Quel dommage. Enfin, les trois cents ans de résultats éblouissants de la physique sont une arme de destruction massive. L'arme n'a pas été utilisée pour empêcher la guerre, mais pour la mener. Ils avaient survécu à la guerre, mais la vie de chacun s'était complètement transformée. Lorsque la recherche se mêlerait à la politique, elle perdrait son objectif initial et deviendrait un jouet de la propagande politique. Ils viennent à peine de s'en sortir des assauts politiques, comment pourraient-ils à nouveau remettre leur destin entre les mains de cet abîme ?

Hélas, Francis a rarement regretté, en pensant qu'il n'avait pas ldit à lui plus souvent "Je t'aime" avant leur séparation.

Il n'a même plus l'occasion de s'excuser.

Qu'il s'agisse de respecter l'intégrité ou de préserver des relations personnelles, il doit témoigner en tant que témoin de la partie adverse. Mais les relations entre Francis et le gouvernement étaient conflictuelles, sa position était embarrassante, coincée entre deux positions. Il avait fait partie des premiers savants à retourner en France après la Libération, et il avait consacré sa vie à la recherche sur les réacteurs nucléaires français. Sur les sujets concernant l'Allemagne, il a toujours gardé le silence. Dans un geste de vengeance envers le gouvernement, il avait ouvertement soutenu le Parti communiste français.

Et Francis, travaillait ou guérissait, ne disait rien, honteux, sentant que toutes ces récriminations retombaient sur lui. Francis laissait tomber son front dans ses deux mains et essayait de rappeler ses idées confondues par un vertige mortel. Enfin, il a décidé d'écrire des lettres à Ludwig, et s'ils se revoient, il lui donnerait les lettres. Sinon, elles resteront sur l'étagère de Francis et iront avec lui dans la tombe.

Submergé de responsabilités, Francis n'a pas encore réussi à développer le réacteur nucléaire pour son pays, il n'a pas vu son pays retrouver sa place de grande nation, et il n'a pas eu le temps de clarifier ses excuses envers Ludwig. Ce malheureux était toujours mécontent des phrases qu'il avait écrites et n'osait pas faire face à Ludwig en personne.

Il avait une vie fragile et des aspirations trop lourdes, il était sur le point de succomber sous le fardeau de l'existence.

Et finalement à Paris, il a opté pour son travail, essayant d'engourdir ses sens avec des idéaux et des principes moraux. Le programme de recherche sur les armes nucléaires en France et la faux de la Mort au cou de Francis couraient, quand des médecins de Francis ont arraché Francis à la mort.

Plus tard, on l'a souvent vu en public avec des traces de sang sur le coin de la bouche, ce qui a provoqué des inquiétudes chez ses proches.

Grâce à l'intervention d'Arthur, le procès de Ludwig fut repoussé de deux semaines. Mais malheureusement, ni Arthur ni Francis n'avaient pu témoigner en sa faveur. Finalement, Ludwig fut condamné à quatre ans de prison selon la loi.

Après la guerre, Alfred revint aux États-Unis et était toujours procureur de New York. Quant à Arthur, en tant que fondateur de l'opération de recherche, il fut embauché par l'Université de New York.

En 1947, un jour, Alfred revint dans son école maternelle en tant qu'ancien élève excellent pour faire un discours, et il était tombé nez à nez avec Arthur qui était également venu pour donner une conférence.

Les deux s'étaient rencontrés en Angleterre et s'étaient retrouvés aux États-Unis. Dans une époque de déplacement et de bouleversement, ils étaient restés fidèles à leurs professions respectives et avaient utilisé leurs compétences professionnelles pour promouvoir l'humanité vers un avenir meilleur dans les domaines humanitaires et scientifiques.

Arthur avait toujours pensé que Ludwig fut condamné à quatre ans de prison parce qu'il avait détruit trop complètement le laissez-passer. Il avait toujours considéré que c'était de sa faute, ce qui lui valait une légère rancune envers Alfred, procureur à l'époque.

Alfred n'était pas au courant de cela. S'il l'avait su, il se serait certainement défendu qu'il n'était pas le coupable, mais plutôt un héros.


Postérieurement, une connexion a été rétablie entre les cercles universitaires allemands et français. Ludwig avait une connaissance floue du fait que Francis avait participé à la construction d'un réacteur nucléaire pour le bien du pays.

Le travail de Francis était très confidentiel, probablement au niveau d'un accord de confidentialité de la défense, et Ludwig avait du mal à le contacter.

Par la suite, Francis avait dû se retirer du projet pour des raisons de santé, tandis que la construction des réacteurs nucléaires en France arrivait à son terme.


