Capitaine de Starfleet
Chapitre 25:
Cadeau
- C'est Gaïa? demanda Christopher.
- Oui, répondit gravement Harias.
- Vous avez dit 1998? releva Cornwell peu sûre d'elle même.
- Oui, répondit-il. J'ai pris le chemin de retour vers la réalité de la Fédération. Seulement, une entité du Réseau a pris le contrôle du voyage pour nous amener ici dans une autre réalité et dans un autre temps. Voyager à travers le temps est possible grâce au Réseau, nous l'avons déjà déterminé.
- C'est votre monde? releva Khan en l'observant. On dirait la Terre.
- C'est même bien plus que cela, intervint Saru. D'après nos instruments, cette planète est en tout point identique à la Terre, située exactement au même endroit sur les cartes galactiques.
- C'est impossible, bredouilla Landry.
- C'est possible pour une simple raison, fit Harias en regardant sa planète natale. Nous n'avons pas regagné la réalité de notre Fédération et nous ne sommes plus dans celle de l'Empire Terriens. Nous sommes dans la réalité où je suis né, expliqua-t-il en les ahurissant. Ma Gaïa de naissance est aussi la Terre de cette réalité.
- Vous… vous venez d'une autre réalité? demanda Cornwell.
- Oui, confirma-t-il sans lâcher sa Terre des yeux. Je l'ai su immédiatement quand je me suis réveillé sur l'Irae lorsque l'amiral Pike m'a trouvé. J'ai su que j'avais changé de réalité parce que j'ai perçu la différence de signature quantique et quand j'ai découvert l'histoire de la Terre de la Fédération, cela n'a fait que confirmer. L'histoire de Gaïa est pour le moins très différente. La théorie de l'existence de diverses réalités et de possibilités de voyage entre elles existaient sur Gaïa. Ironiquement, ma Terre, Gaïa, n'a jamais été aussi évolué que la Terre de la Fédération même à date égale. Mais ce genre de théorie existait sur Gaïa même si on ignorait comment le faire. Je savais que cela était possible même si c'était resté à l'état théorique. Alors j'ai vite compris lorsque j'étais sur l'Irae. J'ai gardé le silence parce que ce n'était clairement pas une chose à dire à la légère et que j'ignorai comment j'avais fait ce passage. J'ai finalement décidé de garder cela pour moi en découvrant que ce n'était encore que pure théorie pour la Fédération également. Mais c'est la vérité. Je suis également né sur Terre, mais une autre Terre extrêmement différente de celle que vous connaissez, encore plus différente de celle de l'Empire.
Un silence lourd tomba, tous tentant d'assimiler cela, de l'intégrer. Harias observa sa planète natale un moment avant de tourner le regard vers sa droite, sur un espace vide si ce n'était les spores dorées flottant encore partout. Mais il savait qu'il y avait quelque chose et il savait quoi, s'adressant à cette présence:
- Pourquoi nous avoir amené ici? questionna-t-il en laissant tout le monde perplexe.
Ils commencèrent pourtant à comprendre lorsqu'une silhouette lumineuse apparut, laissant un être de lumière dorée et blanche se montrer. Il semblait sans âge ni genre et ressemblait trait pour trait à leur capitaine, seuls les couleurs et la lumière changeant. Tous se tendirent, se demandant s'il y avait danger ou non. La créature faisait face à la baie vitrée, à deux pas à droite d'Harias. Elle tourna le visage vers celui-ci, lui souriant avec douceur, ne semblant voir que lui.
- Il n'y a que vous que je souhaitais amener ici Harias, répondit-elle d'une voix mélodieuse. Mais il me fallait inclure le Discovery tout entier pour le faire puisque vous y étiez connecté.
- Qui êtes-vous? questionna la vice amirale.
Elle fut pourtant royalement ignorée par l'être lumineux concentré sur Harias.
- Qui êtes-vous? demanda alors à son tour le capitaine.
- Vous savez parfaitement qui je suis Harias, comme j'ai toujours su qui vous étiez, dit-il en confirmant ses soupçons. Vous pouvez m'appeler Evialys.
- Pourquoi m'avoir fait venir ici? questionna-t-il alors.
- Pour vous remercier.
- Me remercier?
- Vous m'avez sauvé en détruisant ce réacteur et en insufflant cette onde d'énergie dans le Réseau. Cela plus votre propre énergie dont vous avez fait cadeau permettra au Réseau de se régénérer en très peu de temps. Vous m'avez sauvé moi et le Réseau.
- Je n'étais pas seul, mon équipage…
- Était accessoire dans cette affaire, répondit-il.
- Je ne vous permets pas, gronda Harias en le faisant sourire.
- Protecteur, constata l'être avec amusement, vous l'avez toujours été et vous le serez probablement toujours. Cela ainsi que votre abnégation, votre générosité et votre courage ont fait que vous avez cumulé les miracles tout au long de votre vie. Vous et moi savons que si cela n'avait pas été vous, tout se serait passé très différemment. Personne n'aurait pu entendre l'appel à l'aide du Réseau, voyager à travers lui jusqu'à la source du problème et y mettre fin si tant est que le concerné ait accepté d'aider. Vous n'avez pas hésité comme vous n'avez jamais hésité face à ce genre de chose. Vous avez rendu tout cela possible. Personne d'autre n'aurait pu faire ce que vous avez fait. Vous avez sauvé le Réseau et vous l'avez revitalisé. Désormais, vous comprenez la relation qui existe entre vous et moi, n'est-ce pas?
- Oui, approuva-t-il.
Finalement, il avait bien trouvé son homologue de la Vie et il était là, à côté de lui, né du Réseau comme il l'avait imaginé.
- Vous et moi sommes intimement liés, reprit Evialys. Vous m'avez sauvé moi et ma face de la pièce.
- Et cela a également sauvé ma face, posa-t-il. Pourquoi ici? demanda-t-il en regardant Gaïa. Pourquoi maintenant? questionna-t-il d'un ton douloureux qui alerta son équipage.
- Je vous l'ai dit: pour vous remercier. Ce que vous avez fait mérite récompense. Et je me dois de payer la dette que j'ai envers vous, pour préserver l'harmonie.
