Chapitre 11 :
Anticiper
Harias n'était revenu sur la passerelle que depuis peu lorsqu'il reçut une communication urgente de l'ingénieur Scott :
- Capitaine, il faut sortir de distorsion, fit-il aussitôt.
- Monsieur Sulu, sortie de distorsion, ordonna-t-il sur le champs pour être obéit. Que se passe-t-il monsieur Scott ?
- Nous avons été saboté monsieur, comme vous l'aviez supposé. Il y a des micro fuites de réfrigérant qui provoquent une lente surchauffe du réacteur. Je dois réparer. Il y en a pour moins d'une heure comme nous avons repéré le problème avant qu'il ne devienne grave. Je suis formel, c'est délibéré. Je vérifie moi même tout ces systèmes à intervalles réguliers.
- Je ne doute pas de votre travail monsieur Scott. Faîtes au mieux pour réparer au plus vite et vous assurer que nous disposions de toute notre capacité de déplacement. Nous sommes encore dans l'espace de la Fédération, en sécurité alors faîte ce qu'il faut pour qu'on puisse reprendre la mission sans risquer une autre avarie.
- À vos ordres capitaine, répondit-il.
- Monsieur Scott dîtes moi, si j'avais poussé l'Enterprise en distorsion maximale, où environ, aurions nous eu des problèmes ?
- Si nous n'avions pas détecté le problème, en plein espace klingon monsieur, répondit-il en le faisant soupirer.
- Je vois. Faîtes au mieux monsieur Scott et tenez moi au courant.
- Oui monsieur, termina-t-il.
- On nous a saboté ? fit Kirk près de lui aussi surpris que toute la passerelle.
- Je soupçonne l'amiral Marcus de se servir de nous pour déclencher la guerre avec les klingon, répondit Harias en les choquant. Il est obsédé par cette guerre qui n'existe pas, pas encore tout du moins même si la situation est tendue. Vous l'avez entendu lorsque nous avons reçu notre mission, il est convaincu que la guerre a déjà commencé et qu'il faut se battre. Mais la Fédération et Starfleet, tout amiral de la flotte qu'il soit, ne l'appuieront pas sans véritable déclaration de guerre. Sur cela, il y a l'affaire Harison. Le risque prit, avec potentiellement la guerre, pour récupérer un simple terroriste est disproportionné et démontre une affaire plus complexe. Soit Harison est plus important qu'on ne le pense, soit il y a autre chose voir les deux. Marcus a besoin d'une vraie raison pour entamer la guerre alors il nous envoie tirer sur les klingon soit disant pour Harison en faisant mine de faire en sorte de nous donner tout ce qu'il faut pour faire ça secrètement, pour que nous acceptions de le faire tout en comptant sur notre envie de vengeance. Pendant que nous sommes en route, tout ce qui concerne Harison et cette mission a été effacé des bases de données. Nous sommes la dernière trace. Donc, il nous sabote. Si j'avais filé vers Kronos comme prévu et suivis les ordres, nous serions arrivés là bas, j'aurais tiré pour tuer Harison nous aurions eu cette avarie et les klingon nous aurait détruit sans pitié. Sans trace de ces ordres officieux, Starfleet aurait cru que les kilngon nous auraient attaqué, déclaration de guerre et l'amiral aurait eu ce qu'il voulait en se débarrassant de ce qui le gêne.
Il y eut un silence choqué sur la passerelle.
- Et vous aviez compris tout ça avant qu'on parte ? fit Kirk stupéfait.
- J'ai commencé à comprendre qu'il y avait anguille sous roche pendant la réunion à Daystrom. L'amiral Marcus transpirait le mensonge en parlant d'Harison et de ses actes, pas tant sur les fait que sur les circonstances et les causes. J'ai croisé le regard d'Harison et j'ai su tout de suite que c'était plus complexe. Il est animé par une envie de vengeance particulière à ceux à qui on a pris ce qu'ils avaient de plus cher, j'en suis convaincu. J'ai ajouté les pièces du puzzle une à une. Maintenant, je veux entendre que ce Harison a à dire. Nous avons soixante douze torpilles à bord dans lesquelles il y avait des personnes en sommeil cryogénique. J'aimerais bien savoir ce qu'ils font là dedans, promis à la mort si j'avais obéit et tiré. Je pense que Harison aurait bien des choses à dire sur les agissements de l'amiral et c'est aussi une bonne raison de le capturer vivant.
- Mais si vous avez raison et qu'on rentre avec Harison, comment l'amiral va réagir ? demanda Kirk.
- Impossible à savoir, fit Harias. Surtout qu'on ne sait pas ce qu'il en est réellement. Tant que l'on fera attention à ne pas déclencher de guerre et à ne pas faire d'erreur, nous restons inattaquables officiellement mais nous ne pouvons l'accuser de rien surtout avec des ordres officieux, des torpilles qui n'existent plus nul part que sur notre vaisseau. Le seul témoin semble être Harison. J'imagine donc que, logiquement, si nous le ramenons, il tentera de le récupérer et de le faire disparaître et si nous devenons gênant parce qu'il nous aura parlé et que nous savons pour les torpilles, il s'attaquera peut-être à nous d'une manière ou d'une autre. Ou alors il acceptera la défaite mais je doute de cette possibilité. Ou alors je me trompe sur toute la ligne et le dénouement sera différent comme les explications. C'est pour cela que nous devons agir avec une grande prudence, un pas à la fois sans faire la moindre erreur et en comprenant dans quoi nous sommes embarqués véritablement.
- Permission d'entrer sur la passerelle capitaine ? fit soudain McCoy à l'entrée.
- Accordée, autorisa-t-il.
L'homme s'avança pour les rejoindre.
- Comment vont nos invités surprises ? demanda-t-il.
- Ils sont en vie mais on ne peut pas les réveiller sans le protocole approprié, répondit-il. Cette technologie me dépasse.
- À quel point est-elle avancée ? demanda Spock.
- Justement. Elle n'est pas avancée, dit McCoy, elle est obsolète. Ces cryotubes sont des antiquités. La cryogénie a été abandonné depuis que la distorsion a été mise au point. C'est devenu inutile. Ce qui explique une chose. Capitaine, ces gens ont approximativement votre âge, ils sont nés certainement dans les dix vingt ans autour de votre propre naissance. Ils ont près de trois cent ans et ils sont en cryostase depuis au moins deux siècles et demi, dit-il en surprenant tout le monde.
- Je vois, ça explique beaucoup de choses, fit-il en assemblant bien d'autres pièces à son puzzle.
- Expliquer quoi ? fit Kirk perdu.
- Je perçois les énergies des êtres vivants et je peux identifier l'espèce des gens grâce à ça. La signature énergétique et différente à chaque fois. J'ai senti celle d'Harison, qui est la même que celles de nos invités. Ils sont humains, sans être totalement humains.
- Comment ça ? fit Spock.
