Chapitre 20 :

L'empire terriens

Une fois isolé dans un recoin perdu, Harias entreprit de commencer les choses sérieuses. Il était sur sa passerelle avec ses officiers habituels, Khan, Stamets, Culber, la vice-amirale et Christopher, tout deux près à suivre et aider de leur mieux. Une certaine tension régnait mais tous étaient déterminés. Seulement, une grande partie de l'équipage ignorait encore les détails et il commença par leur expliquer dans quoi ils s'embarquaient :

- Intercom général, demanda-t-il.

- Intercom ouvert capitaine, lui répondit-on sur le champs.

- Votre attention à tous s'il vous plaît, commença-t-il sérieusement. Comme vous le savez, aujourd'hui, nous nous engageons dans une mission très périlleuse et d'une importance capitale. Cependant, peu d'entre vous savent de quoi il s'agit exactement. Je tiens d'abord à vous remercier et à saluer votre engagement et votre courage, votre détermination à vous lancer dans cette mission malgré le danger. Vous avez tous le droit de savoir où nous allons même si tout cela devra rester secret et je pense que vous comprendrez pourquoi. Vous êtes tous plus ou moins au courant de la particularité unique du Discovery : le moteur sporique. Nous voyageons à travers le réseau mycélien grâce à lui. Le Réseau est un sous espace très particulier. Il est vivant, constitué de vivant et s'étend à l'univers entier. Les recherches du lieutenant commander Stamets démontrent que le Réseau diffuse son énergie partout et pourrait être la source de la vie. Ce qui est certain est qu'il est relié à la vie dans sa totalité dans tout l'univers, qu'il la soutient et qu'il lui est indispensable. Mais nous avons aussi découvert qu'il est relié à d'autres univers, d'autres réalités quantiques. Leur existence était du domaine de la théorie jusqu'ici mais nous en sommes désormais certains et le Réseau est également relié à chacune de ces réalités.

Il marqua une pause, laissant son équipage assimiler ces informations lourdes de conséquences avant de poursuivre :

- Vous êtes également tous au courant de l'incident qui m'a valu un passage à l'infirmerie avant notre retour sur Terre. Cela s'est produit lors d'une séance d'étude dans le Réseau au sein duquel je me rend régulièrement avec monsieur Stamets afin de l'étudier. Nous nous efforçons d'apprendre à le connaître de notre mieux. Le réseau mycélien est vivant et communique d'une manière particulière avec laquelle je suis familier et que j'utilise avec lui pour le découvrir mais aussi pour pouvoir utiliser le moteur sporique et voyager à travers lui. C'est une communication d'énergie surchargée avec le Réseau qui m'a valu mon passage à l'infirmerie. Trop d'informations. Mais ce n'est pas arrivé sans raison. Le Réseau est à l'agonie. Il est en train de mourir et c'est ce qu'il m'a transmis. La raison, il me l'a aussi donné. Dans une autre réalité à laquelle il est relié, quelqu'un à également découvert son existence. Mais là où nous avons conçu le moteur sporique pour voyager, eux ont conçu un réacteur qui puise une gigantesque masse d'énergie dans le Réseau. Seulement, cela est en train de le tuer, de l'empoisonner, de l'affaiblir très rapidement. Nous n'avons plus beaucoup de temps avant d'arriver au point de non retour. Si nous n'arrêtons pas cela avant, le Réseau tout entier mourra et avec lui, la vie telle que nous la connaissons partout dans l'univers, dans tout les univers.

Il stoppa une fois de plus, sentant nettement à quel point tous sur le vaisseau réalisaient immédiatement la gravité de la situation, comprenant certainement déjà où ils allaient en venir.

- Notre mission est donc la suivante : aller dans cette autre réalité et nous assurer que ce réacteur sera arrêté et plus jamais utilisé. Nous avons deux possibilités pour cela : les convaincre de le faire d'eux mêmes ou les y forcer. Il en va de l'avenir de l'univers tout entier. Bien entendu, nous devrons faire preuve d'une immense prudence. Dés que nous arriverons, nous nous efforcerons de récolter autant d'informations que nous le pourrons sur cet univers pour comprendre son fonctionnement et décider de la meilleure manière d'agir. Quoi que nous découvrions là bas, il ne faudra pas perdre de vu notre objectif et nous n'en n'avons qu'un seul : sauvegarder le Réseau. Le reste ne nous regarde pas. Je dis cela parce qu'il est possible que cet univers soit très différent du nôtre, c'est même extrêmement probable. Que ce soit en mieux ou en pire. Il n'est pas dans notre mission, ni dans ce que nous devons faire d'intervenir de quelque façon que ce soit dans la marche de cette autre réalité et au maximum, nous devons dissimuler notre origine. Je compte donc sur vous pour nous concentrer sur ce pourquoi nous allons là bas. Une fois cette mission remplie, nous rentrerons. Elle peut être facile ou très difficile, courte ou plus longue et elle vous demandera une grande adaptabilité, du calme, de l'analyse et de la réactivité. Mais nous y arriverons j'en suis certain. Nous nous apprêtons à partir, tout le monde à son poste, ordonna-t-il.