- Et vous avez décidé de me remercier de la façon la plus cruelle qui soit? questionna-t-il les poings et les dents serrés.
Cela fit tomber un silence encore plus lourd autour de lui, tous sentant la douleur du capitaine.
- Revenir sur Gaïa n'est pas un cadeau. Je n'ai jamais été heureux ici. Je n'ai jamais pu être moi même ou trouver la paix. Je n'ai trouvé ma place que lorsque je me suis réveillé sur l'Irae, dans la réalité de la Fédération. Revoir ce monde n'a rien de positif pour moi, posa-t-il froidement. Mais me ramener en plus à cette date? Le 2 mai 1998 est assurément le pire jour de toute ma vie, dit-il en interpellant les autres autour de lui.
- C'est le jour où toutes les graines de ce que vous êtes aujourd'hui ont été planté, remarqua Evialys. Ce jour là, vous êtes devenu ce que vous êtes pleinement. Vous avez encore énormément évolué par la suite mais c'est ce jour là qui a déterminé votre avenir. Ce jour là, vous avez remporté votre première guerre, remarqua-t-il en stupéfiant les autres présents.
- Ce jour là, j'ai réalisé à quel point j'étais stupide, naïf, imbécile, ignorant, faible, cruel et…
Sa voix se brisa dans un sanglot qui choqua tout le monde, personne n'ayant jamais vu le capitaine dans cet état. Une larme s'échappa pour rouler sur sa joue et il ne fit rien pour la cacher ou l'essuyer.
- C'est le jour de la mort de Severus, remarqua-t-il en s'efforçant de maîtriser sa voix malgré l'infinie tristesse qui transparaissait. Il est mort après m'avoir protégé toute ma vie au nom du serment qu'il avait fait à ma mère.
Tous, si ce n'était Khan qui n'avait pas été là à ce moment, tous firent alors le rapprochement avec l'histoire qu'il avait raconté quelques temps plus tôt pour défendre l'augmenté, pour défendre la chance qu'il lui offrait, pour défendre sa conviction de ne pas juger à la hâte même ceux que l'on pouvait voir comme le mal incarné.
- Il est mort pour moi, reprit Harias. Il est mort pour me donner une chance de mettre fin à la guerre et de survivre. Et il n'a reçu de ma part que de la cruauté, posa-t-il visiblement bouleversé. Pourquoi me ramener au jour de sa mort? Il va mourir dans un instant, là, en bas. Et vous savez que je ne me permettrai pas d'intervenir parce que je sais quelle est l'importance de la préservation des lignes temporelles. C'est aussi pour ça que j'ai toujours la notion de temps en tête lorsque je saute avec le Réseau, pour ne pas mettre bazar dans le temps. On ne joue pas impunément avec le temps.
- Vous l'avez pourtant déjà fait, s'amusa Evialys. Voyager dans le temps pour changer les choses.
- Je n'ai pas choisi moi même consciemment de le faire cette fois là et les conditions étaient bien différentes. J'ignorai tout ce que cela impliquait. Aujourd'hui, je sais que manipuler le temps n'est pas dans mes attributions naturelles, ni dans les vôtres.
- Cela l'est dans certaines circonstances. Lorsqu'il s'agit de l'harmonie entre nous par exemple.
- Et pour préserver cette harmonie vous me forcez à revivre la mort d'une des personnes les plus importantes de ma vie? La mort de celui qui a forgé tout ce que je suis? Ma figure paternelle de cœur et d'âme? Celui qui m'a rendu fort? Mon maître à penser? Celui qui m'a appris ce qui était réellement important dans la vie? Qui m'a appris le courage véritable, l'abnégation, la détermination, l'altruisme, l'honneur et la droiture? Il me faudrait des heures pour faire la liste de tout ce qu'il m'a offert. Revivre sa mort n'est pas un cadeau, c'est une torture.
Souriant avec réconfort, l'être de lumière fit un geste de la main et une image apparut à l'écran. L'endroit était sombre et tout ce que l'on en discernait était un homme, un humain aux cheveux noirs et à la peau pâle. Il était vêtu d'étranges vêtements ébènes, affalé au pied d'un mur, le sang coulant en abondance de sa gorge. Harias y retrouva l'embarcadère du lac noir de Poudlard tel qu'il était au milieu de la dernière bataille, tel qu'il était quand il avait assisté à la mort de Severus. Il était bien là, à l'agonie. Une seconde plus tard, on le voyait lui lorsqu'il était encore Harry Potter à 17 ans. On le vit rejoindre le mourant, Ron et Hermione derrière lui, et s'accroupir près du blessé. On le vit tenter d'arrêter l'hémorragie en dépit de l'évidence et on le vit écouter les derniers mots de Severus.
- Potter, dit-il la voix tremblante, prenez les, pria-t-il alors que ses larmes coulaient.
Là, tous virent l'adolescent à son chevet s'agiter, demandant quelque chose aux deux autres. Pour on ne savait quelle raison, il récupéra les larmes du mourant.
- Mettez les dans la pensine, indiqua-t-il ensuite. Regardez moi, dit-il en captant à nouveau son attention.
Ils se regardèrent et il sembla que tout un monde d'émotion passait entre eux, presque palpable.
- Tu as les yeux de ta mère, remarqua l'homme.
Après avoir dit cela, il rendit son dernier souffle, un silence lourd tombant autant sur Gaïa que sur le vaisseau. Ce fut au même instant que Harias s'effondra sur ses genoux, laissant ses larmes couler, s'enfermant dans ses bras. L'amiral Pike voulut le rejoindre mais Evialys l'en empêcha d'un geste et d'un regard dur. Il se figea sur place, incapable d'aller au bout de son désir de rejoindre son compagnon abattu. L'intrus retourna alors son attention sur le mezoriem, reprenant un visage beaucoup plus doux et tranquille. À l'image, on vit les trois adolescents qui étaient là s'en aller, laissant l'homme sur place.
- Je sens encore son sang sur mes mains, remarqua Harias.
Il semblait défait, ses ailes traînant mollement derrière lui comme s'il était un oiseau écrasé au sol. Il avait le dos courbé, les épaules basses et le visage baigné de larmes. Jamais on ne l'avait vu ainsi. Mais une autre chose avait choqué tout le monde lorsqu'on avait commencé à comprendre que l'adolescent brun à l'image était probablement leur capitaine vu ce qu'il se disait. Pourtant, il ne lui ressemblait en rien et il semblait humain.
