Chapitre 17 :
Liberté et infini
Quatre semaines après son arrivée sur le Discovery, Harias était parfaitement installé dans son rôle de capitaine. Il connaissait désormais le vaisseau par cœur comme chaque membre d'équipage avec qui il avait pris le temps de parler. Une ambiance bien plus sereine, détendue et agréable s'était installée grâce à lui et l'équipage lui montrait bien. Ses subalternes n'hésitaient plus à venir le voir à son bureau ou à l'aborder en le voyant lorsqu'ils en avaient besoin. Ils venaient spontanément vers lui, cette appréhension vis à vis du capitaine qu'il avait perçu dès le premier jour désormais envolée. Il n'était pas peu fier de cela, bien plus heureux à son poste ainsi. Il était partout tout le temps et ne ménageait pas ses efforts pour que tout se passe bien à son bord, pour que tous soient bien. Il veillait littéralement sur tout le monde et l'équipage s'en était très vite rendu compte. Tous étaient surpris, n'ayant jamais eu un capitaine si investi mais ils étaient bien loin de s'en plaindre. L'équipage avait vite compris pourquoi celui de l'Enterprise avait semblé si touché par son départ. S'il avait pris soin d'eux de la même manière, il était normal qu'ils le regrettent, soient attachés à lui.
Les équipes scientifiques avaient été surprises de le voir suivre et comprendre sans problème leurs recherches, les aidant même parfois. Leur nouveau capitaine était assurément un grand érudit, un grand savant et il comprenait leurs contraintes et ne leur mettait pas la pression contrairement à bien des officiers. Il n'était pas laxiste pour autant mais il avait cette manière bien à lui de pousser les choses : avec des encouragements, du positif, un peu d'aide si nécessaire, des félicitations… Et tous s'étaient aperçus qu'ils travaillaient mieux et plus vite, bien moins stressés grâce à lui. Le nouveau capitaine était donc apprécié et tous étaient allés lire le dossier sur les Mezoriem, curieux de découvrir l'espèce incroyable d'Harias, tristes aussi d'apprendre qu'il était le dernier des siens.
Khan avait lui aussi trouvé sa place, ne causant aucun problème, restant autour du capitaine la majorité du temps, respectant les règles posées. S'il restait froid et fermé, hautain et dédaigneux vis à vis des autres, il était calme et neutre, faisant d'immenses efforts que Harias ne manquait pas de noter, encourageant et apaisant avec lui. Sans même s'en apercevoir, Khan commençait pourtant à parler avec les autres, répondant abruptement aux questions ou paroles que quelques courageux osaient lui adresser de temps en temps. Harias observait attentivement, espérant que doucement, Khan verrait que les autres n'étaient pas si mal. Il ne lui demandait certainement pas de devenir ami avec les autres, cela ne se commandant pas. Seulement, si Khan pouvait juste s'apaiser et trouver de la neutralité avec ceux qui l'entouraient, tous seraient gagnants.
Ce jour là, Harias souriait largement. Il allait faire une chose qu'il attendait depuis son arrivée sur le vaisseau : libérer le tardigrade. Il adorait les animaux mais il les préférait largement libres et tranquilles. Il avait rendu visite quotidiennement à l'animal, s'assurant qu'il allait bien de ses pouvoirs, lui transmettant son aura pour qu'il soit bien et paisible. Son étude était désormais totalement terminée, Stamets, Haynes et Tilly ayant analysé tout ce qu'ils pouvaient. Harias était d'ailleurs heureux que toute la technologie qui l'entourait permette ce genre d'étude sans jamais faire le moindre mal à la créature. De son côté et à sa manière, il avait mené sa propre étude, profitant du temps qu'il avait passé avec le tardigrade pour l'observer lui et sa manière de communiquer avec les spores. Il avait appris énormément grâce à lui et il était d'autant plus ravi de pouvoir lui rendre sa liberté sans incident pour lui. Pour l'occasion, il était sorti dans l'espace avec un tube plein de spores. Les caméras du vaisseau étaient braquées sur lui, les trois scientifiques ayant fait l'étude sur la passerelle avec les autres pour voir ça.
- Discovery, appela-t-il via son communicateur. Je suis prêt. Téléportez le tardigrade à mes coordonnées.
- Oui capitaine. Téléportation.
Un instant plus tard, l'animal était avec lui dans l'espace, surpris par ce soudain changement. Il regarda autour de lui, Harias l'entourant une fois encore de son aura, ses ailes grandes ouvertes derrière lui. Il sourit lorsque le tardigrade vint vers lui, s'enroulant autour de lui comme pour un câlin en roucoulant joyeusement. Il ne pouvait l'entendre, mais sa magie percevait les vibrations de son système vocal qui, comme pour bien des animaux non atmosphériques, n'avait pas besoin d'air pour fonctionner par vibrations musculaires puissantes. Encore fallait-il pouvoir sentir ces vibrations en entrant en contact physique avec lui. Harias le sentait à travers sa magie extension de lui même. Mais surtout, il captait son bonheur. L'énorme créature lui fit joyeusement un câlin enthousiaste, l'amusant.
- Est-ce que tout va bien capitaine ? demanda Khan platement.
Harias avait découvert, en l'emmenant avec lui pour aller voir le tardigrade, que Khan était loin, très loin d'être à l'aise avec les animaux, la chose l'ayant plutôt amusée même s'il n'avait rien dit.
- Très bien, transmit-il pour soulager son inquiétude très bien dissimulée. Notre ami est juste très heureux de se retrouver dans son élément naturel. Je lui donne les spores.
