Bonjour à tous,
Le dressage continue, mais certains problèmes commencent à ... arriver.


Chapitre 82: Des moeurs différents

Le lendemain matin, Haaken convoqua son Conseil pour une réunion importante et a fait part de sa satisfaction du travail d'Harold. Malgré l'opposition de certain membres, le chef autorisa donc la poursuite de ce dressage à condition que les volontaires se manifestent. Certaines familles au statut élevé ont donc fait alliance et ont déclaré qu'elles ne s'associeront jamais avec des dragons. Cette nouvelle est perçue comme un coup de massue sur la tête d'Harold, mais il ne montra aucune déception. Pourtant, une personne extrêmement respectée va tout changer.

- Bonjour Herulf, je cherche le jeune Maître des Dragons. L'aurais-tu vu?

- Si c'est le jeune Haddock, il doit être près de l'arène. Il avait en tête des dresser les Terreurs Terrible.

- Je te remercie, désolé du dérangement.

La personne se dirige donc vers l'endroit indiqué par le forgeron, elle est surprise de voir les portes de l'arène grande ouverte. Elle entre dans l'arène et sourit en voyant la personne recherchée, elle s'avance alors vers lui. Krokmou tourna sa tête dans la direction du nouvel arrivant, de même que les Terreurs Terribles.

- Bonjour, réagit Harold en s'adressant à l'inconnu, je peux vous aider?

- Effectivement, je souhaiterai solliciter ton aide. Je m'appelle Gört et je suis le guérisseur de Stritz. Ces derniers temps, je suis extrêmement sollicité par tout le village et je n'ai pas suffisamment de bras pour m'aider.

- Je vous arrête de suite, j'ai très peu de connaissances sur la médecine et les soins en général: je n'ai que des bases.

- Loin de moi l'idée de te proposer un poste, je me suis mal exprimé. J'ai besoin d'aide pour des livraison ou des demandes, je ne peux pas être partout à la fois.

- Si tu viens me voir, c'est que tu as déjà la solution à ton problème.

- Tu as raison, j'ai beaucoup parlé avec Angus et il m'a vanté tes exploits en terme de dressage. J'ai été impressionné quand il m'a dit que tu as dressé des Terreurs Nocturnes pour la surveillance de nuit. Mon idée est la suivante: accepterais tu de dresser quelques Terreurs Terribles pour qu'ils puissent m'aider dans mes tâches? Je pensais à des livraisons d'herbes, de bandages ou d'instructions en tout genre.

- C'est effectivement une bonne idée, réfléchit Harold. Mais il y a deux problèmes à votre proposition, donc un qui est majeur.

- Lesquels? demande le guérisseur.

- D'abord, ils devront apprendre à vous connaître et ça veut dire que vous devriez être disponible. Comme vous l'avez dit, vous êtes assez sollicité.

- Je peux m'arranger pour me libérer de certaines contraintes, à condition que quelqu'un le fasse pour moi.

- Deuxième problème, et pas des moindres, il faut que le destinataire accepte de toucher un dragon. Et comme certaines familles se sont mises en tête de me mettre des bâtons dans les roues, je ne veux pas risquer de blesser ces petites bêtes.

- Pour ça, je ne leur ferais pas ces courses si je sais qu'il y aura des risques. D'ailleurs, en parlant de ça, pourquoi la porte est ouverte?

- C'est ma condition majeure pour continuer le dressage: si les dragons veulent partirent, ils le feront.

- D'où le fait qu'il y a moins de Terreurs Terribles, alors ceux qui restent ...

- ... sont potentiellement des recrues pour t'aider. Mais je te préviens, la formation sera assez longue donc ta présence sera requise.

- Je reste convaincu que mon idée est réalisable, et tu en tireras beaucoup de mérite.

- Je reviendrai vers vous quand ils seront prêt.

Pendant encore deux jours, Harold continua de dresser ces petits dragons et a commencé à mettre en place l'idée de Gört. Les jours suivants, Harold et le guérisseur se baladaient dans le village avec les Terreurs Terrible sur les épaules. D'abord hésitants, les habitants ont rapidement compris qu'ils ne risquaient rien et ont été surpris de les voir effectuer des exercices de livraison. Un rapide discours du guérisseur a détendu l'atmosphère et Harold a été sollicité pour répondre à des questions. Il montra aux familles comment manipulé un Terreur Terrible pour mettre ou enlever des messages, les plus enthousiastes sont principalement les enfants ou les jeunes femmes encore célibataires.

