Bonjour bonjour !

Voici le premier chapitre de cette histoire. Vous vous en apercevrez avec celui-ci, mais je suis bien partit pour écrire de longs chapitres ! Et comme je rafolle des très longues histoires... J'espère vraiment que vous aprécierez !

Réponses aux reviews :

Inaya L : Et voilà, tout lu, c'était super ! Vivement la suite ! Bonne continuation pour l'écriture !

Merci beaucoup pour ta gentille review et tes encouragement ! Je suis super content que le prologue t'es plut ! Voilà la suite, j'espère que ce premier chapitre te plaira tout autant.

Guest : Intéressant ! et bien sûr qui est ce mystérieux garçon !

A bientôt

Merci beaucoup ! Tu en découvriras un peu plus dans ce chapitre, mais pas trop quand-même, il faut garder du suspens xd !

Une chose importante que vous découvrirez dans ce chapitre, c'est la Langue des Mages, le langage que j'ai créé spécifiquement pour la magie dans mon histoire originale. Les incantations sont en italique. Mais étant donner qu'il s'agit d'une langue de mon cru, j'ai penser que vous seriez intéresser d'avoir la traduction des formules/incantations à chaque fois. C'est pourquoi, à la fin de chaque chapitre dans lequel apparaîtra cette langue, vous aurez la traduction à la suite.

Au niveau de la publication, je posterai un chapitre par semaine dans un premier temps, et on verra au fur et à mesure si j'ai assez d'avance, ça pourra être deux par semaine ou un par jour, vous verrez bien xd !

Sur ce je vous souhaite une bonne lecture, et merci beaucoup à celles et ceux qui laissent des reviews, c'est la seule gratification que les auteurices de fanfictions ont, ça nous encourage toujours énormément pour écrire la suite et de voir que ça plaît !

Merci beaucoup à ma super bêta, Kleriwen !

Chapitre 1
Évasion
La lugubre forteresse se dressait sur un îlot solitaire, entourée de la mer à perte de vue. C'était un endroit sombre et glacial, plein de vent, de brume et de nuages constants, où jamais aucun rire ne se faisait entendre, où aucune joie ne transparaissait jamais. Ce n'était pas un lieu dédié. Azkaban était faite pour le désespoir, la souffrance et les cris à longueur de temps. En effet, Azkaban était une prison. Pas n'importe quelle prison, la prison des sorciers. Tous les criminels finissaient dans cet endroit loin de tout, avec pour seule compagnie leurs souvenirs, leurs souffrances pour certains, leur folie pour d'autre, mais surtout avec les redoutables gardiens, les détraqueurs. Ces créatures étaient les plus immondes qui puissent être imaginées. Vêtus de capes dissimulant entièrement leur apparence, ils ne se distinguaient que par un froid glacial qui investissait ce qui se trouvait autour d'eux, que ce soit lieux et êtres, leur effroyable râle leur tenant lieu de respiration, mais surtout par leurs effets. Proche d'eux, seules les émotions négatives pouvaient s'exprimer. C'est pourquoi ils étaient si redoutables et si craints. Faisant revivre leurs pires souvenirs aux prisonniers, ces derniers n'avaient plus de forces pour lutter, et la grande majorité d'entre eux devenaient rapidement fous et mouraient abandonnés, dans des hurlements de folie. Les seuls humains autres que les prisonniers étaient des Aurors, corps d'élite de la police magique, qui gardaient les cellules malgré la présence des détraqueurs, ainsi que le personnel pénitencier, qui s'occupait à la fois des cuisines, de la gestion et de toutes les autres tâches nécessaires au bon fonctionnement d'un endroit tel que celui-ci.
Il y avait pourtant un prisonnier qui conservait étrangement sa lucidité. Recroquevillé sur un lit de métal dans l'ombre d'une cellule, un homme grand et maigre à faire peur à cause de l'enfermement et du manque de nourriture convenable, aux longs cheveux noirs et sales, et aux vêtements en lambeaux tenait sa tête entre ses bras. Il marmonnait des paroles incompréhensibles, et lorsqu'il releva son visage que l'on devinait aristocratique mais aux yeux gris hantés par les années de réminiscences douloureuses, un maigre rayon de lumière passant par un soupirail révéla Sirius Black. Six ans. Cela faisait six ans qu'il se trouvait enfermé dans cette foutue prison pour quelque chose qu'il n'avait pas fait. Six ans que James et Lily étaient morts, six ans que Voldemort avait disparu et six ans qu'il n'avait plus vu son filleul, Harry. Harry qui sur ordre de Dumbledore, avait été confié à la sœur de Lily, Pétunia. Une Moldue qui abhorrait tout ce qui avait trait à la magie. Lorsqu'il était arrivé à Godric's Hollow ce soir-là, et qu'Hagrid était venu récupérer Harry, il aurait mieux fait alors d'insister et de passer outre les ordres du vieux. Pourquoi n'avait-il pas fait toutes les démarches pour avoir la garde d'Harry comme le voulaient James et Lily ? Pourquoi avait-il préféré partir à la poursuite de ce sale rat ? Résultat, il s'était retrouvé dans cette prison sordide, avec ces putains de détraqueurs et ces abrutis du ministère qui lui pourrissaient la vie par leurs bêtises. Ces abrutis n'avaient pas pour deux sous de jugeote. Ils se contentaient de suivre la majorité sans réfléchir par eux-mêmes. Pffft! Lorsqu'il avait poursuivi Pettigrow pour avoir des explications et qu'il l'avait rejoint dans cette rue pleine de Moldus, le petit salopard avait oser l'accuser d'avoir trahi James et Lily. C'était lui qui avait fait exploser la rue, tuant sur le coup treize Moldus, puis s'était tranché un doigt avant de se transformer en rat et de disparaître dans les égouts. Et évidemment, les imbéciles du ministère qui étaient arrivés sur les lieux quelques instants après, avaient automatiquement pensé que c'était lui, Sirius Black qui avait commis ces atrocités. Et bien sûr, avec toute l'intelligence et la compétence qui les caractérisaient, ils n'avaient pas voulu écouter ses explications, ni même lui donner un procès sous veritaserum. Non, il était arrivé directement ici. Et dire que Dumbledore aurait pu lui éviter ça ! Dire qu'avec toute son influence, il aurait pu lui obtenir un procès pour qu'il puisse s'expliquer et permettre que Pettigrow soit arrêté ! Mais non ! Et depuis six ans, il croupissait ici ! Sirius serra les points de rage, et ses traits se contractèrent. S'il n'était pas encore devenu fou comme tous les autres, c'était grâce à son secret que personne ne connaissait hormis ses amis. Ce secret qui les avait encore plus rapprochés, James, Remus, Peter et lui. Il grogna entre ses dents en repensant à ce dernier. S'il sortait d'ici un jour et qu'il chopait ce rat... Heureusement, les détraqueurs ne pouvaient pas l'atteindre sous sa forme animale car ses émotions et sentiments étaient trop différents. Mais il en avait assez. Il en avait assez de pourrir dans cet endroit, assez des imbéciles qui servaient de gardes, assez de son impuissance, assez de tout ! Il lui fallait quitter cette foutue prison. Il devait retrouver Harry, voir si sa jument de tante le traitait correctement, et si ce n'était pas le cas, la transformer en batracien et ficher le camp avec son filleul. James et Lily avaient fait de lui le parrain de leur fils, et ce n'était pas la bande du ministère qui l'empêcherait de prendre soin de son pupille. Peu importe le temps que ça prendrait, peu importe ce qu'il devrait faire pour ça, se jura-t-il, il sortirait d'ici, récupèrerait Harry, foutrait le camp avec lui, et d'une façon ou d'une autre, obtiendrait enfin un procès et sa liberté. Et la dernière étape serait d'adopter officiellement et légalement Harry, d'en faire son héritier de façon à ce qu'il ne manque jamais plus de rien et que son avenir soit assuré. Il ne restait plus qu'à attendre un moment propice.
