Chapitre 10 :
Ouverture sur l'âme
Lorsque Harias entendit son communicateur professionnel sonner pour le convoquer à une réunion de crise à Daystrom, il sut sur le champs que quel que chose de grave s'était produit, son instinct s'affolant. Il s'y rendit sur le champs et s'il croisa Spock et Kirk au QG, lui demandant s'il avait des informations, il leur commanda d'attendre un peu. Lui et Christopher étaient convoqués, ils sauraient vite ce qu'il y avait. Harias retrouva bien vite son homme non loin de la salle de réunion de Daystrom, l'homme l'air grave et sérieux.
- Amiral ? Vous savez ce qu'il se passe ? demanda-t-il.
- Il y a eu une attaque à Londres. C'est tout ce que je sais pour le moment.
- Chris, murmura-t-il en se penchant vers lui. J'ai un atroce et profond sentiment qu'il va se passer quelque chose de très grave. Je n'aime pas ça du tout. Ce genre d'impression... ma main à couper que l'attaque n'est pas finie.
- D'accord alors on reste sur nos gardes et je passe un message à la sécurité, répondit-il. Va prendre place, j'arrive tout de suite.
Harias approuva, entrant dans la grande salle de réunion, trouvant sa place attitrée près de son amiral, chaque poste équipé d'un écran d' les capitaines de vaisseaux et leurs seconds ainsi que plusieurs amiraux étaient là. Christopher le rejoignit bien vite et un instant plus tard, l'amiral Marcus arrivait, augmentant la tension dans le corps d'Harias :
- Merci d'avoir tous répondu à l'appel si rapidement, fit-il en rejoignant son siège. Asseyez vous, commanda-t-il pour être aussitôt exécuté. La plus part d'entre vous sait déjà ce qu'il s'est passé à Londres, commença-t-il gravement. Notre centre d'archive vient d'être anéantis, réduit à un simple trou dans le sol, quarante deux morts hommes et femmes.
Harias sentit qu'il mentait. Pas totalement mais quelque chose dans ce qu'il venait de dire était un mensonge. Les informations sur l'incident s'affichèrent sur leurs écrans tactiles et tout en écoutant, Harias analysa ce qu'il y avait.
- Il y a une heure, j'ai reçu un message d'un officier de Starfleet qui reconnaissait avoir commis l'attentat et y avoir été obligé par cet homme, le commander John Harrison.
Là encore, Harias sentit que ce n'était pas la totale vérité, agacé par ce qui était soit mensonge, soit non-dits soit les deux. Il observa l'image de ce John Harrison s'affichant et il eut une indéfinissable et étrange impression en le regardant, en observant ses yeux.
- C'est l'un des nôtres.
Et ce fut comme si le mot mensonge clignotait en rouge au dessus de la tête de l'amiral pour Harias.
- Il est responsable de cet acte sauvage.
Vérité presque totale fut cette fois-ci ce que lui disait son empathie.
- Pour des raisons inconnues John Harrison a déclaré une guerre personnelle à Starfleet.
Mensonge.
- Et sous aucun prétexte nous ne devons laisser cet homme s'échapper de l'espace de la Fédération, poursuivit Marcus. Vous qui êtes ici représentez le haut commandement des vaisseaux du secteur. Et au nom des victimes de ce carnage je vous demande d'épingler cette ordure. C'est une chasse à l'homme ni plus ni moins. Alors au travail, fit-il alors que Harias poursuivait son analyse des données. Les détecteurs terrestres n'ont enregistré aucune signature transdistortionelle quittant le système. Il n'est donc pas allé loin. Vous stationnerez vos vaisseaux en formation serrée et enverrez vos équipes au sol explorer chaque piste. Cet homme a montré sa détermination à tuer et considère qu'un affrontement est simple. Si vous vous retrouvez face à lui et que vous pensez que votre vie ou celle de vos hommes pourrait être en danger, vous êtes autorisé à tirer pour tuer. Sans sommation.
- Veuillez m'excuser amiral, intervint Harias en attirant toute l'attention alors qu'il sortait son communicateur pour immédiatement passer un appel. Ici le commander Harias, nous avons besoin d'une équipe de défense aérienne à Daystrom, fit-il en surprenant tout le monde. Il faut évacuer, fit-il ensuite à l'attention de tous.
- Pourquoi ? demanda Marcus alors que tous étaient perdus.
- Vous avez dit que Harrison voulait s'en prendre à Starfleet et il a volé un patrouilleur sans capacité de distorsion. L'attaque des archives n'était qu'un début, un appât pour provoquer cette réunion prévue par le protocole dans ce cas. Nous sommes la cible véritable monsieur, assura-t-il.
Comme pour confirmer, les lumières rouges d'un patrouilleur inondèrent soudain la salle, arrivant dans son dos par les baies vitrées alors que tous se tournaient pour voir.
- Évacuez ! s'exclama-t-il immédiatement.
Il se jeta littéralement sur Chris lorsque les tirs de phaseurs explosèrent derrière lui, brisant les baies vitrées, ravageant les lieux en un instant alors que tous bougeaient avec panique. Il tira très vite son homme derrière un pilier sûr, le regardant une seconde :
- Reste là, ordonna-t-il avant de bondir vers la baie vitrée.
- Harias ! s'écria Christopher.
Mais l'être ailé ne stoppa pas, slalomant entre les tirs pour bondir sans hésitation à l'extérieur et atterrir sur le patrouilleur qui les attaquait. Il s'accrocha, se retrouvant juste en face du cockpit. Il ouvrit ses ailes pour boucher la vue au pilote qui continuait à tirer sans pitié, tentant visiblement de les décimer. Se faisant, il se retrouva presque nez à nez avec lui, la vitre du cockpit entre eux, reconnaissant immédiatement ce John Harrison. Leurs regards se croisèrent et brusquement, Harias sut. Il sut que cette affaire était bien plus compliquée qu'on avait bien voulu leur dire. Cet homme devant lui était en effet déterminé à tuer, plein d'une envie de meurtre puissante, sans pitié, sans hésitation, violent et brutal. Mais il y avait beaucoup beaucoup plus et Harias le voyait à travers cette ouverture sur l'âme qu'était un regard.
Il y avait en cet homme une envie de vengeance gigantesque, une souffrance d'une profondeur titanesque. Il reconnut immédiatement cette alliance précise de ces deux sentiments particuliers. Il l'avait ressenti lui même une fois. Une fois qu'il n'avait jamais oublié. L'instant où Bellatrix lui avait pris sa seule famille restante, Sirius. À ce moment, il avait ressenti ce que cet homme éprouvait à cet instant : la souffrance de la perte d'êtres aimés et l'envie irrépressible de se venger du responsable. Il y avait tout cela et aussi du désespoir, de la solitude, la sensation que la vie n'avait plus de sens comme s'il avait tout perdu de manière abominable, plus rien à perdre. Il resta un moment choqué par ce qu'il perçut et qui lui fit savoir sur le champs que cette histoire n'allait pas du tout lui plaire. Malheureusement, son hésitation lui coûta cher. Son instinct hurla soudain et il tourna la tête pour regarder à l'intérieur. Les gardes étaient arrivés et tiraient vers le patrouilleur en s'efforçant de l'éviter, il entraperçut Spock et Kirk qui déboulaient avec eux et il vit son homme. Il avait quitté son abri pour aller aider une camarade blessée à se mettre à l'abri. Ce fut presque au ralentis que Harias vit le tir de phaseur le toucher en pleine poitrine, lui faisant faire un petit vol plané.
