N.d.A :

Chose promise, chose due :

Le point de vue Lucius - Ou "La Pensine de Lucius"… ;-)

Enjoy !


- DOUBLE JEU -

A Lumione Fanfiction, by LittleLote

xxx

Chapitre bonus : Le premier soir

Septembre 2004, vendredi soir, Pré-au-Lard.

Lucius se sépara irrité de son entrevue avec McNair. Il n'aurait peut-être pas dû accepter de le voir. Il avait été curieux, mais… cela avait été une erreur. Comment ce sorcier insignifiant de second plan osait-il le menacer, lui ? Refusant de les rejoindre. Il retint un son moqueur. Les "Maîtres Inferi"… ridicule ! Et voué à l'échec… Qu'ils le veuillent tous ou non, la dernière guerre des sorciers les avait changés. Et le Seigneur des Ténèbres était bel et bien définitivement mort cette fois-ci. Imbéciles. Par chance et savoir-faire, Lucius Malefoy n'était pas resté longtemps à Azkaban, malgré ses nombreux crimes ; mais pour sûr, il était prêt à tout pour ne plus jamais y mettre les pieds ! Une seule expérience lui avait amplement suffi…

Assis seul au comptoir du bar de La Tête de Sanglier, qui se vidait doucement face à l'heure tardive, le Sang-Pur réprima un frisson d'horreur au douloureux souvenir, comme imprégné dans sa chair et son esprit, lui glaçant le sang. Son regard morne se plongea dans les reflets cuivrés du liquide de son verre encore intouché qu'il faisait danser distraitement entre ses doigts. Il n'avait plus que le whisky Pur Feu pour lui réchauffer un peu le sang. Et lui tenir compagnie…

Lucius Malefoy pinça les lèvres avec amertume devant ses sombres pensées, et balaya discrètement la salle des yeux dans un regard noir et mauvais. Il buvait seul. Il était seul… Avant de pousser un soupir à fendre l'âme. Narcissa avait eu raison de le quitter. Il n'était plus le même depuis sa déchéance… Il n'avait plus goût à rien. La vie n'avait plus aucun intérêt.

Il était tombé bien bas.

Portant le verre à ses lèvres, il en huma profondément les effluves du meilleur cru que ce bouge pouvait se permettre. Au milieu des notes tourbées et fumées, il distingua les senteurs enivrantes et insolites de… des massifs de fleurs des jardins de son manoir après la pluie au printemps… de la cire précieuse avec laquelle il entretenait régulièrement sa baguette magique en bois d'orme… et aussi de la…? Une minute. Le sorcier repoussa soudainement le bord du verre de son visage, son pouls s'emballant sous l'excitation, et ses yeux aux pupilles précédemment dilatées s'écarquillant et s'étrécissant dans un mélange de stupeur et de panique, réalisant soudainement… Amortentia. Lucius se figea, la mâchoire serrée, cherchant à garder son sang-froid pour ne laisser rien paraître au cas où il serait observé. Qui ? se demanda-t-il, les rouages de son cerveau s'activant rapidement. Et surtout : pourquoi ?

Plus tard, pensa-t-il. Pour l'instant, il devait sortir rapidement d'ici. Cette situation était dangereuse. Reposant son verre, il jeta une poignée de Mornilles sur le comptoir en se levant, et resserra son manteau sur ses épaules en se dirigeant d'un pas pressé vers la sortie.

Il pleuvait toujours des cordes dehors, et le claquement de la pointe de sa canne contre les pavés du village sorcier raisonnait dans la nuit. Il tourna prestement à l'angle d'une rue, pensant ne pas être suivi, lorsqu'il fut surpris par une attaque d'une vivacité inattendue, un corps se jetant contre le sien et le plaquant contre la devanture d'un magasin fermé aux vitres éteintes. Étouffant une exclamation, il voulut se défendre et attrapa sa baguette, lorsque…

— Bonsoir, Mr Malefoy, murmura une voix étonnamment suave tout contre lui.

Il haussa les sourcils en baissant les yeux sur le visage de son invraisemblable agresseur, qui ne lui arrivait même pas à l'épaule.

— Miss… Granger ?

La sorcière lui répondit d'un petit sourire en coin aguicheur.

— Enfin seuls, souffla-t-elle dans un petit nuage de vapeur en venant se coller davantage contre lui, comme à la recherche d'un peu de chaleur.

