Résumé : Light est un jeune garçon brillant, l'a toujours été et le sera toujours. Comment sa vie sera influencée par la présence d'une figure intelligente et aimante tout le long de son enfance ? Comment un simple cadeau transformera son destin pour le mieux ?

Ouais encore une nouvelle histoire alors que les autres ne sont pas encore terminées n.n" Quoiqu'il en soit, cette fois-ci c'est une fanfiction Death Note et vous n'avez absolument pas besoin d'avoir lu ou regardé le manga pour lire ça. A vrai dire, moi même je ne sais pas ce qui va vraiment suivre ce chapitre. Disons juste que c'est un UA et que je m'amuse avec les personnages. Si suite il y a, le titre va probablement changer et le rating aussi. Oh aussi, j'utilise les suffixes honorifiques japonais alors ne soyez pas perturbés. Si ça ne vous dit absolument rien, aller faire un tour sur le site Kanpai! il explique tout bien. Je crois que c'est tout. Bonne Lecture !

Termes japonais :

Ojiisan = Grand-Père

Otoosan = Père

Okaasan = Mère

Détective Panda

Chapitre 1 :

L'air printanier secouait les feuilles des arbres et propageait les odeurs des fleurs qui ornaient les jardins des maisons alentour. Un petit garçon de tout juste cinq ans fronça les sourcils et remit en place ses cheveux châtains ébouriffés par le vent. Par la même occasion il tira sur les plis de son tee-shirt et réajusta les lacets de ses chaussures pour qu'ils soient parfaitement symétriques. Satisfait du résultat, il se replongea dans sa lecture, fasciné par l'épais livre entre ses mains. Dans la maison, un bébé commença à pleurer mais le petit garçon ne bougea pas d'un pouce. À la place, il commença à compter en silence. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, hui... Et puis la voix douce d'Okaasan retentit et Sayu-chan arrêta progressivement de pleurer. Le garçon de cinq ans nota que c'était trois secondes de moins que ce matin là et reprit sa lecture.

Un peu plus tard, alors que le soleil était encore haut dans le ciel, le portail d'entrée fit un léger bruit en s'ouvrant et les yeux caramel du garçon se levèrent d'un coup, un sourire rempli d'espoir ornant ses petites joues potelées. Un vieil homme avec un long trench coat marron et un chapeau Fedora noir masquant une partie de son visage pénétra dans le jardin fleuri, une valise rectangulaire à la main. Le petit garçon laissa échapper un bruit excité et abandonna immédiatement son livre pour courir vers le nouveau venu.

- Ojiisan ! s'écria-t-il en se jetant dans les bras accueillant du vieil homme qui avait lâché son bagage. Tu es enfin là, sourit-il contre l'épaule ferme.

Masanori Daichi serra son petit-fils contre son torse et le souleva facilement de terre. Le petit garçon s'accrocha encore plus fort à lui et blottit son nez dans l'interstice entre son manteau et son costume, respirant profondément l'odeur musquée.

- Tu m'as manqué aussi Light, dit-il simplement et le garçon ne put s'empêcher de rire de joie.

Son grand-père était le seul à prononcer son prénom ainsi. Okaasan, Otoosan, les maîtresses à l'école, les autres enfants... tous l'appelaient Raito ou encore Rai-chan. Mais ils avaient tous faux. Ojiisan l'avait nommé dans une autre langue à sa naissance et le petit garçon de cinq ans chérissait son prénom pour son unicité.

- Laisse-moi voir comme tu as grandi, murmura-t-il dans ses cheveux et Light consentit à être reposé à terre.

Son grand-père n'était pas venu depuis son anniversaire en février, alors ses mains calleuses et fripées caressèrent son visage rond avec soin. Les prunelles caramel qu'ils partageaient se croisèrent et Masanori Daichi sourit en apercevant la lueur de bonheur sincère dans les yeux de l'enfant. Il l'attira à nouveau dans ses bras, heureux d'être de retour à la maison.

