jamais, sourit-il avec indulgence. Mais comme tout dans cette univers, un équilibre est nécessaire. Bien des principes de l'univers existent par deux et s'équilibrent. Passé et futur, créent le présent. La vie et la mort créent l'existence. La lumière et l'obscurité nous permettent de voir. Le bien et le mal créent la paix. Les opposés ne s'affrontent que lorsque la peur et l'incompréhension, l'intolérance s'immiscent dans l'affaire. Émotion et raison sont les deux extrémité d'une balance qui, lorsqu'elle s'ajuste, fait naître l'harmonie et la compréhension. Les émotions sont un cadeau de la nature aux êtres conscients pour leur permettre de vraiment saisir l'univers autour d'eux, ce n'est pas un handicap, sourit-il.
- Aucune émotion n'est nécessaire pour comprendre l'univers et ses lois, fit Spock.
- L'univers comprend pourtant des gens comme Jim Kirk monsieur Spock, s'amusa-t-il. Vous êtes incapable de le comprendre vraiment donc vous être incapable de comprendre vraiment l'univers. Et oui, vous n'avez pas besoin d'émotion pour les lois de la physique, il n'en n'est pas de même pour le reste des principes de l'univers. Vous êtes loin d'avoir tout découvert. Vous êtes encore des enfants.
- Quel âge à votre espèce déjà ? demanda Kirk.
- Plusieurs centaines de milliers d'années terrestre, répondit-il. Et nous sommes, enfin, je suis encore un enfant aussi. Ou peut-être un ados par rapport à vous, s'amusa-t-il en faisant sourire son capitaine.
- Insinuez vous que certains principes de l'univers impliquent des émotions ? demanda un ancien.
- Je n'insinue rien je l'affirme, répondit-il. Croyez vous réellement que les êtres intelligents soient les seules choses dans l'univers à avoir accès à cette dimension invisible des choses que sont les émotions, la moralité, la spiritualité ? Vous vous trompez.
- Comment ça ?
- Ce n'est pas une chose que je peux vous apprendre en l'état actuel, fit-il simplement. Surtout avec votre mode de pensée. Votre espèce va faire son expérience et son apprentissage au sujet de ceci d'une manière ou d'une autre même si cela risque de prendre du temps. Mon espèce aussi a eu sa période totale maîtrise des émotions bien qu'elle fut brève parce que l'on s'est vite rendu compte que l'on s'entravait tout seul.
Il reprit ensuite son repas comme si de rien n'était. Il parlait toujours de son espèce et dans un sens c'était vrai parce qu'il y avait eu plusieurs Maître de la Mort avec leurs apprentissages, leurs héritages, leurs leçons reçu de la Mort elle même, leurs évolutions de pensées... le tout accessible au suivant s'il évoluait assez pour atteindre cette héritage. Cela fonctionnait comme une espèce simplement différente avec des réflexions bien plus individuelles. Certains avaient essayé sans émotions, ça n'avait pas marché. Des Maîtres de la Mort, il y en avait quelques uns et depuis qu'il était dans cet univers, il se demandait s'il pouvait y en avoir d'autres ailleurs. C'était possible, il était loin de tout savoir sur le sujet même s'il était un Maître de la Mort. Il recevait encore des connaissances en héritage mais cela n'arrivait que lorsque son esprit et son évolution personnelle passaient des paliers de compréhension, la magie lui donnant alors accès à plus. Comme la nature le faisait, les Maître de la Mort expérimentaient et réfléchissaient par eux même pour recevoir ensuite la leçon lorsqu'ils en avaient compris l'essence. Les Vulcains n'eurent pas l'air de comprendre une miette de son discours. Enfin, sauf l'ambassadeur Spock qui avait un léger sourire bien qu'il ne dise rien. Kirk quand à lui comprenait au moins en partie.
Finalement, ils prirent le chemin du retour et furent bientôt sur Terre. Le capitaine leur demanda de faire leur rapport après quoi ils auraient droit à deux jours de repos avant de revenir pour une autre mission. Harias quand à lui était souriant et heureux. Il allait enfin retrouver Christopher après deux semaines de séparation qu'il n'avait pas vraiment apprécié. Il était très heureux de rentrer d'autant plus que Christopher lui avait envoyé un message pour l'inviter chez lui lorsqu'il rentrerait. Il avait été prévu qu'ils rentreraient en fin de journée et Christopher lui avait dis qu'il lui préparait à dîner pour qu'il n'ait rien à faire en rentrant. Impatient, Harias avait rendu son rapport, rendu son poste et avait pu quitter l'Enterprise. Comme prévu, on était en fin de journée et ce fut en volant qu'il rejoignit l'immeuble où se trouvait le vaste appartement de Christopher. La porte s'ouvrit presque immédiatement lorsqu'il sonna et il sourit largement en découvrant son homme souriant tout autant. L'amiral le fit entrer et dés que la porte fut refermée, Harias sentit ses bras s'enrouler autour de sa taille, l'homme le ramenant contre lui. Il passa alors ses bras autour de son cou, accueillant avec joie le baiser qui lui fut donné, y répondant avec passion.