Il coupa l'intercom général, passant en revu son vaisseau, ses systèmes et son équipage de son énergie et de sa magie pour s'assurer que tout était en ordre. Il faisait cela souvent et automatiquement avant une manœuvre importante. Il était profondément connecté à son vaisseau comme il l'avait été avec l'Enterprise, cela bien utile pour le diriger et le superviser correctement, s'assurer que tout allait bien. Il vérifiait régulièrement qu'il n'y avait pas de problème, habitué à cette inspection qui ne lui prenait qu'une seconde et dont personne n'avait conscience. Une habitude qui prouva une fois de plus son utilité lorsqu'il détecta un problème à son bord, surpris. Il marqua un temps d'arrêt devant sa découverte, fermant les yeux pour se concentrer un instant dessus et en savoir plus, toute sa passerelle le regardant avec curiosité devant son immobilité et son silence, attendant ses ordres.

- Tiens tiens, s'amusa-t-il en relevant les paupières avec un sourire.

- Capitaine Harias ? fit Cornwell intriguée.

- Juste un instant, je viens de m'apercevoir que nous avons un petit réglage à faire, répondit-il. Khan ? appela-t-il en lui faisant signe d'approcher.

Il s'exécuta, se penchant vers lui lorsqu'il lui demanda d'un geste. Sous l'attention générale, Harias se tourna vers lui pour lui murmurer à l'oreille :

- Nous avons un passager clandestin, lui annonça-t-il en lui donnant sa localisation exacte. Il se croit discret, remarqua-t-il en le faisant sourire avec sadisme. Pouvez-vous aller me le dégotter et le mettre en cellule ? Voir de qui il s'agit ? Sans le tuer et sans l'abîmer, précisa-t-il.

- À vos ordres capitaine, répondit-il en se redressant pour partir.

Et si personne n'avait rien entendu autour d'eux, personne ne manqua le sourire prédateur à faire froid dans le dos de l'assistant du capitaine lorsqu'il s'en alla à grands pas.

- Capitaine ? fit Saru intrigué.

- Nous avons un petit quelque chose à régler avant de partir. Khan va s'en occuper. En attendant, refaisons un point. Lieutenant Detmer, vous vous tiendrez prête à tout lorsque nous arriverons là bas. Notre priorité première sera d'assurer notre position et notre sécurité. Vous avez carte blanche pour bouger sur le champs si vous le jugez nécessaire lieutenant.

- Oui capitaine, acquiesça-t-elle.

- Ensuite, et s'il n'y a pas d'aléas nous forçant à revoir notre plan, lieutenant Owosekun, vous nous chercherez un champs de débris à potentiel magnétique isolé autant que possible. Nous y sauterons et nous mettrons en place notre camouflage. Ensuite, les informations. Avez-vous des questions ?

- Non capitaine.

- Bien, préparez vous, vérifiez une dernière fois que tout est en ordre et que tout le monde est prêt, commanda-t-il.

- Oui capitaine.

Tous s'exécutèrent et on mena les vérifications alors qu'il se tournait vers Stamets :

- Êtes-vous prêt à analyser ce saut ? sourit-il. On ne fera ça que deux fois : aller et retour. Alors profitez en.

- J'en ai bien l'intention, répondit-il avec excitation.

Si l'homme prenait la situation avec la gravité qui s'imposait, il était enjoué devant l'expérience scientifique incroyable que cela était aussi. Culber parût amusé près de lui, lui aussi paré mais pour suivre l'état de santé de son capitaine comme à chaque fois qu'ils menaient une nouvelle expérience avec le Réseau.

- Tout est en ordre capitaine, annonça finalement Saru.

- Parfait, merci, sourit-il.

- Capitaine ? fit soudain la voix de Khan dans les hauts parleurs de la passerelle.

- Je vous écoute Khan, répondit-il.

- Permission d'entrer sur la passerelle avec votre paquet ? demanda-t-il avec amusement. Cela va vous intéresser et ça ne prêtera pas à conséquence pour la confidentialité du vaisseau, assura-t-il.

Définitivement curieux et intrigué, sachant que l'homme ne mentait pas, il l'autorisa à entrer sur la passerelle avec leur invité surprise, se levant pour se tourner vers la porte et regarder ça. Tous tournèrent leur regard dans cette direction pour voir ce qu'il se passait et tous furent immensément surpris de voir Khan entrer en poussant un homme devant lui. Un homme dont le nez était en sang, l'arcade et la lèvre ouvertes. Visiblement, il ne s'était pas laissé appréhender gentiment. Mais ce n'était pas cela qui ahurissait tout le monde :

- Capitaine Lorcas ?! fit Cornwell stupéfaite.

Harias s'approcha de l'homme, Khan lui mettant un violent coup de pied dans les genoux pour le faire tomber devant lui.

- J'avais dit de ne pas l'abîmer, s'amusa-t-il en regardant l'augmenté.

- C'est lui qui l'a réclamé en refusant d'obéir, sourit-il sadiquement.

- Qu'est-ce que vous faîte ici capitaine Lorcas ? demanda Pike grave. Vous avez reçu l'ordre de ne plus vous approcher du Discovery.