Plus tard dans la soirée, après avoir rattrapé le temps perdu avec sa fille Sachiko, bercée sa petite-fille Sayu et dîné avec son beau-fils Sôichirô, Daichi monta lentement les escaliers de la maison Yagami et se dirigea vers la chambre de Light. La lumière était encore allumée et il ne fut pas surpris de le trouver assis sur son petit futon en train de lire le livre qu'il lui avait offert pour son anniversaire. Sa valise était posée sur le second lit, plus grand et en hauteur, détonnant quelque peu dans la chambre du petit garçon, par ailleurs très bien ordonnée.

À l'arrivée de Sayu, on avait demandé à Light s'il préférait dormir avec sa petite sœur ou son grand-père et il n'avait pas hésité une seule seconde dans son choix. Là encore, Daichi voyageait souvent et n'était pas tout le temps à la maison alors c'était une décision logique. Cela n'empêcha pas le jeune garçon de sourire gaiement à son grand-père lorsqu'il pénétra dans la pièce.

- Combien de fois l'as-tu terminé ? questionna-t-il en désignant le livre imagé.

- C'est la troisième, répondit fièrement Light. Okaasan a dû m'aider un peu la première fois pour les kanji que je ne connaissais pas mais maintenant je me concentre plus sur les schémas et les cartes. Tu savais qu'il y avait 206 os dans un corps humain et qu'ils avaient tous un nom différent ?

Daichi hocha la tête, amusé et écouta son petit-fils énumérer tous les noms qu'il trouvait drôle. Il était impressionné malgré lui par la clarté de sa prononciation et la mémoire phénoménale qu'il démontrait. Il savait qu'il avait eu raison de choisir cette encyclopédie, même si elle était recommandée pour des enfants deux fois plus âgés que Light. Le garçon était brillant, un surdoué comme il en naissait qu'une poignée par génération et il était constamment avide d'apprendre de nouvelles choses.

- Et comment se passe l'école ? Tu t'es fait quelques amis ?

Le sourire du garçon se ternit quelque peu et ses yeux perdirent de leur scintillement, pourtant sa voix ne vacilla pas lorsqu'il formula soigneusement sa réponse.

- Ça se passe très bien, j'ai toujours des étoiles jaune. La maîtresse nous apprend plein de choses et les autres enfants sont gentils.

Daichi haussa un sourcil noir broussailleux.

- C'est vrai ce mensonge ?

Les joues du garçon rougirent et il secoua doucement la tête en baissant les yeux. Ojiisan était le seul à l'attraper quand il ne disait pas la vérité. Pourtant, il ne criait jamais.

- Raconte-moi, Light, insista-t-il en lui faisant signe de s'asseoir sur ses genoux.

Le jeune garçon obtempéra et posa son oreille contre le torse ferme de l'homme plus âgé, écoutant son cœur battre. Baboum... Baboum... Baboum... L'étreinte de Daichi se resserra et Light ferma les yeux de contentement, complètement en sécurité.

- Je m'ennuie à mourir, confessa-t-il pour la première fois. La maîtresse passe sa journée à nous apprendre à écrire nos noms, ou bien à reconnaître des formes, ou pire à nous faire colorier.

Il cracha le dernier mot comme s'il était répugnant et son petit visage se froissa de dégoût. Daichi aurait rit s'il n'avait pas détecté la réelle détresse derrière ces mots.

- Je suis le seul à savoir lire ou écrire ou même à parler correctement. Puis plus doucement, presque trop bas pour que Daichi le perçoive. J'ai entendu les autres enfants m'appeler monstre. Une larme déborda de sa joue mais il l'essuya avec colère et se força à parler de manière stable. Okaasan m'a dit de me faire des amis et que ça irait mieux. Mais pour ça, je dois faire semblant de m'amuser à leurs jeux stupides, à rire pour de faux et à être atrocement lent. Alors j'ai décidé qu'ils ne méritaient pas d'être mes amis de toute façon.

