Notes de l'auteur : Un nouveau chapitre arrive, avec encore un peu de retard, je m'en excuse. Je le répète, cette fic n'est pas abandonnée, elle prend juste un rythme plus lent. Ma vie a été assez compliquée ces derniers mois, mais les choses vont se calmer, me permettant de retrouver le temps et la motivation pour l'écriture.

J'en profite également pour faire une annonce. Ces derniers temps, j'ai reçu de nombreuses propositions de personnes se proposant de faire des illustrations pour ma fic (Rançon du succès ou magouilles à l'IA, je ne sais pas et je laisse le bénéfice du doute à chacun ).

Donc, je préfère l'annoncer globalement, je remercie ceux qui se sentent inspirés par mon travail, mais ce n'est pas la peine de me solliciter, je n'ai ni l'envie ni l'argent pour m'offrir les services d'un illustrateur. Et quand bien même je le souhaiterais, ayant quelques amis et connaissances étant eux-mêmes illustrateurs, je passerais plutôt par eux.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.


Chapitre 23 : Douleur sous l'astre lunaire

Malgré quelques interludes et une fin de voyage mouvementée, la petite troupe rejoint le campement de la familia d'Hermès, où tout le monde put enfin se détendre un peu, surtout avec la promesse d'un bon bain dans une source proche où l'eau n'était miraculeusement pas encore contaminée par l'aura d'Antarès.

Hestia refusa de se joindre aux autres femmes, préférant s'isoler, broyant du noir pour une raison inconnue depuis sa conversation privée avec Artémis. Laquelle avait également disparue de son côté.

Même Ishtar semblait être partie de son côté et personne ne savait pourquoi, même s'il était évident qu'elle n'était pas de bonne humeur.


Un peu fatigué, Bell remarqua alors Hermès dans les fourrés qui lui faisait signe de le rejoindre discrètement.

"Qu'est-ce qu'il y a ?" demanda le garçon.

"Viens avec moi, les autres sont déjà réunis." Répondit doucement le dieu blond.

"Réunis pour quoi ?"

"Ne t'en fais pas, tu vas vite comprendre."

Bell commençait à avoir un mauvais pressentiment, surtout venant d'Hermès, il se rappelait encore l'incident du dix-huitième étage. Pour rappel, il lui avait valu de se faire poursuivre par une Lefiya enragée, aka la fée cinglée, et finir dans une piscine de substance acide à affronter un monstre ayant beaucoup trop de tentacules.

Une fois qu'ils furent suffisamment éloignés, le dieu se redressa et entonna d'une voix enjoués.

"Bien, messieurs, c'est l'heure de devenir des légendes ! J'espère que vous êtes… prêts à…"

Mais la voix du deusdea s'éteignit face au spectacle devant lui.

"Et il nous a laissé en plan pendant tout ce temps à faire le sale boulot." Fit un homme de la familia d'Hermès entre deux sanglots.

"C'est toujours pareil avec lui ! Il dit jamais rien, nous envoie faire des trucs fous sans jamais expliquer quoi que ce soit et nous laisse tout le temps gérer les emmerdes après coup !" Continua un autre avant de s'effondrer en pleurs.

"Mes pauvres chéris, comme cela doit être dur." Fit alors… Ishtar.

En effet, la déesse était assise là, sur un rocher. Elle tenait dans ses bras Falgar, le vice-capitaine weretiger, tenant sa tête contre son giron tout en lui caressant les cheveux comme si elle cherchait à la consoler. Tout autour d'elle, il y avait les autres hommes de la familia, assis par terre, en pleurs.

Loin de son image de déesse des prostituées, on aurait plutôt dit une mère aimante en train de consoler ses enfants malheureux.

"Et qu'est-ce qu'on a en guise de récompense ? La promesse qu'on ira mâter les filles en train de prendre leur bain !"

"C'est tout ce qu'on vaut à ses yeux ? La seule chose qu'on mérite, c'est de devenir de sales vicieux qui espionnent les femmes dans leur intimité ?"

"Je veux pas devenir un vieux pervers, je veux trouver le véritable amour !"

Ishtar avait visiblement retourné la situation et les enfants d'Hermès pour détruire le "grand plan" de ce dernier.

Devant ce triste spectacle, Bell se contenta de pousser un profond soupir.

"Je le savais… Seigneur Hermès, je croyais vous avoir déjà dit que j'ai pas besoin de ça pour voir des femmes nues, que je le veuille ou non d'ailleurs…" dit-il en regardant sa déesse sur ces derniers mots. Déesse qui lui répondit en lui tirant la langue de manière complice.

"Mais Bell… Et l'aventure ?" tenta désespérément le dieu voyageur.

"Je vais aller me promener par là et voir si je la trouve." Conclut le garçon avec un autre soupir avant de partir de son côté.

Hermès tenta alors de motiver à ses nouveaux ses enfants.

"Sérieusement les gars ! La légende ? La gloire ?"

"On vous la laisse !"

"Allez mâter les filles tout seul, dieu des pervers !"

"Je veux pas être excité, je veux être heureux !"

Ce fut ainsi que les hommes de la familia d'Hermès commencèrent à quitter les lieux pour retourner à leur campement.

"Quand tout ça sera fini et que vous serez rentrés à Orario, je promets de vous préparer une soirée sympa au quartier des plaisirs pour vous récompenser de vos efforts !" fit la déesse aux hommes qui quittaient les lieux, leur mettant un peu de baume au cœur, alors que leur maître était maintenant seul et sans soutien.

"Tu es décidément bien cruelle Ishtar."

"Vois ça comme le prix de tes cachoteries."

"La facture est plutôt salée."

"Ça t'apprendra à jouer les vieux pervers. Comme quoi certains avaient raisons, tu as vraiment passé trop de temps avec Zeus à l'époque…"

Et la déesse était loin de soupçonner le lien qu'il y avait encore entre le dieu vagabond et le seigneur de l'Olympe.


Alors, qu'elle était en train de profiter de son bain, Asfi commença à jeter des regards insistants vers les buissons aux alentours, comme si elle se méfiait de quelque chose. Chose que remarqua rapidement Lili.

"Un problème maîtresse Asfi ?" demanda alors la petite porteuse, faisant sortir la beauté azur de ses pensées.

"Non, rien justement. Etrange, je m'attendais à un coup fourré… Peut-être que je deviens un peu paranoïaque."

"Rien d'étonnant." Reprit Ryuu, qui avait accepté de se baigner elle aussi. "Nous sommes sur le fil depuis un moment, à force d'accumuler de la tension, ça finit par jouer sur les nerfs."

"Oui… peut-être…" lui répondit Asfi d'une voix évasive.

"Rooooh ! Détends-toi donc Perseus !" fit alors Lena tout en mettant une petite tape sur les fesses d'Asfi. L'effet fut immédiat, car la capitaine d'Hermès, prise par surprise, fit un bond tout en poussant cri adorable.

"Lena ! Je peux savoir ce qu'il vous prends ?" Demanda une Asfi visiblement vexée de cette fessée surprise.