— Ce moment est tout proche, préparez-vous ! souffla soudain une voix. Sirius sursauta.
—Quoi ? Qui est là ? s'exclama-t-il.
— Mon identité n'a pour l'heure aucune importance. Le temps est venu pour vous de recouvrer votre liberté et de rejoindre Harry. Le reste sera de votre ressort, reprit la voix.
— Mais qui parle? Où êtes-vous? s'écria Sirius en se levant d'un bond, son regard se fixant partout.
— Je ne suis pas présent actuellement, mais dans quelques minutes j'interviendrai. Ce sera alors votre chance pour quitter ces lieux, répondit la voix.
Sirius se demanda s'il n'était pas en train de perdre la tête.
— Nullement je vous assure ! rit son mystérieux interlocuteur.
Sirius n'eut pas le temps de s'interroger d'avantage sur comment la voix savait ce qu'il pensait. En effet, des voix bien différentes se firent entendre. Des voix bien réelles cette fois. Deux des Aurors arrivaient pour prendre leur tour de garde. Sirius se rassit sur son lit pour écouter la conversation.
— Je me demande bien comment il sera, disait l'un d'eux. D'après ce qu'on dit, il est comme son père, pourri gâté, insupportable !
— Va savoir ! répondit l'autre. Je me méfie des on-dit et de ce qui est raconté dans les livres.
— Peut-être mais pour moi il sera imbuvable. Après tout, il a fait disparaître Tu-sais-qui, donc il doit avoir un ego surdimensionné... Il paraît qu'il était pareil à Poudlard qu'au ministère. Et toute la bande était comme ça. Potter, Black, Lupin et Pettigrow, la bande de Gryffondor, qui a fait tourner McGonagall et tous les professeurs en bourriques toute leur scolarité. Eh bien tu vois pour moi, le fils Potter est exactement comme son père. Après tout, les livres ont besoin de faits et les auteurs de sources pour être écrits.
Sirius fulminait. Ces crétins parlaient d'Harry.
— Et d'abord qu'est-ce que vous en savez comment il est hein ? gronda-t-il.
— Ah tiens t'es réveillé Black, ricana le premier. T'es pas encore barge depuis le temps ?
Les deux hommes éclatèrent de rire. Sirius bondit sur ses pieds.
— Je vous signale que vous parlez de mon filleul bande de demeurés ! rugit-il. Je vous interdit de parler de lui comme ça alors que vous ne le connaissez même pas ! Et en plus vous vous fiez à des torchons comme la Gazette et à des bouquins sans aucun fond de vérité ! Rien qu'une bande de vautours, de charognards et d'abrutis comme vous ! Voilà ce que sont les journalistes et consorts !
Les rires s'interrompirent aussitôt.
— Si j'étais toi Black je la ramènerais pas trop. Après tout si le gosse est orphelin, c'est parce que tu as vendu les Potter à ton maître.
— Vous n'êtes qu'une bande de crétins infoutus de penser par vous-mêmes ! Les toutous du ministère, vous faites ce qu'on vous dit et ça cherche pas plus loin ! Pas étonnant qu'on en soit là si notre gouvernement embauche de tels imbéciles ! Quoi que quand on voit quel idiot nous sert de ministre de la magie, on comprend mieux tout de suite ! Fudge est stupide, donc il emploie des gens stupides. Et c'est pareil dans tout le ministère. En tous cas, le département des Aurors a bien régressé depuis six ans », railla Sirius. Il eut un sourire narquois en voyant les geôliers se rembrunirent. Ils n'avaient plus du tout envie de rire.
— Répète ça pour voir ? gronda le plus grand des deux, brun roux, une main dans la poche de sa robe, là où Sirius savait que se trouvait sa baguette magique.
— Eh bien quoi ! railla-t-il. Tu t'es senti visé ?
— Espèce de sale Mangemort ! rugit l'autre en sortant sa baguette. Je vais te...
Mais son collègue châtain, plus petit et plus râblé lui attrapa le poignet.
— Non Gordon. Lui fait pas ce plaisir !
Le dénommé Gordon respira un grand coup pour se calmer et rangea sa baguette. Sirius lui sourit moqueusement. Après tout, son seul plaisir ici était de narguer cette bande d'ignares quand ils le provoquaient. Mais soudain, un son incongru dans un tel endroit se fit entendre. Un éclat de rire. Sirius fronça les sourcils. Cette voix, c'était celle qui lui avait parlé quelques minutes plus tôt. C'était une voix bizarre, car c'était une voix très jeune, comme appartenant à un enfant ou un très jeune adolescent.
— C'était quoi ça ? demanda le châtain.