Un cri déchirant lui échappa et il se retourna vers le patrouilleur. Usant de sa force, il donna un violent coup dans la vitre, la perçant facilement pour atteindre les commandes et faire dévier le patrouilleur qui partit en tout sens loin des immeubles. Harrison tenta de le frapper sans pitié mais Harias réagit plus vite, stoppant son poing sans effort d'une main pour lui renvoyer en plein dans le nez, lui cassant net. Il s'attaqua à la commande de tir, l'arrachant purement et simplement pour faire cesser l'assaut. S'il avait eu un instant de surprise, Harrison réagit très rapidement, reprenant les commandes pour faire faire un tonneau à l'engin, le désarçonnant. Harias fut éjecté mais il se stabilisa bien vite dans les airs, ses ailes grandes ouvertes. Il fit face au patrouilleur seulement pour voir Harrison le regarder l'air un peu troublé avant de disparaître dans la lumière typique de la téléportation, le patrouilleur partant rapidement s'écraser au sol ainsi privé de pilote.
Une seconde plus tard, il atterrissait de nouveau dans la salle de réunion dévastée pleine de blessés et de morts. Mais il ne vit rien de cela, se précipitant plutôt vers l'endroit où il sentait l'énergie de son homme ou plutôt l'endroit où il venait de la sentir s'éteindre, le paniquant totalement. Il trouva Christopher installé sur un divan à l'abri, entouré de Spock et Kirk l'air tout deux profondément choqués et anéantis, Jim pleurant. Près d'eux, Chris était là, du sang coulant de sa bouche, les impressionnantes blessures des tirs de phaseur sur sa poitrine. Il était... désespérément immobile, ne respirait plus, le regard fixe et vide. Et si Harias sentit immédiatement ce qu'il en était, son âme et son esprit ne parvinrent pas à l'admettre.
- Christopher ! s'écria en sentant les larmes lui brûler les yeux.
Il se précipita, ignorant Spock et Kirk, se jetant auprès de l'amiral pour le prendre dans ses bras et le serrer contre lui avec désespoirs.
- Non, pleura-t-il. Pas ça, fit-il en accolant son front à celui de son homme. Pitié pas ça, gémit-il.
Il serra Christopher contre lui autant qu'il pouvait, se recroquevillant autour de lui, se balançant sans même s'en rendre compte. Lui qui pensait connaître la souffrance s'aperçut soudain que tout ce qu'il avait enduré dans le passé n'était rien. Ce n'était rien comparé à ce qu'il ressentait en cet instant alors qu'il tenait le cadavre de son amour dans ses bras. Non, ça ne pouvait pas arriver. Il ne pouvait pas perdre Christopher. C'était inimaginable. La vie devenait inimaginable sans lui. Cela faisait mal, tellement mal, comme s'il mourrait avec lui. Il sentit son âme et son cœur se fissurer de souffrance, de solitude absolue, de désespoir, d'un sentiment de perte atroce, d'abandon, de tristesse terrible... Puis il le perçut, ce goût unique dans sa bouche, sa magie tourbillonnant en lui de manière bien particulière, se chargeant de ses attributs sombres de maître de la mort. Et il se souvint, il se souvint qu'il était en son pouvoir de ramener son amour. Il bougea sur le champs, faisant gonfler sa magie en lui. Près de lui, Kirk et Spock le virent soudain s'auréoler d'une aura doré, les motifs sur sa peau et tout ses ornement d'or s'illuminant de manière semblable. Se dépêchant, Harias ouvrit le col de l'amiral largement et lorsqu'il ouvrit la bouche, on vit ses crocs ébènes qui s'étaient allongés, brillant d'un reflet d'or.
Brusquement, il se pencha sur Pike, venant plonger ses crocs dans sa gorge. Kirk et Spock restèrent choqués par le geste, ne comprenant pas mais ils n'eurent pas le temps de dire quoi que ce soit que Harias posait sa main sur les blessures les plus graves de l'homme. Sa belle lumière dorée sembla alors le quitter pour s'infiltrer dans le corps de l'amiral et sous leurs regards ébahis ils virent ses blessures disparaître purement et simplement à toute vitesse. Harias retira ses crocs sans laisser la moindre trace sur la peau, se redressant un peu pour le regarder. Toute la lumière entra finalement dans le corps de Pike alors qu'il ne restait plus une trace d'or sur celui du commander ailé. Et brusquement, l'amiral reprit une brusque inspiration, les faisant sursauter violemment alors qu'il clignait des yeux et gigotait un peu, bien en vie à leur immense stupeur. Un gigantesque sourire s'imprima sur le visage d'Harias qui le serra contre lui.
- Oh bon sang merci, fit-il. Merci, murmura-t-il. Ça va aller Chris, ça va aller, assura-t-il en caressant ses cheveux. Repose toi maintenant. Repose toi.
Et comme s'il l'avait parfaitement entendu, l'homme confus et perdu s'endormit contre lui, perdant conscience en continuant pourtant à respirer profondément. Kirk et Spock restèrent sans voix après avoir littéralement vu Pike revenir à la vie. Un instant plus tard, les secours arrivaient en masse, l'endroit fourmillant de monde allant s'occuper des blessés et sécurisé les lieux, évacuant tout le monde. Lorsqu'une équipe médicale s'approcha de Pike pour s'occuper de lui, Harias le relâcha pour les laisser l'examiner. Puis il les aida à le déplacer sur une civière, partant avec eux lorsqu'ils l'emmenèrent.
Rapidement, Christopher avait été mis sous surveillance à l'hôpital, confortablement installé dans un lit alors qu'on lui avait diagnostiqué une sorte d'état de choc très violent. Harias n'en n'était absolument pas surpris. Son venin et sa magie avaient entièrement soigné son homme, l'avait ramené à la vie mais mourir et revenir dans la foulée restait un très grand choc pour le corps et l'âme. Christopher irait bien, il en était certain mais il lui faudrait un moment de repos et de stabilisation, d'ancrage de son âme avant de se réveiller. Et son venin en lui, comme sa magie, resteraient actifs plusieurs jours. Il ne pourrait rien lui arriver et cela le soulageait terriblement. On était en pleine nuit, à peine deux heures après l'attaque et Harias s'était blotti contre Christopher dans son lit, le couvrant de trois de ses ailes. Ils étaient seuls et il surveillait le couloir pour avoir le temps de se relever si quelqu'un venait. Il tentait de s'apaiser, profondément choqué et bouleversé par l'épreuve comme jamais il ne l'avait été. Il se sentait encore terrifié à l'idée de voir Christopher disparaître, les larmes revenant lui brûler les yeux à chaque fois qu'il se remémorait cette vue atroce de Chris mort. Christopher était ce qui lui était arrivé de mieux, de plus beau et agréable dans la vie. Il ne supporterait pas de le voir disparaître alors qu'il était tout ce qu'il avait égoïstement recherché pour lui même.