- Tu m'as terriblement manqué Chris, murmura-t-il contre ses lèvres lorsqu'ils se séparèrent.
- Toi aussi tu m'as manqué mon cher, répondit-il tendrement en le faisant sourire. La mission s'est bien passée ? demanda-t-il en passant une main douce sur sa joue.
- Très bien. Sans le moindre problème et la Nouvelle Vulcain s'en sort bien.
- Tant mieux, fit-il en revenant l'embrasser doucement. J'espère que tu as faim. Le dîner est presque prêt.
- Je meurt de faim, s'amusa-t-il. Et les je rêve d'un repas qui ne sorte pas du synthétiseur, bouda-t-il en lui tirant un petit rire.
- Allons manger alors.
Il lui fit prendre son bras, Harias pétillant de bonheur à ses côtés et ils rejoignirent la cuisine pour aller chercher les plats et les porter à table. Ils s'installèrent l'un en face de l'autre pour manger, Harias s'empressant de prendre des nouvelles de son compagnon et de son état de santé. Visiblement, sa rééducation avançait bien mais les médecins avaient déterminé qu'il boiterait et qu'il aurait besoin d'une canne, les nerfs de sa jambe trop endommagés. Mais l'amiral ne semblait pas plus dérangé que cela. Ils mangèrent paisiblement, discutant un peu, se regardant souvent en souriant avec tendresse. Ils terminèrent finalement, Harias se levant d'un air félin sans lâcher son compagnon des yeux. Celui-ci sourit et écarta sa chaise de la table pour l'accueillir sur ses genoux, entourant sa taille de ses bras quand Harias glissait les siens autour de son cou pour venir l'embrasser doucement, délicatement, profitant pleinement de sa présence. Pour avoir vécu longtemps, attendu longtemps quelque chose comme ça, il saisissait toute la valeur, le trésor qu'était sa relation avec Christopher et il avait bien l'intention d'en prendre le plus grand soin. Il lui caressa doucement la nuque en échangeant plusieurs baisers avec lui.
Ils se câlinèrent un moment avant de débarrasser la table et d'aller s'installer dans le canapé, l'amiral s'y allongeant pour ensuite attirer son compagnon sur lui, Harias venant volontiers se blottir contre son torse. Et il soupira de bien-être et de plaisir en sentait la grande main de Chris venir caresser ses cheveux et masser délicatement sa tête. Il nicha son nez contre sa poitrine, écoutant sa respiration et son cœur, savourant un de ces instants doux et reposant qu'ils aimaient. Et il gémit de plaisir lorsque l'homme passa ses doigts dans les plumes qui couvraient sa peau entre chaque paires d'ailes et qui n'étaient pas couvertes par les habits qu'on avait fait pour lui. Et comme pour toutes ces choses, c'était Chris qui lui avait fait découvrir qu'il aimait ça en le caressant. Mais il fallait avouer que personne ne l'avait jamais touché ainsi autrefois. Il n'avait jamais eu trop de contact avec les autres avant si ce n'était pas une étreinte pour se dire bonjour. Il se découvrait pourtant sensible à ce genre de caresses et il découvrait qu'il adorait ça, comme les frissons et le plaisir que cela lui procurait. Christopher semblait adorer le toucher, irradiant de plaisir et de détente en le faisant, de protection, d'attention, de tendresse et Harias s'enivrait de cela avec joie.
- Tu as pu voler un peu sur la Nouvelle Vulcain ? demanda l'amiral.
Christopher était d'ailleurs certainement le seul à se rendre compte qu'il pouvait rapidement être inconfortable, courbaturé et raide s'il ne volait pas pendant trop de jours comme quelqu'un qui resterait immobile dans la même position trop longtemps.