- Ce vaisseau est mon vaisseau, répondit-il l'air furieux.

- Faux, répondit Harias en le toisant du regard. Vous ne faîte plus parti de cet équipage. Capitaine Harias, se présenta-t-il.

- Comment êtes vous monté à bord ? demanda Cornwell alors qu'elle s'était approchée avec Pike et Saru.

Sans surprise, il refusa de répondre mais Harias avait déjà la solution :

- Il s'est téléporté clandestinement à bord avec un émetteur placé sur la navette avec laquelle vous avez embarqué amiral, vice-amirale. Comment a-t-il placé cet émetteur ? Nous verrons ça en rentrant, ce n'est pas important.

- Comment avez-vous su que j'étais à bord ? demanda l'homme. J'ai fait en sorte de ne pas être détecté, dit-il en faisant rire Khan.

- Insignifiant, remarqua celui-ci.

- Vous pouvez tromper les systèmes du Discovery, pas moi, répondit Harias. Pourquoi être monté à bord ? À vous seul, vous n'auriez jamais réussi à prendre ce vaisseau à moins d'être assez stupide pour croire que cet équipage, ou au moins une partie, aurait accepté de se mutiner pour vous, remarqua-t-il en tendant tout le monde. C'est ça, sourit-il en observant ses réactions. De toute évidence, vous ne les connaissez pas du tout capitaine Lorcas et cela ne fait qu'appuyer l'image de vous que j'avais déjà. Vous êtes obsédé par ce vaisseau et j'imagine que sa particularité n'y est pas pour rien. Ce que je veux savoir c'est pourquoi vous voulez tellement le Discovery ?

- J'ai entendu le briefing mission, répondit-il. Vous ne savez pas ce que vous faîte, assura-t-il l'air hautain.

- Vous vous ne savez pas à qui vous parlez, rétorqua-t-il. Pourquoi avez-vous besoin du moteur sporique ? demanda-t-il. J'aimerai le savoir avant de vous débarquer de ce vaisseau, dit-il en captant une panique fort bien dissimulée à cette annonce.

- Vous avez besoin de moi pour cette mission, répondit-il.

- Pourquoi ça ? demanda Cornwell.

Lorcas ne répondit pas mais Harias le savait déjà. Maintenant qu'il l'avait en direct sous ses yeux, soumis de près à ses perceptions, il la sentait nettement, cette très légère différence d'énergie qu'il avait aussi remarqué lorsqu'il était arrivé dans cet univers.

- C'est très simple, remarqua-t-il en regardant Lorcas dans les yeux. En réalité, j'ai déjà la réponse à cette question. Vous n'êtes pas de cet univers, de cette réalité, dit-il en stupéfiant tout le monde. Mieux encore, vous venez de la réalité où nous nous apprêtons à nous rendre pour cette mission.

- Quoi ?! fit la vice-amirale choquée.

- C'est pour ça que vous voulez le Discovery, reprit Harias. Vous le voulez parce que vous y avez vu le moyen de rentrer chez vous avec les théories du lieutenant commander Stamets.

- Comment vous… ? fit-il choqué.

- Je vous l'ai dit : vous ne savez pas à qui vous parlez, répondit-il. Je sais que les réalités ont chacune une signature énergétique, quantique, différente. J'ai senti celle de cette autre réalité dans le Réseau et vous, vous l'avez aussi.

- Ce n'est pas remarquable sur un être vivant, répondit Lorcas, juste sur la matière.

- Pour la technologie peut-être, pas pour moi, sourit-il. Cela étant dit, malgré votre intrusion à bord et conformément aux règles de Starfleet, je pourrai éventuellement accepter de vous emmener avec nous et de vous ramener chez vous. Mais avant ça, êtes-vous un danger pour ce vaisseau ? demanda-t-il. Pour cette mission ?

- Non, répondit-il avec aplomb.

- Vous mentez très mal Lorcas, remarqua-t-il.

- Je ne mens pas, rétorqua-t-il. Je veux juste rentrer.

- Il ne suffit pas d'une belle façade pour mentir au capitaine Harias, s'amusa Khan derrière lui. Et même sans ça, il a raison : vous mentez très mal. C'est flagrant.

- Cela me dit que vous ne voulez pas juste rentrer chez vous mais il y a autre chose, déduisit le capitaine. Vous voulez vous servir de nous pour quelque chose. Et cela, je ne le permettrai pas. Vous avez deux options : soit vous coopérez et vous répondez à mes questions sur cet autre univers pour gagner votre ticket retour et pouvoir rester chez vous, soit je vous laisse dans une de mes cellules, je vous ramènerai avec nous ici et vous passerez au tribunal pour vos crimes. Entre votre infiltration sur ce vaisseau ou même à Starfleet et à la Fédération en usurpant l'identité de notre capitaine Lorcas…

- Vous sous-entendez qu'il y en a deux ? fit Cornwell.

- Bien sûr qu'il y en a deux, répondit-il sans laisser paraître que ce n'était qu'une supposition pour lui. Où est notre Lorcas ? demanda-t-il durement.

- Nous avons échangé nos places, répondit-il. Et nous devons le refaire si vous voulez le récupérer.