- Pourquoi me faire revivre ça? demanda froidement le capitaine.
- Après ceci, vous êtes partis et Severus Snape est resté là. Ce que vous ignoriez était qu'il n'était pas encore mort, annonça-t-il en s'attirant le regard perdu du capitaine. Il est tombé dans un profond coma, il est à l'agonie mais il n'est pas mort à cet instant, dit-il en regardant l'image du concernée toujours à l'écran.
- Que voulez-vous dire? questionna-t-il. Son hémorragie est mortelle à court terme et le venin de Nagini l'est tout autant. Même s'il n'est pas encore mort, ça ne va pas tarder.
- Vous savez mieux que personne qu'être près de la mort n'est pas être mort. Vous avez frôlé la mort de plus près que n'importe qui à travers toutes les réalités et vous connaissez mieux le sujet que n'importe qui. Après cela, vous êtes retourné vous battre et vous avez mis fin à la guerre dans les heures suivantes. Lorsque vous êtes revenu pour chercher le corps de Severus Snape, qu'avez-vous trouvé?
- Rien, se rappela-t-il. Nous n'avons jamais retrouvé son corps. Nous avons pensé qu'il avait sombré dans le lac noir, l'embarcadère avait été quasiment détruis et s'il avait coulé dans le lac, il aurait été dévoré par les créatures qui s'y trouvent, dit-il difficilement.
- Et il était légitime que vous pensiez cela. Mais ce n'est pas ce qu'il s'est passé.
- Quoi? demanda-t-il l'air perdu.
L'être de lumière fit un geste vers l'écran où l'on voyait toujours le dénommé Severus inerte et Harias regarda, comme tous. Et tous, en dehors du capitaine et de l'étranger, sursautèrent lorsqu'il y eut une explosion de flammes à l'image, un grand oiseau en émergeant.
- Fumseck, bredouilla Harias n'osant croire ce qui était en train de se passer.
- Fumseck, approuva l'être de lumière.
Sur l'écran, on vit les flammes s'éteindre, l'oiseau s'approcher du mourant pour se mettre, de manière incroyable, à pleurer sur sa blessure qui se referma toute seule. On le vit alors reprendre une inspiration plus franche est visible.
- Severus a survécu ce jour là, comprit le capitaine stupéfait.
- En effet, sourit l'intrus. Vous savez que le temps n'est pas une ligne droite mais un véritable sac de nœuds plein de boucles et de croisements complexes, transcendant les réalités. Vous l'avez déjà expérimenté par le passé et comme par le passé, votre retour dans ce qui fut votre hier, sauvera plus d'une vie. Fumseck avait choisi son nouveau maître après la mort de Dumbledore et à l'image de ce qu'il avait fait pour Dumbledore en vous sauvant lorsque vous aviez douze ans, il a sauvé Severus Snape pour vous et il a fait plus encore.
Brusquement, il y eut un nouvel éclat de flamme à l'image et une seconde plus tard, ce fut sur leur passerelle qu'il y eut une explosion enflammée. Tous bondirent en arrière, ne comprenant pas. Les flammes s'éteignirent rapidement pour laisser voir l'oiseau présent en chaire et en os et avec lui, le dénommé Severus Snape était là aussi, juste devant leur capitaine. Encore en position presque assise, il commença à chuter et Harias se précipita en avant pour le prendre prendre dans ses bras, agité et choqué. Il tint l'homme contre lui, le scrutant frénétiquement alors que l'oiseau se posait gentiment près de lui, roucoulant d'une manière incroyablement apaisante.
- Severus? appela-t-il. Professeur Snape?
Tous restèrent figés, perdus en regardant cela sans parvenir pour autant à accorder la moindre attention à leur choc. Ils étaient pendus à cet instant incroyable, guettant un signe de vie chez l'homme en noir. Et finalement, après quelques appels de leur capitaine, il ouvrit les yeux, s'agitant et regardant frénétiquement autour de lui. Voyant Harias, il bondit de ses maigres forces pour s'éloigner, terriblement tendu. Le mezoriem le laissa faire, l'observant avec angoisse alors qu'il poussait péniblement sur ses mains et ses jambes pour s'éloigner jusqu'à ce que son dos percute la baie vitrée. Ses yeux voyagèrent autour de lui à toute vitesse et il fut d'autant plus désorienté et sidéré.
- Severus? appela Harias avec douceur. Calmez vous, vous êtes en sécurité.
L'homme fixa son regard sur lui, l'analysant avec attention, son visage se faisant de marbre.
- Qui êtes-vous? questionna-t-il d'une voix maîtrisée et assurée malgré sa faiblesse.
- Et bien, je sais que j'ai énormément changé depuis la dernière fois mais à ce point professeur? s'amusa leur capitaine avec légèreté malgré ses traces de larmes. Je suis certain que vous savez qui je suis.
L'homme l'observa un peu plus, jetant un coup d'œil à l'oiseau qui venait tirer la manche du capitaine de son bec. Harias lui répondit en lui offrant un caresse et le volatile fit un petit bond pour se percher sur son épaule, roucoulant joyeusement.
- Fumseck, constata Severus déstabilisé. Potter? supposa-t-il en plissant les yeux vers lui.
- Lui même monsieur, approuva-t-il.
- Qu'est-ce que…? Est-ce que vous pouvez m'expliquer ce qu'il vient de se passer? questionna-t-il durement en tâtant sa gorge et la cicatrise épaisse qu'elle portait désormais.
- Quelle est la dernière chose dont vous vous souvenez? demanda-t-il.
- Vous devriez le savoir. Vous étiez là. Ou êtes vous encore plus atteint que je ne le craignais? répondit-il avec un sarcasme qui tira un rire franc à leur capitaine.
- Heureux de vous retrouver professeur, s'amusa-t-il. Je vous ai cru mort lorsque vous avez perdu connaissance, je suis parti puis Fumseck est venu vous soigner pour ensuite vous amener ici. Il ne s'est passé qu'un petit moment depuis votre perte de connaissance.