- Pas vraiment, soupira-t-il. Les Vulcains semblaient croire que je mettrais le bazar dans leur trafic aérien assez dense avec toutes les navettes et machines qui voyages en tout sens. J'ai donc dû m'abstenir. J'irais dans la forêt de séquoia pour voler demain.
- Tu n'as pas mal au dos ?
- Ça tire un peu mais ça va, soupira-t-il totalement détendu sous les caresses.
- Je pourrais te faire un massage pour soulager ça, murmura-t-il.
- Hum, tu n'es pas obligé, ce n'est rien, répondit-il malgré qu'il en aurait bien envie.
- Mais j'en ai envie, répondit-il le ton léger et taquin. Viens, on y va.
Harias se leva alors, l'aidant à en faire de même, s'assurant de son équilibre, enroulant un bras autour de lui, l'entourant de ses ailes du côté où il était, s'assurant ainsi qu'il ne tomberait pas. Et comme à chaque fois, Christopher se fit très touché face à son soutient et à son attention, venant déposer un baiser sur l'une de ses cornes. Ils rejoignirent la chambre, Christopher venant lui faire face pour lui retirer le haut doré de son uniforme qu'il avait encore et une maillot noir qu'il avait en dessous. Harias se laissa faire bien qu'un peu gêné. Ce qui n'était pas dans ses habitudes puisque se mettre tors nu ne l'avait jamais dérangé avant. Mais il savait que ce n'était pas tant cela que la peur de ne pas plaire à Chris qui l'angoissait. Seulement, son homme était déjà totalement accepté son apparence atypique, très atypique et n'en n'avait jamais été gêné. Cela n'empêchait pas Harias de toujours être inquiet à ce propos. Mais comme toujours, Christopher fut parfait, ne changeant pas du tout d'attitude, n'hésitant pas à poser ses mains sur lui, venant l'embrasser doucement.
- Allonge toi confortablement, pria l'homme, j'ai une huile de massage, je reviens.
Souriant, Harias alla s'installer dans le grand lit plein de l'odeur de Chris, la chose le faisant soupirer de plaisir. Très vite, son homme fut là, s'installant près de lui, il écarta les longs cheveux, Harias tournant la tête de son côté pour le regarder, ne s'en lassant pas. L'amiral se mit à lui masser le dos, une huile à la douce odeur plante laissant ses mains glisser agréablement sur sa peau sous ses ailes légèrement relevées. Dans la lumière douce et chaude de la pièce, Harias observa son homme s'appliquer à dénouer ses muscles à la base de ses ailes, grimaçant finalement un peu :
- Je ne suis pas certain que tu aies été tout à fait honnête tout à l'heure, remarqua-t-il un peu sévère.
- Sur quoi ? demanda Harias perdu.
- Tu dois avoir mal, s'inquiéta-t-il. Tes muscles sont durs et très noués.
- Ça va, assura Harias. J'ai l'habitude. Il y a eu des périodes où je n'ai pas pu voler un ou deux ans d'affilé. Je me suis fait à cette tension. Ce n'est rien je t'assure.
- Ce n'est pas rien et ce n'est pas normal de s'habituer à la douleur, fit doucement Christopher.
- Je sais, répondit-il tristement. Mais dans certaines situation, soit on s'habitue, soit on se brise, murmura-t-il.
- C'est terminé maintenant, tu n'as plus à supporter ce genre de choses, assura l'amiral. Alors ne prend pas ça à la légère et dis le moi quand il y a le moindre soucis. D'accord ?
- Hum. Je vais essayer.
- Bien, sourit-il avec douceur en poursuivant son œuvre.
Il silence serein s'installa ensuite, Harias se détendant totalement sous le traitement divin soulageant son dos. C'était indéniable mais il ne s'était pas rendu compte de la tension qui y régnait avant que Chris ne se mette à dénouer ses muscles. Il avait peut-être raison, peut-être s'était-il habitué à trop de choses après tout ce qu'il s'était passé. Il se laissa aller à ses mains chaudes, un doux sourire habillant ses lèvres. Christopher prit son temps, un léger sourire tendre sur les lèvres alors qu'il s'efforçait de le soulager au mieux, touchant profondément Harias expérimentant pour la première fois une telle attention sincère. Il ne put s'empêcher de gémir de plaisir lorsque les doigts experts s'aventurèrent sur ses épaules et sa nuque accumulant les tensions lorsqu'il ne pouvait pas voler régulièrement. Il vit Chris sourire davantage à cela.
- Merci, bredouilla Harias alors qu'il sentait son corps totalement détendu sous son massage.