- Je me le demandais, je viens de comprendre, répondit le capitaine. Si on prend en compte leur âge et la période à laquelle ils sont probablement entrés en sommeil cryogénique, cela nous ramène à la fin des guerres eugéniques sur Terre. Des guerres qui ont vu des affrontements avec des humains augmentés, génétiquement modifiés pour être plus forts, plus intelligents... Des gens dont on avait voulu se servir et qui ont fini par s'affranchir pour prendre le pouvoir et être libres. Des guerres qui ont mené à l'interdiction de la manipulation génétique. Il se trouve qu'à la fin de ces guerres, lorsqu'on a fait les comptes, quelques dizaines d'augmentés ont littéralement disparus. On ne les a jamais retrouvé. Et voilà qu'on se retrouve avec soixante douze cryotubes de cette époque avec des humains un peu différents. Je parie qu'ils sont des augmentés, ça expliquerait la nuance dans leur énergie. Harison est comme eux, c'est un augmenté aussi. Ce qui expliquerait sa grande intelligence et son aptitude au combat, sa force, sa stratégie. Il était assigné à la section 31 sous les ordres de Marcus. Il n'est pas impossible que la Section 31 ait trouvé ces cryotubes, découverts qui il y avait à l'intérieur et décidé d'en réveiller un. Harison a été présenté comme un membre de la Section 31 donc il travaillait pour eux et peut-être pas de plein grès.
- Nous n'avons aucune preuve de tout cela, fit Spock. Autant au sujet de cette histoire que de l'amiral.
- Si vous attendez les preuves et les faits monsieur Spock, vous aurez toujours plusieurs coups de retards, répondit Harias avec indulgence. C'est aussi pour ça que la compréhension est importante pour vous permettre de saisir ce qu'il se passe autour de vous, anticiper sans pour autant oublier que vous pouvez vous tromper, d'où la prudence. Bref, cela n'explique pas ce qu'ils faisaient dans ces torpilles. Cela nous ramène à Harison qui pourra certainement répondre.
Ils en discutèrent encore un moment. Spock semblait à moitié perdu dans sa succession d'hypothèses et de suppositions reposant sur de vagues informations et son instinct, son expérience. Jim n'en revenait pas, comprenant mais peinant à suivre et toute la passerelle semblait impressionnée. Mais il était vrai qu'habituellement, il était plutôt effacé et silencieux et Kirk ne lui demandant que très rarement son avis, on ne l'avait jamais entendu ainsi, jamais vu à ce genre de poste dans ce genre de situation.
- Comment vous avez fait pour savoir et anticiper tout ça ? demanda Kirk désormais tout ouïe.
- J'ai un esprit très efficace, une très bonne mémoire, j'ai beaucoup étudié et j'ai une grande expérience des manipulateurs, des gens de pouvoirs, des terroristes, des faiseurs de guerre, de politique véreux et des gens en général. Je sens de loin ceux qui manigancent quelque chose. Je me méfie de Marcus depuis la première fois que je l'ai rencontré, il alarmait mon instinct. Il m'a demandé plusieurs fois de travailler au développement d'outils de guerre, bien que subtilement. Je réalise qu'il s'agissait de la Section 31 maintenant. Je le sens obsédé par la guerre depuis longtemps et ceux qui sont obsédés par cela sont dangereux, à surveiller. Avant même que tout ceci ne commence, je me méfiais déjà de lui et je ne lui accordais aucune confiance. J'ai cherché à le cerner et quand cet attentat est tombé, les pièces ont commencé à s'emboîter.
- Pourquoi vous n'en n'avez jamais parlé ? demanda Kirk. On aurait pu faire des recherches avant.
- Vous ne m'auriez pas cru, répondit-il. Et ce n'est pas le genre de chose dont-on parle à la légère monsieur Kirk. Il faut être extrêmement prudent avec cela. Si je me trompe et que l'amiral en entend parler, il est en droit de réclamer sanction pour diffamation et plus jamais je ne mettrai le pied sur un vaisseau, fit-il en lui faisant réaliser. Même maintenant, je n'ai aucune preuve. Cela aurait été aussi dangereux pour moi que pour vous de vous en parler parce que vous auriez été impliqué. Et c'était inutile, nous n'étions pas en position de confirmer quoi que ce soit. Dans ces cas là Kirk, quand on a ce genre de soupçons, on peut juste observer attentivement et avec objectivité, attendre, voir ce qu'il se passe et ne pas rater le moment où la porte s'ouvre pour agir. Raison pour laquelle j'ai demandé à l'amiral de me laisser courir après Harison en lui laissant penser que je l'abattrai sans hésiter sans poser de question comme un bon petit soldat. La vérité est que je veux attraper Harison avant lui pour éclaircir un peu les choses.
- Il pourra mentir, remarqua McCoy.
- Croyez moi docteur, personne n'est capable de me mentir. Quand on me ment, je le sens aussi clairement que s'il y avait une enseigne clignotante au dessus de vous pour me l'indiquer et je ne me suis jamais trompé, comme mon instinct ne s'est jamais trompé.
- Jamais ? releva Kirk.
- Jamais. Parfois les impressions sont vagues et incertaines et là, je n'assure rien et en général, je le garde pour moi sauf si j'estime qu'il est constructif de le faire savoir. Je précise alors que je ne suis pas certain de ce que je dis. Mais quand je vous dis que je suis sûr, je suis sûr. Pourquoi croyez vous, à notre première mission, que l'amiral Pike a réagis immédiatement quand je lui ai dit que ça allait barder alors que rien ne l'indiquait. Parce qu'il sait que je ne me trompe pas. Pour mon espèce, l'instinct n'est pas une chose vague et incertaine, c'est un sens établi. Mon instinct m'a sauvé des milliers de fois dans ma vie et jamais, jamais il ne s'est trompé pour peu que je l'interprète de la bonne manière, ce que je maîtrise parfaitement depuis deux siècles. C'est aussi pour ça monsieur Spock que la logique vulcaine est totalement incompatible avec mon mode de pensée même si je la comprend. Pour en revenir à ce que l'on disait, Harison ne pourra pas me mentir et de toute manière, je crois que j'ai grossièrement saisi ce qui a pu se passer. Je veux juste qu'il confirme.
Ils parlèrent encore un peu avant que Harias ne s'isole dans le bureau du capitaine. Il rédigea un rapport sur tout ce qu'il s'était passé depuis son départ, ce qu'il avait fait, supposé et il l'envoya par canal sécurisé aux amiraux à qui il avait parlé avant de partir, pour les informer des évolutions et de ses suppositions, expliquant. Ainsi, il les tenait au courant. Lorsqu'il revint sur la passerelle, il ne fallut qu'un instant avant que monsieur Scott ne le joigne, lui assurant que tout était en ordre, qu'il avait tout vérifié avec son équipe et qu'ils pouvaient repartir sans risque.
- Merci monsieur Scott, répondit-il alors de son siège sur la passerelle. Monsieur Sulu, nous sommes repartis et cette fois, distorsion maximale. Emmenez nous jusqu'au bord de la zone neutre.
- À vos ordres capitaine. Distorsion maximum, annonça-t-il.
Ils repartirent alors à toute allure. Rapidement, Harias vit McCoy revenir et se poster près de lui. Kirk et Spock avaient pris d'autres postes sur la passerelle, réfléchissant plus qu'autre chose en regardant leur capitaine. Et Harias sentit toute l'inquiétude de l'homme dans son regard posé sur lui.