"Ah ben voilà, tu es mieux maintenant." Dit alors l'amazone avec un rire amusé, provoquant un soupir las de la part d'Asfi. "Au fait, Perseus, on s'en rends pas compte avec ta cape, mais c'est que tu as jolies formes dis donc." Continua la berbera tout en examinant l'humaine de la tête au pied, faisant rougir cette dernière alors qu'elle essayait de cacher son corps avec ses mains.

"L-Lena ! Gardez ce genre de remarques pour vous !" répondit-elle outrée.

"Fais pas ta prude, on est entre filles." Fit simplement Lena avant de lui sauter dessus pour commencer à toucher son corps en divers endroits, pour un examen manuel.

S'en suivit une série de cris adorables et gênées d'Asfi alors qu'elle subissait "l'examen" de Lena. Laquelle fut finalement interrompues lorsque Ryuu vint lui coller un atemi bien senti derrière la tête.

"Ça suffit." Fit-elle d'une voix froide. "Comment Mr Cranel va-t-il s'améliorer si vous passez votre temps à vous comporter en amazone dépravée ?"

"Alors, premièrement, je SUIS une amazone dépravée." Répondit Lena tout en se frottant la tête pour passer la douleur. "Deuxièmement, et quoi qu'en dise ma déesse, je sais que Bell n'a pas besoin de moi pour laisser s'exprimer toute la bête en lui."

"L-La bête ?" fit alors Ryuu avec quelques rougeurs aux joues.

"Tiens, tiens… mais c'est qu'on serait intéressée ? Je le savais que madame l'elfe n'était pas si innocente que ça…" poursuivit l'amazone d'un air taquin.

"Quoi ? Mais… pas du tout… c'est juste… pour Syr…"

"Ouais, c'est ça, le fameux coup de "c'est pour une amie", à d'autres !" continua l'amazone en enfonçant encore plus le clou.

Pour Asfi, même si elle avait un peu pitié de Ryuu, elle était tout de même bien contente que cette dernière soit devenue la nouvelle cible des taquineries de l'amazone délurée.


De son côté, après avoir laissé en plan le dieu blond et vu que sa déesse semblait gérer la situation, Bell était effectivement parti faire un petit tour. La journée fut riche en rebondissements et il avait grand besoin de se changer les idées.

Ce fut alors qu'il arriva devant une petite étendue d'eau et le destin ayant tendance à être facétieux avec lui, ce fut celui où Artémis s'était isolé pour se baigner.

Bell fit alors ce qu'il s'avait faire de mieux, à savoir se confondre en excuses en bégayant. Alors qu'il s'apprêtait à partir, Artémis le retint, semblant amusée de la situation. Après s'être couverte, elle commença à faire la conversation avec Bell, évoquant quelques souvenir du ciel avec lui, parlant notamment d'Hestia, ce qui surprit un peu le jeune homme.

"Renfermée ? Dame Hestia ?"

"Oui, difficile à croire quand on la voit maintenant… Une déesse qui ne quittait jamais son temple, paresseuse et fainéante. Chaque fois que je venais la voir, elle rayonnait de joie, presque comme un petit chien."

"Etrangement, j'arrive à me l'imaginer." Fit le jeune homme avec un sourire amusé, mais priant tout de même pour qu'Hestia n'entende jamais cette conversation.

"J'ai vraiment été surprise quand j'ai appris qu'elle travaillait comme domestique."

"Les circonstances l'obligent de ce que j'ai compris. Mais, même si elle râle beaucoup, elle travaille dur et elle se fait du soucis pour nous. Il faut juste l'empêcher de s'approcher de la cuisine." Continua Bell avec un air complice, faisant rire la déesse de la chasse.

"J'imagine bien."

"Et… comment était ma déesse… avant ?" Osa-t-il demandé, tirant une expression plus sérieuse à Artémis, laquelle répondit après un court silence.

"Je crois… que je la détestais."

"Vraiment ?" Demanda Bell, un peu choquée.

"Tu l'as entendu n'est-ce pas ? Qu'elle et moi sommes de parfaites opposées. Autrefois, j'abhorrais non seulement ce qu'elle représentait, mais je la détestais aussi en tant que personne. Une déesse immorale, jalouse, impulsive, vicieuse, traitant même les autres dieux comme des jouets pour satisfaire son égo."

"Je… J'ai… tellement de mal à l'imaginer comme ça…" répondit le jeune homme d'une voix trahissant son incertitude.

"Moi aussi, quand je la vois aujourd'hui. Elle a tellement changé, il émane d'elle une douceur que personne ne lui a jamais connu. Tellement que je ne saurais même pas dire si c'est vraiment la même déesse."

Il n'y eut ensuite qu'un petit silence entre eux alors que la conversation revenait sur leur préoccupation du moment. Bell fit alors la promesse à Artémis de la protéger dans leur combat à venir avant d'évoquer avec elle son rêve de devenir un héros.

"Tu le deviendras Bell. Tu as tout ce qu'il faut en toi pour en devenir un."

"M-Merci."

"C'est peut-être pour ça qu'Ishtar a tant changé. Et je soupçonne même Hestia d'avoir pour toi des sentiments bien plus fort qu'elle ne le croit."

"Qu… mais non voyons, c'est impossible, ce sont des déesses, elles ne peuvent pas…"

"Bell." l'interrompit alors Artémis. "Tu idéalises trop les dieux. Au fond, nous ressemblons beaucoup plus aux mortels que nous-mêmes le croyons et vivre à leur contact nous change. Je suis une déesse chaste, j'ai longtemps réprouvé l'amour et je détestais les contacts avec les autres, surtout les hommes. Mais un jour, mes enfants m'ont dit que l'amour était une chose merveilleuse. Il m'a fallu du temps, mais je crois que je commence enfin à comprendre."

Le jeune homme ne savait pas quoi dire, subjugué qu'il était par la vision de cette déesse illuminée par l'astre lunaire. Une déesse qui lui tendit la main et lui offrit un sourire tendre.

"Danse avec moi." Dit-elle simplement. Et après une courte hésitation, il s'avança vers elle pour accepter son invitation.

Bien qu'un peu timide, il se laissa guider par la déesse et les deux commencèrent à danser, tout en pataugeant dans l'eau et en profitant de la lumière de la lune. Un instant enchanteur qu'ils ne partageaient avec personne.

"Bell, savais-tu que les dieux qui sont descendus sur le Gekai se sont vu promettre dix mille ans d'amour ?"

"Dix mille an d'amour ?"

"Oui… la promesse d'un amour éternel qui transcende la frontière de la vie et de la mort, capable de perdurer au-delà du cycle de réincarnation."

"Ça a l'air… tellement beau."

"Chacun interprète ça à sa façon. Quelle est la tienne Ishtar ?" Demanda alors la déesse d'une voix un peu plus forte, alors que la principale concernée apparaissait de derrière un arbre.

"D-Déesse !" commença un Bell un peu paniqué. "Vous êtes là depuis longtemps ?"

"Un petit moment, oui, je ne voulais pas vous déranger. Décidément, tu apprends tout très vite Bell, même à danser."

Le jeune homme rougit de plus belle face au compliment de sa déesse.

"Ca ne te dérange pas Ishtar?"