Le bord du toit du bâtiment les protégeait partiellement de la pluie, qui s'écoulait bruyamment en cascade des chéneaux et gouttières autour d'eux.

Les yeux de Malefoy s'écarquillèrent légèrement devant l'audacieuse attitude de la jeune femme, avant qu'il ne se reprenne et fronce les sourcils dans un rictus antipathique et réprobateur.

— Puis-je savoir ce que vous faites ? siffla-t-il entre ses dents.

Il leva sa baguette pour la pointer en direction du visage de la née-Moldue, dans une hostile et silencieuse menace, pour l'inciter à le lâcher et à reculer. Mais la sorcière ne sembla nullement s'en émouvoir ou s'alarmer.

— Que souhaitez-vous que je fasse ? le tenta-t-elle en réponse.

Par jeu, sous le regard autant outré que choqué du Sang-Pur, Hermione frotta tendrement et sans peur sa joue et sa gorge contre la pointe de la baguette tendue, telle une intime caresse. Avant de légèrement tourner le visage et d'entrouvrir les lèvres pour venir en titiller impunément l'extrémité du bout de sa langue, sans jamais quitter de ses yeux rieurs le regard du sorcier incrédule braqué sur elle, comme si elle s'apprêtait à l'aspirer dans sa bouche pour le sucer… Et Malefoy retira vivement sa baguette d'un geste par réflexe, dans une gerbe d'étincelles incontrôlées, en étouffant un juron à voix basse et déjà rauque.

Salazar tout puissant !

L'avait-on déjà dragué ainsi, aussi… ouvertement ? Lucius se dit qu'il devrait en être offusqué, rebuté même… Mais il en était au contraire étrangement et légèrement excité… Certes, cela faisait bien trop longtemps qu'il n'avait pas, ou plus… Mais il ne pouvait pas pour autant être à ce point… en manque ? Aussi… misérable.

La jeune femme vint abaisser tout doucement de sa main celle du sorcier - perdu dans ses élucubrations et contemplations - qui tenait toujours sa baguette levée.

— Je vous assure que je ne vous veux aucun mal, Mr Malefoy, susurra-t-elle comme pour le rassurer. Bien au contraire… Je cherche juste un peu de… compagnie…

Lucius observa avec curiosité les gouttes de pluie qui dégringolaient le long de la chevelure et du visage aux joues rougies de la sorcière, venant perler sur ses cils papillonnant au-dessus de ses yeux voilés par un sombre désir bouillonnant et entièrement fixé sur lui… et non naturel.

— Vous vous êtes laissée intoxiquer, constata-t-il en plissant les yeux et maudissant le manque de discernement de la jeune femme.

Foutue potion !

Pourquoi elle ? se demanda-t-il. Et pourquoi lui ?

Granger se pencha sur lui, sur la pointe des pieds, pour venir lui murmurer à l'oreille.

— Oh, je vous promets que je suis précisément là où je dois et désire être…

Elle dessina des arabesques du bout de ses doigts manucurés sur son torse. Et Malefoy retint un frisson en sentant le souffle chaud et le bout de sa langue contre le lobe sensible de son oreille, avant qu'elle ne l'attrape délicatement entre ses dents.

— Et vous, que désirez-vous… au fond de vous ?

Lucius retint son souffle, l'attrapant par les épaules. Amortentia ou pas, il n'en revenait pas de la téméraire effronterie de la Gryffondor. Il n'aurait jamais soupçonné que la sérieuse petite employée du ministère dissimulait en elle un tempérament aussi… sensuel, et lascif.

Hermione glissa ses lèvres le long de la ligne de sa mâchoire.

— Vous êtes si bel homme, Mr Malefoy…

L'arrogant concerné ne put s'empêcher de sourire en coin avec orgueil, un peu moqueur, devant le jeu évident et les insinuations de la jeune femme ; qui habituellement le méprisait, et lui vouait même une haine réciproque. Cela était certes loin d'être désagréable…

— Et vous, vous vous êtes mise dans un sacré pétrin. Vous allez tellement le regretter demain matin, Miss Granger, lui glissa-t-il en prémonition, presque avec une cruelle satisfaction.

