Chapitre 8 :

Un peu plus de vérité

- Tu pourras toujours me parler, tout me dire, fit Chris.

- Vraiment ? répondit Harias.

- Vraiment, assura-t-il.

- Alors, il y a peut-être autre chose que j'aimerais te dire, fit-il doucement.

Cela faisait déjà un bon moment qu'il y pensait, voulant être sincère avec Christopher, voulant instaurer confiance et honnêté entre eux.

- Je n'ai pas été entièrement franc avec Starfleet et la Fédération, dit-il en se redressant pour lui faire face. Je n'ai pas tout dis. Je ne savais pas comment ça pourrait être pris. J'ai fais quelques recherches sur le sujet et si je sais que c'est à l'état théorique, je ne sais pas ce que ça provoquerait et... je ne suis pas sûr que ce soit une information à donner n'importe comment.

- Je t'écoute, fit-il tranquillement.

Il n'était pas vraiment surpris et le commandement lui même se doutait que Harias n'avait pas tout dit. Mais on estimait qu'il avait été sincère et droit, qu'il avait plus que fait preuve de bonne foi et que, comme toutes les espèces de la Fédération, il avait le droit de garder des secrets sur son peuple et son monde s'il l'estimait bien et nécessaire. Les mondes de la Fédération avaient tous leur secrets et leur part d'intimité et on n'avait jamais exigé que tout soit dit bien au contraire. On entretenait une coopération et une entente sincère. Et même si Gaïa ne faisait pas partie de la Fédération et que Harias était le dernier de son espèce, il avait parfaitement le droit de garder ses secrets tant qu'il ne mettait pas Starfleet en danger et ne trahissait pas le poste dont-il avait pris la responsabilité en y entrant. Harias lui expliqua alors qu'en réalité, il n'avait pas juste été transporté d'un endroit à un autre après avoir été torturé mais d'un univers parallèle à un autre. Il lui expliqua que sa Gaïa, c'était aussi la Terre dans son univers, lui décrivant sans pour autant parler de magie. Christopher l'écouta avec sérieux l'air très surpris devant sa révélation. Il n'intervint pas et le laissa finir, un petit silence tendu planant entre eux.

- Je te crois et je comprends que tu aies préféré cette version, fit finalement Christopher en lui souriant. Je comprend complètement. La théorie des univers parallèles est encore une chose très vague ici et révéler que cela existe bel et bien n'est pas une chose à faire sans réfléchir c'est certain vu tout ce que cela pourrait impliquer.

- Tu ne m'en veux pas ?

- Non, assura-t-il. Je comprends parfaitement et cela mis à part, tu n'as pas réellement menti. Ta Terre est radicalement différente de cette Terre et ce sont deux mondes diamétralement opposés, surtout au vue de leur évolution. Dire qu'il s'agit d'un autre monde très éloigné est probablement la meilleure solution. Je pense que tu as bien fait et je garderai le secret, je te le promet.

Harias eut les larmes aux yeux sous l'intense soulagement qui le submergea et Christopher l'attira contre lui, comprenant que cela avait été difficile de lui dire, autant que de garder ça pour lui. Pas étonnant que Harias soit si émerveillé par l'œuvre accompli par la Terre ici.

- Et il y avait des êtres comme toi sur Terre de ton côté ? fit-il surpris par cette grosse différence.

- Il y a autre chose que je n'ai pas dis. Cela explique la différence. Cette fois, je ne l'ai pas dis parce que ça pourrait être vraiment dangereux. Peut-être, sûrement même que cela se saura un jour mais j'aimerais autant que ce soit le plus tard possible le temps que j'éclaircisse certaines choses.

- Je te promet que je ne dirai rien sans ton accord, assura-t-il.

- Dans mon univers, il y avait des espèces extrêmement différentes sur Terre en plus des humains et de leurs différentes ethnies. Il y avait comme deux mondes vivant séparés, un complètement caché à l'autre même s'ils ont fini par s'entrechoquer et fusionner avec tout ce qu'il s'est passé. Mais quand j'étais jeune, ils étaient bien séparés. D'un côté les humains ordinaires si je puis dire et d'un autre côté, les humains et autres espèce intelligentes doté d'une particularité, cachés aux premiers. Tu sais que je sens les énergies, que je maîtrise mon énergie.

- Oui.

- C'est en faîte beaucoup plus complexe que ça. Je n'ai fait que donner la version basique de la chose. En réalité, je peux aussi capter l'énergie. Celui d'un appareil, d'une personne ou même d'une étoile, d'une super-nova et avec cette énergie, je peux faire énormément de choses. Si j'en capte assez, avec assez de puissance, si j'en ai assez, abattre une flotte de vaisseau serait un jeu d'enfant pour moi.

- Vraiment ? fit-il stupéfait.

- Oui. Cela reste quand même très dangereux pour moi. Si je capte des énergies plus puissantes que celle que produit naturellement mon corps, cela peut me rendre très très puissant mais c'est comme provoquer une très grande surcharge. Cela fait assurément énormément de dégâts sur mon corps alors ce ne doit être qu'en dernier recours.

- Je comprend.

- Mais la véritable particularité est ailleurs. La vraie particularité est de percevoir et de pouvoir manipuler une énergie extraordinaire dont la Fédération et tout ses peuples, toutes les espèces connues que j'ai étudié sont encore totalement inconscientes, dit-il en l'intriguant. Le nom qu'on utilise dans mon monde a trop de connotations ici et ne définit pas ce que c'est vraiment alors je l'appellerais plutôt énergie vive ici. Une énergie vivante, pensante. C'est compliqué à expliquer d'autant plus pour moi qui la perçoit naturellement. C'est comme un être de pur énergie conscient, sans corps physique. C'est une énergie vraiment vivante, avec ses émotions, ses pensées, son caractère et il y en a partout dans l'univers. Dans l'espace, les étoiles, les planète, les plantes, les éléments et tout les êtres vivants en ont au moins un peu en eux. Il y en a partout, sous... différents profil pour chaque chose. Certains pensent que cette énergie constituent la vie et l'âme de certaines choses dîtes inertes comme la roche. C'est vrai dans une partie des cas et dans d'autres, elle ne fait que l'habiter et peut exister indépendamment de la matière. Cette énergie vive est différente pour chaque planète ou chose où on la trouve, comme des visages différents pour chaque être. Est-ce que c'est compréhensible ?

- Oui, assura-t-il, continue.

- Cette énergie ne peut pas être utilisée dans une technologie comme celle qu'il y a ici. On peut l'utiliser avec certains objets qui peuvent servir de catalyseur mais l'utilisateur lui même doit savoir s'en servir, savoir la maîtriser. Seul le vivant peut s'en servir vraiment et la manier. Mais n'importe qui ne pourrait pas se servir de ces objets comme avec la technologie ici. Les êtres capables de s'en servir naturellement sont plus ou moins puissants, c'est unique à chacun. Et cette énergie vive permet de faire à peu près tout ce qu'on peut imaginer. C'est aussi pour ça que mon peuple n'a pas eu d'évolution technologique, nous avons tout mis dans la maîtrise de cette énergie et cela ne peut se faire qu'au travers de l'être vivant, de sa volonté, de son imagination, de sa maîtrise et cela joue aussi énormément avec les émotions. Mais on peut quasiment tout faire avec : équivalent de la téléportation, soin, maîtrise des éléments, de la météo, combat... tout. En général, les êtres qui l'utilisent ne se servent que de l'énergie vive qui est en eux, que leur corps produit, qui leur appartient et sont donc limités par leur puissance et leur endurance naturelle. Mais là encore, il est possible de capter l'énergie vive qu'il y a partout. Mais il faut être très habile, c'est très dangereux parce qu'elle est vivante, pensante et que si, admettons je cherchais à prendre de l'énergie vive d'une planète et qu'elle se vexait, qu'elle n'était pas d'accord, elle pourrait me punir voir me tuer pour riposter ou se défendre. C'est une énergie vivante donc il faut savoir faire preuve de diplomatie, de politesse et ne pas faire n'importe quoi. Et comme avec l'énergie classique, il y a le problème de surcharge qui peut-être dans ce cas, bien pire. On ne rit pas avec l'énergie vive. Elle est la force la plus puissante que je connaisse dans l'univers.