Le cœur de Daichi se serra face au désarroi de son petit-fils. Ce n'était pas surprenant qu'il ait du mal à se lier d'amitié avec des enfants normaux de son âge. Néanmoins, ce n'était pas une raison pour autant de rester les bras croisés. Demain, le vieil homme parlera aux parents du garçon et les convaincra de lui faire sauter une ou deux classes, voire même d'engager un percepteur à domicile. Ce serait l'idéal pour l'épanouissement de Light. Mais pour l'heure, il avait une autre idée pour consoler son cher garçon.

- Tu sais, moi aussi quand j'avais ton âge j'avais du mal à me faire des amis. Je n'avais que mon chien Junto, à qui je racontais toutes mes journées, mes rêves et mes secrets. Avec lui, je n'étais jamais seul.

La tête du garçon s'inclina vers l'arrière pour fixer le visage légèrement ridé de Daichi.

- Otoosan est allergique aux poils de chat et de chien, renseigna-t-il d'une voix neutre.

Daichi acquiesça, déjà au courant de cela.

- C'est pour ça qu'à la place... Il fouilla quelques secondes dans sa valise et en extirpa une grande peluche en forme de panda. J'ai ça pour toi !

La bouche de Light s'ouvrit en grand et il attrapa avec révérence la peluche presque aussi grande et épaisse que lui. Le panda était son animal préféré au monde et il ignorait comment son grand-père l'avait appris, il ne l'avait jamais dit à personne ! Ses petits doigts caressèrent la fourrure douce et tracèrent les cercles noirs autour des yeux avec révérence.

- Comment s'appelle-t-il ? questionna-t-il dans un murmure émerveillé.

- Lawliet, inventa Daichi sur un coup de tête. Mais c'est un secret, plaisanta-t-il à moitié.

- Lawliet, répéta Light en faisant attention à le prononcer comme son grand-père. Cela sonne comme mon prénom, est-il anglais ? Pourquoi son nom est-il secret ?

Daichi opina et parce qu'il ne voyait aucun mal à continuer, il élabora :

- C'est un détective privé qui vient du Royaume-Uni. Il a résolu des affaires qui laissaient la police perplexe, alors pour se protéger, il a décidé de garder son identité secrète.

Les prunelles miel de Light se mirent à scintiller de mille feux. Quand il serait adulte, il souhaitait devenir policier comme Otoosan ! C'était comme si les deux choses qu'il admirait le plus étaient réunies en une. Il serra le panda contre son petit torse et enfouit son nez dedans. Lawliet sentait les bonbons !

- Merci Ojiisan, je l'aime déjà. Je ne dirais jamais son prénom à personne, promit-il avec sérieux. S'il te plaît raconte moi une de ses... un bâillement interrompit sa phrase... aventures.

- Seulement si tu te couches, il est déjà tard, enjoignit Daichi.

Light opina et embrassa la joue piquante de l'homme. Il sauta de ses genoux et s'allongea sur son futon, Ojiisan le borda et le garçon s'enroula autour de Lawliet avec plaisir. Il était si doux et confortable.

- Quel âge a-t-il ? interrogea le garçon curieux.

- Hum... je pense qu'il a environ douze ans et que c'est le détective le plus prometteur du monde.

Light haleta de surprise, Lawliet n'avait que sept ans de plus que lui ! Ils pourraient peut-être devenir de vrais amis.

- Vois-tu Light, l'affaire commence par le vol d'un objet très précieux dans le bureau de la Reine d'Angleterre. Quelque chose de petit, mais de très dangereux pour la sécurité du pays. Les caméras de surveillance avaient été piratées et les gardes du palais assommés, de sorte que personne n'avait été témoin du vol. La police ne savait pas par où commencer et furent forcés de laisser l'affaire aux services secrets lorsque le commanditaire du vol les contacta pour les faire chanter. Ils avaient enregistré la conversation avec le malfaiteur et l'un des agents du MI5 qui connaissait l'intelligence de Lawliet, la lui fit écouter.

- Mais les autres agents n'ont pas protesté de faire confiance à un panda ? demanda sérieusement le petit garçon de cinq ans, captivé par l'histoire.

