Chapitre 2 : La soirée fatidique

La villa McCarty scintille comme un joyau sous les lumières dorées qui illuminent ses façades. Une allée bordée de paparazzis et d'invités attend leur arrivée avec impatience. Les flashs crépitent dès que la berline noire ralentit devant l'entrée principale.

La portière s'ouvre, et Isabella en descend, sa robe longue en soie bleu nuit glissant sur sa silhouette avec une fluidité hypnotique. Le tissu capte la lumière et renvoie un éclat subtil, accentuant sa grâce naturelle. Ses cheveux, coiffés en un chignon élégant, laissent apparaître une paire de boucles d'oreilles en saphirs, assorties à la robe.

Emmett sort à son tour, arborant un smoking noir parfaitement taillé avec un nœud papillon. Sa carrure imposante et son assurance naturelle attirent immédiatement les regards. D'un geste fluide, il tend la main à Isabella, l'aidant à sortir complètement. Ils échangent un sourire complice, et Emmett pose sa main sur la sienne, un geste protecteur et tendre.

Deux photographes posté proche d'eux crièrent en même temps.
- "Par ici, Emmett ! Isabella, un regard de ce côté, s'il vous plaît !"

Les deux posent brièvement, leurs visages illuminés d'un sourire parfaitement maîtrisé. L'image du couple idéal est capturée : lui, le sportif charismatique et influent, et elle, la beauté discrète mais captivante.

En traversant le tapis rouge menant à l'entrée, Isabella sent le poids des regards rivés sur elle. L'attention la rend légèrement nerveuse, mais la pression douce de la main d'Emmett contre la sienne la rassure.
- "On dirait que nous sommes les stars de la soirée." murmura Isabella, légèrement amusée.
- "Et pourquoi pas ? Ce soir, c'est toi la reine. Tout le monde est là pour t'admirer." trancha-t-il ajoutant un clin d'œil.

Elle rit doucement, bien que sa nervosité ne disparaisse pas totalement.

À l'entrée principale, les parents d'Emmett attendent pour accueillir leurs invités. Sa mère, Victoria McCarty, est l'incarnation de l'élégance. Vêtue d'une robe en velours noir ornée de broderies discrètes en or, elle s'avance avec un sourire poli, mais calculé. À ses côtés, Thomas McCarty, le Premier ministre, dégage une présence imposante dans son smoking classique.

La mère d'Emmett ouvrit les bras vers Isabella et l'embrassant légèrement sur les joues.
- "Isabella, ma chère, vous êtes absolument ravissante ce soir. Cette robe vous va à merveille."

Isabella rougis légèrement, avec un sourire sincère.
- "Merci beaucoup, Madame McCarty. C'est un honneur d'être ici ce soir."

Victoria pose ses mains délicatement sur les bras d'Isabella et la contemple avec une satisfaction évidente.

- "Vous êtes tout ce que nous espérions pour notre Emmett. Une femme élégante, intelligente, et si gracieuse. Vous êtes parfaite pour cette famille."

Les mots, bien qu'élogieux, portent une certaine lourdeur. Isabella se sent flattée, mais elle ne peut s'empêcher de percevoir une tension sous-jacente, comme si ces compliments étaient aussi une façon de la rappeler à l'ordre.

Le première ministre s'adressa a son fils, après une poignée de main ferme.
- "Tu es un homme chanceux, mon fils. Prends soin d'elle, et assure-toi que cette soirée reste mémorable."

Emmett avec un sourire confiant, glissa un bras autour de la taille d'Isabella.
- "Je le sais, père. Avec Isabella, tout devient parfait."

Alors que Victoria salue d'autres invités, Isabella remarque que le sourire de sa future belle-mère s'efface légèrement lorsqu'elle pense ne pas être observée. Cette nuance dans son attitude intrigue Isabella, mais elle décide de ne pas y prêter trop d'attention pour l'instant.
- "Tu vois ? Ma mère t'adore. Tu n'as rien à craindre ce soir." souffla Emmett, tout en se penchant vers elle.
- "Oui, tout se passe très bien."

Ils pénètrent plus profondément dans la réception, où la musique classique de l'orchestre et les conversations animées des invités créent une ambiance de luxe et de sophistication. Isabella se promet de profiter de la soirée malgré ses appréhensions, savourant chaque instant en compagnie d'Emmett.