Cette charge de travail rend Harold extrêmement fatigué et il ne peut pas venir aussi souvent qu'il le souhaitait chez les Hofferson, au grand damne de certains d'entre eux. Un matin, alors qu'Harold sortait de chez lui et s'apprêtait à verrouiller la porte, un cri le fit retournait. Une jeune femme était en train de se faire courser par deux jeunes hommes et ils n'étaient pas content. Apercevant Harold, la jeune femme fonça vers lui et rentra dans sa maison. Surpris par cette réaction, Harold se met en opposition devant deux jeunes hommes qu'il reconnaît assez facilement.

- Dégage de là bouffon, laisse moi passer.

- Je ne crois pas, non. Pour quelle raison je devrai te laisser rentrer dans ces lieux?

- Tu es aveugle ou quoi? Ma fiancée est à l'intérieur et je vais la punir pour ce qu'elle a fait.

- Raison de plus pour ne pas te laisser rentrer.

- Nous sommes deux, et tu es seul. Ce sera facile pour nous, cracha Arnbjörn.

- Tu es sûr que je suis seul? demande Harold. Regarde juste à ma droite.

Les deux garçons sursautèrent lorsqu'ils virent Krokmou juste à côté d'Harold, l'air très menaçant. Malgré sa taille, les deux oppresseurs ont été tellement absorbés par Harold qu'ils n'avaient pas vu le Furie Nocturne arriver.

- Krokmou, surveille les. Je vais voir comment va notre invitée.

La présence du Furie Nocturne dissuada les deux vikings de suivre Harold à l'intérieur de la hutte, ce dernier entendit des pleurs et se dirigea vers la jeune femme.

- S'il te plaît, ne me frappe pas, ne me renvoie pas vers ces monstres. supplia la jeune femme.

- Techniquement, je pourrais le faire puisque tu es rentré chez moi sans y être invité. Mais au vu de ta réaction, tu dois plutôt les fuir. Explique moi ce qui s'est passé, Arnbjörn prétend être ton fiancé.

- C'est malheureusement le cas, mes parents m'ont fiancé à lui malgré le fait que j'aimais un autre. Arnbjörn le savais, et il m'a dit que si j'effectuais tous ses désirs, il ne lui arriverait rien. Sauf qu'il n'a aucune parole.

- Il l'a fait tabassé, devine Harold.

- Oui, près de la rivière. Je l'ai vu et j'ai tenté de m'interposer mais les deux étaient trop forts pour moi, je me suis enfuis dès que j'en ai eu l'occasion. Mais ils m'ont poursuivis et j'ai eu peur de ce qu'ils m'auraient fait si j'avais été attrapée. Alors, quand je t'ai vu sortir de chez toi, je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête mais j'ai foncé me réfugier ici.

- Tu es en sécurité ici, tu veux que je fasse avertir quelqu'un?

- Astrid, c'est ma meilleure amie et la seule à tenir tête à ses brutes.

Soudain, quelqu'un toqua à la porte et l'appela en même temps. Au son de la voix, Harold reconnu Angus et l'ouvra la porte. Sans lui laisser le temps de d'ouvrir la bouche, Harold l'entraîna à l'intérieur de la hutte et lui expliqua la situation.

- Je comprend mieux pourquoi Arnbjörn faisait tout un spectacle dehors, je vais chercher Astrid et mon père.

- Préviens le guérisseur au passage, il doit soigner ce pauvre malheureux.

Angus sortit de la hutte et laissa Harold à l'intérieur, il en profite pour regarder de plus près la pauvre femme et ne peux retenir sa rage en voyant les hématomes sur son visage et ses bras. Au cas où la situation dégénère, Harold attrape Ulfberth et l'attacha autour de sa taille. Après quelques minutes, Angus revient avec Astrid et son père.

- Mérinda, cria Astrid en venant rejoindre son amie. Qu'est-ce qui s'est passé?

- Arnbjörn, répondit Harold.

- Je vais me le faire, réagit Astrid. Il va le payer très cher.

- Astrid, laisse moi gérer la situation. J'ai créé cela en lui accordant le refuge, c'est à moi de le gérer. Haaken, accompagnez Angus jusqu'à la rivière, retrouvez le corps du blessé, ramenez le jusqu'à chez Gört et revenez ici.

- Allons-y père.

Les Hofferson quittèrent la hutte, laissant les trois autres à l'intérieur. Mérinda regarda Harold d'un oeil triste, mais il l'a rassura. Prenant une grande inspiration, Harold sortit de la hutte et se confronta aux deux fauteurs de troubles.

- Où est-elle? demande Arnbjörn. Où est Mérinda?

- Bien loin de tes sales pattes, accompagnée d'Astrid. Donc si tu comptais rentrer à l'intérieur, tu vas recevoir un tête à tête avec une hache.

- Qui es tu pour oser me faire ça? De quelle droit l'abrites-tu?

