Capitaine de Starfleet
Chapitre 23 :
Second round
Ce fut avec ébahissement que la passerelle du Discovery vit arriver la gigantesque masse d'informations envoyée par leur capitaine. Puis il cessa et la voix de leur capitaine résonna à nouveau :
- Capitaine Harias au Discovery me recevez vous ?
- Parfaitement capitaine, répondit Saru. Nous avons bien reçu les données que vous nous avez fait parvenir.
- Bien. Dans ce cas Khan et moi rentrons pour le moment afin de faire le point et d'analyser ces informations. Nous allons sauter vers la serre de la mezoria. Est-ce bon pour vous ?
- Oui capitaine. Nous vous attendons.
- Nous sautons dans trois, commença-t-il en remettant Khan dans le coma, deux, un…
Ils sautèrent et cela rompit la connexion avec eux un moment avant qu'elle ne soit rétablie et ne les montre dans la serre, leur présence à bord rapidement confirmée. Il ne fallut ensuite que peu de temps avant que le capitaine et son assistant n'entrent sur la passerelle. Et immédiatement, malgré son costume, on vit que l'or de l'être ailé avait diminué de moitié au moins, les inquiétant.
- Est-ce que tout va bien capitaine ? demanda immédiatement Culber en venant vers lui alors que Saru lui rendait son fauteuil.
- J'irai bien, répondit-il avec un sourire rassurant. Beaucoup d'énergie dépensée mais rien de plus. Cela en valait la peine. Nous avons avancé aussi bien pour les informations que pour la négociation.
- Pour les informations d'accord mais pour la négociation…, fit Cornwell. Vous pensez vraiment qu'ils vont sagement obéir ?
- Non, bien sûr que non, sourit-il. C'est pour ça que nous pourrons commencer les choses sérieuses la prochaine fois. Le but de ce premier contact était de les fragiliser.
- Comment ça ? questionna Landry en faisant profondément soupirer Khan.
- Ce genre de personnage, de pseudo empereur ne cède pas quand il pense qu'il a les moyens et la puissance nécessaire pour se protéger et riposter, expliqua l'augmenté. Et tant qu'ils n'auront pas de preuve tangible de ce que le capitaine peut leur faire, elle ne pliera pas peu importe ce que l'on dira et comment on le dira. Nous avons dit que nous devions leur faire peur pour attirer leur attention, ce que nous avons fait avant de monter à bord. Maintenant, il faut tourner la situation à notre avantage. Comme le capitaine l'a dit : la faiblesse de ce genre de personnage réside dans sa dépendance à avoir des subalternes. Autrement dit, nous devons commencer par mettre le bazar dans ses rangs, les pousser à se rebeller d'une manière ou d'une autre. L'empereur règne par la peur et qu'est-ce qui est plus motivant que la peur ?
- L'espoir, répondit Pike sans hésiter. C'est pour ça que vous avez fait passer Harias pour un tel personnage avec un tel discours en faisant croire qu'il vous avait rendu immortel. L'empereur n'était pas la cible, c'était tout les autres. Vous leur avez révélé que leur empereur était peut être en train de permettre leur destruction et dans un même temps, qu'il y avait peut-être quelqu'un de beaucoup plus puissant capable de leur donner absolument tout ce qu'ils pourraient vouloir. Vous leur avez donné l'espoir à la fois de survivre et d'obtenir n'importe quoi à condition de se retourner contre l'empereur et de vous rejoindre.
- Ce genre de personnage ne sait pas ce qu'est la loyauté, approuva-t-il. Seuls leur survie et leur intérêt personnel compte. Ils ne feront pas ce que nous voulons en leur ordonnant à moins qu'ils soient certains qu'on les anéantira et nous ne sommes pas en mesure de donner ce genre de preuve. Mais si on leur donne une possibilité d'avoir beaucoup plus, ils seraient capables de trahir n'importe qui, n'importe comment par avidité. L'empereur sera déstabilisé et elle pourrait se retrouver renversée ou forcée à nous céder par les autres parce qu'ils espéreront profiter du capitaine pour avoir ce qu'ils veulent. Et ce que nous leur avons fait miroiter, l'empire et l'empereur ne peut certainement pas leur donner. Ils espéreront l'amadouer en se soumettant à lui parce que quoi qu'on dise, pour eux, la soumission totale signifie que celui à qui ils se soumettent les prendrons avec lui. Alors ils penseront dur comme fer que se soumettre au capitaine leur permettra d'avoir une place auprès de lui comme moi et qu'ils auront ce qu'ils veulent.
- Vous avez clairement signifié que c'était bien plus que ça qui était nécessaire pour gagner une place avec lui, remarqua Saru.
- Vous vous l'aurez compris, répondit Khan, eux n'ont ni la morale, ni le cheminement de réflexion nécessaire pour le comprendre. Ils ne fonctionnent que par intérêt et pensent que tous fonctionnent pas intérêt. Pour avoir ce que nous voulons dans les temps impartis, il faut parler de manière à ce qu'ils comprennent et réagissent. Ils ne se feront que plus avoir si on leur fait miroiter ce qu'ils veulent. Ils se massacreraient entre eux pour l'obtenir. C'est ainsi que ce type de personnalité fonctionne. Vous devez tout savoir maintenant, remarqua-t-il en balayant la passerelle du regard. Je sais comment ils vont réagir par expérience.
- Parce que vous avez été ainsi ? fit Cornwell.
- Non. Les augmentés n'ont jamais été aussi stupides que les humains naturels pour céder à une chose aussi futile que ce genre d'avidité, gronda-t-il. Je le sais parce que les augmentés ont utilisé ce genre de stratégie pour faire tomber les humains lorsque nous avons conquis le monde. Nous les avons poussé à s'entre déchirer en leur faisant miroité l'argent, la puissance et le pouvoir. Il n'a pas fallu grand-chose pour qu'ils se trahissent et s'entre tuent. Comme ces terriens, ils ignoraient ce qu'était la loyauté et la force véritable. C'était des imbéciles égoïstes arrogants et avides de pouvoir.
- Et pas vous ? demanda-t-elle.
- Les augmentés n'ont jamais recherché le pouvoir que pour une seule raison : obtenir leur liberté, rappela-t-il. Ne nous comparez à vous, nous sommes et nous avons toujours été supérieurs en tout.