- Y a un problème Bones ? demanda Kirk.
L'homme ne répondit pas, gardant pour lui ce qu'il savait avec discrétion.
- Bones ? répéta Jim.
- Tout va bien Jim, assura-t-il.
- À d'autres, qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il.
- Le docteur McCoy est inquiet pour moi, répondit Harias calmement.
- Pourquoi ? demanda Kirk.
- Est-ce à cause de l'absence de sa coloration naturelle ? intervint Spock.
- Joie ! s'exclama Léonard. Je ne suis pas le seul à vraiment y faire attention.
- C'est vrai que vous avez perdu l'or sur vous, remarqua alors Kirk. Depuis que vous avez soigné l'amiral Pike en faîte.
- Soigné Pike ? releva McCoy.
- Oui, l'amiral a pris un tir de phaseur du patrouilleur pendant l'attaque et il l'a soigné, raconta vaguement Jim. Vous avez fait comment ? J'étais sûr que l'amiral était mort, fit-il en choquant tout le monde.
- Il l'était, assura Spock. L'amiral est mort et vous l'avez ranimé et soigné bien que cela dépasse totalement mes connaissances. Mais je l'ai vu de mes yeux.
- Pourquoi vous l'avez mordu d'ailleurs ? demanda Kirk en intriguant tout le monde. Et la lumière ? C'était quoi ?
- C'est une particularité de mon espèce qui m'a permis de ranimer et soigner l'amiral, soupira-t-il. Je suis venimeux, expliqua-t-il. Le dard de ma queue est mortel si je décide de piquer et il est mortel pour tout ce qui vis et dont j'ai connaissance. Mes crocs sont aussi venimeux mais ce venin là est extrêmement particulier. Il n'est pas nocif, loin de là. Ce venin là me permet en réalité de transmettre à celui que je mords ma résistance, ma capacité de régénération, ma force et permet au corps du concerné d'assimiler sans problème ma force vitale, mon énergie, que je lui transmets dans le processus. C'était la lumière. Cela m'a permis de ranimer l'amiral et de le soigner entièrement. Il se remettra sans dommage après un petit moment d'inconscience provoqué par le choc reçut par le corps dans le procédé.
- Vous l'avez ramené à la vie ? fit Kirk incrédule.
- Pour ainsi dire, oui. Je peux le faire temps que l'on est encore dans les quelques minutes qui suivent la mort. Mais c'est extrêmement coûteux en énergie et éprouvant pour moi. C'est pour ça que j'ai perdu ma couleur.
- C'est quoi le rapport ? demanda Jim.
- Bon sang Jim, fit McCoy, il a servi un an sous tes ordres et tu ne t'es même pas intéressé aux bases de son espèce ? s'agaça-t-il. La perte de ses couleurs indique un violent déclin de sa santé et un grand épuisement. C'est pour ça que je suis inquiet.
- J'irai bien docteur. J'ai parfois passé des semaines et des mois dans cet état. Je sais le gérer, j'ai l'habitude, tenta-t-il de rassurer.
- Je m'en fiche, répondit l'homme. Ce n'est pas parce que vous avez l'habitude qu'on doit vous laisser dans cet état, surtout après cette histoire de volcan dont vous n'aviez même pas encore totalement récupéré.
- Je vous assure qu'il n'y a pas de quoi s'en faire. Je suis très résistant et je n'arriverai pas à me reposer tant que cette affaire ne sera pas terminée de toute manière. Je suis touché par votre inquiétude mais je vous assure que ça ira, sourit-il.
- Ouais, fit McCoy peu convaincu. Alors comme ça, votre venin peut sauver des vies. Si on pouvait reproduire ça...
- C'est impossible, répondit Harias. Ce venin est extrêmement particulier et c'était la toute première fois dans ma vie que je le sécrétais, dit-il en surprenant tout le monde.
- Pourquoi ? demanda le médecin.
- C'est une particularité unique de mon espèce, répondit-il. On ne sécrète ce venin que dans des conditions extrêmement particulières. Pour déclencher ça, il faut... il faut que la personne que nous aimons par dessus tout, notre compagnon, soit mourant voir juste mort ou très gravement blessé. La sécrétion se déclenche alors pour nous permettre de sauver cette personne et mon venin ne marchera pour personne d'autre. Il serait poison mortel pour tout autre. Il y a une très importante constante émotionnelle. Il réagit et s'adapte à l'emprunte énergétique unique que je perçois en chacun à un moment dit. Impossible à reproduire pour ces raisons mais aussi parce que je suis indispensable à l'opération.
- Fascinant, fit McCoy.
- Alors vous et l'amiral Pike..., fit Kirk un sourire en coin.
- Oui Kirk, vous avez bien compris, soupira-t-il.
- Depuis quand ? demanda-t-il l'air curieux.
- Cela ne vous regarde pas, répondit-il.
- Capitaine, intervint Sulu, nous arrivons à destination.
- Bien, tout le monde à son poste, ordonna-t-il en se redressant et en étant immédiatement exécuté.
- Sortie de distorsion dans trois, deux, un..., fit Sulu.
Ils sortirent de distorsion, Kronos visible au loin.
- Est-ce qu'on peut téléporter quelqu'un d'ici ? demanda Harias. Avec l'équation de monsieur Scott peut-être et un signal émetteur ?
- Oui capitaine, approuva Chekov. Je peux faire ça mais je dois aller à la plate-forme de téléportation.
- Allez-y, autorisa-t-il. Kirk, prenez la navigation.
L'homme s'exécuta et prit le poste laissé libre.
- A-t-on la position d'Harison ? demanda-t-il.
- Signe de vie unique détecté non loin des coordonnées déterminées par monsieur Scott, lui répondit-on.
- Bien, envoie d'un message flash ciblé aux dîtes coordonnées, ordonna-t-il.
- À vos ordres.
- Ici le capitaine Harias de l'USS Enterprise, commença-t-il avec assurance pour sa cible. J'espère que votre nez va bien monsieur Harison, fit-il avec légèreté en surprenant la passerelle. Mais trêve de bavardage. Je suis ici pour vous arrêter et je ne repartirai pas sans vous dans une de mes cellules, fit-il avec une forte détermination. Signalez immédiatement votre position pour que nous puissions vous téléporter à bord, sans arme bien évidemment. Si vous refusez, je viens vous chercher moi même de manière bien moins agréable, assura-t-il. Je vous assure que vous serez bien traité. Il se trouve que j'ai à mon bord, vos soixante douze camarades amenés à mon insu sur mon bâtiment cachés dans des torpilles, des torpilles sur lesquelles vous avez travaillé si je ne m'abuse. Je suis très curieux d'entendre ce que vous avez à dire sur toute cette histoire. Obéissez sans résister et vous aurez une occasion de vous expliquer et de défendre les vôtres. Après quoi je vous ramènerai sur Terre pour que vous y soyez jugé équitablement. Je garantie votre sécurité jusqu'au retour sur Terre. Vous avez cinq minutes pour nous donner un signal exploitable.
