Chapitre 14 :

Relève

Ce fut très vite que vint le jour du départ pour son nouveau vaisseau pour Harias. La veille, il avait été très heureux de finalement recevoir l'assentiment du commandement et des autorités compétentes pour prendre Khan sous son aile et le mettre à l'épreuve. S'il avait vraiment espéré obtenir l'autorisation, il avait eu des doutes vu le risque pris. Seulement, on lui prouva qu'on avait confiance en lui, en son analyse, ses capacités, son jugement... en acceptant sa proposition pour Khan. Starfleet et la Fédération avaient le désir de trouver une solution morale, viable et durable pour les augmentés et ils avaient compris son raisonnement. Ils avaient exigé que Khan soit traité en prisonnier sur son temps libre comme il l'avait déjà annoncé, que le moindre incident soit rapporté, qu'il leur fasse des compte-rendus réguliers sur son comportement... Bref, des mesures de prudences que Harias avait déjà prévu lui même.

La veille du départ, il était donc allé voir Khan pour lui soumettre la proposition. Dire que l'homme avait été stupéfait avait été peu dire même s'il n'en n'avait rien montré. Mais Harias l'avait parfaitement senti. Khan ne s'était pas attendu à ça, qu'on puisse le laisser sortir et l'affecter à un vaisseau. Harias lui avait expliqué le but, ce qui pourrait en ressortir pour lui et les siens suivant comment cela se passerait. Il garda pour lui le fait qu'il voulait aussi que Khan découvre davantage Starfleet et sa morale, le fait qu'ils n'étaient pas ennemis, sachant qu'il raillerait cela pour l'instant. Il n'était de toute manière pas utile de spécifier ce point. Il lui détailla les conditions, la peine qui continuerait de s'appliquer drastiquement sur son temps libre, le fait qu'aucun écart ne serait toléré. Si cela arrivait, se serait retour case prison avec des points en moins pour les siens et lui même. Khan avait écouté avec grande attention lui demandant finalement pourquoi il était prêt à faire tout ça, à prendre ce risque. Harias lui avait simplement répondu qu'il pensait que les siens, et lui aussi d'ailleurs, méritaient une chance de vivre normalement et en paix avec un foyer à eux, libres. Et il avait ajouté qu'il avait confiance en lui. Khan n'avait pas semblé le croire et le capitaine savait que ce n'était pas tant le fait qu'il avait confiance en lui qu'il ne croyait pas mais celui qu'il soit possible que quelqu'un lui fasse sincèrement confiance en dehors de ses semblables.

Finalement, il avait accepté sans condition et alors qu'il partait, tournant le dos à Khan pour quitter la pièce où ils se rencontraient, il avait eu droit à un « Merci » de l'homme. Sec et brut mais sincère et il avait souri doucement, ne faisant pas la moindre remarque pour ne pas embarrasser et agacer l'homme venant de faire un très gros effort. Harias avait transmis au commandement et il viendrait chercher Khan le lendemain pour rejoindre l'Enterprise peu avant le départ. Le jour J, Harias avait passé son tout nouvel uniforme. Il s'agissait visiblement d'un modèle fait pour le Discovery et le Glenn et qui serait probablement donné aux équipages scientifiques prochainement. Starfleet collectionnait déjà les uniformes différents et il semblait que le commandement avait décidé de différencier les uniformes des équipages suivant le type de mission principale des vaisseaux : exploration, scientifique, éclaireur, enquête, soutient...

Son nouvel uniforme était constitué d'une veste et d'un pantalon d'un bleu foncé orné de rayures dorées en relief autour des épaules et le long des la coutures latérales, les flancs et les hanches couverts de minuscules insignes de Starfleet en relief dorés là aussi. La veste avait un col bénitier, une fermeture à glissière, le pantalon doté de poches. Il y avait des bottes à hauteur de tibia avec des garnitures dorées. En tant que capitaine, ses épaules étaient couvertes de fines rayures dorées marquant son grade. Il savait que si l'Enterprise avait eu trois couleurs distinctes, c'était pareil avec ce modèle : l'or du commandement qu'il avait, l'argent pour les membres scientifiques et le cuivre pour les opérations. Les insignes suivaient aussi ces couleurs.

- Il te va bien, fit Christopher alors qu'il terminait de s'habiller pour jeter un coup d'œil dans le miroir.

- Ça fait un peu bizarre d'en changer comme ça, remarqua-t-il. Mais il est confortable.

- C'est tout un changement, approuva-t-il. Nouveau vaisseau, nouvel équipage.

- Je suis un peu nerveux, avoua-t-il.

- Tu seras parfait, absolument parfait, assura Christopher en lui ravissant un baiser.

Harias sourit, le laissant fermer son col, mettre son insigne sur la gauche de sa poitrine et remettre ses cheveux en place libres dans son dos. Un baiser langoureux plus tard, Harias était parti pour au moins un mois de mission. Il était d'abord allé chercher Khan. Il avait lui même reçu un uniforme pour le Discovery, cuivre pour lui, sans grade. Cela faisait un peu étrange de voir Khan dans un uniforme de Starfleet mais l'image était encourageante. Khan avait alors pu quitter sa prison avec lui avec seulement un discret bracelet de localisation caché sous sa manche. Ils prirent le chemin des docks spatiaux, Harias prenant pour une fois une navette pour faire le voyage avec un Khan aussi silencieux et droit qu'à son habitude, fermé et froid. Harias avait dû se retenir d'exploser de rire en voyant les têtes de Kirk et Spock en le voyant arriver avec l'augmenté. La cérémonie de passage de commandement se ferait dans un très vaste hall des dock dont les baies vitrées donnaient sur l'Enterprise. Il avait nettement sentit l'amusement de Khan marchant juste derrière lui à droite, arrogant comme à l'habitude. Il avait rejoint la paire et les membres d'équipages déjà présents, tous fixant Khan avec stupéfaction.