- Je n'arriverai jamais à comprendre pourquoi vous lui faîte confiance capitaine, fit Cornwell exaspérée. Il avoue presque ce qu'il veut et ce qu'il pense de nous.
- Et cela vous surprend ? demanda Harias. Puisqu'on en est là, autant être clair. Les augmentés ont été créé par les humains eux mêmes. Ils ont peut-être été créé mais ils n'en demeure pas moins qu'ils sont vivants, conscient, pensant, intelligents, doté d'émotions… bref, ils sont des êtres qui ont des droits. Hors, à l'époque, ils ont été utilisé comme des objets. J'espère pour vous que vous ne saurez jamais ce que ça fait parce que, par expérience, je vous assure que c'est très désagréable. Les augmentés ont été, d'abord et avant tout, réduit en esclavage par les humains. Réduis en esclavage, torturés, exploités, envoyés combattre comme de vulgaires armes, maltraités, affamés, assoiffés, sujets d'expériences… Ils ont tout subi sous prétexte qu'ils avaient été créé et qu'ils n'avaient donc aucun droit selon leurs créateurs. S'ils se sont rebellés, qu'ils ont combattu les humains jusqu'à les renverser, c'est parce qu'ils n'avaient pas d'autre choix pour gagner leur liberté et leur paix. Cela, tous peuvent le comprendre. Ensuite, ils ont bâtis leurs empires, leurs maisons, leurs sociétés et ils ont enfin pu vivre comme ils le désiraient.
- En réduisant les humains en esclavage, remarqua Cornwell.
- Et ceux de l'époque l'avaient plutôt mérité selon moi, répondit-il. L'opinion publique de l'époque savait pour eux et ils approuvaient le traitement qui leur était réservé. Lorsque l'on fait ce genre de chose en manipulant, en se servant des autres ainsi, il faut s'attendre à subir ce retour de flamme inexorable. J'ai vu ça tellement de fois. Oui les humains ont été réduit en esclavage et on pourra discuter autant que l'on veut là dessus. Mais puisqu'il est question de Khan, parlons de Khan. Il est devenu empereur et il a dirigé une bonne part de la Terre avec les siens. Malgré le temps, son surnom de l'époque est parvenu jusqu'à nous. « Le meilleur des tyran », rappela-t-il en surprenant sa passerelle. Khan a été dur, intransigeant, implacable, strict, froid et tout ce que vous voudrez du genre mais il n'a jamais été cruel et despotique. Il est devenu ce qu'il pouvait devenir de mieux en ces circonstances. Sous son règne, il n'y a eu ni persécution, ni génocide, ni torture, ni justice arbitraire, ni horreur, ni destruction de vie, ni rien de ce genre. Il était dur mais juste et respectueux des autres. Son empire était séparé de ceux des autres augmentés qui eux se sont adonnés à ces horreurs personnes ne le nie. Mais pas lui et pas les siens, son empire était le meilleur de l'époque.
Il marqua une pause, échangeant un regard avec un Khan tranquille.
- Cela ne les a pas empêché d'être ciblé aussi pendant les guerres eugéniques qui visait à renverser tout les augmentés, reprit-il. Ils n'ont fait la guerre que pour se défendre et défendre leur maison, leur paix et leur liberté. Dois-je vous rappeler qu'à ce moment là, les humains voulaient les exterminer sans cérémonie ? Un génocide, c'était tout ce qui les attendait s'ils perdaient cette guerre. Lorsqu'il a été évident que la guerre ne mènerait à rien pour eux, Khan et ce qui restait des siens ont bâtis un vaisseau, l'ont lancé vers l'espace sans savoir où aller et se sont mis en sommeil cryogénique avec l'espoir de trouver un jour un monde où enfin pouvoir avoir une maison et vivre en paix. Si l'histoire n'a retenu d'eux que cette image de despote c'est aussi parce les humains de l'époque avaient grand besoin d'effacer leurs erreurs et leurs crimes. On a interdit la manipulation génétique et on a enterré tout cela à un tel point que jusqu'à ce que Khan livre sa version des faits à la Fédération et à Starfleet, nous étions très loin de connaître la vérité. Si cela est toujours secret, je sais qu'on est déjà en train de remettre à jour les données historiques pour remettre les choses en ordre le jour où l'existence des augmentés sera révélée.
- Elle le sera ? s'étonna Landry.
- Oh oui elle le sera, assura Khan.
- Seulement si nous acceptons de vous rendre la liberté, fit Cornwell. Et ce n'est pas demain la veille. Vous avez tenté de détruire Starfleet et la Fédération, révéla-t-elle en choquant tout le monde.
- Et pourquoi à votre avis ?! intervint soudain Christopher semblant perdre patience. Lorsque l'amiral Marcus a trouvé le vaisseau des augmentés et compris ce qu'ils étaient, il a réveillé Khan et Khan uniquement en sachant qu'il était leur chef. Et regardez ce qu'il a fait. C'était inévitable.
- Qu'a-t-il fait ? demanda Burnam.
- Vous devez comprendre que lorsque Khan a été réveillé, il ignorait absolument tout des évolutions du monde, reprit Harias. Les humains étaient ses ennemis et ceux qui voulaient sa mort et celle de son peuple. L'amiral Marcus a compris ce qu'ils étaient en trouvant leur vaisseau et comme vous le savez tous désormais, il était obsédé par la guerre. Il y a vu une opportunité. Il a réveillé Khan avec l'intention de se servir de son intellect et de ses capacités de combattant pour bâtir une identité militaire chez Starfleet. Mais il savait que jamais Khan et les siens ne coopéreraient. Alors il n'a réveillé que lui et il a retenu tout les autres en otage contre lui, menaçant de les abattre s'il ne lui obéissait pas, raconta-t-il en choquant tout le monde une fois encore. Il l'a forcé à travailler sur des armes et des stratégies militaires pour préparer sa guerre.
- Et il voulait en faire de même avec le capitaine Harias lorsqu'il a découvert ses capacités, ajouta Khan. Seulement, le capitaine était une personnalité publique, très appréciée par l'amiral Pike et tout les officiers de Starfleet qui le connaissaient. Il n'avait aucun moyen de pression sur lui et il ignorait s'il pouvait seulement le retenir contre son grès.