C'était très agréable et tellement bienfaiteur en plus du délicieux moment ainsi passé avec celui qu'il aimait. Il sentit finalement l'amiral se pencher sur lui et venir embrasser sa nuque, le faisant sourire largement.
- Avec plaisir, répondit-il en déposant de petits baisers sur sa peau jusqu'à atteindre son oreille.
Harias ne put s'empêcher de rire doucement :
- Ça chatouille, rit-il.
- Tiens, s'amusa l'homme, je ne t'avais pas encore découvert chatouilleux, fit-il en continuant à souffler légèrement sur son oreille pour le taquiner.
- Juste à certains endroits, fit-il en remuant un peu pour lui échapper. Parce qu'il y a des endroits de mon corps qui sont tellement innervés que c'est sensible.
- Ah, fit-il l'air intéressé. Où ? demanda-t-il en continuant à le taquiner pour avoir ses réponses tout en s'amusant de le voir se tortiller en riant.
- Mes ailes, répondit-il. Mes oreilles, tout les endroits où il y a les motifs noirs sur mon corps, mes yeux et paupières, mes lèvres et mes mains. Mais ça ne chatouille pas forcément.
Décidé à faire cesser les chatouilles qui le torturaient délicieusement, Harias attrapa l'amiral pour le plaquer au matelas, se mettant à califourchon sur ses hanches pour le bloquer, l'amusant. Il se pencha doucement sur lui pour lui voler un baiser.
- Et toi, tu es chatouilleux ? demanda-t-il l'air taquin. Peut-être ici ? fit-il en se mettant à lui tripoter les flancs pour essayer d'avoir une réaction.
- Perdu, rit l'amiral en se redressant pour s'asseoir et lui ravir ses lèvres. Je ne suis pas chatouilleux, nargua-t-il en lui tirant une moue boudeuse.
- Je trouverais bien quelque chose pour t'embêter aussi, assura Harias.
- J'ai hâte de voir ça, répondit-il en enroulant ses bras autour de lui.
- Merci pour le massage, reprit plus sérieusement Harias. Cela m'a fait du bien. Que puis-je faire pour te rendre la pareille ? demanda-t-il en passant un doigt sur sa joue.
- Je veux un baiser, répondit-il.
Souriant, Harias prit son visage entre ses mains, se penchant sur lui pour venir lui ravir ses lèvres avec langueur et tendresse. Il sentit les bras de Chris se resserrer autour de lui, venant le plaquer contre son corps, l'électrisant. Le désir, c'était une chose qu'il découvrait avec Chris et il ne savait pas trop quoi faire de ça, gêné. Leur baiser se fit progressivement plus passionné et Harias ne manqua pas de noter le désir que Chris éprouvait pour lui, la chose le flattant énormément. Jamais il n'aurait cru qu'on pourrait le désirer un jour. Naturellement, il se colla un peu plus contre lui, enroulant ses bras autour de son cou pour se serrer contre lui. Il était tellement bien là, avec cet homme qui prenait soin de lui, le traitant comme une personne précieuse. Chris le traitait comme un trésor et pas comme un monstre, un animal, une arme ou un outils puissant. Avec lui, il avait la liberté de tout montrer, y compris ses faiblesses et il n'avait pas à réfléchir. Il pouvait juste se laisser aller avec lui, en confiance totale, sachant d'instinct qu'il était en sécurité avec lui. Il percevait tout l'amour que Christopher avait pour lui, une immense tendresse, un instinct de protection féroce, une attention de tout les instants, un désir puissant, une douceur sans égal. Cela lui fit monter les larmes aux yeux et il les laissa couler sans honte, la chose alarmant un peu son homme :
- Harias ? s'inquiéta-t-il. Quelque chose ne va pas ? demanda-t-il aussitôt en posant ses mains sur ses joues.
- Non. Non, tout vas bien, répondit-il en souriant avec chaleur. Je t'aime Chris, murmura-t-il comme un secret.
Un baiser infiniment tendre lui répondit, l'homme essuyant ses larmes de ses pouces. Lorsqu'il recula, il vint poser son front contre ses cornes couvrant son front pour le regarder dans les yeux.
- Je t'aime de tout mon cœur Harias, répondit-il en faisant couler d'autres larmes de bonheur. Et j'ai bien l'intention de prendre soin de toi si tu veux bien me laisser faire.
