Chapitre 12 :
Choisir
La Terre était magnifique mais il n'y eut pas que son spectacle naturelle qui se révéla à l'Enterprise lorsqu'ils sortirent de distorsion. Il y avait là plusieurs vaisseaux de Starfleet en formation leur faisant face. Et si tous se tendirent sur la passerelle, craignant que Marcus ait monté plus de monde contre eux, Harias se détendit.
- On nous contacte capitaine, fit Uhura.
- Sur écran, ordonna-t-il en continuant d'avancer plein gaz vers la formation immobile.
Et son cœur fit un bond de joie lorsque ce fut le visage de son homme qui s'afficha à l'écran, le ravissant totalement.
- Capitaine Harias, sourit-il avec douceur.
- Amiral Pike, rendit-il avec un sourire.
Un échange qui fit d'ailleurs sourire tout le monde sauf Khan autour de lui, tous désormais conscient de sa relation avec l'homme.
- Rejoignez l'arrière de la formation capitaine. Nous nous chargeons de l'amiral Marcus, ordonna-t-il.
- Oui amiral, acquiesça-t-il sur le champs pour s'exécuter et arrêter l'Enterprise à l'arrière de la formation dans un beau dérapage.
- Qu'est-ce qu'ils font là ? demanda Kirk. On dirait qu'ils s'y attendaient.
- Je vois, sourit Khan en regardant le capitaine. Vous n'avez jamais gardé ce que vous saviez pour vous uniquement.
- Exactement, approuva-t-il en se levant et en prenant le communicateur spatial amené pour lui. Après avoir reçu les ordres officieux de l'amiral Marcus et avant de partir en mission, je suis allé voir plusieurs amiraux prêt à m'écouter en leur demandant simplement d'observer la situation. Je leur ait expliqué mes doutes et la nature immorale et contre Starfleet des ordres que j'avais reçu. Tout au long de la mission, je leur ai fait des rapports sur ce qu'il se passait, ce que nous découvrions et ce que je comptais faire. Ils ont entendu toute notre conversation avec l'amiral Marcus tout à l'heure.
- C'était ça la liaison ? releva Kirk.
- Oui. Dans une affaire comme celle-ci, ne soyez pas le seul à savoir Kirk, c'est très dangereux et plus difficile à gérer. Simplement, il faut veiller à s'adresser aux bonnes personnes pour ne pas faire de bêtises. J'ai fais part de mes doutes aux amiraux puis j'ai transmis tout ce qu'il se passait. J'espérais bien qu'ils réagiraient ainsi en tant qu'officiers de Starfleet dignes de ce nom. Sulu au pilotage, ordonna-t-il pour être immédiatement obéit alors que le Vengeance sortait de distorsion face à eux. Kirk, demandez un endroit sécurisé et sûr sur Terre où téléporter sur le champs les torpilles et leur contenu et télécharger les journaux de bords du vaisseau sur Terre pour protéger nos preuves. Khan, vous restez avec moi. Uhura, envoyez un message au vaisseau de l'amiral Pike. Dîtes leur que je vais aborder discrètement le vaisseau de Marcus avec Khan en suivant les échanges. Dans le meilleur des cas s'il se rend, j'irais simplement l'arrêter, dans le pire, nous l'arrêterons de force pour l'empêcher de fuir. S'il part avec ce vaisseau et fait des bêtises, cela engendrera de gros problèmes pour la Fédération et Starfleet a qui ce vaisseau sera automatiquement relié vu son design et son équipage.
- Oui capitaine.
- Allons y, fit-il à Khan en s'en allant. Gardez la communication ouverte avec moi que j'entende ce qu'il se passe.
- Oui monsieur, répondit Kirk avec un sourire. Faîtes attention, fit-il sérieusement avec un coup d'œil pour Khan.
Il approuva et sortit avec l'homme en combinaison noire, atteignant le sas le plus proche, un officier leur donnant des phaseurs.
- Sur paralysie, précisa Harias.
- Ils ne le feront pas.
- Je m'en fiche. Vous et moi sommes largement en capacité de les gérer. Vous encaissez les G ? demanda-t-il en entrant dans le sas avec lui.
- Bien sûr, s'amusa-t-il alors que Harias coupait la gravité artificielle.
Il vint ensuite se poster derrière le grand homme le dépassant largement, s'élevant un peu dans l'apesanteur pour passer ses bras sous ses aisselles et verrouiller ses mains sur sa poitrine.
- Accrochez vous, ça va aller vite. Une idée de l'endroit par lequel il sera le plus facile d'entrer ?
- Porte de chargement 101-A, il y a un panneau de commande extérieur que je peux pirater pour l'ouvrir. Bâbord, sous l'implantation de la nacelle.
- Alors c'est parti. Ouvrez le sas, ordonna-t-il.
La porte face à eux s'ouvrit et ils fusèrent, aspirés à toute vitesse par le vide. Harias ouvrit ses ailes qui brillèrent d'or sous sa magie et il en donna un battement, accélérant de manière fulgurante pour rejoindre le vaisseau ennemi au plus vite. Et entre temps dans leurs communicateurs, le duo assista à l'échange entre amiraux. Dés que le Vengeance était apparu, donnant la dernière preuve de son existence à Starfleet. L'amiral Pike prit les choses en mains. Il s'était réveillé lorsque l'avarie de l'Enterprise s'était déclarée. Il avait bien sûr voulu savoir ce qu'il se passait, se souvenant clairement de la réunion, de l'attaque, de sa mort et du miracle que Harias avait fait pour lui, son énergie surpuissante le tirant de la mort. L'amiral Barnett était très vite venu le voir pour lui dire tout ce que Harias avait fait, ses ordres, sa visite auprès d'eux pour faire part de ses doutes et tout ce qui avait suivis. Bien sûr, il s'en était mêlé sur le champs, ayant une totale confiance en son amour. Plus que d'observer, il avait incité les amiraux à commencer à faire des recherches pour éclaircir tout ça et entre les éléments découverts et les informations régulièrement transmises par Harias, on avait vite dépassé le stade du simple doute instinctif. Et finalement, Harias avait ouvert la communication pour leur permettre d'entendre en direct son échange avec Marcus. Et son discours avait été édifiant. Ils avaient donc réagi en conséquence, écœurés en entendant que l'amiral attaquait l'Enterprise tentant de rentrer en un seul morceau.