À l'intérieur, la réception s'avère aussi fastueuse que l'entrée le laissait présager. Des lustres en cristal pendent au plafond, projetant une lumière dorée sur les invités qui évoluent dans une chorégraphie parfaite de politesses et de sourires bien étudiés. Isabella, un verre de champagne à la main, s'efforce de naviguer dans cet univers.

Elle échange quelques mots avec un sénateur qui vante les efforts philanthropiques des McCarty, puis avec une écrivaine renommée qu'elle admire. Les conversations sont fluides, mais chaque échange la laisse un peu plus consciente de son rôle ici : la fiancée parfaite d'un homme qui est l'étoile de la soirée, toujours sous le feu des projecteurs.

De l'autre côté de la pièce, Emmett est entouré de coéquipiers, de sponsors et de connaissances influentes. Son rire fort traverse parfois la foule, et Isabella, bien que fière, commence à ressentir une pointe d'inquiétude. Il disparaît régulièrement, et ses absences prolongées la poussent à jeter des regards furtifs autour d'elle, espérant le croiser.

Alors qu'elle termine sa conversation avec un homme d'affaires, une voix familière l'interpelle.

- "Voilà ma mondaine préférée ! Alors, comment ça se passe ? Les McCarty t'ont adoubée pour entrer dans leur cercle sacré ?" chantonna délicatement Alice avec un sourire malicieux.

Isabella ria doucement, légèrement soulagée de voir un visage amical.
- "Oh, Alice, tu exagères. Ils sont très accueillants, mais c'est… intense. Ces soirées demandent une énergie folle."

Alice, vêtue d'une robe rouge flamboyante qui contraste avec l'élégance plus discrète d'Isabella, glisse son bras sous celui de son amie et la guide vers un coin un peu plus tranquille.

Les deux s'installent près d'une table où sont disposées des coupes de champagne et de petites bouchées délicates. Alice observe attentivement Isabella, un air légèrement moqueur mais sincèrement concerné.

Alice baissa la voix pour que seule Isabella l'entende.
- "Tu sais, Emmett est parfait sur le papier, mais parfois, il me donne l'impression d'être… distrait."

Isabella leva un sourcil, légèrement surprise par le commentaire. Surtout ce soir.
- "Qu'est-ce que tu veux dire par là ?"

Alice haussa les épaules, jouant avec le bord de son verre.
- "Rien de grave. Juste qu'il a toujours mille choses en tête. Ce genre de soirée est un terrain de jeu pour lui. Il adore être au centre de l'attention, et ça le rend parfois… moins présent pour toi."

Isabella se redresse légèrement, sa voix calme mais empreinte de conviction.
- "Tu sais comment il est, Alice. Son monde est rempli d'obligations, mais ça ne change rien à ce qu'il ressent pour moi. Je comprends que ses responsabilités le sollicitent beaucoup, et je n'en attends pas moins d'un homme comme lui."

Alice lui lançant un regard appuyé, son sourire se radoucissant.
- "Tu es une femme incroyablement compréhensive, Isabella. Mais promets-moi de ne jamais oublier de penser à toi dans tout ça."

Isabella acquiesce avec un sourire, bien qu'une petite ombre passe brièvement sur son visage.

Alors que Alice retourne saluer d'autres invités, Isabella reste un moment seule, observant la foule. Son regard scrute la pièce à la recherche d'Emmett. Il n'est nulle part en vue, et cela commence à lui peser.

Elle se dirige vers un serveur pour demander un verre d'eau et, tout en buvant à petites gorgées, entend un éclat de rire qu'elle reconnaît. Se retournant rapidement, elle aperçoit Emmett au loin, entouré de deux jeunes femmes élégantes et d'un groupe d'amis de la famille. Il semble totalement absorbé par leur conversation, sans prêter attention à sa fiancée.

Isabella se mord légèrement l'intérieur de la joue, hésitant entre aller le rejoindre ou rester à sa place. Elle choisit finalement de ne rien faire, espérant qu'il viendra la chercher de lui-même. Pourtant, un petit doute commence à s'immiscer dans son esprit, une sensation qu'elle n'arrive pas à ignorer.