Harias mit fin au message avant de se lever pour aller vers la plate-forme de téléportation, suivit de Kirk et Spock, laissant la passerelle à Sulu.
- Il est hautement improbable que Harison coopère capitaine, fit Spock.
- Il va coopérer, assura Harias. J'ai ce qu'il chéri à bord.
- Comment le savez vous ? demanda-t-il.
- Je le sais juste Spock. Vous trouveriez cela illogique si j'expliquais.
- C'était quoi cette histoire de nez ? demanda Jim.
- Je lui ai cassé le nez pendant l'attaque à Daystrom et je sais que je l'ai intrigué. Je voulais qu'il sache que c'était moi.
Ils arrivèrent à la plate-forme de téléportation, Harias se dressant face à elle, Chekov aux commandes alors que Kirk et Spock prenaient des phaseurs pour pointer la zone d'arrivée.
- Baissez ça, ordonna-t-il. Ne lui montrez pas qu'il est un danger à vos yeux. Vous lui donneriez l'avantage psychologique.
- Vous êtes sûr capitaine ? demanda Spock.
- Oui.
Ils rangèrent alors leurs armes, les gardant pourtant à portée.
- On a un signal capitaine, fit Chekov.
- Allez-y, approuva-t-il alors.
Un instant plus tard, la lumière de la téléportation laissait apparaître un John Harison dans toute sa splendeur, vêtu de noir, le nez bleui. Mais cela n'entachait en rien son allure imposante, impressionnante et assurée, un peu arrogante et calculatrice. Harias remarqua aussitôt un changement en lui : le retour de l'espoir. Il leva les mains en signe de reddition, un sourire un peu dérangeant au visage.
- Capitaine Harias, fit-il doucereusement son attention entière fixée sur lui. Quelle charmante invitation.
- Merci pour votre coopération, répondit-il. Veuillez me suivre, ordonna-t-il en lui faisant signe et en lui tournant le dos sans hésiter.
Au grand étonnement de Kirk et Spock, l'homme obéit sans broncher, le suivant sans prêter attention à quoi que ce soit d'autre que le capitaine. Ils se postèrent dans le dos du fugitif, Chekov les imitant, le suivant, le surveillant prêt à réagir au moindre geste suspect.
- Vos gardes sont très amusants, remarqua Harison en marchant. Je les écraserai en un instant.
- Je le sais, concéda Harias en surprenant son numéros un et deux. C'est aussi pour ça que je n'ai pas demandé de garde, je sais pertinemment que vous les vaincriez aussi nombreux soient-ils et je préfère garder mes hommes entiers. Mais je vous écraserai encore plus vite si vous bougez et vous le savez parfaitement. Comment va votre nez ? fit-il légèrement en regardant toujours droit devant alors que l'équipage s'écartait pour les laisser passer.
- Cela faisait longtemps qu'on n'était pas parvenu à faire couler mon sang sans que je ne le permette, remarqua-t-il avec un sourire froid.
- Heureux d'avoir changé votre monotone quotidien de combattant expert, répondit-il légèrement. Monsieur Chekov, retournez sur la passerelle.
- Oui capitaine, approuva-t-il sur le champs pour partir au trot.
Un peu plus loin, Harias s'arrêta devant un poste de communication :
- Harias à passerelle. Monsieur Sulu, reprenez le chemin de la Terre en distorsion un et prévenez moi de ma moindre anomalie. La moindre chose même si ça vous paraît inutile.
- À vos ordres capitaine, répondit-il.
- Vous allez prendre votre temps, constata Harison.
- Nous avons à parler vous et moi, remarqua-t-il. Par ici, dit-il en se remettant en route.
Harison suivit, totalement concentré sur lui. Harias le perçut nettement alors que tout le reste était indigne d'intérêt pour le fugitif. Ce fut vers son bureau qu'il les mena, entrant avec sa suite, refermant avant d'aller s'installer nonchalamment derrière son bureau, détendu. Il fit signe à l'homme de prendre place à la stupéfaction de Spock et Kirk et ce fut avec un sourire que Harison prit le siège en face de lui, croisant ses mains sur ses genoux.
- Cette situation est des plus inattendue, remarqua-t-il alors que Kirk et Spock restaient debout non loin de lui. Marcus vous a envoyé me tuer n'est-ce pas ? Il ne m'accorderait jamais, jamais la vie et encore moins la justice.
- Exact, répondit Harias. J'étais censé vous abattre à vue, avec ces fameuses torpilles, mais j'ai un certain amour pour la justice équitable et je n'apprécie pas beaucoup qu'on tente de me faire commettre des meurtres à mon insu alors je ne vous tuerai pas sauf si vous m'y forcez, assura-t-il. Marcus peut dire ce qu'il veut, Starfleet n'applique pas la peine de mort.
- Réalisez vous pourquoi vous avez été envoyé au juste ? demanda-t-il.
- Bien évidemment. J'étais censé vous tuer, déclencher la guerre avec les klingon et l'Enterprise saboté et sacrifié dans le mouvement pour terminer d'effacer les traces. Manque de chance pour l'amiral, il n'est qu'un pauvre débutant pour moi, fit-il en le faisant doucement rire.
- Je l'ai su dés que j'ai eu votre dossier sous les yeux, sourit-il. Très intéressant. Est-ce que vous savez que...
- Que Marcus me voulait à la Section 31 ? termina-t-il en le faisant sourire davantage. Il n'a pas été très discret.
- Si seulement vous n'aviez pas été un personnage public, la curiosité du moment de Starfleet et le protégé de Pike. Il ne vous aurait pas laissé le choix. Il vous aurait forcé et exploité que vous soyez d'accord ou non. Il aurait voulu vous obliger mais c'était trop risqué entre votre vie sociale et vos capacités encore partiellement floues. Il doutait de pouvoir vraiment vous retenir contre votre grès. Il m'a demandé de me pencher sur la question, s'amusa-t-il en choquant les deux autres.
- Si vous croyez m'apprendre quelque chose, soupira Harias. Les gens comme Marcus sont très prévisibles et terriblement ennuyeux. Ils se ressemblent tous. Maintenant, dîtes moi ce que vous pensez utile que je sache. Coopérez et je vous ramène sur Terre sans dommage, vous aurez droit à un jugement équitable et je veillerai aussi à ce que vos camarades soient convenablement traités et possiblement libérés et laissé en paix.
- Vous ne pouvez pas m'assurer cela, fit-il bien plus sérieusement.
- La liberté des vôtres peut-être pas, le reste oui, assura-t-il. Mais je veux une bonne raison de le faire.
- Deux trois un sept quatre six un un, dit-il.
- Des coordonnées proches de la Terre. Qui a-t-il là bas ? demanda-t-il.
- Une base de la Section 31. C'est là bas que se trouve le vaisseau de guerre sur lequel Marcus m'a forcé à travailler. Il prépare sa guerre depuis longtemps. Mon intellect et mon savoir sur le combat et la guerre lui étaient très utiles. Il m'a utilisé pour concevoir son arsenal en...
- En retenant les vôtres contre vous en otages, termina Harias en surprenant encore une fois ses camarades.
