Résumé: Sirius Severus et Harry fuient en catastrophe à Forks, là où les attendes leur nouvelle maison, pas toute à fait restaurée, la faute au Directeur de Poudlard et ses sombres desseins concernant le "Sauveur". Protégés par le MACUSA et par la Meute de la Push, ils espèrent être enfin à l'abri, mais rien n'est moins sur

Couple: FANFICTION SLASH! Mais j'ai envie de vous laisser la surprise pour les couples^^

Rating: Le plus haut parce que oui je ne suis pas une tendre et on va, comme toujours aborder des thèmes qui sont pas toujours joyeux et aussi des passages citronnés donc vous voilà prévenu

Disclaimers: les oeuvres originales ne m'appartiennent pas, je ne fais que m'amuser avec les personnages et l'univers comme tant d'autre

amusez vous bien!

Star light

Chapitre 28 ;

Le 27 au matin, alors que le soleil se levait à peine, les flammes de la cheminée du manoir passèrent de l'orange au vert, signe qu'un voyage était en cours. Sebastian et Shawn qui étaient tranquillement installés devant, à boire leur café en amoureux, arrêtèrent leurs timides cajoleries du matin et se levèrent comme un seul homme.

Après quelques secondes, l'Auror Jacobson sortit de l'âtre. Il émit un soupire résigné et les salua d'un signe de tête.

« -Ne vous inquiétez pas, tout va bien, déclara-t-il en voyant leur mine préoccupée. J'escorte seulement une Demoiselle particulièrement persuasive. »

Aussitôt, Luna apparue dans les flammes. L'Auror tendit une main qu'elle saisit avec la grâce éthérée qui la caractérisait si bien et sortit du foyer. Sous une cape en velours moiré d'une couleur argenté, elle portait une robe longue prêt du corps à manches longues au col danseuse, qui lui donnait des airs de fées sorties tout droit d'un conte.

« -La Dame de Lorien en chair et en os ! S'écria Shawn avec des étoiles dans les yeux. »

Luna se mit à rosir, flattée d'être comparée à une telle figure.

« -Merci pour ce si joli compliment, Mr Black.

-Comment se fait-il que vous soyez là, Miss Lovegood ? Demanda Sebastian comme s'il était encore son professeur de potion. »

Luna sourit aimablement et inclina doucement la tête.

« -Je viens voir Draco, répondit-elle comme si c'était une évidence. Il a rompu sa promesse, en témoigne le comportement qu'il a depuis hier, n'est ce pas ? »

Shawn lança un regard de hibou à son mari, qui se contentait d'observer la jeune femme d'un air entendu, pas plus surpris que cela. Mais enfin ! Comment savait-elle... ?

« -Je sais. C'est tout. »

Sa petite voix cristalline le laissa démuni, la bouche béante. Elle alla poser sa cape sur la patère de l'entrée, tandis que l'Auror Jacobson prenait place dans un des canapé.

« -Pardon si je prends mes aises mais j'ai été d'astreinte toute la nuit et elle m'a dit que ça risquait d'être long, se justifia-t-il en désignant Luna qui se dirigeait maintenant dans l'escalier.

-Sa chambre, c'est bien la deuxième porte à gauche ?

-Heu... Oui, répondit Shawn abasourdit. »

Elle lui sourit d'avantage, malicieuse et disparue aussi silencieuse qu'une ombre.

Dans un souffle incrédule, Shawn se rassit en continuant de fixer les premières marches de l'escalier.

« -Mais... Qu'est ce... Qu'est ce qu'il vient de se passer ? Balbutia l'animagus tandis que Sebastian servait une tasse de café à l'Auror.

-L'effet Luna mon amour, répondit le potionniste. Tu vas t'habituer. »

Il le rejoignit sur le canapé et l'entoura de ses bras et de ses jambes. Shawn allait pour protester, pas très à l'aise dans cette position devant l'Auror, mais celui-ci somnolait dans son fauteuil et ne leur prêtait aucune intention.

« -Juste une minute, pria Sebastian et calant son menton dans son cou. Je n'ai pas encore eu ma dose de toi... »

Son mari le serra un peu plus fort contre lui, au point qu'il puisse sentir la tension de son torse dans son dos. C'était tendre et emprunt d'une sourde angoisse, pareille à celle qui poissait les murs à intervalles réguliers depuis l'arrivée de Dray. Le blond avait beau faire bonne figure, le manque de ses parents, ainsi que les contres coups de la guerre se sentaient dans chacun de ses gestes, dans chacune de ses extravagances. Et c'était pire depuis qu'il était revenu seul le soir du 25.