- Tu poses une excellente question, félicita Daichi en retenant son sourire attendri. Lawliet craignait aussi que personne ne le prenne au sérieux à cause de son âge ou bien de son espèce, alors il s'est caché derrière un ordinateur et a demandé à l'agent du MI5 d'être son intermédiaire. Il s'est présenté comme Détective Panda et a souligné tous les indices permettant de localiser les voleurs. Les agents étaient si impressionnés qu'ils décidèrent de suivre ses instructions.

- Quels étaient les indices ? voulut immédiatement savoir Light.

Son grand-père les lui raconta et poursuivit son histoire au bonheur du jeune garçon. Lawliet était si intelligent ! Il était parvenu à retrouver les malfaiteurs en trois jours en cherchant là où personne n'y avait pensé ! Light décida à ce moment-là qu'il ne souhaitait plus être policier comme son père mais un détective privé comme Lawliet.

- ... et quand la Reine insista pour rencontrer Détective Panda et le remercier en personne, Lawliet accepta de sortir de son ordinateur. Il n'était pas très à l'aise en société, alors il n'y avait que très peu de personnes rassemblées dans le boudoir de la Reine. Tout le monde était choqué de le voir si jeune et ayant tout l'air d'un panda. Cela n'empêcha pas la Reine de le remercier chaleureusement et lui demander ce qu'il désirait en récompense. Lawliet montra le shortcake à la fraise qui était posé à côté du service à thé et affirma qu'il serait très heureux s'il pouvait manger le gâteau en entier.

Light étouffa son rire contre sa nouvelle peluche et son grand-père rit silencieusement avec lui. Ses yeux caramel piquaient de sommeil retenus et le petit garçon n'avait pas arrêté de bâiller vers la fin du récit.

- Merci Ojiisan, tu es la seule personne à me parler comme si j'avais un cerveau. Ses lèvres se courbèrent en un sourire mélancolique. Je t'aime, ajouta-t-il plus doucement, comme une pensée secondaire.

Les yeux de Daichi s'humidifièrent malgré lui. Depuis quand n'avait-il pas entendu ses mots lui être adressés ?

- Je t'aime aussi mon enfant, plus que tu ne le sauras jamais, plus que je ne pourrais jamais l'exprimer. Il s'agenouilla pour embrasser le front lisse. Aller, il est temps de s'endormir... incita-t-il, la gorge nouée.

Le petit garçon fredonna d'assentiment et ferma ses paupières lentement, pas dérangé par la faible lumière de sa lampe de chevet. Il essaya d'obéir à son grand-père, mais son esprit tournait à toute vitesse, refusant de s'abandonner au sommeil avant une dernière question.

- Né Ojiisan... tu crois que Détective Panda voudrait bien être mon ami ?

Daichi prit le temps de s'éclaircir la voix avant de parler, pas encore remis du flot d'émotions qui l'avait submergé quelques minutes plus tôt.

- Détective Panda je l'ignore, mais je suis certain que Lawliet serait ravi de l'être. Lui non plus n'a pas beaucoup d'amis.

Light sourit, son cerveau ralentissant enfin dans les motifs auxquels il était plus familiers.

- Il faudra que j'apprenne à parler anglais alors... marmonna-t-il pour lui-même. Sinon il me comprendra pas...

- Demain est un autre jour, endors-toi Light, souffla-t-il tendrement.

Le petit garçon sombra finalement, sa respiration douce et régulière perturbant à peine le silence de la nuit. Daichi regarda pendant de longues minutes son petit-fils dormir, ses pensées vagabondant vers un autre garçon à la vie bien différente de Light. Il se demanda si un jour ils se rencontreraient et si L prendrait le temps de remarquer que le petit-fils de Daichi serait la personne parfaite pour combler sa solitude. Il était sûr que Light le comprendrait tout de suite. Au contraire du détective, il semblait déjà détenir une intelligence émotionnelle supérieure à celle de L. Mais tout cela étaient des considérations vagues et hypothétiques. Pour l'heure, sa toilette du soir l'attendait.