— On aurait dit un gosse, répondit Gordon. Mais c'est pas possible, y'a pas de gamins ici !
Un nouveau rire traversa le couloir, et une silhouette encapuchonnée apparut devant les gardes. Ces derniers tirèrent instantanément leur baguette.
— Allons, allons, messieurs, point de zèle je vous prie ! les réprimanda l'inconnu, comme s'il s'adressait à des petits enfants.
— Mais c'est quoi ce bordel ! s'exclama le châtain. On dirait vraiment un gosse.
— J'en sais rien, je vois pas son visage avec cette capuche, répondit Gordon. Mais à sa voix on dirait ouais !
— T'es qui gamin et comment t'as pu entrer ici ? interrogea son collègue en pointant sa baguette sur l'inconnu.
— Que de questions, rétorqua celui-ci, un sourire moqueur perceptible dans sa voix. Voyons voir. Une sécurité inexistante, des créatures monstrueuses n'ayant rien à faire en ce monde et des gardes insignifiants !
Les deux Aurors se regardèrent, abasourdis par l'audace de leur interlocuteur. Sirius de son côté observait la scène, un air on ne peut plus satisfait sur le visage. Enfin quelqu'un qui venait rabattre le caquet de cette bande de sous-fifres !
— Ça veut dire quoi ça, sécurité inexistante et créatures monstrueuses ! rétorqua Gordon, scandalisé. Les contrôles sont infranchissables, tous les visiteurs doivent donner leur baguette à l'entrée, et ils sont fouillés avant de faire leurs visites. Ils ne peuvent tout récupérer qu'en repartant. Quant aux détraqueurs, ils sont certes affreux, mais au moins ils empêchent les évasions !
— Oh bien entendu ! répondit l'étranger. Je ne nie pas que pour vous c'est optimal, mais votre société et surtout votre magie étant ce qu'elles sont, à savoir pitoyables, il s'agit d'une plaisanterie pour moi. Sachez que nul ne saurait me retenir où que ce soit contre mon gré, je vais et je viens comme il me plaît, j'entre où je le désire comme je l'entends et j'agis comme il me convient ! Ceux qui, par le passé, se sont mesuré à moi en pensant dans leur incommensurable orgueil me faire plier, l'ont très vite regretté.
La tirade, et surtout le langage inhabituel de celui dont ils étaient à présent certains qu'il était un tout jeune garçon, firent s'écarquiller les yeux de Sirius et des deux Aurors.
— J'hallucine. dit Gordon en se pinçant.
— Je crois pas non, répondit son partenaire en faisant de même par acquis de conscience.
L'étrange garçon eut un reniflement méprisant.
— Bien ! dit-il. À présent que ces petits détails sont éclaircis, je vais pouvoir accomplir ce pourquoi je suis ici. Mr Black, ainsi que je vous l'ai dit plus tôt, il est temps pour vous de quitter cet endroit méprisable. En vérité, l'aide que je puis vous apporter est minime, puisque vous avez d'ores et déjà votre plan d'évasion. Le seul détail qui vous faisait défaut, c'était le moyen de vous débarrasser de ces deux nuisibles, d'où mon assistance. Lorsque ce sera chose faite, il vous appartiendra de mettre en application ce que vous avez prévu.
Sortant de leur hébétude, Gordon et son collègue châtain réagirent.
— Quoi ? s'exclama celui-ci. Non mais tu crois quoi gamin ! T'es qui pour te pointer ici et nous parler comme ça ? Et Black ne sortira jamais d'ici ! Et toi tu vas aller faire un tour au ministère pour interrogatoire. Stupéfix ! s'écria-t-il, sa baguette pointée sur l'étranger. Mais le sortilège n'eut absolument aucun effet. Le garçon inconnu se contenta de faire un petit mouvement du poignet, et l'éclair rouge alla frapper le mur à l'autre bout du couloir.
— De la magie sans baguette ! s'écria Gordon, les yeux écarquillés. Mais c'est...
Il fut interrompu par le rire du garçon.
— Pitoyable ! Avoir besoin d'artéfacts comme ces misérables bouts de bois afin de pratiquer la magie, voilà qui est absolument ridicule ! Vous vous prétendez sorcier, mais vous êtes incapables d'user de vos pouvoirs sans ceci.
Il pointa les baguettes d'un doigt long et fin.
— Vous vous trouvez totalement démunis lorsqu'elles vous sont arrachées. Risible n'est-il pas ? ricana-t-il, ignorant la stupeur de ses vis-à-vis. Mais trêve de plaisanteries et de palabres stériles ! reprit-il, la voix mortellement sérieuse. Je ne formulerai ma demande qu'une seule et unique fois. Passez votre chemin et laissez Mr Black partir, ou bien résistez et vous ne sortirez pas indemnes de notre affrontement.
Les habituels cris et hurlements s'étaient tus depuis déjà quelques minutes. Tous les prisonniers, dans un fugace moment de lucidité, observaient, incrédules, la scène invraisemblable qui se déroulait devant eux. Gordon se tourna vers son collègue :
— Va chercher les détraqueurs John. Qu'ils reconduisent cet intrus à la sortie, et ensuite qu'ils disent aux autres de l'embarquer au ministère.
L'autre hocha la tête et s'éloigna. Le garçon, toujours immobile, ne bougea pas d'un cil, ne paraissant pas du tout intimidé par la menace des détraqueurs. Son capuchon se pencha sur le côté, comme s'il écoutait quelque chose que lui seul pouvait entendre. Et en effet, quelques instants plus tard, le froid accompagné du râle caractéristique se répandit. Les prisonniers commencèrent à s'agiter. Sirius sentit ses démons revenir au galop, tandis que John arrivait, suivit par deux détraqueurs.
—Belle tentative je l'admets, dit l'inconnu, parfaitement calme. Mais cela sera tout à fait inutile. Ces créatures ne peuvent m'atteindre.
— Allons, ne dit pas de bêtises mon garçon, rétorqua Gordon. Personne ne peut résister aux détraqueurs sans un Patronus.