- Ici l'amiral Pike, commença-t-il en ouvrant la communication. Veuillez vous identifiez, ordonna-t-il.
La communication s'était alors ouverte, laissant apparaître le visage de l'amiral Marcus aux yeux des vaisseaux présents.
- Amiral Marcus, reprit alors Pike. Puis-je vous demander ce qu'il se passe pour que vous pourchassiez et attaquiez l'Enterprise de la sorte ? demanda-t-il.
- Le capitaine Harias et son équipage ont commis un acte de trahison envers Starfleet et la Fédération, répondit-il avec aplomb.
- Le capitaine Harias ? Une trahison ? fit-il comme si la chose était impossible à concevoir. Je connais très bien le capitaine Harias et il ne trahirait jamais Starfleet, la Fédération et ce que nous représentons à moins que nous ne nous trahissions nous même d'abord.
- Votre protégé vous mène en bateau Christopher, il nous a tous mené en bateau, fit-il l'air triste. Je suis navré de vous l'apprendre de cette manière.
- Qu'avez vous contre lui amiral ? Quelle trahison a-t-il commis ? demanda-t-il alors.
- Il a refusé d'exécuter la mission qui lui a été assigné, a refusé d'obéir à un ordre direct et s'est allié au fugitif recherché John Harison. Il s'est comporté en renégat.
- Quels sont vos preuves ? demanda calmement l'amiral.
- Des preuves ?! répondit-il l'air offusqué que sa parole ne suffise pas.
- Oui amiral, vos preuves, appuya-t-il tranquillement. Ce sont des accusations très graves portées envers un capitaine de Starfleet aux états de services impeccables, plusieurs fois médaillés et qui bénéficie d'un immense capital confiance au sein du commandement de Starfleet. Il nous faut des preuves. D'autant plus que de graves accusations ont également été porté contre vous.
- Je vous demande pardon ?! répondit-il. Puis-je savoir de quoi on m'accuse ?
- De haute trahison et de multiples infractions aux règles et aux lois de Starfleet et de la Fédération, annonça-t-il.
- Vous rigolez j'espère ?! Par qui ?
- Par le capitaine Harias en premier lieu. Il a été le premier à donner l'alerte suite à quoi l'amirauté a mené son enquête pour découvrir bien des choses troublantes. Cela s'ajoutant aux multiples rapports et éléments apportés par le capitaine Harias tout au long de sa mission de traque du fugitif John Harison. Et contrairement à vous, il fournit une série de preuves solides. Et, fit-il en coupant Marcus qui allait intervenir, l'amirauté entière a assisté à l'échange que vous avez eu avec lui lorsque vous l'avez intercepté sur le chemin du retour, ainsi qu'à votre poursuite. En conséquence, le commandement a décidé de vous mettre aux arrêts et d'ouvrir une enquête de grande ampleur sur vous et la Section 31. Je vous demande de vous rendre sans résistance, de baisser vos boucliers et de mettre vos machines à l'arrêt, ordonna-t-il.
- Vous êtes devenu fou Christopher ! C'est moi qui ait fait de vous ce que vous êtes !
- Je ne le pense pas et la question n'est pas là amiral. Obtempérez. Ne nous forcez pas à vous y obliger.
- Ouvrez un peu les yeux ! La guerre est à nos portes ! Il est nécessaire de se préparer, d'agir ! Sans moi à notre tête c'est tout notre mode de vie qui sera décimé !
- Il est certain que nous aurons la guerre si nous vous laissons faire, répondit-il avec assurance. Pour la dernière fois, rendez vous, ordonna-t-il.
- Je ferai ce qu'il faut Pike. Que vous soyez d'accord ou non, promit-il.
Une seconde plus tard, la communication fut coupée et le Vengeance disparut en distorsion.
- Ça valait la peine d'essayer, murmura Harias à un Khan amusé.
Cela faisait un moment qu'il étaient entrés dans le vaisseau sans problème, suivant la communication à distance pour voir comment les choses évoluaient. Ensembles, ils avaient progressé sans mal dans l'immense vaisseau à l'équipage très réduit, paralysant ceux qu'ils rencontraient. Et alors que la discussion entre amiraux se terminaient et qu'ils quittaient l'orbite terrestre, ils n'étaient plus loin de la passerelle. Khan semblait très amusé par la tentative de faire abdiquer Marcus.
- Il ne lâchera pas son idée, répondit-il.
- Je le sais. Décidément vous n'êtes bon qu'à me dire ce que je sais déjà, soupira-t-il légèrement.
- Pourquoi attendre pour l'arrêter si vous savez déjà qu'il ne changera pas de ligne de conduite ? demanda-t-il l'air de ne rien y comprendre.
- Les gens peuvent toujours nous surprendre, répondit-il alors qu'ils avançaient prudemment. Rien n'est fixe dans l'univers. Je ne pense pas que le mot changer soit le bon mais... on évolue, on s'adapte, on s'enrichit face à ce que la vie nous amène. On fait des choix. Pour avancer, s'améliorer. Ceux qui ne le font pas sont, je pense, voués à l'échec et à la destruction. Comme ce qui va arriver à Marcus, comme je l'ai vu mille fois dans ma vie. Et parfois, il suffit juste que quelqu'un tout près ouvre là porte pour aider ceux qui en ont besoin à avancer. J'ai ouvert multitude de portes comme on m'en a ouvert. Certains n'ont besoin que de ça. Quand à ceux qui décident de l'ignorer ou carrément de la refermer eux même, tant pis pour eux, ils auront ce vers quoi ils vont : un mur sans porte. Parfois, même si certains ont une trajectoire qui semble aller droit dans le mur, il arrive qu'ils trouvent la porte ouverte. Personnellement, j'ai failli prendre les murs plus d'une fois que ce soit par erreur de ma part ou parce que j'étais coincé. J'ai apprécié qu'on m'ouvre des portes alors j'en ouvre aussi parce qu'il suffit parfois de ça pour tout changer. Mais seul le principal concerné décide au final.