- Qu'est-ce qu'il fait là lui ? demanda Jim quand ils arrivèrent près de lui.

- Lui a un nom, répondit Harias. Khan est là parce qu'il va servir sur mon vaisseau avec moi, expliqua-t-il.

- Sérieux, fit Kirk. Pourquoi ?

- Cela ne vous regarde pas, sourit Harias. Je suis à l'origine de la proposition et pleinement pour, le commandement l'est aussi alors remettez vous, taquina-t-il.

- Capitaine, êtes vous sûr que cela est judicieux ? demanda Spock.

- Croyez vous que je le ferai sinon ? répondit-il en le laissant perplexe comme souvent. Prêt Kirk ? demanda-t-il.

- Ça oui, sourit-il. Je déplore juste que nous vous perdions dans la manœuvre, fit-il tristement. Vous allez énormément nous manquer.

Ils discutèrent un peu légèrement, tous autour d'eux, et surtout le duo, jetant régulièrement des regards scrutateurs à un Khan froid et silencieux. La cérémonie débuta finalement et Kirk eut l'air encore plus fier de réciter son serment de capitaine face à lui qu'il l'avait été face à Pike. L'Amiral de la flotte et plusieurs autres avaient fait le déplacement pour l'occasion. Cela n'avait pas été très long quoi que solennel. Lorsque cela s'était terminé, Harias avait vu venir Kirk, tout l'équipage derrière lui pour lui remettre un cadeau de leur part à tous. Il lui avait dit qu'il l'ouvrirait lorsqu'il serait sur son nouveau vaisseau, que c'était un petit souvenir. Puis le capitaine avait ordonné à tous d'embarquer, remarquant qu'ils avaient du travail. C'était alors que l'Amirale Telmal s'était approchée d'Harias, lançant un regard indéchiffrable à Khan, pas du tout impressionnée par lui.

- Capitaine, salua-t-elle.

- Amirale.

- Je voulais vous remettre ceci, dit-elle en lui tendant une tablette tactile. Il s'est passé plusieurs choses importantes en peu de temps pour le Discovery. Vous devriez en prendre connaissance avant d'arriver.

- S'est-il passé quelque chose de grave ? demanda-t-il doucement en voyant son air sombre.

- Oui, dit-elle avec un coup d'œil pour Khan qui écoutait. C'est le Glenn. Ils ont fait un saut expérimental et l'équipage tout entier a été tué, dit-elle à voix basse en le choquant. Le Discovery est désormais unique. Ils sont allés explorer le Glenn, récupérer des informations et l'ont détruis pour ne pas laisser de trace du projet. Soyez très prudent. Je vous donne carte blanche pour décider du bon déroulement du projet et de ses essais. Sachez que Lorca est relevé en ce moment même. Le Discovery n'avait pas été prévenu d'avance. Nous ne voulions pas que Lorca fasse la moindre bêtise alors il a été mis devant le fait accomplis. Le Discovery est à trois quatre heures en distorsion. Nous ne voulions pas que vous ayez à vous charger de Lorca ou que vous ayez à vous croiser vu les circonstances. La vice amirale Cornwell y est allée en personne, a mis les activités du vaisseau en pause jusqu'à votre arrivée. Mais comme vous pouvez l'imaginer, l'équipage risque d'être surpris.

- Je veux bien le croire. Lorca les mettait déjà sous pression, ils vont se demander ce qui va leur arriver.

- Il y a cela et une autre affaire. Tout est dans la tablette, la seconde est de moindre importance et résulte des largesses que Lorca se permettaient. Je vous laisse décider quoi en faire.

- Bien, acquiesça-t-il. Je vous ferai un rapport rapide sur la transition.

- Bonne chance capitaine et je compte sur vous pour prendre soin du Discovery, termina-t-elle avant de le saluer et de s'en aller.

- Ce vaisseau semble particulier, remarqua Khan.

- Il l'est, assura-t-il. Il est unique. Vous comprendrez vite ce qu'il en est. Allons-y.

- Je m'attendais à ce qu'on vous confie le Vengeance réaménagé, remarqua-t-il alors qu'ils allaient vers l'Enterprise.

- Il est encore aux chantiers je crois. Ils n'ont pas terminé avec lui. Je crois qu'ils voient comment l'exploiter au mieux. Mon nouveau vaisseau est très différent mais ce n'est pas pour rien que l'on me l'a donné. Il y a de multiples raisons. Je vais étudier ça.

- Le Glenn ? interrogea Khan.

- C'était le jumeau du Discovery. Ces deux vaisseaux ont été bâtis autour d'une particularité expérimentale qui n'a pas encore abouti mais qui pourrait être grandiose. Seulement, c'est un domaine encore très nouveau et ils tâtonnent pour avancer. Visiblement, l'un des essais du Glenn a très mal tourné. Si on m'a mis à ce commandement, c'est aussi parce qu'ils pensent que je pourrais aider à avancer.