- Vous mentez encore. Est-il encore en vie ? questionna-t-il.

Lorcas ne répondit pas mais il devina facilement :

- Il est mort, comprit-il en choquant tout le monde. Il est mort et vous avez pris sa place en arrivant ici. Pour que cela soit passé inaperçu à ce point, vous avez dû arriver peu après sa mort, voir en même temps. Notre Lorcas est mort avec son vaisseau, l'USS Buran et vous êtes arrivé, sûrement par accident puisque cela ne semble pas vous plaire, là où se trouvait votre homologue. Vous avez pris sa place. Cela ou les deux Buran des deux réalités ont été intervertis. Mais si vous êtes certain que notre Lorcas est mort, son vaisseau était déjà détruis avant d'être échangé ou vous étiez vous même en assez mauvaise posture pour savoir qu'il le serait rapidement. Le Buran que vous avez détruit avec son équipage était-il seulement de cet Univers ? se demanda-t-il.

Il continua à fixer l'homme, sentant qu'il tapait juste même s'il n'était sûr de rien avant de percevoir les réactions de Lorcas à ses hypothèses.

- Comment pouvez-vous deviner tout ça ? Il n'y a pas de capacité psychique télépathique dans le dossier sur votre espèce. Vous pouvez lire les pensées et vous l'avez gardé pour vous, accusa-t-il en faisant rire Khan.

- Il n'en n'a pas besoin vous êtes un imbécile semblable à un livre grand ouvert, ricana-t-il.

- Non, je ne peux pas lire dans les pensées mais je comprend beaucoup mieux le fonctionnement et la marche naturelle de l'Univers que toutes les autres espèces de la Fédération ou simplement connues. Votre réalité et la nôtre sont très proches lorsque l'on saisit cette notion dans le Réseau. Avec mon savoir, il est facile de supposer que deux versions d'une même personne dans deux réalités différentes proches l'une de l'autre peuvent exister et sont liées d'une certaine manière. Je ne vais pas entrer dans le détail de ce lien mais cela peut aisément engendrer le fait que deux versions pourraient être attirées l'une vers l'autre en voyageant d'une réalité à l'autre. Ce n'était qu'une supposition, vous avez confirmé, comme vous m'avez confirmé qu'il y avait deux versions, je n'en n'étais pas certain. Ensuite, et lorsque l'on connaît votre dossier et les évènements, il est facile de déduire ce qui a pu se passer et je suis doué pour ça. Maintenant que je vous ai devant moi, je sais que vous êtes une personne malsaine, violente, manipulatrice et retord. Manque de chance pour vous, j'ai une très grande expérience avec ce genre de personnalité. Tellement prévisible et redondant. S'en est lassant, dit-il en amusant Khan ricanant sans retenue.

Il continua à fixer l'ancien capitaine bouillant de colère malgré qu'il se maîtrise en apparence, tous observant et écoutant dans un silence pesant :

- Laissez moi essayer d'en deviner un peu plus, fit Harias. Lorsque vous avez obtenu le Discovery, vous avez su qu'il vous permettrait de rentrer chez vous ce qui implique que vous connaissiez déjà un peu le Réseau puisque monsieur Stamets n'en n'était pas encore là à ce moment. J'en déduis que vous connaissez au moins l'existence et le principe général du réacteur qui nous pose problème. Il est la seule ouverture sur le Réseau de votre réalité, ça j'en suis sûr. Vous avez poussé monsieur Stamets dans son travail et ses expérimentations pour qu'il trouve au plus vite le chemin jusqu'à votre réalité d'une manière ou d'une autre. Et pour ça, vous avez besoin du Discovery ce qui implique que vous aviez l'intention d'emmener cet équipage au complet avec vous, posa-t-il en les choquant. Vous êtes cruel. Mais ça ne s'arrête pas là. Vous vous êtes mis à entraîner cet équipage comme un équipage militaire, vous le prépariez au combat. Vous vouliez vous en faire une arme pour votre retour. Donc soit cette réalité est en guerre, très dangereuse ou vous avez vous même des projets violents et militaires. Le potentiel militaire du Discovery est immense avec le moteur sporique. C'est pour ça que vous vous êtes acharné sur cet équipage et vu vos manières, je me dis que celles de certains de votre univers doivent ressembler.

- Vous ne savez pas ce que vous allez affronter en allant là bas, répondit-il. Vous avez besoin de moi.

- Non. Je n'ai pas besoin de vous. Ce vaisseau et son équipage sont bien assez doués pour se débrouiller. Mais j'admets que vos informations pourraient aider. C'est pour ça que je vous laisse une chance de coopérer. Pourquoi vouliez vous faire de ce vaisseau un vaisseau militaire avant de retourner là bas ?

- Parce que la loi du plus fort règne là bas, concéda-t-il finalement.

- Enfin une vérité, sourit Harias. Dîtes m'en plus, exigea-t-il.

- Ma réalité est l'opposée complet de celle-ci, commença-t-il.

Et si Harias sentait qu'il cherchait toujours à les manipuler, certainement en coopérant partiellement, il pouvait déjà donner des informations précieuses.