Alors Shawn ne dit plus rien, se contentant de se laisse câliner quelques minutes supplémentaires. Ils étaient tous inquiets. Ils faisaient de leur mieux pour conjuguer avec le caractère pudique de leur nouveau protégé, mais l'attente, autant que le sentiment d'impuissance ne cessait de les frustrer. Comme cela l'avait été avec Evan...

La tempête couvait et menaçait de les emporter. Le blond gardait pour lui sa peine, sa rancune, et ses regrets.

Mais que c'était-il passé de plus cette fameuse soirée ? Même Evan n'en savait pas beaucoup plus.

Un peu avant minuit, Dray était revenu d'une pause cigarette et avait souhaité la bonne nuit à tout le monde, prétextant une migraine aussi soudaine qu'effroyable. Il avait sommé Evan de rester où il était et il avait transplané directement au manoir, échappant d'une habile pirouette aux questions du brun, respectant sa promesse de ne jamais lui dire à quel point il allait mal...

Et c'était le plus gros euphémisme de l'année !

Outre ses remords pour son comportement passé, celui qu'il avait eu dans le présent ne le rendait pas plus fier.

Ce qu'il avait fait à Jacob en le poussant dans ses retranchements avait été irrespectueux presque cruel. Il aurait fallut être aveugle pour ne pas voir qu'il plaisait à l'alpha. Comme avec beaucoup d'autre il avait noté cette adoration dans son regard et il avait adoré en jouer. Mais face à ses remords, il avait préféré jouer la carte de l'enfoiré... Il avait poussé Jacob à lui faire mal dans un vain espoir que la douleur physique lui apporte l'absolution, l'oubli... Comme ce qu'il avait cherché avec sa dernière conquête. A croire que cette fâcheuse histoire ne lui avait pas servit de leçon...

Mais au contraire de l'odieux personnage qui l'avait brutalisé, Jacob s'était montré doux dans sa prise soudaine de pouvoir. Il avait été enveloppant, presque cajoleur. Il avait fait de son mieux pour contrôler les pulsions du loup en lui, pour ne pas risquer de le blesser. En plongeant dans ses yeux gris, il avait plongé dans son âme. Là où nul n'avait jamais pénétré. Les autres n'avaient jamais voulu voir au delà du personnage qu'il avait mis tant de soin à créer pour rester en vie. Mais Jacob… Jacob l'avait vu, lui, et c'était terrifiant.

Si terrifiant qu'il avait préféré fuir plutôt que lâcher prise, faire confiance... Faire confiance, c'était se mettre en danger ! Se rendre vulnérable ! Le prix à payer était trop grand !... Qu'importe les paroles de Luna et sa promesse...

A quoi bon finalement ? Il finirait seul !

Jacob avait une emprunte quelque part et il finirait par le quitter alors... A quoi bon ?

Et puis comment faire la différence entre ce que l'on veut et ce dont on a besoin ? Pourquoi ça ne pouvait pas être la même chose ?!

Excédé, il été rentré dans le manoir en fulminant et avait courut jusqu'à la salle d'entraînement dans les sous sols. Il avait bardé la pièce de sortilège de silence et de verrouillage, pour être certain de ne pas être interrompu. Il avait retiré son manteau, son bonnet et ses gants, avant d'attacher ses cheveux en un tresse serrée, pour ne pas être gêné. Après quelques mouvements de baguette, des mannequins d'entraînement étaient apparus, menaçants et quelque peu effrayants avec leur démarche de pantins désarticulés.

Un pathétique reflet de lui-même.

Le premier sortilège avait fusé sans même qu'il en ait conscience, percutant le premier mannequin en pleine poitrine. Aussitôt, les autres s'étaient rués vers lui, à l'image de certains mangemorts lors de la guerre, lui donnant l'impression de revivre d'ancien combat. D'instinctifs, les sorts étaient devenus aussi précis que radicaux, comme son père aurait été fier de sa maîtrise...

En virtuose appliqué et désireux de plaire, il se devait de poursuivre jusqu'à ce qu'il ne reste que des miettes de ses ennemis fantoches à défauts d'annihiler ses propres démons intérieurs. Ses muscles avaient protesté sous le rythme infernal qu'il leur infligeait sans pitié. La sueur avait dégouliné de son front, menaçant de brouiller sa vision, inondant son pull, qu'il avait finit par abandonné dans un coin de la pièce.

Petit à petit, les mots qu'il avait échangé avec Jacob s'étaient effacés, lui laissant suffisamment de paix pour qu'il envisage d'aller se coucher.

Il avait rejoint sa chambre dans un état second, le corps tremblant, les poumons suffoquant, l'esprit éteint enfin, même si ce n'était que pour quelques heures...

