Chapitre 9 :

Convalescence

Le lendemain de leur retour sur Terre, Christopher était passé tôt à l'hôpital pour voir Harias avant d'aller prendre son poste. Il était parti tard la veille et il avait très mal dormi en sachant son compagnon dans cet état. Il était donc venu tôt pour passer un peu de temps avec lui. Le médecin de garde lui donna des nouvelles, McCoy parti dormir un peu. Il fut soulagé d'apprendre qu'il n'y avait pas eu de problème dans la nuit et que Harias continuait à s'améliorer doucement. Il l'avait vite rejoint, déposant un doux baiser sur sa joue, le saluant d'un murmure avant de venir caresser ses cheveux abîmés et rêches, inégaux avec ceux ayant brûlés. Harias avait toujours un masque sur le visage pour l'aider à respirer, son souffle sifflant et laborieux. Sa peau était toujours écarlate, sa fièvre aussi était encore là comme le reste. On avait retiré le matelas froid pour l'instant mais on lui avait expliqué la veille qu'il ne pouvait pas rester en permanence dessus mais juste par cessions d'une ou deux heures renouvelables quatre fois par jours.

Longuement, il resta près de lui alors que le soleil se levait pour inonder la chambre de sa lumière dorée, une chose que Harias adorait. Il n'était pas rare qu'il trouve son compagnon en train d'admirer un lever ou un coucher de soleil, les nuages ou les étoiles. Ce fut lorsque cette lumière commença à lui chatouiller le visage que Harias remua un peu, bougeant les doigts, grimaçant. Immédiatement, Christopher se focalisa encore plus sur lui, posant une main sur ses cheveux, se penchant sur lui :

- Harias, appela-t-il doucement. Harias ?

Quelques instants plus tard, son compagnon relevait péniblement les paupières, révélant ses perles émeraudes embrumées et confuses.

- Chris ? bredouilla-t-il la voix rauque et faible dans son masque.

- C'est moi. Va doucement, respire bien, commanda-t-il tranquillement la voix apaisante. Reste tranquille. Tu es sur Terre, à l'hôpital. Tout vas bien.

- Spock ? demanda-t-il.

- Sauf, ne t'inquiète pas. Tu l'as sauvé et tout s'est terminé aussi bien que possible, assura-t-il en lui tirant un soupir soulagé. Tu as été soigné mais tu dois te reposer et rester tranquille. Tu as été gravement blessé et ta régénération n'avance que doucement.

Harias eut un léger signe d'acquiescement avant de grimacer, sa respiration très difficile. Christopher n'attendit pas pour appeler les médecins et il vit très vite McCoy entrer un peu en catastrophe devant l'appel.

- Il vient de se réveiller, renseigna l'amiral en s'écartant pour le laisser venir voir Harias.

Se faisant tranquille et calme, le médecin s'approcha de son patient pour lui expliquer où il était, lui demandant s'il se souvenait de ce qu'il s'était passé. Harias confirma de quelques mots laborieux et Léonard ne lui en demanda pas plus. Il lui expliqua son état rapidement, lui donnant quelques consignes pour respirer et rester tranquille. Il lui fit passer un petit test neurologique, vérifiant ses constantes avant de se redresser, Harias calme et l'air épuisé.

- Je sais que vous souffrez commander, fit-il. Tâchez de rester aussi tranquille et détendu que possible, respirez sans forcer. On s'occupe du reste. On va vous amener à boire et à manger si vous le voulez. L'important est de vous reposer jusqu'à ce que vous guérissiez.

Harias eut un léger acquiescement et Léonard lui mit la commande d'appel dans la main, lui disant d'appuyer tout de suite s'il y avait quoi que ce soit, qu'on viendrait l'aider. Il le laissa ensuite avec l'amiral, donnant un léger sourire rassurant à l'homme qui regarda la porte se refermer derrière lui avant de rejoindre Harias qui avait les yeux fixés sur lui. Il vint prudemment s'asseoir près de lui, passant une main douce sur l'implantation de ses cornes et ses cheveux, ne voulant pas toucher à sa peau brûlée. Harias était déjà sensible, il n'osait imaginer à quel point ça pouvait être douloureux pour lui. Pourtant, son compagnon montrait à peine de l'inconfort mais cela ne le surprenait pas vraiment alors qu'il détestait voir l'habitude de la douleur de l'être ailé. Harias tourna légèrement la tête vers lui, semblant s'apaiser en le regardant. Il s'efforça de lui sourire mais son inquiétude devait transparaître puisque ce fut Harias qui lui donna un sourire réconfortant derrière son masque transparent.

- Ça va aller, dit-il doucement.

- Je hais te voir comme ça, répondit-il.

- Je vais... vite me remettre. Je pouvais pas... laisser Spock.

- Je sais. Ne t'en fait pas j'ai compris, assura-t-il tranquillement. On a eu les rapports, il ne manque que le tien. Et crois moi quand je dis que je vais moi même passer le savon du siècle à Kirk, dit-il un peu légèrement en le faisant sourire.

- Il a été... stupide... mais il est... comme un enfant... bien intentionné et pur mais... sans... expérience et sagesse, bredouilla-t-il en toussant durement.

- Reste tranquille, fit Christopher en caressant ses cheveux. Pour le moment, tu dois te concentrer sur ton repos et ta guérison, rien d'autre. McCoy a pris son service ici pour s'occuper de toi personnellement. L'Enterprise reste au dock et l'équipage en pause le temps que l'enquête sur le comportement de Kirk et ce qu'il s'est passé se termine. Alors tu as tout ton temps et rien dont tu doives te préoccuper. Quand tu iras mieux, un officier viendra prendre ton rapport. Je dois aller travailler mais je reviens ce soir sans faute, assura-t-il en lui souriant.

- Ok, soupira-t-il. Baiser..., bredouilla-t-il ensuite en le faisant sourire avec tendresse.