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Comme toujours, la présence du grand-père de Light rendit son quotidien un million de fois plus intéressant. Il était parvenu à le convaincre à lui apprendre l'anglais et même à le lire. Light avait retenu l'alphabet latin et comment il se prononçait en moins de deux jours, c'était tellement plus simple que le japonais. À la fierté de sa famille, il savait désormais écrire son nom -et celui de Lawliet- avec les bonnes lettres. Chaque jour était l'occasion pour lui d'absorber de nouveaux mots et des phrases du quotidien. Ojiisan était formidable avec lui et même l'école était devenue tolérable grâce à ses conseils.

Le vieil homme lui avait demandé d'observer les autres enfants de la classe, de se concentrer sur eux et non sur les enseignements inutiles de la maîtresse. S'il souhaitait devenir un détective comme Lawliet, le petit garçon devait s'efforcer de comprendre les gens, comment ils réfléchissaient, ce qu'ils aimaient, ce qu'ils redoutaient. Il devait pouvoir se fondre dans la masse pour enquêter, mais aussi être sympathique et charmant, devenir l'un des leurs pour récolter le maximum d'informations. Et soudain, sous cet angle, l'école était devenue beaucoup plus intéressante. Tous les soirs, Light rapportait ses découvertes à son panda et Ojiisan qui le poussait constamment à interagir avec ses camarades.

De son côté, Daichi n'avait eu de cesse de parler à sa fille pour la persuader de faire sauter deux classes au garçon. Light avait largement le niveau pour commencer la primaire et même Sachiko le reconnaissait. Cependant la jeune mère avait peur que son fils ne parviennent pas à s'intégrer avec des enfants plus âgés et que cela ruine son développement social. Daichi la rassura et la cajola pendant des jours jusqu'à ce qu'elle accepte de faire un essaie d'une semaine juste avant les vacances d'été. Si cela se passait mal, Light retournerait en maternelle à la rentrée. Mais si tout allait bien et que le garçon s'intégrait, elle accepterait qu'il continue. Daichi était satisfait et une fois les enfants endormis, ils en parlèrent à Sôichirô qui accepta aussitôt de contacter l'école primaire locale.

Le surlendemain après-midi, le vieil homme accompagna sa fille pour ramener Light de la maternelle afin qu'elle puisse discuter tranquillement avec l'enseignante. Sayu dans sa poussette, il attendit patiemment la sortie des écoliers pour récupérer son petit-fils. Même au milieu d'une marée d'enfants, Light se démarquait, constata-t-il sans surprise. Sa couleur de cheveux châtain -qu'il tenait de sa défunte grand-mère- contrastait avec les nuances noires de ses camarades. Pareille pour la teinte de ses iris beaucoup plus clair que ce qui était standard au Japon. Même au-delà du physique, c'était aussi sa manière de marcher en observant attentivement son entourage alors que beaucoup trottinait aveuglément pour rejoindre leurs parents. C'était aussi le fait plus intrigant que pas un pli ou une saleté ne dérangeait sa tenue alors qu'il avait passé toute la journée avec. Même ses cheveux étaient encore bien peignés.

Lorsqu'il les aperçut tous les deux, son allure ne changea pas, son petit sourire ne vacilla pas. Mais ses prunelles miel se plissèrent un peu et Daichi pouvait presque voir les rouages de son cerveau s'enclencher pour comprendre pourquoi deux adultes le récupérait aujourd'hui.

- Ojiisan, Okaasan, Sayu-chan, bon après-midi, salua-t-il calmement.

- Bon après-midi Rai-chan, roucoula Sachiko en l'embrassant sur la joue. Comment s'est passé ta journée ?

- Bien. Nous avons fait un coloriage magique, un chiffre était associé à une couleur et nous ne devions pas nous tromper en coloriant la case pour révéler l'image à la fin.

Il tendit le dessin susmentionné à sa mère et la laissa s'extasier sur son travail qui avait récolté une étoile jaune. Daichi pouvait à peine voir que Light méprisait totalement ce type de travaux, mais il y parvenait encore. Après tout, le gamin n'avait que cinq ans et Daichi n'était pas n'importe qui. Le vieil homme donnait encore quelques années à son petit-fils avant qu'il ne devienne parfaitement illisible. C'était à la fois triste et exaltant, mais pas réellement d'actualité. Il espérait plutôt que Light n'aurait jamais à lui mentir, qu'il pourrait toujours lui faire confiance.