Mais avec le soleil, les remords étaient revenus plus imposants, plus crucifiants que la veille, le terrassant sur son lit. Il s'était retrouvé incapable de se lever, incapable de parler. Il n'avait supporté ni le jour, ni la voix d'Evan qui était venue lui demander si tout allait bien...

Il n'avait pas répondu, ce contentant de barder sa porte pour que personne ne rentre...

Un corps sans vie. Un cœur à la torture. Un esprit à la dérive. C'est ce qu'il avait été toute la journée du lendemain, et toute la nuit qui suivit. Il n'avait quasi pas changé de position en 24 heures, rendant la douleur de son corps égale à celle de son esprit. Ses muscles étaient tendus, crispés au possible. Des crampes anéantissaient ce qui restait de lui, lui arrachant des plaintes qu'il peinait à garder dans le secret de son oreiller. Mais il s'en fichait, cela lui permettait d'oublier le reste. Que ne ferait-il pas pour affronter la source du problème... lui-même.

Il en était là de ses réflexions lorsqu'on frappa à sa porte. Il grommela et ne répondit pas à l'effronté qui ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour lui, qu'importe que ce soit Evan ou Sebastian !

« -Draco ? »

Le Serpentard releva la tête d'un coup, au point de faire craquer ses vertèbres. Par Morgane ce n'était pas... ?

« -Draco si tu n'ouvres pas la porte, je me verrais dans l'obligation de la faire exploser et je ne suis pas sûr que cela réjouisse tes parrains... »

Même lorsqu'elle était en colère, ce qui était le cas, Luna n'élevait jamais la voix. Elle restait calme et douce, mais il y avait un je ne sais quoi qui transparaissait dans son discours qui présageait d'un danger mortel et imminent.

« -Tu as 15 secondes... »

Comme un enfant terrifié par la soudaine colère d'un de ses parents, Dray s'extirpa de ses draps avec un mélange d'empressement maladroit et d'angoisse. Il manqua se ratatiner par terre, se redressa difficilement et courut vers la porte en boitillant à cause de la courbature géante qu'était son corps. Il saisit sa baguette, retira les sortilèges et ouvrit la porte.

Luna était bien là, baguette brandit à compter les secondes dans un murmure à peine audible qui le fit frissonner. Elle était élégamment vêtu, fidèle à elle même, alors que lui devait être plus proche de l'inféris que du Lord sorcier. Ses grands yeux bleus l'inspectèrent de la tête au pied incisifs, le sondant jusqu'à l'âme, renforçant la pitoyable image qu'il était sûr de renvoyer.

Elle n'eut à cet égard qu'un clignement d'yeux lent qui en disait long, ainsi que d'un très léger soupire.

« -Bonjour, ma Douce, la salua-t-il d'une voix rocailleuse. C'est Evan qui a cafté ? »

C'était petit de s'en prendre au petit brun, mais cela montrait qu'il n'avait plus grand chose sur quoi mettre la faute. Luna haussa un sourcil et pencha la tête.

« -Crois-tu que j'ai besoin qu'il me prévienne ?... »

Dray se racla la gorge. Non, il était évident que non, elle n'avait pas besoin d'être prévenu autrement que par son propre instinct d'oracle en devenir.

« -Vas-tu me laisser sur le pas de ta porte ? »

Dray se mordit la lèvre. A travers ses yeux si bleu, il ne manquerait pas de voir à quel point il était tombé bas, et il n'était pas sûr d'en avoir envie. Mais Luna avançait déjà d'un pas, montrant qu'elle lui demandait la permission pour la forme. Elle entrerait dans sa chambre avec ou sans son consentement.

Le blond ferma douloureusement les yeux avant de s'effacer et le moins qu'on puisse dire c'est que la réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre.

« -Tu sens le fauve... Déclara-t-elle tranquillement en passant prêt de lui. Et cette pièce ? Depuis combien de temps ne l'as tu pas aérer ? »

En se dirigeant vers la fenêtre du salon attenant, elle buta sur un vêtement qu'il avait abandonné là. Elle le repoussa du pied, comme d'autre shoote dans un caillou, tira les rideaux, ouvrit les fenêtres en grand et fit de même avec les volets. La lumière pénétra dans la pièce, aveuglant le Serpentard qui grogna et cligna des yeux.

Sans prêter la moindre attention à ses récriminations, Luna traversa la pièce d'un pas tranquille, traversa le dressing, puis la chambre. Il vit à peine son nez se froncer en distinguant le désordre de draps et de couverture qu'était son lit et ouvrit la fenêtre.

Sous la pâle lueur du petit jour, l'état de sa chambre, reflet de son désordre mental lui sauta aux yeux et il en fut humilié. Il baissa la tête et plissa les yeux pour retenir des larmes d'amertume de s'échapper.