Ils embarquèrent, Harias gagnant un espace salon pour étudier les données de l'amirale alors qu'on préparait le départ de l'Enterprise. Khan resta avec lui, s'asseyant non loin, fermant les yeux pour se vider l'esprit comme Harias l'avait souvent vu faire. Le capitaine prit alors connaissance de l'incident du Glenn et des premières observations que Stamets avaient fait à ce sujet, concluant qu'un saut avait échoué, provoquant la catastrophe. Il avait pu récupérer quelques données mais l'équipe avait rapidement quitté le Glenn suite à la découverte de la présence d'une créature inconnue visiblement très dangereuse qui avait d'ailleurs été téléporté sur le vaisseau. Harias ne put s'empêcher de se demander comment l'animal était arrivé sur le Glenn. Était-ce l'un de ses êtres non-atmosphérique de l'espace qui avait rencontré le vaisseau ? Autre chose ? Il avait hâte de voir l'animal, toujours aussi passionné par le sujet. Quoi qu'il en soit, Stamets serait sûrement le mieux placé pour lui détailler ça. Désormais, le Discovery était le seul possédant un moteur sporique avec à son bord le seul grand spécialiste du sujet.

La seconde affaire dont avait parlé l'amirale était bien différente. Il semblait que Lorca avait enrôlé une prisonnière dont le Discovery avait secouru la navette de transport. Michael Burnam. Ce nom lui parlait. La femme avait servi sur l'USS Shenzhou. Le vaisseau avait un jour été pris dans un piège klingon et son capitaine, Philippa Georgiou avait réussi de justesse, après une violente escarmouche, à retirer son vaisseau en évitant le pire. Une escarmouche qui aurait pu virer à la déclaration de guerre, l'une de celle qui n'avait que plus poussé Marcus à militariser Starfleet. Le Shenzhou avait été terriblement endommagé. Presque tout l'équipage avait terminé blessé, il y avait eu beaucoup de morts et la capitaine était décédée de ses blessures juste après avoir mis ce qu'il restait de son vaisseau en sécurité. Une situation dramatique qui avait été empiré par le second du vaisseau qui avait trahis et qui s'était mutiné pour mener sa propre action. Son capitaine l'avait arrêté de justesse mais le mal avait été fait puisqu'elle avait provoqué les klingon et déclenché l'affrontement. Harias avait lu ce qu'il s'était passé, comment Burnam avait cru pouvoir sauver la situation en usant d'une stratégie vulcaine contre l'avis de son capitaine et de l'équipage. Un beau gâchis pour Harias. Lorca avait intercepté la femme et l'avait enrôlé avec pour excuse que ses connaissances pouvaient aider le vaisseau. Le commandement lui laissait le choix de la renvoyer en prison ou de la garder puisqu'elle avait en effet un curriculum vitae impressionnant mais surtout parce qu'elle savait pour le moteur sporique. Il était peut-être désormais plus prudent de la garder à bord.

Il y réfléchit un moment avant qu'une note choquante dans le dossier de la femme ne le pousse à aller demander un autre avis. Il se leva alors, Khan suivant, prenant le chemin de la passerelle alors que l'Enterprise avait pris la route entre temps.

- Permission d'entrer sur passerelle ? demanda-t-il d'un air taquin une fois à la porte.

- Comme si vous aviez besoin de demander, s'amusa Kirk assis dans le fauteuil du capitaine. Vous aviez disparu ?

- L'amirale Telmal m'a remis des rapports sur mon vaisseau dont je devais prendre connaissance rapidement. C'est au sujet de l'un d'eux que je suis là. Spock, j'aimerais votre avis sur un sujet.

- Lequel capitaine ?

Pour toute réponse, il lui tendit sa tablette avec le dossier de Burnam affiché et il vit Spock se tendre et se fermer en lui rendant l'objet.

- Nous pouvons allez en discuter ailleurs si vous voulez, proposa-t-il délicatement.

- Inutile capitaine, répondit-il. Cela ne me pose aucun problème. Que souhaitez-vous savoir à propos de ma sœur ?

- Votre sœur ?! s'exclama Kirk alors que toute la passerelle surprise se mettait à écouter. Vous avez une sœur Spock ?

- Une sœur adoptive, humaine, répondit-il en les surprenant un peu plus. Mais cela fait des années que je n'ai plus de contact avec elle. Nous nous sommes quittés sur des opinions opposées. Michael est censée être en détention à vie pour trahison et mutinerie, continua-t-il sans gêne. Pourquoi cela vous intéresse capitaine ?

- Parce qu'elle est sur mon nouveau vaisseau, annonça-t-il. Le capitaine Lorca qui m'a précédé a pris la liberté de l'enrôler sur son vaisseau après avoir secouru une navette pénitencier en détresse où elle se trouvait, pour ses compétences et son savoir.

- Les connaissances de Michael sont en effet parmi les meilleures, concéda-t-il. Elle a été élevée et éduquée à la manière vulcaine, a été parmi les meilleurs étudiant et a manqué de peu une entrée dans le corps expéditionnaire vulcain beaucoup plus exigeant que Starfleet.

- Je vois. On me laisse le choix de la garder ou de la renvoyer en prison.

- Renvoyez la capitaine, répondit Spock en stupéfiant tout le monde. Michael vous causera des problèmes.

- À ce point là Spock ? fit Kirk. C'est votre sœur.

- Ce fait n'entre pas en considération. Michael a presque déclenché une guerre avec les klingon, s'est mutiné, a trahi son capitaine qui était aussi son mentor à Starfleet, a causé la quasi destruction de son vaisseau, blessant tout l'équipage quand ils n'ont pas été tués, leur capitaine est mort. Elle est dangereuse.

- Je le sais, fit Harias. Le problème est que Lorca l'a mis en contact avec un projet top secret très important abrité par le Discovery. Le commandement hésite entre la remettre en prison ou la garder à bord. Ils me laissent décider. Spock, comment est-elle sur le plan du caractère ?