— C'est en effet le cas pour vous, répondit le garçon, toujours aussi calme. Il en va différemment me concernant. Ainsi que je l'ai mentionné, nul être ne peut m'être préjudiciable. Et bien qu'efficace dans une certaine mesure, votre sortilège du Patronus n'est rien. Moi en revanche, j'ai le pouvoir d'anéantir ces abominations de façon définitive. En outre, ces créatures sont une pure hérésie à la magie et à l'existence même, dont je ne puis souffrir la subsistance. Et se tournant vers les détraqueurs qui glissaient vers lui, il leva une main et prononça deux mots dans une langue étrange. Une langue qu'aucune personne présente à part lui ne pouvait connaître et comprendre. Storgal Zvialkalthnar !
De sa main jaillit alors un feu rougeâtre incandescent, qui passa au-dessus de la tête de John qui dû se jeter au sol en poussant un cri, et frappa les détraqueurs. Les créatures émirent un son d'agonie indescriptible. On aurait dit un mélange entre leur râle habituel et le hurlement de milliers d'âmes en peine. Un son atroce pour toutes les oreilles. Et en réalité, il s'agissait bien d'âmes. Car à l'instant ou le sortilège les toucha, les détraqueurs s'évaporèrent littéralement tandis que des volutes blanches s'échappaient de leurs capes embrasées, et disparaissaient en traversant les murs et le plafond. Il s'agissait de toutes les âmes que les créatures avaient aspirées, dévorées. Toutes ces âmes arrachées à leur propriétaire, et qui étaient restées emprisonnées dans ce qui servait d'intérieur aux détraqueurs, toutes ces âmes étaient enfin libres et passaient le voile pour atteindre enfin l'autre côté. La fuite des âmes provoqua un véritable brouillard opaque qui mit quelques minutes à disparaître. Et lorsqu'enfin la dernière eut disparut, leurs hurlements s'estompèrent avec elle. L'écho retentit encore un moment, puis un silence assourdissant succéda au tumulte. Les deux Aurors, Sirius et les prisonniers étaient figés, bouches bées, les yeux écarquillés face au spectacle auquel ils venaient d'assister. John se releva en tremblant, et ramassa sa baguette qu'il avait laissé échapper dans sa précipitation à ne pas finir brûlé vif.
— Mais c'est... C'est... bafouilla-t-il, incapable de trouver les mots pour exprimer sa pensée.
Le garçon inconnu reprit la parole, sortant les autres de leur torpeur, et tout le monde se tourna vers lui. Il était le seul à n'avoir pas cillé.
— Voyez. Si vous n'aviez pas dénaturé la magie, vous auriez connaissance de ce sortilège ainsi que de tant d'autres qui vous seront à jamais inaccessibles, tant que vous n'aurez pas acquis la compréhension. Et à présent il est temps, tout ceci à assez duré. Je ne tolère pas les importuns et les parasites qui me font perdre mon temps inutilement.
D'un geste de la main, il pétrifia les Aurors qui s'effondrèrent, observateurs impuissants. Les enjambant, il s'approcha de la porte de la cellule de Sirius qui le fixait, toujours abasourdi, et posa sa main sur les barreaux. Instantanément, ceux-ci fondirent et en quelques secondes, le sol fut inondé de métal liquide. Sirius fit un pas hésitant, puis un autre, comme s'il ne croyait pas à sa chance. Ce qui était le cas. Mais voyant que son sauveur ne faisait pas mine de reformer la grille, il sortit finalement de la cellule et se tourna vers son libérateur.
— Je... commença-t-il mais le garçon l'interrompit :
— Je vous en prie, ne me remerciez pas. J'ai fait ce qui devait être fait. Il est intolérable que de telles injustices soient permises. En outre, Harry a besoin de vous, et vous êtes le plus à même de prendre soin de lui.
Sirius hocha la tête, et fixa le capuchon de l'inconnu, à l'endroit où il devinait que se trouvaient ses yeux. Il plongea dans deux puits abyssaux d'un bleu profond, insondables, qui semblaient lire au plus profond de son âme. Il s'efforça par son regard de transmettre toute sa gratitude, et l'autre hocha la tête. Puis il se reprit :
— Comment va Harry ?
— Je vous dirais simplement que votre méfiance quant à son placement dans cette famille était parfaitement justifié, répondit-il. Ce... Dumbledore... prononça-t-il avec un méprit évident, répondra de ses actions le moment venu. Il ne lui appartenait pas de décider de l'avenir de votre filleul. Étant son parrain ainsi que son tuteur désigné par ses géniteurs, ce droit vous est dû. Il en va de même pour votre enfermement illégal ici. À présent, hâtez-vous. Les autres gardes s'approchent. Ils ont été alertés par ce qu'il s'est produit. Je vais les retenir et les mettre hors d'état de nuire. Dès lors que vous serez hors de leur champ de vision, utilisez votre carte maîtresse afin de passer inaperçu. Votre plan est parfait, personne n'ayant connaissance de votre secret, nul ne pourra vous retrouver si tel est votre désir. N'oubliez point de reprendre possession de vos effets personnel qui se trouvent dans la salle des gardes à l'entrée de la prison.
Sirius hocha une nouvelle fois la tête, le remercia chaleureusement puis partit en courant. Il rasa les murs, se faisant le plus petit et le plus discret possible lorsqu'il croisa le reste de la garnison qui se ruait vers sa cellule dans une cavalcade retentissante. Aucun ne lui prêta attention, tant ils étaient pressés. Et heureusement songea Sirius, car affaibli comme il l'était et sans baguette, il n'aurait pas tenu trois secondes face au groupe entier. Il sourit et ricana en se disant que si son sauveur était aussi puissant qu'il semblait l'être, les zozos ne feraient pas long feu face à lui. Et il avait raison !
Lorsqu'ils atteignirent le couloir où se trouvaient la cellule de Sirius Black, les Aurors se stoppèrent net. Ils analysèrent la situation en quelques secondes, stupéfaits. Gordon et John à terre pétrifiés, des lambeaux de capes des détraqueurs mais sans leurs occupants, du métal fondu emplissant le couloir, vestige des barreaux de la cellule, cette dernière vide et Sirius Black évadé. Sirius Black évadé ?
— Bordel ! rugit l'un des Aurors. Black s'est échappé ! Mais par Merlin comment a-t-il pu faire fondre la grille sans baguette ?
C'est alors qu'ils virent la silhouette encapuchonnée à l'entrée de la pièce.
— À ce qu'il me semble, dit la silhouette, vous vous présentez plutôt tardivement chers Aurors.