« -La salle de bain est par ici ? »

Luna n'attendit pas de réponse et se dirigea vers la porte laissée fermée et y pénétra sans cérémonie. Presque aussitôt, il entendit l'eau du bain couler et une odeur délicate de lavande se rependre dans la pièce. Il entra à son tour et la vit ranger dans une bourse en perle qu'elle portait à sa ceinture, une petite fiole dont le contenu se rependait dans la baignoire.

« -De quoi apaiser tes muscles, lui dit-elle. Grimpe là-dedans, je vais m'occuper de ta chambre et t'apporter à manger, après quoi nous parlerons tous les deux. »

Aucun de ses mots n'avaient été prononcés plus haut que l'autre. Comme à son habitude, Luna était restée douce et sereine, mais ferme dans ses actions. Elle le regardait avec sollicitude, le visage serein, les lèvres courbées en un fin sourire. Elle le dépassa nonchalamment et referma la porte derrière elle. Il resta plusieurs minutes debout dans l'immense salle de bain à regarder l'eau du bain coulée. Elle était chaude à faire rougir une écrevisse et emplissait la pièce de vapeur, mais c'est ainsi qu'il l'aimait. Dans la chambre, il entendait Luna jeter des sortilèges pour ranger et nettoyer les lieux, telle une petite fée du logis, ou la marraine dans Cendrillon. C'est un rôle qui lui allait bien, la sage femme, protectrice et enveloppante capable d'apaiser tous les mots.

Soudain son chagrin l'accabla comme une chape de plomb, à croire que son cœur venait de lui tomber dans l'estomac. Une boule lui monta dans la gorge, mais il tenta de l'ignorer comme un vain espoir de garder le contrôle. Il retira son pantalon et grimpa dans la baignoire. Il se laissa lentement glisser appréciant la chaleur qui déjà détendait ses muscles, puis lorsque l'eau arriva jusqu'à son menton, il prit une brève inspiration et s'immergea complètement.

Pendant plusieurs secondes, il se força à rester au fond de la baignoire, les yeux fermés, à apprécier la sensation de son corps qui ne voulait que flotter sans attache ni retenue. Alors qu'il sentait le ruban se défaire, laissant ses cheveux se répandre autour de lui comme une corolle, il ouvrit lentement les yeux. Le bruit de l'eau était toujours présent, bouillonnant et glougloutant, mais au point que les battements de son cœur soient à peine perceptible. Mais cela n'atténuait en rien la boule dans sa gorge et l'envie de pleurer qui ne l'avait plus quitter depuis le matin du 25.

Un sanglot lui échappa de même qu'une valse de bulle d'air lorsqu'il ouvrit la bouche. Ses poumons criaient déjà grâce, trop éprouvés par ce qu'il avait fait subir à son corps au cours des dernières 24 heures. Alors il sortit la tête de l'eau, puisqu'il lui fallait respirer, mais c'était tout. Il voulait encore profiter du silence... Il ne voulait pas s'entendre pleurer.

Pourtant, au bout d'un moment il fut incapable de ne pas s'entendre, tant ses sanglots se mêlaient de cris déchirant. Il aurait voulut s'arrêter mais rien n'y faisait, à croire que toutes les larmes qu'il avait retenu depuis la mort de ses parents s'ajoutaient à ses remords pour son comportement, que ce soit envers, Evan, ou envers lui même. Il pleura pour tout ; les morts, les trahisons, les instants manqués, les au revoir, les coups d'un soir qui lui avaient laissé un goût amer dans la bouche, Blaise qu'il avait repoussé l'année dernière, Jacob qu'il avait poussé dangereusement à bout et qui avait été si doux...

L'eau ne cessait de monter, mêlée de potion et de larmes, jusqu'à ce que le sortilège anti débordement ne s'active et que l'eau arrête de couler... Ce fut comme un signal pour son corps et son cœur qui s'accordèrent sur le faite que c'était terminé. Dray renifla deux trois fois avant de prendre une grande respiration et de se passer de l'eau sur son visage.

Incertain quant à ce qu'il ressentait, il se redressa doucement légèrement hagard. Il était comme anesthésié, à bout de force, et incroyablement lasse... Qu'est ce qu'il devait faire maintenant ? Il était si épuisé, vidé de tout, même si quelque peu soulagé...

Comme une réponse à ses prières, Luna entra dans la pièce. Elle referma vite la porte, histoire que l'air frais de la chambre ne fasse pas baisser la température presque tropicale de la salle de bain, mais Dray eut le temps de voir que le lit était fait et qu'elle avait fait repartir le feu dans la cheminée du salon. Dans ses bras, elle portait un plateau avec des biscuits au massepain et du thé matcha. Elle lança un sortilège au plateau avant de le poser à la surface de l'eau où il se mit à flotter.