- C'est merveilleux Raito, tu mérites d'être félicité pour ton sérieux. Pourquoi n'iriez-vous pas au parc avec ton grand-père et Sayu acheter une glace ?

Le garçon pencha la tête sur le côté et fixa le visage de sa mère avec intensité.

- Et toi Okaasan ?

- Oh moi tu sais, j'ai quelques courses à faire pour le dîner de ce soir, rit-elle nerveusement.

Par contre, Sachiko ne pouvait pas mentir même si sa vie en dépendait. La digne fille de sa mère, songea-t-il avec nostalgie. Il vit que Light le remarqua aussi et qu'il lui jeta un bref coup d'œil avant d'hocher la tête vers sa mère et de lui sourire "joyeusement". Les vrais sourires de Light étaient plus fins et montraient plus de dents, quant à ses yeux, Daichi ne commenterait même pas. Bien sûr, Sachiko n'y vit que du feu et elle attendit qu'ils se dirigent vers le parc, à un pâté de maisons, avant de franchir les portes de la maternelle. Le garçon de cinq ans demeura silencieux jusqu'à ce qu'ils soient assis sur un banc à lécher sa glace à la vanille.

- Tu vas me dire pourquoi Okaasan voulait parler à ma maîtresse sans que je ne le sache ?

L'homme savoura sa glace à la fraise, incapable de ne pas penser à L. Les compétences de déductions de Light commençaient déjà à poindre. Il sera prodigieux dans quelques années, Daichi y veillera soigneusement.

- Elle ne souhaitait pas te tracasser avant que tout ne soit finalisé, répondit-il vaguement.

Light haussa les sourcils exactement de la même manière que lui lorsqu'il l'attrapait à mentir. Bon sang ne saurait mentir, le gamin lui ressemblait comme si c'était son fils. Il n'avait rien d'un Yagami et tout d'un Daichi. Il ne put s'empêcher de lui ébouriffer les cheveux en riant. Le garçon réarrangea ses mèches avec un froncement de sourcil manifeste mais ses yeux caramel souriaient.

- Seriously, I have a mission for you and Detective Panda, prononça-t-il soigneusement pour que Light comprenne.

Le visage du garçon se métamorphosa aussitôt qu'il déchiffra les mots étrangers et il délaissa complètement la friandise qu'il léchait.

- What... is... that... mission? questionna-t-il avec un accent adorable.

- This mission, corrigea-t-il et Daichi attendit que le garçon répète sa phrase correctement avant de poursuivre. It is an infiltration mission. You must pretend to be a student at Karasuno Primary School and make at least one friend in a week.

Le garçon plissa le front quelque peu et Daichi traduisit immédiatement, puis répéta la phrase en anglais pour que Light enregistre les nouveaux mots et les nouvelles structures grammaticales. C'était fascinant d'observer l'enfant absorber de nouvelles connaissances, il ne faisait jamais deux fois la même erreur.

- I must... act like a... seven year old boy?

Daichi haussa les épaules.

- As you want Light. The most important thing is that your mom thinks you made a friend so she let you stay in elementary school. La chose la plus importante est que ta mère pense que tu te sois fait un ami pour qu'elle te laisse rester en primaire.

Light ne lui demanda pas pourquoi c'était si important qu'il change de classe, ni pourquoi il devait faire semblant d'avoir un ami. Le connaissant, il en tirerait ses propres conclusions et il ne serait pas loin de la vérité. Il demeura silencieux pendant quelques minutes, mangeant sa glace, élaborant probablement un plan. Puis finalement :

- Can I... take Detective Panda... at school?

- To school Light, no at school. You go to school but you stay at home. Do you see the difference? enseigna-t-il automatiquement.

- Yes sir. Can I take Detective Panda to school?