Khan ne répondit pas, faisant mine d'être concentré sur les alentours même si Harias percevait sa profonde réflexion et son débat intérieur. Pour Harias, Khan était de ceux qui avaient juste besoin qu'on leur ouvre la porte. Restait à savoir s'il allait décider d'avancer ou non et c'était aussi pour déterminer cela qu'il l'avait pris avec lui.
- La passerelle est juste là, signala-t-il finalement.
- Paralysie Khan, rappela-t-il en lui faisant rouler des yeux.
Une seconde plus tard, ils déboulaient sur la passerelle, paralysant en quelques tirs précis tout les officiers présents si ce n'était l'amiral dans son fauteuil, Harias s'approchant de lui en le mettant en joug de son phaseur.
- Amiral Marcus je vous mets aux arrêts, annonça-t-il.
- Vous ne savez pas ce que vous faîtes, gronda-t-il.
- Oh que si, je le sais parfaitement. Vous ne serez pas le premier de votre sorte que j'arrête.
- La guerre est à nos portes et le jour venu qui nous dirigera ? Vous ?! fit-il outré et dédaigneux.
- C'est amusant que cela vous semble impossible à concevoir alors que vous avez couru après mes compétences et mes connaissances en matière de guerre depuis que je suis à Starfleet, fit-il légèrement. La guerre n'est jamais loin amiral et c'est pour ça que la paix demande des efforts de touts les instants et que des gens comme vous n'ont aucun mal à engager le combat avec leur bêtises si on ne les arrête pas. Et comme je l'ai dit : je suis là pour vous mettre aux arrêts.
Un garde déboula alors de la porte en hurlant, visant Harias mais il se retrouva bien vite au sol sur un tir paralysant de Khan. Et Harias n'avait cessé de fixer l'amiral comme si ce dérangement n'avait jamais existé.
- Vous voulez me retirer mon commandement ?! grogna-t-il alors. Il faudra me tuer pour ça !
- Comme vous voulez, fit Harias avec une légèreté qui surprit son vis à vis.
Il se redressa et baissa son phaseur, lui tournant le dos pour aller vers les consoles en passant près de l'homme en noir.
- Faîte de lui ce que vous voulez Khan, dit-il en figeant l'amiral. Même si je n'ai nullement changé d'avis sur ma manière de réagir à ce que vous ferez, rappela-t-il.
- Vous n'allez pas laisser cette ordure..., fit l'amiral agité.
- Oh que si, coupa le capitaine. Je dirai que Khan vous a tué sur une inattention de ma part. Si vous êtes prêt à mourir, je le laisse faire. Ce que vous lui avez fais à lui et aux siens est innommable. Il est le premier à pouvoir réclamer vengeance, ce que je comprend. J'ai des principes bien sûr mais face à un homme dangereux comme vous qui ne voit que la mort pour mettre fin à sa folie, qui manipule et réduit les autres en esclavage, vous éliminer ne me dérange pas. Alors Khan, je vous laisse décider ce que l'on fait de lui. Pendant ce temps là, je nous met sur le retour.
Leur tournant le dos, Harias alla tranquillement au poste de pilotage pour faire faire demi tour au vaisseau. Il sentit nettement Khan s'approcher de l'amiral en le tenant en joug, son envie de meurtre terrible transparaissant et baignant la passerelle. Mais elle se débattait encore contre sa préoccupation pour l'avenir des siens. Il hésita dans un silence lourd, Marcus tétanisé dans son siège le fixant pourtant dans les yeux avec défiance et arrogance. Cela dura un moment, Harias les sortant de distorsion pour changer de cap et repasser en distorsion pour retourner vers la Terre. Il sentit Khan lui jeter un coup d'œil mais il ne se retourna pas, regardant droit devant. Il y eut un bruit de tir de phaseur, puis Khan attrapa l'amiral inerte pour le jeter hors du fauteuil de commandement.
- Le fauteuil est à vous capitaine, fit-il sans émotion aucune. Je bloque la porte de la passerelle pour que nous n'ayons pas de visite impromptue, dit-il en se dirigeant vers une console.
Souriant, Harias se retourna, allant s'installer à la place du capitaine, jetant un coup d'œil au corps paralysé de l'amiral.
- Vous avez fait le bon choix Khan, fit-il sérieusement. Je tiendrai parole. Je ferai tout ce que je peux pour les vôtres. Mais n'oubliez jamais que si vous faîtes des bêtises, vous ou les vôtres, je serais sur votre route.
- Je prend note, répondit-il simplement l'air de ruminer encore de ne pas avoir tué l'amiral.
Il boucla la passerelle avant de prendre un autre poste devant lui, un silence assez léger prenant place. Quand l'amiral ou d'autres officiers présents faisaient mine de bouger, reprenant connaissance, Khan leur envoyait un nouveau tir paralysant sans même les regarder ou se tourner vers eux, amusant Harias. Au moins, cela semblait l'aider à calmer ses nerfs. Rapidement, ils sortirent de distorsion, retrouvant la Terre et la formation de vaisseaux présents.
- J'ouvre la communication, fit platement Khan.
- Merci, répondit Harias alors que le visage de son homme ne tardait pas à apparaître comme le sien apparaissait sur tout les vaisseaux en face. Amiral Pike, ici le capitaine Harias. Khan et moi même avons repris le contrôle du vaisseau, annonça-t-il en le faisant sourire. J'aurais cependant besoin d'un peu d'aide pour mettre aux arrêts l'équipage. Ils ne se sont pas montrés très coopératifs. Nous nous sommes retranchés sur la passerelle pour l'instant. Les boucliers sont baissés, vous pouvez téléporter des équipes à bord.
- Je vous envoie des renforts sur le champs, approuva-t-il. L'amiral Marcus ?