« -Sers-toi, tout est comme tu aimes. »

Timidement, il tendit sa main dont les doigts étaient aussi fripés qu'un pruneau et attrapa une tasse dont il respira l'odeur avec bonheur avant de boire une gorgée qui lui brûla la langue.

Elle le regarda faire sans mot dire, mais il y avait une grande tendresse dans ses yeux, mêlée d'une certaine fierté. Il avait fait un pas vers la rédemption, l'acceptation et aussi, le bonheur, même si le chemin serait encore un peu long et elle allait tout faire pour qu'il emprunte le bon. A commencer par lui rendre son aspect d'autrefois. Présentement il avait les traits tirés, presque gris, bien que pleurer avait fait rougir sa peau d'albâtre et ses cheveux étaient tous emmêlés. A bien y regarder il avait des airs de chaton qu'on aurait abandonné sous la pluie.

« -Tu me laisserais m'occuper de tes cheveux ? Demanda-t-elle en attrapant la panier qui contenait ses produits capillaires. »

Dray hocha distraitement la tête. S'il avait été dans son état normal, il aurait crié au scandale, mais il avait seulement la force de tenir sa tasse et de porter un biscuit a ses lèvres, qui fort heureusement étaient très facile à mâcher. Il la laissa donc faire sans protester.

Il avait laissé pousser ses cheveux au début de sa sixième année, comme son père avant lui. Cette masse de cheveux blond polaire, aux reflets d'argent, était la marque de fabrique des Malefoy, une fierté ! Et maintenant, la sienne, surtout depuis qu'il était le seul à l'arborer. Seul les Delacourt, en France, pouvaient se vanter avec leur ascendance Veela d'avoir une telle parure dans tout le monde magique ! La voir dans un tel état cristallisait à quel point il avait touché le fond en à peine quelques jours.

Il se souvenait encore comment son père lui avait appris le rituel de soin pour ses cheveux. Un petit secret bien gardé par des générations de Malefoy. Cela avait marqué un tournant dans la vie du jeune sorcier, une étape qu'il avait passé pour affirmer son statut d'héritier. Ils avaient été si fiers...

Dans son dos, Luna avait des gestes doux en appliquant le masque et en démêlant lentement ses cheveux. Des gestes qu'ils avaient déjà eu l'un pour l'autre lors de leur cohabitation à Beauxbâtons et qui lui permettaient de reprendre doucement pied.

« -Merci, murmura-t-il la voix enraillée. Et aussi... je suis désolé.

-C'est toujours agréable d'entendre des excuses, mais ce n'est pas à moi que tu devrais en présenter, petit dragon... Penche la tête en arrière »

Dray soupira à la fois contrit et résigné, en s'exécutant.

« -J'irais présenter mes excuses à Jacob... Et à Evan...

-Il faudra le faire en effet, lui dit-elle en rinçant ses cheveux avec le pommeau de la douche. Mais je pensais surtout à te présenter des excuses à toi même. »

A ces mots, Dray se tourna brusquement vers elle, la mine froncée.

« - Pourquoi je devrais me présenter des excuses ? S'écria-t-il tout ébaubit. »

Luna le scruta de ses grands yeux, avec ce sourire si tranquille. Elle leva la main vers sa joue et la pressa longuement.

« -Oui, à toi. Il est temps que tu te pardonnes pour ce que tu as été, plus par nécessité que par envie. D'autant que le principal concerné l'a déjà fait... Parce que si tu poursuis sur cette voie, le prochain bourreau que tu trouveras pourrais bien laisser plus de marques... Ou pire. »

Sa petite main, fine et délicate descendit sur sa nuque, là où il avait été mordu, puis sur son cou, où de très légère marque subsistaient de la veille.

« -Sans parler du bonheur que tu ne cesse de rejeter parce que c'est plus simple d'aller vers du plaisir immédiat, n'est ce pas ? Et ce malgré ta promesse. Pourquoi tu n'as pas essayé ? Pourquoi tu n'as pas laissé une chance à Jacob ? »

Honteux, Dray recula violemment au point que des gerbes d'eau s'échappèrent de la baignoire. Bordel ! Mais qu'est ce qu'ils avaient tous avec Jacob ?! Le change forme attendait son empreinte ! S'ils entamaient vraiment une relation qu'ils s'abandonnait comme elle disait, et qu'il finissait par l'abandonner pour un autre désigné par la destinée ? Il allait se retrouver tout seul ! Encore !

« -La peur nous fait faire de drôle de chose, comme la douleur... Mais tu dois aller lui parler. »

Elle insistait de sa voix claire au point de lui retirer toute velléité de rébellion. Mais c'était crucifiant de lui demander pareille chose ! S'ouvrir ainsi, c'était trop dur !