Souriant comme jamais, Harias alla se blottir contre lui, se gorgeant de sa chaleur et de sa présence forte et rassurante. Ils restèrent ainsi longtemps avant de finalement se coucher pour la nuit. Le lendemain, Harias alla passer plusieurs heures à voler dans les forêts au nord de la ville, rejoignant les gigantesques séquoia avec joie pour aller s'amuser et se détendre. Ce fut ensuite chez Christopher qu'il retourna et ce fut chez lui qu'il passa finalement ses deux jours de repos. Puis il fallut reprendre le service sur l'Enterprise cette fois-ci envoyé dans une mission de deux mois pour aller étudier un système tout juste découvert et quel ne fut pas la surprise d'Harias en se rendant compte qu'il s'agissait du système Black Angel. Il fallut un bon moment en distorsion pour l'atteindre mais ils y furent finalement.
- Capitaine, nous sommes arrivés dans le système Black Angel, annonça-t-il en sortant de distorsion.
- Merci Harias, répondit Kirk. Quelque chose à signaler ? demanda-t-il à ses officiers.
- Rien monsieur, tout est tranquille, lui affirma-t-on rapidement.
- D'après le dossier d'analyse préliminaire du système, il n'y a pas de forme de vie intelligente ni présence spatiale d'aucune sorte, fit Spock près du capitaine. Mais il semblerait que les particularités du système et de ses planètes méritent une étude approfondie.
- Black Angel, fit Kirk pensif. Pourquoi ce nom ? demanda-t-il l'air curieux. C'est un peu atypique comparé aux désignations habituelles.
- Je peux répondre capitaine, intervint Harias en se levant pour regarder le système et ses planètes à travers la baie vitrée.
- Je vous écoute, répondit-il sous l'attention de toute la passerelle.
- Ce système a été nommé ainsi par l'équipage de l'USS Irae venu ici en premier sous les ordres du capitaine Pike. Ils sont choisi ce nom parce que c'est ici qu'ils m'ont trouvé, expliqua-t-il en les surprenant.
- Si je me souviens bien, l'équipage de l'Irae vous a trouvé à la dérive dans l'espace au bord de la mort, rappela le second.
- Merci pour le tact Spock, soupira Jim.
- C'est exact, fit Harias impassible en se tournant vers eux. C'était ici. Ce système est très intéressant mais à priori, s'il n'y a pas eu de changement, il n'y a pas de danger notable si ce n'est quelques prédateurs assez impressionnants sur les planètes. Elles sont pleines de vie animale et végétale.
- Je vois. Vous y êtes déjà descendu ? demanda le capitaine.
- Plusieurs fois le temps que l'rae a stationné ici durant l'analyse préliminaire.
- Super, dans ce cas vous descendrez avec les équipes au moins pour les premières sorties pour les aider à apprivoiser le terrain.
- Avec plaisir capitaine.
- Notre mission consiste à sécuriser des zones de recherches et à mettre en place des périmètres de sécurité jusqu'à l'arrivée du vaisseau scientifique qui mènera une étude approfondi. Nous allons faire une analyse des menaces potentielles et tout ce qui s'en suis, commanda Kirk.
Et ce fut ce qu'ils firent, Harias ravi de descendre sur les planètes et d'y retrouver une nature vierge et sauvage extraordinaire. Cette fois au moins, il eut l'occasion de voler autant qu'il le voulait sur son temps de pause et il ne se fit pas prier, heureux de voir son capitaine l'autoriser à y aller tant qu'il restait en contact avec l'Enterprise pour être sûr. Comme prévu, ils restèrent jusqu'à l'arrivé du vaisseau scientifique, mettant en place des périmètres de sécurités et analysant les potentiels dangers pour que les équipes sachent comment prendre toute les précautions nécessaires pour étudier les planètes en toute sécurité. Ce fut finalement après plus de deux mois de mission qu'ils rentrèrent finalement sur Terre. Et si Harias avait été en contact régulier avec Christopher dans ses communications personnelles, il était terriblement pressé de le retrouver. Entre temps, l'amiral avait repris ses fonctions au commandement et c'était remis au travail, s'en montrant heureux alors qu'il commençait à s'ennuyer. Comme ils en avaient discuté et au plus grand bonheur d'Harias, l'homme suivait attentivement les dates de missions de l'Enterprise, posant autant que possible ses jours de repos en même temps que les siens sur Terre pour qu'ils puissent passer du temps ensemble.