- Ils n'arrêteront pas le réacteur et ils n'accepteront pas de le faire, reprit-il. Il est bien trop précieux et son énergie assure la suprématie de la civilisation dominante.

- Si cette civilisation accepterait de détruire l'Univers et donc de se détruire elle même par la même occasion pour une courte période de suprématie, elle est profondément stupide, remarqua Harias. Quelle civilisation ? Les humains je parie, avança-t-il en surprenant tout le monde sauf Khan.

- Oui, approuva Lorcas. Comment vous… ?

- Comment je le sais ? Vous avez dit que votre univers était l'inverse du nôtre. Donc l'humanité là bas est l'inverse de ce qu'elle est ici. Cela mène à dire qu'au lieu d'être parmi les peuples à l'origine d'une union pacifique comme la Fédération, elle est à l'origine d'une quelconque organisation despotique là bas. Les humains, comme toutes les espèces intelligentes, sont capables du pire comme du meilleur. Et les humain ont un sacré potentiel lorsqu'il s'agit d'appliquer les choses dans leurs extrêmes. Cela veut dire que si ici ils s'efforcent de faire le meilleur, là bas, ils font le pire. Ensuite ? poussa-t-il.

- Et bien devinez, nargua Lorcas.

- Vous refusez de coopérer ? s'amusa-t-il. Très bien. Donc prison, conclut-il simplement. Khan ?

- Je le mets en cellule, s'amusa-t-il en venant saisir fermement l'épaule de l'homme.

- Faîte le nous savoir si vous changez d'avis, fit Harias en le regardant emmener Lorcas sans douceur.

Il disparut bien vite, la porte se referma et Harias se tourna vers le reste de sa passerelle encore sous le choc.

- Comment avez-vous su qu'il était à bord ? demanda Cornwell.

- Je connais par cœur l'énergie de mon équipage, répondit-il. La sienne faisait tâche dans le paysage. L'avoir sous les yeux directement m'a permis de voir la signature énergétique différente qu'il dégageait et j'ai sentis celle de sa réalité grâce au Réseau. Le reste est facile à comprendre pour moi.

- Amiral, fit-elle en se tournant vers Christopher, nous devons rentrer pour revoir cette mission et interroger Lorcas pour en savoir plus.

- Capitaine ? interrogea calmement celui-ci en regardant son compagnon.

- Cela ne change rien à notre mission à mes yeux. Et le Réseau n'a pas le temps d'attendre qu'il accepte de parler s'il parle un jour. Nous avions l'intention de faire sans ces informations quel que soit le danger. Nous pouvons toujours le faire. Je suis d'avis de le garder à bord sous surveillance, de voir s'il acceptera ou non de coopérer et de poursuivre cette mission comme prévu. Nous savons maintenant que nous allons certainement en terrain dangereux et que les persuader ne sera pas facile mais le but et le moyen d'y parvenir restent les mêmes comme l'enjeu. Nous n'avons rien à gagner de significatif à nous arrêter pour lui et pour l'interroger.

- Je suis d'accord, répondit l'amiral en regardant sa collègue.

- Vous avez raison, concéda-t-elle.

- Poursuivez capitaine, fit alors Pike.

Acquiesçant, Harias regagna son siège, attendant le retour de Khan lui assurant que Lorcas était bien enfermé en cellule avant de poursuivre :

- Alerte noire, lança-t-il.

Aussitôt, l'alerte correspondante raisonna et la lumière changea sur la passerelle. Harias activa son interface avec le moteur sporique, les anneaux sur ses cornes s'illuminant sous l'attention des deux officiers supérieurs assistant à cela pour la première fois. Tous se tinrent prêt et il ferma les yeux, s'immergeant dans son lien avec les spores du cube de réaction et le Réseau, se concentrant sur cette réalité à atteindre, demandant le chemin en transmettant son souhait d'aller régler ça et de porter secours au Réseau tout entier. Celui-ci lui répondit presque immédiatement, lui ouvrant la route et il s'élança, faisant sauter le Discovery. Le passage dans le Réseau fut plus long qu'à l'habitude, ce qui n'avait rien d'étonnant. Mais personne sauf lui n'en fut conscient. Il fut surpris de croiser rapidement une chose étonnante dans le Réseau juste avant d'en ressortir. Au plus il sautait au plus il parvenait à appréhender le passage très rapide dans le Réseau, à le voir comme s'il regardait par la vitre sur la route et ce qu'il vit cette fois l'étonna un peu. Il le laissa pourtant sur le côté, les priorités s'imposant lorsqu'ils ressortirent. Le lieu semblait désert et il réagit sur le champs.

- Recalibrez nos scruteurs et nos systèmes, ordonna-t-il.

- Oui capitaine.

- En attendant, activez les caméras extérieures. Ouvrez l'œil pour voir si nous sommes seuls ou non et restez en alerte. Monsieur Stamets ?

- Un saut incroyable et sans accroche capitaine, répondit-il de la console reliée au moteur sporique. Tout est en ordre de mon côté même si j'ai hâte de me pencher sur ces données.

- Je n'en doute pas mais ça attendra que nous soyons sûr de notre sécurité, sourit-il.

- Docteur Culber ? interrogea Pike inquiet pour son compagnon.