« -Si tu n'as pas confiance en toi, ni en lui, tu pourrais commencer par me faire confiance ? Après tout, je ne me trompe jamais, n'est ce pas ? »

¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶

En début d'aprés-midi, Dray embrassa Luna une dernière fois avant que l'auror Jacobson la reconduisait au manoir ancestrale des Londubat, où elle passait les vacances avec son fiancé, sa grand-mère et son père, qui étrangement malgré leur caractère si diamétralement opposés s'entendaient très bien. Ses parrains et Evan firent de même, même si ils ne l'avaient pas beaucoup vu, ils avaient été enchantés de la voir. Si elle n'avait pas métamorphosé Dray, au moins l'avait-elle fait sortir de sa chambre.

Avant qu'elle n'ait disparu dans une gerbe de flamme verte, Dray lui promit une dernière fois d'aller voir Jacob. Ce qu'il s'apprêtait à faire alors que Edward débarquait pour emmener Evan patiner avec sa famille.

« -Passe pas à travers la glace, Bambi ! L'apostropha le blond une demie seconde avant de transplaner pour la réserve. »

Si Evan lui envoya une pic en retour, il ne l'entendit pas, mais c'était fait exprès. Il voulait avoir l'illusion de gagner au moins une joute verbale aujourd'hui.

La seconde suivante, il se trouvait devant la maison de Jacob. Il prit une grande inspiration et afficha son plus beau sourire, quoique avec peu de conviction, sur son visage puis sonna. Il patienta gentiment pendant quelques secondes avant de danser d'un pied sur l'autre, sans qu'il ne se passe rien. Il allait pour frapper une deuxième fois lorsqu'un bruit de métal qui s'entrechoque avec force le fit sursauter.

Hypnotique, le fracas ne cessait de se répéter à intervalle régulier. Il tourna la tête pour voir d'où cela venait et avisa une remise de belle proportion et se dirigea vers elle, intrigué. En s'approchant, il nota une odeur d'huile de moteur et de métal chauffé, identique à ce qu'il sentait émaner du garage de Shawn.

La porte était entrouverte et il glissa la tête dans l'entrebâillement. Jacob était là, dos à lui, dans un bleu de travail qui ne couvrait que ses jambes. Le haut de son corps était à peine dissimulé sous un marcel qui avait connu des jours meilleurs, mais qui Merlin soit loué ! Rendait grâce à sa musculature. Sa peau dorée était couverte d'une fine pellicule de sueur tandis qu'il ne cessait d'abattre sa masse sur une pièce de carrosserie. Dray pouvait voir les détails de chacun de ses muscles, chacun de ses tendons avec une netteté qui assécha sa bouche. Salazar ! Jacob avait la rondeur d'un Rodin ! Il aurait voulu détourner le regard, mais il en était parfaitement incapable. Comment aurait-il pût ? La perfection faite homme se tenait devant lui ! Merlin qu'il était faible !

Sentant l'intensité de son regard sur lui, Jacob se retourna brusquement, le souffle haletant, sa masse à moitié en l'air.

« -Dray ?! »

Comme un enfant prit en faute, le susnommé eut un bref mouvement de recul et baissa les yeux en rougissant furieusement.

« -Qu'est ce que tu fais là ? Demanda le Quileute en s'essuyant le front d'un revers de main. »

Il n'avait pas l'air en colère ni embarrassé, contrairement au sorcier, qui ne pouvait s'empêcher de se sentir affreusement nerveux. A croire que c'était son premier tango. Mais à bien y réfléchir, c'était un peu le cas, non ? Il ne s'excusait pour ainsi dire jamais...

« -Je... J'ai toqué... à la porte... de la maison, je veux dire, mais...

-Oh ! Fit Jacob. Mon père n'est pas là, il est allé voir Charlie.

-Charlie ? »

Jacob eut un sourire contrit. Dray ne pouvait pas savoir qui était Charlie ! Il secoua la tête l'air de dire « ce n'est rien » et Dieu savait comme il y avait plus important que le sheriff Swan en cet instant. Dray était dans sa remise ! Certes, il ne semblait pas au mieux de sa forme avec les cernes violacées qui lui mangeaient le visage, faisaient étrangement ressortir ses yeux gris. Sans parler de la nervosité qui le faisait jouer avec ses doigts et de son incapacité à faire une phrase complète. Mais il était là et il crevait d'envie de le prendre dans ses bras ! Il se fit violence et sourit à son emprunte, engageant.

« -Je suis venu pour... Je voulais... »

Merlin et les quatre fondateurs ! Il n'était vraiment pas doué pour ça ! Encore moins lorsque son vis à vis lui faisait des yeux de chiot !