Il ouvrit le tube pour libérer la nuée de spores bleues lumineuses et le tardigrade s'y plongea. Il s'éloigna d'un petit coup d'aile, l'énergie dorée qui le propulsait nimbant ses plumes. L'animal regarda au loin, ses antennes redressées, comme cherchant sa direction. Puis il y eut des éclairs bleus autour de lui, Harias observant avec attention. Quelques instants encore et le tardigrade disparaissait avec les spores, l'émerveillant totalement. Et ainsi, en suivant tout de ses dons, il avait terminé de comprendre comment faire. Ravi, souriant, il regagna tranquillement le vaisseau non sans faire une ou deux cabrioles, rentrant par le hangar comme toujours. Il y retrouva d'ailleurs le trio de scientifiques ayant étudié l'animal et qui eux aussi n'étaient pas peu satisfait de lui avoir rendu sa liberté. Comme toujours, ce fut avec fascination que tout les présents le regardèrent arriver et se poser, ce qu'il était restant extraordinaire pour tous. Il leur sourit, rejoignant Stamets, Tilly et Haynes :
- Et bien, si nous avions encore un doute, nous sommes désormais sûr qu'il venait du réseau et qu'il sait s'en servir, remarqua-t-il.
- Nous n'en n'avons rien manqué mais il n'y a eu que peu d'informations, déplora Stamets.
- C'est à vous de jouer maintenant. Nous ferons un point demain sur le sujet si vous le voulez bien.
Ils approuvèrent tout trois et ils se séparèrent, Harias partant vers la passerelle. Il y fut rapidement, captant le regard de Khan vérifiant qu'il allait bien. Chaque jour, il s'entendait un peu mieux avec l'augmenté mais il savait que son inquiétude n'était pas vraiment pour son bien-être véritable pour l'instant. S'il s'inquiétait pour lui, c'était parce qu'il estimait que sans lui, tout ce projet pour obtenir la paix et le nouveau départ pour les siens tomberait à l'eau. Et il n'avait pas vraiment tord, puisqu'il était le centre de la chose, son soutient, son assurance, celui qui travaillait pour l'aider lui et les autres augmentés. Harias lui était donc précieux mais le jeune capitaine espérait qu'ils finiraient par devenir de vrais amis, appréciant l'homme.
- L'Enterprise est en approche capitaine, fit Saru alors qu'il prenait place dans son siège.
- Merci commander, sourit-il en écartant ses ailes pour bien s'installer. Que l'on prévienne les chefs de sections que nos nouvelles recrues arrivent et qu'ils doivent les prendre en charge.
- Oui capitaine.
- Commander Saru, interpella-t-il.
- Je vais accueillir tout le monde capitaine, termina-t-il sans qu'il n'ait à le faire.
- Merci, sourit Harias en le regardant partir.
Aujourd'hui, les nouvelles recrues promises par l'Amiral de la Flotte arrivaient. Harias avait lui même approuvé les dossiers, impressionnés par beaucoup. On lui envoyait vraiment la crème de la crème de Starfleet toutes disciplines confondues, faisant assurément du Discovery un vaisseau de pointe d'étude en tout genre mais aussi de diplomatie et d'expérimentation. Il adorait cela, la chose nourrissant sa curiosité, sa soif de savoir et de découverte. Il était aussi heureux de revoir l'Enterprise qui resterait un peu. Il savait que son ancien vaisseau partirait en mission quinquennale la semaine suivante et il savait donc qu'il ne les reverrait plus avant bien longtemps. Il n'était pas mécontent de pouvoir les saluer une dernière fois. Un instant et l'USS Enterprise sortait de distorsion.
- Ouvrez un canal, demanda-t-il pour être aussitôt obéit. USS Enterprise, ici le capitaine Harias de l'USS Discovery. Soyez les bienvenus, salua-t-il joyeusement.
L'image de Jim avec Spock à ses côtés s'afficha sur le champs, l'humain souriant largement :
- Merci capitaine, répondit-il. C'est un plaisir de vous revoir. Nous vous amenons vos nouvelles recrues et du matériel.
- Je vous remercie. Êtes-vous prêt à la manœuvre ?
- Sulu ? interrogea Jim.
- Prêt pour la manœuvre d'alignement, répondit-il sur le champs.
- Ne rayez pas mon vaisseau Sulu, s'amusa-t-il.
- Comme si je pouvais après vous avoir comme professeur de pilotage, s'amusa celui-ci.
- J'espère bien, rit-il. Lieutenant Detmer ? Sommes nous prêt ?
- Oui capitaine, approuva-t-elle.
- Vous pouvez y aller Sulu. Nous ne bougeons pas et je vous regarde faire, sourit-il légèrement.
- Tu parles d'une pression, ricana Jim.
Tous sourirent, amusés, sachant désormais que leur capitaine était le meilleur pilote de Starfleet. Largement de quoi mettre la pression à tout pilote évoluant sous ses yeux. Sulu ne se laissa pourtant pas démonter, habitué après avoir servi sous ses ordres. Il vint tranquillement et parfaitement aligner l'Enterprise au Discovery en un temps record.
- Alignement réussi, confirma Detmer impressionnée. Félicitation, fit-elle pour son collègue pilote. Je n'avais jamais vu cette manœuvre faîte si vite et simplement.
- Merci. J'ai eu un excellent professeur que vous m'avez piqué, s'amusa-t-il en réponse. Prêt pour le déploiement des passerelles de transfert.
- Déployez les coursives, ordonna Harias
- Oui capitaine.
