Hello ! :D
Tout d'abord, je remercie lia22120 d'être de retour et de suivre l'histoire. :) Je remercie aussi manoa-bella de suivre et d'avoir l'histoire en favoris, mais aussi pour ton review ! J'espère que la suite vous plaira ! :D
CW : Mort d'un ou plusieurs personnages. Je vous rappelle que ce CW sera présent jusqu'à la toute fin de la guerre, qu'il s'applique ou non.
CHAPITRE 2 – Gambit
Soldier keep on marchin' on
Head down 'til the work is done
Waiting on that morning sun
Soldier keep on marchin' on
Quiet now, you're gonna wake the beast
Hide your soul out of his reach
Shiver to that broken beat
Dark into the heat
Fleurie – Soldier
27 juillet 1997
Le Polynectar était prêt.
Erine avait consacré tout son temps libre à la fabrication de la potion. Elle n'avait été que peu accessible ces derniers jours, apportant son maximum pour l'Ordre du Phénix. Même George n'avait pu lui rendre visite, elle n'aurait pas accepté de se faire distraire. Le Polynectar ne permettait aucune erreur.
Dès son arrivée au Terrier, Erine confia la potion à Fol Œil qui la rangea dans une poche de son manteau. Enfin, elle retrouva sa belle-famille. Elle discuta avec Fleur de la préparation du mariage qui aurait lieu quelques jours plus tard. Après l'annonce du mariage de Tonks et Remus et les fiançailles de ses deux meilleurs amis, elle était bien heureuse de pouvoir s'accrocher à un nouvel élément joyeux.
Mondingus Fletcher fut le dernier à arriver, Erine était même étonnée qu'il ait fait l'effort de venir. Elle l'observa se tasser dans un coin de la pièce. Peut-être espérait-il être oublié. Fol Œil se plaça au centre de la pièce d'un lourd claquement de jambe de bois :
— Le Polynectar est prêt, annonça-t-il en tapotant la poche de son manteau. Encore merci, Green, pour ton efficacité. Maintenant écoutez bien, il est important que tout soit respecté scrupuleusement :
Granger avec Kingsley en Sombral, vous vous retrouverez chez moi et votre Portoloin sera un cintre tordu.
Ronald Weasley avec Tonks en balai, à la maison de Muriel et votre Portoloin un bidon d'huile rouillé.
Fred Weasley avec Arthur en balai, chez Delacour et Weasley et votre Portoloin est une chaussure de tennis.
George Weasley avec Remus en balai, à la maison de Rainah Shacklebolt et votre Portoloin est une poupée en chiffon.
Delacour et Weasley en Sombral, chez Remus, votre Portoloin est un vieux cadre en bois.
Fletcher, tu seras avec moi. On se retrouvera chez Kingsley avant d'arriver ici grâce à une spatule en bois.
— J'vous ai dit…, tenta Fletcher, mais que pouvait-il face à Alastor Maugrey ?
— Tu seras très bien avec moi, gronda Fol Œil. Enfin Potter sera avec Hagrid à moto. Ils se retrouveront à la maison des Tonks. Hagrid le Portoloin est une brosse d'argent. Pas de question, on y va !
Maintenant qu'ils se préparaient, Erine prit conscience de la dangerosité du plan. D'après Kingsley, il n'y avait aucun risque. La crainte n'était pas disparue, ne leur avait-on pas dit que Poudlard était l'endroit le plus sûr de Grande-Bretagne ? Elle était témoin que des doutes pouvait être émis. Erine vit Violet se laisser tomber sur le canapé après qu'elle eut échangé une étreinte avec Remus.
Erine n'avait aucun regret à rester au Terrier. Violet avait toujours été là pour elle et elle se devait d'être présente lors de la pénible attente que seraient les prochaines heures. Une légère chiquenaude sur la joue requit son attention. Elle sourit quand elle découvrit, sans surprise, George devant elle. Il l'embrassa sur le front.
— Si je reviens vivant, sache que je te demande en mariage.
Cela était une surprise.