Il prit une grande inspiration et se lança une nouvelle fois.

« -Jetedemandepardon... J'aurais pas dû me comporter comme ça... Tu... Tu ne le méritais pas... et... je suis... vraiment désolé... »

A chaque mot prononcé, il avait eu l'impression d'avaler une cuillerée de vinaigre, mais il avait réussit. Il aurait cru qu'il se sentirait soulagé, mais au contraire, il se sentait misérable. A tel point qu'il lui était impossible de soutenir les grands yeux noirs du Quileute qui ne cessaient de le regarder avec une sollicitude qu'il n'était pas sûr de mériter.

« -Moi aussi, je te demande pardon... Combattre les instincts du loup c'est une lutte de tous les instants et j'ai clairement encore des efforts à faire... je suis désolé de t'avoir blessé.

-Mais non ! Tu ne m'as pas fait de mal ! S'écria Dray interdit. »

Surpris par ce cri du cœur, à la fois brutal et d'une sincérité touchante, Jacob resta statufié, laissant à Dray l'opportunité de poursuivre.

« -Au contraire ! Ce que tu as dis... ce que tu as fait... Si ça n'avait pas été toi... C'était de ma faute !... Rien que moi ! »

En voilà une idée ? Sexy Boy n'allait pas prendre le blâme à sa place ? Pour une fois qu'il s'excusait pour quelque chose, il entendait bien le faire pleinement ! Sinon ça ne servait clairement à rien !

« -Tu n'es pas le premier que je pousse à bout comme ça... Mais tu es le seul à avoir été aussi... déférent... C'était étrangement apaisant... J'ai eu la certitude fugace que tu ne pourrais jamais me faire de mal. C'était ce dont j'avais besoin, je crois... »

Merlin qu'est ce qu'il était en train de dire !? Il allait pour se flageller aussi bien mentalement que physiquement, mais Jacob l'en empêcha en se précipitant vers lui pour mieux le prendre dans ses bras. Le voir si vulnérable, si écorché, il ne pouvait plus se retenir. Puisqu'il était capable de l'apaiser, c'était ce qu'il allait faire.

Abasourdit, Dray se retrouva prisonnier de son étreinte brûlante, les bras ballants, sans savoir quoi faire, sans savoir quoi dire. Mais l'apaisement grandissait dans sa poitrine comme il l'avait fait fugacement le 25 au soir derrière la salle des fêtes. Il se détendit doucement appréciant ce câlin improvisé avec un mélange de joie et de gratitude qui lui donna presque envie de pleurer.

Sentant son trouble, Jacob caressa doucement son dos et enfoui son nez dans la cascade de cheveux blond. Il l'avait imaginé douce et soyeuse, mais il était très loin du compte et il en apprécia l'odeur et la texture avec ravissement.

« -Si je peux t'aider même un peu, n'hésite jamais. Je serais toujours là pour toi, Blondie. »

A ces mots, Dray vit la boule qui lui enserrait la poitrine se relâcher, puis il leva les bras et s'agrippa aux épaules musculeuses de Jacob. Il lui rendit son étreinte avec toutes les forces qu'il lui restait et d'avantage de reconnaissance. Pour la première fois depuis longtemps, il avait le sentiment d'être à sa place. En sécurité, enfin !

¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶

A plusieurs kilomètres de là, l'ambiance était tout autre, malgré les fêtes de fin d'années, les sapins croulants sous les décorations multicolores et les bons repas qui chauffaient doucement dans le four.

Comme souvent, Remus était arrivé après la bataille. A cause de sa mission pour Dumbledore, il avait manquait noël et le réveillon, forçant sa jeune épouse à passer les fêtes avec sa mère et pour la première fois sans son père, disparu lors de la dernière guerre. Il n'avait pu qu'activer le sortilège qu'il avait posé sur son cadeau de noël pour qu'elle le trouve sur la table de chevet en se réveillant.

Douce et frivole, Nymph' ne lui tenait pas rigueur de son absence, à l'inverse de ce qu'il ne cessait de répéter à Dumbledore depuis des mois. C'est pourquoi elle lui sauta au cou à peine fut-il sortit de la cheminée, qu'importe ses six mois de grossesse bien tassés, qui se passait merveilleusement bien, au contraire de ce que tous croyaient. Tout du moins tout ceux qui ne faisaient pas partit de la résistance...

