[Les personnages de Twilight appartiennent à ]
Coucou ici, j'espère que vous allez bien.
Il n'y aura rien d'explicite dans cette histoire mais elle est quand même réservée à un public averti, +16 ans au vu de certains aspects de l'histoire.
Prologue
Je laissais l'eau chaude couler sur mon corps, lui laissant tout le travail pour me débarrasser de la mousse. Spencer était là, il était toujours là quand j'étais sous la douche. Il n'avait pas pris la peine d'enfiler un t-shirt, il ne portait que son jean et me regardait à travers la paroi vitrée, adossé au mur face à moi. Je lui souris puis me tournai afin que l'eau tombe sur mon visage et passai mes mains dans mes longs cheveux bruns pour vérifier que l'eau avait bien retiré toute la mousse.
« Te regarder prendre ta douche ne me suffit plus, avoua-t-il. Je veux plus, je veux te toucher, je veux t'embrasser.
Je fermai l'eau, sortis de la douche et enroulai une serviette autour de mon corps.
« Je ne peux pas et tu le sais.
« Je suis amoureux de toi.
Sa déclaration me fit de la peine parce que je ne pouvais pas lui donner ce qu'il voulait, ni les baisers, ni l'amour.
« Je sais que tu ne peux rien faire avec moi tant que tu n'es pas amoureuse mais ne ressens-tu pas quelque-chose, toi aussi ?
« Non, lui répondis-je doucement. Je suis déjà tombée amoureuse et...
« Mais il est mort aujourd'hui, tu me l'as dit. Les gens peuvent retomber amoureux.
« Pas les gens de mon...
Je me tus avant d'en dire trop puis m'avançai vers lui, je bloquai mon regard sur le sien. Il avait du désir pour moi, c'était passionné mais l'amour ne faisait pas partie de ce qu'il ressentait. Il pensait seulement que ça l'était ou il voulait me faire croire que ça l'était.
« Pas les gens comme moi, me repris-je.
« Un baiser, donne-moi juste un baiser, supplia-t-il.
Je lui souris, m'avançai jusqu'à ce que nos corps se frôlent presque. Il attendait dans l'expectative. Je montai ma main jusqu'à son visage et la fis glisser sur sa joue. Nos regards se bloquèrent l'un dans l'autre et j'effaçai toute trace des sentiments et des émotions qu'il éprouvait à mon égard. Le processus était épuisant pour lui parce qu'il y avait beaucoup d'émotions à effacer et une fois que ce fut fini, il s'endormit. Je retins son corps pour ne pas qu'il se blesse et le laissai seul dans la salle de bain. J'allai dans ma chambre, m'habillai puis je fis mes valises. Et je disparus de la vie de Spencer. À son réveil, il n'aura plus aucun attachement ni aucune émotion particulière en pensant à moi. Il pensera juste à moi comme une colocataire qui acceptait de le laisser la regarder.
Quand Laura ouvrit sa porte, elle me découvrit entourée de mes deux valises. Elle me sourit et se décala pour me laisser entrer sans rien dire. Elle savait tout de moi puisqu'on était de la même espèce, on se connaissait depuis le jour où j'étais devenue une oryn. Laura habitait à Seattle, une ville à l'est des États-Unis, à une trentaine de kilomètres de là où vivait Spencer.
« Eh bien, babygirl, ce fut très court avec Spencer, me dit-elle tandis que je m'assis sur le canapé.
« Je sais, soupirai-je. Il voulait plus, il croyait m'aimer.
Laura s'installa sur le fauteuil près du canapé. Elle avait les cheveux blonds, coupés dans un carré plongeant qui lui donnait un air plus sérieux que lorsqu'elle les avait longs. Elle était bloquée dans ses 29 ans depuis qu'elle était devenue une oryn. Moi, j'avais été transformée à 18 ans.
« Il faut toujours s'attendre à ça avec certains hommes, Jamie, me prévint-elle. Surtout que tu es jolie comme un cœur.
Je râlai, cela la fit rire.
« Comment ça se passe avec Tom ? Lui demandai-je pour changer de sujet.
« Ça se passe bien, il est tombé amoureux mais il ne s'en rend pas encore compte.
Je lui fis un sourire compatissant, elle allait devoir le quitter elle aussi.
« Je l'aime bien, murmura-t-elle, pensive.
Je relevai les yeux et dégageai la mèche qui me barrait le visage.
« Tu es amoureuse ? Lui demandai-je.
Laura avait toujours refusé de tomber amoureuse, elle connaissait mon histoire.
« Je pourrais tomber amoureuse mais je ne veux pas que...
Elle se tut et me regarda, tentant de savoir où j'en étais dans mes émotions. Elle ne reprit pas.
« Qu'il t'arrive la même chose qu'à moi, terminai-je.