— Il n'y aucune raison pour que tu ne reviennes pas vivant, leva-t-elle les yeux au ciel.
— Je te laisse réfléchir alors, dit-il d'un clin d'œil.
— Si tu reviens vivant, sache que je te dirai oui, répondit-elle avant qu'il ne s'éloigne.
Les yeux de George pétillèrent d'autant de malice qu'habituellement, mais elle était certaine d'y lire un autre sentiment. Elle se sourit à elle-même. Après une année qui avait été un véritable cauchemar, Erine venait de passer la meilleure année de sa vie. Il y avait beaucoup de raisons : elle avait les meilleurs amis au monde, elle étudiait pour le métier de ses rêves, mais surtout elle avait George.
Elle croisa une dernière fois le regard de George. Il devait revenir vivant.
Habituellement chaleureux et dynamique, le Terrier était terne en cette soirée. Ils étaient cinq dans cette maison, pourtant l'air manquait tellement elle paraissait comble. Aucun n'était capable de rester calme. Inquiets, ils piétinaient de cent pas jusqu'à abîmer le parquet.
Les minutes semblaient des siècles. Leurs rétines étaient rivées sur l'horloge, celle de l'heure principalement, même si elles trouvaient à de nombreuses reprises celle de la position de chaque Weasley. Jusqu'alors, ils s'étaient promis de ne pas s'alarmer tant qu'aucun signe préoccupant n'était présent.
Quelques minutes plus tôt, tout avait changé quand les aiguilles d'Arthur, des jumeaux et de Ron s'étaient posées sur « danger de mort ».
21h03. Ils se précipitèrent à l'extérieur du Terrier où un bidon d'huile rouillé était apparu. Ils se regardèrent un à un. Le plan ne s'était pas déroulé comme prévu. Tonks et Ron avaient raté leur Portoloin et malgré leur maladresse, cela ne pouvait pas être volontaire. Peut-être qu'Harry n'était pas prêt ? L'horloge s'était sûrement abîmée avec le temps.
21h11. Une chaussure de tennis arriva. Elle aussi seule. Fred et Monsieur Weasley n'étaient pas là. Ils ne purent contenir leur agitation. Deux binômes non revenus, il fallait qu'ils se rendent à l'évidence : l'horloge ne mentait jamais.
Le trio d'amis se trouva, soucieux, qu'allaient-ils devenir si un malheur était arrivé à un des membres de leur quintet ? Violet n'y tint plus :
— Je peux me rendre chez mon père, je dois comprendre ce qu'il se passe, proposa-t-elle en tremblotant de nervosité. Je peux aussi aller voir Andromeda et Ted, ils en savent peut-être plus. Harry et Hagrid devraient arriver, mais…
— Vio, on ne peut pas, la retint Erine aussi anxieuse qu'elle.
— Et s'il s'est passé quelque chose ? Et s'ils sont en train de se battre et que nous, nous attendons à ne rien faire ?
— Ce sont les ordres de Fol Œil et de Kingsley, Violet chérie, dit Molly. Ils vont arriver, ils ont sûrement pris du retard. Ça va aller.
Violet lisait dans les yeux de Molly qu'elle aussi était très inquiète même si elle tentait vainement de se persuader que le problème n'était pas si grave. Après tout, ils n'avaient pas le choix. Les ordres étaient les ordres et c'était la seule chose à faire en attendant des informations.
21h14. La brosse d'argent apparut, cette fois-ci accompagnée de ses propriétaires. Le corps imposant et la barbe ébouriffée d'Hagrid ainsi qu'Harry et ses yeux émeraude étaient devant eux. Ils étaient là. Ginny réalisa bien avant eux et cria de soulagement. La plus jeune des Weasley sauta au cou d'Harry qui cherchait à comprendre ce surplus d'affection.
Violet s'avança, à son tour, pour serrer son frère près d'elle avant de se souvenir des mises en garde de Fol Œil ainsi que les conseils de son père. Elle fonça sur Harry sa baguette pointée vers lui.
— Quelle était ma peluche préférée ? demanda-t-elle et il resta hébété alors elle répéta plus fort. QUELLE ETAIT MA PELUCHE PREFEREE, REPONDS !