- Il a tenté de me recruter pour préparer cette guerre de manière bien plus subtile et traditionnelle, ricana Harias. J'ai refusé mais c'est aussi ça qui a fait que j'ai sérieusement commencer à me méfier de lui.
- Marcus m'avait aussi demandé de trouver un moyen de capturer et de soumettre le capitaine, se rappela Khan. En connaissant ses capacités, il savait que le capitaine serait un élément de choix pour faire la guerre. Mais bien sûr, je n'ai pas pu accéder à cette requête, s'amusa-t-il.
- Et j'ai bien sûr refusé ses propositions, compléta Harias. Il a forcé Khan à travailler pour lui en menaçant les siens. Mais Khan étant ce qu'il est, il a cherché un moyen de s'enfuir avec ses camarades. Malheureusement, cela n'a pas fonctionné et Khan n'a pu que s'enfuir seul. L'amiral Marcus lui a alors fait croire qu'il avait abattu l'ensemble de ses camarades pour le punir. J'aimerai bien savoir ce que vous auriez ressenti à sa place vice amirale. Après tout les efforts qui avaient été fait, après une vie de combat et de souffrance, après qu'il ait été encore une fois honteusement réduis en esclavage par un humain qui n'a pas hésité à se servir des siens en chantage contre lui, qui, il l'a pensé à cet instant, avait tué tout ce qu'il restait des siens, de sa famille en le laissant seul au monde. Que pensez vous que l'on ressent alors madame ?
Elle eut la décence de baisser le regard et de paraître gêné.
- Alors, en toute logique et n'ayant plus rien à perdre, Khan à voulu se venger, continua-t-il. De Marcus d'abord, de Starfleet ensuite puisque malgré tout, une partie de Starfleet a coopéré avec Marcus pour lui infliger cela. C'est aussi de la faute de Starfleet qui n'a pas su voir ce qu'il se passait en son sein. Il a voulu se venger et c'est un grand stratège. Alors il a perpétré ce fameux attenta sur le centre d'archives à Londres.
- C'était lui ? fit Landry.
- Oui, confirma l'augmenté sans honte. Ce centre d'archive n'était pas un centre d'archive, c'était l'endroit où Marcus travaillait à sa guerre et où il m'a forcé à travailler. Ceux qui étaient là bas savaient parfaitement pour beaucoup d'entre eux.
- Il a détruis ce centre pour détruire au maximum le travail que l'amiral l'avait forcé à produire et provoquer une réunion d'urgence rassemblant l'amiral Marcus et tout les capitaines présents sur Terre, ainsi que leurs seconds, expliqua le capitaine.
- Un piège, comprit Stamets.
- Oui, sourit-il un peu sadiquement. Je n'avais pas prévu que le capitaine Harias serait dans la pièce ce jour là.
- Il venait tout juste de passer second sur l'Enterprise avec moi comme capitaine, se souvint Pike. L'information n'avait pas encore été transmise. Sur les registres officiels, Kirk et Spock étaient toujours capitaine et officier en second de l'Enterprise. Mais c'était nous deux qui étions là pour l'Enterprise à cette réunion.
- Marcus nous a alors présenté Khan comme un membre de Starfleet qui avait trahis sans raison, s'était retourné contre nous et voulait nous détruire par simple cruauté, reprit Harias. Il puait littéralement le mensonge ce jour là. En recevant les informations au cour de la réunion, j'ai compris que c'était un piège mais Khan nous a attaqué avec un patrouilleur, tirant aux phaseurs sur la salle de réunion avec le but premier de tuer Marcus. Cela n'a pas fonctionné.
- J'aurais réussi si vous n'aviez pas sauté sur mon patrouilleur pour m'arrêter, s'amusa Khan.
- J'ai sauté sur ce patrouilleur pour l'arrêter et ça m'a donné l'occasion de regarder Khan droit dans les yeux, reprit-il. Le regard est une fenêtre sur l'âme et j'ai su, j'ai su qu'il y avait bien plus sous cette affaire que l'amiral voulait bien le dire. L'amiral Pike a été gravement blessé dans cette attaque. Khan s'est enfuis et s'est téléporté sur Chronos pour s'y cacher le temps de monter une nouvelle stratégie. Je savais que quelque chose n'allait pas, que Marcus ne disait pas la vérité et que Khan avait certainement beaucoup à dire. Alors je suis allé voir Marcus et je lui ai demandé d'avoir la tête de la chasse à l'homme contre Khan. Il me l'a donné. Il avait exposé Khan comme un monstre et avec mon passif, en plus d'un petit jeu d'acteur, il a cru dur comme fer que, comme il l'avait ordonné ce jour là, je tuerai Khan à vue sans hésiter et sans poser de question. Il m'a donné le commandement de l'Enterprise, équipé de soixante douze torpilles nouveau modèle longue porté et il m'a ordonné d'aller en lisière de la zone neutre pour tirer sur Khan à distance avec ces torpilles et le tuer.
- C'est contraire à toutes les règles de Starfleet, bredouilla Culber.
- Oui et je n'ai jamais eu l'intention d'exécuter ces ordres, remarqua Harias. Je savais que Marcus mentait et que Khan avait probablement les réponses. J'ai juste fait en sorte d'avoir la mission pour trouver Khan le premier et pouvoir lui parler. La vérité c'est qu'en faisant cela, Marcus voulait faire disparaître Khan ainsi que toute les traces de ses crimes. L'Enterprise a été saboté avec pour but que l'on tombe en panne près de la zone neutre, qu'on ne puisse pas repartir après avoir tiré comme ordonné. Les Klingon auraient détruis l'Enterprise et Marcus aurait eu sa guerre.
- Il n'avait pas prévu que vous anticiperiez tout ses mouvements, s'amusa Khan.
- Vous avez fait ça ? fit Landry.
- Oui. J'ai combattu beaucoup d'autres comme lui, je sais comment ils fonctionnent, ce sont tous les même. J'avais tout anticipé et donc, je savais ce qu'il se passerait et j'ai fait en sorte que ça n'arrive pas. Nous avons détecté le sabotage facilement et réparé bien avant que cela ne nous porte préjudice. Nous sommes allés en lisière de la zone neutre et j'ai envoyé un message à Khan pour qu'il se rende simplement.
- Et vous vous êtes rendu ? s'étonna Stamets.