- Oui, confirma-t-il simplement. Je n'avais pas le choix.
- Quel est votre véritable nom ? demanda-t-il. Ce n'est certainement pas John Harison.
- Khan Noonien Singh, répondit-il.
- Très intéressant, fit Harias. Je connais votre histoire Khan, fit-il en lui faisant relever un sourcil. « Le meilleur des tyrans ». À l'époque où je menais ma première guerre, vous étiez le dirigeant absolu d'un quart de la Terre, fit-il en ahurissant encore les deux officiers présents. Et vous faisiez partis des quelques dizaines d'augmentés perdus de vue après les guerres eugéniques.
- Alors vous savez, sourit-il. Je n'en n'attendais pas moins de vous.
- Quand Marcus vous a-t-il réveillé ?
- Il y a environ un an. Après l'affaire Nero, Marcus a cherché des moyens de militariser Starfleet pour parer à cette guerre qui l'effraie tant et qui l'obsède. La Section 31 a trouvé notre vaisseau et s'ils connaissaient notre histoire, ils ont décidé de me réveiller pour se servir de mon intellect à leur profit. Cela en utilisant mes camarades contre moi en les retenant en otage. J'ai créé ces torpilles pour les cacher dedans et m'échapper avec eux. Seulement, Marcus m'a découvert et j'ai été forcé de fuir seul. Ensuite, on m'a laissé penser qu'il les avait tous tué pour ne pas risquer que ce qu'il venait de se passer avec moi se reproduise ou qu'ils soient réveillés et s'attaquent à lui.
- Je vois. Alors vous avez voulu vous venger pour la mort des vôtres, reprit Harias. Vous avez d'abord attaqué la Section 31 pour provoquer la réunion à Daystrom tout en attirant l'attention sur eux, en vous vengeant de ceux qui savaient sans avoir jamais rien dit contre votre sort, pour leur retirer au moins une partie du travail qu'ils vous ont forcé à produire et récupérer le système de téléportation transdistorsion et le patrouilleur dans la foulé. Puis vous avez attaqué à Daystrom et si vous vouliez nos vies, vous vouliez surtout celle de Marcus. Vous êtes allé sur Kronos en pensant qu'on ne viendrait pas vous chercher, le temps de vous faire un peu oublier et de remonter un plan pour abattre Marcus, voir Starfleet, et avoir votre vengeance.
- Totalement exact, confirma-t-il sans aucune honte.
- Sauf que voilà, je suis venu et j'ai vos camarades tous bien en vie et cela change les choses pour vous. Votre objectif principal revient sur eux, leur récupération et leur sécurité, puis la vengeance. Et pour cela, vous espérez bien trouver un moyen de m'obliger à vous les rendre et vous échapper. Vous nous tueriez tous sans sourcillez pour y arriver.
- Encore exact, fit-il sans se cacher et en tendant les officiers derrière lui.
- Ensuite vous vous vengerez de Marcus, de Starfleet et vous tenterez de vous rebâtir un empire.
- Exact, approuva-t-il encore.
- Mais je suis là et vous n'êtes pas stupide. Vous l'avez senti n'est-ce pas ? Que vous avez trouvé plus fort qu vous ? susurra-t-il. Je n'hésiterai pas à vous tuer si vous m'y forcez et si vous menacez mon équipage ou Starfleet et que je détermine que vous ne changerez jamais d'avis, je vous tuerais pour éviter le moindre risque parce que je sais fort bien que simplement vous mettre en détention ne fera que retarder la catastrophe. J'ai des principes auxquels je tiens mais s'il faut vous tuer pour protéger des innocents, éviter d'autres morts ou catastrophes, aujourd'hui ou dans le futur, je le ferais sans l'ombre d'un doute. Je ne suis pas les autres que vous trouvez indignes d'intérêt. Je suis physiquement plus fort, plus rapide que vous, plus expérimenté au combat. J'ai tué plus d'une fois, torturé plus d'une fois, j'ai traversé de nombreuses guerres et combats. J'ai des principes auxquels je tiens mais justement, si cela est nécessaire pour les défendre, vous savez que je n'hésiterai pas un instant.
- Toujours exact, répondit-il. Mais je sais aussi que les miens ne risquent rien avec vous, remarqua-t-il. Vous les défendrez c'est certain.
- En effet, ce qu'a fait Marcus me donne envie de vomir et il est la seule personne que je vous laisserai tuer sans sourciller, dit-il en choquant les deux autres. Je sais ce que vous ressentez. J'ai été manipulé une seule et unique fois dans ma vie. On s'est servi de moi comme de vous une fois. Plus jamais ça. Être réduit à une arme et utilisé sans avoir son mot à dire est une chose terrible. Et je sais aussi ce que c'est que de lutter pour la survie des siens. Je sais ce que c'est que d'avoir la sensation d'avoir tout perdu au point que la vie n'a plus de sens. Quand à ce qu'il s'est passé sur Terre pendant les guerres eugéniques, ceux qui ont voulu se servir de vous ne peuvent s'en vouloir qu'à eux mêmes et vous n'étiez certes pas le pire loin de là. L'humanité a voulu jouer à dieu et s'est brûlée les ailes, retour naturel des choses. Je pense que vous vous débattez depuis toujours pour trouver votre place avec les vôtres Khan Noonien Singh. Et pour ce qu'il vous a fait, je sais que vous ne renoncerez jamais à prendre la vie de l'amiral.
- Là encore, vous avez totalement raison.
- Je ne me mêlerai pas de ce que vous ferez de Marcus si vous vous retrouvez face à lui. En revanche, tentez de m'utiliser moi, mon équipage ou mon vaisseau, de vous en prendre à nous ou à Starfleet et je vous ferai bien pire que tout ce que vous pouvez imaginer pour Marcus.
- Votre charmant équipage sera-t-il d'accord que vous m'aidiez à tuer l'amiral de la flotte ? s'amusa-t-il.
- Je ne vais pas vous aider, simplement, je n'interviendrai pas là dedans. Peu le verrons certainement ainsi mais pour moi, Marcus est responsable des morts que vous avez causés et avec ce qu'il vous a fait, le danger qu'il représente pour la Fédération... Il y a toujours une conséquence aux actes que l'on commet. Si cela doit être vous le tuant, qu'il en soit ainsi. Je préfère une véritable justice mais vous n'êtes ni de Starfleet, ni de la Fédération techniquement et donc vous avez le droit de faire valoir vos lois en cas de préjudice et je sais que dans le cadre de vos lois, celle de votre ancien pays, vous n'avez commis aucune faute et avez votre droit à la vengeance.
- Je doute que Starfleet le voit ainsi.
- J'en doute aussi et c'est pourquoi vous aurez certainement à faire face à la justice de Starfleet et de la Fédération pour cet acte. Je vous comprends et j'accepte mais ce ne sera pas le cas de Starfleet et j'appliquerai les lois de la Fédération comme il se doit au poste dont j'ai pris la charge en toute connaissance. Si vous tuez Marcus, je vous arrêterais.
- Bien sûr, sourit-il.
- Sans compter que si vous tuez Marcus, il sera beaucoup plus difficile de vous défendre et de défendre les vôtres, votre cause.