La voix, enfantine, les stupéfia. Comment un gosse avait-il pu pénétrer à Azkaban et aider Black à s'enfuir ? Le garçon sourit sous son capuchon et cela s'entendit dans sa voix lorsqu'il répondit à la question silencieuse.
— Cette interrogation est légitime bien que récurrente, puisque vos collègues ici présents ont eu la même. Cependant je ne vois guère la nécessité de vous répondre, je pense que vos confrères le feront sans peine dès lors qu'ils seront libérés de mon sortilège bien entendu. En ce qui me concerne, j'ai accompli ma mission, je vais donc me retirer et vous saluer.
L'assurance du gamin était incroyable. Toutes les baguettes se pointèrent sur lui.
— Je crois plutôt que tu vas nous suivre pour répondre à quelques questions mon garçon, rétorqua un autre garde. Comme par exemple, comment tu as pu faire pour aider Black à s'évader et surtout comment tu as pu pénétrer ici ?
Un soupir exaspéré lui répondit.
— Je dois avouer que la bêtise humaine me sidèrera toujours. Est-ce trop pour les mortels que de reconnaître leurs échecs et leur infériorité lorsqu'il est pourtant évident que vous ne faites pas le poids face à un adversaire ?
Il eut un petit ricanement.
— À quoi bon poser une question lorsque j'ai connaissance de la réponse ? Naturellement que ça l'est. Sinon pourquoi vous obstineriez-vous ? Malheureusement, je n'ai guère le temps de jouer avec des bébés de votre acabit. Faites place !
Et d'un simple mouvement de main, il balaya les Aurors, les éparpillant aux quatre coins du couloir dans des cris stupéfaits. Personne n'avait eu le temps de réagir, tant son discours les avaient choqués et tant son action avait été rapide. Le garçon encapuchonné enjamba sans se presser le tas de membres, et s'éloigna tranquillement, ses mots railleurs parfaitement audibles tandis qu'il disparaissait à un coin de mur :
— C'est ce que les Mihinoesveikas nomment, me semble-t-il, un strike au bowling !
Son éclat de rire résonna dans la prison. Les Aurors reprirent rapidement leurs esprits, et se relevant en quatrième vitesse, partirent à sa poursuite. Ils eurent tôt fait de le rattraper, et sans sommation, lui lancèrent des sorts afin de l'immobiliser. Mais aucun n'atteignit sa cible. Il bougea si vite que ce fut comme s'il avait transplané, ce qui était pourtant impossible ici. Il esquiva tous les sorts et réapparut derrière eux. Son ricanement moqueur les fit se retourner.
— Belle tentative, mais vouée à l'échec ! Et à présent, hors de ma route ! Elzviarcar, lança-t-il, sa main tendue vers un garde. Un éclair de lumière jaune en jaillit, frappa l'homme qui fut projeté plusieurs mètres en arrière et s'effondra, inconscient. Cela déclencha le combat.
Les Aurors attaquèrent simultanément. Des sortilèges de stupéfixion, de désarmements inutiles puisqu'il n'utilisait aucune baguette, et de pétrification fusèrent dans tous les sens dans sa direction. Sans aucun effort, il en esquiva certains, détournant les autres d'un coup de poignet négligent.
— J'admets que vous vous avérez être des adversaires convenables, mais cela ne suffira point, ricana-t-il. Liven Irtnar ! Kelielt ! Viejkalortar ! s'exclama-t-il à toute vitesse, propulsant en rafale trois sorts respectivement rouge, blanc et orange.
Les Aurors avaient du mal à suivre. Ils étaient complètement démunis. Non seulement leur adversaire était apparemment un gosse même pas encore en âge d'aller à Poudlard bien qu'il ait l'air grand physiquement, mais en plus il utilisait une langue et des sorts qui leur étaient totalement inconnus. Et ils préféraient qu'aucun de ces sortilèges ne les touchent, pour des raisons évidentes. En effet, être atteint par un sort inconnu était généralement une très mauvaise idée quand on n'en connaissait pas les effets. Le pire était pourtant que le gosse alternait les incantations et les informulés. Et tout ça sans baguette, et avec ses deux mains. Le désarroi était total. Ils étaient tous aguerris. Des hommes et des femmes formés au combat, à affronter les pires mages noirs comme Voldemort. Mais jamais rien ne les avaient préparés à affronter un adversaire utilisant la magie sans baguette et encore moins une langue et une magie inconnues. Les sorciers pouvant faire de la magie sans baguette étaient extrêmement rares, car cela demandait une grande puissance magique et l'effort était épuisant. Dumbledore et Voldemort faisaient partie des seuls connus la maîtrisant. Mais ici, ils avaient affaire à un enfant, pas très âgé d'après sa voix, et qui utilisait la magie sans baguette mais combattait comme les meilleurs d'entre eux. Ils échangèrent ainsi des sorts et des maléfices pendant un certain temps, et malheureusement, plusieurs Aurors furent touchés par ceux du garçon. Mais personne n'eut le temps de vérifier leur état, car s'arrêter était synonyme de défaite. Ils espéraient juste qu'aucun n'était mort.
— Mon intention n'est nullement de vous éliminer, ne vous en faites pas, leur dit soudain le garçon, comme lisant dans leurs pensées. Si cela s'avérait être le cas, vous seriez d'ores et déjà tous décimés. Et il en sera ainsi tant que vous-mêmes ne tenterez point de le faire.»
L'idée était choquante. Tuer un enfant, jamais ! Ils n'étaient pas des Mangemorts ! Un petit rire répondit à cette pensée collective.
«Le gamin lit dans les pensées», se dit un Auror, tout en esquivant un sort d'une couleur violacée peu engageante, puis un autre verdâtre qui le fit se jeter au sol en catastrophe.
Le vert était caractéristique de l'Avada Kedavra.
«Mais pourtant, se dit l'Auror, s'il n'utilise aucun sort comme les nôtres, logiquement, s'il a lui aussi un sort de mort équivalent à l'Avada, ce n'est pas l'Avada.»
— Excellente déduction, lui répondit le garçon en esquivant un énième Stupéfix. Ne vous en faites guère, vous aurez l'occasion de découvrir mon propre sortilège de mort.
L'Auror eut un frisson d'anticipation. Il avait le très mauvais pressentiment que ces paroles étaient prophétiques. L'enfant ricana.