- Il s'est rendu parce que j'avais à bord ce qu'il chérissait le plus, sourit Harias. En réalité, Marcus n'avait pas tué ses camarades. Ils étaient toujours en cryostase et leurs tubes étaient cachés dans ces fameuses torpilles que j'étais censé tirer sans poser de question, dit-il en les choquant. Marcus pensait que je tirerai et qu'ainsi, le reste des augmentés seraient tués et effacés de l'équation. En me donnant ces torpilles, il a oublié que je percevais les énergies et que je les différenciais. En les approchant, j'ai immédiatement su qu'il y avait des gens à l'intérieur et bien entendu, nous avons sorti les tubes des torpilles sur le champs pour les mettre en sécurité. Comme toutes les espèces, les augmentés ont leur signature d'énergie propre. Je savais que Khan n'était pas humain, je savais que ces gens n'étaient pas humains et je savais qu'ils étaient tous d'un même peuple. En analysant les tubes, nous avons pu déterminer de quelle époque ils venaient et j'ai une très bonne mémoire en plus d'avoir étudié l'histoire de la Terre.
- Vous avez compris ce qu'ils étaient, déduit Stamets.
- Oui et j'ai commencé à assembler les pièces du puzzle. Quand j'ai contacté Khan, je lui ai fait savoir que j'avais les siens à bord, que je m'assurerai que ses droits soient respectés et que je le ramènerai moi même sur Terre pour qu'il s'explique. Il a coopéré, donné un signal et s'est laissé téléporter sur l'Enterprise. Nous sommes repartis sans aucune provocation chez les klingon. J'ai parlé à Khan et il a accepté de tout me raconter.
- Vous en aviez déjà compris les trois quart, se souvint l'augmenté. Et pour l'avoir étudié pour Marcus, je savais que les miens étaient en sécurité avec le capitaine, remarqua-t-il en faisant sourire les autres comprenant facilement.
- Dés lors que les siens étaient de retour, la vengeance passait au second plan pour Khan. La priorité redevenait son peuple, continua Harias. Il a coopéré, nous avons confondu Marcus et cela a conduit à ce qu'il s'est passé.
- Pourquoi avoir coopéré avec lui ? demanda Landry. Je veux dire, le capitaine était quand même de la Fédération, de Starfleet.
- J'ai coopéré parce que contrairement aux humains, je ne suis pas stupide et que je sais reconnaître quelqu'un de bien quand je le vois, répondit-il. Tyran, héros, respect. Je savais que les miens seraient en sécurité avec lui, je savais qu'il tiendrait parole, et je savais qu'il affronterait Starfleet tout entier à lui tout seul pour arrêter Marcus si nécessaire. Et pour la première fois dans toute mon existence, quelqu'un qui n'était pas un augmenté m'a tendu la main et était déterminé à nous défendre et nous aider. J'ai saisi ma chance.
- Après ça, Khan a pu donner sa version des faits sur tout de Marcus à sa propre vie, reprit le capitaine. Mais restait une question.
- Que faire des augmentés cryogénisés, compléta Burnam.
- Oui. Ils n'avaient commis aucun crime envers Starfleet et la Fédération, remarqua-t-il. Ils avaient, comme tous, le droit de vivre, droit à la liberté et à la paix. Khan quand à lui, devait être condamné pour ses crimes. Cela n'a jamais été remis en question. Seulement, nous n'avons pas le droit de garder les augmentés en cryogénie et si nous les réveillons avec leur chef en prison pour le seul crime d'avoir voulu les défendre et les venger, les protéger… Cela aurait signifier la guerre entre eux et nous. Ils auraient tout fait pour libérer Khan et se venger de Starfleet. C'est pour cela que Khan est là. Aujourd'hui, comme depuis toujours, son but est le même : protéger les siens, obtenir leur liberté et se trouver une maison où vivre. J'ai demandé au commandement de laisser Khan venir avec moi plutôt que de le garder en prison. Ainsi, il peut prouver que nous pouvons lui faire confiance et que, lorsque nous réveillerons les siens, il pourra garantir la paix entre nous. Il n'y a que de cette façon que les erreurs du passé pourront être réparées et que ce qui doit être fait, ce qui est bien, sera fait.
Il garda un moment le silence un instant, se fixant sur la vice amirale :
- Je sais que comme beaucoup de monde, vous n'avez pas confiance en lui. Mais retenez ceci : Khan fait ce que tout membre de Starfleet digne de ce nom fait. Il se bat pour les siens, pour sa famille, pour leur paix et leur prospérité. Si vous ne voulez pas vous en faire un ennemi, montrez lui que vous n'êtes pas son ennemi. Les augmentés n'ont jamais attaqué personne qui ne les avait pas attaqué avant. Autant Starfleet veut s'assurer que Khan et les siens ne seront pas des menaces, autant Khan doit aussi, et légitimement, s'assurer que nous ne serons pas une menace pour lui et les siens. Khan a tout intérêt à ce que cela fonctionne s'il veut que les siens soient libérés et qu'ils obtiennent ce dont-ils ont besoin. Nous avons autant de preuves à donner que lui.
- Eux oui, vous non, corrigea Khan.
- Pourquoi juste lui ? demanda Burnam.
- Peut-être parce qu'il a été le seul à nous voir comme des êtres vivants et conscients, à nous traiter avec respect, à nous aider, à nous protéger et à se battre pour nous même si personne à Starfleet n'est vraiment pour tellement vous avez peur de nous, s'amusa-t-il. Et étant donné sa supériorité flagrante, je peux le respecter lui. Je sais qu'il est et sera toujours à la hauteur.