— Un occamy auquel il manquait un œil.
Elle baissa sa baguette, en soufflant, et le prit dans ses bras. Seulement à cet instant, les explications survinrent quand Molly demanda où étaient les autres. Violet pâlit. Ils avaient eu raison de s'inquiéter.
— Les Mangemorts nous attendaient. Nous avons été cernés dès que nous avons décollé. Ils savaient que ce serait cette nuit. J'ignore ce qui est arrivé aux autres. Quatre Mangemorts nous ont poursuivis, nous leur avons échappé comme nous avons pu, et ensuite Voldemort nous a rattrapés…
Harry semblait aussi désespéré qu'eux car lui aussi ne savait pas où étaient les autres. Hagrid demanda un verre de cognac, Molly partit d'elle-même chercher une bouteille et Violet eut le temps de voir son visage atterré.
21h21. Molly eut à peine le temps de revenir qu'un tourbillon de couleurs surgit et Violet se tourna vers Erine. Inconsciemment, elles croisèrent toutes les deux les doigts et Olivier se rapprocha d'elles, comme prêt à les rattraper.
— Papa et George, murmura Violet.
Un cri d'horreur s'échappa de la gorge d'Erine, parcourue d'un vent glacial. Remus maintenait George, dont le visage était ensanglanté. Il paraissait inconscient. Le cœur palpitant, Erine se précipita sur lui. Elle posa sa main sur sa joue et sentit sa faible respiration caresser la peau de ses doigts. Il était vivant. Son âme de Guérisseuse prit les devants et elle inspecta l'étendue de la blessure.
Près d'elle, Olivier et Harry prirent le relais de Remus pour déplacer George jusqu'à l'intérieur du Terrier. Erine n'hésita pas et prit le même chemin, suivie de près par Ginny et Madame Weasley.
Quant à Violet elle se posta devant son père qui ne fut pas étonné qu'elle reste méfiante.
— Que t'ai-je dit au sujet de la forme de mon Patronus ? l'interrogea-t-elle les sourcils froncés, les yeux dans les siens.
— « Je suis ta lueur d'espoir et toi, tu es mon protecteur. », répéta-t-il mot pour mot.
Rassurée, elle se jeta dans ses bras. Son père était toujours là et elle en était heureuse, malgré tout.
— Que s'est-il passé ? demanda-t-elle préoccupée par le sort des autres et de celui de George.
— Nous avons été attaqués et ils nous ont eus. Rogue a usé de sa spécialité sur George, le Sectumsempra, Violet comprit aussitôt de quoi il s'agissait Harry lui en avait parlé car il l'avait lui-même utilisé sur Malefoy lui causant de graves blessures. George a eu beaucoup de chance. Cela aurait pu être bien pire avec ce maléfice. Où est Dora ?
Violet baissa la tête sachant la peine qu'elle allait porter à son père.
— Le Portoloin est revenu sans eux, tout comme celui de Fred et Arthur.
— Elle va revenir, répondit fermement son père.
Elle n'eut pas la force de le retenir quand il la fuit pour trouver le Terrier. Violet connaissait assez son père pour savoir qu'il cherchait à échapper à ses émotions. A l'intérieur, il aurait assez de distractions pour les enfouir.
Un coup de pied dans un caillou et Violet le rejoignit. Une pensée pour ceux qui n'étaient pas encore revenus, elle expira. Pourvu que l'état de George soit le pire de tous.
L'infirmerie de Poudlard n'avait qu'à bien se tenir, il ne manquait plus que Madame Pomfresh et le salon des Weasley n'aurait eu que peu de différence avec le lieu qui l'avait accueillie à maintes reprises. Violet n'eut pas le temps de se consacrer à son meilleur ami qu'elle vit son père se jeter sur Harry.
— QUELLE ETAIT LA CREATURE QUI SE TROUVAIT DANS UN COIN DE LA PIECE, LA PREMIERE FOIS QUE HARRY POTTER EST ENTRE DANS MON BUREAU A POUDLARD ? cria-t-il.