- Wouaw, fit très éloquemment Christopher stupéfié par ce qu'il apprenait.

- Tu ne me crois pas ? s'inquiéta Harias.

- Si, bien sûr que si. On est loin de tout savoir de l'univers et ce n'est pas la première fois qu'on m'apprend l'existence d'une chose dont je n'aurais jamais imaginé l'existence. Je te crois complètement Harias, j'ai entièrement confiance en toi. Je suis juste surpris, rassura-t-il.

- Je n'ai pas parlé de ça parce qu'avec l'énergie vive, je peux vraiment tout faire sans avoir besoin du moindre outils. Comme...

Il leva et écarta une main d'eux, celle-ci se nimbant bientôt de flammes en faisant sursauter l'amiral ébahis qui paniqua d'ailleurs en pensant qu'il se brûlerait.

- Ne t'inquiète pas, rassura Harias. Je contrôle ce feu. Il ne me brûlera pas, dit-il en l'éteignant pour montrer sa main intacte. Cela, c'est une petite chose. Je peux faire des choses bien plus impressionnantes. De nature, je suis puissant et doué, j'ai une affinité très particulière avec l'énergie vive, j'ai passé beaucoup de temps à m'entraîner. Et c'est pour ma puissance qu'on a tant voulu me soumettre sur ma Terre, pour que je serve d'arme dans les guerres, dit-il sombrement. On voulait mon pouvoir. Je ne veux pas que ça se sache ici parce que je suis sûr qu'il y en a qui voudraient se servir de ça. Je préfère ne pas le montrer. Laisser n'importe qui accéder à l'énergie vive, ce serait comme mettre une bombe nucléaire dans les mains d'une tribu guerrière primitive ne cherchant que la mort et le sang. Les particularités de mon corps que la science n'explique pas, c'est l'énergie vive qui les permet. Ma régénération par exemple, ma capacité d'adaptation... Manipuler l'énergie vive, c'est comme manipuler l'essence même des choses à un niveau très profond. J'ai pu établir que cette Terre n'avait pas toute ces espèces capables de maîtriser l'énergie vive. Là est la grande différence avec Gaïa, avec ma Terre. Les espèces qui y maîtrisaient l'énergie vive formaient une société parallèle à celle des humains, cachées à leurs yeux. J'ai vite compris qu'il n'y avait pas cela ici. Et si j'ai parfaitement retrouvé l'énergie vive dans cet univers, j'ignore s'il y a d'autres espèces ailleurs capable de s'en servir. Je suis quasi sûr que oui mais je ne préfère pas qu'on les cherche ou qu'on essaye de s'en servir si on les trouve. Les dégâts pourraient être absolument titanesques si ça tournait mal. L'énergie vive reste une chose incroyablement difficile à maîtriser, rare sont ceux qui peuvent être réellement dangereux avec mais je suis loin de tout savoir du sujet et des différentes évolutions que d'autres espèces pouvant la maîtriser pourraient avoir eu. Je veux garder ça secret pour le moment.

- Je comprend et je ne dirai rien, je te le jure, assura-t-il.

- Je suis désolé de te l'avoir caché mais...

- Chut, fit-il en posant un doigt sur ses lèvres. Je comprend complètement. Et j'aurais compris aussi si tu avais encore attendu des années pour me le dire. Ce ne sont pas des sujets sans conséquences ni importances et ta prudence est plus que nécessaire. Merci de me faire confiance, sourit-il.

- Merci à toi d'être aussi ouvert et compréhensif, soupira-t-il.

Il se sentait incroyablement soulagé de lui avoir dis et d'avoir eu cette réaction très positive et tolérante. Chris était vraiment merveilleux. Ils en parlèrent encore un moment, Harias lui montrant quelques petites choses magiques, expliquant un peu plus, l'émerveillant. Il n'avait pas voulu utiliser le mot magie qui avait tout de suite un sens de blague pour les gens, trop de connotation loin de ce qu'elle était en réalité. Changer simplement le terme facilitait déjà un peu les choses pour expliquer. Ils passèrent la matinée là dessus, Christopher comprenant très vite l'ampleur de la chose qui en effet pourrait être dangereuse à révéler à n'importe qui, approuvant totalement le choix de son compagnon. Cela pouvait aisément être qualifié de secret de son espèce qu'il n'avait aucune obligation de révéler à la Fédération. On ne pourrait rien lui reprocher. Et il était vraiment heureux et honoré qu'il lui accorde assez de confiance pour lui dire.

Ils avaient déjeuné ensemble, changeant de sujet pour parler de la mission dans le système Black Angel jusqu'en milieu d'après-midi, Christopher s'intéressant aussi au comportement de Kirk comme capitaine. Puis, voyant Harias bailler à s'en décrocher la mâchoire, se souvenant que lui n'avait pas dormis depuis un moment et qu'il avait piloté l'Enterprise toute la nuit, Christopher le poussa à faire la sieste, venant volontiers s'allonger avec lui dans le lit pour lui tenir compagnie, profitant de ce temps pour lui même assimiler tout ce qu'il avait appris ce matin. Le laissant libre de se relever s'il le voulait, Harias ne s'était pas enfermé dans ses ailes pour se reposer, cela permettant à Christopher de passer son temps à admirer son tendre compagnon portant bien plus qu'il ne l'avait imaginé. Mais cela ne changeait rien et surtout pas ses sentiments pour l'âme incroyable qu'il était. Lorsque Harias commença à se réveiller, ce fut avec une main insistante qui passait dans ses cheveux, une voix très connue et très aimée qui l'appelait pour le réveiller.

- Chris ? bredouilla-t-il en se forçant à ouvrir les yeux.

- C'est moi, sourit celui-ci en venant déposer un baiser léger sur ses lèvres. Il est l'heure de dîner.

- J'ai dormis tant que ça ? fit-il en se redressant lourdement.

- Tu en as besoin. Mais il faut manger aussi. J'ai préparé le dîner, fit-il en venant écarter ses cheveux de son visage.

- Merci, sourit Harias. Tu es un ange, dit-il en venant déposer un petit baiser sur ses lèvres.

Christopher prit alors sa main pour le tirer doucement du lit, l'emmenant à table pour un succulent repas. L'amiral était vraiment un excellent cuisinier. Si Harias se souvenait avoir su cuisiner il y avait bien longtemps de cela, sa vie et ses très rares occasions de le faire vraiment lui avait fait perdre ça. Seul se nourrir avait été important et il lui était arrivé de manger des choses vraiment infâmes par obligation. Les plats de Chris étaient succulents en comparaison. Il mangea donc avec plaisir, remerciant son compagnon pour cela. Ils débarrassèrent ensemble, Christopher venant enlacer son compagnon :

- Tu veux qu'on aille se coucher ? demanda-t-il. Tu as encore l'air fatigué, nota-t-il en caressant sa joue.

- Pas tout de suite, j'ai envie d'autre chose pour l'instant, sourit-il en enroulant ses bras autour de lui.

- Quoi donc ? demanda-t-il en faisant mine de ne pas comprendre.