Il lui fallut un moment pour tenter de se reprendre un peu sans pour autant faire passer son choc, sa terreur et sa douleur. Mais il reprit le dessus, se mettant alors à réfléchir à ce qu'il s'était passé. Cette affaire était étrange, très étrange. Cet homme, John Harrison, il ne faisait pas cela pour rien. Il faisait cela parce qu'on lui avait pris ce qu'il comptait le plus pour lui. Il faisait cela parce que la souffrance, la tristesse, la perte, la solitude et le désespoir l'avaient submergé, lui laissant la vengeance pour seul moyen de soulager tout cela. Et s'il s'attaquait à Starfleet, c'était que Starfleet était responsable d'une manière ou d'une autre. Et il y avait eu les mensonges de Marcus pendant la réunion même s'il ne pouvait pas tous les identifier clairement. Mais il avait énormément menti. Cela ajouté à l'impression qu'il dégageait et cela suffisait à Harias pour deviner qu'il était au cœur du problème.
Il avait senti qu'il mentait quand il avait dit que le centre d'archive avait été anéanti. Conclusion, le centre d'archive n'avait pas été anéanti. Soit il n'avait été que partiellement détruit, son empathie prenant alors ces dires pour un mensonge, soit ce n'était pas le centre d'archive qui avait été attaqué mais autre chose. Peut-être une installation secrète cachée sous la dénomination d'un centre d'archive. Mais il n'avait aucune manière de savoir si l'une de ces possibilités était la bonne ou s'il y avait autre chose. Il avait aussi menti en disant que Harison était l'un des leurs. Il ne l'était pas mais savoir ce qu'il était exactement n'était pas encore à portée. Un ennemi, un espion, un simple étranger, un prisonnier... ? Impossible de le dire mais il n'était pas de Starfleet. L'amiral de la flotte avait également menti en disant que Harison menait une guerre personnelle contre eux pour des raisons inconnues. Ce n'était pas réellement une guerre personnelle mais une vengeance et quelque chose lui disait que Marcus savait parfaitement pourquoi. Il y avait tout cela parmi d'autres mensonges et non dit.
Son instinct lui hurlait que cette affaire était importante et ses soupçons à l'égard de Marcus revenaient en force. Il ne voyait qu'une seule manière de savoir ce qu'il se passait : trouver Harison avant les autres et lui poser la question. Il ne pouvait pas approcher Marcus de front, l'amiral ne dirait rien mais Harison pourrait parler et il était seul sans pouvoir sur Starfleet à priori, plus facile à faire plier. Enfin, ce n'était qu'une excuse. La vérité était qu'il se sentait l'envie de l'aider après avoir perçut ce qui ravageait son cœur et qu'il avait lui même ressenti autrefois. Et il y avait eu son énergie, humaine sans être complètement humaine. Il voulait tirer ça au clair et Harison était sa meilleure possibilité. Il fallait donc le trouver avant les autres, avant Marcus. Et pour ça, il n'y avait pas trente six solutions : il devait avoir la tête de cette fameuse chasse à l'homme. Il y réfléchit rapidement, prenant finalement sa décision. Il se redressa alors, venant déposer un doux baiser sur les lèvres de son homme inconscient, caressant sa joue quelques instants :
- Repose toi Chris, fit-il avec douceur. Je me charge de cette affaire c'est promis.
Bien qu'il eut toutes les peines du monde à le faire, il le quitta, sortant. Il commença par rejoindre son appartement, repoussant son choc, sa souffrance et sa tristesse, son épuisement aussi alors que ramener Chris lui avait coûté très cher en énergie. Il alla prendre une douche rapide, passer un uniforme intact alors que le sien avait été abîmé par l'attaque. Il prit ensuite le chemin du bureau de Marcus en train de discuter avec les membres de la sécurité terrestre pour trouver le fugitif. L'aube était alors là après une longue nuit. Lorsqu'il se présenta, il ne fallut pas longtemps à Marcus pour lui permettre d'entrer et de le rejoindre. Il s'avança, le dos droit, le visage froid, soignant l'image qu'il renverrait à l'amiral dans le but de lui faire faire ce qu'il désirait, s'appuyant sur la manière dont Marcus avait tendance à le voir.
- Puis-je vous parler en privée monsieur ? demanda-t-il en se mettant au garde à vous.
- Sortez, ordonna-t-il immédiatement aux autres en l'observant.
Tous s'en allèrent et l'amiral de la flotte se tourna vers lui :
- Je vous écoute commander, fit-il en lui accordant toute son attention.
- Monsieur, je soupçonne que Harison ne soit déjà plus sur Terre. Vu le plan qu'il a monté, il est loin d'être stupide. Ne pas avoir prévu de moyen de quitter la Terre aurait été comme se piéger seul. Cela reste une supposition mais c'est probable même s'il pourrait être encore sur Terre. J'ai regardé cet homme dans les yeux et ce n'est pas la première fois que je croise des personnages barbares et violents comme lui, des terroristes en puissance. J'en ai combattu plusieurs dans le passé. Après les actes innommables qu'il a commis, je voudrais que vous m'accordiez la direction de sa chasse. Je hais les hommes dans son genre, gronda-t-il volontairement. Il a fait beaucoup de morts et il a failli tuer l'amiral Pike qui compte énormément à mes yeux. Laissez moi m'occuper de cette ordure, pria-t-il.
Marcus le regarda sérieusement et Harias le sentit calculateur et satisfait. Et si cela lui donna envie de gronder réellement, il resta froid et l'air déterminé, furieux contre Harison pour que Marcus ne doute pas. L'amiral voulait Harison, mort certainement, il devait lui faire penser qu'il le tuerait à vue dés qu'il le trouverait. Il allait répondre lorsque Spock et Kirk déboulèrent, surpris de trouver l'être ailé mais se concentrant sur l'amiral :
- Monsieur ? appela Jim. Monsieur, fit-il en s'arrêtant près de lui essoufflé. Il n'est pas sur Terre. Il est sur Kronos, lâcha-t-il. Rendez moi mon commandement et autorisez moi à poursuivre cet homme, réclama-t-il l'air furax contre le fugitif.
- Kronos ? releva l'amiral surpris.
- Oui monsieur, confirma-t-il.
- Harison est chez les klingons sur leur planète mère, constata-t-il alors. Il se serait vendu ?
- On en sait rien, fit Jim.
- Il a trouvé refuge dans la province de Ketha inhabitée, spécifia Spock.
- La meilleure des planques monsieur, constata Jim. Il sait qu'on irait vers une guerre totale en mettant un pied sur Kronos. Starfleet est coincée mais moi je peux y aller, fit-il avec arrogance. S'il vous plaît monsieur, pria-t-il.
Marcus regarda la paire avant de passer à Harias qui n'avait pas bougé et qui se contenta de lui donner un regard déterminé, meurtrier et froid.
- Une guerre totale avec les klingons est inévitable, fit-il en regardant l'être ailé très attentif à tout. À vrai dire elle a même commencé. Depuis qu'on a découvert son existence l'empire klingon a conquis et occupé deux planètes et ouvert le feu sur nos vaisseaux pas moins de six fois, expliqua-t-il en se promenant dans son vaste bureau. Ils seront bientôt ici.