- Et toi, de quel droit oses-tu la frapper?

- Je fais ce qu'il me plaît, elle m'appartient.

- Oh vraiment. Et pourquoi?

- Parce que la femme Stritzienne appartient à son homme dès le moment qu'elle est fiancée, c'est comme ça que celà fonctionne.

- Oh. Alors tu traites les femmes comme des objets? Belle mentalité, tu dois te sentir sacrément honteux de te faire rouster par Astrid à chaque fois que tu l'approches?

- Espèce de ...

- Il essaye de te provoquer, Arnbjörn. réagit son acolyte. Il cherche à te déstabiliser.

- Et toi, tu es assez couard pour tabasser avec Arnbjörn un pauvre gars. Vous vous vantez d'être les plus fort, mais vous êtes incapable de vous battre seuls contre un viking. Vous êtes des lâches.

- Surveille tes paroles.

- Sinon quoi? réagit Harold. Vous avez vos moeurs, j'ai les miens: lorsqu'une femme veut fuir son homme violent, elle a le droit de demander l'asile dans une hutte. Donc, si tu veux la rejoindre, tu vas devoir me passer sur le corps.

Et pour confirmer ses paroles, Harold dégaina Ulfberth et toisa ses adversaires.

- Alors, qu'est-ce que tu fais?

- Arnbjörn, elle n'en vaut pas la peine. Nous lui mettrons la main dessus quand elle partira.

- Oh! Alors tu es trop lâche pour m'affronter, mais assez brave pour frapper une femme ... et en étant deux. Bravo.

- Je ne sais pas ce qui me retiens de te donner une bonne leçon, cracha Arnbjörn.

- La peur, et la lâcheté.

C'en est trop, Arnbjön dégaina sa hache et fonça sur Harold. Le Beurkien sourit, heureux de voir que sa stratégie a marché, et répliqua aussitôt. Il para l'attaque, et se désengagea dans la foulée. Arnbjörn reprend ces attaques mais Harold les esquive ou les dévie, laissant son adversaire prendre l'initiative. Les Stritziens regardèrent le combat avec attention et ne comprennent pas la stratégie d'Harold, ce dernier attendait jute le moment opportun. Alors, quand il a vu qu'Arnbjörn marquait un temps d'arrêt dans ses attaques, Harold passa à l'offensive et lança une série d'attaques rapides. Arnbjörn se défendait tant bien que mal, mais la fatigue ralentissait ces mouvements. Harold finit par le désarmer, lui crochète les jambes dans la foulée et pointa Ulfberth vers la gorge d'un Arnbjörn au sol.

- Tant que je serai à Stritz, j'accorderai le refuge à toute femme cherchant à fuir son compagnon. Ça m'écoeure au plus haut point qu'un homme traite une femme de cette manière.

La foule est sidérée: Arnbjörn est connu pour être l'un des meilleurs combattants de sa génération, et il a été battu en quelques minutes. Malgré sa corpulence plus mince que la moyenne, les Stritziens viennent de comprendre qu'Harold ne doit pas être pris pour un faible.

- Bien que je souhaiterai que tu le martyrises encore plus, mon père ne sera pas content malgré tout. déclare Astrid.

- Tu es là depuis longtemps? demande Harold.

- Suffisamment longtemps pour te voir humilier cet arrogant.

- Sur quelles preuves tu te bases pour croire ces paroles? demande l'acolyte d'Arnbjörn. Elle aurait très bien pu mentir.

- Haaken le saura assez tôt, il est parti sur les lieux pour trouver le corps. Nous saurons assez vite si Mérinda mentait.

Les deux agresseurs sont devenus livides et essayèrent de fuir les lieux, mais Arnbjörn restait sous la menace d'Ulfberth et il n'a pas osé bouger. Finalement, Haaken est arrivé et a expliqué la situation. La foule était dégoutée en apprenant l'attitude du jeune homme.

- Harold, relâche le. Il a compris la leçon, il ne lui fera plus rien.

Harold rangea Ulfberth dans son fourreau, et Arnbjörn décampa sans demander son reste. Ce spectacle fait extrêmement rire Astrid.

- Merci encore d'avoir défendu Mérinda, déclare Astrid. Tu as été bien noble de l'avoir défendu.

- J'ai été élevé sur Beurk avec le respect envers les femmes, mon maître d'arme était une femme. Jamais je n'oserai porter la main sur elles, ... sauf si elles me menacent avec une arme. Va emmener Mérinda chez le guérisseur et parle lui.

- Entendu.

Astrid retourna auprès de son amie, et l'emmena dans la hutte de Gört. Mais elle ne pouvait s'empêcher de penser aux paroles d'Harold et à l'acte noble qu'il a fait.