Mais brusquement, un froid intense se répandit, et du gel commença à apparaître sur les murs de pierres et les carreaux des sombres fenêtres.
— Et merde les détraqueurs ! rugit une femme. Ils ont dû sentir le combat. Tous ensemble ! Spero Patronum ! s'écrièrent tous les Aurors d'une même voix.
Différents Patronus apparurent, repoussant la dizaine de détraqueurs qui arrivaient.
— Efficace, mais point assez. Je m'en charge ! déclara le garçon. Storgal Zvialkalthnar ! lança-t-il.

Et comme un peu plus tôt, les créatures furent anéanties par le feu rouge sous les yeux exorbités des Aurors, qui se jetèrent tous à terre dans un mouvement de panique collective lorsque les hurlement des âmes libérées s'élevèrent. Le brouillard qui en résulta fut d'une insondable opacité contrairement à la première fois, et les hurlements encore plus terribles, car le nombres d'âmes était drastiquement démultiplié. Lorsque le calme revint enfin après plusieurs minutes, le garçon avait totalement disparu, comme évaporé. Sa voix se fit pourtant entendre une dernière fois dans Azkaban, comme semblant venir de partout à la fois :
— Il est inutile de me chercher, nul ne saurait me trouver si j'en ai décidé ainsi. Votre obstination étant ce qu'elle est, je sais parfaitement que vous vous y efforcerez tout de même, mais dans ce cas, ayez conscience que votre temps sera perdu de façon stupide. Je vous souhaite le bonjour !
Lorsque l'écho de ses paroles se fut estomper, ce fut le branle-bas de combat. Ranimant Gordon et John au passage, les Aurors s'empressèrent de manger quelques Chocogrenouilles et autres chocolats afin de dissiper les effets des détraqueurs, puis fouillèrent Azkaban de fond en comble, mais sans trouver la moindre trace du garçon mystère.
— Prévenez Robard ! ordonna le chef du détachement. Dites-lui tout ce qui s'est passé, et que Black s'est échappé. Je pense que nos souvenirs ne seront pas de trop parce que sinon, il risque d'avoir du mal à nous croire. J'ai jamais vu ça. Il a littéralement détruit les détraqueurs ! Et dire que notre seul moyen de défense c'est le Patronus, et lui en un sort il les a évaporés ! Pfuit ! Et puis par tous les calçons de Merlin, c'est quoi ces putains de sorts et cette langue qu'il utilisait ? Et cette magie?
Pendant qu'il divaguait ainsi, encore sous le contre-coup des événements, ses collègues obéissaient à ses instructions.
Durant tout ce temps, Sirius de son côté avait pu récupérer ses affaires et sa baguette, puis sous sa forme de chien, il avait traversé la mer jusqu'à la crique la plus proche. Là, à l'abri d'un pont, il avait dormi plusieurs heures, restant sous sa forme Animagus pour ne pas attirer l'attention, épuisé par tout ce qui s'était passé. Lorsqu'il se réveilla, un peu plus frais maintenant qu'il était enfin hors d'Azkaban et de l'influence néfaste des détraqueurs, il transplana dans une rue déserte de Londres. Il se trouvait proche du Square Grimmaurd, la demeure familiale des Black. Il s'assit sur un banc pour réfléchir à la suite des événements. Avant toute chose, il devait aller à Privet Drive. Et si ce que lui avait dit le garçon étrange était vrai, Harry n'était pas bien traité chez Pétunia. Au fond, le gamin n'avait fait que lui confirmer ce qu'il savait déjà. Ensuite, une fois qu'il aurait extirpé Harry et transformé Pétunia en quelque chose de moche au passage, ils partiraient un certain temps. Ils devraient disparaître sans que personne ne puisse les retrouver. Tant qu'il ne pourrait pas avoir son procès pour s'expliquer et être innocenté, il serait poursuivi, traqué comme une bête, surtout en ayant Harry avec lui. Et le vieux chnoque serait le premier à déclencher l'alerte quand il verrait que son pion avait disparu. Car Sirius avait eu le temps de beaucoup penser ces six dernières années. Dumbledore, qu'il avait toujours considéré comme un mentor, l'avait laissé tomber. Il aurait pu lui obtenir un jugement, mais non. Quand il y réfléchissait, il devinait le plan du directeur. Faire en sorte de l'évincer lui, Sirius, pour pouvoir ensuite placer tranquillement Harry chez la sœur de Lily, pour qu'ayant été maltraité et ne connaissant rien au monde magique, une fois arrivé à Poudlard, Harry voit Dumbledore comme un sauveur, un mentor, un modèle à suivre. Et ainsi, Dumby n'aurait plus qu'à tranquillement amener Harry à faire ce qu'il voulait.
— Vieux con manipulateur ! gronda Sirius. Harry ne sera pas ton pantin ! Tu ne t'en servira pas de chair à canon, et je me contrefous de tes putains d'arguments, prophétie ou pas.
La prise de conscience sur la duplicité du directeur avait été douloureuse pour Sirius. Avec ses airs de papi gâteau, sa barbe blanche, ses cheveux argentés et ses yeux bleus pétillants, Albus Dumbledore était le modèle même de la gentillesse. Il secoua la tête de dépit, et se reprit. Pour l'instant, il devait uniquement penser à Harry. C'était Harry le plus important. Il verrait le reste plus tard. Et d'après ce que lui avait dit le gamin qui l'avait libéré, Dumbledore paierait. Eh bien il ferait en sorte d'être là quand la confrontation entre les deux aurait lieu. Ça risquait d'être intéressant ! L'Animagus sourit et se leva. Il s'étira pour détendre ses muscles engourdis par un trop long moment d'immobilisme, puis transplana, direction Privet Drive !