Harias le sentit très sûr de ce qu'il disait, commençant à comprendre que l'homme était obnubilé par cette histoire de guerre avec les klingon. Il l'avait déjà entre aperçu dans le passé mais c'était encore plus évident à cet instant.
- Londres n'avait rien d'un centre d'archive, admit-il ensuite. C'était un département secret de Starfleet désigné sous le nom de Section 31. Développement de technologies défensives, entraînement d'officiers chargés de surveiller les klingon et tout autre ennemi potentiellement agressif envers nous.
Cette fois, c'était partiellement la vérité même si elle semblait incomplète aux sens d'Harias. La déclaration suivante elle, fut un mensonge pur et dur :
- Harison était l'un de nos meilleurs agents, assura Marcus avec aplomb.
- Maintenant c'est un fugitif et je veux l'éliminer, fit Kirk.
- Je vous comprend Kirk, fit-il l'air faussement compatissant. Moi aussi je veux sa peau. Mais Harison n'est pas n'importe qui et c'est un combattant, un stratège redoutable. Il n'était pas le meilleur pour rien. Je ne vous enverrai pas vous faire tuer pour l'avoir.
- S'il vous plaît monsieur..., insista-t-il pour être coupé par l'amiral.
- Monsieur Spock, vous dîtes que la province où Harison se cache est inhabitée ?
- Affirmatif monsieur, répondit-il.
- En réponse à nos besoins stratégiques, reprit-il alors en regardant Harias, la section a développé un nouveau modèle de torpille à photons, expliqua-t-il en activant une commande sur son bureau pour leur montrer un hologramme de la dîtes torpille. Longue portée, indétectables, elles seront invisibles pour les scruteurs klingon. Je veux sa peau, mais je ne sacrifierai personne d'autre. Commander Harias, fit-il en se tournant vers lui, votre expérience de la guerre, du terrorisme et de ce genre de chasse est tout à fait à propos. Je sais que vous saisissez assurément totalement les enjeux de tout ceci comme la guerre de l'ombre qui a déjà débuté avec les klingon. Vous avez vécu plus d'une fois ce genre de situation.
- Oui monsieur, cela est redondant pour moi. Et ce n'est pas la première fois que j'ai à faire à des terroristes tels que ce Harison. Il y en a eu beaucoup, tous très intelligents et retords, certains avec de très gros moyens. Je sais comment gérer ça.
- Sur tout ceux que vous avez affronté, votre taux de réussite ? demanda-t-il.
- Cent pour cent. Pas un n'en n'a réchappé, fit-il froidement. Je les ai tous abattus.
Marcus eut un sourire qui se voulu rassuré et plus confiant mais Harias en perçu l'air sauvage et violent, très satisfait.
- Vous êtes l'officier en second de l'Enterprise, en l'absence de l'amiral Pike, le commandement vous revient, dit-il agitant Kirk. Il vous revient d'autant plus par votre exemplarité et votre expérience totalement adéquate ici. Pike, comme beaucoup d'amiraux, croient profondément en vous et vous seriez capitaine depuis longtemps si vous n'aviez pas réclamé un temps pour acquérir de l'expérience avant de le devenir, dit-il en surprenant les deux autres. Accepteriez vous de prendre le commandement de l'Enterprise et de vous occuper d'Harison ?
- Oui monsieur. Je veux régler ça moi même et j'ai bien vu quel genre d'être était cet homme. Je sais comment le gérer.
- Monsieur..., tenta Kirk.
- Réjouissez vous Kirk, cela fait de vous l'officier en second d'un capitaine plein d'une gigantesque expérience et d'une grande sagesse. Profitez en pour apprendre cette leçon selon laquelle certaines choses sont parfois nécessaires. Harias, vous irez vers Kronos, vous vous postez en lisière de la zone neutre, vous localisez et ciblez Harison. Vous tirez, vous l'éliminez et vous dégagez.
- À vos ordres monsieur, répondit-il déterminé et l'air froidement satisfait.
Cela fit sourire discrètement Marcus certain qu'il allait obéir sans broncher. Il les congédia alors et Harias sortit, accompagné de ses désormais numéros un et deux.
- Monsieur Kirk, monsieur Spock, pouvez-vous préparer l'Enterprise au départ ? demanda-t-il.
- Oui capitaine, répondit immédiatement Spock.
- Vous allez faire quoi ? demanda Jim l'air vexé qu'il soit capitaine à sa place.
- J'ai une petite affaire à régler avant de partir. Faîtes les préparatifs, rappelez l'équipage, je serai sur l'Enterprise d'ici deux heures maximum. Faîtes qu'on soit prêt à partir d'ici là ou dans les plus brefs délais.
- Oui capitaine, répondit Spock alors qu'ils sortaient du bâtiment.
Harias n'attendit pas pour ouvrir ses ailes et décoller pour se rendre à l'Académie, appelant en route les quatre amiraux recommandés par son homme. Il leur demanda de bien vouloir le recevoir en toute discrétion rapidement et ils répondirent positivement. En moins d'une heure, il se retrouvait avec eux dans un bureau banal de l'Académie. Il les remercia de le recevoir ainsi. Il n'y alla pas par quatre chemins ensuite, leur expliquant qu'il soupçonnait l'amiral Marcus de mettre en danger la sécurité de la Fédération, de Starfleet et de vouloir déclencher une guerre avec les klingon.
- Ce sont des accusations très graves, remarqua Barnett pourtant aussi attentif que les autres à ce qu'il disait. Avez-vous des preuves ?
- Je n'ai aucune preuve concrète à donner, avoua-t-il sans paraître ébranlé pour autant. Vous savez certainement que je sens le danger et l'amiral Marcus m'inspire cela de plus en plus fort depuis des mois. Il m'a demandé à de nombreuses reprises de quitter l'Enterprise pour participer au développement de ce qui relève objectivement d'outils de guerre. Ce que j'ai refusé. Une chose qui n'est pas dans les attributions de Starfleet. Nous ne sommes pas une armée et nos règles sont immensément strictes sur le sujet. Nous ne sommes pas en guerre, cela est donc hors propos. Je me méfie de l'amiral Marcus depuis longtemps déjà mais les deux attaques récentes ont révélé d'autres choses.
- Quoi donc ? demanda l'amiral Chandra aussi sérieux que les autres.
- Je pense que la vendetta de Harison relève d'un acte commis par Marcus que je ne peux pas encore expliquer. Je pense que Harison seul pourra nous éclairer sur ses intentions et leurs causes. J'ai vu cet homme de près, je l'ai regardé dans les yeux et si sa vengeance est bien réelle, cette affaire est assurément bien plus complexe qu'il n'y paraît. L'amiral dit bien connaître Harison mais il n'est capable d'avancer aucune motivation censée à ses actes. Je pense plutôt qu'il ne veut pas que ces motivations soient découvertes. Je sors d'un entretient avec l'amiral. Je lui ai demandé de me permettre de poursuivre Harison. Officiellement, pour l'abattre parce qu'il est évident pour moi que l'amiral veut sa mort. Officieusement, je souhaite avant tout l'interroger pour comprendre ce qu'il se passe. Quelque soit la raison de sa haine envers Starfleet, nous devons la découvrir pour remédier au problème et s'assurer que ça ne recommence pas avec un autre. Se basant sur mon expérience de la guerre, du terrorisme et de la chasse à l'homme, l'amiral a accepté. Mais ses ordres sont contraires aux règles de Starfleet, mettent en danger notre sécurité et risquent de provoquer une guerre.