- Vous avez beaucoup changé en un petit moment, remarqua-t-il.
- Parce que je ne suis pas le même que celui qui était avec vous il y a un instant. Celui que vous avez devant vous en est très loin. J'ai approximativement deux siècles et demi de plus.
Severus le fixa d'un regard insondable un instant, ne semblant pas particulièrement choqué par cette déclaration et leur capitaine le laissa analyser l'information.
- Mais qu'est-ce que vous avez encore fichu pour vous retrouver dans une telle situation? demanda-t-il finalement en faisant rire un peu plus le mezoriem. Et qu'est-ce qui vous prend de vous amuser à jouer avec le temps deux siècles et demi plus tard pour venir me sauver?
- Ce n'est pas de mon fait. Pour dire ça simplement, j'ai encore fait ce que je fais toujours et cela m'a amené à recevoir un cadeau de remerciement sous la forme de ce voyage dans le temps pour rendre votre présence ici possible. Il y a encore quelques minutes, je vous croyais mort depuis très longtemps, expliqua-t-il avec un sourire triste.
- En quoi je suis un cadeau pour vous? C'est nouveau, ironisa-t-il.
- Je vous prie, j'ai regardé, signala-t-il en faisant reprendre son sérieux à l'homme en noir. Je n'ai eu que deux cadeaux d'une telle valeur dans ma vie. Une valeur inquantifiable. Vous avez été le premier et je l'ai su après avoir regardé. Si vous saviez à quel point j'ai regretté toutes ces années. Regretté de vous avoir traité comme je l'ai fait, de vous avoir perdu, de ne pas avoir pu…
- Si vous vous en voulez de ne pas avoir pu me protéger ou me sauver, arrêtez sur le champs, claqua-t-il. Je n'ai jamais voulu de votre protection, encore moins que vous me sauviez. Ce n'était pas à vous de prendre cette charge, cela n'a jamais été à vous de prendre cette charge. Vous étiez un enfant, j'étais l'adulte. Alors épargnez moi votre logique de preux chevalier valeureux et droit, je ne l'ai jamais demandé.
- Et vous avez été le seul à l'époque, remarqua-t-il. Le seul à me voir comme un enfant et non comme un héros. J'ai toujours voulu vous remercier, pour tout, alors merci Severus.
- Pitié vous virez Poufsouffle maintenant, railla-t-il pour cacher sa gêne. Je ne mange pas de ce pain là, râla-t-il en faisant à nouveau rire leur capitaine.
Il y eut un instant de silence bien plus léger, le nouvel arrivant analysant un peu plus l'endroit et les gens, relevant un sourcil perplexe à ce qu'il vit. Il ne se montra pourtant pas particulièrement surpris et il revint sur le capitaine, le détaillant du regard.
- Pourquoi vous avez cette apparence? questionna-t-il.
- Il s'est passé beaucoup de choses en deux siècles et demi, répondit-il doucement.
- Comment cela s'est-il terminé? Si vous êtes en vie j'en déduis que vous avez gagné?
- Voulez-vous voir? Ce qu'il s'est passé?
Severus pesa la proposition avant d'approuver doucement, se redressant difficilement. Harias bondit alors vers lui pour le soutenir, l'oiseau sur son épaule s'envolant pour aller se poser sur le dossier du siège du capitaine.
- Allez-y doucement, conseilla le mezoriem. Fumseck vous a soigné mais vous avez perdu beaucoup de sang et le venin de Nagini a fait du dégât.
- Je ne suis pas en sucre Potter, gronda-t-il. Avez-vous oublié?
- Certainement pas, vous êtes la personne la plus forte et résistante que j'ai jamais connu. Mais là ça fait beaucoup et vous vous êtes vu mourir aussi alors cessez de faire le fier pour une fois. Laissez moi vous aider, demanda-t-il doucement.
Grommelant, il se laissa pourtant faire, prenant un moment pour s'asseoir correctement avant de se relever, largement soutenu par Harias qui lui fit passer un bras autour de ses épaules, étendant ses ailes autour de lui. Ils firent trois pas avant de se retourner, tous voyant l'homme en noir se pétrifier en découvrant la vue sur la Terre, l'image de la scène de sa mort partie.
- Qu'est-ce que…? commença-t-il. Nous sommes…
- Dans l'espace, confirma Harias, en effet. Incroyable n'est-ce pas?
- Vous avez énormément de choses à m'expliquer, constata-t-il.
- Cela ne pourrait pas être plus vrai mais laissez moi déjà vous montrer ce qu'il s'est passé après, ce qui est en train de se passer.
Il tourna le regard vers l'être de lumière qui était toujours là et qui se tenait non loin, regardant avec patience. Il approuva et fit un geste de la main, une nouvelle image apparaissant sur la baie vitrée. On descendait sur une Poudlard atrocement sombre déjà bien abîmée par la première partie de la bataille qui avait eu lieu ce jour là. On arriva sur lui, Hermione et Ron qui remontaient vers le château, lorsqu'ils s'étaient soudain pétrifiés sous le message projeté par Voldemort, sa voix lugubre résonnant sur la passerelle du Discovery:
- Vous avez combattu vaillamment. Mais en vain.
L'écran se divisa en plusieurs parties pour montrer plusieurs scènes à l'intérieur du château, les combats se figeant, l'entourage d'Harias regardant avidement.
- Je ne souhaite pas cela, continua la voix de Tom. Chaque goutte versée d'un sang de sorcier est un terrible gâchis. J'ordonne à mes forces de se retirer immédiatement. En leur absence, occupez vous de vos morts avec dignité. Harry Potter, c'est à toi que je m'adresse maintenant. Cette nuit tu as laissé tes amis mourir à ta place au lieu de m'affronter toi même. Il n'est pas de plus grand déshonneur. Rejoint moi dans la Forêt Interdite et fait face à ton destin. Si tu ne viens pas, je tuerai jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme, jusqu'au dernier enfant qui aura essayé de te cacher de moi.
- Charmant, commenta Khan après un instant de silence.
On les vit remonter doucement vers le château très abîmé bien que majestueux, découvrir les blessés et les morts en une scène de guerre atroce. Revoir les cadavres de Fred, Remus et Tonks mit un coup à Harias, dont les larmes revinrent. Il sentit le bras sur ses épaules l'étreindre un peu plus discrètement.