- Michael est obsédée par le contrôle. Elle pense pouvoir et devoir tout contrôler. Elle est arrogante. Lorsqu'elle n'a pas eu sa place dans le corps expéditionnaire et est arrivée sur le Shenzhou, elle prenait tout le monde de haut capitaine inclus. Elle pense qu'elle sait tout, que l'erreur n'est pas pour elle. Elle a une tendance au martyr, a des problèmes avec l'autorité lorsque ce n'est pas elle qui l'applique. Elle a tendance à se mêler de tout et est extrêmement têtue. Elle croit que parce qu'elle a le savoir théorique sur une chose, elle saura la mettre en pratique du premier coup. Elle a hérité de la logique vulcaine. Elle est souvent convaincue que c'est elle qui a raison et c'est cela qui a mené le Shenzhou à la tragédie. Elle a refusé d'accepter la position de son capitaine face aux klingons. Elle a voulu imposer sa propre stratégie, une stratégie vulcaine qui n'avait aucune chance de fonctionner sur son vaisseau. Lorsque son capitaine a refusé, elle l'a neutralisé et a rejoint la passerelle pour mettre son plan en œuvre. Son capitaine l'a vite arrêté mais elle a malheureusement eu le temps de provoquer les klingon, ouvrant l'affrontement. Une escarmouche qui aurait pu déclencher la guerre si le Shenzhou ne s'était pas retiré à temps. C'est tout ce que le capitaine a eu le temps de faire avant de mourir.

- Je vois. Mais elle a sûrement des qualités aussi non ? fit Harias.

- Son intelligence, sa logique, sa vivacité d'esprit, son dévouement au travail, son courage. Si elle est aussi assurée c'est aussi parce qu'il est rare qu'elle fasse erreur et que ses échecs sont peu nombreux. Elle a beaucoup de qualités c'est certain et reconnu. Mais jusqu'ici, elle n'a pas vraiment montré qu'elle savait les exploiter positivement.

- Ok. Bon, je verrai bien.

- Vous allez la garder à votre bord capitaine ? comprit le vulcain.

- Le temps d'analyser correctement la situation d'abord, répondit-il. Dans le pire des cas, je la renverrai en détention.

- Alors comme ça c'est projet top secret maintenant ? taquina Kirk pour alléger l'ambiance et soulager son second du sujet.

- Le Discovery peut accueillir jusqu'à trois cent missions scientifiques de pointes avec plusieurs projets novateurs à bord. Qui dit projets novateurs dit souvent top secret dans une organisation comme la nôtre, remarqua-t-il

- Trois cent missions ? releva Kirk. C'est possible ça ?

- Sur le Discovery, oui, approuva Harias. Et c'est aussi parce que j'ai les connaissances nécessaires pour tout superviser qu'on m'a proposé ce vaisseau.

- Et c'est quoi le truc avec leur capitaine ? demanda Jim. Ils en avaient un non ?

- Oui mais il était à l'image de Marcus, obsédé par la guerre. Par prudence, l'amirauté préfère lui retirer son commandement. Quand un capitaine de vaisseau scientifique se met à entraîner ses hommes comme un équipage militaire, ce n'est pas bon signe. Visiblement, il en a fait voir de toutes les couleurs à l'équipage du Discovery.

- Ils vont être heureux de vous avoir monsieur, fit Sulu de son poste, quand ils vous connaîtront.

- Je l'espère. Pour l'instant, leur capitaine vient d'être relevé de ses fonctions par surprise i peine une heure ou deux et ils ne savent pas qui vient, ils savent juste que le nouveau capitaine est en chemin. Ils risquent d'être tendus un moment.

- Ils se détendront vite, vous êtes doué pour ça, fit Jim.

- L'amirale Telmal a aussi dit quelque chose comme ça, remarqua-t-il en les faisant sourire.

Le reste du trajet se fit rapidement et bientôt, ils sortaient de distorsion, le Discovery apparaissant à leurs yeux alors que Khan et Harias étaient sur la passerelle.

- La classe, commenta Kirk. Différent de l'Enterprise mais classe. Il est... plus grand que l'Enterprise non ?

- Légèrement seulement, répondit Harias en observant son nouveau vaisseau qui avait d'ailleurs encore cet aspect totalement neuf.

Comme tout les vaisseaux de Starfleet de cette carrure, il était composé d'une section soucoupe, d'une coque secondaire et de deux nacelles le tout dans une configuration plus allongée que l'Enterprise. La soucoupe était divisée en trois sections concentriques séparées par des espaces, des sections capables de tourner, le système particulier à la présence du moteur sporique.

- Ce vaisseau est d'une conception que je n'ai jamais vue, remarqua Spock.

- Le Discovery est un prototype unique, répondit-il. Bien, il est temps, remarqua-t-il. Je vais à la plate-forme de téléportation. Khan, pria-t-il pour que l'homme.

Ils s'en allèrent, Kirk se tournant vers son écran.

- Ouvrez la communication, ordonna-t-il. USS Discovery, ici le capitaine Kirk de l'USS Enterprise.

- Enterprise, ici le Discovery. Nous vous attendions, lui répondit-on.

- Nous nous en doutons. Nous vous amenons votre nouveau capitaine. Il se prépare a être téléporté à votre bord. Est-ce bon pour vous ?

- Autorisation de monter à bord accordée, répondit-on.

- Merci Discovery. Il arrive dans quelques minutes, termina-t-il en coupant la communication. C'est moi ou ils sont franchement rigides et coincés ? demanda-t-il à sa passerelle.

- La situation est délicate pour l'équipage du Discovery. Leur capitaine vient d'être relevé de ses fonctions sans préavis et un nouveau capitaine inconnu vient prendre sa place le tout sans que la raison de tout ceci ne leur soit communiquée.

- Oui c'est vrai. Le capitaine saura y faire, remarqua-t-il avec confiance.