- Quel sont ses ordres ? demanda Lui.
- Harison a été localisé sur Kronos, dans une province inhabitée, informa-t-il. L'amiral m'a donné le commandement de l'Enterprise pour nous y rendre. Il nous équipe également d'un nouveau modèle de torpilles à photons longue portée indétectables. Il m'a ordonné de me poster au bord de la zone neutre, de localiser Harison et de tirer pour l'abattre avant de partir, dit-il en les choquant. Premièrement, Starfleet et la Fédération ne pratiquent pas la peine de mort, encore moins sans procès et encore moins lorsqu'il n'y a pas danger imminent. Harison sur Kronos et peu importe ce qu'il y fera, il n'est pas un danger immédiat et jamais les klingon ne s'allieront à un simple humain. De mon avis, il s'est dirigé là bas, où il pense qu'on ne le cherchera pas pour se cacher le temps que tout se tasse et qu'il puisse ressortir. Il va se cacher, il n'est pas un danger. Rien ne justifie de l'abattre ainsi. Et cela mis à part, ce sera une déclaration de guerre avec l'empire klingon. L'amiral semble obsédé par cette guerre, persuadé qu'elle a déjà commencé. Il est obnubilé par ça, il veut attaquer, monter une armée et ses actes irraisonnés vont finir par déclencher réellement cette guerre.
- Il vous envoie déclarer la guerre aux klingon, fit Blefiz choqué.
- Oui. Je n'ai pas protesté devant lui parce que mon acceptation de la mission semblait le mettre en joie et je suis sûr qu'il se prépare à la guerre en ce moment même, certain que je vais la déclencher. Je n'ai aucune preuve à fournir. Je n'ai que mon instinct, mon expérience et mon raisonnement. Si je me trompe dans mes accusations, j'en assumerai les conséquences, mais si j'ai raison, il est nécessaire de surveiller étroitement les actes de l'amiral Marcus et ce qu'il peut bien préparer avec cette Section 31 qui sort des armes de guerre à la chaîne.
- Pourquoi nous avoir parlé ? demanda Barnett. Concrètement et sans preuve on ne peut rien engager.
- J'avais déjà fait part de mes doutes à l'amiral Pike qui les a pris en considération et quand je lui ai demandé à qui je pourrais parler de ça si je sentais que ce serait nécessaire, vos noms sont sortis et je suis d'accord. Je savais que vous m'écouteriez. Pour l'instant, il n'y a rien à faire surtout que mes ordres ont été oraux et que je doute que l'amiral en laisse une trace vu ce qu'ils impliquent. Il n'y a ni acte ni preuve à charge. Seulement, j'ai comme l'impression que ça ne va pas tarder et je voulais donc que des officiers de confiance soient au courant de mes intentions et de ce que je compte faire en avance au cas où.
- Je vois, sourit Lui, intelligent et censé. Que comptez-vous donc faire dans ce cas ?
- Je n'ai pas la moindre intention de risquer une guerre avec les klingon. C'est hors de question. J'ai l'intention de me rendre près de Kronos et de capturer Harison en m'arrangeant pour ne jamais impliquer la Fédération et Starfleet. S'il le faut, j'irai moi même le chercher sur la planète sans même utiliser une navette pouvant être affiliée à Starfleet. Tant que possible, je ferai en sorte que les klingon ne remarquent pas notre passage. Je ne serai pas celui qui déclarera une guerre, c'est totalement hors de question. L'amiral Marcus a fait l'erreur de penser que mon expérience de la guerre faisait que je pouvais les considérer comme inévitables et même nécessaires alors que ce n'est pas le cas. Je ferai n'importe quoi pour éviter une guerre parce que j'en connais terriblement bien les souffrances. Je ne déclarerai pas de guerre. Et je ne tuerai pas Harison. Je vais le capturer, l'interroger et le ramener sur Terre pour qu'il soit jugé et que l'on puisse éclaircir ceci. Je voulais que vous le sachiez et si vous trouvez cela acceptable, que vous appuyez que cet homme à droit à une enquête et un procès, dit-il en les faisant sourire. Dans cette affaire, j'ai l'impression que c'est l'amiral Marcus contre ce Harison et l'amiral me donne l'impression de vouloir effacer ses traces et cacher certaines choses en me demandant d'aller l'abattre de la sorte. Ce qui me fait penser que Harison pourrait avoir des choses très intéressantes à dire. Raison pour laquelle je veux lui parler. Et je ne serai pas surpris que dans cette mission, l'Enterprise soit jugé comme sacrifiable chez les klingons, avec Harison pour appuyer le début d'une guerre. Si l'amiral cache mes ordres, que je tire sur les klingon et qu'ils ripostent alors que je suis en lisière de la zone neutre, détruisent l'Enterprise, l'amiral pourra dire que c'est eux qui ont déclaré la guerre.
Il marqua une pause, sentant qu'il avait toute leur attention, qu'ils considéraient très sérieusement son discours alors qu'ils avaient plus ou moins confiance en lui.
- Si je viens vous dire tout cela, sans la moindre preuve maintenant, reprit-il, c'est parce que je pense que cette mission va éclaircir tout cela et qu'une fois sur le terrain, si mes suppositions sont exactes, j'aurais besoin qu'au moins quelques membres du commandement sur Terre sachent ce qu'il se passe pour comprendre, sachent ce que je compte réellement faire. Si j'ai tord je subirai la sanction sans broncher pour mes accusations. Je vous demande humblement d'être observateur jusqu'à ce que l'on sache si j'ai tord ou raison. Si j'apprends quoi que ce soit de nouveau au cour de la mission, je vous le communiquerai immédiatement.
Les amiraux se regardèrent avant de se tourner vers lui, Barnett prenant la parole :
- Bien, même sans preuve et compte tenu de la confiance à laquelle vous avez droit, de votre expérience et de votre instinct sûr, de votre discours logique, nous acceptons d'observer très attentivement ce qu'il se passera prochainement en secret. Si vous apportez des preuves solides que l'amiral Marcus transgresse les règles et les idées de Starfleet et met en danger la sécurité de la Fédération, nous agirons en conséquence. Dans le cas contraire et si vous commettez vous même des fautes, vous serez punis pour cela.
- Vous avez droit à vos doutes et tant que vous ne portez pas d'accusations officielles, nous pouvons fermer les yeux mais vous ne devez pas commettre vous même des fautes, fit Blefiz. Si vous faîtes ce que vous nous avez annoncé alors vous ne faîte rien de moins que de remplir votre devoir d'officier de Starfleet et donc, vous ne serez pas puni. Mais faîtes très attention.
- Oui monsieur, répondit-il. Veuillez m'excuser.