- Personnellement, je comprend Khan pour avoir vécu des choses semblables. La seule différence entre nous, comme je l'ai dit à l'équipage de l'Enterprise lors de cette mission, c'est ce que nous avons accepté d'endurer. J'ai tenu mes principes et ma morale dans ma vie mais j'y ai tout perdu avant d'arriver à Starfleet. Tout, ceux que j'aimais inclus. Lui s'est peut-être affiché en monstre mais il a toujours les siens avec lui aujourd'hui et l'espoir de rebâtir leur civilisation. Dans ce genre de cas, on doit faire des choix sur ce qu'on accepte de perdre et de faire. On ne peut pas tout avoir. Et comme je vous l'ai déjà dit aussi. Quand on a ce genre de vie, on n'est parfois forcé de devenir ce que l'on n'est pas. Khan n'est pas un monstre comme beaucoup aiment à le croire. C'est une personne qui se bat pour sa famille et il continuera. Tous ici devraient pouvoir comprendre ça. Les augmentés sont très peu nombreux. Ils n'auront absolument aucune raison de s'attaquer à Starfleet et de nous faire la guerre en se réveillant, à moins que nous les y poussions. Je comprend Khan pour être passé par là et c'est pour ça que j'ai confiance en lui. C'est quelqu'un de bien qui n'a simplement jamais été autorisé à être quelqu'un de bien par tout ce qui l'entourait.
Il marqua une pause, avant de poursuivre :
- Il ne tient qu'à nous de faire en sorte qu'il puisse l'être, les siens aussi et j'ai bien l'intention de me battre pour ça. Pourquoi croyez vous que Khan soit venu avec nous sur cette mission vice amiral ? Alors que les siens sont dans notre réalité enfermés dans des cryotubes ? Il est là parce que comme nous, il veut les protéger et leur donner un avenir. J'apprécierai vraiment madame, avec tout mon respect, que vous cessiez de vous en prendre à lui à mon bord. Je suis peut-être le seul à faire confiance à Khan et à croire en lui et en son peuple. Mais regardez, je suis aussi le seul à pouvoir être certain que si nous réveillons les augmentés demain, ils ne s'attaqueront pas à moi. Parce que j'ai prouvé que j'avais du respect et de la considération pour eux, que je pouvais comprendre les souffrances qu'ils ont endurés, que je n'étais pas une menace pour eux et que je tiendrai ma parole, que je les aiderai dans la mesure de mes capacités. Si Starfleet acceptait de faire ça, la question serait déjà réglée. Parce que ce n'est que ça, une question de confiance et de respect de la vie d'autrui.
Il y eut un moment de silence sur la passerelle avant que Harias ne reprenne :
- Bien sûr, toutes les informations sur Khan et les augmentés sont classifiées alors rien ne sort de cette passerelle. C'est clair ?
- Oui capitaine, répondit-on sur le champs.
- L'avantage de cette situation et de l'image que Khan a auprès d'eux est que cela pourrait faire bouger pas mal de terriens, remarqua Harias. Nous verrons comment ils vont réagir à cette première rencontre. Leur donner trois jours nous permettra non seulement de faire le point mais cela permettra surtout aux rumeurs de se répandre et aux discussions de se faire. Ils vont assurément déplacer le Charon et tenter de se rendre indétectable. Mais je pourrai les retrouver facilement grâce au réseau et rien que leur prouver cela ne sera pas rien pour eux. S'ils ont fait un palais mobile, c'est aussi assurément pour pouvoir se cacher et se rendre impossible à localiser. Voir que ce ne sera pas un problème pour nous de les retrouver leur fera douter de leur sécurité et cela ne provoquera que plus de tension chez eux. Il se peut que la prochaine rencontre se passe de manière fort différente.
- En quel sens ? demanda Landry.
- Il y a deux options : soit ils voudront se battre et nous renvoyer, soit ils voudront parlementer, répondit-il. Dans leur cas, il s'agira plutôt de nous manipuler pour avoir des informations, pour tenter de préciser ce que nous sommes et pour tenter de profiter ce qu'ils pourraient obtenir de nous. Il y a de bonnes chances qu'ils tentent de nous séparer pour tester un peu plus et peut-être même qu'il tentent de soudoyer Khan pour le mettre de leur côté en pensant qu'il est capable de me trahir.
- Entrerez vous dans le jeu ? demanda Stamets.
- Non, répondit immédiatement l'augmenté. Il n'y a rien de plus déstabilisant pour ce genre de personne que de se retrouver face à quelqu'un de complètement loyal. Ils ne savent pas comment faire avec ce genre de personnalité si ce n'est de les tuer. Avec ce que je représente pour eux, afficher une loyauté parfaite envers le capitaine ne fera que renforcer la possibilité que certains se rebellent parce que cela rendra la perspective que le capitaine puisse être une bien meilleure option que leur empereur. Si mon image compte, celle du capitaine compte encore plus. C'est lui qu'il faut rendre mythique à leurs yeux. Et afficher une loyauté telle leur fera croire qu'ils peuvent avoir confiance en nous, que nous tenons parole de manière infaillible et cela aidera. Mais ce genre de tentative pourra déjà mettre en évidence leurs faiblesses et pourra nous montrer qui serait susceptible de trahir.
- Négocier avec eux est plus un jeu de manipulation qu'autre chose, remarqua Harias. L'ordre et le fait que ce réacteur mette tout l'univers en danger ne trouveront pas écho à leurs oreilles parce qu'ils s'en fichent totalement dans leur égoïsme et leur arrogance. Nous devons jouer comme eux avec des jeux de pouvoir, d'influence et d'intérêt, d'image. Ils vont se cacher, analyser, parler, faire des plans. Leur laisser du temps ne fera que les faire cogiter en tout sens. En attendant, avons nous ce qu'il nous faut pour agir au cas où nous n'arriverions pas au but avec la manière douce ?
- Nous avons reçu la gigantesque masse d'informations que vous avez transmis, approuva Stamets. En survolant, je crois qu'on a tout ce qu'il faut. Reste à analyser pour avoir tout les détails.
- Comment avez-vous fait ça ? demanda Burnam.
- Je maîtrise l'énergie sous toutes ses formes. Un très gros avantage face à la technologie. Les bases de données et autres systèmes fonctionnent tous à l'énergie. Cela, et le fait que je maîtrise n'importe quel langage. Starfleet pense toujours à tord qu'il ne s'agit que des langues mais non. Tout les langages. Cela inclus les langues signées, les autres types de communication et ça inclus les langages de programmation, le binaire et tout ce qu'il s'en suit. Toutes les formes de langage en se disant que le langage pour moi est défini par sa fonction de communication et d'échange d'informations, de transmission d'informations. Quand j'ai compris ça il y a bien longtemps, apprendre à le faire avec ce genre de données et de systèmes n'a demandé que de l'entraînement.
- C'est incroyable, bredouilla-t-elle.
- Mais ça devait être protégé, crypté, remarqua Landry.