Lorsque Harias réapparut sur la plate-forme de téléportation du Discovery avec Khan, il vit nettement la surprise des deux officiers qui les attendaient en le regardant. Une réaction qu'il avait vu de nombreuses fois de ceux qui le voyaient, lui et son apparence unique, pour la première fois. Il sourit avec douceur, s'avançant vers ceux qu'il savait être le second du vaisseau, un kelpien, le commander Saru, et la chef de la sécurité, le commander Ellen Landry.

- Commander Saru et commander Landry si je ne me trompe pas, commença-t-il doucement en les surprenant.

- C'est bien cela, approuva Saru.

- C'est un plaisir. Je suis le capitaine Harias. Starfleet m'envoie reprendre le commandement du Discovery. Je sais que la vice amiral Cornwell ne vous avez pas transmis mon identité et que tout ceci arrive complètement par surprise pour vous et votre équipage. Je vais faire de mon mieux pour que cette transition se passe bien, assura-t-il.

- Tout ceci est en effet quelque peu déstabilisant il faut bien l'avouer, fit le second. Nous ne nous attendions certainement pas à ce que le capitaine Lorca soit relevé de la sorte.

- Je m'en doute et je comprend votre confusion. J'ai bien l'intention de fournir une explication à l'équipage. Permettez moi de vous présenter Khan Noonien Sigh, dit-il ensuite en désignant l'homme derrière lui. Il a été affecté au Discovery et se trouve sous mes ordres directs. Son affectation précise n'a pas encore été déterminée mais je vous informerai plus tard de tout les détails. Pour le moment, pouvons nous nous charger des procédures et ainsi libérer l'Enterprise ?

- Bien sûr capitaine, c'est par ici, répondit le second.

Ils se mirent alors en route vers la passerelle, Harias observant le vaisseau flambant neuf très différent de l'Enterprise. Le vaisseau lui même lui plaisait beaucoup, l'ambiance beaucoup moins. L'atmosphère était lourde de tension, d'appréhension, de confusion et il sentait que ça ne datait pas d'aujourd'hui. Sur le chemin, ils croisèrent plusieurs membres d'équipages s'arrêtant pour les regarder que ce soit à cause de son apparence, Harias désormais habitué, ou au fait qu'il portait les galons de capitaine. Rapidement, ils furent sur la passerelle, une passerelle bien plus sombre que celle de l'Enterprise mais tout aussi engageante pour Harias. Tous se tournèrent vers eux, l'attention se braquant sur Harias qui sourit avec douceur, s'avançant avec Saru.

- Votre attention s'il vous plaît, fit le second, permettez moi de vous présenter notre nouveau capitaine, le capitaine Harias. Capitaine si vous voulez bien poser votre main ici pour l'authentification ADN, pria-t-il en désignant une console qu'il activa.

Harias vint y poser sa main, attendant avec patience dans un silence lourd pesant sur la passerelle, tous l'observant de manière appuyée. La procédure fut finalement achevée :

- Tout est en ordre capitaine, fit le second, bienvenu sur le Discovery.

- Merci commander Saru, fit-il en s'avançant sur la passerelle. Intercom général je vous prie.

- Intercom ouvert capitaine, répondit-on rapidement.

- Votre attention s'il vous plaît, commença-t-il en s'adressant à tout l'équipage. Bonjour à toutes et à tous. Je suis le capitaine Harias, envoyé par Starfleet pour prendre la suite du capitaine Lorca. J'ai pleinement conscience du fait que ce changement de capitaine arrive pour vous de manière très abrupte et cavalière et qu'aucune explication ne vous a été donnée pour cela. Je vais donc m'en charger. Vous avez tous connaissance de l'affaire qui a secoué Starfleet il y a un peu plus d'un an de cela, avec la trahison de l'amiral de la flotte Alexander Marcus. Suite à cette affaire, le commandement de Starfleet a décidé de passer en revu les dossiers de tout les officiers commandant que ce soit au commandement en lui même ou à la tête de chaque base ou vaisseau. Ceci dans le but de prévenir tout comportement trop alarmiste, irresponsable, imprudent ou des jugements inappropriés vis à vis des positions à tenir face à ceux avec qui nos relations sont tendues. Par son comportement et son obsession du conflit, l'amiral Marcus a presque déclenché une guerre avec l'Empire Klingon. Le commandement a décidé de prendre des mesures de prudences afin d'éviter qu'une guerre ne soit déclenchée quand elle pourrait et devrait être évité. On ne m'a donné que très peu d'information sur l'analyse qui a été faîtes à propos du capitaine Lorca mais le commandement a jugé qu'il était préférable de le relever de son poste. Vous savez tous pour quelle raison le Discovery est un vaisseau unique et l'amirauté ne souhaite pas le voir être mis dans des positions délicates à cause d'une vision trop alarmiste et guerrière des choses.

Il marqua une pause, sentant la compréhension des personnes autour de lui.

- N'ayant eu que le dossier et les paroles des autres, j'ignore quel capitaine pouvait être le capitaine Lorca ou quel homme il pouvait être. Je ne l'ai jamais rencontré. Je m'abstiendrai donc de tout jugement et je m'en remets à celui du commandement. C'est donc pour cette raison que le capitaine Lorca a été relevé et que je suis ici. Nous ne nous connaissons pas encore, cela viendra. Quoi il en soit, je ferai de mon mieux pour être le capitaine que ce vaisseau et son équipage méritent. Je veux que vous sachiez que ma porte est toujours ouverte, pour chacun d'entre vous si vous souhaitez venir me parler, me soumettre demandes ou besoins, poser des questions, à n'importe quelle heure, pour n'importe quoi et même si votre problème est d'ordre personnel. Si vous pensez que je peux vous aider d'une manière ou d'une autre, n'hésitez jamais. Le Discovery est un vaisseau scientifique alors nous allons nous concentrer là dessus. Je ne doute pas que nous ferons de l'excellent travail ensemble. Je vous remercie pour votre attention.