La soirée continue, mais pour Isabella, le bruit des conversations et la musique douce ne sont plus qu'un murmure lointain. Debout près d'une colonne en marbre, elle observe distraitement les invités danser et échanger des plaisanteries. Une boule d'angoisse s'installe dans son estomac : Emmett n'est toujours pas revenu vers elle.

Elle inspire profondément, décide de ne pas rester immobile, et part à sa recherche.

Isabella traverse les vastes salles de la villa, un lieu qui respire le luxe à chaque détail. Des tapisseries anciennes ornent les murs, des lustres en cristal diffusent une lumière chaleureuse, et des serveurs en tenue impeccable circulent avec des plateaux d'amuse-bouches.

Elle salue distraitement quelques invités, son sourire automatique cachant son agitation intérieure. Elle avance dans un couloir plus calme, bordé d'œuvres d'art abstrait et de vases en porcelaine. Les rires et la musique s'atténuent à mesure qu'elle s'éloigne de la fête principale.

Soudain, un bruit attire son attention. Des éclats de rire, suivis de murmures étouffés, proviennent d'une pièce à quelques pas. Isabella s'immobilise. Quelque chose dans ces sons lui donne un mauvais pressentiment.

Elle s'approche doucement, son cœur battant à tout rompre. La porte de la pièce est entrouverte, laissant filtrer une lumière tamisée. À l'intérieur, elle distingue deux silhouettes : un homme et une femme. Elle avance de quelques centimètres, retenant son souffle. Lorsqu'elle parvient à voir clairement, son monde vacille.

Emmett est là, assis sur le bord d'un canapé en cuir, proche, bien trop proche, d'une femme qu'elle ne reconnaît pas. C'est une brune élégante, vêtue d'une robe moulante couleur émeraude. Ses doigts effleurent doucement le bras d'Emmett, et leurs regards échangent une complicité troublante.

Isabella reste figée, comme pétrifiée par ce qu'elle voit. Elle essaie de se convaincre qu'il ne s'agit de rien, qu'elle dramatise, mais les gestes d'Emmett la trahissent : il sourit à cette femme avec une tendresse qu'elle croyait réservée à elle seule.

La jeune femme murmure quelque chose, ce qui fait rire Emmett, un rire qu'Isabella connaît si bien, un rire qui lui était toujours destiné. Puis, d'un geste presque imperceptible, il glisse une mèche de cheveux derrière l'oreille de l'inconnue. Ce contact intime est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Isabella sent son souffle se couper, comme si tout l'air avait été aspiré hors de la pièce. Ses doigts se resserrent sur le cadre de la porte, et ses jambes menacent de céder sous elle.

Elle voudrait faire irruption dans la pièce, crier, demander des explications. Mais quelque chose l'en empêche : une douleur sourde qui l'envahit et la paralyse.

Finalement, elle recule doucement, s'efforçant de ne pas faire de bruit. Ses talons claquent faiblement sur le parquet lorsqu'elle s'éloigne, chaque pas semblant plus lourd que le précédent.

Isabella atteint un coin isolé du couloir et s'appuie contre le mur. Ses mains tremblent, et elle se mord l'intérieur de la joue pour retenir les larmes qui menacent de couler.

Pour la première fois depuis qu'elle a rencontré Emmett, elle se demande si tout ce qu'ils ont construit ensemble n'est pas en train de s'effondrer.

La douleur est écrasante, comme si un poids énorme lui écrasait la poitrine. Sa gorge se noue, et elle lutte pour contenir les larmes qui menacent de couler.

"Comment a-t-il pu ? Pourquoi ?"
Ces questions tournent en boucle dans son esprit, chaque mot enfonçant un peu plus la lame de la trahison.

Elle inspire profondément, se forçant à garder la tête haute. Elle sait qu'elle ne peut pas se permettre un effondrement ici, dans cet univers où chaque faux pas est amplifié et scruté. Si quelqu'un la voyait dans cet état, des rumeurs se répandraient en un éclair.

Elle passe une main tremblante sur sa robe pour lisser les plis imaginaires, puis ajuste rapidement sa coiffure. Avec un visage impassible soigneusement composé, elle se détourne et quitte le couloir, ses talons résonnant faiblement contre le parquet.