- Oui et je peux passer quand même bien que cela demande plus d'efforts, de temps et de concentration. C'est un peu comme se retrouver devant une serrure physique, je peux crocheter avec assez d'habilité.
- Est-ce que vous l'aviez déjà fait avant ? demanda Cornwell.
- Si votre question est de savoir si j'ai pu pirater les système de Starfleet et de la Fédération ainsi la réponse est non, répondit-il. Je respecte ma parole, mes engagements et je respecte les règles. Si je me suis déjà servis de ça pour assimiler des données plus vite que je ne peux le faire en lisant, je ne l'ai jamais fait que pour ce à quoi j'avais accès de manière ordinaire. Je n'ai jamais été fouiller nul part vice amirale ne vous en faîte pas. Si je l'avais fait, Marcus n'aurait pas eu le temps de faire ses bêtises. J'aurais su et j'aurai agis bien avant. En avoir la capacité ne veux pas dire que je les utilise n'importe comment. Je respecte les règles de Starfleet que je me suis engagé à respecter. La seule raison pour laquelle je l'ai fait cette fois c'est parce que, vous en conviendrez, la chose se justifie dans cette situation.
- Bien sûr, approuva-t-elle.
- Quoi qu'il en soit, notre priorité pour l'instant est de trouver d'autres portes de sorties à cette situation au cas où la première ne fonctionnerait pas. Lieutenant commander Stamets, étudiez ce réacteur et voyez comment nous pouvons l'éteindre en toute sécurité dans un premier temps, puis le détruire définitivement. C'est là notre but principal, le plus urgent. Chargez vous de cela avec votre équipe. Pour les autres, la passerelle va continuer à veiller sur notre situation pendant que les équipes assignées analysent les informations que nous avons obtenues.
- Et vous vous allez aller manger et dormir capitaine, fit Pike. Il vous faudra toutes vos forces à nouveau pour y retourner.
- Vous avez raison, concéda-t-il. Commander Saru ? Puis-je vous laisser la passerelle quelques heures ?
- Bien entendu capitaine, approuva-t-il sur le champs.
Harias approuva et se leva pour repartir, Khan et Christopher dans son sillage. Comme toujours, ce fut de lui même que l'augmenté regagna ses quartiers sans discuter, comme il le devait lorsque le capitaine prenait une pause. Ce fut donc avec son compagnon que Harias rejoignit ses propres quartiers, laissant l'amiral l'aider à retirer ce costume ostentatoire qu'il portait toujours. Il soupira de bien être une fois libre de ces choses :
- Je déteste vraiment jouer ce genre de personnage, remarqua-t-il.
- Je sais, répondit Chris en venant le conduire à son lit pour s'allonger avec lui. Tu étais pourtant extrêmement convainquant. C'était très impressionnant.
- Il faut bien. Il n'y a qu'une très maigre chance que cela puisse se jouer par la négociation et la manipulation. Si nous ne sommes pas convainquant, s'il y a le moindre doute, ça ne marchera pas. Très franchement, après cette rencontre, je suis déjà quasiment certain que nous devrons recourir à la manière forte.
- C'est possible. Pour l'instant, tu dois te reposer et reprendre des forces, surtout si tu dois retourner là bas. Tu n'as pas pu voler depuis plusieurs jours, remarqua-t-il. Alors voilà ce que l'on va faire : je vais te masser le dos et toi tu te détends.
- Programme de rêve, sourit-il.
Ils firent donc cela, Christopher s'appliquant à donner du repos à son compagnon visiblement éprouvé s'il en croyait la baisse flagrante d'or sur lui. Il était venu ici avec lui parce qu'il ne voulait pas le laisser affronter cela seul. Et il ne voulait pas être séparé de lui si, par malheur, le Discovery restait coincé. Il ne pouvait peut-être pas l'accompagner directement sur le terrain mais il serait là même si ce n'était que pour l'aider à se reposer et se détendre pour qu'il puisse faire son travail au mieux. Harias avait raison, personne sur ce vaisseau ne savait trop comment aborder cette situation. L'âme de Starfleet voulait que l'on négocie avant tout, que l'on soit droit, honnête, sincère et que l'on n'utilise la manière forte qu'en dernier recours. Mais ici, cela ne fonctionnait pas comme ça et ici, ils n'avaient pas tout le poids que Starfleet et la Fédération pouvant leur donner de l'influence dans une négociation. Pourtant, Harias parvenait à gérer de manière aussi droite qu'on pouvait l'espérer dans cette situation. Il s'appliqua à le détendre, le laissant s'endormir lorsqu'il céda au sommeil. Il termina son massage avant de le couvrir et de replacer ses ailes avec adresse. Il s'installa ensuite à ses côtés pour dormir un peu. Ainsi, il était éveillé en même temps que lui.
Lorsqu'ils sortirent du lit quelques heures plus tard, ils commencèrent par une douche, Harias repassant avec joie son uniforme de capitaine. Ils allèrent ensuite manger et Christopher fut heureux de voir que son compagnon avait déjà repris un peu plus de couleurs. Ils regagnèrent ensuite la passerelle et Harias fit tourner ses effectifs pour qu'ils puissent prendre du repos, veillant à ce que personne ne se surmène. Khan avait rapidement été de retour avec lui, prenant son poste pour se mettre au travail lui aussi. Et ce fut ce que tous firent avec application dans les deux jours suivant.
- Stamets au capitaine Harias ? fit la voix du scientifique résonnant sur la passerelle.
- Je vous écoute lieutenant commander, répondit-il en activant la communication.
- Pouvez-vous venir à la serre numéros une ? Vous devez voir ça, dit-il gravement.
- J'arrive, assura-t-il.
Il se leva donc pour se mettre en route, faisant signe à Khan et Chris de rester là tranquillement. Rapidement, il rejoignit la grande serre du Discovery, comprenant immédiatement ce que Stamets voulait lui montrer en entrant pour le rejoindre. Leur forêt fongique, celle qui avait fourni les spores bleues du début servant toujours pour les expérimentations, était noire et fanée en grande partie, vide de vie.
- Capitaine, salua Stamets sombre. Je ne pense pas avoir à vous expliquer ce qu'il se passe.
- L'infection du réseau s'est propagée à notre serre, répondit-il en le faisant approuver. Le processus a dû être accéléré par notre arrivée dans cette partie du réseau.