- Il est juste là, répondit-il avec un regard pour l'homme. Inconscient et paralysé. Il ne nous a pas trop laissé le choix quoi qu'il souhaitait mourir plutôt qu'abdiquer. Facilité que nous ne lui avons pas concédé, sourit-il.
- Bien. Les renforts ont déjà commencé à arriver à votre bord. Ils vont arrêter l'équipage et une équipe va vous rejoindre rapidement sur la passerelle.
- Khan va mettre le vaisseau à l'arrêt pour le moment, dit-il en faisant signe à l'homme qui se mit en action.
- Nous nous en chargerons ensuite. C'est du très bon travail capitaine.
- Merci amiral.
- Votre fugitif ? demanda-t-il un peu inquiet.
- Khan a parfaitement coopéré de plein grès, m'a guidé dans l'abordage du vaisseau et la prise de contrôle des systèmes en plus de me protéger pendant notre progression. Il coopérera pendant son arrestation et ne résistera pas. J'ai donné ma parole que ses droits seraient respectés, qu'il aurait droit à un procès équitable et que les siens seraient convenablement traités jusqu'à ce que décision soit prise à leur sujet.
- Il en sera donc ainsi, approuva l'amiral sans broncher. N'ouvrez pas la passerelle immédiatement. Je vous contacterai moi même quand ce sera bien nos hommes derrière la porte.
- À vos ordres amiral.
La communication fut coupée et Harias soupira, voyant enfin la fin de cette affaire. Il était impatient de retourner vers son homme et de pourvoir enfin se relâcher lorsqu'il aurait retrouvé l'intimité de son appartement ou de celui de Chris. Mais il y avait encore du travail le temps de régler tout les détails. Il se leva pour rejoindre Khan qui serrait les dents furieusement, luttant encore avec lui même, les muscles de sa mâchoires s'agitant visiblement.
- Ce que vous venez de faire est digne de la plus grande admiration, remarqua-t-il en regardant la Terre devant eux. Dans toute ma vie, nombre de fois j'ai laissé la même chance que vous à d'autres. Vous êtes le premier à la saisir. Vous savez, j'ai déjà subi ça, être utilisé comme une arme est un objet par d'autres. Je connais cette envie de vengeance et de leur faire payer.
- L'avez vous fait ?
- D'une certaine manière. Je ne m'en suis pas pris à eux. Je leur ai plutôt tourné le dos et je les ai regardé de loin continuer leurs bêtises pour finalement s'autodétruire. Et moi, moi je suis toujours là, je suis arrivé ici et j'ai une très belle vie maintenant. Je peux défendre ce qu'ils avaient voulu détruire et au final, j'ai gagné sur toute la ligne contre eux. C'est ma vengeance et elle est extrêmement satisfaisante. Une fois je me suis partiellement vengé de quelqu'un en le torturant. Cela ne m'a rien apporté et ça ne m'a pas du tout satisfait mais cette vengeance là est savoureuse. Parce qu'au final, ils se sont détruit d'eux mêmes dans la souffrance avec leurs erreurs et leurs crimes, ils n'ont pas eu ce qu'ils voulaient de moi et j'ai eu ce que je voulais tout en ne m'abaissant jamais à leur niveau. Je crois vraiment que les ignorer, les dépasser et mettre notre propre réussite en avant, montrer qu'ils ne valent rien pour nous, qu'ils sont incapables de nous prendre notre vie, notre bonheur, notre volonté, notre attention, qu'ils ne sont sans importance est une sanction bien pire que la mort pour eux. Les tuer, c'est trop facile. Les voir dégringoler et subir les conséquences de leur actes, les voir se briser là dedans, c'est bien mieux parce qu'ils souffrent ainsi comme ils nous ont fait souffrir.
- J'espère que je pourrais trouver cela aussi savoureux que vous, répondit-il un peu plus calme.
- Je l'espère aussi. Ainsi vous aurez quand même eu votre vengeance, sourit-il.
Ils restèrent ensuite en silence jusqu'à ce que Pike les contacte, l'équipe à leur porte. Harias les laissa entrer et ils s'empressèrent d'emmener les officiers assommés, assurant qu'ils prenaient le vaisseau en mains. Un nouveau message leur donna des coordonnées pour téléporter Khan dans sa cellule sur Terre et Harias l'accompagna lui même à la plate-forme de téléportation, le prévenant de se tenir tranquille s'il voulait faciliter les choses et ne pas le voir revenir lui donner une bonne correction. L'homme approuva froidement et se laissa faire, disparaissant bientôt pour sa prison dans l'attente de la suite. Cela fait, il laissa le vaisseau au commander en charge envoyé par Pike pour retourner à bord de l'Enterprise, chaleureusement accueilli par son équipage. Il regagna la passerelle, tous lui souriant en le voyant arriver.
- Capitaine sur la passerelle, annonça joyeusement l'officier près de la porte.
- Ravi de vous revoir, fit Kirk en se relevant de son siège pour lui laisser.
- Heureux de revenir, répondit-il.
- Khan ? demanda sérieusement son second.
- Il a coopéré, été d'une aide précieuse et s'est laissé faire sans objection. Il est déjà dans une cellule sécurisée sur Terre.
- Est-ce qu'il a tenté de tuer Marcus ? demanda Jim.
- Il en a eu l'occasion, il n'en n'a rien fait, dit-il en les surprenant. Il préfère se concentrer sur l'avenir des siens. Ils passent avant pour lui. Il suffisait juste de lui faire savoir que c'était possible.
- Je n'en reviens pas que vous ayez réussi à faire obéir ce meurtrier, répondit-il.