- Resté collé contre toi, t'embrasser, te piquer toute ta chaleur, s'amusa-t-il. Tu m'as manqué, je veux juste être avec toi, dit-il plus sérieusement.

- Un programme qui me convient parfaitement, répondit-il en venant lui ravir ses lèvres.

Cela ne les empêcha pas de passer un pyjama et de rejoindre le lit pour ne plus avoir à bouger lorsqu'ils voudraient dormir ou s'ils s'endormaient simplement. Mais ce ne fut pas au programme immédiat, le couple échangeant plutôt baisers et caresses, se gorgeant de la présence l'un de l'autre. Le soleil était déjà couché depuis un moment et seules les lumières de la ville passant à travers les fenêtres les éclairait. Harias avait été heureux de découvrir que la plus part des habitations avaient des vitres permettant de ne pas voir l'intérieur de l'extérieur, cela permettant de profiter du paysage sans se soucier de voir leur intimité violée.

Harias se laissa faire lorsque Christopher le fit basculer sur le dos au milieu du lit, veillant à ne pas bloquer ses ailes et à ne pas lui faire mal. Il sourit largement en regardant l'amiral qui le surplombait, le regardant les yeux brillant d'affection, d'amour, de tendresse, de désir aussi, le faisant frissonner de plaisir juste par cela. Il adorait vraiment ce regard sur lui, cela le faisant se sentir vivant et chéris, vraiment vu pour lui et le mieux était Christopher n'attendait rien de lui si ce n'était qu'il soit lui même, sa présence. Son homme ne tarda pas à plonger sur lui pour l'embrasser. Il enroula immédiatement ses bras autour de lui, désireux de plus de contact, de plus de chaleur. Il aimait le sentir contre lui, percevoir sa respiration, entendre son cœur battre, être réchauffé par sa chaleur.

- Vient plus près s'il te plaît, murmura-t-il quand Chris dériva vers son cou.

L'homme ne se fit pas prier, venant volontiers se coller contre lui et naturellement, Harias releva un peu ses ailes pour les entourer, resserrant son étreinte autour de lui. Il rit doucement lorsque Chris alla souffler délicatement sur son oreille, le chatouillant efficacement. Il se tortilla un peu sous sa délicieuse torture, Christopher se retrouvant entre ses jambes. Leurs bassins s'accolèrent et ils purent tout deux sentir le désir de l'autre, grondant de plaisir. Harias sentit Christopher prendre garde à sa réaction à la chose, précautionneux et il lui donna une réponse claire en l'embarquant dans un baiser passionné auquel il répondit bien vite. Il n'hésita alors plus à venir se serrer franchement contre lui, Harias gémissant de plaisir dans leur baiser sans pouvoir s'en empêcher. Il savait bien qu'il risquait d'être très sensible. Il l'avait découvert à travers la douleur dans le passé mais avec Chris, il le découvrait dans le plaisir et c'était tellement bon. Et il savait qu'avec lui, il pouvait se laisser aller, se laisser conduire en confiance. Il ne se rendit pas vraiment compte du moment où il enroula ses jambes autour de son homme, se laissant totalement submerger par cette chaleur et ce désir brûlant qui les prenait, percevant nettement l'envie de Chris qui ne faisait qu'enflammer la sienne. Finalement, leur première fois ensemble arriva bien plus vite qu'ils ne l'avaient imaginé en discutant au matin. Cette nuit là, ils firent l'amour avec passion, Harias laissant Christopher mener les choses et lui montrer et ce fut absolument parfait à ses yeux. Mais ce dont-il fut le plus heureux fut d'avoir plu et d'avoir comblé son homme dont-il avait senti le plaisir, soulagé de ne pas le décevoir.

Lorsqu'il ouvrit les yeux le lendemain, Christopher tomba sur le visage paisible et doux de son compagnon. Ils étaient tout deux nus sous les draps et cette fois, Harias ne les avait pas enfermé dans ses ailes. Il les avait plutôt replié complètement dans son dos pour venir se blottir autant qu'il pouvait contre lui. Il avait l'air fragile et délicat ainsi et il s'était plu à l'enfermer dans une étreinte forte et protectrice, la chose lui semblant naturelle. Cette nuit, il avait senti ce lien dont Harias lui avait parlé et cela avait été extraordinaire. Il avait nettement senti cette énergie chaude et puissante qui s'était infiltrée en lui. Il s'était senti débordant de force et d'énergie, en meilleure forme que jamais. Mais surtout, et s'il n'aurait pu expliquer ça, il avait senti Harias, ses sentiments, les ressentant purement. Il avait perçu son immense amour pour lui, sa tendresse, son affection, sa protection, sa confiance, sa reconnaissance... Cela avait été incroyable et il avait compris ce que Harias avait voulu lui expliquer. C'était vraiment comme ne faire qu'un et c'était absolument incroyable comme expérience. Il avait senti le lien et en sachant que Harias était particulièrement sensible à l'énergie qui constituait ce lien, il comprenait que cela pouvait être violent pour lui s'il le brisait en s'éloignant. Cela aussi, il le sentait d'instinct, quelque chose en lui lui disant qu'il ne devait pas le laisser. Mais ce n'était pas comme s'il avait envie de quitter Harias juste après avoir fait l'amour avec lui, l'idée ne l'effleurant même pas. Il avait juste envie de le câliner et de dormir avec lui.

Ils s'étaient endormis serrés l'un contre l'autre, comblés et il était le premier à se réveiller. Le soleil montrait le bout de son nez à l'horizon mais il était déjà assez tard alors qu'on était en plein hiver. Il se mit à observer son compagnon endormi contre lui, son nez logé dans les poils de son torse sur lequel l'une de ses mains était posée. Il était tellement beau pour lui. Lorsque l'on vivait au cœur de la Fédération et qu'on était à Starfleet, on avait l'habitude de croiser toutes sortes d'espèces de toutes apparences. Mais Harias était vraiment fascinant et beau à ses yeux. Il l'émerveillait depuis le premier jour. C'était un être à la fois très complexe et très simple. Très complexe parce qu'il était d'une grande expérience, d'une grande sagesse, avec un passé compliqué, une très grande compréhension de l'univers, une très grande tolérance et une immense retenue. Il était plein de savoir, très intelligent. Mais il était aussi réservé, secret, du genre à tout prendre sur lui. Il savait laisser les autres apprendre par eux même, discret à un point que peu réalisaient l'ampleur de tout son savoir-faire, son savoir, de sa force... Il avait des convictions fortes, une moralité très élevée. Il connaissait parfaitement les réalités de l'univers, le regard clair. Tout cela faisait qu'il pouvait être difficile à comprendre, son raisonnement complexe et tellement pleins de choses encore incomprises ou inconnues de ceux qui l'entouraient. Mais il était aussi simple à cerner lorsque l'on saisissait que son seul désir était la paix, l'harmonie, l'entente, l'équilibre et que tout ce qu'il faisait, à une échelle générale ou simplement dans sa vie privée, allait dans ce sens. Il ne cherchait que le bonheur pour lui et le monde qui l'entourait, cela avec en second plan un peu d'aventure et de découverte.