— JE L'AI DEJA FAIT ! intervint Violet, Harry avait été aussi rapide.
— Un Strangulot dans un aquarium.
Elle soupira et s'installa auprès de George. Erine gardait son sang-froid pour soigner au mieux George. La perte du sang avait cessé et Erine était en train d'enrouler un bandeau autour de la tête de George. Violet se cala contre Olivier qui enroula son bras autour d'elle.
— Il va bien ? murmura-t-elle.
— Oui, assura Erine en s'asseyant sur les genoux et caressant les cheveux de George. Il a perdu une oreille, je n'ai pas pu la faire repousser. Je ne sais quel maléfice a fait un tel dégât, mais…
— Sectumsempra, d'après Papa, réagit Violet et Erine baissa les yeux.
— Il devrait être un Impardonnable. Nous pouvons nous estimer chanceux que seule son oreille n'ait été touchée. Bref…, souffla-t-elle pour extérioriser son émotion. Il ira bien, j'en suis certaine.
Un poids en moins. La blessure était peut-être grave, mais rien ne comptait plus que le fait qu'il s'en sortirait. Ils furent cependant perturbés par une discussion houleuse entre Harry et Remus. Ce dernier semblait se moquer de Harry, qui usait de l'Expelliarmus lors de combat. Harry tentait de se défendre, prétextant qu'il ne souhaitait pas tuer. Finalement, il se tourna vers Violet espérant y trouver du soutien mais elle n'était pas capable de lui apporter. Il y avait un temps pour tout et cela ne suffirait pas pour les temps à venir.
— On est en guerre Harry, lui rappela-t-elle bien qu'elle doutait qu'il l'ait oublié. Un Sortilège de Désarmement ne te sauvera pas la vie à chaque fois, ni celle de tes alliés. Il va falloir choisir.
Dehors, un bruissement attira leur attention. Harry et Remus coururent pour s'y retrouver au plus vite. Violet jeta un coup d'œil à l'horloge. 21h32. Il devait s'agir de Kingsley et de Hermione. Olivier hocha la tête, après avoir passé sa tête par la fenêtre, ils étaient bien là.
— Ils vont tous revenir, se persuada Violet.
Ce n'était plus qu'une question de temps, comme toujours.
Un fracas dans la cuisine les fit tous sursauter et ils reconnurent les cris de monsieur Weasley à l'attention de Kingsley. Il passa la porte du salon avec, à ses côtés, Fred. Tous les deux avaient une expression inquiète. Ils ne firent que peu attention au monde autour d'eux se précipitant sur George toujours allongé sur le canapé.
Erine se décala pour laisser la place à Fred qui s'écroula sur son frère. Violet eut un pincement au cœur. Jamais, ô grand jamais elle n'avait vu Fred Weasley dans un tel état. Les liens des jumeaux étaient forts et cela se prouva au moment où George remua légèrement et ses yeux papillonnèrent.
— Comment te sens-tu, Georgie ? demanda Molly.
— Comme un saint, murmura-t-il en cherchant son oreille.
— Qu'est-ce qu'il a ? demanda Fred à l'attention d'Erine, l'air terrifié. Il est devenu fou ?
— Comme un saint, répéta George qui ouvrit les yeux et regarda son frère. Tu vois, j'ai une oreillole. Une oreillole, Fred, tu as compris ?
— Consternant, dit Fred qui reprit des couleurs. Absolument consternant ! Le vaste horizon des plaisanteries liées aux oreilles s'ouvrait largement devant toi et tu ne trouves rien de mieux que oreillole ?
Le rire des deux frères illumina la pièce, c'était tout ce dont ils avaient besoin par cette soirée. Les yeux de George se posèrent ensuite sur Erine, dont le sourire brillait de nouveau de mille feux.
— Je suis toujours le jumeau le plus beau ? demanda-t-il non pas pour se rassurer, dans le seul but de détendre l'atmosphère oppressante et ils réalisèrent qu'Erine et lui ne s'étaient pas trouvés pour rien.