Immédiatement, on déploya les couloirs entre les deux vaisseaux pour permettre à la centaine de nouvelles recrues de passer d'un vaisseau à l'autre, le nombre trop grand pour les téléporteurs. Jusque là, le Discovery n'était pas à la moitié de sa capacité de personnel mais les choses changeaient, le commandement exploitant tout son potentiel sous sa garde. Les couloirs furent rapidement en place et on ouvrit les accès pour que tous puissent venir. Harias n'était pas peu fier de la confiance que lui donnait ainsi ouvertement le commandement, ravi de voir plus de personnes de très nombreuses espèces différentes rejoindre son vaisseau. Il y avait souvent beaucoup d'humains sur les vaisseaux de Starfleet. Sur le Discovery, le pourcentage était bien plus bas qu'ailleurs, son capitaine prônant la diversité autant que possible. Mais il fallait dire qu'il était aussi un des rares capitaine non humain. Il n'y en avait pas tant que ça.
Les deux passerelles veillèrent sur le transfert pour s'assurer que tout allait bien et en une demi heure, tous étaient à bord, pris en charge par son numéro un et ses différents chefs de sections. Ils retirèrent le couloir de transfert et l'Enterprise remit un peu de distance entre eux par sécurité, poursuivant le transfert de fret par téléportation.
- Capitaine Harias ? appela alors Jim. Monsieur Spock et moi même aimerions vous rendre visite, sourit-il.
- Et moi ! fit une autre voix qui amusa Harias.
- Oh et McCoy aussi, compléta-t-il en ayant assurément volontairement oublié le médecin pour le faire réagir. Permission de monter à bord ?
- Accordée, répondit-il. Je vous attends.
Ils approuvèrent joyeusement et la communication fut coupée. Accompagné de Khan, Harias rejoignit sa plateforme de téléportation, le trio apparaissant un instant plus tard. Il leur sourit et ils lui rendirent joyeusement, Jim s'avançant avec énergie.
- C'est un plaisir de vous revoir capitaine Harias, fit-il.
- Pour moi aussi Kirk. Spock, McCoy, salua-t-il.
- Bonjour capitaine, répondit le vulcain.
- Salut, fit McCoy en l'analysant du regard.
- Je vais très bien docteur McCoy, s'amusa-t-il. Il suffit de poser la question.
- Vous n'êtes jamais franc sur cette question, râla-t-il alors qu'ils se mettaient en route. Mais je vous crois cette fois.
- Bienvenu sur le Discovery, sourit-il alors.
- Beau vaisseau, remarqua Jim. On voit qu'il est tout neuf. Différent de l'Enterprise mais pas mal du tout.
Il les emmena pour leur montrer les parties non classifiées du vaisseau, se baladant avec eux Khan à ses côtés. Et si l'augmenté attirait les regards méfiants du trio, lui les ignorait totalement.
- J'ai beaucoup aimé votre cadeau, remarqua-t-il en parlant de la maquette de l'Enterprise. Est-ce que tout le monde va bien sur l'Enterprise ?
- Oui même si votre absence se fait sentir, remarqua McCoy.
- Scotty n'arrête pas de râler, ricana Kirk. Uhura aussi.
- Pourquoi ?
- Le lieutenant Uhura trouve que nos interactions sont dignes de celles d'enfants, fit Spock l'air de ne pas avoir saisi.
- Cela a toujours été le cas, sourit-il.
- C'est peu dire, remarqua McCoy.
- Tant que vous vous entendez et vous comprenez, tant que les choses fonctionnent correctement avec l'équipage, ce n'est pas un problème, rassura Harias. Vous évoluerez avec le temps.
- Et vous comment ça se passe ? demanda Kirk.
- Très bien. Vous en doutiez ? taquina-t-il.
- Pas du tout.
- Spock ? fit soudain une voix surprise.
Ils se retournèrent pour voir Burnam passant par là avec son garde, étonnée de voir son frère. Quelques membres d'équipages étaient là, observant.
- Qu'est-ce que tu fais là ? questionna-t-elle.
- Spock, fit Harias, si vous le souhaitez…
- C'est inutile capitaine, répondit-il platement, cela ne prendra que quelques secondes.
Aussi plat que n'importe quel vulcain, il se tourna vers elle, la rejoignant en quelques pas.
- Je suis venu rendre visite au capitaine Harias Michael, expliqua-t-il. Mais puisque tu es là, je vais en profiter pour te faire passer un message, fit-il gravement. J'ai un immense respect et beaucoup d'admiration pour le capitaine Harias, dit-il en touchant le concerné. Il m'a sauvé la vie au mépris de la sienne et en acceptant d'endurer une immense souffrance pour moi. J'ai eu l'honneur de servir sous ses ordres et j'ai bien plus appris avec lui que dans le reste de ma vie. C'est un être d'une immense sagesse, d'un très grand courage, d'une tolérance sans borne et d'une incroyable bienveillance. Cause lui le moindre problème et je viendrai moi même régler ça, jura-t-il.
Il se détourna ensuite pour retourner avec les autres, laissant là une Burnam stupéfaite. Le groupe se remit en route, Jim soupirant.
- Et bien, tu parles d'un frère, fit-il.
- Notre lien familial n'entre pas en compte dans la manière de considérer les actes et les crimes de Michael. Je la connais. Je sais parfaitement comment elle réagit.
- Même si ce n'est pas de bonne foi, elle n'a pas causé de problème pour le moment, remarqua Harias.
- Mais Michael n'a que peu de patience. Elle ne se satisfera pas longtemps de cette situation. Cela est humiliant pour elle et elle ne supporte pas l'humiliation.
- Je l'avais compris. Nous verrons.