- Vous avez quelque chose à proposer ?
- Renoncez à Marcus et je vous promets de faire tout ce que je peux pour qu'il soit condamné, pour que votre peine soit aussi minimum que possible et que le sort de vos camarades soit soigneusement étudié avec pour objectif de leur rendre la liberté et d'établir une colonie sur une planète propice choisie en accord avec vous. Tout cela est possible et si vous connaissez Starfleet et la Fédération comme je le pense, vous savez que je dis vrai. Et si en prime vous m'aidez à prouver les manigances de Marcus, cela aidera. Si vous renoncez à Marcus, si vous faîte ce sacrifice aussi difficile qu'il soit pour votre esprit j'en suis conscient, cela fera un argument de poids pour vous défendre vous et l'avenir des vôtres. La question que vous devez vous poser Khan c'est si vous souhaitez continuer dans cette spirale de violence et de vengeance ou si vous préférez penser à un avenir paisible et prospère pour vous et les vôtres. Une chance de recommencer une vie comme je sais que vous l'avez rêvé en vous exilant volontairement de la Terre. Si vous faîte le bon choix, je vous aiderais autant que je le pourrais, dans le cas contraire, je vous arrête et je livre vos camarades à Starfleet qui aurait de bonnes chances de les laisser je ne sais combien de temps en stase cryogénique indéfiniment plutôt que de courir le risque de voir vos actes reproduits. Surtout que vous êtes leur chef bien aimé et si les vôtres se réveillent avec vous avide de sang, tout cela tournera à la guerre ouverte. Je ne le permettrai pas. Mais si vous faîtes les bons choix, nous pourrions parvenir à offrir un avenir à votre peuple.
- Vous savez que les augmentés sont belliqueux, arrogants, ambitieux et avec une moralité diminué ? releva-t-il.
- Sois-disant. Je ne pense pas que ce que l'on est soit inscrit dans les gènes. Cela dépend de la culture, de l'éducation, du contexte... De beaucoup de choses mais surtout, surtout ce que l'on décide d'être. Je ne pense pas que vous soyez plus mauvais qu'un autre, seulement que vous avez peut-être fini par le croire à force que tout ceux que vous avez connus vous le répètent. Prouvez le contraire et là, vous pourrez dire que vous êtes meilleurs qu'eux. Cela ne tient qu'à vous. Je crois que votre peuple avec ses capacités pourrait construire quelque chose de grandiose et devenir un véritable modèle si vous le vouliez. Cela ne tient qu'à vous. C'est entre vos mains. J'ai l'intention de stopper Marcus, de vous ramener vous et les vôtres sur Terre sains et saufs. Le reste dépend de vous et de votre décision. Rester dans le passé ou choisir l'avenir, c'est à vous de voir.
Harias se tu, activant l'ordinateur de son bureau, tapant très vite un nouveau rapport sans le laisser voir aux autres. Khan l'observait de son regard perçant ses sentiments tourbillonnant malgré son air froid et détaché. Harias le sentait hésitant, luttant entre sa terrible envie de vengeance et son attachement pour les siens, cherchant à savoir s'il pouvait l'affronter ou non, s'il pouvait gagner contre lui ou non, s'il ne risquait pas de tout perdre en mettant le capitaine qui lui faisait face en rogne. Harias le laissa réfléchir, calme et tranquille. À ses yeux, les augmentés malgré tout ce qu'ils avaient pu faire pendant les guerres eugéniques et avant, n'avaient fait que suivre le chemin qu'on les avait forcé à prendre en les concevant et en les utilisant comme cela avait été fait. Quand à ce que Khan venait d'endurer et s'il n'approuvait pas ses actes, il les comprenait complètement. S'il le pouvait, il aiderait les augmentés autant que possible, leur sort l'important véritablement. Mais pour cela, il devait avoir leur coopération volontaire et donc, celle de Khan en premier lieu. Parce que s'ils ne le faisaient pas sincèrement et de leur pleins grès, cela ne ferait que causer des catastrophes plus tard.
Il tapa son rapport avec toutes les nouvelles données et ce qu'il avait fait avant de l'envoyer secrètement et de manière sécurisée aux amiraux avec qui il était en contact. Il n'avait pas de nouvelles d'eux mais il ne s'attendait pas à en avoir tant qu'il n'avait pas de preuves véritables. Il fit de nouveau part de ses intentions, de ce qu'il prévoyait de faire et ses craintes au sujet de la réaction de Marcus. Il l'envoya rapidement, reportant son attention sur un Khan toujours pensif.
- Passerelle au capitaine Harias, fit soudain la communication interne transmettant la voix de Sulu.
- J'écoute, répondit-il en se levant pour être suivit par Khan.
- Un vaisseau en distorsion se dirige droit sur nous.
- J'arrive.
Il fit signe à tous de le suivre, le fugitif inclus, gagnant bientôt la passerelle, surprenant l'équipage par la présence de l'homme en noir sans entrave et à l'air impressionnant. Harias commença par se diriger vers la console de communication, se penchant vers Uhura en entrant une fréquence :
- Lieutenant, lorsque je vous ferai signe ouvrez cette communication, commanda-t-il. Elle est sécurisée et secrète. Ouvrez là de manière à ce que seul le destinataire entende et qu'il entende tout ce qu'il se passe sur la passerelle.
- Oui capitaine, fit-elle bien que confuse.
Harias rejoignit ensuite l'avant, venant poser une main sur l'épaule de Sulu au pilotage pour attirer son attention. Il lui fit signe de lui céder la place et l'homme s'exécuta sur le champs. Tous se tendirent lorsqu'il s'assit à la place du pilote et du tireur, comprenant qu'il risquait d'y avoir de l'agitation.
- S'il doit y avoir une communication visuelle, affichez le poste de pilotage à la place du poste de capitaine, ordonna-t-il.
- À vos ordres.
- Khan, vous restez hors de vue de la caméra tant que je ne dis pas l'inverse, dit-il en amusant l'homme.
- L'amiral n'épargnera pas l'Enterprise, vous en êtes conscient capitaine, susurra-t-il en choquant la passerelle. Vous êtes une épine dans son pied. Le vaisseau et vous en particulier.
- Bien sûr, encore une fois, vous ne m'apprenez rien, fit-il légèrement.
- Capitaine, nous recevons un message, intervint Uhura. Du vaisseau en approche. Il se dit de Starfleet mais ne correspond à aucun de nos codes d'identification. Il nous demande pourquoi nous avançons si lentement.
- Répondez leur que nous avons été victime d'une avarie inexpliquée et que par prudence le temps des vérifications, nous avançons à vitesse réduite, fit-il.
- Bien capitaine, répondit-elle en s'exécutant.
- Vous savez de qui il s'agit n'est-ce pas ? sourit Khan.
- L'amiral Marcus ou ses hommes dans leur vaisseau tout neuf, soupira-t-il.
- L'USS Vengeance, répondit-il. J'ai conçu et aidé à bâtir ce vaisseau. Contrairement à tout vos autres vaisseaux il a été conçu à seule fin de combattre. L'Enterprise lui est clairement inférieur. Si le combat s'engage, vous n'avez aucune chance.