Harias était un être pur à ses yeux et il se trouvait tellement chanceux de l'avoir rencontré. Il n'avait jamais eu vraiment de partenaire et n'avait plus envisagé d'en avoir même s'il avait eu des aventures. Il consacrait sa vie à Starfleet. Mais Harias était arrivé et il lui donnait envie de s'investir dans une vie privée avec lui. Vivre avec lui était simple et tellement bienfaiteur. Harias le faisait sourire et rire. Il le rendait très heureux et il se sentait plus fort et plus confiant avec lui. Il était l'incarnation de l'espoir et de la volonté à ses yeux, de la compréhension et de la tolérance. Tout deux comprenaient les contraintes de leurs vies à Starfleet, s'en accommodant de leur mieux sans s'en plaindre. Harias n'était pas exigent, bien au contraire, plein d'attention. Il ne le demandait ni consciemment ni explicitement mais il était très demandeur de tendresse et de douceur, ce qui n'avait rien d'étonnant à ses yeux. Et il était ravi de lui donner à lui qui savait les savourer à leur pleine valeur. Parfois, Harias avait vraiment l'air d'un petit chaton ronronnant lorsqu'il le cajolait et il trouvait cela terriblement attendrissant et mignon, très loin de cette image de personnage fort, assuré, maîtrisé et presque guerrier qu'il affichait devant les autres. Mais avec lui, il se laissait aller avec confiance, montrant ce côté très doux et joyeux qu'il aimait beaucoup.

Chaton était d'ailleurs une belle description de l'impression qu'il donnait à cet instant blotti de la sorte contre lui. Souriant, il resserra un peu plus son étreinte autour de lui, Harias soupirant de plaisir dans son sommeil, baragouinant quelque chose en se nichant contre lui. Il glissa une main dans ses cheveux tellement doux qu'on aurait pu les confondre avec de la soie. Il adorait y passer ses doigts, la chose le détendant et Harias ne s'en plaignait jamais, bien au contraire. Au début, en sachant que les contacts n'avait probablement pas été une habitude pour lui, il avait crains que Harias soit vite agacé d'être touché, câliné, tripoté... mais non. Il appréciait et il savourait comme s'il avait espéré obtenir cela très longtemps sans jamais avoir droit à ce genre de douceur et c'était certainement le cas. Et c'était une bonne chose parce qu'entre ses cheveux de soie, sa peau douce et ses ailes de plumes soyeuses, le caresser et le toucher était toujours un plaisir pour lui.

Les semaines et les mois se mirent ensuite à passer à leur rythme, leur relation évoluant tranquillement alors qu'ils se faisaient de plus en plus proches, de plus en plus fusionnel, leurs sentiments se renforçant et se confirmant. L'amiral avait son travail et Harias enchaînait les missions sur l'Enterprise. Comme Christopher l'avait prévu, il se faisait se très bons amis à bord. Jim d'abord, Spock ensuite alors qu'il était le seul à totalement comprendre le fonctionnement et le raisonnement du Vulcain et surtout à accepter sans conditions. Spock lui en était reconnaissant, à l'aise avec lui même si cela ne se voyait pas ouvertement. Jim avait un peu trop tendance à prendre des libertés avec le règlement à son goût, ce qui rendait Spock souvent tendu. Parfois, il comprenait mais souvent, il avait l'impression que Jim voulait un peu trop n'en faire qu'à sa tête selon son idée. Il ne pensait pas à mal, très loin de là, il voulait bien faire mais il lui manquait encore l'expérience et la sagesse pour comprendre que quelque fois, il fallait laisser les choses se faire.

Mis à part le capitaine et son second, il s'était fait ami avec le lieutenant Sulu officiant sur la passerelle et prenant son relais au pilotage lorsqu'il allait se reposer. Peu après le redéploiement de l'Enterprise après l'affaire Nero, le lieutenant était venu le trouver, un peu hésitant mais lui demandant s'il serait d'accord pour lui donner quelques leçons de pilotage pour l'aider à s'améliorer, ce que Harias avait été ravi de faire. Il fallait dire que depuis qu'il avait combattu le Narada avec Pike, tous à bord de l'Enterprise reconnaissaient qu'il était un pilote de génie, les officier de passerelle y ayant assisté en direct encore plus que les autres. Le capitaine Kirk n'hésitait d'ailleurs pas une seconde à lui laisser les commandes dans ses zones délicates ou s'il fallait réagir vite, reconnaissant pleinement son excellence à ce poste. Il avait d'ailleurs fait remarqué qu'il comprenait pourquoi Pike avait tant insisté pour faire de lui le pilote de l'Enterprise lorsqu'il en avait reçu le commandement. Il était certain que n'importe quel capitaine serait ravi de l'avoir pour pilote et s'il n'y avait pas de classement pour cela au sein de Starfleet, son équipage disait toujours qu'il était le numéros un.

Il s'entendait aussi très bien avec le lieutenant Uhura et le docteur McCoy, comme avec l'enseigne Chekov avec qui il faisait souvent équipe puisqu'il était le navigateur du vaisseau. Le jeune homme avait d'ailleurs dû apprendre à réagir plus vite pour le suivre mais il en était très heureux, prenant cela comme un excellent entraînement. Il n'avait d'ailleurs pas hésité à venir le voir pour lui demander conseil, savoir quels étaient les renseignements les plus important qu'il voulait avoir en situation tendue, comment il pouvait le compléter au mieux dans ce cas. Sans aucun doute, tout le monde faisait de son mieux sur l'Enterprise et Harias admirait le dévouement général. Il aimait beaucoup ce vaisseau et son équipage, se sentant vraiment en équipe soudée. Il n'y avait personne avec qui il ne s'entendait pas à bord et s'il connaissait les noms de tous sans exception, il y avait forcément des personnes avec qui il passait plus de temps suivant les postes et les horaires de services. Il n'hésitait pas à aider au besoin, à apporter ses connaissances mais la plus part du temps, il était discret et toujours très calme et maîtrisé. S'il y avait eu une période de curiosité au début de la part de l'équipage, pour son apparence ou ses compétences après l'affaire Nero, tous avaient rapidement fini par agir tout à fait normalement avec lui, s'habituant et apprenant à le connaître en le côtoyant.

Lorsqu'il rentrait sur Terre, c'était toujours avec la même joie et la même impatience que Harias retrouvait Christopher l'accueillant toujours avec bonheur. Et souvent, leur retrouvailles se faisaient dans la passion maintenant qu'ils avaient passé cette étape, tout deux toujours avides et empressé de se retrouver. L'amiral s'arrangeait pour poser ses jours de repos en même temps que lui autant que possible pour qu'ils puissent profiter l'un de l'autre entre les missions plus ou moins longues. Leur relation restait exclusivement entre eux pour le moment. Non pas que cela les gênait d'en parler ou de l'exposer, loin de là. Ils avaient déjà discuté de la chose, d'accord l'un comme l'autre pour le dire mais ils aimaient aussi que cela reste leur petit secret. Ils s'étaient donc dis que cela sortirait quand ça voudrait ou que ce serait le moment, ne s'inquiétant pas pour ce détail. Ils apprenaient toujours plus à se connaître dans tout les sens du terme, s'épanouissant ensemble.

Un an avait passé depuis l'affaire Nero. L'Enterprise avait été envoyé étudier une planète de classe M, une planète ressemblant de près à la Terre dans ses caractéristique générale : oxygène, atmosphère, adaptée à la vie, l'abritant bien souvent sous plusieurs forme, eau... La planète en question se nommait Niburu. Elle possédait une abondante végétation ressemblant à celle des régions tropicales à la différence qu'elle était totalement rouge ici. Elle abritait quantité de plantes, d'animaux, ainsi qu'une société humanoïde encore très primitive : les Nibirians. Ils avaient été envoyé pour étudier la planète discrètement bien entendu, la directive première s'appliquant totalement ici. Autrement dis, interdiction de se montrer aux Nibirians et interdiction d'intervenir entre autre. Mais c'était les points principaux ici. Seulement, en étudiant les lieux, ils avaient découvert qu'un immense volcan allait entrer en éruption et ainsi, détruire toute vie sur la planète.