« C'est ce qu'il se passe quand on tombe amoureuse d'un humain, ils meurent facilement et nous, non. Tu es tombée amoureuse de lui et un an plus tard, il est mort. Je sais à quel point cela t'a dévastée... et te dévaste encore. Tu n'as même pas la mort pour trouver refuge. Je me laisserais tomber amoureuse de Tom si j'étais sûre de mourir à la fin mais je ne veux pas d'une éternité de tortures.
Je baissai les yeux sur mes doigts qui se trituraient les uns aux autres sur mes cuisses. Parler de lui faisait mal. Penser à lui faisait mal.
« Je ne sais pas comment tu peux encore être en vie, ajouta-t-elle. C'est censé t'avoir tuée.
« C'est comme ça que je me sens à l'intérieur.
« Je sais, je le vois quand je te regarde.
Le silence s'installa entre nous, je n'avais rien à ajouter à cela. Les oryns avaient la faculté de déceler les émotions ressenties des autres, c'était l'un de nos deux pouvoirs. La magie coulait dans nos veines et nous octroyaient certains bénéfices. Comme déceler les émotions par le regard et le toucher, modifier les émotions aussi mais seulement par le toucher, nous pouvions aussi nous déplacer rapidement et nous restions éternellement à l'âge de notre changement. Puis il y avait notre autre pouvoir, le principal, celui pour quoi nous avons été créées : l'apaisement des âmes.
« J'aurais aimé que d'autres êtres immortels existent, fit Laura finalement. Pas les lycans, ils étaient vraiment dangereux. Je n'en ai pas revu depuis si longtemps, je crois qu'ils se sont tous entre-tués. Sûrement parce que nous ne sommes plus très nombreuses encore en vie, ils ont dû se battre pour nous avoir. Et vu qu'aucune de nous n'a été emmerdée par ces chiens, je suppose qu'il n'y en a plus.
Je frissonnai. Les loups-garous étaient les seules autres créatures surnaturelles à peupler cette planète et c'était mieux pour nous et les humains qu'ils n'existent plus. Voyant mon effroi évident, Laura changea de place pour me prendre dans ses bras.
« Le dernier que j'ai vu, c'était il y a une centaine d'années, lui confiai-je.
Elle se détacha pour me regarder à nouveau.
« Celui qui était après toi ?
Je hochai la tête. Elle se mit à réfléchir.
« C'était à la même période que lui, ne me dit pas que c'est ce bâtard qui...
« Non, non, c'est pas lui, l'arrêtai-je. C'était la grippe espagnole.
« Sale merde, grogna-t-elle. Si la grippe pouvait se personnifier, je la tuerai.
Je lui souris. Laura était toujours si protectrice avec moi. Elle était forte, je l'admirais pour ça.
« Il te faut trouver un autre ancrage. Désir ou protection ? Ou les deux, pourquoi pas ?
« Protection, évidemment.
« Pourquoi je demande ? Passe au bar où je travaille jeudi soir, vers 20h. Tu peux bien évidemment rester ici en attendant.
Elle se leva et s'en alla dans la cuisine. Comme j'entendis un bruit de casseroles, je supposai qu'elle allait cuisiner. Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit et Tom apparut, il me sourit quand il me vit.
« Bonsoir Jamie, tu reviens passer quelques jours ? Me demanda-t-il en voyant mes valises.
« Si ça ne te dérange pas, bien sûr.
« T'es toujours la bienvenue, Laura t'adore. Elle a toujours besoin d'être protectrice avec toi.
Je lui offris un sourire.
« C'est l'effet que Jamie-Leen a sur la moitié des gens qui s'intéressent à elle, rit Laura avant de l'embrasser.
« Et l'autre moitié ? Demanda Tom.
Laura ne répondit pas, elle savait que je n'aimais pas que ma nature accentue le désir que certains hommes éprouvaient pour moi, j'avais l'impression de profiter d'eux. Ce pouvoir attractif était commun à toutes les oryns et certaines d'entre nous suscitions un autre besoin chez eux, selon ce que nous, nous avions besoin. Eh bien, j'avais besoin d'être protégée de mes émotions.
Laura, quant à elle, avait besoin d'être séduite, elle pouvait faire traîner ça longtemps puis elle offrait ce que son ancrage désirait d'elle puis quand elle commençait à sentir ses sentiments arriver, elle effaçait toutes les émotions qui la concernaient de l'esprit de son ancrage avant de s'ancrer sur quelqu'un d'autre. Les oryns étaient obligées de changer d'ancrage, au risque de tomber amoureuse - si la relation était basée sur le désir - sinon, leur ancrage mourrait et elles finissaient comme moi jusqu'à finir par mourir. Généralement, le temps qui passait entre la mort de leur amour et la mort de l'oryn ne dépassait guère quelques semaines, quelques mois pour les plus fortes.
Eh bien, je devais être sacrément forte, cela faisait un peu plus de cent ans que je l'avais perdu et j'arrivais encore à tenir.
Bon, et bien voilà pour le prologue. J'espère que ça a attisé votre curiosité.
N'hésitez pas à me dire :)