"Non, vas-y, j'ai déjà accepté de le prêter pour cette quête après tout." Dit-elle avec un petit rire amusé, n'aidant en rien la gêne du garçon. "Du coup, le mythe des dix mille ans d'amour… Personne ne sait vraiment d'où il vient et il y a plusieurs interprétations à ce sujet. Les plus romantiques d'entre nous adhèrent à la théorie évoquée par Artémis, celle de rencontrer un partenaire avec qui nous vivrons un amour éternel transcendant le cycle des âmes. Certains sont plus terre-à-terre et y voient plutôt la promesse que l'ère où nous vivons actuellement, celle où les dieux marchent aux côtés de leurs enfants mortels, durera au moins dix mille ans. Quant aux plus cyniques, ils pensent que c'est une arnaque mise au point par Ouranos pour nous motiver à descendre dans le bas-monde."

"Le seigneur Ouranos ferait vraiment quelque chose comme ça ?"

"Bell, Artémis te l'a dit aussi, tu nous idéalises trop. N'oublie pas que les dieux sont avant tout venus dans ce monde pour s'amuser et trouver du divertissement pour tromper leur ennui. Notre présence ici est en grande partie due à des motivations égoïstes. Seul Ouranos est descendu par pur sens du devoir, mais il a très bien comprit comment fonctionne les autres dieux et il a su en jouer. Même si sa présence est nécessaire pour nous arbitrer, sinon, ce serait un sacré foutoir."

"Je vois. Et vous déesse ? Comment vous interprétez ce mythe ?"

"Va savoir." Répondit-elle après un petit silence. "Le débat s'est récemment rouvert dans mon cas." Dit-elle en offrant un sourire tendre à son enfant… avant de soudainement changer d'expression pour quelque chose de plus léger. "Maintenant que j'y pense !" fit alors la déesse en tapant dans ses mains. "Il serait dommage que nous terminions cette aventure sans que tu ne profites de tous les talents de Bell."

"De quel talent parles-tu ?" demanda la déesse lunaire, un peu curieuse.

De son côté, Bell commença à blanchir, craignant le pire de la part d'Ishtar.

"De son talent pour le massage bien sûr ! Je te garantis que tu vas apprécier."

"Le massage ?"

"Non, c'est rien ! Inutile d'écouter cette blague de ma déesse !" tenta alors un Bell, complètement paniquée face à la situation à laquelle Ishtar semblait vouloir le confronter.

"Allons Bell, inutile d'être si modeste alors que tu as un tel talent. Tu ne serais pas méchant au point de refuser à cette pauvre Artémis le droit d'en profiter après tout ce qu'elle a vécu récemment, n'est-ce pas ?" fit-elle avec un regard particulièrement insistant qui faisait comprendre à Bell qu'il n'avait pas son mot à dire dans cette situation.

"Mais… je ne veux pas l'embêter avec…"

"Pourquoi pas." Fit alors Artémis avec un petit sourire. "Avant, j'aurais sans doute refusée, mais j'ai envie de tester de nouvelles choses maintenant." Termina-t-elle avec un sourire quelque peu triste.

"Parfait ! Viens t'installer ici et laisse la magie opérer." Lui dit Ishtar d'un air enjoué tout en la guidant pour l'allonger dans le sable et défaire un peu sa robe pour donner un accès à son dos. Bien qu'horriblement gêné, Bell s'exécuta malgré tout.

Bien évidemment, il ne fallut pas attendre longtemps pour que la déesse de la chasse ne commence à avoir des réactions… particulières.

"Aaaaaah… Orion… juste là… c'est tellement… tellement…" essaya-t-elle de dire avant de laisser pousser un long gémissement.

Si Hermès pensait qu'espionner Artémis dans son bain était un exploit, alors Ishtar était la véritable légende maintenant pour avait obtenue de la déesse chaste de telles réactions. Avec, bien évidemment, un Bell au visage cramoisi, qui ne savait plus où se mettre…


Loin de cette ambiance devenue légère, une petite déesse était partie de son côté, avant d'être surprise par le dieu voyageur.

"Hestia. Qu'est-ce tu fais ici toute seule ?"

"Je me promenais." Répondit-elle avec une certaine gêne, sans croire un instant qu'Hermès allait gober ça, surtout avec ce qu'elle avait en main.

"Avec cette lance ?"

Ce n'était pas comme si elle pouvait la cacher de toute manière et la déesse du foyer n'en fut que plus gênée.

"Tu ne devrais pas plutôt chercher Artémis ? Elle risque de se retrouver seule avec Bell, un enfant d'Ishtar."

"Comme si tu n'avais pas fait en sorte qu'ils se retrouvent ensembles. Et je connais assez Bell maintenant pour lui faire confiance."

"Je vois… plus leur lien sera fort et plus la lance sera efficace. Mais ça, tu devais déjà l'avoir compris Hestia."

Il y eut un court silence pesant alors qu'Hestia semblait de plus en plus inquiète.

"Est-ce qu'il faut vraiment l'utiliser ?"

"Oui."

"Il doit y avoir d'autres moyens ! Si…"

"Hestia !" la coupa alors brutalement Hermès, affichant une de ses rares expressions sérieuses. "Nous sommes à court de temps et d'options."

"Mais… Artémis… que va-t-il lui arriver ? Et Bell… quand il comprendra, ça risque de le briser."

"Tu es vraiment gentille Hestia. Surtout envers quelqu'un qui n'est pas de ta familia."

Mais ainsi était la petite déesse. Bell et les autres ne portaient peut-être pas sa bénédiction, mais elle avait tissé un lien profond avec eux, indépendamment de son statut de divinité. Quant au jeune humain, il éveillait en elle des sentiments complexes, qu'elle avait encore du mal à comprendre. Mais elle savait une chose, elle tenait à lui.


Ce soir-là, la tente des trois déesses fut silencieuse. Hestia s'était couchée sans un mot et Artémis avait fini par en faire de même. Quant à Ishtar, elle resta dehors seule un long moment, fumant son kiseru tout en étant perdue dans ses pensées.

Si on omettait ses petites sorties hors de la ville pour affaire, quand était la dernière fois qu'elle était réellement partie en voyage ? L'urgence de la situation ne lui permettait pas vraiment de profiter de cette sortie, mais elle lui permit tout de même de faire remonter quelques souvenirs.

Une fois de plus, elle se rendit compte de tout ce que sa haine et sa rancœur lui avait coûté. A force de passer son temps à détester Freya, elle avait fini par en oublier la joie de la découverte. Pourtant, sous la haine, elle avait de bons souvenirs. Sa curiosité au moment où elle foula pour la première fois le sol du bas-monde, s'émerveillant presque comme une enfant devant un monde qui, s'il n'avait pas la perfection du Tenkai, avait quelque chose d'authentique. Le moment où elle avait accordé sa bénédiction pour la première fois, son arrivée à Orario, l'ouverture de son premier établissement. Des souvenirs devenus flous…

Voyant les changements en elle, Ishtar crut qu'Artémis aurait peut-être eu des réponses à lui donner. Sur ses rêves, sur les changements soudains qu'elle avait connus. Mais cela s'était avéré être une fausse piste. Le cas d'Artémis était… à part.