Le vieil homme pesa le pour et le contre et décida que l'enfant était encore assez jeune pour que ce ne soit pas préjudiciable. Il acquiesça et Light sourit d'une manière si satisfaite que Daichi n'eut plus aucune inquiétude pour lui. Le garçon allait les éblouir.

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Ainsi, le jeune Light Yagami se retrouva quelques jours plus tard à cheminer vers l'école primaire du quartier. Déterminé à remplir la mission qu'Ojiisan lui avait confiée, il pénétra dans le nouvel établissement avec Lawliet fermement serré contre son torse. Sayu-chan avait été particulièrement collante ce matin, alors lui et sa mère étaient tout juste à l'heure pour leur rendez-vous avec la directrice adjointe. Pendant que Light observait attentivement son environnement, elle se présenta et parla un peu de l'école Karasuno puis lui fit passer quelques tests. C'était des choses basiques comme compter -elle le fit s'arrêter à 347- lire des phrases simples, écrire des nombres, des kana et quelques kanji. La femme semblait vraiment impressionnée et assura à Okaasan que tout irait bien dans sa nouvelle classe. Sa mère le serra fort dans ses bras et embrassa sa joue avant de le laisser seul avec la directrice adjointe.

Elle lui tendit la main pour qu'il la suive à travers les couloirs mais Light resserra son étreinte sur sa peluche et baissa timidement le menton. Il n'aimait pas spécialement quand des inconnus le touchaient et en plus, il avait un rôle à jouer cette semaine. L'adjointe n'en prit pas ombrage et parut même attendrie. Elle l'escorta jusqu'au premier étage, toqua à la porte de la dernière classe et l'ouvrit sans attendre. Pendant qu'elle le présentait aux autres enfants et à la dame debout -sans aucun doute sa nouvelle maîtresse- Light catalogua toutes les différences entre la maternelle et ici. Il y en avait beaucoup. On lui demanda de s'asseoir à côté d'une fille au troisième rang et le jeune garçon se dirigea sans un bruit vers le bureau. C'était un peu plus grand que ce à quoi il était habitué mais il n'en montra rien et sortit consciencieusement sa trousse ainsi que son cahier flambant neuf. Il ne lâcha jamais sa peluche, l'installant sur ses genoux.

- Bienvenue dans notre classe Raito-kun, salua la maîtresse.

- Bienvenue, scandèrent les 27 élèves en chœur.

- Merci, murmura Light, à peine audible.

- Nous étions en pleine leçon de mathématique, mais avant de reprendre pourquoi ne pas tous se présenter chacun notre tour et dire une chose que nous aimons pour apprendre à se connaître ? Je commence, je m'appelle Inko Azumane et j'adore les yakitoris.

La classe rit à cela et Azumane-sensei passa la parole à un garçon énergique au premier rang qui bondit de sa chaise pour parler. Light associa son nom à son visage et au fait qu'il aimait le volley-ball. Il demeura attentif à chaque présentation, trouvant déjà deux cibles potentielles pour devenir ses futurs "amis". Quand vint son tour, il se leva calmement et regarda ses nouveaux camarades par dessous ses mèches de cheveux châtain. Ils avaient tous une tête de plus que lui.

- Je suis Raito Yagami, j'ai 5 ans. Il montra ses cinq doigts, imitant ainsi certains des enfants dans son ancienne classe. Et j'aime les pandas, termina-t-il en enfouissant son nez dans l'une des oreilles de Lawliet.

Il entendit la fille derrière lui soupirer à quel point il était mignon et Light réprima un sourire triomphant. Oui, son plan marcherait certainement bien avec celle-là et lorsqu'elle se leva pour dire son nom, il lui fit le petit sourire d'angelot qu'il avait pratiqué toute la semaine avec Ojiisan. Fujiko fondit pratiquement et lui rendit son sourire avec un léger rougissement. C'était presque trop facile, songea-t-il, mais il ne relâcha tout de même pas sa concentration sur les autres élèves. Les présentations se terminèrent et la maîtresse reprit sa leçon sur les soustractions. C'était nouveau et un peu plus intéressant que simplement apprendre à compter et il compléta la feuille d'activités sans soucis. Il fit néanmoins attention à ne pas aller trop vite et se cala sur le rythme des autres élèves. Même si c'était frustrant, son but n'était pas d'être traité de monstre encore une fois, mais de se faire apprécier de ses camarades.

