Beacon Hills était une petite ville calme, nichée au creux des collines verdoyantes de Californie. La vie y suivait un rythme paisible, loin des tumultes des grandes métropoles.
Pour John Stilinski, shérif nouvellement élu, c'était l'endroit parfait pour élever son fils. Stiles, huit ans, était une boule d'énergie et de curiosité, un rayon de soleil dans la vie de John depuis la perte de sa femme.
Le soleil s'élevait doucement sur Beacon Hills, inondant les rues d'une lumière dorée. Chez les Stilinski, le petit-déjeuner battait son plein… ou presque.
« Stiles, mange tes céréales, » ordonna John depuis la cuisine, une tasse de café à la main.
Stiles, assis en tailleur sur le canapé, était absorbé par un livre d'histoires de détectives, ses céréales abandonnées sur la table basse.
« Mais Papa, si on avait un chien policier, il pourrait m'aider à résoudre des enquêtes, non ? » lança-t-il, les yeux pétillants d'enthousiasme.
John leva les yeux au ciel, un sourire amusé sur les lèvres.
« Un chien policier ? Et qui va le dresser ? »
« Moi ! Je suis super doué pour ça. »
John éclata de rire, imaginant son fils hyperactif tenter de dresser un chien.
« On verra, Sherlock. Mais d'abord, finis tes céréales avant qu'elles ne deviennent de la bouillie. »
Stiles poussa un soupir dramatique, mais obéit, attrapant sa cuillère avec une moue exagérée.
Ces moments simples étaient précieux pour John. Ils lui rappelaient que, malgré les épreuves, ils formaient une équipe.
Il y avait quelques années, les Stilinski avaient participé aux tests génétiques obligatoires pour détecter les sentinelles et les guides. Ces tests, introduits par le gouvernement, étaient devenus une norme nationale pour identifier ceux qui possédaient ces capacités extraordinaires.
Les résultats étaient tombés rapidement : John et Stiles étaient tous deux des sentinelles latentes.
« Vos capacités pourraient ne jamais s'activer, » avait expliqué le médecin. « Mais si elles le font, vous devrez trouver un guide pour vous aider à gérer vos sens. »
John n'avait jamais accordé beaucoup d'importance à ces résultats. Il n'avait jamais ressenti de signes de capacités latentes… jusqu'à récemment.
Ces derniers mois, il avait remarqué des changements subtils. Des sons qu'il percevait plus clairement, des odeurs qu'il identifiait instinctivement. Était-ce le stress de son nouveau poste ou quelque chose de plus profond ?
Il préférait ne pas y penser. Pour l'instant, il se concentrait sur son rôle de père et de shérif.
Le soir, après avoir récupéré Stiles à l'école, John préparait le dîner dans leur modeste cuisine. Stiles, installé à la table, griffonnait des dessins de super-héros en marmonnant des histoires inventées.
John souriait en écoutant son fils. Ces moments simples faisaient oublier les soucis de la journée. Mais soudain, une odeur étrange flotta dans l'air.
« Tu sens ça, Stiles ? » demanda John en fronçant les sourcils.
Stiles renifla l'air et hocha la tête.
« Ça sent… comme quand on fait un feu de camp. Mais en beaucoup plus fort. »
John ouvrit la fenêtre, mais l'odeur de bois brûlé était plus intense dehors.
« Reste ici, Stiles. Je vais voir ce qui se passe. »
Mais avant qu'il ne puisse sortir, la radio de la police crépita.
« Incendie signalé dans la forêt au nord de la ville. Probable origine criminelle. Besoin de renforts. »
Le cœur de John se serra. La zone mentionnée était proche de la propriété des Hale, une famille qu'il connaissait peu mais dont il avait entendu parler.
Il se tourna vers Stiles, qui le regardait avec de grands yeux inquiets.
« Tu viens avec moi. Je ne peux pas te laisser seul ici. »
La route jusqu'à la propriété des Hale semblait interminable. John roulait vite, une boule d'angoisse au creux de l'estomac. Stiles, silencieux sur le siège passager, sentait la tension de son père.
Quand ils arrivèrent sur les lieux, John se figea. Devant lui, un spectacle de cauchemar : la maison des Hale était en flammes, les flammes léchant le ciel nocturne, projetant des ombres dansantes sur les arbres environnants.
« Papa… » murmura Stiles, sa voix tremblante.
John posa une main rassurante sur l'épaule de son fils.
« Stiles, écoute-moi. Tu restes ici, dans la voiture. Ne bouge pas, quoi qu'il arrive. »
Stiles hocha la tête, ses yeux brillants de peur et d'inquiétude.
John sortit de la voiture, son cœur battant à tout rompre. L'odeur de fumée et de chair brûlée emplissait l'air, mêlée à des cris déchirants.
Il s'avança, ses sens en alerte maximale. Le craquement du bois, le rugissement des flammes, les gémissements lointains… tout semblait amplifié, comme si son corps réagissait instinctivement à l'urgence.
Il franchit une ligne de sorbier sans même s'en rendre compte, son esprit focalisé sur les bruits de vie qu'il percevait au milieu du chaos.
Près de l'entrée effondrée de la maison, John trouva un homme gisant au sol, gravement brûlé mais vivant.
« Hé, tenez bon ! » dit-il en s'agenouillant. L'homme ouvrit les yeux avec difficulté.
« Peter… Hale, » murmura-t-il, sa voix rauque.
John le souleva avec précaution, le portant hors de la zone dangereuse.
« Stiles, reste dans la voiture ! » hurla-t-il en passant près de son véhicule.
Il déposa Peter en sécurité, puis retourna vers la maison. Plusieurs membres de la famille Hale émergeaient des bois, blessés mais vivants. Talia Hale, debout malgré des brûlures sur ses bras, semblait rassembler les siens.
« Merci, » dit-elle d'une voix rauque en croisant le regard de John.
Il hocha la tête, incapable de répondre.
Alors que les pompiers arrivaient enfin, John aperçut une femme blonde dans l'ombre des arbres. Elle observait la scène avec un sourire satisfait, comme si tout cela n'était qu'un jeu pour elle.
« Vous… » murmura John, une colère froide montant en lui.
Mais avant qu'il ne puisse agir, elle disparut dans la nuit, laissant derrière elle des questions et un sentiment d'injustice brûlant.