Ils discutèrent un moment, prenant des nouvelles les uns des autres, parlant un peu de la mission quinquennale imminente de l'Enterprise. Ils allèrent boire un café ensemble mais ce fut assez rapidement que le trio dû regagner son vaisseau, chacun devant retourner à son travail. Harias et Khan rejoignirent à la passerelle pour regarder l'Enterprise s'en aller. Cela fait, Harias s'assura que ses nouvelles recrues étaient toutes là, toutes prises en charge par leur supérieur direct sur le vaisseau, s'assurant qu'il n'y avait aucun problème. Il alla ensuite à leur rencontre même s'il lui faudrait du temps pour tous les voir. Ce fut avec bien plus de monde à bord que le Discovery reprit sa routine parfaitement orchestrée par son capitaine. Il était fascinant pour tous de voir comment il parvenait à anticiper les soucis, à tout régler sans problème tant et si bien que l'on avait l'impression qu'il n'y avait jamais le moindre accro sur le Discovery, ce qui n'était pas le cas évidement.
- Intercom général, demanda Harias assis dans son fauteuil de capitaine sur la passerelle.
- Intercom ouvert.
- Votre attention s'il vous plaît, le Discovery disposant désormais d'un équipage complet des meilleurs que compte Starfleet dans tout les domaines, nous allons commencer de nouvelles missions. Nous allons commencer à voyager de site en site. Que ce soit des sites déjà visités par d'autres, présentant des intérêts à étudier ou des sites encore à analyser après les études primaires des vaisseaux d'explorations. Nous allons nous diriger vers la planète Pahvo. Une planète du quadran bêta disposant d'une sorte d'émetteur de cristal naturel. Notre mission est d'étudier ce cristal et ses effets ainsi que la planète en elle même. Nous allons nous mettre en route sous peu. Mais avant, j'ai une autre annonce à faire et je pense qu'elle plaira beaucoup à l'équipage initial du vaisseau. Je sais que vous avez énormément travaillé sans pause depuis le lancement du vaisseau. Aussi, j'ai demandé au commandement de vous donner des permissions, annonça-t-il en faisant sourire toute sa passerelle autour de lui. Nous étudierons Pahvo durant deux semaines puis nous rejoindrons la Terre. L'équipage initial du vaisseau aura alors droit à une semaine de permission. Pour permettre au vaisseau de continuer à fonctionner normalement, vous partirez par tiers sur trois semaines. Vous recevrez dès aujourd'hui les documents sur vos espaces personnels. Vous pourrez ainsi transmettre à vos familles, organiser vos vacances. Mais avant, Pahvo. Merci à tous pour votre attention.
Il coupa l'intercom et il reçut les sourire radieux de la passerelle.
- Lieutenant Detmer, en route pour Pahvo, ordonna-t-il.
- À vos ordres capitaine.
Ils se mirent donc en route, entrant en distorsion.
- Nous serons à Pahvo dans dix heures capitaine, annonça Detmer.
- Merci Lieutenant. Bien, je vais faire un tour de nos sections pendant notre voyage, dit-il en se levant.
- Dois-je commencer à préparer la première expédition de reconnaissance sur Pahvo capitaine ? demanda Saru.
- Vous pouvez faire les préparatifs mais nous commencerons par une analyse depuis l'espace pour confirmer les relevés de l'équipage d'exploration passé avant nous.
- Bien capitaine.
Harias s'en alla alors pour un tour d'inspection le temps du voyage, rejoignant ensuite son bureau pour y travailler avant de prendre une petite pause. Puis il retourna sur la passerelle quelques minutes avant leur arrivée en orbite de Pahvo. Tout l'équipage fut d'ailleurs prêt sans avoir à rappeler personne à l'ordre, tout les membres de la passerelle bien à leur poste lorsqu'ils sortirent de distorsion. Ce fut devant une magnifique planète bleue qu'ils arrivèrent, Harias s'émerveillant de ce spectacle comme à chaque fois.
- Lieutenant Owosekun rapport de situation, demanda-t-il.
- Rien à signaler dans la zone capitaine. Aucune présence détectée. Il y a un champ de débris mais il est éloigné et ne représente aucun danger. Aucune anomalie.
- Merci lieutenant. Intercom. Que les équipes d'analyses planétaires se mettent au travail, j'aimerais un examen détaillé de Pahvo aussi rapidement que possible.
- Oui capitaine, répondit-on immédiatement.
- Khan, analysez aussi la planète de votre côté, demanda-t-il. J'aimerais avoir votre avis.
- Bien capitaine, approuva-t-il aussi platement qu'à l'habitude.
Harias quant à lui, resta devant la baie vitrée à admirer cette planète remarquable. Il en percevait déjà tellement. Elle rayonnait d'une très belle énergie et il percevait le signal de l'antenne de cristal. C'était une magnifique musique d'harmonie et de paix profonde, de pacifisme, de tranquillité, de compréhension. Il s'appliqua à analyser tout ce qu'il percevait de ses sens, souriant à l'œuvre splendide qu'il avait devant lui. Il laissa ses équipes analyser la planète, se demandant ce qui allait en ressortir comparé à ce que lui même percevait. C'était à chaque fois très différent et il aimait pouvoir comparer ses ressentis aux relevés de ses scientifiques. Une heure plus tard, ses officiers étaient en mesure de lui faire un rapport :
- Je vous écoute, dit-il en se retournant pour leur faire face. Lieutenant Linus ? commença-t-il.
- Pahvo est une planète de classe M avec deux lunes. Habitable pour une très grande variété d'espèces dépendantes de la présence d'oxygène…
Linus lui fit un rapport complet sur ce qu'ils pouvaient analyser depuis l'espace de la composition atmosphérique et géologique ainsi que sur la végétation. Puis ce fut Saru qui poursuivit :
- Aucune forme de vie intelligente détectée. Il n'y pas de vie animale non plus. Il y a en revanche une forte densité de vie végétale, dit-il avant de détailler un peu plus son analyse.