Christopher ne se fit pas prier, se penchant sur lui, écartant délicatement son masque pour déposer un baiser tendre sur ses lèvres abîmées, Harias lui répondant faiblement. Il ne s'attarda pourtant pas, remettant le masque en place pour qu'il puisse respirer le plus confortablement possible et recevoir l'oxygène dont-il avait besoin. Il le regarda encore un moment avec douceur, s'assurant qu'il était aussi bien que possible, paisible. Puis il s'en alla, prévenant McCoy en lui rappelant de le prévenir s'il y avait quoi que ce soit ou si Harias souhaitait le voir. Ce jour là, Harias mit toute sa concentration sur la magie de la Terre. Cela faisait presque trois ans maintenant qu'il vivait là et il avait passé beaucoup de temps à faire connaissance avec sa magie. Une magie sauvage mais aussi naïve, fraîche et joyeuse, vive et brillante, pure et intouchée. Si elle l'avait observé timidement au début, il s'en était finalement fait une amie, comme une petite enfant pétillante qui venait jouer avec lui lorsqu'il s'isolait auprès d'elle. Souvent, c'était lorsqu'il allait voler dans les forêts qu'il se concentrait sur elle et il n'était pas rare qu'elle s'amuse avec lui dans les airs, créant des vents pour jouer avec lui, le faisant rire. Aussi, lorsqu'il l'appela, lui demandant si elle voulait bien l'aider, lui donner un peu de magie pour qu'il puisse guérir plus vite, elle lui offrit sur le champs en un mince filet doux pour ne pas le brusquer. Il la sentit inquiète et triste, venant saturer sa chambre pour l'entourer d'un cocon protecteur et réconfortant, plein de soutient et de douceur face à sa douleur.

Grâce à elle, le lendemain, son état s'était un peu plus amélioré à la grande joie de Christopher et de McCoy veillant sur lui. Il parvenait à respirer bien mieux, les dégâts internes liés à son intoxication se résorbant plus vite. Il put donc parler bien plus facilement, reprenant plus de force. Ne pas pouvoir respirer vraiment était terriblement exténuant et ce problème réglé, il put être un peu plus confortable malgré la douleur des brûlures encore très présente. Léonard avait d'ailleurs passé la matinée avec lui, changeant ses pansements et appliquant ce gel froid et hydratant qui faisait du bien à sa peau. Harias le remercia d'ailleurs gentiment, l'homme lui souriant simplement en lui disant qu'il n'avait pas à s'en faire pour ça. Le médecin avait d'ailleurs été heureux de voir sa fièvre décliner rapidement ce jour là. Après l'avoir vu prendre un bon déjeuner, l'avoir bien installé presque assis, l'avoir aidé à passer une chemise et avoir mis un draps léger sur ses jambes, McCoy avait accepté sa demande de laisser l'officier chargé de venir enregistrer son rapport venir. Le médecin lui avait retiré le masque à oxygène pour qu'il puisse lui parler et faire son rapport qui serait enregistré mais il avait commandé à l'officier en charge de lui laisser le temps dont-il avait besoin. La dame chargée de cela s'était d'ailleurs faîte très patiente et attentive, lui laissant le temps, faisant des pauses. Mais son rapport avait été fait, Harias soulagé en sachant que le commandement devait l'attendre. Le jour suivant, son état s'améliorait encore, ses brûlures commençant à guérir, la douleur diminuant davantage. Et comme chaque jour, Christopher venait avant et après ses heures de services. Il était presque l'heure de dîner et Chris était là, assis au bord de son lit à le cajoler et à lui tenir compagnie en toute sérénité lorsque McCoy entra pour sa visite du soir, avant qu'il n'aille se reposer.

- Vous vous améliorez de plus en plus vite, sourit-il après un petit examen.

- Est-ce que ça veut dire que je vais pouvoir rentrer chez moi ? sourit Harias en amusant Christopher qui s'était écarté pour le laisser travailler. Non pas que je n'aime pas être là mais je n'aime pas être là. Ce n'est pas vous, assura-t-il légèrement, ce sont les hôpitaux.

- On verra ça demain, répondit-il. Mais si ça va, vous pourrez rentrer à condition de vous reposer, de vous ménager et de respecter toutes les consignes que je donnerais pour soigner vos blessures.

- D'accord, sourit-il. J'aimerais juste rentrer plutôt qu'être ici.

- On voit ça demain matin mais si ça continue sur cette voie, ça devrait être bon pour que vous rentriez dans la journée.

- Super, soupira-t-il. L'équipage ça va ? demanda-t-il à son camarade.

- C'est une pause inattendue mais ils en profitent quand même. Ils ont été soulagé de savoir que vous alliez mieux. Tous ont demandé des nouvelles, sourit-il en le touchant. Et si je ne leur avais pas interdit de le faire je crois que la moitié de l'équipage serait dans cette chambre. Mais je leur ai dis de vous laisser vous reposer. Je me suis juste permis de faire savoir que vous alliez mieux et que vous guérissiez sans problème.

- Maintenant, l'Enterprise va devoir attendre la fin de l'enquête et la décision du commandement. L'équipage n'est pas en faute, toi non plus puisque tu as plus que fait ton devoir et que tu n'as pas approuvé cette désobéissance. Mais Spock et Kirk risquent la sanction. Kirk pour des raisons évidentes, Spock dans une moindre mesure parce qu'il a suivi alors qu'il aurait dû faire l'inverse en tant que second.

- Jim veut bien faire mais il manque de sagesse, de tempérance et d'expérience, remarqua-t-il. Je le comprend, j'ai été comme lui avant mes vingt ans. Mais il doit apprendre.

- Le capitaine est une tête de bois mais il n'est pas idiot, fit McCoy. Il comprendra la leçon j'en suis sûr même s'il a encore peut-être besoin qu'on lui remette les idées en place, admit-il en regardant l'amiral qui acquiesça.

- Jim a été catapulté de cadet à capitaine sans même avoir servis sur un vaisseau, sans expérience, remarqua Harias, et sans réaliser l'ampleur de ses actes et leurs conséquences, les limites qu'il doit respecter pour l'intérêt général. Il aurait eu besoin de passer du temps sous l'égide d'un capitaine comme vous amiral, avança-t-il, en tant que second peut-être, avant de vraiment devenir capitaine. Le fait qu'il n'ait pas de limite au dessus de lui et qu'il n'en n'a jamais eu réellement fait qu'il n'a pas de freins et qu'il pense que tout ira bien. Il ne sait pas se tempérer, prendre le temps de réfléchir et accepter qu'on ne fait pas ce qu'on veut. Il a toute les qualités pour être un grand capitaine, un très grand capitaine mais il doit intégrer certaines chose avant. Malheureusement, il n'écoute ceux qui sont en dessous de lui qu'après coup quand il a une idée en tête. Il apprendra, fit-il avec confiance, il apprendra mais il faut qu'il assume les conséquences pour le comprendre.

- Normalement, le commandement va rendre sa décision demain et j'ai demandé à être celui qui l'annoncera à Spock et Kirk, fit l'amiral. Je leur ferais la leçon de leur vie, assura-t-il en faisant sourire son compagnon. Ensuite, on verra quelle sanction sera ou non décidé. Kirk a pas mal agacé les supérieurs avec son comportement et on se demande ce qu'il se serait passé si vous n'aviez pas été là pour aller chercher Spock.