En rejoignant les couloirs principaux, Isabella croise quelques invités qui lui adressent des sourires amicaux. Elle répond d'un hochement de tête ou d'un sourire automatique, son visage parfaitement neutre, même si à l'intérieur, elle est en lambeaux.

Lorsqu'elle atteint le jardin illuminé de guirlandes scintillantes, elle sent l'air frais de la nuit caresser sa peau. L'orchestre continue de jouer une mélodie douce et mélancolique, un contraste cruel avec le tumulte qui gronde en elle.

Les invités dansent, rient, et discutent, leurs visages détendus, leurs gestes élégants. Personne ne se doute que son univers vient de s'effondrer.

Elle avance à travers les invités, cherchant un coin isolé, un endroit où elle pourrait respirer sans se sentir observée. Finalement, elle trouve un banc à moitié dissimulé par une haie taillée. Ses jambes tremblent, mais elle parvient à s'asseoir, posant ses mains sur ses genoux pour essayer de les stabiliser.

Isabella fixe un point dans le vide, les pensées s'entrechoquant dans sa tête. La colère monte, brûlante, accompagnée d'une tristesse dévastatrice.

"Comment a-t-il osé ? Pourquoi m'a-t-il fait ça ? Tout semblait parfait, alors pourquoi ?"

Elle se mord l'intérieur de la joue, un geste inconscient pour se concentrer sur une douleur physique qui pourrait l'empêcher de pleurer. Mais les émotions sont trop puissantes. Une larme silencieuse roule sur sa joue, suivie rapidement par une autre.

Elle pense à partir, à quitter cette réception sans prévenir Emmett. Elle pourrait simplement rentrer chez eux, l'attendre pour une confrontation, ou même disparaître pour lui donner une leçon. Mais alors, la honte et l'humiliation l'envahissent à l'idée de ce que les gens pourraient penser.

Elle serre les poings, tentant de maîtriser les tremblements de ses mains. Sa tristesse se mêle à une colère sourde, une rage qu'elle n'a jamais ressentie auparavant.

"Non, je ne lui donnerai pas ce pouvoir. Je vais rester, parce que c'est ce qu'il attendrait le moins de moi."

Déterminée à ne pas céder à la douleur en public, Isabella essuie rapidement ses larmes, se redresse et compose de nouveau son masque d'impassibilité. Elle inspire profondément plusieurs fois d'affilé. Isabella reste assise sur le banc, tentant de maîtriser ses émotions. Le murmure des conversations et la musique de l'orchestre résonnent au loin, mais pour elle, tout semble étouffé, irréel.

C'est alors qu'une voix grave et douce rompt son isolement :
- « Isabella, c'est bien ça ? »

Elle sursaute légèrement et lève les yeux. Devant elle se tient Edward Masen. Sa carrure imposante et son élégance naturelle sont immédiatement frappantes. Il est vêtu d'un costume noir parfaitement ajusté, son col ouvert laissant entrevoir un côté décontracté qui contraste avec l'événement formel. Ses yeux gris, perçants et sérieux, la scrutent avec une intensité qui la déstabilise.

« Oui, c'est moi… » répond-elle, sa voix tremblante.

Elle le reconnaît vaguement, ayant entendu parler de lui lors d'autres événements mondains. Un entrepreneur milliardaire, réputé pour sa discrétion autant que pour son génie.

Edward s'avance lentement, s'arrêtant à une distance respectueuse.
- « Je crois que vous avez besoin de prendre l'air quelques minutes de plus. » Son ton est calme, mais ferme. « Laissez-moi vous accompagner. »

Isabella hésite, cherchant une raison de refuser, mais quelque chose dans son regard la rassure. Une sincérité inattendue. Elle hoche la tête sans un mot.

Edward l'invite a se lever et marcher quelques pas. Ils marchent ainsi en silence jusqu'à une terrasse isolée, loin des éclats de rire et des regards curieux. Le vent nocturne caresse doucement son visage, et elle inspire profondément, tentant de calmer ses nerfs. Edward s'appuie contre la balustrade, les mains dans les poches, avant de briser le silence.

- « J'ai malheureusement vu ce qui s'est passé... tout à l'heure» commence-t-il, ses mots pesés avec soin. « Je suis désolé que vous ayez eu à vivre cela ce soir. »

Isabella tourne brusquement la tête vers lui, ses yeux s'élargissant sous l'effet de la surprise et de la honte.
- « Vous avez vu ? » murmure-t-elle, ses joues rougissant légèrement.