Harias l'écouta avec attention, comme tous, le second terminant avec le fameux émetteur :
- L'émetteur semble être là naturellement et fait d'un cristal particulier. Reste à faire des analyses et prélever des échantillons sur place pour en savoir plus sur lui et la vie présente. Il est difficile d'examiner précisément la végétation. C'est comme s'il n'y avait qu'une seule et même plante sur toute la planète, ce qui serait hautement improbable à moins que ce ne soit pas cela. Des analyses plus poussées le détermineront.
- Bien, sourit-il. Khan ? Quelque chose à ajouter ?
- L'émetteur diffuse une fréquence électromagnétique étrange dans l'espace proche. Il ne semble pas y avoir de cible précise. Il est émis n'importe comment et n'a pas d'utilité réelle, pas de message décryptable. Il génère des interférences qui bloquent la téléportation.
- D'accord. Quelqu'un a-t-il quelque chose à rajouter ? demanda-t-il.
Personne ne réagit et Saru reprit alors la parole :
- Dois-je faire envoyer une expédition sur la planète capitaine ? demanda-t-il.
- Non, sourit-il. Personne n'ira sur cette planète, dit-il en surprenant sa passerelle. Nous ne voudrions pas enfreindre la directive première.
Tous restèrent surpris et Khan eut une moue d'agacement :
- Nous avons raté le principal n'est-ce pas ? fit-il l'air énervé contre lui même.
- En effet, s'amusa le capitaine. Cette planète est habitée par une population intelligente et un grand nombre de formes de vies autre que végétale.
- Aucune de nos analyses ne le montre, fit Saru perdu.
- Mais le capitaine Harias a des sens beaucoup plus développés que nous lorsqu'il s'agit de comprendre les formes de vies, remarqua Khan. Vous les sentez n'est-ce pas ?
- En effet, approuva-t-il. Il y a une forme de vie purement énergétique sur cette planète. Ils n'ont pas de forme physique et je détecte une très complexe communication par l'énergie qui me fait penser à une sorte d'esprit de ruche entre eux. Si vous ne différenciez rien entre la végétation et les êtres vivants animaux ou intelligents, c'est parce que cette planète et ce qui y vit est la plus belle incarnation de l'harmonie que j'ai jamais vu. Tout ce qui est ici vit et communique dans une paix, une symbiose et une harmonie parfaite. Leurs interactions énergétiques produisent une sorte de musique, d'hymne au pacifisme qui est diffusé par l'émetteur comme un appel à l'entente et la compréhension. Tout ce qui vit ici a créé une unité telle et profonde que leurs interactions énergétiques les font passer pour une seule et même entité que nos détecteurs sont incapables de différencier les unes des autres. Cette planète est belle et bien habitées par des milliards d'êtres, sourit-il.
- Comment pouvez vous le savoir ? demanda Saru fasciné.
- Mon espèce a passé son existence à, entre autre chose, étudier et comprendre profondément la vie et les êtres vivants. Ma perception de l'énergie est si fine que je peux différencier les signatures d'êtres pensant, d'animaux, de plantes, d'énergies autres. Je ne peux rien dire de précis mais lorsqu'une planète porte une telle masse d'individus pensant, je les perçois depuis l'espace, surtout qu'ils ne se cachent pas et cherche à envoyer leur message de paix et d'harmonie dans l'espace. Leur fusion avec leur monde est telle que je ne serai pas surpris que ce soit la volonté commune de tout ce qui est vivant sur Pahvo qui a donné naissance à cet émetteur. Sa musique est magnifique.
- Que faisons nous dans ce cas ? demanda son second.
- Nous respectons la directive première et les règles en vigueur dans ce genre de cas. Une étude très discrète, posa-t-il. Nous allons nous poster en orbite basse derrière une masse de nuage, dans l'ombre de la planète en faisant ce qu'il faut pour ne pas être vu ni détecté. Nous étudions ce que nous pouvons sans ingérence ni interférence. Vu le réseau énergétique que je perçois, on ne descend pas plus bas que la moitié de l'exosphère pour être certains de ne pas entrer dans leurs réseau. Donc pas en dessous de 750 kilomètres, comprit lieutenant Detmer ?
- Oui capitaine, acquiesça-t-elle.
- Nous nous déplacerons avec l'ombre de la planète pour l'étudier autant que nous le pouvons. Je ferai quelques sorties pour affiner. Je peux manipuler ma propre énergie pour rester invisible dans leur réseau et je sais comment passer inaperçu aux perceptions physiques, s'amusa-t-il. Je pourrais aller faire une étude plus précise ou aller prendre des relevés et des échantillons dont nous aurons besoin pour dresser un profil précis de ce monde. Tous au travail, ordonna-t-il.
- Oui capitaine, répondit-on sur le champs.
Tous se mirent alors en action pour commencer leur mission sur Pahvo et l'étudier en toute discrétion. Rapidement, Harias fit une première descente sur la planète, découvrant un peuple de paix totale, de pacifisme et d'entente qui l'ému profondément, tout l'inverse de tout ce qu'il avait toujours connu. Sur Pahvo, l'idée même de violence, de négativité, de conflit… tout cela n'existait pas et il était difficile de ne pas se laisser envoûter par leur chant enchanteur. Il se promit de faire en sorte que cette planète soit laissée dans sa paix, sans interférence, faisant des rapports très précis de ce qu'il percevait autant que de ce que ses scientifiques analysaient.