- Je ne l'ai pas fait obéir Kirk. Je lui ai donné un autre choix. Celui dont-il avait besoin pour lui et les siens. Vous faîtes l'erreur de voir les gens comme lui comme de simples monstres et meurtriers sans cœur ni pitié. Vous vous trompez. Personne ne naît meurtrier. Parfois c'est l'ambiance, la culture, l'éducation ou la folie qui pousse à la violence. Et parfois, comme avec Khan, ce sont les horreurs, les crimes et les souffrances infligés par d'autres qui rendent ivres de souffrance, les actes des autres qui ne leur laissent que la violence comme choix pour rester en vie, garder la tête hors de l'eau et espérer voir sa famille vivre un jour de plus. Aucun d'entre vous ici n'a connu ça et il est difficile de comprendre ce que c'est. Quand on est dans ce genre de situation, il est extrêmement difficile de ne pas céder ses principes, de ne pas céder à la violence. Souvent, il ne reste que ça pour s'en sortir. C'est une souffrance telle qu'il n'y a pas de mot pour la décrire. C'est abominable à vivre. Certains finissent par devenir des monstres cent fois pire que Khan croyez moi. Et en réalité, ils n'ont pas choisi, ils ne l'ont pas voulu. C'est le monde autour d'eux et les autres qui les ont poussé là dedans sans leur laisser le moindre choix autre, qui ont fait d'eux des monstres. Ne croyez pas Kirk, que les gens sont bons ou mauvais et que quelqu'un qui commet des actes comme ceux de Khan est l'unique responsable de la situation. Dans certains cas comme ici, ils sont juste la plus grande victime de l'affaire, les boucs émissaires qui reçoivent tout sur eux en pleine figure. Soit ça les tue, soit ça les rend encore plus désespérés. Et derrière ça, les manipulateurs comme Marcus qui sont à l'origine de tout ça s'en sortent sans problème quand ils sont les véritables monstres. Ne soyez jamais aveugle aux erreurs commises pour reporter la faute sur le maillon final de cette chaîne entamée par les actes d'un autre.
Il y eut un moment de silence respectueux sur la passerelle, tous attentifs alors qu'il les balayait de son hypnotisant regard émeraude :
- Ne vous arrêtez pas à ce que vous voyez et à ce qu'on vous dit. Creusez jusqu'à la source pour comprendre. Il ne sert à rien d'arrêter la finalité si on ne traite pas les véritables causes d'une situation. Si on jette une pierre du haut d'une falaise et qu'elle assomme quelqu'un en bas, on ne peut pas accuser la pierre. Elle n'a pas le choix. C'est celui qui déclenche le mouvement le responsable. Si vous attrapez la pierre au passage, elle ne fera pas de mal en bas et son destin pourrait être différent. J'ai tendu la main à Khan en pleine chute et il l'a prise, il a saisi sa chance. Cela n'effacera pas le passé mais ne perdez pas de vu qu'il n'a pas réellement choisi tout ce qu'il s'est passé. Dans sa situation croyez moi, il est extrêmement difficile de ne pas céder à la facilité de la violence et de la force brute. Parce qu'il est bien plus simple d'assurer sa sécurité, celle des siens, un avenir et ses buts en s'assurant une force écrasante et en éliminant ses opposants pour qu'ils ne reviennent jamais plus. C'est moins heureux, moins beau, moins durable mais plus sûr dans l'immédiat. Le contraire, faire confiance, mener des combats plus difficiles, ne pas tuer au risque de voir l'ennemi revenir contre vous encore et encore avec plus de hargne, risquer davantage tout ce qu'on a pour respecter une moralité droite comme la nôtre est terriblement difficile. Khan et moi en sommes la parfaites illustration.
- Pourquoi ? demanda Kirk aussi pendu à ses lèvres que les autres.
- J'ai été dans une situation semblable, approximativement en même temps que lui, raconta-t-il. Khan a cédé à la violence pour protéger les siens et ce qu'il avait. Aujourd'hui, malgré tout ce qu'il a fait et ce qu'il s'est passé, il est là, avec les siens et ils peuvent espérer un avenir plus paisible. J'ai pris la décision inverse. J'ai défendu mes principes envers et contre tout. J'y ai tout perdu au point qu'il ne me restait que ma morale à défendre. Ma famille et mes amis sont morts autour de moi pour cette idée qu'ils défendaient aussi, j'ai perdu mes êtres chers, mes biens, ma maison, ma réputation... tout. Si j'avais fait le choix de Khan, tout serait peut-être différent aujourd'hui. Il a l'obscurité sur lui mais il a aussi les siens avec lui et je comprend sa volonté furieuse de tout faire pour les protéger, la souffrance qu'il a ressenti en les pensant morts. Moi j'ai ma moralité mais je n'avais plus que ça avant de tomber sur l'Irae. Khan ne regrette rien et je ne regrette rien non plus mais cela illustre bien pourquoi c'est si difficile. D'un côté ou de l'autre, on ne s'en sort pas sans dégât que ce soit par les actes commis ou les pertes endurées. On choisit ce qu'on est capable de supporter c'est tout. On ne peut faire que ça. Tout du moins, jusqu'à trouver un environnement nous permettant de faire d'autres choix et qu'on nous montre qu'on peut faire d'autres choix. J'ai fait ce choix en entrant chez Starfleet qui m'a ouvert ses portes. Khan l'a fait en acceptant mon aide. Ne soyez pas trop prompt à juger les gens, même ceux qui vous paraissent les plus atroces. Dans certains cas, vous ne feriez que mettre le coup de grâce à quelqu'un qui a déjà traversé l'enfer et à qui on n'a pas laissé le choix, qui aurait pu être bien différent s'il avait eu la chance de naître et vivre dans les mêmes conditions que vous.
- Est-ce que ça vous est arrivé de presque céder ? demanda Kirk.