Ce fut un peu plus tôt que prévu qu'ils rentrèrent sur Terre cette fois. Ils étaient censés arriver en milieu de matinée mais ils étaient finalement rentré très tôt au matin et Harias avouait qu'il avait peut-être un peu poussé les moteurs au retour. Jim l'avait remarqué et s'était amusé à le taquiner sur son impatience à retrouver sa petite amie. Si Harias avait démentis calmement, intérieurement, c'était complètement cela même si Christopher tenait bien plus du véritable compagnon que du simple petit ami à ses yeux. Il l'avait taquiné à son tour en disant que lui n'avait pas qu'une petite amie à retrouver, tous sur la passerelle s'étant retenu de rire devant un Spock un peu décontenancé, Jim avouant sans honte avec amusement.
Ils étaient donc rentrés un peu plus tôt que prévu, San Francisco encore endormie et plongée dans le noir. Harias s'était pourtant précipité, allant prendre une douche rapide, passant une tenue civile avec une chemise et un simple jean noir. Il était allé à la boulangerie à la première heure, emportant viennoiseries et pâtisseries avant de filer chez Christopher. Il hésita un moment à sonner une fois devant la porte. Chris avait l'habitude de se lever assez tôt mais il aimait flâner aussi pendant ses jours de repos, ce qui était le cas aujourd'hui. Mais finalement, sa furieuse envie de le retrouver eu raison de lui et il sonna. Un instant plus tard, Christopher apparut, souriant largement alors que l'ordinateur l'avait certainement renseigné sur qui était là. Il avait encore les cheveux un peu en vrac, sortant certainement du lit avec son tee-shirt et son pantalon de pyjama froissé. Mais bon sang ce qu'il était séduisant pour Harias. Et en sentant son immense bonheur de le voir, l'être ailé fut encore plus heureux d'être là.
Il entra, la porte se referma et quasiment immédiatement, son corps trouva celui de Chris, leurs bras s'enroulant l'un autour de l'autre, leurs lèvres se trouvant pour un baiser passionné. Harias se sentit être plaqué contre le mur du couloir, frissonnant de plaisir en sentant son homme se coller complètement contre lui. Il déposa vaguement son chargement sur la commode près de lui pour pouvoir venir perdre ses mains dans les cheveux poivre et sel de son compagnon qui ravageait sa bouche de baiser pour son plus grand plaisir. Et il n'avait absolument aucune envie de bouger de là, se serrant autant qu'il pouvait contre lui. Deux mois sans lui, c'était long et il se demandait ce que cela serait lorsque l'Enterprise aurait des missions plus longues, voir une mission quinquennale. Ce n'était pas à exclure alors qu'il était le meilleur vaisseau de la flotte. C'était là le seul inconvénient de son travail. Mais cela rendait les retrouvailles des plus intense aussi et il le ressentait à cet instant. C'était comme avoir enfin de l'eau après des mois de sécheresse et de soif.
Ils s'embrassèrent presque frénétiquement, se serrant presque douloureusement l'un contre l'autre, soulageant le manque qu'ils avaient ressenti en l'absence de l'autre. Ce ne fut que lorsqu'ils furent à bout de souffle qu'ils se séparèrent, souriant, Harias partant perdre son nez dans le cou de son homme pour s'enivrer de son odeur.
- Tu rentres plus tôt que prévu, remarqua Christopher en venant caresser ses cheveux.
- Il se pourrait que j'ai un peu poussé l'Enterprise pour rentrer un peu plus vite, répondit-il en le faisant doucement rire.
- Je ne vais pas m'en plaindre, assura-t-il en revenant lui quémander un baiser plus doux.
Ils se câlinèrent un bon moment avant d'aller s'installer pour prendre le petit déjeuner. Ce jour là, ils se firent un plateau bien garnis avant d'aller s'installer à deux dans le canapé, collés l'un contre l'autre pour manger tranquillement. Mais ils en eurent bien vite fini, replongeant plutôt l'un sur l'autre avec plaisir. Christopher attira bien vite Harias sur ses cuisses, celui-ci venant bien volontiers s'y installer à califourchon, laissant son homme attraper ses hanches pour l'amener plus près de lui, le faisant rire un peu avant qu'il ne revienne s'approprier ses lèvres. Et ils s'enflammèrent rapidement, le désir montant très vite pourtant, Chris finit par casser leur baiser :
- Harias, j'ai une question importante à te poser, fit-il.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il en l'observant.
- Est-ce que ton espèce a une manière particulière de faire, est-ce qu'il y a des choses que je devrais savoir sur les relations intimes ? demanda-t-il doucement en posant son front contre le sien.