- Jim aurait fait décoller l'Enterprise et serait allé le chercher en exposant le vaisseau aux indigènes, soupira Harias. C'est sûr. Et c'est autant pour sauver Spock que pour éviter ça que j'y suis allé. Les dégâts auraient pu être colossaux sur l'évolution spirituelle et culturelle de cette espèce. Kirk y serait allé, c'est certain. Il n'aurait pas laissé Spock mourir et c'était la seule option moi mis à part.

- Ouais, je pense aussi, admit Léonard. En tout cas pour l'instant, vous, vous vous contentez de vous reposer sans stress, imposa-t-il.

- Promis, sourit-il. Merci.

- Bonne nuit, souhaita le médecin avant de s'en aller et de refermer derrière lui.

- Bien sûr, tu viens à la maison si tu sors demain, fit l'amiral en revenant s'asseoir près de lui.

- Je peux aller chez moi. Je vais certainement rester au lit de toute manière.

- Non, tu viens à la maison comme ça je me charge des repas et je t'aiderais pour tes soins, fit l'amiral en venant caresser sa joue. Et tu ne seras pas tout seul au cas où. Je ne te laisse pas le choix, taquina-t-il. Et si tu ne viens pas à la maison, c'est moi qui vient chez toi, promit-il.

- Dans ce cas, autant que ce soit chez toi, ton lit est plus grand et plus confortable, s'amusa-t-il.

- Si tu as l'autorisation de sortir, appelle moi, je viendrais te chercher.

- Non, je ne vais pas te déranger en plein travail. Je rentrerais seul et sans faire de bêtise, promis. Inutile de te déranger pour ça et je sais que tu as beaucoup à faire en ce moment. Ça ira ne t'inquiète pas.

- Bon mais tu demandes un transport. Tu n'y vas ni à pieds, ni en volant. Et tu me préviens au départ et quand tu es bien arrivé. D'accord ?

- D'accord, sourit-il devant son homme inquiet.

- Et bien sûr, tu fais comme chez toi à la maison. Seule exigence : tu te reposes.

- Promis, assura-t-il. Tu devrais rentrer dîner et te reposer, fit-il ensuite. Tu étais là tôt ce matin, hier aussi. Tu ne dois pas te surmener Chris, fit-il soucieux. Et il faut ménager ta jambe, remarqua-t-il en avisant la canne que l'amiral était forcé d'utiliser.

- Ce n'est pas pour moi qu'il faut s'inquiéter en ce moment, s'amusa l'amiral.

- Si, ce n'est pas une raison pour que je ne m'inquiète pas pour toi, répondit Harias. Rentre manger et dormir, tu en as besoin.

Christopher vint l'embrasser avec tendresse, touché par son attention et Harias lui répondit avec amour. Un moment de tendresse plus tard, le couple se sépara pour la nuit, l'homme dormant mal en sachant son compagnon à l'hôpital et Harias peinant à se reposer justement parce qu'il était à l'hôpital et qu'il détestait ça. Il priait pour pouvoir rentrer le lendemain. Et son vœux fut exaucé, McCoy acceptant de le laisser quitter l'hôpital le lendemain. Ses brûlures les plus sévères étaient encore bien là, son corps faible ayant à peine quelques traces d'or, sa respiration encore un peu gênée mais il allait bien mieux. Ses brûlures aux premiers degrés étaient presque entièrement guéries, comme la quasi totalité des dégâts de l'intoxication qui restaient ce qu'il y avait eu de plus grave. Il sentait son corps un peu raide et engourdis, avec des crampes mais Léonard disait que c'était normal suite à ça et que cela se réglerait vite, qu'il devait juste se ménager. Il avait donc reçu l'autorisation de quitter l'hôpital et Christopher avait pris soin de lui amener une tenue civile en venant le voir ce matin là. McCoy lui avait dis de se préparer tranquillement, qu'il se chargeait de faire venir un véhicule pour le ramener chez lui, lui commandant de se reposer en attendant qu'il arrive.

Harias venait justement de terminer de s'habiller, un peu essoufflé après cela. Il avait cessé de capter la magie de la Terre, sachant qu'abuser des magies étrangères à son corps n'était pas une bonne idée. En petite quantité et bien dosé, c'était très utile et inoffensif mais il fallait être raisonnable. Il avait chaudement remercié son amie qui n'avait cessé de l'entourer avec attention, le touchant. Elle l'avait bien aidé, permettant d'accélérer un peu la régénération des dégâts les plus importants. Maintenant, il terminerait de guérir assez rapidement et il devrait reprendre des forces, ce qui ne serait pas trop long avec lui. Si cela faisait six jours depuis le volcan, il estimait qu'il serait en forme convenable dans deux jours bien que pas au plus haut de ses forces. Sans la magie de la Terre, il lui aurait certainement fallut une semaine de plus après les violentes décharges de magie sauvage qu'il avait pris dans ce volcan et qui avaient épuisé la sienne. Il se sentait encore faible et il percevait aisément les restes des dégâts sur lui mais ça allait. Il se rassit sur son lit pour respirer lentement et tenter de faire en sorte que la pièce cesse de tourner autour de lui.

- Commander Harias ? fit une voix connue à la porte.

Il releva la tête pour voir Kirk et Spock l'observant, le premier l'air inquiet, le second neutre d'apparence bien qu'inquiet et troublé intérieurement.

- Peut-on entrer ? demanda le capitaine.

Il approuva et ils s'avancèrent, la porte se refermant derrière eux alors qu'ils se saluaient.

- Comment allez vous ? demanda Spock.

- Mieux. Il n'y paraîtra plus d'ici deux ou trois jours, sourit-il.

- Je voulais vous adresser tout mes remerciement pour m'avoir sauvé, fit Spock avec une légère inclinaison du torse. Merci commander.

- Ce n'est rien, sourit Harias. Tant que vous ne faîtes plus la bêtise de plonger dans un volcan en éruption ainsi. Je n'ai aucune envie de devoir refaire cela.

- Croyez moi, je n'ai pas pour projet de recommencer, assura-t-il.

- Bien, fit-il en tournant le regard vers un Kirk mal à l'aise.

- Je voulais m'excu...

- Ne vous excusez pas, fit-il plus durement pour lui. Ce serait une insulte à ce stade d'autant plus que si c'était à refaire, je sais pertinemment que vous referiez la même bêtise quoi qu'avec un plan différent peut-être. Les excuses ne servent à rien dans ce cas surtout quand vous n'avez encore rien appris de ce qu'il s'est passé, je le sais pertinemment.