- Ce n'est pas de votre faute, remarqua Severus. Ils ne sont pas morts à cause de vous. C'était une guerre, il devait forcément y avoir des victimes. Contrairement à ce que tous ont voulu vous faire croire, vous n'aviez pas à porter seul la responsabilité d'une guerre toute entière et à être le seul à en souffrir.
- Je le sais, mais ça n'en n'est pas moins atroce. J'ai vécu bien d'autres guerres après celle là, plus terribles, plus vastes, plus destructrices avec plus de morts encore mais celle là, cette journée est celle qui me hante le plus.
Sur l'écran, on vit l'adolescent qu'avait été leur capitaine quitter l'immense salle en ruine où tous étaient rassemblés, légitimement bouleversés&. Seul, il se rendit dans une autre pièce plus petite, versant les larmes de l'homme en noir qu'il avait recueilli dans un récipient étrange avant d'y plonger la tête et de s'immobiliser, les membres de Starfleet ne comprenant pas ce qu'il se passait.
- Si vous saviez à quel point j'ai été choqué de voir ça, commenta Harias. C'est à cet instant que j'ai réalisé, trop tard, tout ce que vous aviez fait pour moi, qui était réellement Dumbledore, la vérité.
- Vous deviez savoir.
- Vous auriez dû me dire plus tôt.
- Ce n'était pas votre fardeau, c'était le mien.
Les souvenirs ne furent pas montrés et c'était mieux ainsi pour les deux concernés. Un moment plus tard, on le vit retirer sa tête de la pensine, respirant à toute allure, tremblant, s'asseyant péniblement sur les marches l'air perdu. On le vit se relever après un moment et parcourir le château jusqu'à tomber sur Ron et Hermione:
- Où tu étais? demanda la jeune fille.
- On te croyais dans la Forêt, remarqua Ron.
- J'y vais maintenant, annonça-t-il en choquant même ses hommes.
- T'as perdu la tête! s'insurgea Ronald. Non. Tu peux pas te livrer à Voldemort.
- Qu'est-ce que c'est Harry? Qu'est-ce que tu as découvert? questionna Hermione.
- Je sais pourquoi je les entend, avoua-t-il, les horcruxes. Je pense que je le sais depuis quelques temps et que tu le sais toi aussi, dit-il en la faisant pleurer.
- Je viens avec toi, sanglota-t-elle.
- Non, tuez le serpent, ordonna-t-il fermement. Tuez le et il ne restera que Voldemort.
Ils virent la jeune fille venir l'étreindre avec force, pleurant alors qu'il échangeait un regard avec le roux. Puis il s'en alla et ils ne cherchèrent pas à le retenir davantage. Personne ne chercha à le faire malgré qu'il aille assurément vers sa mort pour eux. On le vit parcourir le château en ruine dans un silence atrocement lourd, en sortir et aller vers une forêt épaisse qui se dessinait même dans le noir.
- Ne me dîtes pas que vous y êtes allé? claqua Severus.
- Je n'avais pas le choix et vous le savez, répondit Harias.
- Sombre crétin de Gryffondor impulsif, gronda-t-il. Vous auriez pu trouver une autre solution. Vous livrer au Seigneur des Ténèbres?
- Severus, je n'avais pas le choix et vous savez parfaitement pourquoi. Dumbledore vous l'avait lui même dit.
- Ce n'est pas parce que ce vieux fou vous a élevé de manière à ce que vous mourriez au moment opportun comme il l'avait prédit, comme un cochon qu'on même à l'abattoir, que vous deviez suivre ce plan. Il y avait d'autres solutions.
- Peut-être mais je ne les connaissais pas à cet instant et je n'avais pas le temps d'y penser. Et puis, je suis toujours en vie non? Alors regardez.
Grommelant, l'homme en noir regarda la version adolescente et humaine du capitaine avancer. Lorsqu'il fut seul, il sortit une étrange balle dorée.
- Je m'ouvre au terme, remarqua-t-il. Je vais bientôt mourir.
Il porta la balle à sa bouche et elle s'ouvrit, révélant une pierre noire qu'il appela Pierre de Résurrection. On ne vit pas les fantômes qu'il avait alors vu, leur discussion avec eux, on le vit simplement rester là à regarder la Pierre.
- Je me demandais ce que ça faisait de mourir, commenta le capitaine l'air perdu dans ses souvenirs. Je me demandais si ma mère, mon père, Sirius, Remus… si vous étiez avec moi d'une manière ou d'une autre. Je suis persuadé que c'était le cas, sauf pour vous puisque vous n'êtes pas mort finalement. Je me demandais si ça faisait mal de mourir. J'étais absolument terrifié.
- Comment ne pas l'être, remarqua Severus.
On le vit lâcher la Pierre pour prendre une inspiration tremblante et se remettre en route pour finalement se retrouver devant Voldemort et ses mangemorts, la passerelle entière regardant avec attention tout ce qu'ils voyaient, les choses étranges s'accumulant en plus de la tragédie qui se jouait.
- Harry! fit la voix paniquée d'un homme gigantesque maintenu prisonnier par des personnages en noir. Non! Qu'est-ce que tu fais ici?!
- Silence, claqua l'être aux caractéristiques serpentines.
Ils virent leur capitaine faire face seul, courageusement, malgré ce qui l'attendait.
- Harry Potter, fit Voldemort presque solennelle, le garçon qui a survécus. Prépare toi à mourir.
Il y eut un moment de silence terriblement lourd. Ils virent leur capitaine adolescent fermer les yeux, ne faisant rien pour se défendre. Et soudain, l'homme étrange cria en pointant un bout de bois vers lui:
- Avada Kedavra!
Un rayon vert fusa, percuta durement le jeune homme qui fit un vol plané de plusieurs mètres avant de s'écraser, inerte. Dans le même temps, on vit son assaillant chanceler.
- Par Merlin, fit un Severus agité sur la passerelle. Vous êtes complètement fou. On ne survit pas à l'Avada Kedavra, personne, jamais. Vous vous étiez réellement résigné à mourir.
- Je n'avais pas le choix.