Il vit le visage de son compagnon ailé se tinter de rouge alors qu'il se faisait embarrassé, l'attendrissant. Il lui donna un baiser doux, se faisant tendre et patient. Au fur et à mesure du temps et des discussions, il avait saisi l'ampleur de la solitude dans laquelle Harias avait vécu et il savait que leur relation était une chose entièrement nouvelle pour lui. Il fallait le savoir, puisqu'il semblait pourtant très à l'aise avec lui, cela prouvant sa confiance alors qu'il se laissait guider sans crainte. Mais cela restait nouveau dans tout les aspects et il n'était pas surpris qu'il soit gêné. Cependant, il devait poser la question, ne voulant pas faire de bêtise ou mettre mal à l'aise son compagnon, faire quelque chose qui pourrait ne pas lui aller voir pire.
- Inutile d'être gêné, fit-il. À moins que cela te dérange ? supposa-t-il un peu inquiet.
Il n'avait jamais abordé la sexualité entre eux et Christopher savait que certaines espèces étaient très différentes des humains sur le sujet, certaines prenant même cela pour une corvée seulement nécessaire à la reproduction. Il ne savait donc pas comment Harias réagirait même si son attitude très câline et tactile était plutôt encourageante. C'était aussi pour cela qu'il demandait, ne voulant pas le choquer ou quoi que ce soit d'autre.
- Euh non, je n'ai pas de problème avec ça, fit-il en rougissant davantage. Je n'en n'ai juste... jamais parlé avec qui que ce soit et encore moins fait quoi que ce soit, fit-il avec tension. Je... je connais la théorie bien évidemment mais... oh, se dégonfla-t-il l'air triste. Je dois passer pour un gamin pitoyable.
- Non pas du tout, sourit l'homme en l'attirant contre lui. Pas du tout Harias.
Tout au contraire pour lui, cela ne faisait que montrer un peu plus à quel point il avait été seul, à quel point il n'avait pas eu d'amour ou d'affection, de plaisir, comment il avait été privé des choses les plus naturelles de la vie.
- Ne t'en fait pas, rassura-t-il. Je comprend. Est-ce que l'idée te dérange ? D'avoir ce genre de relation avec moi ?
- Non, fit-il malgré l'embarras fulgurant dans sa voix. Non au contraire. J'aime tellement être avec toi.
- Je pose la question parce que je ne veux pas te faire de mal ou te mettre mal à l'aise. Ne te préoccupe pas du reste pour l'instant, les choses se feront quand ce sera le moment. Je ne t'obligerais jamais à quoi que ce soit, je veux juste être certain de ne pas faire n'importe quoi et si tu as des question vis à vis de la chose chez les humains, j'y répond bien sûr, assura-t-il.
- Je... je sais comment ça marche chez les humains, répondit-il. C'est à peu près pareil pour moi, expliqua-t-il. Basiquement, c'est la même chose parce qu'on est biologiquement très similaire sur ce point. Il y a juste des choses en plus par rapport à vous.
- Tu veux bien m'expliquer, demanda-t-il avec calme.
- Et bien, j'ai des sens beaucoup plus fins, le toucher inclus et ça me rend bien plus... sensible, fit-il avec gêne alors que Chris lui caressait les cheveux pour le tranquilliser. La maîtrise de mon énergie vitale est importante pour moi et dans ce genre de relation, naturellement, je la partagerais avec toi. Cela ne te fera aucun mal au contraire. Ça te fera ressentir un peu ce que je ressens, ça donne normalement des sensations de chaleur, de bien-être, de plaisir, la sensation d'avoir un lien étroit et profond. C'est difficile de mettre des mots dessus. C'est... aussi intime que la relation physique. Mais je te le promet, ça ne te fera aucun mal.
- Je te crois complètement ne t'inquiète pas, assura-t-il. Je serais très curieux de voir ça, fit-il légèrement. Est-ce qu'il y a autre chose ?
- Et bien, l'échange d'énergie crée un lien temporaire. Cela ne dure que pendant et quelques minutes après, moins d'une heure. Mais ça implique qu'on reste ensemble le temps qu'il disparaisse. Si tu t'éloigne, ça pourrait être... désagréable pour moi seulement.
- Douloureux ? demanda-t-il inquiet.
- Non pas vraiment. Ce lien... pour moi qui suis très sensible aux énergies, ce sera comme si on ne faisait qu'un et si tu t'en vas avant qu'il se soit effacé, ça provoque de violentes sensations d'abandon, de perte, de solitude..., murmura-t-il en se serrant contre lui.