Le sorcier commençait doucement à s'amuser de l'incongrue situation. Après tout, il n'en était pas responsable. Et une personne, au moins, s'attendait à ce que lui aussi ait consommé le puissant philtre d'amour. N'était-il pas tout autant une victime ? Et céder, n'était-ce pas la meilleure stratégie pour démasquer ce que l'on attendait de lui ?

— Vous pensez ? dit-elle en haussant un sourcil à son attention, avant de murmurer tout contre sa joue, comme en confidence. Vous seriez étonné de ce à quoi je serais prête à consentir cette nuit, Mr Malefoy. Rien de ce que vous ne pourriez faire ou demander ne me choquerait, ne me rebuterait… Je suis toute à vous.

Le regard du sorcier s'assombrit devant les promesses et possibilités de sa déclaration. Il croisa son regard, et observa silencieusement les lèvres entrouvertes de la jeune femme se rapprocher dangereusement des siennes, dans un torturant ralenti, et il la laissa faire pendant un battement de cœur, comme une obscure expérience déplacée. Lorsqu'il sentit la main aventureuse de la sorcière glisser contre sa ceinture pour atteindre son entrejambe, le faisant sursauter.

— Pas ici ! souffla-t-il en réprimande en attrapant sévèrement le poignet de son entrepreneuse - et surtout improbable - partenaire.

Puis il l'entraîna dans l'étroite et sombre ruelle adjacente, jetant un rapide coup d'œil autour d'eux pour s'assurer qu'ils étaient seuls, avant de laisser l'impatiente jeune femme reprendre ses caresses énamourées, et de reporter son attention sur elle en déglutissant.

Est-ce qu'il envisageait de craquer, sérieusement ?

Il se souvint des rumeurs qui couraient parmi les Serpentard dans son adolescence, sur "l'impudeur" des Sang-de-Bourbe dans les années 70, les "filles faciles"… et la légèreté de leur mythique lingerie moderne - et filaire - , voire l'absence de celle-ci… Le fantasme, issu du tabou, de l'interdit, si contraire à leur société de Sang-Pur conservatrice et traditionnelle… le fameux fruit défendu.

Mais, n'étaient-ils pas dans une nouvelle époque après tout ?

Et Lucius n'était pas aveugle ou stupide - ou insensible - au point de ne pas remarquer la mise en valeur des tenues professionnelles, presque élégantes dans leur "simplicité", que l'insignifiante juriste avait pour habitude de porter au bureau (bien qu'indéniablement insultantes, de par leur provenance moldue, bien entendu - mais pas moins… raffinées), tel un défilé de mode. Il ne pouvait nier qu'elle possédait en toute objectivité un certain… charme.

Lorsque la prise du sorcier sur la jeune femme se fit moins ferme, Hermione posa enfin ses douces lèvres sur les siennes, glissant ses mains derrière sa nuque, entrelaçant ses doigts, avant d'attraper sa lèvre inférieure entre ses dents et de venir la suçoter en gémissant faiblement de plaisir… le faisant grogner contre lui-même d'un désir presque animal au plus profond de sa poitrine.

Oh, et puis… Malédiction ! Par Merlin ! Il était un Serpentard.

Lucius Malefoy jura intérieurement et fondit sur la petite sorcière, l'avalant dans ses bras et l'embrassant à pleine bouche.

Granger répondit aussitôt à la force de son étreinte avec engouement dans un cri étouffé, accueillant sa langue avec bienvenue entre ses lèvres.

Dieux, que cela était agréable.

Il avait envie de la serrer, de la posséder, de la pénétrer.

Il voulait la voir, la toucher, l'entendre.

Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ?

Il avait désespérément besoin de se sentir désirer.

Ignorant tout de la présence du photographe à l'autre bout de la rue, Malefoy les fit tous deux transplaner jusqu'à une chambre pré-payée du Chaudron Baveur, sans jamais interrompre le baiser.

Juste une fois, se promit-il les yeux fermés. Juste pour cette nuit.

Après quoi, ils oublieraient tout, tous les deux. Et le cours de sa vie reprendrait.

Elle était une fantaisie, une folie, et elle allait le rendre fou.

xxx

On ne l'avait jamais déshabillé aussi vite, jura-t-il avec délice en rebondissant sur le lit sur lequel elle l'avait repoussé avec une force surnaturelle étonnante.