- Allez-y capitaine, fit Chandra.
Harias salua et sortit, très satisfait. Au moins, si ça virait à la catastrophe, certains sauraient vraiment ce qu'il en était. Cela fait, il alla passer son uniforme propre à l'Enterprise avant de s'envoler pour rejoindre son vaisseau où tous fourmillaient pour préparer le départ. Il fut à peine arrivé, entrant par l'air de chargement, qu'il entendit une dispute entre Kirk et Montgomery à propos des torpilles que l'ingénieur ne semblait pas vouloir laisser monter à bord, Kirk tentant de le convaincre à grands cris, Spock et une demoiselle blonde inconnue non loin.
- Qu'est-ce qu'il se passe ici ? demanda-t-il en approchant.
- Ah ! Capitaine ! fit Scott l'air soulagé de le voir apparaître et en venant vers lui à grands pas.
- Quel est le problème monsieur Scott ? demanda-t-il calmement en se postant près de lui et de la torpille autour de laquelle il tournait.
Et il resta un moment choqué en sentant de ses sens ce qui émanait de cette torpille et qui ajouta un peu plus à tout ce qu'il pensait. Il n'en laissa pourtant rien paraître, écoutant l'ingénieur énervé avec patience :
- J'essaye d'expliquer à ce jeune homme, dit-il en désignant l'officier chargé de faire monter les torpilles à bord, et à cet énergumène, dit-il en désignant Kirk, qu'il est hors de question qu'une seule arme monte à bord sans que l'on ne me dise ce qu'il y a dedans.
- Monsieur Scott a raison, appuya Spock.
- Je suis d'accord, approuva-t-il en faisant sourire l'ingénieur. Cela pourrait être très dangereux vis à vis du réacteur de l'Enterprise. Et si vous vous énervez de la sorte, j'imagine que l'on n'a pas voulu vous dire ce qu'i l'intérieur, supposa-t-il.
- Secret défense, fit l'officier en charge.
- Je vois, fit le capitaine. Accompagnez moi un moment monsieur Scott, demanda-t-il en s'écartant avec lui loin des oreilles des autres.
- Capitaine, je ne peux pas permettre à ces torpilles de..., commença l'homme persuadé qu'il allait tenter de faire pression.
- Je sais monsieur Scott et j'approuve. Vous avez entièrement raison. Il se trouve que je peux vous renseigner, murmura-t-il.
- Vraiment ? fit-il surpris.
- Oui. J'ai un sens me permettant de détecter les énergies y comprit celle dégagée par les différentes sortes de carburants de ce genre de torpilles. Et je peux les différencier sans faute.
- Oh. Alors qu'est-ce qu'il y a là dedans pour que ce soit top secret monsieur ? demanda-t-il avec intérêt.
- Ogive à photons et chambre de détonation à l'antimatière en même proportion que sur les anciens modèles. Je pense que ce sont les systèmes annexes qui doivent différer des modèles précédents, pas la combustion.
- Mais pourquoi vouloir garder ça top secret monsieur ? C'est bizarre. Si le carburant est le même que sur les modèles précédents, ils pourraient au moins permettre ces informations.
- Il y a autre chose dans ces torpilles que je perçois, expliqua-t-il tout bas. Cela n'influera pas du tout sur le vaisseau ou même sur la torpille mais c'est assurément la raison pour laquelle personne ne veut qu'on fouille dans ces choses. Je peux vous assurer qu'il n'y a aucun risque à les embarquer monsieur Scott. Voulez vous bien me faire confiance et approuver leur embarquement ? Dés que nous aurons quitté l'orbite terrestre, je reviendrai vous montrer ce qu'il y a dedans exactement. Pour le moment, il vaut mieux que personne extérieur au vaisseau ne se rende compte que je le sais croyez moi.
- Bien, c'est d'accord capitaine, répondit-il avec confiance.
- Merci monsieur Scott, fit-il avec un sourire doux. Contentez vous d'approuver leur chargement, je signerai. Ce n'est pas à vous d'en prendre la responsabilité.
- Très bien, approuva Scott calmé.
- Oh et prenez soin de ses torpilles. Il ne faut pas les abîmer. Et monsieur Scott ?
- Oui monsieur ?
- Gardez un œil très étroit sur notre réacteur et tout nos systèmes de propulsions, surtout la distorsion.
- Pourquoi ? demanda-t-il l'air perdu.
- Il est vital que tout reste parfaitement opérationnel dans cette mission et ces systèmes en particuliers, fit-il en retournant vers les autres avec lui.
Là, à la surprise générale de tous, Scott approuva le chargement sans aucune protestation le notifiant sur l'acte de prise en charge avant de le passer au capitaine qui signa lui même. Il rejoignit ensuite le réacteur pour le mettre en route, Harias s'éloignant vite rattrapé par Kirk, Spock et cette femme blonde qui lui disait quelque chose.
- Comment vous avez fait pour le convaincre ? demanda Jim.
- Je ne l'ai pas convaincu, j'ai remédié à son problème, corrigea Harias. Monsieur Scott avait entièrement raison.
- Est-ce bien prudent de prendre ces torpilles sans connaître leur contenu ? demanda Spock.
- Nous avons besoin de ces torpilles, répondit-il simplement. Veuillez m'excuser mais qui êtes vous ? demanda-t-il à la blonde.
- Bonjour capitaine Harias, fit-elle en s'approchant et en lui tendant un padd. Officier scientifique Wallace, se présenta-t-elle alors qu'il comprenait immédiatement en regardant le document. Affecté sur l'Enterprise par l'amiral Marcus. Voici mon ordre de transfert.
Il observa la jeune femme, comprenant en un instant, se demandant simplement ce qu'elle faisait là. Mais il ne sentait aucun danger et aucune mauvaise intention en elle, juste une immense inquiétude et de la tension. Son cursus disait qu'elle était experte en armement et vu la manière dont-elle avait regardé les torpilles, c'était cela qui l'intéressait vraiment.
- Bienvenu à bord lieutenant, dit-il en signant son ordre et se disant que ça pourrait peut-être l'aider à comprendre.
- Capitaine ? appela Sulu d'une coursive en attirant son attention. Contrôle avant décollage terminé. On est bon.
- Merci monsieur Sulu. J'arrive.
- Bien monsieur, à vos ordres.
- Allons-y, dit-il en faisant signe à ses numéros un et deux de suivre.
- Capitaine ? Vous avez requis un autre officier scientifique ? demanda Spock en parlant évidemment de la jeune femme désormais loin.
- Non mais elle n'est pas là sans raison c'est certain. Nous verrons ça plus tard. Pour le moment, nous devons juste partir.
Ils rejoignirent la passerelle ensemble, Harias saluant tout le monde en entrant, soulagé de sentir comme de la joie et du soulagement de la part de tous lorsqu'il prit place dans le fauteuil de capitaine. Personne ne semblait contre, la confiance régnant et cela le soulagea. Il repoussait toujours son choc, sa tristesse, sa douleur et sa peur vis à vis de Christopher pour s'occuper de cette affaire qu'il devinait très importante et de plus en plus au fil du temps. Il ne fallait pas faire d'erreur ou ils risquaient la guerre.