— J'ai toujours préféré ton oreille droite, répondit-elle les yeux plissés en inspectant cette oreille. Et maintenant, je suis certaine de ne pas me tromper de jumeau.
Tout le monde se regarda bien incrédule, sans savoir s'ils étaient censés rire ou rester impassibles. Seul le quintet se mit à rire, par les liens qui les reliaient, surtout par le soulagement d'être toujours ensemble, et enfin, les autres eurent enfin la force de faire de même.
— Alors ta réponse ? murmura George à Erine.
— Heureusement pour moi, je n'ai pas dit que je te dirai oui si tu revenais entier, plaisanta Erine ce qui fit rire George. Tu es vivant, ma réponse est oui.
Ils s'embrassèrent comme si le monde ne s'effondrait pas autour d'eux. L'ambiance n'avait jamais été aussi paradoxale.
Cette bulle de bonheur allait rapidement éclater.
— Pourquoi Ron et Bill ne sont-ils pas réunis autour de mon lit de douleur ? demanda George après un rapide regard à travers la pièce.
— Ils ne sont pas revenus, annonça tristement Erine tandis qu'une bonne partie des revenants retournait dehors.
— Il faut que j'aille avec papa, chuchota Violet à Olivier. Il doit… Tonks devrait être revenue maintenant… Je pense que ma présence ne lui ferait pas de mal.
Lorsqu'elle sortit, Violet s'entoura de ses bras. Le froid tombait malgré la saison estivale, elle regretta de ne pas avoir pris un gilet. Elle s'approcha de son père qui scrutait le ciel, tout comme Kingsley, Hermione, Harry et Ginny. Remarquant sa présence, son père passa un bras autour de ses épaules.
— C'est aussi pour cette raison que j'ai préféré que tu restes au Terrier. Je… Je n'aurais pas supporté attendre pour toi et pour elle.
Violet comprenait. Elle aimait Tonks et savait à quel point son père l'aimait. Il n'y avait pas d'autres choix, comme tous, il fallait que Tonks revienne. Il le fallait. Ils restèrent de longues minutes les bras croisés.
Elle lut l'heure sur sa montre : 21h41. Bill et Fleur auraient dû être là depuis deux minutes, Fol Œil et Mondingus auraient dû être là depuis cinq minutes.
Chaque mouvement autour du Terrier leur donnait espoir, pourtant aucun membre de l'Ordre n'apparaissait. Leurs regards se ternissaient, de plus en plus angoissés. Et soudain, parmi les étoiles, surgirent deux formes. Deux balais piquèrent vers le sol et Tonks eut à peine le temps de frôler la terre ferme qu'elle se jeta sur Remus.
Au même moment, Violet sentit des doigts s'entremêler aux siens. Elle sourit à Olivier et elle désigna son père du menton.
— Regarde-le comme il n'ose pas montrer à quel point il est en colère et à quel point il a eu peur. Il est incroyable.
A peine avait-elle terminé sa phrase que Tonks les prit à leur tour dans ses bras. L'Ordre du Phénix était bientôt réuni, il ne manquait que quatre membres. Kingsley s'excusa car il avait d'autres responsabilités à gérer et le Ministère avait toujours besoin de lui.
Ron n'eut pas le temps d'apprendre la blessure de son grand-frère qu'un Sombral atterrit dans le jardin. Evincés, Fleur et Bill descendirent de la créature. Madame Weasley étreignit avec force son aîné. Bill et Fleur demeurèrent muets. Puis d'une voix monotone et sèche, Bill annonça :
— Fol Œil est mort.
Aucun mot ne fut prononcé. Aucun geste n'eut lieu. Chacun accusait le coup par l'incompréhension ou par le déni. C'était un choc, Violet eut la sensation que le ciel lui tombait sur la tête. C'était impossible. Pourtant, les larmes qui coulaient sur les joues de Fleur prouvaient le contraire et le discours de Bill les convainquit : Fol Œil était mort.