L'étude de Pahvo mise à part, tout les autres projets du Discovery se poursuivaient sous son aile et il continuait à entraîner les membres de sa passerelle quotidiennement. Ce jour là, il observait Detmer effectuant une complexe simulation de pilotage au milieu d'un champs de débris extrêmement dense où se cachaient des ennemis. Cela faisait plusieurs fois qu'elle la tentait sans succès. Ce fut le cas cette fois encore, la pilote irradiant de honte et de culpabilité lorsque l'échec clignota en rouge sur l'écran principal de la passerelle silencieuse.
- Je suis désolé capitaine, s'excusa-t-elle.
- S'excuser ne sert à rien, trancha Khan avec froideur. Réussissez.
Tous étant désormais habitué à ses remontrances froides, personne ne releva, Detmer baissant un peu plus les yeux.
- Relevez la tête lieutenant, commanda-t-il la voix douce en attirant son regard dans le sien. Vous avez absolument tout ce qu'il faut pour réussir facilement cette simulation, assura-t-il. Vous pouvez devenir un très grand pilote.
- Cette simulation me paraît impossible capitaine, répondit-elle.
- Elle ne l'est pas. Très loin de là, assura-t-il.
- Est-ce vous pouvez me montrer ?
- Cela ne servirait à rien et vous devez trouver comment faire par vous même. Mais je suis là pour vous y aider, sourit-il avec confiance. Dîtes moi lieutenant, qu'est-ce qui caractérise le plus le vol ? demanda-t-il comme il l'avait fait au tout début.
Elle ne lui répondit pas, réfléchissant avant de donner la même réponse que la première fois l'air perdue :
- La technique, la précision, l'adrénaline.
- Non, trancha Khan.
- Lieutenant Owosekun ? appela Harias.
- Oui capitaine ?
- Sommes nous assez proche du champs de débris pour une téléportation en bordure du champs ? demanda-t-il.
- Oui capitaine, approuva-t-elle.
- Bien. Lieutenant Detmer, allez passer une combinaison spatiale et rejoignez mois à la plateforme de téléportation. On va faire un cour sur le terrain cette fois. Le lieutenant et moi allons faire une petite sortie. Je prends mon communicateur habituel. Prévenez moi s'il y a quoi que ce soit.
- Oui capitaine.
Curieuse, sa pilote s'exécuta et un quart d'heure plus tard, elle était téléportée avec son capitaine ailé, dans l'espace, en bordure du champs de débris spatiaux présent dans la zone. Ce fut avec un émerveillement non feint qu'elle observa son capitaine et ses ailes grandes ouvertes brillantes de lumière d'or. Harias fit face à la jeune femme, usant de son communicateur neural pour lui parler dans son casque.
- Nous allons allez voler ensemble un moment lieutenant, dit-il. Mais avant, je veux que vous mettiez votre esprit en paix. Je veux que vous écartiez tout le reste, que vous ne pensiez à rien, que vous oubliez que vous êtes pilote et tout ce qu'on vous a appris. Je veux que vous ne vous concentriez que sur ce moment, sur ce que vous ressentirez physiquement et émotionnellement. Sans réfléchir, sans analyser. Je veux juste que vous profitiez. Vous pouvez faire ça ?
- Oui capitaine, approuva-t-elle.
- Bien. Je vais me mettre dans votre dos et passer bras autour de vous. Vous n'avez rien à craindre. Je sais ce que je fais lorsqu'il s'agit de voler, sourit-il. Puis-je ?
- Bien sûr. J'ai entièrement confiance en vous capitaine, dit-elle en le touchant pas sa sincérité.
- Alors profitez simplement, dit-il en se mettant en place derrière elle.
Un instant plus tard, il partait voler en la tenant contre lui comme pour un saut en parachute en duo. Il commença doucement, entrant dans le champs de débris, se promenant lentement entre les rochers. Il sentit progressivement Detmer se détendre et profiter joyeusement de l'expérience telle une enfant dont on réalisait le rêve. Il sourit largement, connaissant parfaitement ces sensation et l'amour du vol de sa pilote. Progressivement, il accéléra et commença à faire quelques figures et manœuvre entre les blocs. Il accéléra encore et encore, partant dans des figures toujours plus rapides et complexes, vertigineuses et dangereuses s'il n'avait pas eu cette maîtrise parfaite de son art. Il frôlait parfois les météorites de si près qu'il aurait suffit de tendre la main pour les effleurer. Entre ses bras, Detmer était comme une gamine dans un manège à sensation, pleine de joie et d'émerveillement, d'énergie, riante et souriante, profondément heureuse et euphorique. Il vola avec elle un bon moment avant de ralentir et de ressortir du champs de débris, allant tranquillement vers le Discovery sans dire un mot malgré la communication toujours ouverte avec Detmer. Elle était d'ailleurs euphorique, reprenant doucement son souffle. Ils approchaient de leur vaisseau lorsqu'elle parla finalement :
-La liberté. La réponse est la liberté. C'est l'essence du vol, sourit-elle. J'avais oublié. Merci capitaine.