Le capitaine avait décidé d'intervenir contre la directive première, chose que Spock et Harias s'étaient chargés de lui signaler en tant que numéros un et deux. Starfleet leur interdisait d'intervenir. La directive première était claire sur ce point : même si cela devait engendrer l'extinction de l'espèce, on n'intervenait pas contre une catastrophe naturelle, on n'interférait pas dans l'évolution naturelle des espèces, des planètes. Seul les espèces possédant la distorsion et ayant expressément demandé de l'aide pouvaient être secouru dans ce cas. Harias comprenait. On ne pouvait pas permettre de faire passer pour banal le fait de jouer à dieu, de n'en faire qu'à sa tête selon son idée, d'influencer toute une espèce par ce genre d'intervention, d'intervenir dans l'œuvre de la nature qu'il comprenait et respectait. Il comprenait donc cette règle qu'il trouvait très sage.

Seulement, leur capitaine n'était pas de cet avis, voulant à tout prix sauver les gens vivant là. Si l'intention était louable, Harias n'était pas d'accord mais c'était le capitaine qui décidait et l'équipage l'avait finalement suivis avec l'argument de sauver des vies sur la table. L'intervention avait donc été décidé en tentant pourtant de respecter toutes les autres exigences de la directive première. En clair, dans ce cas, il s'agissait d'intervenir sans se montrer aux Nibirians et sans laisser de trace. Pour cela, Kirk lui avait demandé, en pleine nuit, de faire amerrir l'Enterprise et de le plonger dans l'océan, au plus proche du volcan. Encore une fois, Harias avait marqué sa désapprobation sans hésiter. Non seulement cela risquait d'endommager le vaisseau, mais en plus, cela augmentait le risque d'être vu en plus de ne pas être indispensable. Seulement, Jim n'avait pas écouté, Harias maudissant le fait que lorsqu'il avait une idée en tête, il pouvait vraiment manquer de discernement et de raison. Ils s'étaient donc retrouvés plongés dans l'océan, l'ingénieur en chef Montgomery ne se privant pas lui non plus pour marquer sa désapprobation, lui qui aimait tant l'Enterprise n'appréciant guère.

La suite du plan consistait à faire diversion pour éloigner la tribu présente au pied du volcan, chose que Kirk avait décidé de prendre en charge lui même avec McCoy. Choix que Harias trouvait inapproprié là encore, le médecin n'était clairement pas le plus indiqué pour le terrain. Et pendant ce temps, Spock rejoindrait le volcan dans une navette pilotée par Sulu accompagné d'Uhura, la navette pouvant être cachées par le gigantesque nuage de gaz et de cendres noires sortant déjà du titan volcanique. L'idée était ensuite que le commander, équipé d'une combinaison EV, une combinaison environnementale pour le protéger de la chaleur, de la lave, des gaz... descende dans le volcan en activité pour y activer un dispositif de fusion froide destiné à empêcher l'éruption et à rendre le volcan inerte. Rattaché à un câble à la navette, il serait ensuite remonté, la navette rentrerait et ils pourraient repartir dans la nuit, la planète sauvée. En tout cas, dans le scénario le plus optimiste. Seulement, Harias, comme son instinct, ne partageait pas du tout cet optimisme. Il l'avait fait savoir au capitaine avec calme et patience, exposant argument sur argument contre ce plan. Kirk n'avait rien voulu entendre, s'énervant en disant qu'ils ne pouvaient pas laisser ces gens mourir, exigeant qu'il lui donne une autre solution s'il n'était pas d'accord. Soupirant, Harias avait laissé tomber même s'il sentait les ennuis venir. Il sentait l'entêtement de Jim, comprenant qu'il ne céderait pas. Il avait vraiment besoin d'apprendre et de ce tempérer mais ce ne serait pas cette fois malheureusement. Et Harias avait abandonné parce qu'il se revoyait jeune en lui, comprenant ce qu'il ressentait. Il était capitaine, c'était à lui de prendre les décisions.

Aussi, la mission fut lancée au plus vite et au début, elle se passa bien. Harias l'avait suivis du fauteuil de commandement de la passerelle alors qu'il avait les commandes en tant que numéros deux. Kirk avait réussi à éloigner la tribu du volcan en leur volant quelque chose dans une sorte de temple, provoquant ainsi une belle course poursuite en forêt éloignant tout le monde du volcan. La navette emmenant Spock, Uhura et Sulu avait alors pu vraiment commencer sa mission, les autochtones hors de la zone à risque. La navette s'était enfoncée dans le nuage de gaz et de cendres et sans surprise pour Harias, elle avait très vite montré des signes de faiblesses ainsi exposée au volcan en furie, à sa chaleur et au reste. Spock s'était montré particulièrement à cheval sur le fait de ne pas enfreindre davantage la directive première, ne suivant qu'à moitié la décision de son capitaine. Ce fut précipitamment que le commander, en combinaison EV, avait été hélitreuillé en plein dans le cratère plein de lave en fusion explosant en tout sens.

Lorsque le câble le reliant à la navette avait cédé sous la chaleur et que Sulu avait été forcé de le laisser là pour que la navette ne tombe pas purement et simplement dans le volcan, Harias n'avait pas été surpris, loin de là. Et avec toutes les interférences du volcan, impossible de téléporter Spock sans être juste au dessus de lui, la communication peinant déjà. Et pendant ce temps là, Sulu et Uhura risquaient de se tuer dans un crash, tentant d'au moins atteindre l'océan pour pouvoir plonger en abandonnant la navette qui avait toute les chances d'avoir été vue par les indigènes. De leur côté, Kirk et McCoy manquaient aussi de se faire tuer par les lances de leurs poursuivants. C'était un fiasco aux yeux d'Harias, un fiasco qu'il avait en plus prédis, l'agaçant davantage. Il appréciait Jim mais franchement, il pouvait être très énervant quand il faisait sa tête brûlée.

Par miracle, Kirk, McCoy, Uhura et Sulu étaient parvenus à regagner l'Enterprise sans dommage, déboulant rapidement sur la passerelle avec monsieur Scott alors que Harias s'était levé, sachant déjà comment cela allait se terminer. Au cœur du cratère, Spock avait activé son dispositif de fusion froide au moment où le volcan commençait à cracher de gigantesques blocs de magmas, les explosions et les tremblements de terres se multipliant.

- Sommes nous en liaison avec monsieur Spock ? demanda Kirk un peu paniqué.

- La chaleur grille son communicateur mais on a un contact, répondit Uhura affolée de savoir son compagnon dans cette situation.

- Spock ? appela Kirk

- J'ai activé le dispositif capitaine, répondit celui-ci avec son habituelle maîtrise de lui même. À la fin du compte à rebours la réaction devrait rendre le volcan inactif.

- Ouais et lui aussi il sera inactif, fit McCoy.

- Peut-on utiliser les téléporteurs ? demanda Kirk.

- Vous savez que non capitaine, répondit Harias froid. Il faudrait mettre l'Enterprise juste au dessus du volcan pour être à portée avec les champs magnétiques et cela avec les multiples dangers et conséquences que cela implique.

- Je veux téléporter Spock à bord, trouvez moi une solution !claqua-t-il.

- Il n'y a qu'avec un visuel direct monsieur, fit Chekov, faudrait descendre et voir...

- Oh oh oh, doucement jeune homme, s'alarma Scotty. On parle du cratère d'un volcan ! Monsieur, s'il entre en éruption, rien ne garanti qu'on supportera la chaleur.

- Je ne sais pas si on peut se maintenir à cette altitude, ajouta Sulu.

- Capitaine, fit Spock qui écoutait. Notre navette était masquée par le nuage de cendre mais l'Enterprise est bien trop grand. Recourir au vaisseau pour un sauvetage reviendrait à l'exposer au regard de l'espèce indigène.