- Venant d'un stratège comme vous je suis déçu, répondit Harias. Vous êtes trop habitué à combattre plus faible que vous Khan. Pour ma part, j'ai appris à vaincre beaucoup plus puissant que moi avec presque rien. Il suffit d'un peu de stratégie et d'inventivité, d'imagination et de maîtrise de ce que l'on a à portée de main.
- Capitaine, intervint Uhura. Ils nous proposent assistance et nous demande de sortir de distorsion.
- Bien, voyons ce qu'ils nous veulent, annonça-t-il alors. Lieutenant Uhura, ma liaison et ouvrez l'intercom général.
- Oui capitaine, dit-elle alors qu'il sortait de distorsion et activait les boucliers, liaison ouverte.
Une seconde plus tard, un gigantesque vaisseau noir au design typique de Starfleet sortit de distorsion juste devant eux, les surplombant totalement alors que Harias sortait les commandes manuelles.
- Ils nous contactent monsieur, fit Uhura.
- Surtout ne leur donnez un visuel que sur moi, commanda Harias. Sur écran.
Un instant plus tard, le visage de l'amiral Marcus apparaissait à l'écran :
- Capitaine Harias, salua-t-il.
- Amiral Marcus, je ne m'attendais pas à vous voir, répondit-il. J'ignorais que Starfleet possédait un tel vaisseau.
- Et moi je ne m'attendais pas à découvrir que vous aviez arrêté Harison, contrairement aux ordres qui vous ont été donné, remarqua-t-il.
- Vous voulez dire l'ordre d'abattre un homme sans défense, sans enquête, procès ou jugement officiel en plus du fait que Starfleet n'applique pas la peine de mort, le tout en tirant des torpilles sur la planète mère klingone au risque de déclencher une guerre sans raison légitime ? releva-t-il.
- Oui, confirma-t-il. Vous parmi tout les autres devriez être capable de comprendre la nécessité de la chose.
- Il s'est avéré possible de capturer le fugitif dans les règles de l'art, sans risque de guerre et monsieur Harison s'est rendu volontairement sans la moindre résistance et en totale coopération. Nous avons à peine eu à approcher la frontière de la zone neutre. Je n'avais aucune raison d'appliquer les ordres immoraux et contre nos règles et lois que vous m'aviez donné officieusement monsieur, fit-il avec aplomb. Conformément aux règles de Starfleet et de la Fédération, je vais ramener le fugitif sur Terre moi même pour qu'il y soit jugé. Je lui ai donné ma parole qu'il serait amené sur Terre sain et sauf et qu'il serait traité comme nos lois l'exigent. Il a coopéré pleinement. Il n'y a donc aucun problème.
- Capitaine ils scannent l'Enterprise, le prévint doucement Chekov.
- Vous cherchez quelque chose amiral ? demanda-t-il.
- Où est votre prisonnier Harias ?
- Sur mon vaisseau, en sécurité à la fois pour lui et pour mon équipage, répondit-il en faisant sourire le concerné. J'ai donné ma parole de l'escorter moi même et de veiller à ce que ses droits soient respectés. Ce que je compte bien faire.
Bien sûr, Khan avait compris qu'il le gardait près de lui pour l'arrêter lui même s'il faisait une bêtise et le surveiller en plus de s'assurer de le garder.
- Nous allons nous en charger. Abaissez vos boucliers et amenez le en salle de téléportation.
- Je refuse monsieur. Avec tout le respect que je vous dois vous avez plus d'une fois fais preuve de votre dédain pour ses droits et m'avez clairement fait savoir que vous le vouliez mort. J'ai de bonnes raisons de croire qu'il n'arrivera pas entier sur Terre si je vous le confie. J'ai donné ma parole et je la respecte toujours. Mais si vous le souhaitez, je serais ravi d'avoir une escorte telle que votre vaisseau de guerre pour rentrer en toute sécurité.
- C'est un ordre Harias.
- Je l'avais bien compris monsieur mais étant donné que les derniers ordres que j'ai reçu de vous trahissent Starfleet et la Fédération, j'estime qu'il est de mon devoir de m'assurer que le fugitif soit conduit sur Terre et qu'une enquête officielle soit menée sur tout ceci. Cela dans le but bien sûr d'éclaircir tout cela et je suis certain, fit-il la voix chargée de sous-entendu, que cela expliquera clairement et sans discussion possible vos intentions et ordres un peu extrêmes. Tout rentrera ainsi dans l'ordre. Le fugitif a porté de sérieuses accusations contre vous et si je vous le confie, il y aura conflit d'intérêt. J'aimerais autant que l'amiral de la flotte de Starfleet ne soit pas la cible de ce genre de problèmes, pour le bien de tous. Si vous le désirez, je peux vous redonner les références du règlement de Starfleet m'autorisant et m'obligeant même à agir ainsi dans ce cas précis.
- Vous lui avez parlé, soupira-t-il alors profondément. J'aurais préféré vous évitez ça.
- M'évitez quoi ? D'entendre que l'amiral de la flotte de Starfleet réduit en esclavage un homme en retenant son peuple en otage contre lui pour servir sa soif de puissance et d'une guerre qui n'existe pas ? fit-il calmement.
- J'ai pris un risque tactique en réveillant cette ordure, répondit-il, persuadé que son intelligence supérieure nous aiderait à nous protéger dans n'importe quel type de situation. Mais je me trompais et aujourd'hui j'ai le sang de toutes ses victimes sur les mains. Donc, confiez le moi, que je mette un terme à ce que j'ai déclenché.
- Non monsieur. Votre suite d'erreurs, dit-il avec un dédain évident pour le mot, a déjà fait trop de dégâts. Si vous avez un tant soit peu d'honneur, laissez les enquêteurs de Starfleet et les tribunaux de la Fédération régler cette situation.
- Il vous mène en bateau Harias, vous ne voyez donc rien !
- Au contraire monsieur j'y vois très clair. Au fait, et les camarades de Khan enfermés dans ces torpilles que vous m'aviez ordonné de tirer sans me dire bien évidemment que tirer une seule de ces torpilles serait un meurtre que j'aurais commis à mon insu. Que dois-je faire et penser de cela ? Je vois difficilement quelle explication convaincante vous pouvez me donner pour cet ordre.
- Khan et son équipage étaient des criminels de guerre condamné à mort ! Et notre devoir est d'appliquer la sentence au plus vite pour qu'ils ne fassent jamais plus de victimes ! Je vous le demande encore une fois, claqua-t-il énervé, ce sera la dernière. Désactivez vos boucliers, dîtes moi où il est.