- On ne pouvait pas laisser ces gens mourir, se défendit Kirk.

- Si, nous pouvions, contra-t-il. Vous n'avez juste pas la force de l'accepter. Nous ne sommes pas dieu capitaine. Il ne nous appartient pas d'aller contre l'œuvre de la nature et même contre les erreurs de certains. Des milliards et des milliards de vies s'éteignent constamment dans l'univers, tout autant naissent. C'est le cycle de la vie et vous devez l'accepter. La mort n'est douloureuse que pour ceux qui restent, pas pour ceux qui partent. Que l'on veuille lutter contre l'injustice, la barbarie, la folie de certains êtres... je l'entends, le comprends et encore, chaque cas doit-être considéré avec soin. Mais vous devez accepter que parfois, il faut laisser les choses se faire aussi terrible que cela soit pour votre moralité parce qu'elle n'est pas loi dans l'univers.

- C'est un raisonnement lâche et facile, répondit l'homme, pour ceux qui ne veulent pas faire d'efforts, dit-il en le faisant soupirer lourdement.

- Je ne m'attend pas à ce que vous compreniez en un jour, fit-il. J'ai été comme vous dans mes vingts ou trente premières années alors je sais ce que vous ressentez. À l'époque, j'agissais comme vous. Un conseil capitaine, revoyez votre avis sur la mort et ses circonstances, sur le à qui et à quoi elle s'applique, pourquoi... D'autant plus que votre raisonnement est hypocrite. Vous vous en faîtes pour le peuple de Niburu mais pas une de vos pensées ne vas aux nombreux autres peuples qui vivent cela chaque jour et vous n'y avait même pas songé. Comme vous n'avez pas pensé aux planètes sans vie humanoïde qui le subissent mais qui abritent quantité d'autres vies qui disparaissent et qui ne valent pas moins que les autres. Non, vous avez vu uniquement ce peuple et ce n'est pas réellement leur survie que vous avez défendu mais votre conscience parce que vous ne vouliez pas avoir à regarder et à l'accepter ensuite. Vous avez été égoïste et arrogant. Quelque fois, il est justifié de se porter au secours d'autrui et d'autre fois non. Il n'était pas justifié que nous intervenions pour cette espèce, il était justifié que j'aille chercher Spock qui n'avait pas à mourir pour une erreur stupide. La nature est une chose, une erreur en est une autre, la folie encore une autre, un accident encore une autre et j'en passe. Ne confondez pas tout.

Jim allait protester encore mais McCoy entra, regardant suspicieusement le capitaine :

- Jim, j'espère que tu n'embêtes pas le commander. Il a besoin de rester au calme sans stress, fit-il sévèrement en rejoignant Harias. Spock, salua-t-il.

- Docteur McCoy, rendit-il.

- Votre véhicule est là, reprit Léonard en se concentrant sur Harias. Vous rentrez chez vous directement, vous vous reposez, zéro efforts d'aucune sorte, ordonna-t-il. Vous restez au calme, pas de travail. Buvez beaucoup, mangez bien et faîte vos soins sur vos blessures exactement comme je l'ai expliqué ce matin. Vous m'appelez au moindre problème et on se voit tout les quatre jours pour que je vérifie votre état.

- Oui docteur, promis, sourit-il tranquillement.

- Vous rentrez chez vous ? releva Spock.

- Oui, je déteste les hôpitaux ou tout ce qui s'y rapporte et ma régénération avance bien alors je peux rentrer me reposer chez moi. Je devrais être bon d'ici deux trois jours, assura-t-il.

- Ça c'est moi qui en décidera, intervint McCoy. Et même si vos blessures seront certainement guéries dans les deux jours, la récupération complète demandera un peu plus de temps alors n'allez pas trop vite en besogne. Reposez vous, rien ne presse pour l'instant.

- Navré, j'ai énormément de mal à rester en place et à rester au lit autant de jours d'affilés, expliqua-t-il. Fatigué ou pas, j'ai besoin de m'occuper. Mais je me connais bien et je sais comment me gérer. Je ne ferais pas de bêtise ne vous en faîte pas. Je trouverais des occupations adaptées.

- Ouais, fit McCoy peu convaincu. Quoi qu'il en soit, vous vous reposez encore complètement dans les deux jours qui viennent au moins, ne serait-ce que pour la bonne cicatrisation de vos blessures. Je vous accompagne à votre véhicule histoire d'être sûr que ces deux grands benêts vous laissent tranquilles.

Harias sourit et le suivit, saluant Spock et Jim, laissant Léonard porter son petit sac avec ses quelques affaires amenées par Chris et le nécessaire pour ses soins. Ils s'en allèrent, Harias remerciant chaleureusement le personnel qui s'était occupé de lui au passage, tous touché par son attention. Ils marchèrent lentement, Harias se sentant surveillé du coin de l'œil par le médecin.

- Jim ? demanda-t-il finalement en se doutant qu'ils avaient parlé.

- Il ne comprend pas et il ne veux rien entendre, soupira-t-il. Il m'a qualifié de lâche, fit-il légèrement l'air peu atteint.

- Quoi ?! Il en a du toupet. Vous avez plongé dans un volcan géant en éruption pour aller chercher Spock.

- Ne lui en voulez pas trop, il faudra qu'il réalise lui même pour comprendre. Je me demande ce que donnera la remontrance de l'amiral Pike. Jim le respecte beaucoup. S'il y en a un qu'il écouterait, c'est lui.

- Ils doivent décider aujourd'hui non ? Le commandement ?

- Non, pas avant demain voir après demain finalement. L'Amiral Pike m'a dis que ça avait été repoussé pour des affaires plus urgentes. Il va falloir attendre encore un peu pour savoir où on va.

- Cela vous laisse du temps pour vous reposer au moins. D'ici à ce que la décision tombe, on ne repartira pas en mission avant au moins encore une semaine, plus suivant ce qu'ils décideront.

- Kirk va m'en vouloir longtemps je crois. Je suis quasi sûr que si je n'avais pas terminé dans cet état, il aurait tenté de cacher l'affaire au commandement. Il aurait pris ça à la légère comme si ce n'était rien.

- Il doit assumer et c'est tout, répondit McCoy. En espérant que ça lui mettra un peu de plomb dans la tête, râla-t-il. Jim est mon ami mais il a ses défaut et comme vous l'avez dis hier, servir d'abord sous un capitaine comme Pike aurait certainement été bénéfique pour lui. Qu'il apprenne la retenu et le jugement juste.