- Personne n'a une meilleure connaissance du règlement que vous, s'énerva Jim, mais toute règle a forcément une exception !

- Aucune ! Ce serait une autre violation de la directive première !

- La ferme Spock ! On essaye de sauver votre peau ! fit McCoy.

- Docteur, l'intérêt du plus grand nombre l'emporte sur l'intérêt de quelques uns.

- Spock vous êtes sur le point d'y laisser la vie ! s'écria Jim alors que le commander refusait obstinément.

- Ça suffit, gronda Harias en attirant l'attention. Je vais le chercher, fit-il en s'en allant pour sortir.

- Vous êtes fou ! fit McCoy.

- Je peux aller le chercher sans causer davantage de dégâts, claqua-t-il. Il y en a eu assez. Je me téléporte au plus près du volcan, je vais le chercher et dés que je me suis assez éloigné du volcan, vous nous téléportez à bord, fit-il alors que la porte se refermait pour ne laisser place à aucune discussion.

Pourtant l'intercom s'alluma bien vite et la voix de Kirk se fit entendre près de lui :

- Vous êtes sûr de pouvoir faire ça ?

- C'est de la folie Jim ! fit McCoy près de lui. Il n'y a même pas de combinaison EV adaptée pour lui ! Il va y rester !

- Faux, répondit-il en se dirigeant en hâte vers la plate-forme de téléportation. Mes capacités de résistances vont me permettre de réussir cette mission, fit-il en se mettant en place alors que l'opérateur préparait la téléportation. Je ne vais pas mourir et je vais ramener Spock, assura-t-il. Prévoyez juste un extincteur ou deux, je risque de chauffer un peu.

Personne n'eut le temps de discuter davantage qu'il fit signe de le téléporter, les choses pressantes et l'opérateur obéit. La lumière l'emporta et il réapparut dans le ciel près de l'immense panache de fumée noire. Il savait qu'il avait devoir endurer et que c'était très dangereux. Sa magie ne l'aiderait pas beaucoup, comme ses capacités. Un tel volcan en éruption, en plus de toute la force, la puissance, la chaleur, les gaz, la lave et les débris qu'on leur connaissait déjà comme danger, expulsait violemment d'immenses masses de magie naturelle qui perturberait énormément la sienne. Il le savait et même lui n'était pas à la hauteur de la nature dans toute sa force sans avoir capté puissamment de la magie dans une autre source avant d'y aller. Et il ne pouvait pas capter celle du volcan furieuse et dévastatrice dans une telle éruption, cela le tuerait assurément. Ses capacités et ses pouvoirs lui permettraient de ne pas brûler comme un fétu de paille et de respirer un minimum, de voler et de se diriger pour éviter les projectiles mais ça s'arrêtait là et il savait que cela allait faire mal et qu'il devrait faire vite. Mais il ne laisserait certainement pas Spock mourir, pas plus qu'il ne laisserait plus de dégâts être fait alors que même Spock était prêt à donner sa vie pour l'éviter.

Ce fut donc sans la moindre hésitation qu'il plongea dans la fumée dense et opaque, sentant presque immédiatement l'air brûlant et toxique s'attaquer à sa respiration, la chaleur à son corps. S'il pouvait se passer de respirer en temps normal, lorsque sa magie pouvait palier à ça, là, il y était forcé. Son pouvoir luttait déjà pour qu'il ne soit pas oblitéré par celle explosive et furieuse du volcan, qu'il ne brûle pas comme un fétu de paille, malmené par le déchaînement naturel autour de lui. Maître de la Mort ou pas, la nature était plus puissante que lui dans son incarnation d'être physique avec ses limites. Il ignora la douleur pour se concentrer. La chose pouvant se régler en cinq minutes s'il faisait vite. Il plongea dans le cratère ardent, cherchant Spock que sa magie peinait à situer avec toute celle sauvage qu'il sentait pulser et exploser partout avec violence. Il descendit, grimaçant aux projections de laves et aux petits morceaux de roches volantes qui ne put éviter, aux assaut de magie brutal qui le percutaient et qui le malmenaient durement, à la chaleur qui roussissait déjà dangereusement ses plumes, ses cheveux et sa peau, à sa respiration devenue quasi impossible... Mais il se força, cherchant Spock qu'il trouva bientôt, celui-ci lui faisant signe pour l'aider. Il était sur un petit bout de roche cernée par le magma fusant partout. Quelques secondes et il l'atteignait, retenant un cri de douleur aux projections de laves qui le touchèrent aisément alors qu'il passait au raz du sol. Il attrapa le commander sous les bras, le tenant fermement, celui-ci passant les siens autour de lui pour assurer la prise et l'aider à le tenir.

Harias fusa alors vers le haut, aussi vite qu'il le pouvait, à bout sous l'épreuve, sa vision troublée, sa respiration terrible comme tout le reste. Mais il dû faire un effort pour se concentrer encore plus alors que le dispositif de fusion froide se déclenchait, gelant tout en un instant, le forçant à faire embardées sur embardées pour s'éloigner davantage de tout et ne pas être pris dans la réaction. Heureusement, il y parvint, dépassant finalement le sommet du cratère, luttant pour sortir du panache de fumée. Son corps pulsait de souffrance, il n'arrivait plus à respirer, avait l'impression de brûler vif, sentant qu'il allait s'effondrer. Mais il fallait tenir encore un peu et s'éloigner pour que l'Enterprise puisse les ramener à bord. Il se poussa donc, donnant de grands coups d'ailes pour les sortir de là, ses bras verrouillés autour de Spock pour ne pas qu'il tombe. Et enfin, la lumière de la téléportation les prit.

Lorsqu'ils réapparurent sur la plate-forme de téléportation au sein du vaisseau, le capitaine et les membres d'équipage présents restèrent choqués un instant. McCoy était déjà là avec une équipe médicale, se doutant que cela serait nécessaire et s'était peu dire. Si Spock était parfaitement bien dans sa combinaison, Harias était à l'opposé complet. L'être ailé fumait, ses cheveux roussis et de nombreuses plumes brûlées. Sa peau était rouge vif lorsqu'elle était normalement de porcelaine, son uniforme avait de nombreux trous, se consumant encore et l'on voyait sans mal qu'il avait reçu plusieurs blessures, des brûlures assez impressionnantes pour certaines. Aussitôt apparut, il manqua de s'effondrer, Spock le rattrapant alors qu'il le tenait toujours et il fut évident que Harias suffoquait, toussant durement, cherchant désespérément de l'air, tremblant, convulsant presque.

- Merde Harias ! s'exclama le médecin en se précipitant alors que Spock s'accroupissait pour asseoir son camarade se faisant mou. De l'oxygène vite ! hurla McCoy en se jetant à genoux près du commander.

Quelques secondes et Harias avait un masque sur le visage, recevant de l'oxygène pur.

- Enlevez lui les vêtements qui brûlent ! ordonna Léonard. Éteignez ses cheveux et ses plumes tout de suite ! claqua-t-il alors que toute son équipe se mettait en action autour d'eux.

Spock recula pour leur laisser de la place, échangeant un regard avec le capitaine visiblement choqué par la scène avant de reporter toute son attention sur son camarade venant de lui sauver la vie au mépris de la sienne. Il n'en détacha pas son regard alors qu'on l'aidait à enlever sa combinaison et qu'on amenait une civière pour Harias. Et il s'avança sur le champs, comme Kirk lorsqu'il fallut de l'aide pour y déplacer numéros deux, ses ailes requérant plus de bras. Sitôt fait, McCoy beugla pour qu'on l'emmène vers une salle de soins intensifs et tous s'écrasèrent contre les murs pour les laisser passer.