- Stupide Gryffondor avec votre fichu complexe du héros chevaleresque, gronda-t-il.
- Détendez vous, pria doucement le capitaine touché en sentant qu'il était bouleversé par cette scène. Je suis le garçon qui a survécu après tout, s'amusa-t-il. Le seul et unique à avoir survécu à l'Avada.
- Comment?
- Essayez de deviner, nargua-t-il alors qu'on voyait l'homme serpent envoyer une femme vérifier qu'il était mort. C'est à cet instant précis que je suis devenu ce que je suis maintenant même si la véritable transformation n'a eu lieu que plusieurs années plus tard.
- Vous aviez la Pierre, la Baguette et la Cape, bredouilla Severus. Vous…? fit-il l'air effaré.
- Vous avez compris. Dés lors, je n'étais plus humain.
- Vous ne ferez jamais rien comme personne n'est-ce pas?
- Ce ne serait pas drôle sinon.
- Est-ce qu'il est vivant? questionna la voix murmurante de la femme blonde qui s'était penchée sur lui pour confirmer son décès. Draco il est vivant?
L'adolescent acquiesça discrètement, prouvant qu'il était en vie et elle se releva.
- Mort, mentit-elle.
Ce fut la joie chez les hommes en noir, celui qui était tenu prisonnier et qui avait protesté à l'arrivée de l'adolescent fondant en larmes. On lui ordonna d'ailleurs de ramasser le corps inerte du jeune homme avant qu'ils ne se mettent tous en route vers le château dans le soleil levant. Lorsqu'ils atteignirent la cour, ceux qui s'étaient réfugiés dans le château se rassemblèrent là pour leur faire face.
- Qui est-ce? demanda une petite rousse. Dans les bras d'Hagrid, qui est-ce? questionna-t-elle la vois tremblante. Neville?!
- Harry Potter est mort! scanda l'homme serpent.
- Non! s'écria la rousse retenue par un autre homme.
- Silence! claqua Voldemort. Jeune idiote. Harry Potter est mort. Dorénavant, vous placerez votre confiance en moi. Harry Potter est mort! scanda-t-il à nouveau en se réjouissant et en faisant rire ses partisans. Et l'heure est venue de vous prononcer. Venez vous joindre à nous ou mourrez.
On vit un couple blond appeler un certain Draco parmi eux, un jeune homme finissant par traverser la cour pour les rejoindre:
- Bravo Draco, bravo, félicita Voldemort.
- Comme s'il avait le choix, grommela Severus.
- Il ne l'avait pas. Peu importe le choix qu'il faisait, il était condamné par un camps ou par l'autre. Qu'il rejoigne ses parents était normal, remarqua Harias.
Puis ce fut au tour d'un adolescent brun de s'avancer un peu en boitant, vite moqué:
- Je dois avouer que j'espérai mieux, fit Tom en déclenchant d'autres rires derrière lui. Et l'on peut savoir qui vous êtes jeune homme?
- Neville Londubat, répondit-il en déclenchant des rires plus forts encore.
- Je n'aurai jamais cru que Londubat aurait un tel courage, nota Severus sur le Discovery.
- Neville a toujours été le plus courageux d'entre nous. Tout le monde se moquait de lui parce qu'il n'était pas puissant, nul en cours, sans charisme, maladroit, timide…, nota Harias. Mais il a toujours été le plus courageux et le plus droit, un exemple même de ce qu'est l'honneur et la force de caractère. Il l'a prouvé ce jour là et tout le reste de sa vie.
- Et bien Neville, je suis sûr que l'on peut te trouver une place dans nos rangs, fit Voldemort une fois les rires éteints.
- J'aimerai dire quel que chose, trancha l'adolescent.
- Et bien Neville je suis sûr que nous serons captivés en écoutant ce que tu vas dire, s'agaça-t-il.
- Ça ne change rien qu'Harry soit mort.
- Renonce Neville, fit un autre derrière lui.
- Des gens meurt tout les jours, claqua-t-il. Des amis, de la famille. Oui on a perdu Harry cette nuit. Mais il est toujours là, dans nos cœurs. Comme Fred et Remus, Tonks, tous. Ils ne sont pas morts en vain! Mais vous oui! lança-t-il à Voldemort. Le cœur d'Harry battait pour nous! Pour nous tous! Ce n'est pas fini!
De manière totalement incroyable, il sortit soudainement une épée du chapeau qu'il tenait, provoquant un sursaut général. Ce fut à cet instant que leur capitaine adolescent choisi pour bondir, choquant tout le monde en révélant sa survie. Il y eut des explosions inexpliquées alors que lui et l'homme serpent tendaient des bout de bois. Ce fut l'affolement général, la bataille reprenant, les choses totalement étranges et inexplicables se multipliant à l'écran pour les membres du Discovery. On vit Harry Potter et Voldemort entamer un combat dans le château, échangeant des rayons de lumière comme des tirs d'armes à énergie. Parfois, ils se téléportaient et on remarqua un imposant serpent qui accompagnait l'adversaire du capitaine. L'écran se divisa en deux pour suivre le duo et le serpent lorsqu'ils se séparèrent, Ronald et Hermione attirant Nagini. Le combat se poursuivit, féroce et improbable par ce qu'il impliquait. D'autres scènes d'affrontements se montrèrent à l'écran, dévoilant maintes choses. Mais c'était le combat du capitaine qu'on suivait surtout et qui montait de plus en plus dans le château. Harry Potter semblait être en grande difficulté face à l'autre mais cela ne l'empêcha pas de le provoquer:
- Eh, vous aviez raison, quand vous avez dit à Snape que la baguette vous résistait. Elle vous résistera toujours! dit-il alors qu'il était poussé au bord du précipice.
- J'ai tué Snape! s'énerva l'autre.
- Mais la baguette ne lui appartenait peut-être pas. Et si un autre en était le véritable maître? questionna-t-il alors qu'il s'approchait dangereusement de lui. Allez Tom, finissons comme nous avons commencé, ensemble! lança-t-il en l'attrapant pour se jeter dans le vide avec lui.