- Il est bon de se souvenir du fondement des choses, de leur âme. S'en souvenir et le comprendre pour pouvoir faire corps avec. Voler, c'est être libre. Les oiseaux cloués au sol ou enfermés en cages savent mieux que personne ce qu'être privée de liberté veux dire, je peux en témoigner. Et ils savent profondément ce qu'est la liberté. Certains naissent avec des ailes, d'autres peuvent s'en construire. Vous êtes un oisillon qui sait déjà ce qu'est voler Detmer. Vous le savez et je sais que c'est ça qui vous a poussé vers le ciel. Vous savez mais vous avez oublié ou l'enseignement que vous avez reçu vous a bridé. Il faut sortir de votre cage lieutenant. On ne peut pas voler en cage. Lorsqu'on est libre, on accepte aussi qu'on ne peut pas tout contrôler et même que l'on ne contrôle rien. On ne maîtrise pas les vents, les nuages, les météorites, les phénomènes, l'univers... On ne maîtrise rien mais en observant, en écoutant, en sentant, en suivant son instinct, en ouvrant son esprit, on peut voler parmi tout cela, faire corps avec l'environnement. Voler et aller où bon nous semble, voler sans jamais chuter ou s'écraser.
Il s'arrêta non loin du Discovery, la lâchant pour venir à côté d'elle admirer leur vaisseau :
-Moi j'ai des ailes de plumes, sourit-il en échangeant un regard avec elle. Et de temps à autre, j'ai des ailes artificielles. Regardez le Detmer, regardez le Discovery. Il est vos ailes. Vous le connaissez par cœur. Sa taille, sa vitesse, ses possibilités, ses capacités, ses temps de réactions, sa manœuvrabilité… vous savez tout.
- Vous m'avez fait découvrir tout ça, remarqua-t-elle. Avant vous, je n'aurais jamais imaginé qu'on pouvait faire temps avec un vaisseau.
- C'est mon rôle de vous apprendre de quoi sont capables vos ailes, comment vous en servir mais vous êtes seule à décider comment vous volerez. Chaque oiseau a son style et ses techniques. Mais tous se fondent sur leur liberté et leur instinct, ne réfléchissent pas ou peu lorsqu'ils volent. Vous devez vous détendre, écouter votre instinct, arrêter de trop réfléchir et de vous poser des questions, de vous demander quelle manœuvre de manuel utiliser. Les oiseaux ne se posent pas ce genre de question, n'ont pas de règles, pas de manuel. Ils volent simplement, comme ils en ont envie. Vous pouvez le faire lieutenant. J'ai confiance en vous, totalement. Souvenez vous de cette sensation de liberté totale, de cette certitude que rien n'est impossible, que rien ne vous limite ou vous enchaîne. Vous savez ce que vous faîte, écoutez votre instinct, ressentez vos ailes, regardez le ciel et lancez vous. Sortez de votre cage et emmenez nous tous avec vous. Vous êtes nos ailes Detmer, des ailes puissantes et rapides, fortes et précises, des ailes de liberté sans concession.
- Merci capitaine, sourit-elle les larmes aux yeux en le regardant.
Il lui répondit d'un simple signe de tête et ils restèrent à observer le Discovery un moment.
- J'aimerais réessayer la simulation capitaine, demanda-t-elle finalement avec détermination.
Il approuva et commanda au vaisseau de les ramener par téléportation. Quelques minutes plus tard, ils étaient de retour sur la passerelle, Detmer reprenant son poste quand Harias s'installait dans son siège, fier de la nouvelle détermination brûlante de la rousse.
- Ordinateur, dit-il, relance la dernière simulation de vol pour le lieutenant Detmer au poste de pilotage.
Immédiatement, la simulation de vol fut relancée et cette fois, tout changea. Sa séance de vol avec elle avait eu l'effet escompté : elle se souvenait ce qu'était voler, pourquoi elle aimait ça, quel en était l'âme. Cette fois, elle la réussit facilement, avec maestria et lorsque la réussite s'afficha en grand sur l'écran principal, il y eut un moment de silence sur la passerelle, brisé par Harias :
- Félicitation lieutenant, sourit-il en attirant son regard.
Une seconde après, tout ses collègues, Khan exclu, l'applaudirent chaudement, la félicitant.
- C'est grâce à vous capitaine, remarqua-t-elle. Merci pour cette leçon.
- Je suis là pour ça. Mais moi je n'ai rien fait de spécial, c'est vous qui avez appris la leçon.
- Je ne l'oublierai plus, promit-elle.
- C'est bien.
La réussite de la pilote ne fit qu'encourager un peu plus le reste de l'équipage dans leur apprentissage et c'était un peu la course à qui progresserait le mieux et le plus vite dans une compétition saine et joyeuse qui s'installa à bord, ravissant son capitaine. Ils continuèrent à étudier Pahvo dans les jours suivants jusqu'à finalement prendre le chemin du retour pour la Terre et laisser le premier tiers de l'équipage partir en permission pour une semaine. Il fallut presque forcer Stamets à quitter son laboratoire, le docteur Culbert remerciant son capitaine d'un regard et d'un sourire lorsqu'il l'aida à forcer son compagnon à prendre ses vacances et à lâcher le travail un moment. Lui même était en permission la semaine suivante aussi, il resta à bord et poursuivit son travail, profitant de la proximité avec la Terre pour faire ses rapports au commandement en direct, descendant facilement grâce au téléporteur. Un commandement qui fut très satisfait par sa prise en main du Discovery et du travail mené jusque là, le dernier rapport sur Pahvo et ses mystères impressionnant pour tous.
Le cas de Khan fut également sérieusement abordé et là encore, tous furent plutôt choqués, agréablement, par sa coopération complète et sa bonne intégration à bord, son travail efficace. Cela renforça l'idée que le capitaine ailé avait probablement eu la bonne idée pour gérer le cas des augmentés. Le projet fut donc conforté et pour faire un geste envers Khan et encourager la chose, Harias demanda à pouvoir l'emmener voir les siens pendant qu'ils étaient proches de la Terre. Le commandement accepta bien qu'un peu méfiant, faisant cependant confiance au capitaine en charge de l'affaire. Ce fut ensuite de Burnam dont-il fut question et cette fois, le bilan fut moins positif, la jeune femme n'évoluant pas dans son attitude. Il fut pourtant décidé de la laisser à bord du Discovery pendant un moment encore, Harias le réclamant par sécurité pour le projet du moteur sporique.