- Il y arrivera, sourit Harias. Il sera un grand capitaine c'est certain. Il doit juste grandir encore.

- Voilà, fit le médecin en lui ouvrant la portière d'un véhicule spacieux prévu pour qu'il puisse entrer avec ses ailes. Vous savez, je vous trouve extrêmement patient avec le capitaine, remarqua-t-il alors qu'il s'installait prudemment. Si seulement il vous écoutait, soupira-t-il.

- Il a toujours tout fait par lui même sur son idée, il lui faudra du temps pour apprendre à écouter les autres. Mais ça viendra aussi.

- Espérons qu'il ne fasse plus de bêtise qui vous envoie à l'hôpital le temps d'apprendre, fit-il dramatiquement en l'amusant. Bon, vous rentrez directement et vous vous reposez, rien d'autre, fit-il fermement.

- Oui monsieur, rit Harias.

McCoy referma et Harias donna sa destination au chauffeur, le court trajet suffisant à le fatiguer. Il alla donc s'allonger directement une fois chez Chris, tant pour se reposer que pour plonger avec joie son nez dans les oreillers et les draps pleins de l'odeur de son homme. Il prévint l'amiral qu'il était bien arrivé et qu'il s'était mis au lit, sachant qu'il s'inquiétait et il ne lui fallut pas longtemps pour s'endormir dans cet endroit rassurant et confortable. Ce fut une main douce dans ses cheveux qui commença à le réveiller bien des heures plus tard. S'il s'était allongé sans même prendre la peine de se changer ou de s'enfermer dans ses ailes, pensant juste faire une petite sieste, le soleil déclinant à l'horizon lui indiqua qu'il avait plutôt fait une grosse sieste. Il sourit d'un air endormis en découvrant Chris à ses côtés, son homme assis au bord du lit près de lui. Baragouinant, il remua pour s'approcher de lui et venir poser sa tête sur ses genoux, l'amiral souriant un peu plus à cela. Il ajouta sa seconde main à la première, continuant à passer ses doigts dans ses cheveux.

- Comment te sens tu ? demanda-t-il.

- Mieux maintenant que j'ai pu sortir de l'hôpital, murmura-t-il. Et encore mieux maintenant que tu es rentré, fit-il en l'amusant.

- Tu t'es reposé j'espère ?

- Je me suis endormis juste après mon dernier message et c'est toi qui me réveille, répondit-il.

- Très bien, approuva-t-il. Qu'est-ce que tu as envie de manger ce soir ?

- Aucune idée, soupira-t-il.

- Je vais voir ce qu'on a encore.

- Ok je viens avec toi. On peut préparer le repas à deux. J'ai besoin de bouger un peu.

- D'accord.

Ce fut donc ensemble qu'ils préparèrent le dîner, mangeant ensemble avant d'aller se changer pour la nuit, Christopher entraînant son compagnon au lit. Et cette fois, ils dormirent bien plus confortablement, heureux de se retrouver. Le lendemain fut une journée de repos complet pour Harias qui resta au lit avec joie une bonne partie de la matinée, le nez plongé dans l'oreiller de Christopher. Il s'était levé avec lui pour prendre le petit déjeuner, se recouchant sous son insistance avant qu'il ne parte pour prendre son poste. Il avait déjeuné puis il s'était installé dans un fauteuil avec un ordinateur pour travailler un peu même si officiellement, il était en convalescence. Il alla vérifier si le rapport qu'il avait fait avait été transcris fidèlement plus par assurance que par réel besoin, les officiers chargés de faire cela lorsqu'une personne ne pouvait pas faire son rapport d'elle même très fiables. D'ordinaire, seul le capitaine devait faire un rapport officiel transmis au commandement. Le reste de l'équipage tenait plus un journal de bord professionnel. Les numéros un, deux et trois d'un vaisseau faisaient aussi des rapports mais qui n'étaient réellement lu par les supérieurs qu'en cas d'incidents ou s'ils en remettaient un au commandement directement s'ils le jugeaient utile ou nécessaire.

Cela fait, il s'intéressa aux multiples rapports de tout ce qu'il se passait pour Starfleet, s'informant un maximum sur tout de qu'il se passait et à quoi il avait accès. Il n'avait guère cessé ses études et une partie était consacré à l'assimilation des rapport de Starfleet, qu'ils soient de mission, de recherches, de diplomatie ou autre. Ainsi, il avait toujours une idée de tout ce qu'il se passait a Starfleet, secret défense et dossiers top secret ou restreint d'accès exclus bien entendu. Il passa l'après midi là dessus. Habituellement, il travaillait sur les missions à venir de l'Enterprise en priorité mais avec cette affaire de Niburu, impossible de savoir où on les enverrait ensuite. Ce soir là, lorsque Christopher l'aida avec ce qu'il restait de ses pansements, insistant lourdement pour qu'il le laisse faire, ils furent tout deux ravi de voir que ses blessures était quasiment guéris et n'avait plus besoin ni de soins, ni de pansements et seraient probablement plus là dans les heures à venir. Et cela marquait la fin de sa régénération une semaine après être descendu dans ce volcan. Ne restait plus qu'à terminer de reprendre des forces, la chose déjà bien entamée par le repos qu'il avait pris. Cela termina de rassurer Christopher même si l'amiral insista pour qu'il se ménage.

Le lendemain, Harias avait été convoqué par l'amirauté pour parler de l'affaire Niburu. Il avait donc enfilé son uniforme, brossé ses cheveux, heureux de voir que comme ses plumes abîmées, ils avaient repoussés et étaient redevenus soyeux. Il restait un peu fatigué mais cela passerait vite. Il s'était rendu à sa convocation pour répondre aux questions des amiraux et donner son avis sur ce qu'il s'était passé. Et s'il ne fut pas tendre envers Kirk sur cette affaire, il fut aussi incroyablement indulgent à son égard paradoxalement, faisant preuve de confiance en son évolution. Il expliqua qu'il était certain que Jim avait juste besoin d'apprendre, mettant en avant son catapultage de l'Académie à capitaine qui l'avait privé d'une expérience importante auprès d'un capitaine qualifié. Et s'il savait bien qu'en parlant ainsi, il mettait une erreur de jugement du commandement en avant, il n'était pas dans ses habitudes de taire son avis. Il ne se priva donc pas pour le dire franchement bien qu'avec diplomatie. Cela sembla d'ailleurs amuser son compagnon qui assistait à la réunion, souriant discrètement comme plusieurs autres amiraux qui reconnaissaient à la fois sa franchise et sa sagesse.