- Plus d'une fois. Plus d'une fois, fit-il doucement. Ce serait mensonge de dire le contraire. C'est un combat de chaque seconde ce genre de chose. Il est... extrêmement difficile de ne pas haïr, de ne pas avoir envie de se venger, de le pas avoir envie de tuer ou même juste de blesser ceux qui vous prennent tout, qui vous utilisent, qui vous torturent, qui font le mal autour d'eux, qui répandent la souffrance... Souvent je me suis demandé ce que j'étais, si j'étais bon ou mauvais, si je faisais les bons choix et surtout, si ça en valait la peine. On n'est pas bon ou mauvais. On fait des choix et à travers ces choix, on exprime ce que l'on est et on défend ce qui nous est cher, on en assume les conséquences. J'ai décidé de faire les choses de manière à ne rien regretter et à avoir la conscience tranquille. Et je n'aurais jamais eu la conscience tranquille si j'avais cédé. Cela ne veut pas dire que je n'ai jamais rien fait de mal Kirk. J'ai tué, j'ai torturé, je ne m'en cache pas. Mais il faut regarder la raison pour laquelle des actes atroces sont parfois commis. Que ce soit comme pour Khan par manipulation et obligation inconsciente, pour sauver des vies, pour protéger les siens, la paix ou toute autre chose du genre. Tout les actes mauvais que j'ai commis, je les ai commis parce que le résultat engendrait un bien plus grand pour moi ou les autres, que le poids du crime. Et je n'ai jamais touché un innocent ou même un petit criminel, juste ceux pour qui la mort était un châtiment trop doux. Je n'ai jamais fait ce genre de chose si je n'y étais pas absolument obligé. Mais suivre cette voie et beaucoup plus difficile que de faire ce que Khan a fait dans les contextes ou nous nous trouvions tout deux.
Il fit une pause, regardant un peu dans le vague avant de reprendre :
- Avec Starfleet et la Fédération tels qu'ils sont aujourd'hui, vous avez la possibilité de ne jamais être confronté à ce genre de choses. Il faut protéger ça et quand vous sentez que vous risquez de céder Kirk, comme vous en aviez envie au début de cette mission, rappelez vous ce que vous défendez véritablement et qui vous êtes réellement dans l'âme sans jamais laissez quoi que ce soit vous changer. La souffrance et la colère sont difficiles à combattre mais si vous apprenez à les combattre en vous même, vous apprendrez à les combattre chez les autres aussi. C'est ce que j'ai fais avec Khan. Il n'a pas obéit, il a retrouvé un espoir et la possibilité d'enfin pouvoir choisir son chemin librement. Maintenant qu'il a une autre possibilité et qu'il a choisi librement de la saisir, il fera ce qu'il faut. Toutes les espèces sont programmées pour la survie et l'accroissement de leur vie, aucune n'aime vivre dans la violence parce qu'elle engendre le danger pour la vie. Il suffisait juste de donner à Khan, une véritable chance tangible de sortir de cette violence. Alors n'oubliez jamais que parfois, il suffit de donner une chance, d'ouvrir une porte pour changer les choses et calmer les plus déchaînés. Vous voulez faire la paix ? Agissez en paix. Vous voulez répandre la tolérance et la compréhension, la confiance ? Donnez les sans mesure. Donner l'exemple est le meilleur moyen d'inspirer les autres. On ne peut obliger personne mais on peut leur montrer qu'il est possible d'y arriver et leur donner force et volonté. Si vous voulez être un bon capitaine Kirk. Vous devez apprendre ça.
Il y eut un nouveau moment de silence avant que le capitaine ne remette tout le monde au travail, immédiatement obéit. Suivant les instructions, ils débarquèrent les torpilles et les cryogénisés, faisant immédiatement leurs rapports pour que le commandement ait tout les éléments nécessaires au plus vite. On transmit les journaux de bord et tout ce qu'il fallait. Suivant les ordres, l'Enterprise put regagner les docks et stationner, l'équipage recevant une permission avec pour consigne de rester à disposition des autorités au cas où d'autres questions se poseraient. Les machines furent finalement stoppées et Harias usa de l'intercom pour parler à son équipage, les remercier, leur donner leurs consignes et leurs permissions avant de les libérer. Harias resta jusqu'au bout sur la passerelle pour s'assurer que tout était en ordre, collé de près par Kirk et Spock mais aussi par un McCoy terriblement inquiet pour lui. Et les deux premiers se souvinrent rapidement pourquoi.
- Capitaine, fit Spock. Vous êtes épuisé. Vous êtes aussi en permission. Vous devriez aller vous reposer.
- Je vais faire ça, répondit-il avec un pauvre sourire.
Maintenant que tout était terminé, qu'il avait vu Christopher éveillé et en pleine santé, qu'il se relâchait, il sentait un épuisement sans fin s'abattre sur lui, le choc de la courte mort de son compagnon revenant, ses forces vidées, la fatigue morale et physique encore accentuées par la sortie dans l'espace, le passage du bouclier et l'assaut sur le Vengeance. Et alors qu'il se détendait peu à peu, les trois hommes l'entourant ne pouvaient que constater son teint pâle et presque grisâtre accentuant encore plus la perte de l'or sur lui, ses marques faciales lui donnant des airs de tête de mort. C'était comme voir sa vie le quitter peu à peu avec son énergie. Ils virent ses ailes se mettre à trembler doucement, ses gestes se faire plus lourds.
- Allons-y, poussa Kirk inquiet comme les deux autres.
Avec Harias comme capitaine sur cette mission, il venait de prendre la plus grande leçon de sa vie et il le réalisait pleinement, s'apercevant enfin de la valeur de cette être qu'il avait omis de regarder correctement. Aujourd'hui, il était certain que Harias resterait parmi les personnes les plus positivement marquantes et respectables, admirables de sa vie. Leur capitaine se laissa faire et ils prirent le chemin de la sortie du vaisseau désormais désert. Lorsqu'ils atteignirent le couloir de débarquement entre l'Enterprise et le dock, ils virent quelqu'un arriver à grands pas vers eux. C'était l'amiral Pike avec un air très inquiet au visage. Dés qu'il le vit, Harias bondit presque vers lui, trébuchant dans sa fatigue. Cela ne l'empêcha pas de courir vers l'homme et de se jeter dans ses bras, enroulant les siens autour de son cou où il planta son visage. Immédiatement, l'homme l'enferma dans une étreinte solide, venant déposer un baiser léger sur sa tempe, une main venant caresser ses cheveux sous les regards attendris des trois spectateurs.
- Chris, murmura Harias la voix brisée en se serrant contre lui. J'ai eu tellement peur de t'avoir perdu si tu savais, dit-il d'une voix laissant transparaître sa souffrance.
- Je sais. Je suis là maintenant et je vais bien. Ne t'en fais pas, rassura-t-il avec tendresse.