La démonstration inattendue de magie de la sorcière était d'une telle puissance, que ceci excita davantage le Sang-Pur, léchant du bout de sa langue sa lèvre légèrement enflée par les précédents baisers enflammés.

— Vous maîtrisez la magie élémentaire sans baguette ? s'étonna-t-il depuis sa position assise sur le matelas, en l'observant approcher d'un pas félin conquérant dans son plus simple appareil, buvant à même ses courbes féminines dévoilées à son regard brûlant et possessif.

La jeune femme haussa les épaules dans un petit sourire impudent.

— Je m'entraîne. Et je suis aussi très souple, ajouta-t-elle avec un clin d'œil avant de lui grimper dessus.

Par tous les plus grands mages noirs du dernier siècle !…

Cela faisait combien de temps qu'on ne l'avait désiré ainsi ?

S'il avait pu deviner que derrière tant de passions contenues, se trouvait une telle fougue, réveillant en lui avec délectation toute la sauvagerie de ses plus bas instincts.

Tout semblait l'attirer chez elle. Était-elle ce qu'il lui fallait ?

Il affronterait les conséquences le lendemain. Il comptait bien en tirer le maximum, quitte à ce que cela soit l'unique et dernière fois…

Il s'étonna lui-même de son endurance, comme si cela était communicatif - tout comme de la durée de l'effet du (normalement) éphémère philtre, son infernal paradis semblant ne jamais vouloir prendre fin. À croire qu'elle recherchait sa perte.

S'il avait su ce que lui coûterait ce caprice dans le futur. S'il avait seulement pu deviner que, pour une seule nuit de sexe et d'abandon, il tomberait bien plus tard et beaucoup trop vite - et bien malgré lui - pour la menue sorcière… Déstabilisé, envoûté, séduit - touché - qu'il serait, par la candeur inconvenante de ses attitudes excentriques… sa curiosité déplacée… son humour saugrenu… sa compassion inhabituelle… son inconcevable attachement… sa poignante nostalgie, en écho à la sienne… et sa maturité déconcertante…

Et qu'il deviendrait un esclave consentant de ses nouveaux désirs.

Il était fichu, condamné… et ce, depuis le début.

xxx

Elle se rappelait du désir et de son eau de Cologne,

Ses doigts agrippant le col de sa robe de sorcier,

La rugosité de son menton à la barbe naissante contre ses lèvres et sa joue…

Comment il essaya de lui résister,

Quand il répondit enfin à son baiser avant de l'enlacer,

Et elle sut qu'elle avait gagné…

xxx

Lorsqu'il s'éveilla le surlendemain, en percevant l'expression de choc étouffée de la sorcière revenue à elle à ses côtés, et son agitation paniquée - bien que presque comique - qui était à prévoir, il garda les yeux hermétiquement fermés et resta parfaitement immobile. Il ne s'étira et ne se retourna dans le lit défait en soupirant que lorsqu'il entendit la porte de la chambre se refermer sur son amante fuyante d'un jour. Puis le sorcier observa pensivement le toit du lit à baldaquin au-dessus de lui, ou du moins ce qu'il en restait après leurs longs et musclés ébats de la veille.

Et maintenant, songea Lucius Malefoy, à nouveau seul, qu'allait-il faire ?

Fin Ou le commencement ?

xxx

"Une drôle de petite potion, Felix Felicis.

De l'aube au crépuscule, vous aurez de la chance dans tout ce que vous entreprendrez.

Et observer comment ce jour ordinaire devient extraordinaire !"

— Horace Slughorn

xxx


N.d.A :

Et voilà ! La boucle est bouclée ! Je ne voulais pas entrer plus que cela dans les détails de leur histoire, le reste coulant de source, et laissant place à l'imagination…

Pour les odeurs supposées de l'Amortentia pour Lucius, j'ai imaginé qu'elles étaient liées à son grand amour propre et fierté d'appartenir à la "caste" des sorciers (avec un petit côté "romantique") : son manoir ancestral, sa baguette magique… symboles de son statut. Pour la troisième odeur (que je n'ai pas voulu préciser ; comme précédemment pour Hermione : celle-ci étant directement liée à Ron dans les livres), on pourrait imaginer quelque chose de lié à sa chambre forte à Gringotts par exemple… Ou pourquoi pas les "effluves de menthe poivrée de la potion que Cissy prenait contre les nausées matinales lorsqu'elle était enceinte de Drago" ? (liée à sa descendance, et son plaisir d'être père de famille…) ; senteur remplacée à la fin de l'histoire par une "odeur de draps en lin propres fraîchement lavés, d'eau et de fleurs fraîches" en rapport à ses nouveaux sentiments pour Hermione ? Tout comme Hermione pourrait se mettre à sentir l'eau de Cologne de Lucius… (à la place du dentifrice à la menthe du souvenir de Ron) ;-)