À la pause déjeuner, il demeura dans son coin et attendit que les autres fassent le premier pas. Sans grande surprise, Fujiko s'approcha de lui tandis qu'il feuilletait un livre sur les animaux de la jungle. Deux autres enfants étaient avec elle, un peu en retrait. Tamaki qui aimait les contes de fée et Hado les chats. Il leur fit un petit sourire et se cacha légèrement derrière Lawliet. Les trois filles eurent l'air attendries et lui rendirent son sourire.

- C'est vrai qu'hier encore tu étais à la maternelle ? interrogea timidement Hado.

Light opina et baissa le regard vers son panda installé sur ses genoux.

- C'est beaucoup plus grand ici, offrit-il d'un air intimidé.

- Ça c'est sûr ! Et on fait même pas la sieste, s'enthousiasma Fujiko qui s'assit juste à côté de lui.

Les deux autres filles de sept ans l'imitèrent et Light eut ainsi la confirmation que Fujiko était la meneuse du groupe. Parfait. Il planta ses yeux caramel dans ceux de la fille plus âgée et essaya d'adopter une expression remplie d'espoir.

- C'est vrai ? Tu peux m'en dire un peu plus Fujiko-senpai ?

L'Honorifique était délibéré et il fonctionna mieux que Light ne l'avait prévu. Fujiko se gonfla de fierté tout en rougissant comme une tomate. Les deux autres filles gloussèrent de joie et s'exclamèrent à quel point il était mignon et adorable. Elles se mirent toutes les trois à lui parler du primaire et des différentes activités qui y étaient proposées. Le jeune garçon fit en sorte d'agir globalement "mignon et adorable" et bientôt, tout un groupe d'enfants étaient autour d'eux pour lui parler. Light comprit que la plupart s'étaient rapprochés pour être appelés senpai, alors il les distribua avec parcimonie pour susciter l'envie.

Il continua ainsi toute la semaine et prit rapidement ses marques dans la classe. Si les leçons n'étaient pas un réel défi, sa mission d'infiltration l'occupait à chaque instant. Il devait constamment calculer sa manière d'agir ou d'interagir avec la maîtresse et les autres élèves. Il devait aussi faire attention à dissimuler sa réelle intelligence pour ne pas se faire repérer et Détective Panda était d'une grande aide pour cela. Il était vraiment déterminé à surprendre son grand-père et la veille des vacances, ce fut suffisant comme l'enfer qu'il présenta à Okaasan cinq de ses nouveaux "amis". La mission était remplie avec succès et sa mère était tellement heureuse qu'elle promit de tous les inviter pendant la pause estivale.

Au départ, Light avait prévu d'arrêter de faire semblant une fois totalement acceptés en primaire mais en avisant le sourire rayonnant de sa mère, il décida de continuer un peu plus longtemps. Ce n'était pas comme si Lawliet était réticent à jouer à la peluche de compagnie, le garçon était sûr qu'il préférait rester avec lui à l'école plutôt que tout seul dans sa chambre. Quant à Ojiisan, il fut vraiment fière de lui lorsque Light lui raconta comment il s'y était pris pour se faire autant "d'amis" en si peu de temps et l'homme lui promit de lui apprendre une nouvelle langue cet été. Light était comblé de joie et s'endormait tous les soirs en remerciant Lawliet et Ojiisan d'être là pour lui.

Alors, qu'en avez vous pensez ? Souhaitez-vous une suite ? Personnellement, je me suis régalée à imaginer un petit Light serrant une peluche panda *_* Et Daichi ? Je suppose que vous vous posez plein de question sur lui ;)

Quoiqu'il en soit, si vous voulez connaître l'avancement de mes autres fics, n'hésitez pas à venir en PM, je serai ravie de vous répondre :3

Prenez soin de vous,

Boulouakoulouzek