— Ça s'est passé alors que nous venions de forcer le cercle des Mangemorts. Fol Œil et Ding étaient près de nous, ils allaient vers le nord, eux aussi. Voldemort – il arrive à voler, maintenant – a foncé droit sur eux. Ding a paniqué, je l'ai entendu crier, Fol Œil a essayé de l'arrêter mais il a réussi à transplaner. Le maléfice de Voldemort a atteint Fol Œil en pleine tête. Il a été projeté en arrière et il est tombé de son balai… Nous ne pouvions rien faire, rien, nous avions une demi-douzaine de Mangemorts à nos trousses, raconta-t-il d'une voix brisée.
— Bien sûr que vous ne pouviez rien faire, le consola Remus en posant une main sur son épaule.
— IL Y EN A MARRE DE CES LACHES ! explosa Violet.
Elle avait essayé.
Depuis cinq jours, elle tentait de vaincre ses émotions. Elle tentait d'être la plus Serdaigle en se raisonnant, en étant aussi sage d'esprit qu'elle devait l'être. C'était devenu trop difficile. C'était trop. Violet n'en était plus capable.
Si Fol Œil était tombé au combat, lui qui était si féroce et si brave, lui qui avait déjà tant survécu. Si lui n'était invincible, qu'étaient-ils ? Ils pouvaient tous tomber, un à un.
Et Violet savait qu'ils étaient les suivants.
L'histoire se répétait. Encore et toujours. Inlassable. Une éternelle boucle.
Leur tour approchait, le destin ricanait derrière leur oreille.
Son père tenta de la calmer, tout comme Olivier. D'après eux, elle ne pouvait pas en vouloir à Mondingus. C'était ridicule ! Comment pouvait-elle faire autrement ? IL AVAIT FUI. Il avait abandonné son binôme.
Elle repoussa son père, plus violemment Olivier qu'elle foudroya du regard. Si Mondingus n'avait pas pris la place qu'Olivier avait cédée, Fol Œil serait toujours là. Cela, Violet ne le partagea pas à Olivier, elle préféra s'isoler alors que tout le monde se décidait à rentrer.
Elle retrouva ce fameux arbre noueux aux grosses racines qui l'accueillait toujours lors de ses peines, une vieille amie fidèle. Violet s'assit sur une des branches et couvrit son visage de ses mains.
Fol Œil était mort.
Violet se répétait cette phrase, en boucle, peut-être qu'elle deviendrait crédible car pour le moment elle restait inimaginable.
Fol Œil était mort.
Au fil des secondes, ses émotions s'apaisèrent et ses pensées devinrent peu à peu contrôlables. Violet se sentit stupide d'avoir réagi ainsi. Les membres de l'Ordre paraissaient avoir l'habitude de ses accès de colère.
Elle réfléchit. Devait-elle en vouloir à Mondingus ? Non, il n'avait rien fait. Il était si doué en magie que sa présence n'aurait probablement rien changé. Il était simplement parti. Ce n'était pas un acte honorable, il n'était pas haïssable pour autant. Devait-elle tenir responsable Olivier ? Certainement pas. Sa présence n'aurait probablement pas empêché la mort de Fol Œil. Et avec égoïsme, elle était soulagée qu'il n'y soit pas allé. Car Olivier se serait battu. Olivier se serait défendu et aurait défendu son binôme. Olivier se serait battu jusqu'au bout et il aurait pu être à la place de Fol Œil.
Cette pensée lui apporta un nouveau sanglot qu'elle eut du mal à contenir. Violet inspira et expira, elle ne pouvait pas se laisser à nouveau submerger. Olivier était là. Ils étaient toujours tous les cinq. Son père était là. Ils avaient perdu Fol Œil, mais la guerre n'était pas perdue.
Elle inspira et expira. Elle sauta de la branche pour les retrouver.
Ils avaient tous un verre à la main et elle ne doutait pas qu'ils trinquaient en hommage à Fol Œil. Violet se plaça près de Tonks en passant une main dans son dos. Alastor Maugrey avait été son mentor pendant toutes ces années d'apprentissage pour devenir Auror, il était son binôme depuis. Tonks était probablement celle qui était la plus proche de lui.