- Je ne pourrais pas survivre si tu disparaissais, confia-t-il douloureusement. J'ai cru mourir avec toi.
- Chut, tenta-t-il de tranquilliser. Tout vas bien, je suis en vie, on est en vie et c'est terminé. Tu as été absolument admirable et incroyable. Je suis tellement fier de toi. Je reste avec toi, tu peux te reposer.
Il le serra contre lui, tentant de l'apaiser alors que les trois autres les rejoignaient sans que Harias ne bouge. Ils saluèrent l'amiral qui leur rendit d'un signe de tête.
- Vous avez fait du bon travail, félicita-t-il.
- On a presque rien fait en faîte, avoua Kirk. Tout le mérite en revient au capitaine Harias.
- Oui et il faut qu'il aille se reposer d'urgence, fit McCoy. Il n'a pas arrêté depuis Daystrom et ce qu'il a fait pour vous soigner là bas l'avait vidé de ses forces avant même la mission. Désolé d'insister mais en tant que médecin je...
L'amiral l'arrêta d'un geste alors qu'il sentait son compagnon légèrement tremblant se faire plus mou contre lui.
- Harias ? appela-t-il.
Il n'eut aucune réponse, tous se tendant à cela. Il se baissa alors un peu pour passer un bras sous les genoux de son compagnon qu'il souleva facilement, ses ailes tombant un peu derrière lui comme sa queue que Christopher avait pris soin de tenir avec ses jambes. Harias ne bougea pas d'un cil à la manœuvre bien que ses bras restent fermement accrochés au cou de l'amiral. Mais il fut vite évident qu'il avait perdu connaissance, son visage de nouveau visible le confirmant vite. Léonard bondit alors, sortant son tricordeur pour l'examiner un peu en catastrophe.
- Il est totalement à bout de force, fit-il finalement. Il n'avait déjà pas entièrement récupéré du volcan alors tout ça sans en plus de l'épreuve psychologique à la fois avec vous et avec Khan... Il faut qu'il se repose au calme. Je proposerais bien l'hôpital mais il déteste ça et il n'y a rien que nous puissions faire pour lui là bas alors...
- Je vais le ramener à la maison et veiller sur lui, assura l'amiral. Vous aussi rentrez vous reposer. Vous l'avez mérité.
Il se détourna ensuite pour emmener son compagnon sans attendre une seconde de plus, heureux que ses ailes se tiennent un minimum d'elles mêmes. Ce qui voulait dire que Harias n'était pas totalement inconscient. Il lui avait expliqué lui même que si c'était le cas, ses ailes se relâchaient comme tout son corps. Mais il n'avait plus la moindre force et cela se comprenait. Une fois à l'intérieur du dock et compte tenu de la situation, il fut autorisé à utiliser la plate-forme de téléportation pour descendre chez lui directement. Il réapparut donc avec Harias au milieu de son appartement, allant immédiatement vers la chambre. Délicatement, il déposa son compagnon sur le lit, forcé de s'étendre avec lui alors que Harias ne le lâchait pas. Il s'étendit donc à son tour, le ramenant contre lui, le serrant avec chaleur. S'il avait été terrifié par la mort, s'il avait senti l'immense puissance de son aimé le ramener, couler en lui sans limite quitte à vider l'être ailé de ses forces, il avait aussi senti l'amour sans mesure qu'il éprouvait pour lui, sa protection et surtout, sa gigantesque souffrance, sa détresse, son désespoir, sa panique et sa terreur devant sa mort et son état. Il savait à quel point Harias avait été choqué, beaucoup plus que lui d'ailleurs. Mais quand il s'était réveillé, son amour était déjà parti pour prendre les choses en mains en se mettant de côté. Il l'avait admirablement fait. Maintenant, il fallait s'occuper de lui.
- On est à la maison Harias, murmura-t-il en caressant ses cheveux. Tout va bien. Tu peux te reposer, te détendre. Je reste près de toi. Je te le promet, je ne vais nul part et je serai là quand tu te réveilleras. Alors repose toi.
Il lui fallut un long moment de cajoleries et de paroles apaisantes mais finalement Harias s'endormit, ses bras et ses ailes se relâchant. Doucement, Christopher retira ses bras de son cou pour mieux l'installer avant d'entreprendre de lui retirer son uniforme. Il prit tout son temps pour ne pas trop déranger son sommeil. Il le laissa finalement en sous vêtement, tirant draps et couvertures pour le couvrir et faire en sorte qu'il soit bien. Cela fait, il se mit à l'aise à son tour avant de venir prendre place près de lui, l'enfermant dans ses bras. Quelques heures plus tard, il y avait eu un appel, le commandement demandant la présence d'Harias, requérant son avis sur certaines choses. Il avait alors expliqué qu'il s'était effondré d'épuisement et qu'il ne s'était pas encore réveillé. Ils avaient parfaitement compris et ils lui avaient envoyé un médecin, voulant un rapport sur l'état du capitaine.
C'était McCoy qui s'était présenté à sa porte en tant que médecin attitré d'Harias à travers l'Enterprise. Il l'avait fait entrer et l'homme s'était fait extrêmement professionnel, inquiet pour son capitaine. Christopher l'avait conduis à la chambre, le laissant l'examiner et faire son travail.
- J'imagine que notre relation n'est plus un secret, remarqua-t-il.
- Le capitaine a dû nous le dire pour nous expliquer comment il était parvenu à nous sauver mais il n'a rien dit de plus que ce fait, répondit-il simplement. Cela ne nous regarde pas de toute manière.
- Dîtes moi comment il a fait.
Le médecin lui répéta ce que Harias avait dit, devinant sans mal qu'ils n'avaient pas eu le temps d'en parler.