La déesse de beauté se décida finalement à aller dormir. Elle fut tentée un instant de voir s'il y avait peut-être un, voire plusieurs partenaires potentiels dans les environs avec qui passer la nuit, mais à sa grande surprise, elle préféra se montrer raisonnable. Et vu la tension sous-jacente qui régnait dans le camp, l'ambiance ne s'y prêtait pas. Rares étaient ceux qui allaient réussir à dormir cette nuit-là…


Le lendemain, dans les brumes de l'aube, tout le monde était sur le pied de guerre. Le temps n'était plus au mot, mais à la préparation. Tous les membres de la familia d'Hermès étaient des aventuriers expérimentés, chacun savait ce qu'il avait à faire.

Artémis s'occupa alors du briefing. La déesse de la chasse était en train de démontrer que parmi ses nombreuses qualités, il y avait également un certain talent pour la stratégie et le commandement.

Elle commença par motiver les troupes, mais sans les bercer d'illusions. Oui, le combat à venir allait être violent et il y aurait probablement de la casse.

"Le plan est simple, la familia d'Hermès s'occupera des monstres à l'extérieur du temple. Falgar, c'est toi qui prend les commandes."

"Compris." Répondit sobrement le weretiger.

"Ne prenez pas de risques inutiles, contentez-vous de les attirer et de les occuper. Pendant ce temps, j'entrerais dans le temple avec Orion et les autres, afin de tuer Antarès."

"Vous comptez y aller aussi ?" Demanda alors Asfi, surprise par la décision d'Artémis, qui prenait un énorme risque.

"Seule mon autorité divine peut ouvrir le temple. J'irais donc aussi."

"C'est trop dangereux !" Argumenta Bell, naturellement inquiet pour cette déesse avec qui il avait rapidement développé un lien.

"Dans ce cas j'y vais aussi." Les coupa Hestia, qui semblait avoir retrouvé sa volonté. "Je ne te laisserais pas affronter ça seule."

"Je viens aussi, ne serait-ce que pour te protéger Hestia." Fit alors Ishtar, un sourire déterminé sur le visage.

"Déesse !" fit simplement Bell, plus inquiet que jamais.

"Eh bien, Bell, tu ne pensais tout de même pas que j'étais venue faire de la figuration ? Je suis également une déesse de la guerre je te rappelle."

Et il suffisait de voir les atours qu'elle portait pour s'en convaincre. Parée de son armure décorée, elle ne ressemblait plus trop à la grande maîtresse du quartier des plaisirs.

"Que je sois damné si je laisse trois charmantes déesses affronter le danger ainsi, vous pouvez compter sur moi." Rajouta alors Hermès, avec son habituel sourire.

Bien évidemment, cela suscita l'indignation d'Asfi, mais son inquiétude fut tout simplement balayée d'une blague par son dieu, ce qui rajouta à son supplice, mais détendit l'atmosphère du groupe qui en profita pour blaguer un peu.

Malheureusement, cela ne dura pas, car des monstres avaient réussi à s'approcher discrètement et l'une des sentinelles du camp fut rapidement mise à terre.

Cela ne suffit pas à décontenancer la familia d'Hermès, bien au contraire, qui sut réagir immédiatement et se lança à l'attaque de la troupe de monstres.

"Bouge Asfi !" cria le weretiger à l'attention de sa capitaine. "Emmène-les au temple ! On s'occupe d'eux !"

Sans un mot, la jeune femme acquiesça et le groupe se mit en marche au pas de course.

Guidés par Asfi, le groupe qui comprenait Artémis, Hestia, Ishtar, Hermès, Bell, Lili, Welf et Lena fonça donc vers le temple, là où attendait celui qui était à l'origine de tout ça, sans se douter de ce qu'ils allaient y trouver…


Ce qui les attendait était un temple oublié depuis longtemps. Malgré la corruption ambiante, les lieux étaient très calmes.

"C'est immense…" fit remarquer Welf.

"Dire que de telles ruines se cachaient dans cette forêt…" continua Lili.

"Orario parait immense, mais ce n'est qu'une minuscule goutte d'eau dans un vaste monde. En dehors de ses murs, il y a bien des secrets et des merveilles qui se cachent." Leur répondit Ishtar.

Seulement, le temps n'était pas à la contemplation, comme leur fit remarquer Asfi.

"Le sceau dont je vous parlais est plus loin, dépêchons-nous."

Ils continuèrent leur route et commencèrent à remonter le long d'un vieux couloir. Bien qu'il n'y eût aucune source lumineuse, ils pouvaient tout de même y voir, car une étrange lumière filtrait du mur.

"D'où vient cette lumière ?" demanda Bell.

"C'est la lumière du sceau. Il a été mis en place par d'anciens suivants avec l'aide des esprits, à l'époque ces derniers étaient notre seul lien avec les mortels… mes plus anciens disciples."

Il y avait des gravures sur le mur, qui devaient certainement raconter le premier combat contre Antarès et la manière dont les disciples d'Artémis l'avaient scellé, mais le temps était compté et ils n'avaient pas le temps de se pencher sur la question. Le petit groupe arriva finalement devant une porte.

"Nous y sommes." Fit alors Ryuu. "Le sceau nous empêche d'aller au-delà de cette porte."

La porte en question ne semblait pourtant rien avoir de particulier. Elle était en pierre, lisse, sans décoration, ni poignée ou serrure pour l'ouvrir. Le seul élément qui se démarquait était une petite plaque au milieu, ornée d'un croissant de lune et d'une flèche, le symbole d'Artémis.

La déesse de la chasse s'avança et posa la main sur la plaque, laissant filtrer son autorité divine. La plaque tourna légèrement et les portes s'ouvrirent lentement devant le groupe, qui se tenait prêt à toute éventualité.


Bien loin de tout cela, à Orario, les choses aussi commençaient à bouger. Profitant de l'absence d'Ishtar, les conjurés du quartier des plaisirs se réunissaient plus souvent et mettaient au point les dernières phases de leur complot.

Samira et ses alliés avaient maintenant affiné bien plus précisément la liste de leurs alliés et ceux dont il fallait se méfier. Aisha était en tête de liste, car elle allait forcément compliquer les choses, surprotectrice qu'elle était envers Haruhime. Lena aussi était à surveiller, mais fort heureusement, elle était considérée comme assez stupide pour ne pas être un danger dans l'immédiat, même si cela changerait quand l'action allait commencer. Maintenant qu'elle était niveau 3, elle pouvait constituer une gêne à long terme.

Mais il y avait une autre personne dont Samira se méfiait grandement, c'était Neela, la gérante du Soupir de Minuit. L'Ethérée s'était fait oublier ces dernières années, mais elle était une femme dangereuse. Dans ses jeunes années, elle avait démontrée qu'elle était observatrice, intelligente et incroyablement vicieuse quand elle le voulait. C'était une redoutable stratège, qui n'avait rien à envier aux meilleurs et seule sa défiance envers leur déesse avait fait qu'on avait fini par oublier ses talents.

Seulement, depuis qu'Ishtar avait commencé à changer et que Bell était arrivée, la prum avait commencé à restaurer son lien avec Ishtar. Si la confiance était rétablie entre elle, l'Ethérée risquait de faire capoter leur plan.

Et ça, c'était sans compter les filles du Soupir de Minuit et les différents habitants du quartier qui s'étaient pris d'affection pour Bell. Leur plan devait se déroulait d'un coup, de manière précise et rapide, sinon, le quartier des plaisirs risquait de sombrer dans une véritable guerre civile.