- Khan et son équipage n'ont fait que se débattre pour vivre dans un monde qui ne voyait en eux que des pantins à exploiter pour leur propre profit. Ce qu'il s'est passé n'était qu'un retour de flamme que l'humanité a bien mérité. Si vous saviez le nombre de fois où j'ai vu ça, s'amusa-t-il faussement. Toujours la même rengaine, toujours la même histoire. Les gens qui se servent des autres, les exploitent et les asservissent impitoyablement prennent toujours ce retour de flamme comme si la nature elle même les sanctionnait d'avoir voulu jouer à Dieu. Ensuite, Khan et les siens ont été condamné non pas par une justice véritable mais par ceux qui avaient grand besoin d'effacer leurs propres erreurs et leurs propres crimes. Je vais soumettre leur cas à la justice de la Fédération. Et dois-je rappeler une nouvelle fois que la Fédération, Starfleet, fit-il en activant discrètement les commandes de distorsion, ne pratiquent pas la peine de mort même si elle a été décidé par d'autres. Khan s'est rendu, son équipage ne représente aucun danger immédiat. Je refuse de vous les livrer pour camoufler vos erreurs. Sur ce, dit-il en commençant à pousser la manette de distorsion. Nous nous reverrons sur Terre Amiral.
La communication fut coupée à l'instant où il entra en distorsion maximum.
- Uhura, ne coupez surtout pas ma liaison, ordonna-t-il. À l'ensemble de l'équipage, que tout le monde s'accroche, nous allons peut-être être un peu secoué.
- La distorsion ne vas pas vous protéger capitaine, intervint Khan. J'ai conçu le vaisseau de Marcus. Ses capacités de distorsions sont plus grandes que celles de l'Enterprise. Il va vous rattraper.
- Je sais, répondit-il calmement. Uhura, si jamais le vaisseau de l'amiral venait à nous attaquer, envoyez immédiatement un message à Starfleet pour leur indiquer qu'un vaisseau sans identification officielle commandé par l'Amiral Marcus s'en prend à nous sans raison légitime.
- Et vous croyez que les amiraux vont vous croire vous plutôt que l'amiral de la flotte ? fit Kirk en amusant Khan.
- Le principal est d'atteindre la Terre entier Kirk et d'accomplir notre mission, répondit le capitaine. Tiens les voilà, s'amusa-t-il. Je capte un signal inconnu qui nous rattrape dans la distorsion. C'est le vaisseau de l'Amiral. Que tout le monde s'accroche.
Se concentrant, les mains sur les commandes, déployant tout ses sens pour agir au bon moment, comprenant déjà ce qui allait se passer, Harias laissa le vaisseau ennemi approcher. Et ce fut au moment où il sentit le premier tir partir qu'il ralentit brusquement, sortant de distorsion en esquivant ainsi l'assaut alors que l'ennemi les dépassait en un éclair dans la manœuvre.
- Ils nous ont tiré dessus ! s'exclama Kirk outré.
- Oui Kirk. L'Enterprise est actuellement la seule épine dans le pied de l'amiral. Le vaisseau contient ceux qui savent et les preuves. Que croyez vous qu'il nous veut alors que je me suis clairement dressé contre lui ? On s'accroche.
Il se prépara à repasser en distorsion alors que les capteurs leurs indiquaient que leur ennemi s'était arrêté.
- Ils font demi tour pour revenir sur nous capitaine, le renseigna Chekov.
Harias repassa en distorsion maximale à l'instant où le Vengeance en fit autant, les deux vaisseaux se croisant en un éclair dans deux couloirs de distorsions différents.
- Ingénieux, nota Khan dans le dos du capitaine. Vous êtes à la hauteur de votre réputation de pilote astucieux.
- On ne les vaincra pas en combat. Nous devons atteindre la Terre pour qu'ils ne puissent pas agir sans que Starfleet le voit clairement.
Harias ralentit de nouveau brusquement, changeant légèrement de cap pour repartir en distorsion, le signal du Vengeance tournant autour d'eux en cherchant à les rattraper.
- L'orbite terrestre ne l'empêchera pas de vous abattre, répondit Khan. Il pourra juste inventer l'histoire qui lui convient ensuite.
- Il aurait pu, si je n'avais pas pris mes précautions avant, sourit Harias.
- Que voulez vous dire capitaine ? demanda Spock.
- Dans ce genre d'affaire, fit-il en multipliant les manœuvres de changement de cap et de distorsions, on ne fait rien seul Spock. Il faut savoir prendre des risques et surtout, prévenir ceux qui pourront agir si nous échouons et sommes abattus. Dans ce genre de cas, il ne faut surtout pas que les informations, les preuves et tout le reste soient entièrement concentrés au même endroit. Trop facile à détruire. J'ai donc fait en sorte que l'Enterprise ne soit pas le seul à tout savoir.
Il ralentit de nouveau brusquement alors que l'ennemi allait les rattraper, leur tirant déjà dessus. Il fit une vrille géante pour esquiver alors que le Vengeance avait anticipé cette fois pour s'arrêter avec eux. Il repartit en distorsion dans la foulée, variant les vitesses et les trajectoires pour se faire insaisissable.
- On dirait une mouche qui tourne autour d'un géant, s'amusa Khan.
- C'est le but, sourit Harias. Une mouche quoi que faible peut-être extrêmement difficile à attraper. Qu'on apporte une combinaison spatiale pour Khan et un communicateur spatial pour moi, ordonna-t-il.
- Pourquoi ? demanda Kirk.
- Parce que lorsque nous arriverons, peu importe la situation, la seule façon d'arrêter Marcus avec ce vaisseau surpuissant et sans qu'il ne s'échappe avec le Vengeance, sera peut-être de l'aborder et d'aller le cherche nous même. Khan a conçu ce vaisseau, il le connaît par cœur, il est tout indiqué pour me mener à l'intérieur. Si l'occasion se présente, Kirk, vous prendrez les commandes et j'irais avec Khan chercher Marcus.
- Capitaine, je désapprouve la possibilité que vous meniez un assaut seul avec le fugitif, intervint Spock.
- Spock, lui est moi sommes des combattants chevronnés, il connaît parfaitement le vaisseau, il est la cible principale de l'Amiral. L'abordage ne pourra pas se faire avec une navette tant qu'il y a les boucliers. Boucliers à travers lesquels je peux passer grâce à ma maîtrise de mon énergie vitale, mais je dois le faire physiquement en direct donc en volant dans le vide et je ne peux emmener ainsi qu'une seule personne avec moi. Khan est tout indiqué, fit-il alors qu'on amenait la combinaison à l'homme qui ne se fit pas prier pour commencer à la passer. Et je ne le laisserai pas avec vous sur l'Enterprise, ce serait stupide de ma part. La seule raison pour laquelle il se tient tranquille c'est parce que je suis là et qu'il sait que je peux l'arrêter avant même qu'il n'ait bougé le petit doigt pour faire une bêtise. Ce qui n'est pas votre cas, fit-il sous le rire bas du fugitif.
Il fit une remontée en piquet en sortant de distorsion pour esquiver le Vengeance qui les rattrapait encore, repartant en distorsion pour en ressortir dans la foulée, changer de cap et repartir encore vers la Terre.
- Capitaine ! intervint Scott. Non pas que je veux vous empêcher de nous sauver la vie mais le moteur de distorsion commence à râler d'être exploité comme ça !
- Je m'en doute monsieur Scott mais ne vous en faîtes pas, on arrive, répondit-il.
Un instant plus tard, ils sortaient de distorsion, la Terre et sa belle lumière se montrant soudain.