Il réapparut dans un quartier pavillonnaire. Des pelouses parfaitement entretenues, des haies bien taillées, des voitures rutilantes, «un quartier de Moldus maniaque » pensa-t-il ironiquement. Il s'arrêta devant une grosse Berline aux vitres teintées et s'observa dans l'une d'elle. Il fit une grimace. Avec ses cheveux sales, broussailleux et graisseux de ne plus avoir été lavés depuis six ans, sa barbe pas en meilleure état et ses habits complètement usés, il faisait vraiment peur à voir. Harry risquait de le fuir à toutes jambes s'il se présentait comme ça devant lui. Il ferait peut-être mieux de se rendre un peu plus présentable avant d'aller chercher son filleul ou bien il risquait des ennuis. On ne savais jamais avec les Moldus ! Surtout des coincés comme ça avait l'air d'être le cas dans cet endroit. Bien sûr avec quelques sortilèges de confusion, il pourrait se débarrasser des importuns ou des policiers, mais mieux valait tout de même ne pas prendre de risque. Ce n'était vraiment pas le moment que la clique du ministère débarque pour usage de la magie en présence de Moldus. D'un autre côté, que lui importait leur avis, surtout ceux chez qui vivait Harry ? Non, tout compte fait, il récupérerait d'abord son filleul, et ensuite ils se trouveraient un endroit où dormir et surtout se laver. Le Square ne devait plus être en très bon état depuis le temps. Quant à Kreattur... Il s'arracha à son reflet. Chaque chose en son temps. Pour le moment, Harry.
Il ne lui fallut pas longtemps pour repérer le numéro 4. Il s'approcha de la maison, semblable aux autres et tout aussi pimpante. Vraiment, ce que les Moldus pouvaient être superficiels ! Il frappa à la porte. Il entendit du remue-ménage à l'intérieur, puis celle-ci s'ouvrit sur un grand et gros homme avec une moustache particulièrement fournie, qui le toisa :
— Quoi ? grogna l'homme. Nous ne faisons pas la charité !
— Bonjour Mr Dursley ! dit poliment Sirius, bien qu'en son for intérieur, il eut plutôt envie de dire sa façon de penser à ce cachalot. Je viens chercher Harry.
Le visage de Vernon Dursley se contracta à la mention de son neveu.
— Il n'y a pas d'Harry ici. Disparaissez !
Cette fois, Sirius fut définitivement convaincu. Cette famille était typique. Certains Moldus n'acceptaient pas la magie, et leurs enfants en subissaient malheureusement le prix. Et bien entendu, le ministère n'en avait cure. Et c'était dans ce genre de famille que Dumbledore avait envoyé Harry ! Sirius serra les dents et se jura que le vieux lui devrait des comptes.
— Écoutez-moi bien Dursley ! siffla-t-il. Harry est mon filleul et ses parents me l'avaient confié. Malheureusement, certaines circonstances ont fait que je n'ai pas pu m'occuper de lui avant aujourd'hui, mais maintenant je suis là. Donc vous allez me laisser entrer, et m'amener à sa chambre pour que je puisse le rencontrer.
Le visage du pachyderme devint rouge sous l'effet de la fureur.
— De quel droit osez-vous...
Mais Sirius en avait assez. D'un geste fluide, il sortit sa baguette et la pointa sur son interlocuteur. Celui-ci écarquilla les yeux de terreur à la vue du morceau de bois.
— Vous, vous êtes l'un d'eux ! bafouilla-t-il. Vous êtes un de ces monstres comme notre neveu !
Sirius vit rouge.
— Expulso ! Rugit-il.
Dursley fut propulsé à l'autre bout de son vestibule, où il s'effondra avec un grognement. Pétunia, arrivée entre temps, poussa un cri. Mais Sirius pénétra dans la maison et la pointa à son tour de sa baguette.
— Où est Harry ! gronda-t-il. Je veux le voir, immédiatement !
Tremblant de tous ses membres, la femme lui pointa du doigt le placard sous l'escalier. Le regard de Sirius passa du placard à la femme, puis ses yeux s'écarquillèrent de fureur et ses doigts se resserrèrent sur sa baguette.
— Dites-moi que vous n'avez pas osé ! siffla-t-il d'une voix particulièrement menaçante. Si Lily vous voyait, elle aurait honte ! Vous la traitiez de monstre et j'imagine que vous faites pareil avec son fils, mais le monstre c'est vous et votre baleine de mari. Et votre fils a visiblement hérité de son père, ricana-t-il, en voyant le petit garçon déjà bien enrobé pour son âge qui venait d'apparaître et se cachait à présent derrière sa mère.
Sirius s'approcha du placard, et tenta d'ouvrir la porte, mais elle était fermée à clé. Il la déverrouilla d'un coup de baguette et éclaira l'intérieur d'un sort. Il poussa alors un rugissement de fureur. Sur le sol du placard, emmitouflé dans des couvertures miteuse, un petit garçon le regardait de ses yeux d'un vert aussi incroyable que ceux de sa mère. Se retournant d'un bond vers Pétunia, il pointa de nouveau sa baguette dont des étincelles jaillissaient sous l'effet de sa rage.
— Espèce de... hurla-t-il, sa colère l'empêchant de finir sa phrase. Je ne sais pas ce qui me retient de vous transformer en bête de foire et de vous embarquer dans ce que vous appelez des zoos. Ça vous plairait d'être enfermé comme ça comme un animal en cage ? Ça vous irait certainement beaucoup !
Il s'avança à grand pas vers la femme qui piailla de terreur en reculant, tentant tant bien que mal de protéger sa baleine de fils derrière elle. Son mari, toujours à terre, se recroquevilla d'avantage. Acculé maintenant contre le mur, Pétunia Dursley tremblait de tous ses membres tandis que la baguette de Sirius s'enfonçait dans son ventre.
— Je ne comprends même pas comment les autorités Moldus peuvent accepter que vous éleviez un gosse alors qu'il est pourri gâté et que vous maltraitez votre propre neveu ! Apparemment, peu importe la société, les gouvernements sont tous aussi corrompus. Et maintenant, qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de vous hein ?
Il s'efforça de se calmer en prenant de grandes inspirations.
— Très bien, reprit-il d'une voix plus calme. Vous trois, il pointa tour à tour les trois Dursley de sa baguette, vous allez dans la cuisine et vous n'en bougez pas compris ? Avisez-vous de tenter quoi que ce soit, ou de vous enfuir, et je vous promet que je vous change en crapauds et que je vous balance dans la première rivière venue. Je ne suis pas certain que vous fassiez long feu !
Terrorisés, les Moldus s'empressèrent d'obéir et se réfugièrent dans la cuisine, claquant la porte derrière eux. Sirius soupira de satisfaction, puis respira profondément pour achever de se calmer avant de se tourner vers le placard. Harry se trouvait sur le seuil, les yeux écarquillés devant la scène. Sirius lui sourit pour le rassurer.