Il fit signe de couper l'intercom et cela fut fait, l'ambiance un peu plus légère après ces explications. Il balaya alors la passerelle du regard, leur donnant un sourire rassurant :

- Pouvez-vous ouvrir la communication avec l'Enterprise ? demanda-t-il.

- Communication ouverte capitaine.

Il fit face à l'écran, le visage de Jim apparaissant, Spock et McCoy à ses côtés.

- Capitaine Kirk, sourit-il. Tout est en ordre. L'Enterprise peut rentrer sur Terre.

- Sans un dernier au revoir ? demanda-t-il l'air taquin.

- Très bien, pouvez vous ouvrir l'intercom général de votre côté ?

- Intercom ouvert capitaine, répondit-il immédiatement Uhura.

- À l'équipage de l'Enterprise, fit-il alors. Ici le capitaine Harias à bord du Discovery. Cela a été un honneur et un plaisir que de servir avec vous sur l'Enterprise que ce soit en tant que numéros deux ou en tant que capitaine. J'ai appris beaucoup avec vous et je vous remercie de la confiance sans égale que vous m'avez offert sans condition. J'ai l'intime conviction que l'on n'est pas capitaine parce qu'on en porte l'insigne et les galons. Ce serait complètement absurde. Un capitaine n'est rien sans son équipage et c'est pour moi l'équipage qui fait un capitaine. Vous avez fait de moi un capitaine. Pour cela, merci du fond du cœur. Nous nous disons au revoir aujourd'hui et il est probable que l'on ne se revoit pas avant très longtemps. Mais je sais que tout se passera bien. Vous êtes un équipage extraordinaire et vous continuerez de l'être j'en suis certain. N'oubliez jamais qui vous êtes. Au revoir.

L'intercom fut coupé sur l'Enterprise, un silence solennel tomba, coupé par Kirk :

- Vous pleurez Sulu ? fit-il.

- Non capitaine, se défendit-il d'une voix qui trahissait pourtant ses larmes.

- Si vous pleurez. Vous aussi Chekov ? continua Kirk en regardant autour de lui. Darwin, Uhura, Bones, remarqua-t-il en regardant l'homme près de lui. Spock... ne pleurs pas. Je m'y serais presque attendu.

- Pourquoi ? répondit le vulcain perdu en l'amusant.

- Vous allez terriblement nous manquer à tous capitaine Harias, reprit plus sérieusement Jim. Il va être très difficile de passer après vous et d'être à votre hauteur.

- Tout se passera bien capitaine Kirk, rassura-t-il. Et vous n'avez pas à être à ma hauteur. C'est une idée stupide. Nous sommes tous différents, faisons les choses différemment, avec des pensées différentes. Il n'y a pas de hauteur qui tienne. Soyez vous même, ne vous trahissez pas et faîte de votre mieux, c'est là le plus important, le plus difficile et le plus admirable que vous pourrez faire.

- Merci. Pour tout capitaine Harias, sourit-il avec émotion. J'ai appris plus avec vous que je n'avais appris avant et, je le crois, n'apprendrai jamais dans le reste de ma vie.

- Je partage cela, intervint Spock. Merci capitaine Harias. Longue vie et prospérité, salua-t-il avec le signe vulcain.

- Longue vie et prospérité, rendit-il solennellement en reproduisant le salut. Au revoir Jim, fit-il ensuite. Rentrez bien.

- Au revoir capitaine Harias.

La communication fut coupée et un instant plus tard, l'Enterprise était parti. Harias se retourna alors vers sa passerelle, percevant nettement que l'ambiance c'était encore allégée devant son discours et le témoignage d'affection que venait de lui faire l'équipage de l'Enterprise.

- À nous maintenant, dit-il plus joyeusement. Commander Saru. Il me semble que le Discovery n'est pas stationné ici pour rien ?

- En effet capitaine. Nous sommes stationnés ici pour continuer nos opérations scientifiques en sécurité et en toute discrétion pour le moment.

- Bien dans ce cas, restons là. Cela nous permettra à tous de faire connaissance tranquillement. Commander Saru, commander Landry, accepteriez vous de me montrer le Discovery ?

- Avec plaisir, répondit le kelpien.

Ils s'en allèrent alors visiter, commençant par toutes les parties communes et non restreintes d'accès du vaisseau, discutant de banalités sur les lieux qu'ils croisaient. Lorsqu'ils arrivèrent dans les quartiers du personnel, Harias réclama une chambre vide qu'on lui trouva rapidement. Il n'eut guère besoin de dire quoi que ce soit à Khan lorsqu'ils arrivèrent, l'homme entrant sans rechigner dans ce qui serait en quelques sorte sa cellule à bord. Harias referma, bouclant la pièce et restreignant l'accès à l'ordinateur très strictement sous les regards surpris des deux commander. Ils continuèrent, terminant cette première partie de visite par le bureau du capitaine, son bureau désormais, une petite pièce sombre et peu engageante rattachée à la passerelle.

- Une table haute sans siège ? remarqua-t-il en avisant le bureau se trouvant là.

- Le capitaine Lorca... n'encourageait pas les échanges, expliqua Saru.

- Le capitaine Lorca n'encourageait pas les jérémiades et était efficace, fit Landry l'air pincée.

- Je ne suis pas là pour juger le capitaine Lorca commander Landry, mais je suis assurément très différent de lui.

- Assurément, fit-elle avec dédain.

- Commander, réprimanda Saru.