Petit à petit la discussion se prononça sur l'innocence de Mondingus. Si Mondingus ne les avait pas trahis, qui l'avait fait ? Fleur s'imposa sur ce questionnement, les défiant de la contredire sur le fait que le coupable était ici. Fleur Delacour était aussi terrifiante que magnifique, Violet n'aurait jamais osé la contredire.
— NON ! s'écria Harry ce qui les surprit tous. Je veux dire… Si quelqu'un a commis une erreur et a laissé échapper quelque chose, ce n'était pas volontaire. Ce n'est pas sa faute. Nous devons avoir confiance les uns dans les autres. J'ai confiance en chacun de vous, je ne crois pas que quiconque dans cette pièce m'aurait vendu à Voldemort.
Violet leva les yeux au ciel. Elle avait confiance en chacune des personnes ici, mais Harry semblait oublier que leurs parents avaient eu ce même raisonnement. Son père parut de cet avis car quand Harry lui demanda s'il pensait qu'il avait tort, il se justifia :
— Je pense que tu es comme James. James aurait considéré la méfiance à l'égard de ses amis comme le comble du déshonneur.
Elle n'eut aucun mal à voir que Harry était sur le point de s'énerver. Probablement car il avait les yeux émeraude très sombres ou parce qu'il tremblait légèrement, ou bien même parce qu'il plissait les yeux de la même manière qu'elle.
Comme elle l'avait deviné, Harry décréta qu'il allait partir refusant de tous les mettre en danger un peu plus chaque jour. Madame Weasley, Hagrid et même George, qui prit comme excuse son oreille, tentèrent de le retenir. Harry était connu comme têtu et il ne lâchait pas l'affaire. Il était temps pour elle d'intervenir.
— Viens, lui demanda-t-elle lui tirant le bras avant qu'il ne fasse lui aussi un drame chez les Weasley.
— Je n'ai pas envie de discuter, répondit-il sèchement.
— Viens je te dis ! éleva-t-elle le ton, refusant de lui céder.
Son frère s'apprêta à répliquer, jusqu'au regard qu'Olivier adressa à Harry. Ce regard qui le priait d'accepter, Harry parut comprendre le message car il se laissa porter malgré un ronchonnement audible.
— Je te remercie pour ton cadeau, lui dit-elle en portant sa main au pendentif au croissant de lune afin de détourner le sujet.
— C'était avec plaisir, répondit-il et son sourire était sincère. Il te revient autant que la bague d'ailleurs. Félicitations, Violet.
Elle le remercia à nouveau en observant la bague qui ne quittait que très rarement son doigt. Violet en était plus que fière.
— Tu ne penses tout de même pas à vraiment partir ? lui demanda-t-elle quand il eut pris un bon bol d'air.
— Vous êtes tous en danger, Violet, répéta-t-il les mots qu'il avait prononcés plus tôt. TU es en danger.
— Que tu sois là ou non, on y sera. Voldemort ne s'arrêtera pas à ton absence, au contraire.
A son grand étonnement, Harry ne la contredit pas. Il se contenta de donner un coup de pied dans un caillou qui retomba quelques mètres plus loin. Elle crut l'avoir convaincu. Il n'en était rien. Harry continuait juste à lui cacher ce que Dumbledore et lui avaient fait toute cette année.
— J'ai des choses à faire, déclara-t-il.
— Parles-en moi, le pria-t-elle.
— Non, je ne peux pas. Je te l'ai assez dit cette année.
— Je suis concernée par tout cela, tu sais ! Nous devrions faire front ensemble ! Nous sommes ensemble, nous ne devions plus rien nous cacher ! Pourquoi me repousses-tu ? Pourquoi ?
— Je ne peux pas, Violet… Je suis vraiment désolé, mais je ne te dirai rien.
Elle se sentit profondément vexée qu'il continue de l'exclure. Elle savait bien quelque chose sur Harry, c'était qu'il était plus têtu qu'elle. Violet abandonna en soufflant pour bien lui faire comprendre qu'elle n'en était pas satisfaite.