— Salut Harry, dit-il doucement. Je m'appelle Sirius. J'étais le meilleur ami de ton père, et je suis ton parrain. Je suis venu te chercher.
— Mon, mon parrain ? balbutia Harry, incrédule. Mais je n'ai pas de parrain !
Sirius soupira en se passant la main sur le visage de lassitude.
— Tu n'es au courant de rien c'est ça ? demanda-t-il en confirmation.
— Au courant de quoi ?
L'Animagus soupira de nouveau.
— Écoutes, ce n'est pas le meilleur endroit pour discuter de tout ça, mais je vais te résumer les grandes lignes.
Il expliqua alors à Harry ce qu'était la magie, ainsi que son histoire et pourquoi il ne venait que maintenant le chercher. Harry l'écouta sans l'interrompre, mais ses yeux s'écarquillaient et brillaient au fur et à mesure.
— Alors, vous êtes vraiment mon parrain ? demanda-t-il, n'osant pas y croire. Sirius hocha la tête.
— Oui. Et c'est moi que tes parents avaient désigné pour m'occuper de toi s'il leur arrivait quelque chose. Mais je comprendrais si tu préfères rester ici malgré le traitement que ces gens te font subir. Après tout, tu ne me connais pas, tu ne sais rien de moi et puis je ne suis pas vraiment présentable !
Harry acquiesça.
— Je veux venir avec vous. Ça a vraiment l'air chouette la magie, et au moins maintenant je comprends mieux ces trucs bizarres qui me sont arrivés.
— Quels trucs bizarres ? demanda Sirius, intrigué.
— Ben par exemple une fois, l'institutrice m'avait dit quelque chose qui m'a énervé, et ses cheveux se sont retrouvés colorés en bleu.
Sirius éclata de rire à cette idée.
— Une autre fois, reprit Harry, je me suis retrouvé sur le toit de l'école pour échapper à Dudley et sa bande. J'ai eu l'impression d'être porté par le vent et hop, j'étais là-haut.»
— Très impressionnant ! dit l'Animagus. Le transplanage spontané est rare dans la magie accidentelle. C'est la preuve que tu es puissant, comme tes parents. Et je pense que tu as hérité de l'esprit Maraudeur de James, ajouta-t-il en souriant fièrement.
— C'est quoi l'esprit Maraudeur ? demanda Harry, avide de savoir.
— Je te raconterai tout ça plus tard, il est temps de partir. On aura tout le temps de discuter après, et d'ici ton entrée à Poudlard dans quatre ans, tu sauras tout sur ta famille.
— C'est quoi Poodingaulard ?
Sirius explosa de rire en se tenant les côtes, des larmes coulant de ses yeux. Cela faisait six ans qu'il n'avait plus ri comme ça. En fait, ça faisait six ans qu'il n'avait plus ri du tout.
— Non Harry, pas Poodingaulard ! s'exclama-t-il entre deux hoquets. Poudlard ! P-o-u-d-l-a-r-d. C'est l'école de sorcellerie, là où tu apprendras pendant sept ans à maîtriser ta magie.
— Ah d'accord, désolé ! s'excusa Harry, penaud.
— C'est rien ne t'inquiète pas, j'avais bien besoin de rire un bon coup. Maintenant, va prendre tes affaires, il faut partir.
Harry acquiesça et alla récupérer ses maigres possessions qu'il mit dans un sac à dos.
— C'est tout ?
— Oui, je n'ai pas grand choses.
Sirius pinça les lèvres et il foudroya la porte de la cuisine du regard.
— Tu veux dire au revoir à ces... ces gens ? interrogea-t-il quand-même.
— Je pense que oui. Même s'ils m'ont fait dormir dans un placard et beaucoup moins bien nourri que Dudy, il prononça le petit surnom que lui donnait sa mère d'un air moqueur, ils ont quand-même prit soin de moi d'une certaine façon.
Il ouvrit la porte.
— Eh bien... euh... au revoir ! lança-t-il mal à l'aise.
Sirius passa la tête à son tour.
— J'emmène Harry, vous ne le reverrez jamais. Vous effacer la mémoire ne servirait à rien. Le vieux chnoque est un excellent Legilimens, et puis de toute façon il comprendra vite, il est très intelligent. Ça n'a aucune importance qu'il sache. Allez viens Harry.
Ils adressèrent un signe de tête sec aux trois Moldus, puis quittèrent enfin la maison. Harry ne jeta pas un regard en arrière, trop heureux d'être enfin débarrassé de cet endroit. Il avait toujours du mal à croire à sa chance.
— Qui est le vieux dont vous parliez ? demanda-t-il curieux.
— Un personnage dont tu devras te méfier. Ça fait partie de ce que je dois t'expliquer. Bon ! Que dirais-tu de manger quelque chose, puis de se trouver un endroit sympa où dormir ? J'ai bien besoin d'une bonne douche !
Harry acquiesça avec enthousiasme. Il mourait de faim. Ils allèrent se restaurer dans un snack, puis Sirius lui tendit son bras.
— Accroche-toi bien surtout, je ne veux pas te perdre en route. On va transplaner. Et avant que tu poses la question, ajouta-t-il moqueur en voyant Harry ouvrir la bouche, c'est l'un des transports sorciers les plus rapides. On disparaît d'un endroit pour réapparaître presque aussitôt dans un autre.
— C'est un peu comme ce qui m'était arrivé à l'école ? C'est la téléportation comme ça !
Il claqua des doigts pour illustrer son idée.
— On peut voir ça comme ça sauf que c'est pas le vent qui te porte. Tu es prêt ?
Harry acquiesça, et attrapa fermement le bras de son parrain. Dans un crac sonore, ils disparurent. Rien ne pouvait désormais attester de la présence d'Harry Potter et Sirius Black à Privet Drive, hormis leur disparition pure et simple de tous les radars.
Et ce fut le début de la panique.

Storgal Zvialkalthnar : Feu Purificateur
Elzviarcar : Inconscience
Liven Irtnar : Lévitation Propulsion
Kelielt : Expulsion
Viejkalortar : Désarmement
Mihinoesveikas : Sans magie
Je vous souhaite une bonne semaine, et à lundi prochain pour le chapitre 2 !