- Il a dit que ça lui prenait toute son énergie et ce n'est pas étonnant vu le miracle que ça représente, termina-t-il. J'étais déjà inquiet à son propos avant même le départ en mission. Il avait perdu tout l'or sur lui et un œil entraîné ne pouvait que voir qu'il était déjà terriblement éprouvé, surtout après le choc de vous avoir vu dans cet état. Il a plus que prouvé qu'il était habitué à des situations d'extrême tension en état de faiblesse. Il a été admirable et incroyable. Mais ça n'empêche qu'il aurait plutôt eu besoin de se reposer. Il est à bout maintenant et c'est sûrement autant psychologique que physique. Avec tout ce qu'il nous a dit pendant la mission au sujet de ce qu'il pensait de Khan et de sa vie, cela n'a pas été simple pour lui non plus de gérer cette affaire dans ces conditions.
- Comment est-il maintenant ?
- Stable mais il a besoin de beaucoup de repos et du moins de stress possible. Quand il se réveillera, faîtes le boire en priorité, manger si possible et gardez le au repos total un jour ou deux au moins.
- Très bien, je reste près de lui de toute façon. Ils ne m'appelleront que si on a besoin de moi ou ils viendront directement ici. Je ne le quitterai pas des yeux tant qu'il n'ira pas mieux.
- Quand à moi, je vais faire mon rapport au commandement, qu'ils lui laissent du temps avant de venir l'embêter, fit le médecin en se relevant. N'hésitez pas à m'appeler au moindre besoin et s'il ne s'est pas réveillé au moins une fois avant demain matin, appelez moi. Je reviendrai le voir pour m'assurer qu'il n'y a pas de problème et poser une perfusion pour l'hydrater et lui donner ce qu'on peut pour qu'il ne se dégrade pas.
- D'accord, je le ferai. Merci docteur McCoy.
- C'est mon travail monsieur et le capitaine mérite largement qu'on veille sur lui. Je crois qu'avec lui comme capitaine, Jim en a déjà appris plus en une mission avec lui que dans toute sa vie, fit-il en le faisant sourire. Spock semble à la fois totalement perdu en même temps qu'il réalise beaucoup de choses et le reste de l'équipage s'est trouvé quelqu'un à admirer.
- Cela ne m'étonne pas. Harias est un être extraordinaire. Je l'ai vite compris avant même qu'il ne commence à communiquer avec nous lorsqu'il est arrivé sur l'Irae.
- Ouais, il l'est c'est sûr. Veillez bien sur lui amiral, pria-t-il.
- Je le ferai, assura-t-il en le raccompagnant.
Longuement, il resta auprès de son compagnon dormant profondément, souriant lorsque finalement, il commença à se réveiller en fin de journée. Il était alors installé près de lui, caressant ses cheveux alors que Harias était allongé sur son côté, ses ailes derrière lui. Il vint d'ailleurs se blottir contre lui bien avant de commencer à ouvrir les yeux :
- Chris ? bredouilla-t-il finalement.
- Je suis là, assura-t-il doucement en massant sa tête.
Harias se nicha un peu plus contre lui, soupirant de soulagement.
- Tu vas bien ? demanda-t-il.
- Je vais parfaitement bien, assura l'amiral. Grâce à toi, je suis en pleine forme, j'ai même l'impression d'avoir rajeunit, s'amusa-t-il. Alors ne t'en fait pas. Tout vas bien maintenant.
- Où ?
- On est chez moi, répondit-il. La situation est largement sous contrôle et tout va bien alors tu peux te reposer dans t'inquiéter.
- J'ai dormis longtemps ?
- Onze heures environ. McCoy exige que tu restes au lit au moins deux jours, informa-t-il.
- Hum, approuva-t-il. Il s'est beaucoup trop inquiété pour moi.
- À raison, remarqua-t-il.
- Oui, admit-il. Mais c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Dés que j'ai croisé le regard de Khan à Daystrom, j'ai compris que si je n'y allais pas moi même, parce que j'étais capable de le comprendre, il ferait quantité de dégâts et je sentais aussi qu'il avait besoin d'aide.
- Je comprend et je sais que tu as fait ce qu'il fallait, sourit-il. Mais tu dois te reposer maintenant.
- Tant que tu restes à portée, tout ce que tu veux, promit-il en l'amusant.
Il ne put s'empêcher de venir câliner son compagnon désormais calme et souriant, prenant un moment de tendresse avec lui avant d'aller lui préparer un plateau repas. Harias passa ainsi deux bons jours au lit entre sommeil, câlins et repas, s'apaisant totalement, retrouvant à la fois ses forces et ses esprits.
- Harias ? appela doucement Christopher.
- Chris ? sourit-il en réponse l'air taquin.
Ils s'étaient installés dans le canapé pour regarder les informations tranquilles sur Terre avant d'aller se coucher.
- Je me disais que, si tu es d'accord et que tu en as envie bien sûr, tu pourrais venir t'installer ici, officiellement, proposa-t-il.
- Vraiment ? demanda-t-il en se redressant pour le regarder.
- Vraiment, approuva-t-il. Si tu en as envie bien sûr ce n'est pas une obligation, juste une proposition mais je serai vraiment très heureux si tu venais vivre ici avec moi. Que ce soit chez nous. Je t'aime de tout mon cœur Harias et je veux vivre avec toi.
- J'en serais absolument ravi, sourit-il avec émotion. D'accord.
Christopher vint l'embrasser avec joie, très heureux qu'il accepte. Non pas qu'ils vivaient pas déjà quasiment ensemble chez l'un ou l'autre mais l'officialiser était autre chose. Et après tout ça, après avoir expérimenté la mort ainsi, Christopher était plus déterminé que jamais à ne rien manquer. Et alors qu'il mourrait et s'il avait été terrifié, toutes ses pensées étaient allées vers Harias et son désespoir de l'abandonner. Il avait senti l'amour immense d'Harias pour lui lorsqu'il l'avait sauvé, il comptait bien lui montrer le sien, lui montrer qu'il comptait plus que tout pour lui. La décision fut donc prise et ce fut joyeusement qu'ils discutèrent du déménagement. Cela ne serait pas compliqué. Il suffisait d'amener les quelques affaires d'Harias ici et il rendrait l'appartement tel qu'il l'avait eu. L'être ailé ne possédant pas grand chose, il serait bien plus long de faire les changements administratifs que de déménager vraiment.