Cela fait, il était allé en ville. Il y avait quelques mois, il avait découvert une extraordinaire boutique de thés venant à la fois de la Terre et de nombreuses autres planètes et il y venait régulièrement pour expérimenter d'autres versions de sa boisson préférée. Il alla y faire un tour, achetant deux nouveaux thés recommandés par les vendeurs avant de rentrer. C'était là probablement le seul plaisir qu'il se faisait. Il avait toujours du thé anglais le rendant si nostalgique de Poudlard et Christopher savait désormais qu'il avait grandi en Angleterre sur sa Terre et qu'ils avaient le même thé, qu'il aimait ça. Il n'y avait pas grand chose d'autre qui l'attirait pour dépenser son argent si ce n'était pour les choses nécessaires. Les jeux, les vêtements, les cosmétiques, les biens en tout genre... Tout ça ne l'intéressait pas. Il aimait juste s'acheter du thé et des choses nouvelles ou amusantes à manger quelques fois. Il avait vécu des décennies et des décennies sans presque rien. Aujourd'hui, il était simplement heureux d'avoir un chez lui confortable pour se reposer, à manger, à boire, de quoi se laver et s'habiller décemment. La seule chose qu'il aurait peut-être aimé avoir davantage était plus de contact avec la nature et les animaux qui lui manquaient. Christopher lui avait proposé de partir en vacances dans un coin perdu dés qu'ils pourraient pour lui offrir cela et Harias était enthousiaste. Ne restait plus qu'à organiser ces vacances. Tout deux pouvaient en prendre puisqu'ils ne l'avaient pas fait depuis longtemps mais cela restait relativement compliqué à organiser entre les devoir d'amiral de Chris et ses missions sur l'Enterprise.

Une fois rentré, il se prépara un thé avant de se réinstaller pour travailler sur ordinateur, s'informant, apprenant encore sur tout ce qu'il pouvait. Ce soir là, il passa de nouveau une soirée douce avec l'amiral, se sentant bien plus en forme maintenant. Christopher lui annonça que décision avait été prise pour Kirk et qu'il l'annoncerait le lendemain, qu'il était lui même convoqué pour l'entendre, concerné aussi à sa grande surprise.

- Dis Chris ? fit Harias alors qu'ils étaient installés au salon après un bon dîner.

- Oui ?

- Qu'est-ce que tu penses de l'amiral Marcus ? demanda-t-il.

- Professionnellement ou en tant que personne ?

- Les deux.

- Il a été mon mentor. C'est un homme qui paraît froid et qui a réellement une certaine froideur si ce n'est avec sa fille : Carole Marcus. Il est assez dur mais c'est un très bon officier, pragmatique, prévoyant, déterminé, prudent, responsable... Il se fait plus strict avec le temps mais ce n'est pas étonnant avec les responsabilités d'amiral de la flotte. Pourquoi demandes tu ça ?

- Et bien... j'ai rencontré quelques fois l'amiral brièvement, on a discuté quelques fois.

- Je l'ignorais, fit-il surpris.

- Oui, il m'a plusieurs fois demandé si je ne voulais pas faire autre chose que les explorations avec l'Enterprise, surtout depuis l'affaire Nero. Il m'a proposé de travailler pour des sections de développement, de stratégie... sous entendu de combat. Il dit que mon expérience de la guerre est précieuse pour la Fédération. Je... j'ai un très mauvais pré-sentiment avec lui, dit-il alors que Chris le prenait très au sérieux. À chaque fois qu'il est dans les parages, ça sent littéralement le danger pour moi. Pas comme un danger immédiat et clair mais quelque chose de plus insidieux, vicieux. Il me met sur mes gardes avant même que je pose les yeux sur lui lorsqu'il est dans les environs. Je ne l'aime pas et je n'ai aucune confiance en lui. Je le sens froid, dur, sombre, calculateur, manipulateur, prêt à tout, guerrier, dangereux, obsessionnel... Je crois qu'il prépare quelque chose de mauvais même si je n'ai aucune preuve.

- Je peux peut-être voir à quels affaires il s'intéresse pour voir s'il y a quelque chose de suspect, proposa l'amiral.

Harias sourit blotti contre lui. Chris le croyait toujours sur parole sans aucun doute même lorsqu'il parlait ainsi de son mentor. Il était bien le premier à le faire dans sa vie et cela lui faisait un bien fou.

- Quelque chose me dis qu'on saura bientôt, soupira-t-il.

- Tu pré-sens quelque chose ?

- Oui. L'impression ne fait que monter et elle a fait un bon quand j'ai vu Marcus ce matin. Je crois qu'on va vite avoir des problèmes. Dis, si Marcus fait des bêtises, de grosses bêtises je veux dire. Sur qui on pourrait s'appuyer ?

- Tu crois que ça ira jusqu'à un tel extrême ? s'inquiéta-t-il.

- Oui, répondit-il simplement avec assurance.

- Dans ce cas... les amiraux Barnett, Chandra, Blefiz et Lui. Je crois qu'ils seraient disposés à écouter et a creuser l'affaire puis à prendre les disposition nécessaire contre l'amiral de la flotte si cela s'avère nécessaire.

- Je les connais tout les quatre, ils sont très droits et ils n'ont pas peur des grades. Tu as sûrement raison.

- Tu vas leur parler ?

- Si ça devient nécessaire et que j'ai au moins quelques éléments tangibles pour confirmer mon instinct, oui. Si j'ai tord, j'en assumerais les conséquences mais si j'ai raison, cela pourrait nous épargner beaucoup de problèmes.

- Ne t'inquiète pas trop pour le moment. Il n'y a aucune raison de s'inquiéter pour l'instant. Je te promet de creuser un peu pour voir ce qui sort.

- Merci Chris.

Le lendemain matin, ce fut ensemble qu'ils se préparèrent, devant se rendre au QG ensemble. Harias se fit une joie de boutonner lui même la veste d'amiral de son homme et de mettre son insigne en place. Christopher en fit d'ailleurs de même l'aidant à mettre en place l'uniforme gris qu'il portait sur Terre, le vêtement arborant les galons indiquant son grade. Il mit lui aussi son insigne en place et ils échangèrent un baiser avant de se mettre en route pour rejoindre le bureau de l'amiral où il devait les recevoir avec Spock et Kirk pour leur annoncer la décision de l'amirauté. Il resta un peu avec lui avant qu'un appel n'annonce à l'amiral que le capitaine Kirk et le commander Spock étaient là. Il quitta alors le bureau pour aller s'asseoir dans un fauteuil destiné à l'attente dans le couloir. Il vit arriver ses deux camarades, Jim l'air confiant et Spock neutre comme toujours. Il se leva pour les saluer, leur expliquant qu'il avait été convoqué aussi lorsqu'ils demandèrent. Lorsque Christopher apparut à sa porte, il se tenait droit, grave et très sérieux, demandant d'abord à Kirk d'entrer. La porte se referma derrière lui et Spock s'assit avec lui pour attendre.