On peut aussi aisément s'imaginer, comment après cette expérience, le regard de Lucius s'attarde plus volontiers et inconsciemment sur Hermione lorsqu'il la croise de loin au ministère, et qu'il se remémore, et que cela lui manque, qu'il en rêve aussi, et que cela - cette faiblesse, cette faute - l'irrite au plus haut point, bien sûr… (après tout, est-ce que l'on ne commence pas par désirer ce que l'on a sous les yeux quotidiennement ? surtout quand on y a déjà goûté…) Son mécontentement et son orgueil froissé en découvrant qu'ils ont été mis à jour, et comment il prend sur lui et décide de la stratégie à tenir en public et avec ses proches… Jusqu'à ce que son mensonge devienne sa réalité… Son intérêt politique éveillé (et le début d'un plan intéressé dans son esprit ?) en entendant Hermione se disputer avec Shacklebolt, puis lorsque les prouesses de la sorcière sont citées par Shafiq auprès de lui… Ses manières trompeuses et son naturel manipulateur qui prennent le dessus (et son sale caractère, fier et autoritaire… mais aussi un peu séducteur ?)… Son appréciation dissimulée de la jeune femme aux évènement officiels, à peine avouées à lui-même… Sa jalousie draconienne échauffée de la voir ou de l'imaginer avec d'autres, lui faisant prendre conscience qu'il se doit finalement d'agir (car il la veut pour lui seul, et la gagner, sans potion)… Comment il se met à l'observer plus attentivement à la dérobée, à son insu, pour la comprendre, l'analyser, apprendre à la connaître, à anticiper ses réactions, découvrir ses faiblesses et ses goûts, maîtriser ce qui la touche, ce qui la blesse… Pour pouvoir l'utiliser à son avantage… Puis comment ses intérêts deviennent doucement les siens, de façon insidieuse mais inarrêtable… Comment il cherche à se mentir à lui-même, à rester en contrôle, mais ne peut finalement résister… Comment il se met à penser différemment, et à elle… Et il se met à espérer que cela soit réciproque, ou se donne pour devoir secret de tout faire pour que cela le devienne. Sa frustration et son incompréhension lorsqu'elle lui résiste (car elle ne suit pas les mêmes valeurs intéressées que lui), etc.

Pour moi, le changement opère progressivement et en filigrane au fil du récit lorsque Lucius réalise (par une succession d'évènements qui le chamboulent et le marquent) que son but n'est plus d'assouvir une simple lubie ou curiosité de passage par l'opportunisme ou la force, mais bien qu'il cherche à se faire bien voir d'Hermione, à se mettre en valeur et à lui plaire, et qu'il désire qu'elle le voit finalement réellement ainsi, et à la séduire (sans pour autant changer qui il est… à la corrompre presque, car il sent que c'est possible). Au début il agit purement par égoïsme bien sûr, et il essaye de rationaliser ses envies, mais ça finit par ne plus lui suffire comme explication de ce qu'il ressent. Et il finit par véritablement souhaiter la rendre heureuse (et plus seulement profiter de sa situation), et qu'elle le désire à son tour et veuille de lui, comme lui d'elle.

Merci infiniment pour votre lecture jusqu'au bout, vos fav et vos reviews !

- LL.

"Rain, nudité
Nuit, sois plus lente, délivrante

Rain, volupté
Impermanente l'existence

Vois comme la vie est éphémère
Comme les nuages, juste un passage
Une goutte d'eau nécessaire au voyage

Plus loin, plus haut
J'atteins mon astre

L'éveil d'un sens
L'instinct d'une danse
Je vertige de vivre

Plus loin, plus haut
L'extase et l'immensité
Je vertige d'être vivant

Rain, nudité
Nuit sois plus longue
L'homme gronde

Son ignorance est sa souffrance"

("Vertige", Mylène Farmer, 1995)