- Allons-y monsieur Sulu, ordonna-t-il à l'homme qui avait pris son poste au pilotage.
- À vos ordres, répondit-il en se tournant vers sa console. Pinces d'amarrages retirées, départ du spatiodock, annonça-t-il.
- Bien, monsieur Sulu, passez tout d'abord en distorsion maximale puis repassez en distorsion un dans trois minutes.
- Euh oui monsieur, fit-il l'air confus mais en s'exécutant.
- Pourquoi faire ça ? demanda Kirk debout près de lui alors qu'ils passaient en distorsion. Nous devons atteindre Kronos au plus vite avant que Harison ne puisse s'échapper à nouveau, s'agaça-t-il.
- Harison n'ira nul part. Kronos est son meilleur refuge, répondit tranquillement Harias. Et avant d'arriver là bas, nous avons bien d'autres choses à vérifier et à organiser. Nous allons ralentir pour nous donner du temps. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation Kirk. Et surtout, ne pas se laisser submerger par ses sentiments.
- Cette ordure a fait des dizaines de victimes ! s'énerva-t-il. Il a presque tué l'amiral Pike !
- Et ? fit calmement Harias en le faisant bouillir. Cela ne justifie pas de se précipiter et de faire n'importe quoi. Harison est assurément intelligent et il est plus qu'évident que cette affaire est bien plus complexe qu'il y paraît. Vous laissez vous emporter par votre colère et votre envie de vengeance ne fait que vous aveugler au reste Kirk.
- Capitaine, je souhaiterai contester les paramètres de notre mission, intervint Spock.
- Comme par hasard, soupira Kirk.
- Attendez un instant monsieur Spock. Je crois savoir ce que vous souhaitez dire. Laissez moi briefer l'équipage et nous en discutons, dit-il en le faisant acquiescer alors qu'ils ralentissaient considérablement pour repasser en distorsion un. Intercom général, ordonna-t-il.
- Intercom ouvert, répondit presque aussitôt le lieutenant Uhura.
- Bonjour à toutes et à tous ici le capitaine par interim Harias, fit-il en s'adressant au vaisseau entier. Suite aux blessures de l'amiral Pike l'ayant mis dans l'incapacité d'assurer son commandement, j'assurerai ses fonctions. Comme vous le savez tous, Starfleet vient d'être victime de deux attentats successifs commis par un dénommé John Harison. Il a fuis le système solaire et se cache sur Kronos, la planète mère de l'empire klingon, en espérant certainement que nous ne le poursuivrions pas là bas. Le simple fait d'entrer dans la zone neutre autour de Kronos est susceptible de déclencher une guerre avec les klingon. Les tensions entre l'Empire et la Fédération sont extrêmement élevées et un rien pourrait déclencher une guerre monstrueuse. Hors, notre cible est John Harison et nous nous dirigeons en ce moment même vers Kronos. Notre mission nous a été confiée à titre officieux par l'amiral Marcus qui insiste lourdement sur son caractère secret pour des raisons évidentes. Selon ces ordres, nous devons nous poster en lisière de la zone neutre, localiser Harison qui devrait se trouver dans une province inhabitée et déserte, et lui tirer dessus avec des torpilles longues portées pour l'abattre avant de nous en aller.
Il avait parlé avec assurance, sans gêne, relatant les ordres sans se cacher. Il y eut un moment de silence choqué dans tout le vaisseau, tous comprenant sans mal les implications de leur mission.
- Ces ordres sont inacceptables, reprit finalement le capitaine en les surprenant. Ces ordres transgressent de nombreuses règles de Starfleet, nos idéaux et déclencheraient assurément une guerre totale. Cela est intolérable. De plus, nos lois donnent le droit à tous d'avoir une enquête et un procès équitable. La peine de mort est illégale. Pour toutes ces raisons, j'ai décidé de ne pas suivre ces ordres. Cependant, John Harison doit -être arrêté et jugé. C'est pourquoi nous allons avancer prudemment vers Kronos, analyser la situation avec soin et trouver un moyen d'aller le capturer sans risquer l'acte de guerre et sans le tuer. S'il le faut, je descendrai moi même sur Kronos pour le récupérer en personne et le traîner sur l'Enterprise sans utiliser le moindre signe distinctif de la Fédération ou de Starfleet. Ensuite, nous le ramènerons sur Terre où il sera jugé. Nous ne serons pas ceux qui déclencheront une guerre, c'est hors de question, dit-il en sentant le soulagement déferler sur le vaisseau. Pour réussir cette mission sans dommage, j'ai besoin de votre coopération et de votre confiance. Je compte sur vous, dit-il en fermant l'intercom et en recevant de nombreux sourires des membres de la passerelle.
- Vous allez l'épargner ?! s'indigna Kirk.
- La question ne se pose pas, répondit-il calmement. Il mérite d'être entendu et d'avoir un procès.
- Vous rigolez ! Avec tous ceux qu'il a tué ?! Il a quasiment tué l'amiral Pike et il est toujours dans le coma !
- Je le sais, posa-t-il. L'amiral Pike s'en sortira, je m'en suis assuré et vous étiez là pour le voir. Cela ne change rien Kirk. Il pourrait avoir tué des centaines de gens que je ne le tuerai pas sauf si je n'avais vraiment pas le choix. Vous devez contrôler votre colère et votre envie de vengeance ou vous vous abaisserez à son niveau. Le risque dans ce genre de situation est de devenir le monstre que l'on combat Kirk. Ne laissez pas ça vous arriver, vous le regretteriez toute votre vie parce que cela va contre ce que vous êtes réellement.
- Qu'est-ce que vous en savez ? gronda-t-il.
- Parce que j'ai commis cette erreur autrefois, avoua-t-il. J'avais quinze années terrestres, j'étais en train de combattre des terroristes et l'une d'elle a tué la seule famille qu'il me restait, la dernière personne proche que j'avais encore, dit-il en choquant tout le monde. J'étais... ivre de rage, de douleur, d'envie de vengeance. Je l'ai poursuivi, je voulais la tuer sans réfléchir plus loin. Cette femme était folle, une meurtrière de masse dont le passe temps préféré était la torture. Elle riait en sautillant gaiement après avoir tué le dernier membre de ma famille, s'en vantant joyeusement. Je l'ai rattrapé et je l'ai torturé, avoua-t-il en installant un silence lourd. Cela n'a duré que trois secondes. Je l'ai fais souffrir pendant les trois longues secondes qu'il m'a fallu pour réaliser ce que j'étais en train de faire. J'ai arrêté sur le champs et elle, elle riait encore plus de m'avoir vu m'abaisser au niveau du monstre qu'elle était. Pendant un bref instant, j'ai été un de ces monstres que je hais. Ce fut la seule et unique fois de ma vie où j'ai cédé au lieu de me battre pour les idéaux que je défendais. La ligne est mince Kirk et il est très difficile de rester du bon côté surtout quand on ressent ce que vous ressentez en ce moment. Et c'est justement maintenant et plus que jamais que vous devez rester ce que vous êtes réellement, repousser la colère et l'envie de se venger. Parce que c'est ainsi que vous montrerez le bon exemple et que vous ferez briller ce pourquoi vous vous battez. La souffrance peut nous faire faire des choses totalement folles, mais uniquement si vous cédez. J'ai cédé une fois, pendant un court moment. J'avais quinze années terrestres, ce fut la seule fois et pourtant, je le regrette toujours amèrement alors que j'approche maintenant les deux cent quatre vingt ans de vie, fit-il en surprenant ceux qui ignoraient son âge. Alors croyez moi, vous auriez tord.