- Puis-je me permettre de vous demander où en est votre état de santé commander ? demanda le vulcain en se tournant vers lui.

- Je me suis entièrement régénéré et j'ai recouvré assez de forces pour revenir à un état de santé satisfaisant. Je dois voir voir McCoy tout à l'heure pour qu'il valide ma reprise de service.

- Si tôt ?

- Je ne suis pas du genre à prendre plus de repos que nécessaire, j'ai beaucoup de mal à rester en place. Lorsque c'est nécessaire pour une raison ou une autre comme guérir, je dois me forcer pour rester au lit. Alors je reprend dés que je peux. Même si je dois encore me ménager en reprenant et rallonger le temps de récupération en faisant ça, je préfère me remettre au travail et nous allons enfin savoir où nous allons maintenant. L'Enterprise pourraient être redéployé dés demain.

- Je vois.

Les oreilles sensibles d'Harias le chatouillèrent alors que les échos du sermon de son homme à Kirk l'atteignaient malgré les matériaux très isolants entre eux. Christopher était très en colère contre lui et il semblait que Jim était en train d'en prendre connaissance.

- Avez vous déjà été informé de la décision de l'amirauté ? demanda Spock.

- Non, mais je doute qu'il n'y ait pas de sanctions. Nous avons enfreins la directive première, mis l'Enterprise en danger et la vie de plusieurs membres d'équipages ont été inutilement risqué. Il va y avoir des sanctions ne serait-ce que pour l'exemple. Notre capitaine a déjà eu un parcourt plutôt favorisé. Si l'amirauté laisse passer cela, cela sera assimilé à du favoritisme flagrant par Starfleet.

- Logique en effet, approuva-t-il. Je ne m'attend pas à m'en sortir sans sanction et je me rend compte que je n'aurais pas dû approuver la décision du capitaine.

- Je sais que vous faîte beaucoup d'efforts pour tenter de comprendre le capitaine commander, quitte à parfois accepter ses décisions même si elles ne suivent ni votre logique, ni les règles et que vous avez du mal à en saisir les raisons. Vous apprenez encore en la matière. Il est normal que vous commettiez des erreurs. Vous apprendrez. Vous manquez simplement d'expérience pratique face à des situations réelles. Mais vous êtes sur le bon chemin en tentant ainsi de comprendre le capitaine. Starfleet est fait de multiples personnalités, cultures et raisonnement. On ne peut pas y travailler sans un minimum de compréhension face aux autres. Vous avez fait une erreur, vous l'avez comprise, vous ne pourrez pas faire mieux pour réparer cela. J'aimerais juste que le capitaine le comprenne. Il fera un très très grand capitaine c'est certain mais il doit comprendre certaines choses.

- Puis-je vous demander pourquoi, au contraire des Nibirians, vous avez jugé que ma vie pouvait être sauvée ? demanda Spock.

- Les Nibirians avaient été condamné par la nature, jugement que je respecte. La nature ne fait rien sans raison. S'il s'agissait d'une culture possédant la distorsion ou étant parvenu par ses propres moyens à nous demander de l'aide, nous les aurions secouru. La différence étant qu'à ce stade d'évolution, nous risquons beaucoup moins d'influencer profondément et de mauvaise manière leur évolution. La Fédération, Starfleet, sont des enfants à l'échelle de l'univers. Ils n'ont pas l'expérience et le savoir nécessaire pour juger de qui doit mourir ou vivre et pourquoi. Secourir une espèce avec la distorsion ou qui nous contacte elle même reviens à secourir un élément de ce qui constitue la communauté galactique et donc, cela influe sur notre vie à tous. Les Nibirians n'entrent pas dans ce cadre. Je respecte la sagesse de la directive première. À mes yeux, c'est la chose la plus sage que Starfleet ait faîtes. Donc, laisser les Nibirians à leur sort était pour moi justifié. Vous en revanche, vous étiez dans une situation bien différente. Pour faire une comparaison, si les Nibirians étaient juste sur le chemin naturel de leur existence, vous étiez comme un enfant qui a fait une erreur et qui s'est retrouvé en mauvaise posture. Parce que vous manquiez d'expérience. On ne laisse pas un enfant mourir parce qu'il a fait une erreur dans son apprentissage. On va l'aider, on le relève, on lui explique et on espère qu'il intègre la leçon. Comprenez vous ?

- Je crois. Cela semble logique d'une certaine manière, fit-il l'air pensif en le faisant sourire. Vous exprimez rarement votre expérience. J'ai lu votre dossier et vous êtes déjà âgé comparé à nous et vous avez un passif assurément impressionnant. Votre expérience de la vie et des situations concrètes est assurément bien plus grande que la nôtre bien que les contextes soient différents. Pourquoi ne jamais l'expliquer ?

- Personne ne demande et le premier pas pour apprendre quelque chose est de chercher à l'apprendre. Poser des questions Spock, la curiosité, c'est la base de tout apprentissage productif. En général, si on ne se pose pas la question, si le sujet en question ne nous intrigue pas, ne nous pose pas de problème ou ne nous intéresse pas, alors on est rarement prêt à entendre la réponse.

- C'est illogique, fit-il l'air confus. Les connaissances ne demandent pas de préparation si ce n'est de suivre une logique de progression de difficulté d'apprentissage pour maximiser son assimilation et sa compréhension.

Harias rit doucement, un peu attendris. Spock avait été bien trop formaté. Si cela l'aidait énormément parfois, sorti de la société vulcaine, cela le desservait. Mais il cherchait à comprendre, il était donc sur la bonne voie pour apprendre.

- Ce n'est pas illogique Spock, c'est différent de votre manière de penser, corrigea Harias. Peut-être qu'un jour, vous verrez un sens à mes paroles, une logique.

Il le laissa ensuite réfléchir, Spock l'air un peu confus, Harias souriant doucement. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit et Christopher leur demanda d'entrer. Ils s'exécutèrent, trouvant un Kirk raide, tendu, fermé et l'air bien moins confiant debout face au grand bureau de l'amiral. Spock vint se poster à sa droite et Harias à la droite de Spock quand l'amiral se replaçait derrière son bureau, restant debout, posant sa canne contre le meuble. L'ambiance était sérieuse et lourde, Pike se concentrant d'abord sur Spock :

- Commander Spock, réalisez-vous les erreurs qui ont été les vôtres dans l'affaire Niburu ? demanda-t-il.