- C'est ce que je crains. Il n'y a rien que nous puissions faire malheureusement. Tout sera mort d'ici peu et à ce stade, j'ignore si je pourrais faire repousser quoi que ce soit. Ce qui veut dire que nous ne disposerons plus que d'une quantité limité de spores. Celles que nous avons déjà récoltés.
- La mezoria devrait continuer à nous en fournir. Êtes-vous allé l'examiner ? questionna-t-il en se dirigeant vers la seconde petite serre.
La porte se trouvait juste là, dans la grande, et ils purent donc rapidement entrer. La mezoria était toujours bien là, irradiant de sa lumière dorée, ses spores d'or flottant partout dans la pièce.
- Elle est encore en pleine santé, fit Stamets en la scannant. Mais elle finira par être touché aussi.
- Elle tiendra le choc, assura le capitaine. Elle est aussi coriace que moi, fit-il en l'amusant. Elle tiendra sauf si le réseau tout entier meurt.
- J'espère que vous avez raison. Pour l'instant, nous avons encore bien assez de spores pour le voyage retour mais on ne sait pas ce qu'il va se passer. Je vais récolter un maximum de spores pour assurer un peu les choses.
- Faîtes et gardez un œil sur elle, demanda-t-il en effleurant la plante qui lui était liée.
Finalement on arriva au bout du délai de soixante douze heures laissées à l'Empire. Harias replongea alors dans le Réseau pour retrouver le Charon qui avait, comme prévu, été largement déplacé et on avait même tenté de le cacher en le plongeant dans une nébuleuse qui aurait dû empêcher sa localisation par des moyens traditionnels. Harias et Khan allèrent repasser leurs costumes et le capitaine briefa à nouveau son équipage avant de partir avec son assistant, sautant à proximité du vaisseau palais en dissimulant leur présence. Harias sortit l'augmenté de son coma, lui laissant le temps de se reprendre en vérifiant la connexion avec son vaisseau, une connexion qu'il était certain de pouvoir assurer malgré la nébuleuse.
- Khan ? Je vais nous transporter directement dans la salle du trône comme je nous ai sorti du vaisseau la dernière fois. Pourrez vous l'encaisser et encaisser le changement d'environnement sans mal ?
- Bien sûr, répondit-il avec son assurance habituel.
- Bien. Debout derrière moi une main sur mon épaule, commanda-t-il. Discovery êtes vous prêt ? demanda-t-il alors qu'il se mettait en place.
- Oui capitaine, approuva immédiatement son second.
- Nous fonctionnons comme la dernière fois, rappela-t-il. Nous allons nous rendre sur le vaisseau de la même façon que je nous en ai fait sortir la dernière fois. Cela pourrait brouiller la transmission pendant quelques secondes. Nous y allons dans trois, deux, un…
Il transplana avec Khan, le Charon bien en vu lui permettant de le faire sans mal. Et ce fut au bout du délai de soixante douze heures à la seconde près qu'il réapparut sur le Charon, dans la salle du trône. Il fut impressionné de sentir Khan encaisser la chose sans aucun mal, tenant debout derrière lui comme si de rien n'était. Et ce n'était pas si évident entre le transplanage auquel il n'était pas habitué, le changement brusque de pressurisation et de gravité même si sa combinaison l'aidait. N'importe qui d'autre se serait effondré et aurait été assurément pris d'un malaise. Mais pas Khan qui resta fièrement debout alors qu'il en faisait autant, se tenant, droit, fier et illisible. L'empereur était là avec ce qui semblait être un entourage d'officiers de son empire. Et tous sursautèrent brutalement à leur apparition. En une fraction de seconde, les tirs d'énergies pleuvaient sur eux et Harias les protégea tout deux, s'attendant à une telle réaction. Un moment et on entendit l'empereur ordonner de cesser les tirs, les laissant réapparaître aux yeux de tous, indemnes et imperturbables. Harias eut un petit sourire amusé devant ce qu'il venait de se passer, Khan ouvrant son casque en retirant sa main de son épaule. Il y eut un instant de silence, Harias sentant à quel point les terriens étaient choqués de les voir apparaître ainsi. L'empereur n'en fut pas exempt même si elle fit tout pour le cacher et paraître nonchalante.
- Quel accueil, s'amusa Harias. Il me semblait pourtant avoir annoncé que je reviendrai à cette heure précise.
- Comme je vous l'ai dit mon seigneur, appuya Khan, ils ont déplacé le vaisseau et se sont mit dans cette nébuleuse avec le vain espoir de vous échapper. C'est pathétique.
- Comment êtes vous monté à bord ?! exigea de savoir le capitaine du vaisseau.
- Je vais où je veux, quand je veux et ce ne sont pas des humains qui pourront m'en empêcher, posa Harias. Venons en aux faits voulez vous ? J'ai des choses bien plus intéressantes à faire que de m'occuper de vous. Qu'avez vous décidé ? demanda-t-il fermement.
- Parlons un peu avant que je ne vous fasse part de ma décision, poussa l'empereur en descendant vers lui. Seul à seul.
- Ne pensez pas que cette tentative de gagner du temps fort peu subtile m'échappe, se moqua Harias en la tendant. Mais allez-y, divertissez moi votre majesté, sourit-il. Je vous suis à moins que vous ne souhaitiez congédier les autres ? Les humains aiment tant donner des ordres.
- Nous devrions te faire arracher la langue pour oser parler sur ce ton à notre empereur, sous-être, ragea le capitaine.
- Vous devriez mais vous n'avez aucune possibilité de mettre cette menace en application, remarqua Khan. Moi en revanche, je risque de le faire avec grand plaisir si les misérables que vous êtes osez encore vous adresser ainsi à mon dieu, claqua-t-il.
Une ambiance électrique s'installa entre Khan et les officiers de l'empereur qui s'en amusa :
- Vous vous entendez si bien, ricana-t-elle. Capitaine, veuillez rester avec Khan Noonien Singh pendant que je m'entretiens avec son… maître. Soyez courtois, ordonna-t-elle.
Le capitaine et ses officiers approuvèrent sur le champs tout en lançant des regards noirs à l'augmenté. L'empereur fit signe à l'être ailé de le suivre et Harias alla avec elle vers la sortie.