Edward hoche lentement la tête.
- « Oui. Je suis arrivé au mauvais endroit, au mauvais moment. Ou peut-être était-ce le bon moment, selon le point de vue. »

Elle détourne les yeux, luttant contre une vague d'humiliation.
- « Je ne sais pas quoi dire… »

Edward croise les bras, ses traits sérieux mais empreints d'une étrange douceur.
- « Vous n'avez rien à dire, Isabella. Mais je pense que vous méritez de savoir que ce n'est pas la première fois qu'Emmett agit de la sorte. »

Isabella cligne des yeux, incrédule.
- « Qu'est-ce que vous voulez dire ? Vous insinuez que… qu'il m'a déjà trompée ? »

Edward prend une profonde inspiration, comme s'il pesait ses prochains mots.
- « Emmett et moi avons un passé. Un passé que je préférerais oublier. Mais ce que je sais de lui, c'est qu'il a toujours été… impulsif. Il agit avant de réfléchir aux conséquences. Et il ne change pas. »

Les mots d'Edward frappent Isabella comme une gifle. Elle recule d'un pas, secouant la tête.
-
« Non… Vous ne pouvez pas savoir ça. Vous ne le connaissez plus. Les gens changent. »

Edward la fixe, son regard intense mais dépourvu de colère.
- « Croyez-moi, j'aimerais que ce soit vrai. Mais Emmett n'est pas l'homme que vous pensez. Et je parle d'expérience. »

Isabella plisse les yeux, sentant la colère monter en elle.
- « Quelle expérience ? »

Un léger sourire amer effleure les lèvres d'Edward.
- « Une trahison. Une leçon que j'ai apprise à mes dépens. Disons simplement qu'Emmett et moi étions autrefois très proches. Mais il m'a prouvé que son ambition et ses désirs passent avant tout. »

Isabella reste silencieuse, déconcertée par cette révélation. Une part d'elle veut défendre Emmett, mais une autre, plus lucide, commence à comprendre la portée des paroles d'Edward.

Edward brise de nouveau le silence.
- « Je suis désolé si mes mots sont durs, mais vous méritez mieux que ça. Vous méritez quelqu'un qui vous respecte et vous valorise. »

Elle le fixe, cherchant à comprendre ses intentions.
- « Pourquoi me dites-vous tout ça ? » demande-t-elle doucement.

Edward se redresse, les mains toujours dans les poches, son regard brûlant de détermination.
- « Parce que je sais ce que c'est de se sentir trahi par quelqu'un en qui on avait une confiance aveugle. Et je sais aussi ce que ça fait de vouloir reprendre le contrôle. »

Il marque une pause, la scrutant attentivement.
- « Si vous voulez lui faire comprendre ce qu'il vient de perdre, je peux vous aider. »

Isabella fronce les sourcils, méfiante.
- « Vous aider ? Comment ? »

Un sourire énigmatique éclaire brièvement le visage d'Edward.
- « Disons que je suis assez doué pour renverser les situations. »

Les mots d'Edward éveillent un mélange de colère, de curiosité, et même une lueur de vengeance en elle. Elle croise les bras, hésitant entre le rejeter ou écouter davantage.

- « Je ne sais pas si je peux vous faire confiance, Edward, » admet-elle finalement.

Il incline légèrement la tête, respectant son doute.
- « Je ne vous demande pas de me faire confiance tout de suite. Mais si vous décidez que vous en avez assez de jouer à la fiancée parfaite, vous savez où me trouver. »

Edward se détourne légèrement, prêt à partir, mais attend sa réaction. Isabella reste immobile, les pensées tourbillonnant dans son esprit. Pour la première fois depuis la découverte de la trahison, elle sent une étincelle d'espoir. Peut-être, juste peut-être, pourrait-elle reprendre le contrôle de la situation.

Isabella regarde Edward droit dans les yeux. Son regard est ferme, mais ses mains tremblent encore légèrement. Ce qu'elle s'apprête à faire va à l'encontre de tout ce qu'elle pensait être. Pourtant, une force nouvelle s'éveille en elle, alimentée par la trahison qu'elle vient de découvrir et le mystère que représente Edward Masen.