Finalement, si la mission avait réussi, l'ambiance fut très sombre et lourde sur le vaisseau dans l'attente de nouvelles de leur pilote héroïque. Kirk avait refait décoller l'Enterprise dés que la nuit était totalement tombée, s'assurant de ne pas être vu des indigènes pour ensuite reprendre la direction de la Terre aussi vite que possible. McCoy avait déjà dis que leur commander avait besoin d'un hôpital, d'un bon hôpital. C'était tout ce qu'il avait pris le temps de leur faire passer et cela n'avait rassuré personne.

Lorsque McCoy avait enfin été prêt à donner des nouvelles, Spock et Kirk s'étaient quasiment précipités pour aller le voir. Ils avaient retrouvé Léonard dans la salle de soin où Harias avait été installé, l'endroit suffisamment spacieux pour faire l'aménagement nécessaire pour installer ses ailes à moitiés ouvertes autour de lui. Il faisait frais dans la pièce. Le commander était allongé sur une biocouchette, vêtus d'un simple short blanc pour protéger son intimité, ses ailes posées autour de lui sur une installation de fortune faite de civières. On l'avait mis sous assistance respiratoire. Il tremblait. Il y avait des pansements un peu partout sur lui, plusieurs hématomes se montrant. Ses ailes étaient abîmées, comme sa queue, ses cheveux. Ses cornes portaient des traces de roussi. Bref, il faisait peine à voir.

- Comment va-t-il ? demanda Kirk en déglutissant douloureusement.

- Mal, fit McCoy froid devant le capitaine. Il faut remercier sa résistance et son corps exceptionnel. N'importe qui d'autre serait mort avant même d'avoir fait la moitié de la descente dans le volcan. C'est juste incroyable qu'il ait encaissé ça et il a souffert le martyr dans cette fournaise. Très sincèrement, je ne saurais même pas expliquer par quel miracle il est encore en vie, fit-il en les choquant. Il a de graves brûlures à cause des projections de lave qu'il a reçu et le reste de sa peau est brûlée au premier degrés. Il a une fièvre monumentale, une sévère déshydratation. Il y a littéralement laissé beaucoup de plumes et ses ailes sont très abîmées. Et il y a l'intoxication respiratoire. Il n'est littéralement pas en mesure de respirer seul et l'intoxication touche tout son corps. Troubles cardiaques, moteur, pulmonaires, viscéraux et neurologiques, expliqua-t-il en les horrifiant un peu plus. Et le pire ? Je ne peux presque rien faire pour l'aider ! s'énerva-t-il. Parce que son espèce est résistante à notre technologie médicale et à nos médicaments. On ne peut même pas soulager sa douleur, fit-il les dents serrées.

Il y eut un moment de silence lourd dans la pièce, le capitaine et son second réalisant durement ce que Harias avait accepté d'encaisser.

- Sa capacité de régénération s'est déjà mise au travail sur les problèmes les plus dangereux mais ce calvaire l'a considérablement affaiblis, reprit le médecin. Elle reste donc très lente. Il a besoin d'un bon hôpital qui pourra faire le maximum pour le soulager et les moyens nécessaires pour lui venir en aide s'il se dégrade. Ses ailes sont extrêmement sensibles, il va déguster en se réveillant et même nos plus puissants anti-douleurs ne marchent pas sur lui. Et comme on n'est pas du tout habitués à donner des soins plus... primitifs, je n'ai même pas tout ce qu'il faut pour le soigner correctement. Je vais faire équiper l'Enterprise pour ça au plus vite. Il a beau être le seul dans cette situation, il mérite de pouvoir recevoir les meilleurs soins possibles à bord comme tout l'équipage. Je peux juste l'aider à se maintenir et lui donner un peu de confort pendant que sa régénération s'active. J'espère que vous allez retenir vos conneries tout les deux ! gronda-t-il. C'est de votre faute s'il est dans cet état ! Maintenant dehors ! Dîtes moi juste quand on arrive sur Terre.

- On y sera demain matin, assura Kirk pâle avant de s'en aller avec Spock.

Leonard quand à lui, resta auprès du commander qu'il avait vu tenter, argumentaire plus que valable à l'appuie, d'empêcher cette mission pour finalement lui même en encaisser les dégâts. Et il était furieux. Oui les intentions de Jim étaient louables mais il avait fait n'importe quoi et plusieurs membres d'équipages avaient presque perdus la vie, l'un d'entre eux dans un état terrible juste devant lui. Harias l'avait pourtant prévenu. Connaissant l'intelligence et la sagesse du numéros deux, discutant régulièrement avec lui, avec cet ami si apaisant qu'il était pour lui, il était presque sûr que Harias avait vu venir cette conclusion. Pourtant, il y était allé sans broncher, sans hésiter et il avait sauvé Spock. Il était un véritable héros. Il l'avait montré en allant sauver Pike et il venait de le montrer encore en allant sauver Spock. Il tremblait de rage en constatant son impuissance à l'aider vraiment, sachant qu'il souffrait beaucoup. Et il se jura d'apprendre ce qu'il faudrait et équiper l'Enterprise comme il faudrait en tant que médecin en chef, pour pouvoir à l'avenir soigner au mieux la moindre égratignure du commander. Et s'il avait déjà lu le dossier sur sa biologie, il allait le relire encore plus en détail pour voir s'il ne pouvait pas trouver des solutions.

Dés qu'ils furent en approche de la Terre, Léonard contacta lui même l'hôpital du QG de Starfleet, le meilleur de la Terre, pour préparer le transfert d'Harias et ses soins. Aussi, quand ils arrivèrent, Harias, entouré d'une équipe médicale fut immédiatement téléporté à l'hôpital où on l'attendait déjà, une chambre en soins intensifs déjà préparée pour lui, pour l'installer confortablement. Léonard s'additionna à l'équipe pour le soigner, suivant tout lui même, veillant à ce que Harias soit installé au mieux. Il détailla son état aux médecins présents, cherchant avec eux des idées pour l'aider. Suivant la procédure, ils avaient contacté la personne désignée par lui dans ce genre de cas pour l'informer de l'état d'Harias et lui demander de prendre les décisions le concernant tant qu'il était dans l'impossibilité de le faire lui même. McCoy n'avait pas été surpris de trouver le nom de l'amiral Pike dans le dossier du commander dans la section « personne responsable à prévenir ». Ce n'était pas un secret que les deux hommes étaient très bons amis depuis leur rencontre et beaucoup l'avaient remarqué entre le parrainage de l'amiral, leur parcourt, leur courte coopération sur l'Enterprise et l'affaire Nero. Harias n'avait pas de famille et n'était pas sur Terre depuis si longtemps, tellement occupé par son poste qu'en dehors de son équipage, il n'avait pas dû se faire beaucoup d'amis. L'amiral à cette place relevait alors de l'évidence surtout compte tenu du capital confiance et fiabilité que représentait Pike pour beaucoup de monde.

Léonard savait qu'ils étaient proches et il ne fut pas surpris, comme il ne fut pas surpris de voir l'amiral se précipiter immédiatement. Il était arrivé très vite après avoir été prévenu, immédiatement dirigé vers la chambre d'Harias. Le médecin-chef de l'Enterprise était alors seul au chevet du pilote qui était son seul patient ici, assis dans un siège près de lui, veillant, réfléchissant. Il s'était tourné vers la porte en l'entendant s'ouvrir, trouvant l'amiral figé et un peu pâle. L'homme avait l'air terriblement inquiet et il se précipita bientôt au chevet d'Harias, le regardant sous tout les angles avec une certaines horreur au visage. Très délicatement, il vint effleurer la main encore brûlante et tremblante de l'être ailé, grimaçant.

- Que s'est-il passé ? demanda-t-il finalement.