Lorsque Harias annonça à Khan qu'il lui était permis de rendre visite aux siens, l'homme ne laissa rien paraître. Pourtant, le capitaine sentit à quel point il était touché. Chose qu'il sentit tout au long de la visite qu'il fit avec lui au centre où l'on gardait les augmentés cryogénisés. Khan put constater par lui même qu'ils allaient tous bien, qu'ils étaient gardés dans des conditions aussi optimales que possible et qu'une équipe médicale et technique veillait constamment sur eux. Si là encore Khan ne montra rien, Harias sentit à quel point cela l'apaisa et le rassura, le touchant alors qu'il prit soin de vérifier chaque capsule et de rester un moment auprès de chacun d'eux, Harias restant respectueusement à distance avec patience. Lorsqu'il ramena Khan sur le Discovery, il eut droit à un très discret et sec « merci » qui le toucha profondément.
Lorsque Saru revint de sa permission, frais, dispos et l'air détendu, Harias lui laissa les commandes pour partir à son tour en permission. Pendant ce temps, Khan devait retourner au centre de détention sur Terre mais il s'y plia sans protester et sans remarque. Ce fut avec confiance que Harias laissa les commandes à son second pour descendre sur Terre avec pour seul objectif d'aller voir Chris, de l'embrasser à en perdre haleine et de l'entraîner au lit. Leur relation était désormais officielle pour le commandement et elle avait fait sourire pas mal de monde même si personne ne s'y était attendu, les prenant pour de très grands amis. Christopher avait donc pu poser sa semaine de permission en même temps que la sienne et il savait déjà qu'il avait sept jours à passer avec lui sans aucune obligation, son rêve du moment.
Son amiral avait dors et déjà décrété qu'il serait là à son débarquement et ce fut donc avec impatience qu'il le chercha dès qu'il arriva avec le tiers de son équipage en permission cette semaine là. Son numéro deux, le commander Landry, débarquait en même temps que lui, leur relation désormais bien plus détendue. Le cadet Tilly, le lieutenant Detmer et le lieutenant Owosekun étaient aussi de sortie et il les salua rapidement en sortant des navettes qui avaient fait le pont entre le Discovery et le spatioport. Il sourit très largement en percevant l'énergie de son compagnon qu'il trouva bien vite de ses yeux. En tant qu'amiral, Chris avait la chance de pouvoir l'attendre dés la sortie de la navette contrairement aux familles civiles plus loin dans le port. Il accéléra immédiatement le pas, traversant les membres de son équipage présents pour rejoindre l'amiral radieux en le regardant arriver. Harias lui sauta presque dans les bras, enroulant les siens autour de son cou, heureux de sentir ceux de son homme se refermer autour de lui. Il échangea un chaste baiser avec lui :
- Tu m'as terriblement manqué Chris, murmura-t-il.
- Toi aussi tu m'as atrocement manqué. Rentrons à la maison.
- Avec plaisir.
Passant chacun un bras autour des reins de l'autre, ils prirent le chemin de la sortie, n'ayant d'yeux que pour leur compagnon. Ils laissèrent là les membres du Discovery aussi ahuris qu'attendris par la scène, en apprenant ainsi un peu plus sur leur capitaine. Maintenant que la chose était officielle, Christopher et Harias avaient décidé de ne plus se cacher même s'ils ne s'afficheraient pas non plus avec indécence. Mais ils n'avaient aucun problème à se montrer ainsi ensemble. Ce fut avec un immense plaisir qu'ils se collèrent l'un contre l'autre, discutant tranquillement, se gorgeant de la présence aimée. Un moment plus tard, ils étaient chez eux et il ne fallut pas attendre au-delà de la fermeture de la porte pour qu'ils se jettent littéralement l'un sur l'autre pour de fougueuses retrouvailles.
Il leur fallut un bon moment pour se calmer, terminant nus comme au jour de leur naissance, enchevêtrés dans leurs draps sombres, Harias baladant un doigt sur la poitrine de son homme où il avait posé sa tête, écoutant son cœur et sa respiration profonde en souriant. Il sentait la main de Chris se balader dans ses cheveux, le lien d'énergie s'effaçant doucement après l'amour et tout était absolument parfait à ses yeux.
- C'est tellement bon d'être là avec toi, murmura-t-il.
- Je suis bien d'accord, répondit l'amiral en déposant un baiser sur ses cornes. Je nous ai réservé une table au restaurant ce soir.
- Vraiment ? sourit Harias.
- Absolument. Un bon repas avec de vrais aliments devrait te plaire après le synthétiseur, s'amusa-t-il.
- Tu n'as pas idée à quel point, soupira-t-il dramatiquement. C'est dur parfois d'avoir un sens du goût aussi développé.
- Ce soir restaurant et pour déjeuner, je prépare à manger, assura-t-il.
- Je t'aime, répondit Harias en se redressant pour venir l'embrasser langoureusement. Mais avant le déjeuner, reprit-il la voix plus suave, que dirais tu d'une douche avec moi ?
- Avec grand plaisir, sourit-il.
Ils partirent donc pour une douche ensemble, joueurs et très heureux de s'être retrouvés. Ils passèrent une semaine délicieuse ensemble, sortant se divertir, laissant le travail de côté pour simplement profiter l'un de l'autre et se détendre.