Le raisonnement de Samira était mauvais depuis le début, mais elle avait atteint un tel niveau d'entêtement et d'aveuglement qu'elle ne reculerait plus.

Et puis, elle avait de plus gros problèmes à gérer. Notamment Phryne et Tammuz, lesquels n'étaient pas d'accord sur un sujet en particulier.

"Bon." Commença l'énorme capitaine de la familia. "On capture le gamin et je lui fais sa fête." Fit-elle avec un sourire sadique qui en disait long sur ses intentions.

"Non !" la coupa Samira. "Pour la dernière fois, Phryne, on l'attrape et on l'enferme à double tour pour qu'il ne nous gêne pas. Une fois qu'on aura régler tous nos problèmes, tu auras le temps de t'amuser et de lui faire tes… trucs." dit-elle avec une certaine condescendance. "Mais d'abord, il faut que tu restes concentrée et Bell, on s'assure juste qu'il ne fait pas de bêtise, surtout qu'il est assez imprévisible."

"Trop risqué, on devrait le buter à la première occasion." Répondit froidement Tammuz.

"Mais bordel, non !" s'énerva l'amazone. "On ne sait pas comment Ishtar réagirait à sa mort, c'est plus sûr de le garder en vie."

L'homme se contenta de grogner de mécontentement en guise de réponse.

"Grogne tant que tu veux Tammuz, mais je ne vais pas laisser ta jalousie faire capoter nos plans. Et c'est pareil pour toi Phryne, retiens-toi un peu et en fin de compte, on finira tous par obtenir ce qu'on veut."

Les deux autres n'étaient pas heureux de cette situation, mais avaient l'air de s'en accommoder pour le moment. Drôle d'époque quand Samira devenait la personne la plus raisonnable de la pièce.

Cependant, leur conversation fut interrompue par une berberas présente dans la pièce, qui attira leur attention.

"Euh… tout le monde. C'est normal ça ?" fit-elle en désignant quelque chose à travers la fenêtre.

Plus précisément, elle montrait le ciel et la seconde lune qui semblait être apparue de nulle part.

"Allons bon, c'est quoi ça encore ?" fit Samira dans un soupir de lassitude.


Ailleurs à Belit Babili, dans les appartements d'Ishtar, deux autres personnes observaient aussi cet étrange spectacle. Maintenant qu'elle était au service direct d'Ishtar, Haruhime s'occupait de ses appartements privés, ce qu'elle faisait à cet instant, avec Aisha qui lui tenait compagnie.

Alors qu'elle nettoyait la terrasse, elle aperçut l'étrange apparition dans le ciel et appela l'amazone en toute hâte.

"C'est… une lune ?" Demanda la renarde, autant fascinée qu'inquiète par ce spectacle.

"Je ne sais pas, mais c'est pas normal." Répondit sobrement l'amazone.

"Tu crois que…"

"Je ne sais pas… possible."

Une seconde lune qui apparaissait alors qu'Ishtar et Bell étaient partie aider une déesse de la lune, ce n'était pas difficile d'y voir un lien.

"Maître Bell… tout le monde… soyez prudents…" dit-elle en joignant ses mains comme si elle offrait cette prière au ciel.

Mais c'était bien là tout ce qu'elle pouvait faire, prier pour eux.


Ailleurs en ville, d'autres divinités avaient bien compris ce qu'il se passait, ainsi que la véritable nature de cette seconde "lune" et ne pouvait qu'assister à ce spectacle en craignant le pire.


Pour ce qui était du groupe mené par Artémis, ils ignoraient tout de ce phénomène céleste alors qu'ils entraient dans les ruines, pour contempler un spectacle effrayant et dérangeant.

L'intérieur du temple était envahi d'une matière organique, sur laquelle poussait d'étranges cosses. Des bruits visqueux animaient l'ensemble, qui couraient sur les murs et les plafonds. Une vision horrible, dégoutante, dérangeante et perturbante, qui laissa tout le monde sans voix.

La première personne qui rompit le silence fut Lena.

"Eurk ! Dégueu ! Même quand on a voulu faire un tournoi de lutte en bikini dans la boue, c'était pas aussi gluant !" fit alors la jeune amazone délurée.

En guise de réponse, elle eut huit paires d'yeux qui se tournèrent vers elle, avec des regards plein de jugement.

"Quoi ?" Demanda-t-elle tout simplement.

"Rien Lena", fit Ishtar dans un soupir. "Reste juste concentrée s'il-te-plait."

"On dirait que tout le temple est infecté." Fit sobrement Ryuu alors qu'Hermès faisait lui aussi ce terrible constat.

"C'est encore plus grave que ce que je craignais."

"La porte !" cria Asfi, alors que l'horrible matière organique poussait en un éclair pour condamner la porte du temple, et accessoirement, leur seule sortie.

Un autre bruit dégoutant se fit entendre, alors que les étranges cosses s'ouvraient pour déverser leur contenue.

"Ce sont… des œufs ?" fit alors remarquer Bell.

Heureusement pour eux, malgré une forte ressemblance, ces œufs ne contenaient pas de facehugger, mais de simples monstres scorpions, comme ils en avaient déjà tellement croisé au cours de ce voyage.

Les créatures commencèrent alors à sortir en nombre, ce qui n'inaugurait rien de bon.

"On fonce !" fit alors Ryuu, comme si elle cherchait à réveiller tout le monde. Elle avait raison de toute manière, il ne servait à rien de rester ici, dans ce couloir où ils étaient bloqués et ils n'avaient le temps de préparer un plan d'attaquer, le mieux à faire était encore de foncer dans le tas et de se frayer un chemin par la force.

Ce fut donc ce qu'il firent. Tout ceux pouvant tenir une arme se frayèrent alors un passage à travers les scorpions.

Ce fut intense, violent, il leur fallut batailler pour le moindre mètre de terrain parcouru, mais ils avançaient. Jusqu'au moment où Hestia manqua de se faire écraser par un monstre sorti d'un œuf au-dessus d'elle. Fort heureusement pour elle, Artémis parvint à lui sauver la mise juste à temps, mais cela freina leur avancée et les monstre en profitèrent pour se regrouper et former un mur de pinces et de dards devant eux.

"Reculez !" les avertit Asfi alors qu'elle sortait des fioles de sous sa cape et qu'elle les jeta contre les monstres. Elles explosèrent en déversant un liquide enflammé de sa création qui prit les monstres dans un mur de feu.

Mais tout le monde fut choqué quand ils se rendirent compte que le mur de feu ne semblait pas déranger leurs ennemis.

"Ça ne marche pas ?" fit alors remarquer Lili avec un pointe de surprise et de peur dans la voix.

"Même mon huile enflammée ne fonctionne plus ?" constata Asfi, trahissant elle aussi une certaine inquiétude devant cette situation vraiment mal engagée.

Malgré ses inquiétudes, Hermès parvenait à garder son sang-froid et analyser la situation.

"Reproduction, amélioration, évolution. Tout se passe tellement vite ici."

Une analyse pertinente, mais qui ne les aidait pas vraiment, si ce n'était à comprendre à quel point leur situation était mauvaise. Bell commença à lever la main pour attraper la lance qu'il portait dans le dos alors que Ryuu s'apprêtait à utiliser sa magie.