- Non, ce n'est rien, sourit Harias. Sachez que vous pouvez tout dire avec moi. Il n'y a rien que je ne veux pas entendre. D'après votre dossier commander, vous avez autrefois servi avec le capitaine Lorca sur d'autres vaisseaux ?

- Oui.

- Et de toute évidence, vous l'appréciez et le respectiez.

- Oui et je n'ai pas apprécié l'affront fait tout à l'heure dans votre discours. Le capitaine Lorca était un très bon capitaine, fort, qui savait se battre, faire face à l'ennemi et il ne voulait que nous protéger et nous apprendre à nous protéger, à protéger la Fédération. Cette décision du commandement est injuste et injustifiée. De toute évidence, vous n'êtes pas ce genre de capitaine au vu de votre sentimentalisme et de votre déni face à la guerre qui se profile.

- Que savez vous de moi commander ? demanda-t-il calmement face à la dame relevant le menton et au kelpien embarrassé.

- Rien mais je sais ce que j'ai vu et entendu, répondit-elle avec aplomb.

- Très bien alors premièrement, ce que vous avez vu comme un affront n'est qu'un fait énoncé par le commandement, pas par moi. Le capitaine Lorca avait sûrement son caractère, son tempérament, ses idées et sa manière d'agir. Je ne dis pas qu'il était mauvais ou autre de cet acabit mais il ne correspondait plus aux actions et comportement que Starfleet et la Fédération souhaitent adopter en ce moment. Que vous soyez d'accord ou non n'y change rien. Cette décision était pleinement justifiée à mes yeux au vu de la politique adoptée par Starfleet à l'heure actuelle. Un capitaine de vaisseau scientifique qui se met à entraîner son équipage comme un équipage militaire n'a pas compris son rôle. Starfleet n'est pas une armée.

- La guerre..., tenta-t-elle.

- La guerre, interrompit-il calmement mais fermement, n'est pas là aussi tendue que soit la situation. Vous ne me connaissez pas, laissez moi vous renseigner un peu. Ordinateur, affiche la première page de mon dossier personnel, demanda-t-il.

Immédiatement, elle apparut au dessus de la table de travail en projection., révélant sa fiche d'identité. Il pointa sa date de naissance, les stupéfiant lorsqu'ils lurent :

- Ceci est ma date de naissance suivant le calendrier terriens. J'ai deux cent quatre vingts ans commander. Le monde sur lequel je suis né, Gaïa, dit-il en pointant l'information, était un monde ravagé par les guerres entre des milliards d'êtres, entre de nombreuses espèces intelligentes qui cohabitent sur cette planète. Il y en avait toujours plusieurs en cours. Je ne suis pas dans un déni, je connais la guerre, je la connais par cœur. J'ai participé à plus de guerres que vous n'en verrez jamais, heureusement d'ailleurs. Je me suis battu plus d'une fois, j'ai remporté des guerres. Je sais ce qu'est la guerre, je ne le sais que trop bien et c'est pour ça qu'il m'apparaît plus important que tout de veiller à ne pas en déclencher. Elles arrivent déjà bien trop facilement. Lorsqu'il s'agit de guerre, je suis un vétéran. Quand à mon sentimentalisme, prenez cela comme vous le voulez mais faire attention aux autres et à leurs émotions ne sera jamais une faiblesse à mes yeux. Je comprend que vous soyez contrariée par la relève inopinée de votre capitaine mais cela n'est pas de mon fait. Ne laissez pas votre mécontentement vous aveugler sur le bien fondé et les avantages que peut offrir cette situation, pria-t-il avec son calme coutumier. Je ne suis pas votre ennemi.

- Capitaine ? intervint Saru.

- Oui.

- Veuillez m'excuser mais, puis-je vous demander à quelle espèce vous appartenez ? Je n'ai jamais vu quelqu'un comme vous.

- Le nom de mon espèce est imprononçable dans les langues de la Fédération. Les scientifiques de Starfleet qui en ont fait l'étude m'ont appelé Mezoriem. Il y a un dossier sur le sujet et ma planète dans la base de donnée si cela vous intéresse.

- Je m'y intéresserai avec plaisir, répondit-il en le faisant sourire.

- Il y a plusieurs sujets que nous devons aborder pour que nous puissions travailler efficacement, reprit-il plus sérieusement. J'ai pris connaissance d'absolument toutes les spécificités du Discovery, des dossiers du personnels, des projets scientifiques, des rapports... tout du début à la fin mais un temps adaptation sera certainement nécessaire pour vous comme pour moi. Vous êtes numéros un et deux du vaisseau alors je souhaite immédiatement vous faire savoir où l'on va. La priorité sera recentrée sur la fonction scientifique du vaisseau avec en tête de proue le projet du moteur sporique. Je rencontrerai le lieutenant-commander Stamets pour en discuter plus en détail. La perte du Glenn rend la prudence d'autant plus nécessaire. Cela étant dit, tout les autres projets scientifiques du vaisseau sont importants et il n'est pas exclu que nous soyons envoyé sur d'autres études si Starfleet le juge nécessaire. Nous continuerons aussi l'entraînement aux situations de combat avec les membres de la passerelle mais nous reparlerons de l'organisation de cet entraînement et de son contenu. J'ai regardé les données de simulations mais il faudrait que je vois l'équipage en action pour me faire une réelle idée.

- Nous avions des simulations prévues demain si vous le souhaitez, informa Saru.

- Nous verrons à ce moment alors. J'ai également appris que Michael Burnam était à bord. Où est-elle à cet instant ?

- Confinée dans ses quartiers par ordre de la vice-amiral Cornwell, répondit Landry neutre et maîtrisée en le fixant.