- Tout va bien, sourit-il. Comme d'habitude. Même si j'ai l'impression que ce saut a été un peu plus dur pour vous. Plus de concentration ? supposa-t-il.

- Bien plus, acquiesça-t-il. Un chemin bien plus complexe mais rien de bien méchant.

- Nos scruteurs sont de nouveau opérationnels capitaine, intervint Saru.

- Rapport de situation, demanda-t-il alors.

- La zone est déserte capitaine, répondit Owosekun. Aucun signal ni signe de vie détecté. Tout est calme.

- Très bien. Analysez tout ce qui est à portée, ordonna-t-il alors qu'on s'y mettait déjà.

- Nous pouvons confirmer les cartes stellaires capitaine, fit son second, mais aucune installations artificielles n'est là où elle se trouve chez nous.

- C'est normal nous ne sommes pas chez nous, répondit-il.

- Capitaine nous détectons un champs de débris non loin, intervint Owasekun. Il s'agirait d'une épave de vaisseau mais nous sommes trop loin pour en savoir plus.

- Des signes de vie ou tout autre signal en sa provenance ? demanda-t-il.

- Aucun capitaine.

- Détectez vous quoi que ce soit en approche de cette épave ?

- Non capitaine.

- Bien, Lieutenant Detmer, allez là bas, ordonna-t-il pour être aussitôt obéit. Recherchez immédiatement une zone adaptée pour notre camouflage, commanda-t-il. Et que l'on garde un œil très vigilent sur nos scruteurs. Analysez tout ce que vous pouvez capter en toute discrétion. Nous ignorons si notre arrivée a pu être remarquée ou non alors soyez vigilants.

- Oui capitaine.

Très calmement, tous s'exécutèrent, précis et rapides, comme il leur avait appris. Très vite, ils furent sur le site de l'épave.

- Il s'agit d'une épave klingonne d'après nos données capitaine, fit Saru. La signature quantique est différente comme vous l'aviez dit. Les traces de combats sont similaires et compatibles avec la technologie de Starfleet, remarqua-t-il perplexe.

- Ce n'est pas surprenant. Nos deux réalités sont semble-t-il très proches l'une de l'autre. Il doit y avoir de nombreuses ressemblances et cela pourrait nous aider. Peut-on récupérer quoi que ce soit de cette épave ? Comme des bases de données ?

- Analyse en cour.

- Qu'un de nos pilotes se prépare à sortir avec un module d'exploration au cas où nous trouvions quelque chose, ordonna-t-il. Lieutenant Owosekun, notre zone de camouflage ?

- Nos cartes stellaires correspondent capitaine et nous avons confirmé notre position par rapport au centre galactique. Je confirme la présence d'un champs de débris adapté dans une zone isolée. L'emplacement est identique à celui de notre univers et l'endroit est désert de présence et de signal détectable.

- Montrez moi sur l'écran pour que je puisse sauter dés que nous aurons fini ici, demanda-t-il alors qu'elle affichait les données pour lui et qu'il enregistrait les coordonnées. Monsieur Stamets, préparez le moteur sporique, tenez le prêt.

- Oui capitaine.

- Nous détectons ce qui semble être un noyau de donnée dans l'un des fragments du vaisseau capitaine, fit Saru. Mais je ne peux pas en dire plus ni savoir s'il est intact.

- Envoyez notre pilote pour aller le chercher et gardez un œil sur lui et les alentours, guidez le.

On lui obéit sur le champs, tous réagissant au quart de tour sous les regards des deux officiers supérieurs suivant avec attention cet équipage bien huilé visiblement. Rapidement, un pilote fut de sortie pour aller récupérer ce qu'ils convoitaient, Harias se chargeant lui même de le guider à distance en analysant les informations qu'ils avaient. Ce fut sans problème que son subalterne récupéra le noyau de donnée, réintégrant ensuite le vaisseau.

- Que l'équipe prévue pour cela analyse ce noyau au plus vite et je veux savoir s'il est exploitable dés que nous le savons. Commander Landry ?

- Capitaine ?

- Allez chercher Burnam et rejoignez l'équipe d'analyse pour voir ce que nous avons.

- Burnam capitaine ? demanda-t-elle surprise.

- Oui. Son expertise en xénoanthropologie est parmi les meilleures de Starfleet et nous en aurons besoin comme des points de vu de chacun. Nous ne savons pas à quoi nous avons à faire et aucun de nos point de repère habituel n'est valable ici. Allez-y avec elle et dîtes lui que c'est moi qui le demande.

- Oui capitaine, approuva-t-elle en s'exécutant.

- Quel que chose d'autre à exploiter dans cette épave ? demanda-t-il.

- Non capitaine.

- Dans ce cas, alerte noire, ordonna-t-il.

Sans attendre, il sauta pour rejoindre le champs de débris qu'ils visaient, analysant la zone avant de mettre en œuvre leur plan de camouflage. Le principe était simple : se mettre dans un champs de débris adapté, magnétiser la coque du vaisseau tout entier pour que les roches s'y collent, le cachent et que le champs magnétique généré brouille leur présence. Si la manœuvre prit un peu de temps et de délicatesse, le Discovery fut bientôt recouvert, invisible et à l'abri, la zone déserte.