- Sauf votre respect amiral, il vaudrait mieux que vous vous adressiez directement au capitaine Kirk pour avoir un rapport complet, répondit-il calmement.

- N'étiez vous pas censé simplement étudier une planète ? Y-a-t-il eu un accident ?

- C'était en effet notre mission mais je ne qualifierais pas ce qu'il s'est passé d'accident, répondit-il.

- Y-a-t-il des pertes ? D'autres blessés ?

- Non, juste le commander Harias.

- Dîtes moi ce qu'il a, exigea-t-il alors.

Patiemment et aussi délicatement que possible, il lui décrivit l'état d'Harias, le faisant grimacer, son inquiétude montant visiblement en flèche sans surprise.

- J'espère que sa capacité de régénération va vite reprendre de la force, poursuivit-il. Nous avons fait tout ce que nous avons pu pour l'aider mais notre marge de manœuvre est limitée dans son cas. Il... va souffrir s'il se réveille avant que sa régénération n'avance vraiment. Pour l'instant, elle semble concentrée sur sa respiration et les dégâts de l'intoxication sur son cœur et son système nerveux.

- Je vois, répondit-il doucement. Dîtes moi qu'il ne s'est pas retrouvé dans cet état pour rien.

- Non. Le commander a été exemplaire et héroïque, il s'est retrouvé dans cet état en sauvant la vie du commander Spock. Celui-ci est indemne.

- Cela ne me surprend pas, s'attendrit l'amiral. Je vais rester un peu avec lui.

- Je me suis arrangé pour rester en poste près de lui pour m'en occuper, expliqua-t-il. Vous n'avez qu'à appeler au moindre problème et je viens immédiatement, dit-il en se dirigeant vers la porte.

- Merci docteur McCoy, répondit-il.

Le médecin sortit, la porte se refermant et Christopher observa son compagnon mal en point avec une immense inquiétude, priant pour que son état s'améliore vite et qu'il n'y ait pas de problème en plus. Il se pencha finalement sur lui pour déposer un baiser léger au coin de ses lèvres, se promettant de tirer au clair ce qui avait mis Harias dans cet état et de prendre soin de lui. Il resta longuement à son chevet, voyant bientôt McCoy revenir avec des infirmiers. Il expliqua qu'ils allaient placer un matelas, une sorte de poche de froid géante sous Harias pour essayer de soulager sa fièvre et ses brûlures. Il avait fallu synthétiser l'objet devenu obsolète mais il était prêt maintenant. Très précautionneusement, les infirmiers soulevèrent Harias en s'aidant du drap sur lequel il était allongé, faisant passer le fin matelas froid en dessous pour ensuite l'allonger dessus, espérant le soulager. McCoy resta ensuite, amenant une sorte de soin qu'il se mit à appliquer doucement sur la peau rougie.

- On a synthétisé ce gel ultra hydratant et rafraîchissant pour essayer de soulager ses brûlures et de diminuer la douleur en l'engourdissant un peu, expliqua-t-il alors que l'amiral observait avec attention.

- Merci, sourit l'amiral.

- Je ne suis pas devenu médecin pour rien et il vaut très largement qu'on se donne du mal pour lui, répondit Léonard. Il est mon ami et je hais ne pas pouvoir faire plus pour l'aider.

- Ses incroyables capacités ont aussi leurs mauvais côtés, soupira l'amiral.

- C'est peu dire, approuva McCoy.

Christopher le regarda prodiguer ses soins à son compagnon avec le plus de délicatesse et d'attention possible, s'attelant ensuite à changer les pansements de ses brûlures plus graves et de vérifier leur état. Il terminait lorsqu'un officier de Starfleet se présenta pour informer l'amiral qu'il était demandé pour une réunion au sujet d'une infraction à la directive première. Il n'y eut pas plus de précision mais il regarda immédiatement Harias, puis Léonard dont le regard éloquent lui confirma que cette réunion avait tout à voir avec ce qui était arrivé à Harias. Si cela concernait une infraction à la directive première, l'affaire était encore plus sérieuse qu'il ne l'avait imaginé. Le messager partis, il se tourna vers McCoy, rechignant à laisser son compagnon dans cet état.

- Veillez bien sur lui et n'hésitez pas à m'appeler s'il y a quoi que ce soit, commanda-t-il.

- Oui amiral. Je reste près de lui, assura-t-il.

Un peu rassuré, il s'en alla, bien décidé à revenir dés qu'il pourrait. Et comme il l'avait imaginé, la réunion concernait l'Enterprise et ce qui était arrivée à Harias. Il avait d'ailleurs failli ne pas être convié de par son affinité avec Kirk mais il l'avait été grâce à celle qu'il avait avec Harias. Il n'avait d'abord pas compris pourquoi jusqu'à entendre le rapport. On avait certainement crains qu'il ne soit pas objectif à propos de Kirk mais le rôle joué par Harias changeait la chose alors que tous savaient qu'il l'estimait comme un très grand officier très qualifié et sage, qu'il comprendrait donc le sérieux de la chose. Et il l'avait bien compris une fois le rapport terminé. Jim avait agis comme un gamin irresponsable et téméraire, enfreignant la directive première, mettant en danger son vaisseau, son équipage et directement la vie de plusieurs d'entre eux dont un se retrouvait à l'hôpital dans un état critique. Ce n'était pas rien et cela ne pouvait pas être ignoré. Ils débattirent un bon moment de la manière dont-il fallait gérer cela, beaucoup d'officiers d'autant plus agacés par le comportement de Kirk que son numéros deux et dans une moindre mesure, son numéros un l'avaient plus que mis en garde, informé des risques et ramené au règlement. Ils décidèrent pourtant de mettre leur jugement en attente jusqu'à obtenir le rapport du numéros deux. En attendant, l'Enterprise était assigné au dock et son équipage en attente.

Sitôt ses obligations remplies, Christopher retourna au chevet de son compagnon. Lorsqu'il arriva, il constata qu'on lui avait retiré l'assistance respiratoire même s'il gardait un masque sur le visage. McCoy était en train d'analyser ses constantes lorsqu'il entra.

- Comment va-t-il ? demanda l'amiral en s'approchant.

- Il s'améliore tout doucement. Sa régénération a suffisamment progressé pour qu'il puisse respirer seul mais il est loin d'être sortis d'affaire. Il progresse mais lentement pour l'instant et les dégâts sont loin d'être guéris. Il peut juste respirer laborieusement. J'ai lu son dossier avec attention et son suivis sur l'Irae lorsque vous lui avez porté secours. Il semble que sa régénération suive une logique un peu étrange. On aurait pu imaginer qu'elle serait égale partout dans son corps mais elle se concentre d'abords sur les dommages potentiellement dangereux pour sa vie et sur ceux l'empêchant de... d'être plus ou moins autonome. Comme si le but premier était de lui permettre de se relever et de se remettre au plus vite en action. Les dégâts autres quel qu'ils soient, aussi douloureux ou étendus qu'ils peuvent être comme ces brûlures, passent après du moment qu'ils ne mettent pas sa vie en danger et ne l'empêchent pas de se mouvoir.

- L'espèce d'Harias a un corps perfectionné pour la survie, répondit-il. C'est peut-être cela qui a modelé la régénération dans leur évolution et axant sur la possibilité de s'enfuir ou de s'échapper au plus vite dans une situation critique.

- Possible et fascinant, répondit le médecin. Malheureusement, les dommages les plus douloureux pour lui vont passer en dernier dans le processus cette fois. J'espère que sa capacité à se régénérer va vite reprendre de la force pour le soulager vraiment. En attendant, on fera tout ce qu'on pourra pour lui apporter le plus de confort possible.