- Le commandement me laisse prendre la décision de la garder à bord ou de la renvoyer en détention. Seulement, elle a été mise en contact avec le moteur sporique, d'où l'hésitation entre la renvoyer ou la garder à bord par sécurité. Qu'en pensez vous ? demanda-t-il.

- Le capitaine Lorca pensait qu'elle pouvait être extrêmement utile au vaisseau de par ses connaissances et compétences, qu'elle pourrait aider au développement du moteur sporique, répondit Landry.

- Pour ma part, et si je reconnais le savoir et les capacités de Burnam, je pense qu'elle est dangereuse capitaine, répondit Saru.

- Qu'est-ce qui vous fait penser cela ? demanda Harias.

- Je connais Michael Burnam, j'étais numéros deux sur le Shenzhou, expliqua-t-il. Elle est dangereuse de par sa tendance à se mêler de tout, à vouloir tout contrôler et à se penser indispensable et incontournable.

- Je vois. Le capitaine Lorca l'a forcé ou lui a-t-il laissé le choix ?

- Il lui a laissé le choix, répondit-il. Burnam demandait d'abord à retourner en détention purger sa peine puis le capitaine Lorca lui a parlé plus en profondeur du moteur sporique et elle a accepté de rester en disant qu'elle pouvait aider et être utile ici.

- Bien, merci pour votre franchise. Je verrai son cas plus tard. Pour le moment, qu'elle reste à l'isolement avec une permission de repas et d'infirmerie si besoin, ordonna-t-il pour la chef de la sécurité.

- Oui monsieur.

- Je dois également vous parler de Khan. Sa situation est particulière. Son nom vous dit-il quelque chose ?

- Non, répondirent-ils.

Et Harias savait pourquoi. Le nom de Khan n'était jamais sorti publiquement et son dossier ainsi que celui des augmentés avaient été classifié.

- Son dossier est classifié mais je vais vous dire ce que vous devez savoir. Khan est normalement condamné à la prison à vie pour des crimes graves, annonça-t-il. Cependant, sa situation et l'affaire qui l'entoure sont extrêmement complexes et d'une ampleur très importante. Il est envisagé de lui rendre sa liberté d'ici quelques temps non pas par allégement de peine ou autre mais parce qu'il pourrait occuper une fonction très importante que lui seul peu endosser. Il a donc été décidé de le mettre à l'épreuve pour analyser son comportement et sa bonne foi, voir s'il serait ou non prudent de le libérer. Ses crimes, s'ils restent extrêmement graves, n'ont pas été commis par envie mais par nécessité, une nécessité imposée par Starfleet, par l'ancien amiral Marcus exactement, et par le mode de pensée de Khan et de sa communauté. Je suis chargé de le mettre à l'épreuve. Il répondra devant moi et est sous mes ordres directs. Malgré tout, sa peine reste en vigueur. Aussi, en dehors des heures de services, il sera confiné strictement dans ses quartiers dans les mêmes conditions que dans un pénitencier donc avec un accès très restreint à l'ordinateur, juste pour les nouvelles et autres services civils. Il aura des temps de repas donnés, un accès régulier mais limité en temps aux installations sportives. Dans un premier temps, je vais poser ses règles avec lui, il sait déjà ce qui l'attend et l'accepte. Nous le laisserons faire de lui même. S'il respecte, ce que je pense qu'il fera, tant mieux, sinon, nous lui assignerons un garde pour nous assurer qu'il respecte les règles.

- Donc il est en bas de l'échelle ? demanda Landry.

- Il n'a pas de grade et je déterminerai sa fonction exacte plus tard. Il est probable qu'il soit sur la passerelle avec moi. Vous devez savoir que Khan est un homme doté d'un très grand savoir, d'une très grande intelligence, d'une grande vivacité d'esprit, d'une ruse à toute épreuve et qui a beaucoup de caractère. Oui c'est un criminel condamné et il n'aura pas de grade mais je n'accepterai aucun manque de respect. Ce qui est d'ailleurs valable pour tout l'équipage. Sachez que Khan est aussi un combattant hors paire et très fort. Ne vous battez pas avec lui. Vous ne gagnerez jamais, assura-t-il en la faisant sourire d'un air peu convaincu. C'est un élément de choix mais cela n'occultera pas sa situation. Aucun écart de conduite ne sera toléré. Est-ce clair ?

- Oui capitaine, répondit Saru.

- Il y a autre chose. J'ai été désolé d'apprendre ce qu'il s'est passé sur le Glenn. J'ai lu les compte-rendus de l'inspection à bord. J'ai remarqué le rapatriement de la créature qui se trouvait sur le Glenn. Que pouvez vous me dire à ce sujet ?

- Et bien, nous ignorons encore comment elle est arrivée sur le Glenn, commença Saru. L'équipage a été tué par l'échec du saut, pas par la créature. Il n'y avait aucune marque sur le vaisseau indiquant qu'elle pouvait venir de l'extérieur et nous n'avons trouvé aucune information à son sujet dans les journaux de bords ou du moins dans la partie récupérée.

- Pourquoi l'avoir amené à bord ? demanda-t-il.

- Elle s'est avérée résistante aux phaseurs, avec des griffes capables de trancher le métal comme du beurre, expliqua Landry. Le capitaine Lorca voulait étudier ses particularités pour éventuellement les exploiter au combat. Il venait juste d'en confier l'étude à Burnam.

- J'irai voir cette créature tout à l'heure. Pour le moment, pouvez-vous me faire un petit rapport sur la situation immédiate. J'imagine que les événements ont secoué l'équipage.

- Oui..., commença Saru.

Ils commencèrent alors leur rapport général sur le vaisseau et il écouta avec attention, voulant faire au mieux pour prendre les choses en mains dans les meilleures conditions possibles.