Ils ne s'écrasèrent pourtant pas, se mettant à voler dans une traîné de fumée noire tout en se battant l'un avec l'autre. Ils percutèrent violemment le château à plusieurs reprises avant de tomber dans la cour qu'ils avaient déjà vu. Ils se relevèrent péniblement, pointant leurs bout de bois dont des rayons lumineux jaillirent pour s'entrechoquer, luttant l'un contre l'autre. Parallèlement, on vit le serpent être tranché et réduis en poussière par Neville. Le combat entre Harry et Tom vit alors une pause brusque, comme un choc alors qu'ils semblaient un instant déconnectés avant de reprendre, le rayon de leur capitaine touchant finalement l'homme serpent qui partit lentement en poussière. Le silence retomba et les images quittèrent l'écran, révélant à nouveau la Terre.
- Vous êtes un foutu Gryffondor têtu et imprudent, nota finalement Snape sur la passerelle.
- C'est ce qui fait mon charme, s'amusa-t-il. Une fois Voldemort détruis, les mangemorts sont partis en déroute et se sont enfuis, son armée disloquée et nous avons gagné la guerre. Nous avons repris le contrôle du Ministère et tout s'est arrêté en une seule journée.
- Vous avez fait ce qu'il fallait, remarqua l'homme qui s'appuyait sur lui.
Harias sourit, sachant que cela sonnait comme des félicitations triomphantes dans sa bouche.
- Et après? demanda l'homme. Auror? Professeur de Poudlard? Que s'est-il passé? Et moi?
- Pour vous, vous étiez mort aux yeux du monde. Nous n'avons jamais retrouvé votre corps et je sais pourquoi maintenant. J'ai… j'ai tenté de vous faire blanchir et de réhabiliter votre nom mais ils n'ont rien voulu entendre.
- Comme c'est surprenant, ironisa l'homme. Je parie que vous vous êtes fais des ennemis en voulant me défendre.
- Beaucoup mais ça en valait la peine.
- Vous êtes un abruti. Vous attirer des problèmes pour défendre un mort.
- Ça en valait la peine pour moi. C'était la moindre des choses. Après… et bien j'ai terminé mes études à Poudlard puis auror et chef des auror assez rapidement.
- Le plus jeune de l'histoire non? supposa-t-il.
- Oui, approuva-t-il. Mais je ne suis pas resté en poste longtemps. Je voulais régler les problèmes de notre société, ceux qui avaient causé cette guerre, comme les précédentes, et qui en causeraient d'autres si ça ne changeait pas. Seulement, ça nécessitait des réformes profondes, des efforts, des changement et vous savez comment était notre société une fois les guerres terminées.
- On vous a qualifié de fou, de traître voulant prendre le pouvoir, de nouveau Seigneur des Ténèbres en devenir, répondit-il sans une hésitation.
- Oui. Ils ont continué dans leur bêtise et durcis les lois encore et encore avec des véritables chasses à l'homme. Pour retrouver les partisans de Voldemort et les enfermer sans distinction entre les fanatiques comme Bellatrix et ceux qui avaient été enrôlés de force sous la menace et la torture. Puis ils sont allés trop loin et j'ai refusé de faire appliquer leurs lois autoritaires, discriminatoires, injustes et j'en passe. Alors on m'a relevé de mes fonctions de chef des aurors.
- J'imagine que ça ne leur a pas plu que le commandant en chef des forces de sécurité et de police du pays se rebelle, ricana Severus, surtout vous.
- Ils auraient dû savoir depuis le temps que je ne me laissais pas faire, sourit-il. Il a été question de me faire emprisonner mais entre ma fortune, mon poids politique et ma puissance ils se sont dit que je pouvais être utile alors ils se sont contentés de m'écarter. Je suis allé à Poudlard, Minerva était directrice. Je n'ai rien eu à dire pour qu'elle me demande d'être professeur de défense. Je l'ai été, rapidement directeur de Gryffondor puis, quand Minerva est décédée, j'ai pris sa place de directeur de l'école. J'ai essayé de changer les mentalités des élèves mais je n'ai pas réussi.
- Et vos deux faire valoir préférés? demanda-t-il sarcastiquement en le faisant soupirer.
- Comme beaucoup de monde, une fois la guerre terminée, beaucoup de choses ont changés. Ils en avaient assez de se battre et m'en ont voulu de mettre les pieds dans le plat sur nos problèmes sociétaux. Nous nous sommes éloignés d'autant plus que la jalousie de Ron est revenue au galop avec ma carrière brillante chez les aurors. Il l'est devenu aussi mais il avait bien plus de difficultés. Certains sont partis, je me suis rapprochés d'autres. George, Bill, Fleur, Charlie, Luna. Neville est vite devenu professeur à Poudlard aussi et on est devenu très proches au fil du temps. Il a été mon sous directeur pendant toute ma période à la tête de l'école. Sans surprise il y a eu d'autres guerres. On s'est battu pour essayer de changer les choses mais on ne change pas un monde qui ne veut pas changer. Lorsque le besoin s'est fait sentir, on est revenu me chercher pour combattre. Tout d'un coup je redevenais saint d'esprit et fréquentable. J'ai refusé de coopérer et on m'a tout retiré. Poudlard, mes titres, mes biens… tout. On s'est battu mais ça n'a rien changé et je suis devenu la cible d'une chasse. On a découvert ma transformation et ce qu'elle impliquait. Alors j'ai fuit et pendant des années, j'ai couru un peu partout à travers le monde. Il y a eu d'autres guerres, toujours plus violentes et importantes. J'ai participé à beaucoup d'entre elles pour défendre ce en quoi nous avions tous cru. Puis j'ai vu tout mes amis mourir les uns après les autres dans les combats ou parce que l'être que j'étais leur survivait. J'ai fini par être seul et rien n'a jamais changé. C'était même pire à chaque fois et dans le même temps, la Terre tout entière déclinait jusqu'à se retrouver quasiment détruite. Il y a eu des milliards de morts. Mais il y avait encore des survivants et, pour ne pas changer, ils se sont fait la guerre. J'ai été piégé après une longue chasse et on voulait que je me batte pour mes geôliers. J'ai refusé et ils ont fini par décider de m'éliminer. Mais ils ne savaient pas si c'était possible alors ils ont choisi de me jeter dans le Voile. On pensait qu'il conduisait au monde des morts mais il m'a emmené dans un endroit bien différent.