Mais les deux furent interrompus par Lena, qui avait commencé à incanter avant eux et s'avança rapidement.

"Spectris Catenae !"

Deux chaînes spectrales apparurent des mains de l'amazone et emprisonnèrent deux monstres. Resserrant fermement sa prise sur les chaînes, ses muscles se bandèrent alors qu'elle concentrait toute sa force.

"Dégagez du chemin !" leur hurla-t-elle alors qu'elle commençait un grand mouvement circulaire, faisant tournoyer ses deux prisonniers avant de se servir d'eux comme de grands fléaux d'armes improvisés et les envoyer en plein milieu de leurs congénères, les envoyant valser dans tous les sens, permettant ainsi à Lena de faire un strike à la plus étrange partie de bowling qui soit, où les monstres étaient à la fois les boules et les quilles…

"En avant !" cria Ishtar pour pousser la troupe à se remettre en marche au plus vite, alors que d'autres œufs commençaient à s'ouvrir.

"Dépêchons-nous." Dit alors Ryuu. "Si nous n'en finissons pas rapidement, ils deviendront aussi dangereux que les monstres du Donjon."


Le danger n'était pas seulement présent dans les ruines, la situation à Orario continuait aussi de se dégrader. Plusieurs aventuriers s'étaient précipités à la Guilde pour prévenir que les monstres du Donjons étaient soudainement tous devenus enragés et commençaient à quitter leurs étages habituels pour monter vers la sortie.

Les principales et plus puissantes familia durent œuvrer en urgence pour créer un front afin de les arrêter et ce, alors que la seconde "lune" dans le ciel suscitait de plus en plus d'inquiétude auprès des habitants. Orario n'était pas encore à proie à la panique, mais cela finirait par ne plus tarder…


La situation était toujours tendue dans les ruines, même si la petite troupe put enfin respirer un peu, les monstres ne les ayant pas poursuivis pour le moment. Mais il était clair que ce n'était que le calme avant la tempête, surtout vu l'état d'Artémis qui ne faisait qu'empirer. Elle avait beau essayer de le cacher, il était évident qu'elle arrivait à peine à tenir debout.

Hestia repensa à leur conversation, mais elle ne prit pas la parole, elle savait déjà que son amie ne lâcherait rien et irait jusqu'au bout. De toute façon, ils n'avaient pas le choix, car vu l'état des ruines, Elsos deviendrait une sorte de second Donjon s'ils n'en finissaient pas rapidement avec la créature à l'origine de tout ça.

Un maître des lieux qui fit d'ailleurs savoir sa présence par le biais d'un cri sinistre qui se réverbéra à travers les lieux.

"On est proche." fit remarquer Ryuu, rompant le silence pesant entre eux.

"Dans ce cas, dépêchons-nous." dit Ishtar en ouvrant la marche. Elle voulait en finir rapidement avec toute cette histoire, son mauvais pressentiment se faisant plus vif que jamais.

Le groupe parvint à remonter la source du cri sans rencontrer plus de résistance, ce qui les fit aboutir à une grande salle circulaire. A l'intérieur, le spectacle qui les attendait était aussi effrayant que sinistre.

Au milieu d'une fosse, il y avait une grande plate-forme circulaire sur laquelle se trouvait une gigantesque forme noire. Un monstre comme Bell n'en avait jamais vu, une sorte d'énorme scorpion, surmontée d'un torse vaguement humanoïde avec plusieurs bras terminés par autant de pinces. Pas de visage, mais à la place, un unique œil rouge sang, complétant l'apparence aussi grotesque que terrifiante de la créature.

Des tuyaux de chair reliaient son corps à l'étrange matière qui contaminait les murs du temple, pulsant au rythme d'un son dégoûtant, ne laissant que peu de doutes sur le fait qu'il était à l'origine de ce phénomène.

Une sorte d'énergie inquiétante suintait de la carapace du monstre et s'élevait en volutes à travers une ouverture au plafond donnant sur le ciel nocturne… où un étrange croissant de lune avait pris place.

"C'est… Antarès ?" Demanda Bell, seul à briser le silence. Les autres étaient aussi sous le choc. Y compris les aventuriers plus expérimentés.

Lena avait déjà eu l'occasion de combattre des monstres dangereux, comme des boss de paliers ou des irréguliers, mais ça, c'était autre chose. Il y avait quelque chose de plus sombre ici, de plus… maléfique.

Avisant les intrus dans son domaine, le monstre poussa un nouveau hurlement, aussi violent que sinistre, déclenchant une onde de choc qui força tout le monde à reculer d'un pas. Immédiatement, Artémis fut prise de douleur et tomba à genoux. Bell se précipita alors à ses côtés.

"Dame Artémis !"

"Orion… Je t'en supplie… tue-la…"

Sans même que Bell ait le temps de lui demander ce qu'elle voulait dire, la carapace du torse d'Antarès s'ouvrit, dévoilant un étrange cristal.

A ce moment-là, l'horreur devint totale…

Aucun d'entre eux ne pouvait pas être choqué devant le spectacle face à eux. Aussi bien les mortels que les dieux. Hermès avait une mine sombre et silencieuse, sachant probablement la vérité depuis le début. Hestia était au bord des larmes. Sans doute avait-elle déjà compris depuis un moment ce qu'il se passait, mais le voir de ses yeux rendait l'horreur réelle. Quant à Ishtar, elle était totalement choquée. Elle avait compris qu'il se passait quelque chose d'étrange, mais ça… une telle aberration, un tel sacrilège envers le divin…

"Comment est-ce possible…" fit alors Bell, prenant conscience de ce qu'il voyait. "Dame… Artémis…"

Car c'était cela l'horreur qui les attendait. Le cristal encastré dans le corps d'Antarès contenait quelqu'un à l'intérieur. Et il était impossible de ne pas la reconnaître, car il s'agissait… d'Artémis elle-même.

Cela soulevait un tas de questions, à commencer par l'identité de la déesse qui était à l'origine de ce voyage, mais ils n'eurent pas le temps d'en débattre, car Antarès poussa un nouveau hurlement.

Le cristal sur son corps se mit alors à luire de plus en plus fort et un rayon d'énergie noire partit soudainement vers le ciel, touchant le croissant de lune.

Puis, le chaos et la destruction s'abattirent…

La mort venue du ciel… des flèches de lumière immaculée, le pouvoir divin capable de fracturer la terre elle-même…


Quand Lili reprit conscience, elle fut surprise de constater que quelqu'un la tenait serrée contre elle.

Quand l'Arcanum d'Artémis avait frappé, la déesse avait attrapé la prum, à ses côtés, pour la protéger. Beaucoup disait d'Ishtar qu'elle ne se souciait que de Bell ces derniers temps, ce qui n'était pas totalement vrai.

Même s'il était vrai qu'elle avait développé un lien particulier avec le jeune homme, Lili faisait maintenant partie du Delebat, de sa familia, de ce fait, elle était son enfant et sans doute la plus fragile des personnes présentes. Elle était inquiète pour Bell, mais elle savait qu'il pouvait se débrouiller, tout comme Welf ou Lena. C'est pourquoi la déesse se précipita à la rescousse de Lili à ce moment-là.