— Tu penses que j'ai tort de faire confiance ? demanda Harry. Remus n'a pas l'air convaincu.
— J'en pense que c'est plus complexe que cela, avoua-t-elle en s'asseyant dans l'herbe et Harry la suivit. Il a vécu treize ans pensant que son meilleur ami les avait trahis et finalement c'en était un autre. Notre père avait confiance et cela l'a tué. Tu n'as pas tort Harry, mais Remus non plus. Je ne vois pas qui ici, à part ce Scroutt-à-Pétard de Mondingus aurait pu nous trahir, mais papa pensait exactement pareil.
Harry resta silencieux fixant les Gnomes ou bien le vide. En ramenant ses genoux contre sa poitrine, Violet insista :
— C'est loin d'être simple, murmura-t-elle.
Violet se tourna vers lui et il se contenta de hausser les épaules, perdu.
— Ne me dis rien si tu le souhaites, mais préviens-moi quand tu dois partir, s'il te plaît, reprit-elle. J'ai besoin de savoir que tu es parti par tes propres moyens.
— Je le ferai, lui promit-il.
Ils restèrent longtemps sans mot, appréciant le chant des criquets et grimaçant lors des injures des gnomes.
— On n'en a pas beaucoup parlé avec tout ça, aborda Violet. Mais maintenant que tu vas être majeur, tu penses garder Godric's Hollow ?
— Je ne pense pas. J'aimerais m'installer au Square Grimmaurd, je pourrai prendre un malin plaisir à inviter tous les Sangs dits « impurs », réussit-il à plaisanter et ils rirent ensemble. Avant de m'en débarrasser, bien sûr.
— Bien sûr, répétéa-t-elle et imaginant très bien la réaction des portraits de la maison des Black.
— Et toi ? lui retourna-t-il la question.
— Je… J'ai toujours adoré le cadre de Dauphy's Sea… L'acquisition de Godric's Hollow remet tout en question, mais je ne pense pas… Je ne veux juste pas la vendre. Je pensais que nous n'avions plus rien de maman et papa alors savoir que nous avons encore la maison de notre enfance, je serai incapable de m'en séparer.
— On ne la vendra pas, je n'en ai pas l'envie non plus, admit Harry. Je me demande comment elle est.
— On ira après la guerre, se convainquit Violet. On trouvera quoi en faire.
Ils se serrèrent la main avec complicité.
— Respire un bon coup et rentre seulement quand tu te sens prêt. Je vais retourner à l'appartement, on se voit au mariage.
— A plus tard, Violet.
Un dernier signe de la main et Violet quitta Harry pour rejoindre le Terrier. En chemin, elle croisa Hermione et Ron qui, elle savait, prendrait le relais bien mieux qu'elle. Il était temps pour elle de rentrer. La prochaine fois qu'ils reviendraient au Terrier serait pour un événement joyeux dont tous avaient besoin.
Hello ! :)
Si vous ne l'avez pas remarqué au début du tome et/ou playlist, j'ai choisi de découper le tome en trois parties (dans le simple but de caler une chanson. Safe and Sound devient donc la chanson de la première partie, intitulée "Jusqu'à la toute fin". :)
Revenons à nos hippogriffes, est-ce que ce chapitre vous a plu ?
En soit, il n'apporte pas grand chose que vous ne sachiez déjà. Il était juste important qu'il ait lieu. RIP Maugrey et Hedwige.
Un peu de joie quand même ! GEORGINEEEEEE SONT FIANCEEEEES ! 3
Avez-vous apprécié cette petite discussion entre Harry et Violet ? Qu'espérez-vous pour Godric's Hollow ?
Au prochain chapitre "Un mariage au Terrier" : Un bâillonage. Un manque de gras. Une union. L'impatience d'Erine. Les Zieufuss. Une danse. Un lynx argenté. Une stratégie de défense. L'idée d'Olivier.
Je pars en voyage demain pendant deux semaines. Je pense publier la suite d'ici un mois vers le 23/24 mai car je publie un chapitre de mon autre fanfiction "Into The Fire" la semaine d'avant.
A bientôt,
Blue.