- Je ne t'aurais pas laissé de toute manière mais maintenant que je sais ça, tu peux être certain que tu resteras enfermé dans mes bras, promit-il en le détendant.
- Tu verras, normalement tu le sentiras facilement et tu sauras quand il se sera bien évaporé. Et... il y a encore une chose, fit-il avec tension.
- Qu'est-ce que c'est ?
Christopher sentit nettement à quel point cela l'angoissait, ce mettant à le câliner.
- Tu peux me le dire sans crainte, assura-t-il. Cela ne changera rien sauf si je dois faire quelque chose pour que tu sois bien.
- Tu sais que mon corps a une grande capacité d'adaptation, murmura-t-il alors.
- Oui, acquiesça-t-il.
- Cela vaut aussi pour ce genre de relation. Les miens n'ont jamais été très nombreux alors lorsqu'ils avaient des relations romantiques, il n'était pas rare du tout que ce soit avec un membre d'une autre espèce. Nos corps ont appris à s'adapter pour convenir au compagnon choisi. Cela vaut aussi dans le cas d'une relation homosexuelle et... Cela ne provoquera pas de changement physiques visibles mais ça aidera avec les... petits détails techniques comme... le lubrifiant, dit-il tout bas tendu comme un arc.
Et Christopher aurait pu rire tendrement de son embarras total mais il ne voulait certainement pas le vexer, plutôt le rassurer. Il continua donc à le cajoler, comprenant qu'il puisse ne pas être simple pour lui d'en parler, la chose déjà souvent gênante à aborder normalement. Quoi que pour certaines espèces, il n'y avait aucun problème à discuter de cela en détail devant tout le monde sans aucune gêne. Cela dépendait des cultures. Mais ce n'était pas du tout le cas d'Harias même si lui même n'avait pas de problème avec cela.
- Mais le principal avec cette adaptation, le point le plus important ce n'est pas tant ça. C'est...
- N'aies pas peur, rassura-t-il. Je t'écoute.
- Je peux... porter des enfants, lâcha-t-il en le stupéfiant.
Il connaissait plusieurs espèces construites sur un schéma de reproduction avec un homme et une femme où les hommes portaient les enfants mais ça restait extrêmement rare. Et il ne connaissait pas d'espèce où la conception était possible dans des couples de même genre. Alors cela était surprenant et il comprit que Harias avait peur qu'il le regarde différemment à cause de cette particularité, lui qui n'avait que trop souvent été traité en monstre pour ses différences.
- Tu es extraordinaire, sourit-il en déposant un baiser sur ses cornes et en le détendant déjà un peu. Est-ce que tu veux des enfants ? demanda-t-il alors.
- Euh, j'en voulais avant d'avoir vingt ans, répondit-il. Après, j'ai dû abandonner l'idée et maintenant... je ne sais pas. Pas pour l'instant en tout cas. Je veux d'abord profiter de cette nouvelle vie avant de penser à ça. Et toi, tu veux des enfants ?
- Avec la bonne personne, pourquoi pas, sourit-il. Mais pas pour le moment. Je verrais où la vie nous emmène.
Il sentit Harias se détendre à sa réaction se limitant à une surprise suivit d'acceptation totale.
- Est-ce qu'il faut... prendre des précautions ? demanda-t-il.
- Non. Je peux contrôler ça. Si un jour nous devions décider d'avoir des enfants, il faudra que je fasse une modification spécifique dans mon énergie vitale pour le permettre. C'est volontaire, complètement. Il n'y a pas de risque autrement. Et même lorsqu'on le permet, ça reste quand même assez difficile de... tomber enceint.
- D'accord. Est-ce qu'il y a autre chose ?
- Non, je crois que c'est tout.
- Merci de me l'avoir dis, sourit-il alors touché par sa confiance.
- Merci de m'avoir vraiment écouté et de... ne pas me trouver bizarre, bredouilla-t-il.
- Harias, je t'aime toi, ton cœur, ton âme et si je te trouve diablement séduisant, fit-il légèrement en l'amusant, tout le reste, c'est du décor. Sache que je te trouve merveilleux et que rien de ce que tu viens de me dire, rien tout court d'ailleurs ne me déplaît en toi, dans ce que tu es. Alors ne t'inquiète pas. Tu pourras toujours me parler, tout me dire.
- Vraiment ?
- Vraiment, assura-t-il.
- Alors, il y a peut-être autre chose que j'aimerais te dire, fit-il doucement.