- « D'accord, » murmure-t-elle, sa voix à peine audible. Puis, plus fort : « D'accord, je pars avec vous. »

Edward ne sourit pas, mais un éclat de satisfaction traverse ses yeux. Il incline légèrement la tête, offrant sa main pour l'aider à se lever du banc.
- « Vous ne le regretterez pas. »

Ils traversent le jardin illuminé, Edward marchant avec une confiance tranquille, tandis qu'Isabella reste légèrement en retrait, incertaine. Les invités continuent de rire et de danser, totalement inconscients de la tempête émotionnelle qui agite Isabella.

Au moment de passer près de la foule, Edward ralentit et se penche légèrement vers elle.
- « Tenez-vous droite. Montrez-leur que vous êtes toujours la fiancée parfaite. Pour ce soir, du moins. »

Isabella redresse les épaules et lève le menton, masquant son trouble derrière un masque de grâce. Elle se demande comment cet homme qu'elle vient à peine de rencontrer peut la lire avec une telle précision.

Arrivés à l'entrée principale, une voiture noire attend, discrète mais élégante. Edward ouvre la portière pour Isabella, un geste empreint d'une courtoisie inattendue. Elle monte sans un mot, laissant derrière elle la réception et, en quelque sorte, une partie de sa vie.

L'intérieur de la voiture est silencieux, si ce n'est le léger ronronnement du moteur. Isabella regarde par la fenêtre, ses pensées tourbillonnant à toute vitesse. Qui est réellement Edward Masen ? Pourquoi semble-t-il si impliqué dans son histoire ?

Edward, assis à côté d'elle, brise finalement le silence.
- « Je sais que vous avez des questions, et je vous promets d'y répondre. Mais pas ici. »

Isabella tourne la tête vers lui, surprise.
- « Où allons-nous ? »

- « Dans un endroit où vous pourrez réfléchir, sans les regards curieux ni le poids des apparences. »

Après une vingtaine de minutes, la voiture s'arrête devant un immeuble moderne en verre, situé dans un quartier calme de la ville. Edward descend en premier, puis aide Isabella à sortir.

- « C'est ici que vous vivez ? » demande-t-elle en jetant un coup d'œil aux grandes baies vitrées et à l'éclairage tamisé qui donne à l'endroit une allure à la fois sophistiquée et intimidante.

- « Non, » répond-il en esquissant un léger sourire. « C'est l'un de mes bureaux. Mais pour ce soir, c'est un lieu sûr pour parler. »

Ils entrent dans le bâtiment, et Edward la conduit jusqu'à un étage supérieur où une pièce spacieuse les attend. La décoration est minimaliste mais chaleureuse : un canapé en cuir, une table basse en verre, et une vue imprenable sur la ville scintillante.

Edward lui tend un verre d'eau, qu'elle accepte avec reconnaissance. Il s'assied face à elle, son regard toujours aussi perçant.

- « Je vais être direct, Isabella. Je veux vous aider, mais pas seulement pour vous. »

Elle fronce les sourcils, ses doigts serrant le verre.
- « Pourquoi alors ? Vous n'avez aucune raison de vous impliquer. »

Edward s'appuie contre le dossier de son fauteuil, son expression devenant plus sombre.
- « Parce qu'Emmett McCarty a détruit quelque chose qui comptait pour moi. Et parce que je ne supporte pas de voir quelqu'un d'aussi intelligent et talentueux que vous être réduit à l'ombre de cet homme. »

Isabella reste silencieuse, ses émotions partagées entre la colère envers Emmett et une étrange fascination pour Edward.

- « Ce que je vous propose, » poursuit-il, « c'est de reprendre le contrôle. De lui montrer qu'il a commis la plus grosse erreur de sa vie. »

- « Comment ? » demande-t-elle finalement, sa voix teintée de défi.

Edward esquisse un sourire énigmatique.
- « En jouant son propre jeu. »

Elle le fixe, ses doutes s'effaçant peu à peu, remplacés par une étincelle de détermination. Pour la première fois depuis longtemps, Isabella sent qu'elle pourrait tourner la page à sa manière, et non selon les règles imposées par quelqu'un d'autre.

À cet instant précis, elle sait que sa vie ne sera plus jamais la même.