"Lili ? Tout va bien ?" Demanda la déesse en aidant la porteuse à se remettre debout.

"Oui, ça va ? Et les autres ?"

"Tout le monde est vivant on dirait." Lui fit Welf derrière elle. "Mais on a été séparé de Bell, dame Artémis et Lena."

"C'était quoi ça ?" cria Asfi sur son dieu, les interrompant. "C'était l'arcanum, le pouvoir divin ! Comment ce monstre peut-il s'en servir ?"

Hermès resta silencieux, alors qu'Ishtar se dirigeait vers lui, le regard noir empli de colère. Elle ne dit rien et se contenta de gifler violemment le dieu vagabond, le faisant tomber à la renverse avant de se mettre au-dessus de lui et de l'attraper par le col.

"Ishtar, s'il-te-plait ! Te défouler sur moi ne va pas nous aider !" tenta le dieu blond avec un air plus sérieux.

"Accouche. Maintenant !"

Il n'y avait pas besoin d'être un génie pour comprendre que cette fois, il ne s'en tirerait pas avec des réponses évasives.

"C'était quoi cette aberration ?"


Ailleurs, d'autres personnes se posaient aussi des questions.

C'était le cas de Bell, alors que lui et la femme prétendant être Artémis s'étaient retrouvés face à plusieurs corps. Ils étaient étrangement bien conservés et les monstres ne les avaient pas touchés. Un drapeau à moitié déchiré gisait au sol à côté d'eux. Un arc et un croissant de lune, brodés de fils d'or sur un fond bleu, l'emblème d'Artémis.

"Ces gens… ce sont…"

"Mes enfants…" répondit sombrement Artémis. "Toute ma familia gît ici. Je les ai regardés, impuissante, alors qu'Antarès les massacrait, retournant mon pouvoir contre eux. Privés de ma bénédiction, ils n'ont pas pu se défendre."

Artémis s'était approché du corps de l'un d'entre eux et caressa sa joue froide, un sourire triste au visage, se battant pour empêcher les larmes de quitter ses yeux.

"Le peu d'influence qu'il reste à Artémis empêche les monstres de dévorer leur corps, à défaut de pouvoir les inhumer dignement."

"Dans ce cas…" commença alors Bell, se préparant à poser la question qu'il craignait le plus. "Qui êtes-vous ?"

"Je suis… tout ce qu'il reste d'Artémis…"


"Une partie de la conscience d'Artémis qui était incarnée dans la lance." Expliqua Hermès au groupe alors qu'il se relevait.

"Un avatar…" fit alors Ishtar, commençant à assembler les pièces du puzzle.

"Tout juste. Quand Antarès a emprisonné et absorbé Artémis, il l'a empêché de retourner au Tenkai, devenant par-là même une abomination défiant la réalité."

"Mais Artémis ne s'est pas laissé faire on dirait." Poursuivie Ishtar.

"Tout juste. Avant d'être totalement perdue, elle a utilisé le reste de pouvoir qu'elle contrôlait encore pour appeler cette arme du Tenkai."

"Ca veut dire que c'est… une arme divine ?" fit alors Welf.

"Une arme divine ?" lui demanda Lili avec un air interrogateur.

"Dame Héphaïstos m'en a parlé une fois, assez vaguement. Des armes forgées dans les cieux, que l'on dit capable de tuer même les dieux."

"Version abrégée, oui." Leur fit alors Ishtar. "Plus précisément, ce sont plus que des armes, ce sont de véritables extensions de l'essence d'un dieu, comme la Gungnir d'Odin ou le Mjöllnir de Thor. Une arme divine fait fondamentalement partie d'un dieu. Je vois… c'est donc ça…"

Fit alors la déesse de beauté avec un étrange petit rire amusé.

"Artémis, petite maline, tu as utilisé la technique de l'Incarnation sur ta propre arme divine. Tu t'en doutais Hestia ?" demanda-t-elle alors à la petite déesse.

"Un peu, mais je n'étais pas sûre."

"Pardonnez-moi." Les coupa alors Ryuu. "Mais qu'est-ce qu'une incarnation ?"

"Une vieille technique utilisée par les dieux pour communiquer avec les mortels. Dans les temps anciens, nos rapports avec le Gekai étaient plus distants, nos communications se limitaient à des oracles avec des mortels à l'âme assez sensible ou des messages par l'intermédiaire des esprits. Cependant, il existait une autre méthode. Elle consistait à transférer une partie de son essence divine dans un hôte pour l'accueillir. Généralement, un enfant encore dans le ventre de sa mère, afin de donner naissance à un enfant d'essence divine, un avatar de la divinité. Ces êtres étaient nommés des Incarnations. Les dieux pouvaient recevoir des sensations de leurs incarnations qui, en retour, recevaient une partie de leur savoir divin pour le dispenser autour d'eux. Puis l'ère des dieux est arrivée et nous avons abandonné ces vieilles techniques pour descendre directement dans le bas-monde, nous contentant de remanier légèrement notre essence pour prendre une forme terrestre."

"Et Artémis s'est servie de cette méthode ?" demanda à son tour Asfi.

"On dirait bien. Une Arme divine est une extension de son dieu, elle peut parfaitement servir d'hôte pour recevoir une incarnation. Ça explique pourquoi Artémis nous semblait tellement différente, cet avatar ne dispose que d'un fragment de sa conscience. Mais c'est aussi un bricolage instable, je doute qu'elle ne tienne encore longtemps."

"C'est bien beau tout ça, mais on fait quoi ?" Demanda alors une Lili très inquiète. "On ne peut pas lutter contre un monstre utilisant le pouvoir divin ! Les dieux ne peuvent donc rien faire dans ce genre de cas ?"

"Désolée…" fit simplement Hestia, le regard triste.

"Ce n'est pas aussi simple Lili. Un tel cas ne s'est jamais présenté jusqu'à maintenant. Même si je meurs d'envie de libérer mon arcanum pour carboniser cette abomination, je serais immédiatement renvoyé aux cieux pour violation des règles du jeu. Seul Ouranos pourrait me donner une autorisation temporaire, mais je n'arrive pas à le contacter. Antarès se sert de l'influence du pouvoir d'Artémis pour m'empêcher de relier mon esprit au sien."

"Nous ne sommes pas encore vaincus." Fit alors Hermès avec un de ses rares air sérieux. "Nous avons encore la lance et Antarès ne contrôle pas totalement les pouvoirs d'Artémis."

"Dans ce cas, dépêchons-nous de retrouver Bell." fit simplement Ishtar.

"Et moi je compte pour du beurre ?" fit alors la voix outrée de Lena un peu plus loin. Cette dernière était dans la pénombre et avait une démarche lente, comme si elle souffrait ou avait du mal à marcher. Sans compter qu'ils jureraient l'entendre sangloter.

"Lena ! Tu vas bien ? Tu es blessée ?" demanda Ishtar.

La jeune amazone s'approcha encore, sortant des ombres.

"Aidez-moi… Je suis couverte de machin gluant !"

Heureusement, elle n'avait pas l'air blessé et tout le monde eut un soupir de soulagement. La pauvre amazone n'avait visiblement pas eu de chance lors de sa chute et avait dû se retrouver à patauger dans le mucus dégueulasse qui infestait toute la zone.