« -Moony ! S'écria-t-elle tout sourire, en oubliant pas de l'embrasser fougueusement. Joyeux Noël ! »

Loin de se plaindre de ce traitement de choc, Remus lui rendit son baiser et sa tendresse avec le même empressement. Qu'il était bon pour un solitaire mélancolique comme lui d'avoir trouvé une compagne si pleine de vie et d'optimisme, doublée d'une si formidable actrice ! En plus ses dons remarquables en métamorphose qui lui permettaient de continuer d'aider la résistance, en prenant diverses apparences, pourvut que cela lui permette de récupérer de précieuses informations. Mata Hari n'avait qu'à bien se tenir !

« -Le voyage n'a pas été trop long ? Tu n'es pas trop fatigué ? Tu as faim ? Ou tu as eu le temps de manger avant de partir ? Ta transformation a été confortable avec l'humidité ? J'ai presque fini de peindre la chambre, il faut absolument que je te montres !

-Doucement ! S'amusa-t-il en s'asseyant sur le premier fauteuil venu. Merlin ! Comment peux tu avoir autant d'énergie alors que tu es en train de fabriquer les poumons et les reins d'un être vivant ? »

La métamorphomage allait pour lui répondre avec son enthousiasme habituel, mais ne dit rien de plus en avisant les traits tirés et les sourcils froncés de son mari. Ses épaules étaient si voûtées qu'on eut dit que le poids du monde y pesait. Elle s'assit sur l'accoudoir du fauteuil, entoura son buste de ses bras et embrassa doucement sa tempe.

« -Est ce que tu dois aller voir le vieux tout de suite ? Demanda-t-elle d'une voix bien plus posée. »

Un soupire à fendre l'âme lui répondit. Cela voulait dire « oui ». Soudain aussi accablée que son mari, Nymph' pressa d'avantage ses épaules. Les aléas de la grossesse la rendait émotionnellement trop instable, c'était rageant !

« -Il ne lâchera pas l'affaire de si tôt ! Il est complètement obsédé par Harry !... Si seulement il pouvait faire une erreur ! Même infime !... Mais il ne fait jamais rien par lui-même et danse avec l'illégalité avec une telle virtuosité... Est ce qu'on y arrivera un jour, Nymph' ?... Si je ne parviens pas à faire ça pour Harry, comment est ce que je pourrais le faire pour notre fils ?... A supposé que je sois là !... Si ça continue je manquerais sa naissance ! Il pourra m'appeler papa fantôme !... »

Cela faisait longtemps que son homme n'avait pas été aussi défaitiste, mais la situation si prêtait trop bien malheureusement. Malgré leurs efforts, ils ne parvenaient pas à se procurer de preuve concrètes sur les agissements du vieux Directeur. Qu'importe ses complots, ou ses méfaits, il ne faisait que frôler l'illégalité sans jamais la toucher et si cela devait arriver, il laissait quelqu'un d'autre s'en charger, en témoigne Severus, les Malefoy aujourd'hui disparus ou le petit fils de Nicolas Flamel arrêté par le Ministère Français.

Mais ils y étaient presque, elle le sentait ! Qu'importe que beaucoup disent que c'était dût à son optimisme maladif. Elle en était sûr, Dumbledore allait commettre l'erreur fatale qui le mettrait hors d'état de nuire ! Ainsi plus aucun enfant ne serait sacrifier sur l'autel du « plus grand bien ! ».

Tendrement, elle prit les mains de son mari dans les siennes et les posa sur son ventre. Comme s'il reconnaissait les mains de son père, l'enfant donna des coups de pieds pour venir à sa rencontre, ce qui redonna automatiquement le sourire au lycanthrope.

« -Ton fils t'aime, lui dit-elle. Il sait que tu l'aimes et s'il venait à oublier je serait toujours là pour le lui rappeler. Je lui dirais aussi comme son père est courageux et acharné ! Qu'il se bat tous les jours depuis plus de 17 ans pour offrir à tous les enfants du monde un bel avenir. A commencer par celui qui sera un jour son parrain. »

Éperdu d'amour et de reconnaissance, Remus plongea ses yeux embués de larmes vers sa femme.

« -Alors ne lâche rien mon amour ! Je suis si fière de toi et il le sera aussi. »

¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶¶

Hello tout le monde!

BONNE ANNEE!

Merci d'avoir lu et merci pour vos retours sur le dernier chapitre ça m'a fait super plaisir^^!

J'espère que ce chapitre vous a autant plus? et intrigué aussi? Et oui Remus n'est pas du côté de Dumbledore dites quand même^^ Je suis pas méchante à ce point là^^

Je me suis concentrée sur Dray et Jacob pour ce chapitre et à partir de maintenant je pense qu'il y aura un équilibre entre l'histoire d'Evan et Edward et la leur, avec peut être un petit tour chez Leah et Julia qui sait^^

J'espère à bientôt pour la suite qui est déjà dans les tuyaux^^

On lâche rien pour cette nouvelle année!

Des zoubis

Angel