- Bon travail, félicita le capitaine. Que l'on coupe les moteurs conventionnels, cela nous cachera un peu plus et si nous devons partir, nous utiliserons le moteur sporique. Prévenez le lieutenant commander Stamets qu'il faut garder le moteur prêt à servir à tout instant. Gardez un œil attentif sur la zone, je veux être prévenu de toute anomalie quelle qu'elle soit. Passage en alerte jaune. Notre priorité maintenant est l'information. Nous resterons en stand-by le temps de l'analyse du noyau. Amiral Pike, puis-je vous confier le Discovery un moment ? demanda-t-il en surprenant tout le monde.

- Bien sûr mais pourquoi ? demanda celui-ci.

- J'ai vu quelque chose de très intéressant en arrivant ici mais dans le Réseau et ça a assurément un rapport avec notre situation. Cela pourrait nous aider, il faut que j'aille voir. Je n'en n'ai pas pour longtemps. Je dois aller dans le Réseau un moment.

- Sans vous, le vaisseau ne peut aller nul part capitaine, remarqua Cornwell l'air alarmée. Vous ne pouvez pas…

- Vice-amirale, intervint Pike en la faisant taire. Allez-y capitaine, je me charge de garder votre vaisseau en sécurité, assura-t-il calmement.

Harias lui sourit, acquiesçant avant de partir pour la salle des machines sporique, laissant son compagnon prendre son siège.

- Amiral, fit Cornwell.

- Vous devez avoir confiance en lui, fit-il à son attention. Il sait ce qu'il fait et jamais, jamais il ne mettra son vaisseau en danger si facilement. Je connais très bien le capitaine Harias, remarqua-t-il alors que tous connaissaient leur lien, il mourra avant de laisser volontairement un seul de ses hommes mourir ou être blessé, dit-il en faisant sourire la passerelle. Il était prêt à assumer cette mission tout seul et il en aurait été capable. Nous sommes là pour l'aider et le soutenir alors faîte lui confiance. Le capitaine Harias a une immense expérience bien au-delà des nôtres et une réflexion bien plus poussée. Sans parler de son instinct incroyablement performant. Je l'ai vu sentir des dangers à des distances impressionnantes et jamais il ne s'est trompé. S'il avait senti le moindre danger pour le Discovery, il ne s'éloignerait pas et s'il dit que ce qu'il a vu dans le Réseau est important, ça l'est. Il a le commandement de cette mission et il l'accomplira aussi vite et aussi prudemment qu'il le pourra. Vous devez le laisser faire. Ce n'est pas pour rien si le commandement lui fait confiance.

- Si vous le dîtes, soupira-t-elle.

- Continuez comme ordonné par votre capitaine, dit-il à l'attention des autres, rien ne bouge à moins qu'une nouvelle donnée n'arrive, dit-il en les faisant approuver.

Rapidement, Harias avait gagné le cube de réaction déjà plein de spore dans l'attente d'entrer en action au besoin. Ses hommes saluèrent son arrivée et il appela Stamets près de lui.

- Prenez votre équipement, nous allons dans le Réseau un instant, annonça-t-il alors qu'il bougeait sur le champs pour prendre son matériel. J'ai croisé une chose intéressante en venant ici et je crois que ça va nous aider. Vous en profiterez pour analyser le Réseau et son état. Maintenant que nous sommes à l'origine de l'infection qui le tue, vous devriez avoir plus d'informations.

Il approuva et ils entrèrent dans le cube ensemble. Un battement de cil plus tard, ils étaient dans le Réseau, Paul ne perdant pas un instant pour se mettre au travail alors que Harias observait les alentours, se concentrant pour trouver ce qu'il était venu chercher.

- Sortez de là Paul Stamets ! lança-t-il finalement avec autorité.

- Capitaine ? fit le lieutenant commander intrigué.

- Pas vous, lui, dit-il en pointant quelque chose.

Son camarade regarda dans cette direction, stupéfait de trouver une réplique de lui même entre les arbres fongiques, vêtu d'un uniforme noir et or.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? fit-il perdu.

- C'est le Paul Stamets de cette réalité, répondit Harias. N'est-ce pas ?

- Oui, répondit l'étranger.

- Qu'est-ce qu'il fait ici ? demanda le lieutenant commander. Tu as découvert comment entrer tout seul dans le Réseau ?

- Je suis là non ? fit-il nonchalamment.

- Pas volontairement, sourit Harias. Vous êtes ici depuis un moment et le Réseau commence même à vous assimiler, remarqua-t-il. Coincé ? s'amusa-t-il.

- Oui, admit-il l'air piteux. Le Réseau est en train de m'infecter et ça va me tuer à la longue. Je suis là depuis trop longtemps. Mais vous vous savez comment entrer et sortir d'ici. Je vous ai vu faire. C'est pour ça que je me suis montré. Vous pouvez m'aider.

- Je pourrais peut-être mais avant ça, je veux des réponses, exigea-t-il.

- Sur quoi ? demanda-t-il.

- Vous êtes le Paul Stamets de cet univers, donc vous êtes celui qui a découvert le Réseau dans cette réalité, supposa-t-il.