"Si ce n'est que ça… vous ne devez pas être trop dépaysée." Lâcha simplement Asfi en réajustant ses lunettes. Une remarque qui lui valut plusieurs pairs d'yeux se tournant vers elle.

"Vous croyez que c'est le moment d'être hilarant ?" fit une Hestia outrée et au visage rougie par cette insinuation sans finesse.

"Hestia a raison, ce n'est pas le moment, dépêchons-nous." Coupa Ishtar. "Lena, tu auras tout le temps de prendre un bain quand la catastrophe sera évitée."

Tout le monde acquiesça et se mit en route au pas de course.

"Au fait Hermès." fit alors la déesse de beauté.

"Oui ?"

"Je connais mal Artémis, mais pour autant que je sache, son arme divine n'est pas une lance."


"Elle s'appelle Orion. Celle qui transperce en langage divin. Ce n'est pas une lance, c'est une flèche. Capable de transpercer même un dieu et le seul moyen d'en finir avec tout ça."

"En finir ?"

"Antarès est encore endormi, mais il ne va pas tarder à se réveiller. Il va venir pour elle. Ecoute Orion, il va falloir que tu…"

"Que voulez-dire par 'en finir' ?"

"Maintenant qu'il est protégé par du pouvoir divin, Antarès est devenu une existence paradoxale. La flèche est la seule chose qui peut le tuer dorénavant. Il faut que tu…"

"Non…"


"Attendez !" fit Asfi au reste du groupe.

"Asfi ?" demanda alors Hermès à sa capitaine.

"Vous avez vraiment l'intention de laisser Bell Cranel porter ce fardeau tout seul ?"

"Asfi… on n'a pas le choix. La Flèche d'Orion est la seule arme efficace dorénavant et Bell est le seul qu'elle acceptera. Nous ne pouvons pas refaire les règles, juste les accepter."

"Accepter quoi ?" dit-elle en l'attrapant par le col. Asfi avait beau le suivre, même elle n'était pas toujours d'accord avec ses actions et ses plans. En fait, elle l'était rarement, mais la plupart du temps, elle ne disait quasiment rien. Mais quand cela allait trop loin, elle savait se faire entendre. "Vous allez lui imposer de devenir un déicide ? Au risque d'en faire un paria dont le nom serra honni jusqu'à la fin des temps ?"

Dans ce monde, s'attaquer directement à un dieu était considéré comme la pire des transgressions. C'était pour ça que, malgré leur faiblesse relative, les aventuriers ne ciblaient jamais la divinité d'une familia rivale, quand bien même elle constituerait une cible stratégique.

"Perseus." Fit alors Ishtar en s'approchant d'elle. "Je te remercie pour ta compassion envers Bell, mais je suis obligée de me ranger à l'avis d'Hermès pour le moment, la priorité est d'arrêter cette abomination. Et s'il y a des conséquences à assumer, j'utiliserai tout le pouvoir que j'ai à disposition pour protéger Bell."

Asfi resta silencieuse. Son accès de colère ne servait à rien, car elle n'avait pas de solution à proposer. Ishtar se retourna et s'arrêta à hauteur d'Hermès pour lui glisser quelques mots.

"Cependant Hermès, que ce soit clair, ce sera la dernière fois que je tolèrerais que tu nous imposes quelque chose comme ça."

"C'est compris." Fit-il sobrement en sentant un frisson lui parcourir l'échine face au regard noir de la déesse de beauté.

Un bruit violent se fit alors entendre au loin, les poussant à presser le pas.


"Non !" cria Bell alors qu'Artémis s'approchait de lui. Elle était dans un état de faiblesse extrême et son corps commençait à devenir translucide par endroit.

"Orion…"

"Ce n'est pas ce que… Pourquoi moi ? pourquoi m'avoir choisi moi ?" cria le jeune homme, désemparé par la situation.

Bell était naturellement trop gentil, il était incapable de tuer quelqu'un, même le pire des enfoirés. Alors tuer une déesse… une personne qu'il avait promis de protéger, cela était au-dessus de ses forces.

Malheureusement, Antarès n'avait pas l'intention d'attendre qu'il se décide, car ce dernier atterrit brutalement non loin d'eux, déterminé à en finir avec la seule menace qui se dressait sur son chemin.

Colère, peur, refus. Tant d'émotions qui tourbillonnaient dans l'esprit de Bell et le poussèrent à jeter l'arme divine derrière lui avant de dégainer sa dague astrale et foncer sur le monstre.

"Orion !"

Mais sa voix ne pouvait pas l'atteindre. Bell n'était plus bon qu'à tenter de déverser en vain sa colère et sa frustration sur son ennemi, sous les yeux d'Artémis, réduite à l'impuissance. Peut-être n'était-elle qu'un avatar, un simple fragment, mais son affection pour Bell était bien réelle. Et tout ce qu'elle ressentait, Artémis le ressentait aussi. Cette affection n'aurait jamais pu naitre si Bell n'avait pas les qualités nécessaire pour que la déesse l'apprécie.

Elle s'en voulait de lui imposer ça et maintenant, elle craignait de l'avoir envoyé à la mort par égoïsme.

Bell était encore un garçon immature, désireux de protéger tout le monde, il n'avait pas le recul pour assumer le rôle de héros tragique. Il voulait obtenir une fin parfaite à cette histoire, tout en sachant au fond de lui que cela n'était pas possible. Une contradiction qui le détruisait de l'intérieur et le poussait à ce combat désespéré.


Le reste du groupe courrait aussi vite que possible vers le bruit des combats. Mais ce fut à ce moment-là que d'autres monstres tentèrent de leur barrer la route.

"Pas le temps de jouer avec eux, éliminez-les et foncez !" commanda Ishtar, qui arrivait d'une certaine manière à ressentir le désespoir du garçon jusqu'ici.

La déesse devança tout le monde, se saisissant des deux éventails à sa ceinture qu'elle ouvrit en grand. Les armes magiques s'activèrent alors, générant des langues de flammes. La déesse commença alors à attaquer.

Cependant, il aurait été difficile de dire si elle dansait ou se battait. Elle sautait, tournoyait, tranchait de ses lames et incinérait de ses flammes. Le tout dans un mélange de grâce et sensualité qui aurait pu être bien plus fascinant si le moment s'y était prêté.

"Oh ? La danse des flammes d'Ishtar. Depuis combien de temps ne l'ai-je pas vu ?" fit alors Hermès avec un petit sourire. "Cela a beau n'être une contrefaçon, c'est toujours aussi magnifique."

Ishtar était une déesse guerrière, dont le feu était l'un des attributs. Sur le champs de bataille, elle pouvait devenir une beauté fatale, engloutissant ses ennemis dans des torrents de flammes, tout en dansant d'une manière sensuelle.

Malheureusement, personne n'avait le temps de l'admirer et le reste du groupe reprit rapidement ses esprits pour épauler la déesse et se débarrasser des derniers obstacles.

Au loin, les cris monstrueux et les bruits de combats semblaient s'intensifier toujours plus. Le groupe se hâta alors, priant tous pour arriver avant qu'il ne soit trop tard.

Le désespoir envahissait un peu plus les lieux à chaque instant et menaçait de les dévorer en entier…