- Mon seigneur ? interrogea Khan.
- Vous faîte ce que vous voulez, comme toujours, répondit Harias sans se retourner.
Cela fit sourire sournoisement l'augmenté qui resta là et reporta un regard tranchant et froid sur les autres qui ne purent s'empêcher de déglutir. Lui même sortit avec l'empereur, marchant à côté d'elle, détendu et serein. Elle lui proposa une visite de son vaisseau et il acquiesça simplement, entamant ce qui avait tout d'une simple promenade avec elle. Mais on était bien loin de cela en réalité.
- Avez-vous ce genre de vaisseau ? demanda-t-elle sur le ton de la discussion.
La recherche d'information n'était pas très discrète mais Harias passa outre.
- Je n'ai moi même aucun besoin de ce genre d'artifice pour me déplacer ou évoluer dans l'espace, répondit-il. Ce genre de gadget m'est totalement superflus. Mais certains peuples de mon domaine en ont pour leur convenance. Quand à savoir quel type de vaisseau et avec quelles capacités, n'espérez pas que je vous donne de détails sur ce genre de chose.
- Protecteur ?
- Il est vrai que je n'aime pas que l'on touche à mes possessions mais en réalité, il serait bien plus divertissant pour moi de vous regarder vous débrouiller à tâtonner pour appréhender mon domaine et ses forces que de tout vous dire ainsi. C'est toujours plus amusant de cette façon.
Elle continua à marcher nonchalamment et s'il n'en montra rien, Harias s'appliqua à analyser le vaisseau. Il en avait obtenu les plan en piratant leur système la dernière fois mais le voir véritablement était aussi très utile, comme de pouvoir le scruter de sa magie en direct. Elle s'arrêta devant une petite baie vitrée d'où l'on avait une vue imprenable sur l'orbe d'énergie mycélienne du Charon. Harias remarqua que la lumière semblait la déranger mais cela ne le surprenait pas. Ce réacteur existait depuis déjà un bon moment et la lumière de cette orbe abîmerait très vite n'importe quel regard. Cela expliquait l'ambiance sombre du vaisseau, ses occupants ne supportant certainement que très mal la lumière. Elle fit pourtant mine de rien et reprit la parole :
- Vous voulez que j'arrête mon réacteur mais que me proposez vous en échange ? questionna-t-elle.
- Que voudriez-vous en échange ? répondit-il.
- Alors vous êtes prêt à négocier, sourit-elle.
- Est-ce ce que j'ai dit ? Vous n'entendez que ce que vous voulez entendre, vous n'interprétez mes mots que dans un sens qui vous convient. Typique, se moqua-t-il. Je n'ai pas dit que j'étais prêt à négocier, j'ai demandé ce que vous voudriez en échange ?
- N'est-ce pas la même chose ?
- Si pour vous la curiosité et la volonté de négocier sont une même chose alors oui, s'amusa Harias.
- Vous voulez que je me prive d'un de mes outils les plus précieux et vous n'avez rien à donner en échange ?
- Si la pérennité de la vie dans l'univers et donc, celle de votre société et de votre espèce ne vous suffit pas…
- La pérennité de mon empire sera remise en question bien plus vite si je coupe ce réacteur, remarqua-t-elle.
- Cela n'est guère mon problème. Vous vous êtes mis dans cette situation vous même, remarqua-t-il fermement alors qu'ils se remettaient en route. D'autant plus que vous saviez ce que vous faisiez depuis longtemps.
- Comment ça ? fit-elle l'air de ne pas savoir ce dont-il parlait.
- J'ai parlé à Paul Stamets, lâcha-t-il en la surprenant.
- Il est dans le coma depuis je ne sais combien de temps à bord de ce vaisseau.
- Et comme je vous l'ai dit la dernière fois, son corps est ici mais son esprit et ailleurs. J'ai accès à cet ailleurs et il est venu à ma rencontre pour que je le sorte de là. Il m'a dit que vous étiez au courant depuis longtemps du danger que représentait ce réacteur mais que vous n'en n'aviez rien à faire. Alors ne venez pas pleurer maintenant.
Ce fut dans l'instant que l'empereur bougea sans prévenir, levant un couteau qu'elle tenta de lui planter en pleine tête. Seulement, Harias fut plus rapide. Il leva sa main qui prit le coup de couteau à la place de sa tête. La lame la traversa et il réagit immédiatement pour empoigner l'arme de sa main blessée, tordant le bras de la femme qui la lâche et s'écarta d'un pas ou deux pour garder son équilibre. Harias ne montra aucune réaction et aucun signe de douleur malgré sa main transpercée. Il usa également de sa magie pour qu'on ne voit pas son sang couler, jetant un regard sévère à l'empereur. Elle avait veillé à l'attaquer à l'abri des regards, s'épargnant l'humiliation en cas d'échec.
- En général, ceux qui usent de la violence de la sorte dans un échange le font parce qu'ils n'ont aucun argument valable à opposer, remarqua calmement l'être ailé. Et quand il n'y a aucune raison intelligente et censée, solide et forte, il ne reste que la force brute pour gagner. La force plutôt que l'intelligence, posa-t-il avec une moue, un comportement digne d'un animal, dit-il en la faisant bouillir de colère. Mais Khan m'avait dit que les humains étaient ainsi.
D'un geste vif, et sans montrer le moindre inconfort, il retira la couteau de sa main, usant de sa magie pour faire disparaître son sang. Il la montra à l'empereur qui put voir sa plaie se refermer d'elle même sans laisser de trace.
- Pour votre gouverne, sourit Harias, vous pourriez me faire sauter votre vaisseau tout entier à la figure que cela ne me ferait pas plus d'effet qu'une douce brise matinale. Libre à vous de tenter de me tuer par tout les moyens que votre imagination pourra produire mais je peux dors et déjà vous dire que vous n'arriverez à rien. Vous ne serez pas la première à essayer et vous ne serez pas la première à vous briser en essayant.
Il s'avança vers elle, lui rendant son couteau avec nonchalance, la dépassant et lui tournant le dos sans la moindre hésitation.
- Alors ce vaisseau ? Vous continuez à me le montrer ou nous cessons ce petit jeu pour en venir au fait ?
Elle lui jeta un regard noir avant de le suivre, continuant la promenade comme s'il ne s'était rien passé.