Il y eut un moment de silence respectueux sur la passerelle alors que leur capitaine se tournait vers Spock.
- Je vous écoute monsieur Spock. Que souhaitiez vous contester ?
- Ce que vous avez contesté vous même capitaine, répondit-il. Mes remarques sont désormais inutiles. J'approuve votre décision.
- Bien, sourit-il. Monsieur Sulu, continuez à avancer doucement vers Kronos, dit-il en se levant. J'ai quelque chose à voir au sujet de nos torpilles toutes neuves. Monsieur Spock, monsieur Kirk, avec moi, Sulu, à vous les commandes.
- Oui capitaine, approuva-t-il.
Harias quitta alors la passerelle, appelant McCoy en route pour le faire venir dans la salle de stockage des torpilles. Il prit avec lui Scott au passage et ils arrivèrent bientôt, découvrant le lieutenant Wallace près des torpilles, visiblement en train de les analyser. Elle se fit d'ailleurs extrêmement gênée en les voyant arriver :
- Qu'est-ce que vous faîte lieutenant ? demanda Spock.
- Je... je vérifie le système de guidage des torpilles.
- Vous mentez très mal lieutenant Marcus, s'amusa doucement Harias en s'approchant et en stupéfiant tout le monde.
- Je ne comprend pas, tenta-t-elle maladroitement alors que le capitaine sentait qu'il avait tapé juste.
- Vous ressemblez énormément à votre père et l'amiral Pike m'a parlé de vous, répondit-il. Vous êtes la fille de l'amiral Marcus. Je sais que vous n'avez pas de mauvaises intentions mais vous semblez très intéressée par ces torpilles. Ma question est donc de savoir quel est votre but et si c'est vraiment l'amiral qui vous a assigné à notre vaisseau ? N'ayez pas peur et expliquez moi simplement, pria-t-il doucement.
- Je... je... Désolé capitaine, abdiqua-t-elle finalement. Ce n'est pas l'amiral qui m'a affecté ici, j'ai falsifié mon transfert pour examiner ces torpilles.
- Pourquoi ? demanda-t-il.
- Mon père me donnait accès à chaque programme qu'il supervisait puis j'ai appris qu'il travaillait sur des prototypes de torpilles. Quand j'ai voulu lui demander des comptes il a carrément refusé de me voir. C'est là que j'ai découvert que les torpilles avaient disparus de l'ensemble des rapports officiels...
- Et qu'elles étaient sur ce vaisseau, termina-t-il. Je savais que l'amiral ferait quelque chose comme ça, soupira-t-il.
- Capitaine ? interrogea Spock.
- Je vous l'ai dit, cette affaire est beaucoup plus complexe que vous ne l'imaginez. Les attentats d'Harison ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Pour le moment, nous avons du travail avec ces torpilles, fit-il en s'approchant de celle examinée par la dame. Vous voulez savoir ce qu'i l'intérieur n'est-ce pas ? lui demanda-t-il.
- Oui capitaine. Ces torpilles sont très étranges, remarqua-t-elle. Et il semble qu'on ne veuille pas que l'on sache qu'elles existent.
- Et je sais pourquoi, répondit-il. L'amiral Marcus a complètement oublié ma perception des énergies en me donnant ces torpilles. Je sais ce qu'il y a dedans et vous n'allez pas en revenir.
Il contourna l'engin pour atteindre le panneau de contrôle, s'y affairant un instant :
- Je n'ai pas encore trouvé comment les ouvrir, fit Carole.
- Je vais trouver, assura-t-il. Voilà, sourit-il en les surprenant.
La torpille s'ouvrit soudain et tous restèrent figés en découvrant ce qu'il y avait à l'intérieur. Une personne. Une personne dans un cryotube.
- Et voilà ce qu'on voulait nous cacher et j'imagine que si l'amiral a insisté pour que je tire ces torpilles, c'est qu'il voulait aussi se débarrasser de ces gens. Effacer les traces. Cela commence à faire beaucoup.
- Beaucoup de quoi ? demanda Kirk.
- Il a bien fallu une raison pour que Harison en veuille à ce point à Starfleet et quelque chose me dit que l'amiral sait parfaitement ce dont-il s'agit et que ces gens là aussi sont concernés. Et il semble maintenant que l'amiral cherche à effacer les preuves de l'existence de tout ceci en nous faisant tirer ces torpilles, en tuant Harison, en nous donnant une mission non officielle, en effaçant toute trace de ceci des bases de données et en ne laissant aucune information fuiter. Cette affaire doit-être particulièrement gênante et si l'amiral n'avait rien à se reprocher, il n'aurait pas besoin de faire tout cela. Bon, pour commencer, je vais ouvrir ces torpilles et vous appelez du monde pour sortir ces gens de là en les laissant dans leur cryotube tant qu'on n'en sait pas plus. Docteur McCoy, vous me ferez un rapport sur leur état de santé aussi vite que possible. Puis on referme ces torpilles et surtout, cette information ne sort pas du vaisseau tant qu'on n'est pas fixé. Monsieur Scott, vous voilà informé.
- Je ne m'attendais pas à ça, fit-il choqué.
- Retournez surveiller toute notre machinerie monsieur Scott. Passez tout en revu parce que si j'ai raison et que l'amiral efface ses traces, l'Enterprise est la dernière d'entre elle.
- J'y vais tout de suite monsieur, assura-t-il en partant au trot.
- Au travail, appelez du renfort qu'on sorte ces gens de ces torpilles, ordonna ensuite le capitaine pour être aussitôt exécuté.
Harias se mit aussitôt au travail pour ouvrir les torpilles, Léonard venant lui courir après.
- Capitaine ? appela-t-il doucement. Je ne vous ai pas vu après l'attaque, votre visite médicale.
- Navré, je n'ai pas eu le temps dans cette frénésie, répondit-il sans cesser ce qu'il faisait.
- Il n'y a plus une seule trace d'or sur vous, ce qui veut dire que vous êtes épuisé et il y a sûrement plus après une telle épreuve, fit-il sans élever la voix pour rester discret. J'ai entendu que l'amiral Pike avait été touché et était inconscient et je sais que vous êtes proches. Vous avez besoin de vous reposer, vous n'aviez même pas fini de récupérer.
- Je sais docteur malheureusement, les événements ne nous laissent pas le loisir du repos. Ce ne sera pas ma première fois en étant fatigué, je saurais me gérer et dés que nous en aurons l'occasion, je vous promet de vous laisser m'examiner comme cela vous démange. Pour l'instant, ces gens d'abord, ordonna-t-il.
Il passa un moment à ouvrir toute les torpilles, laissant ensuite les membres d'équipages réquisitionnés pour cela les sortir de là pour retourner vers la passerelle.