- Oui amiral, fit-il. Je n'aurais pas dû approuver cette intervention, fit-il simplement sans plus de justification.

- En effet, vous n'auriez pas dû. La directive première s'appliquait dans aucune raison de faire une exception, rappela-t-il. Nous ne sommes pas Dieu et les règles ont été faîtes pour une bonne raison. Vous auriez dû désapprouver cette décision et en tant que second, vous aviez le pouvoir nécessaire pour vous opposer à votre capitaine lorsqu'il se trouve en défaillance. Commander Harias ?

- Amiral ?

- De votre côté vous avez parfaitement respecté les devoirs que votre fonction impose et bien plus en risquant votre vie pour monsieur Spock, remarqua-t-il. Bien évidemment, fit-il en les regardant tout trois, cette affaire ne peut pas être ignorée. Les infractions à la directive première sans solide justification ne sont pas des actes légers. Capitaine Kirk, l'amirauté a décidé de vous retirer le commandement de l'Enterprise et de vous rétrograder, dit-il en choquant Jim. Commander Spock, vous serez également rétrogradé. Commander Harias, vous serez décoré pour acte de bravoure et promu officier en second sur l'Enterprise, annonça-t-il.

- Amiral ? Puis-je demander qui commandera l'Enterprise ? demanda Harias pré-sentant déjà la chose.

- Je reprend le commandement de l'Enterprise, annonça-t-il en le faisant sourire et en surprenant les deux autres. Vous serez mon commandant en second. Kirk numéros deux, Spock numéros trois, posa-t-il.

- Mais monsieur..., tenta Jim.

- Ce n'est pas discutable ! claqua Christopher. Estimez vous heureux tout les deux. L'amirauté voulait vous débarquer de l'Enterprise et vous renvoyer à l'Académie, dit-il en leur faisant comprendre l'ampleur de la chose. C'est uniquement parce que le commander Harias vous a défendu et soulevé d'autres fait à prendre en compte que vous restez à bord à ces postes, dit-il en les étonnant alors qu'ils se tournaient vers l'être ailé.

- Puis-je vous demander quels sont ces fait ? demanda Spock curieux.

- Vous avez tout deux étaient fait capitaine et officier en second sans aucune expérience antérieure de service à bord d'un vaisseau. Le commander Harias a soulevé le fait que vous n'aviez jamais eu l'occasion d'acquérir de l'expérience et l'enseignement d'un capitaine chevronné. Enseignement qui auraient peut-être évité cette affaire. L'amirauté reconnaît son erreur en la matière, celle de vous avoir privé de cette expérience nécessaire pour apprendre à se mesurer et à agir de la bonne manière. Elle a donc concédé cela pour vous laisser une seconde chance. Vous avez déjà fait de l'excellent travail sur l'Enterprise mais cela ne vous permet pas de faire tout ce que vous voulez au mépris des règles. Prouvez que vous en êtes dignes et vous pourrez peut-être retrouver vos anciens postes sur l'Enterprise ou ailleurs. Grâce à l'intervention du commander Harias et son argumentaire très convainquant, vous avez une autre chance de redevenir capitaine Kirk. Sans cela, il aurait été incroyablement difficile pour vous de prétendre de nouveau à un vaisseau.

- J'aurais cru que vous m'auriez descendu, fit Kirk perdu en se penchant pour regarder son ex numéros deux.

- Je vous ai descendu, assura Harias. Je n'ai pas mâché mes mots quand à vos actes comme je l'ai fait face à vous. Seulement, remédier à une erreur de cette sorte nécessite d'en définir toutes les causes et de réparer. Je l'ai donc également fait savoir, rien de plus, rien de moins.

- D'où cette seconde chance. L'amirauté espère que si vous apprenez, vous pourriez ne plus faire ce genre de bêtise à l'avenir, fit Pike. Pour le moment, l'Enterprise n'a pas encore reçu de nouvelle mission. Une information va être faîte à l'équipage pour transmettre les changements et nous recevront nos ordres suivant dans les jours à venir. Vous pouvez disposer.

Spock et Kirk sortirent, Harias faisant mine d'avoir quelque chose à demander à l'amiral pour rester. La porte se referma et il sourit à son homme qui s'asseyait dans son fauteuil, venant s'appuyer sur son bureau près de lui :

- On retourne voler ensemble alors ? J'adore cette idée, sourit Harias.

- Moi aussi, répondit-il en posant une main sur sa cuisse.

- C'est toi qui a soufflé l'idée que je sois second ?

- Non, même pas. Les amiraux ont pensé que toi autant que moi, ferions de bons professeurs pour ces deux là et compte tenu que tes états de service et de leur rétrogradation, tu étais tout indiqué pour le poste avec ton expérience sur l'Enterprise et ta connaissance de l'équipage. C'est logique comme décision. J'ai même cru qu'ils allaient te nommer capitaine mais ils se sont souvenu que tu avais demandé à ne pas l'être avant de te sentir prêt. Ils se sont dis que second te conviendrait bien.

- Ils ont eu raison.

- Tu ferais un excellent capitaine tu sais, sourit-il avec douceur.

- J'ai encore du mal à m'imaginer capitaine, soupira-t-il.

- Pourquoi ? Tu as toutes les compétences nécessaires et tu t'en sors admirablement bien à ton poste de numéros deux. Ton équipage a confiance en toi, t'estime énormément et reconnais tes capacités.

- Il faut de la confiance entre un capitaine et son équipage et j'ai...

- Encore du mal à réaliser qu'on peut vraiment te faire confiance de cette manière ? comprit Christopher. À faire confiance à ton équipage ?

- J'ai confiance en eux, répondit-il. Mais je... je crois que j'ai peur de les décevoir. De ne pas être à la hauteur.

- Tu l'es Harias. Tu l'es assurément, fit-il avec une confiance débordante. Tu serais un capitaine formidable j'en suis certain. Ton appréhension ne pourrait être réglée que d'une manière.

- Laquelle ? demanda-t-il.

- Te jeter à l'eau, sourit-il. Tu le feras quand tu seras prêt. En tout cas, sache que l'amirauté n'attend que ton accord pour te faire capitaine. Ils savent que tu es qualifié et ils considèrent comme une perte que tu ne le sois pas déjà.

- Je vais y réfléchir, assura-t-il. Merci Chris.