Le silence retomba après cette histoire, l'ambiance plus légère.
- Et c'est après autant de temps que je reviens dans l'équation? posa Severus avec curiosité.
- Oui, sourit-il. Ironiquement, être jeté dans le Voile a été l'une des meilleures chose de ma vie. Je suis arrivé dans un endroit très différent, dans un monde parallèle très différent du nôtre.
- Alors vous n'avez pas perdu cette manie à défier les choses impossibles, soupira-t-il sans paraître surpris par sa déclaration.
- Involontairement cette fois, sourit le capitaine. Mais dans cette autre monde, j'ai pu commencer une nouvelle vie. Une vie où j'ai eu tout ce pourquoi je m'étais battu. Puis, une fois n'est pas coutume, nous avons eu à faire face à une crise qui mettait en danger un grand nombre de vies et…
- Et vous avez joué au preux chevalier pour sauver tout le monde, termina l'homme l'air désabusé.
Cela amusa toute la paserrelle mais personne n'intervint.
- On va dire ça, sourit Harias. Et il semble que vous revoir soit mon cadeau de remerciement, dit-il plus sombrement.
- Pourquoi moi? demanda l'homme.
- Je pense que vous le savez. Vous me connaissez par cœur et je suis sûr que vous saviez comment je réagirai lorsque je saurai. Je n'ai pas choisi consciemment qui je reverrais mais si on m'avait demandé, cela aurait quand même été vous. Parce que vous comptez pour moi et que rien n'était vraiment fini proprement entre nous. Alors vous.
- Et maintenant? questionna-t-il.
- Maintenant, vous avez le choix Severus Snape, intervint Evialys en s'attirant à nouveau les regards. Vous permettre de vous retrouver est mon cadeau à votre protégé pour son aide. Mais ni moi ni lui ne sommes prêt à vous forcer à quoi que ce soit. Alors vous avez le choix: rester dans votre monde natal en perdant les souvenirs de votre passage ici et de tout ce qui vient de vous être révélé, ou vous pouvez suivre votre protégé ailleurs pour une autre vie.
Severus baissa son regard sur Harias, relevant un sourcil interrogatif.
- C'est à vous de choisir mais je dois dire que je serai très heureux si vous veniez avec moi, confia-t-il.
- Connaissant notre monde, je sais que je n'ai aucun avenir ici après cette guerre, sauf si je veux finir ma vie en fuite, en prison ou mieux, avec la peine de mort. Cela n'a jamais été un secret.
- Et je ne peux que le confirmer malheureusement, soupira Harias.
- Cette autre vie? interrogea-t-il ensuite.
- Je suis sûr que vous trouverez cela intéressant et vous pourrez enfin vivre pour vous même. Plus pour ma mère ou pour moi mais pour vous.
L'homme le fixa un moment dans les yeux, comme scrutant son âme avant de jeter un coup d'œil sur les autres autour d'eux.
- Vos nouveaux amis seront-ils d'accord avec ça? interrogea-t-il.
- Amiral Pike? interrogea Harias.
- Vous connaissez les règles qui encadrent l'asile au sein de la Fédération capitaine et je pense que nous serons tous d'accord pour dire qu'elles sont remplies, dit-il en échangeant un regard avec Cornwell qui approuva.
À partir du moment où Severus risquait sa vie en retournant sur sa planète, et avec l'appui d'un capitaine comme Harias, il pouvait obtenir l'asile de la Fédération comme l'être ailé l'avait obtenu autrefois.
- Vous êtes le bienvenu si vous le voulez, sourit Harias. J'ai beaucoup de choses à vous montrer, s'enthousiasma-t-il.
- De toute évidence, releva-t-il sarcastiquement en amusant tout le monde. Très bien. Alors faisons ça, approuva-t-il en faisant largement sourire le capitaine.
- Fort bien, approuva Evialys. Je suis ravie pour vous deux. Vous méritez très largement ce que vous avez et aurez. Encore une chose.
D'un geste de la main, il fit apparaître deux malles miniaturisées dans sa paume, venant les donner à Harias.
- Pour terminer ce cadeau comme il se doit, dit-il. Vous apprécierez je crois. Je dois rentrer maintenant et vous aussi. Je ne prendrais plus le contrôle de vos sauts aussi brutalement, s'amusa-t-il. Au revoir Harias et merci.
Il lui rendit d'un signe de tête et son homologue disparût, éclatant en spores dorées qui rejoignirent les autres planant encore partout autour d'eux.
- Bien, il est temps que je nous ramène chez nous, dit-il aux autres. Culbert?
L'homme se précipita sur le champs, comprenant ce qu'il voulait.
- Docteur Culbert, Severus Snape, présenta-t-il simplement, Severus, le docteur Hugh Culbert. Laisser le vous ausculter, pria-t-il.
- Je ne suis pas une damoiselle en détresse Potter, rétorqua-t-il.
- Je me fiche de vos allures de monsieur je suis le plus fort, s'amusa-t-il. Vous avez failli mourir i peine quelques minutes, remarqua-t-il sombrement. Alors laissez le médecin faire son travail. Vous ne risquez rien ici. Docteur Culbert, n'hésitez pas à insister, cet homme est encore plus têtu que moi.
Il laissa son ancien professeur à son médecin chef qui le fit asseoir au sol pour commencer à l'examiner de ses instruments. Harias regagna son fauteuil où Fumseck était toujours perché, prenant place.
- Bien, tout le monde au travail, commanda-t-il sous le regard curieux de Severus. Cette fois, nous rentrons vraiment à la maison. Le moteur sporique?
- Prêt à servir et chargé en spores même si j'ignore comment capitaine, répondit Stamets.
- On nous a donné un petit coup de main je crois, sourit-il. Alerte noire.
On la déclencha sur le champs et un instant plus tard, le Discovery sautait à nouveau pour un autre passage entre les réalités, rentrant à la maison.
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Bonjour tout le monde! Petite annonce en passant: mon livre «Le monstre qui souriait» est désormais disponible en version papier sur le site de Librinova et sera en librairie d'ic semaines. J'espère qu'il plaira à ceux qui le liront.