En 1958, la France et l'Allemagne ont organisé un séminaire académique à Paris, et Ludwig figurait sur la liste des invités. Il a profité de l'occasion pour rendre visite à Francis, mais il a finalement trouvé devant la porte du service de soins intensifs.

Cette longue maladie a tellement affaibli Francis qu'il est presque diaphane. Après de longues années sans le voir, Ludwig est venu avec un bouquet de fleurs jusqu'à son lit.

Les années ne peuvent plus être clémentes envers eux, ils ont déjà dépassé la moitié de leur vie, leurs cheveux sont blancs comme la neige. Peut-être aussi parce que la profondeur et la sincérité du lien tissé entre eux avaient souffert déjà de trop d'absences, d'une distance qui ne s'exprimait pas qu'en kilomètres.

Jamais Francis n'avait eu l'air aussi heureux et il sentait revenir en lui le sentiment de soulagement un peu étourdissant.

Vingt ans, ils n'auront pas changé du tout.

Le visage de Ludwig était impeccable, il avait dû se raser juste avant, et ses yeux avaient maintenant un aspect vieilli. Mais lorsqu'il posa son regard sur Francis, il conserva une innocence et une tendresse, telles qu'à cette époque où ils furent amoureux dans leur jeunesse.

Francis avait l'impression d'avoir fait un rêve.

Ludwig, avec des fleurs, à Paris dans les années 1950, c'était une rêverie ?

La douleur du cancer l'a rendu un peu égaré. Il a tendu la main pour toucher le visage de Ludwig, pour s'assurer de l'existence réelle de Ludwig. Après avoir confirmé, il a murmuré, Pourquoi es-tu encore si jeune... si jeune et innocent, le temps ne laissait aucune trace sur toi.

Ludwig baissait les yeux, et lui demandait, Nos souvenirs sont-ils réels ?

À cette question, François s'était détendu. Il avait peur que Ludwig lui pose la question sur son absence en 1945, peur qu'il lui demandait pourquoi ils ne pouvaient pas rester ensemble. Mais il n'avait pas peur que Ludwig lui demande s'ils s'étaient aimés pendant cette période.

Il était un peu fatigué. La douleur physique a consommé la majeure partie de son énergie. Cependant, voir son amoureux qu'il n'avait pas vu depuis longtemps a un peu redonné du tonus à son esprit. Peut-être pourre-t-il affronter le traitement douloureux du soir avec un peu plus de courage que d'habitude. Francis disait que tu pourrais venir me voir demain matin, j'étais un peu fatigué. J'ai un traitement ce soir, et prensais de n'avoir pas le temps de te parler longuement aujourd'hui.

Les yeux de Ludwig ont enfin retrouvé de l'éclat, il disait qu'il était prêt à attendre, peu importe combien de temps, tant que tu acceptes de me dire.

Malheureusement, ce soir - là, le médecin a annoncé que François était entré dans une période critique.

Francis a passé sept jours dans le service de soins intensifs et Ludwig l'a attendu dehors pendant cette période.

Au cours des années passées, il avait conçu diverses réponses qu'il avait en tête, finalement, il a reçu le message de la disparition de Francis. Les adieux, tout d'un coup, qui ont compté pour une vie entière.


Arthur était au courant de l'histoire entre Francis et Ludwig et il a toujours conseillé Francis de ne pas se tourmenter, Ludwig était sûr qu'il connaissait tes difficultés.

Francis avait écrit des lettres à Ludwig, mais les lettres n'avaient presque pas été envoyées. Il les avait gardées entre ses mains, ne voulant ni les jeter ni les envoyer.

Après avoir appris la situation, Arthur a dit, si ces choses-là venaient aux oreilles des Français, ce ne serait pas bon. La répression des chercheurs scientifiques dans ton pays était aussi violente que la Révolution. Range ces lettres dans un endroit sûr, tu ne veux pas te finir sur l'échafaud, n'est-ce pas ?

Alors, Francis a envoyé ces lettres à Arthur, ce qui avait failli tuer Arthur de colère.

Les lettres sont toujours chez Arthur en Angleterre. Mais Francis avait l'air de fuir tout cela et n'était pas rentré chez lui depuis des années.

La presse française, omniprésente, a découvert par des voies obscures que le professeur Francis, qui a toujours été très discret sur ses expériences de la Seconde Guerre mondiale, possédait des lettres rédigées durant cette époque, entreposées chez un ami britannique. Par conséquent, la presse française est très impatiente de découvrir ce que contiennent ces lettres.

Arthur a l'intention d'emporter ces secrets dans la tombe. Il a le droit de ne pas rendre publiques les contenus de ces lettres. Francis était déjà mort, il ne voulait pas que Francis fût dérangé même après sa mort à cause de ces lettres.