- Oui, approuva-t-il.

- Et tu as permis la construction de ce réacteur de malheur, comprit le lieutenant commander. Tu es à l'origine de l'agonie de l'univers tout entier !

- J'ignorai que ça aurait cet effet et il n'est pas en mon pouvoir d'arrêter ce réacteur maintenant, répondit-il.

- Il le faudra pourtant, répondit son homologue.

- Votre société est-elle consciente de l'effet du réacteur sur le Réseau et le multivers ? demanda Harias.

- Oui mais les responsables s'en fichent, dit-il en choquant son double. L'énergie fournie n'a pas d'équivalent et même lorsque le Réseau sera mort, il faudra encore du temps avant que la vie s'éteigne. Le responsable sera mort depuis longtemps alors il s'en fiche.

- Je vois. Qui est ce responsable ?

- L'empereur de l'Empire Terriens, la société dirigeante de notre univers, répondit-il. Le réacteur alimente son vaisseau qui est aussi son palais et le centre de l'Empire.

- Comment le détruire ?

- Il est très bien protégé. Vos armes ne l'atteindrons pas, elles n'en n'ont pas la puissance. Il faudrait monter à bord et l'arrêter ou le saboter mais c'est impossible. Ce vaisseau est imprenable et très bien défendu et surveillé.

- Impossible est un mot absent de mon vocabulaire, répondit-il. Ce vaisseau palais est-il le seul a avoir cette technologie ?

- Oui.

- Quelqu'un d'autre que vous peut-il reproduire ?

- Bien sûr que non, fit-il avec arrogance.

- Dans ce cas, j'imagine que toutes les informations sur ce réacteur sont sur ce vaisseau ?

- Oui. Ce n'est pas un secret qu'on ébruite.

- Nous aiderez vous à réparer votre erreur ?

- Oui, fit-il avec une sincérité apparente. Mais je dois sortir d'ici pour ça.

- Vous mentez, remarqua-t-il sombrement. Dommage, vous étiez à peu près sincère jusque là. Nous rentrons lieutenant commander, dit-il alors que celui-ci approuvait.

- Eh ! Et moi ? fit l'autre.

- Vous vous restez là. Vous n'êtes pas sincère, vous ne pensez qu'à vous et à votre survie et pas une seconde vous ne regrettez votre participation à ce projet ou à cette catastrophe. Vous aussi, vous vous en fichez. Le Réseau est en train de vous détruire et vous savez pourquoi ? Pas parce que vous êtes là depuis longtemps mais parce qu'il sait que vous êtes responsable. Il applique son châtiment et je n'interviendrai pas là dedans alors que vous n'en n'avez rien à faire.

Ne lui laissant pas le temps de répondre, il posa une main sur l'épaule de son Stamets et réintégra son vaisseau, se disant finalement que ce Stamets ne lui servirai pas à grand-chose. Il avait bien senti que comme pour Lorca, seul son intérêt personnel l'importait et qu'il n'avait pas du tout l'intention de les aider vraiment. Il avait tenté de les manipuler en les apitoyant sur sa mort et une fausse culpabilité. Pour lui, il était juste qu'il subisse la sentence du Réseau.

- Nous sommes capables du meilleur comme du pire n'est-ce pas ? fit Paul en sortant du cube avec lui.

- Oui mais vous êtes son inverse justement, rassura-t-il. Tenez le moteur prêt au cas où et analysez ce que vous avez sur le Réseau pour suivre son état.

- Oui capitaine.

Il approuva et retourna vers la passerelle, son compagnon lui rendant volontiers son siège alors qu'il leur racontait ce qu'il venait de se passer.

- Donc cet Empire Terriens, son empereur, sait ce qu'il est en train de faire avec ce réacteur mais s'en fiche totalement ? fit Christopher. Ils sont complètement fous.

- Oui et ça implique une personnalité, une société très égoïste, destructrice, cruelle, remarqua Harias. Au plus nous avançons et au plus je me dis que la négociation ne fonctionnera pas. Si ce réacteur est aussi puissant que nous l'avons estimé, les boucliers et systèmes qui le protègent le seront tout autant. Il a dit la vérité à propos de nos armes qui ne pourront l'atteindre. Donc, si la négociation échoue, il nous faudra trouver un autre moyen d'arrêter cette chose. Ce Stamets n'a pas menti en disant que toutes les informations étaient sur ce fameux vaisseau palais, qu'il était le seul à avoir cette technologie et qu'ils ne pourraient reproduire sans lui. Il était doté d'une très grande arrogance et esprit de supériorité. Un être comme lui n'aura pas partagé son secret sur sa technologie pour se rendre indispensable. C'est à vérifier mais j'en suis quasiment certain. Et compte tenu de ce qu'implique cette affaire et de la puissance de ce réacteur, c'est un secret qui n'aura pas été partagé avec d'autres si on poursuit sur la mentalité déjà découverte de cet univers. Nous allons voir quelles informations nous tirerons de ce noyau pour confirmer et décider de la marche à suivre.

Tous approuvèrent et on se prépara à attendre l'analyse de l'équipe étudiant le noyau de donnée et ce qui en sortirait.